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ICI MAG - FEVRIER 2020

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Contes et légendes

des Landes

La plainte du croque-mitaine - Partie 1

Le petit clic reconnaissable entre tous vient

de se faire entendre. C’est le livre aux histoires.

Il s’ouvre, lentement les pages se

tournent et s’immobilisent peu à peu.

Il était une fois dans un village landais un

père et son fils. Toute la journée, ils avaient

travaillé dans la pinède. Comme le temps

était clément, avec quelques amis, ils décidèrent

de se rendre au lac proche pour une

bonne partie de pêche. Le père décrocha le

filet du mur de la cabane et le fils le chargea

sur la charette. La mule piaffait d’impatience

depuis qu’elle avait été attelée. Dès

l’arrivée, on déchargea le filet et chacun,

comme à son habitude, pris son poste sur

le rivage. Le poisson était au rendez-vous

et bientôt la charrette scintillait de toutes

ces écailles qui habillaient maintenant son

plancher. Le soleil commençait à décroître

sur les eaux lacustre. Pour les hommes, cela

sonnait la fin d’une pêche miraculeuse. Au

dernier tirage du filet, c’est une sorte de

tronc d’arbre entouré de vieux linges et recouvert

de vase que l’on retira des flots. Et

puisque c’était la fin de la pêche on chargea

le tout dans le chariot. Après tout, on pourrait

peut-être en faire une sculpture acceptable

et la vendre à la foire.

Le déchargement était toujours particulièrement

festif. Personne ne manquait à la

distribution. Soudainement ce soir-là, lors

du déchargement, des gémissements étouffés

s’élevèrent de la charrette. Tous reculèrent

d’un pas en voyant le tronc d’arbre

en tomber et rouler sur le sol. Dans la pénombre

du soir venant, celui-ci se redressa

d’un coup, les linges qui l’enveloppaient

tombèrent et les villageois découvrirent en

partie un être indescriptible. Une créature

si inimaginable qu’ils restèrent pétrifiés de

longues secondes. La chose qui ne semblait

ni morte ni vivante, ne possédait qu’une

seule jambe, une large bouche et de longues

dents pointues comme des fourches. Lorsqu’elle

ouvrit les yeux, il sembla à tous que

les feux de l’enfer brûlaient dans son regard.

Profitant de la terreur qu’il avait engendré,

le monstre bondit sur sa jambe unique avec

une étonnante agilité, s’éloigna et disparut

à l’angle d’une grange.

Dès que tous reprirent leurs esprits, on alla

chercher le curé. Dans une cacophonie sans

nom, tous racontèrent ce qu’ils avaient vu.

Lorsque le silence revint, le curé d’une voix

apaisante leur expliqua qu’il fallait à tout

prix retrouver la chose. Le moindre recoin

du village fut fouillé, en vain. La nuit était

maintenant tombée, obscurité et silence

envahissaient le village.

Le lendemain, peu avaient dormi et beaucoup

s’étaient levés à l’aurore pour barricader

cabanes et granges. On envoya les plus

valeureux fouiller les bois aux alentours et

on souleva chaque pierre du village à la recherche

d’indices. Mais il fallut rapidement

se résoudre à l’évidence. La chose avait disparu

aussi mystérieusement qu’elle était

apparue sans laisser de traces.

Et alors que certains pensaient déjà que

l’apparition n’était plus qu’un mauvais

souvenir, se disant qu’elle avait du retourner

chez elle dans les profondeurs obscures

du lac, un cri épouvantable déchira le silence

de la fin de journée. Une femme courrait

en hurlant dans la rue principale, avec son

bébé recouvert de bave de la tête aux pieds.

On l’arrêta tant bien que mal. D’une voix

saccadée, elle raconta ce qui s’était passé,

l’horreur de ce qu’elle avait vu et entendu.

L’histoire fit le tour du village comme une

traînée de poudre en feu lorsque la nuit

tomba, la peur était maintenant sur tous les

visages. A suivre...

D’après un texte de

Sylvie PONTIER

Biscarrosse Plage

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