ON mag - Guide Hifi 2019
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mag
Edition 2019/6
25
produits 100%
audiophiles
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Hi-Fi
LA VRAIE DE VRAIE
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3 ON mag - Home Cinéma 2019
SOMMAIRE
ENCEINTES ACOUSTIQUES
p.6 - Apertura Sensa
p.10 - Dali Oberon 1
p.12 - Dynaudio Evoke 30
p.16 - JBL L100 Classic
p.18 - JM Reynaud Bliss Jubilé
p.22 - Klipsch Forte III
p.24 - Martin Logan ElectroMotion ESL
p.30 - Q Acoustics Concept 300
p.34 - Studio Lab SLB 102 N
p.36 - Triangle Borea BR-03
SYSTÈMES
p.86 - Atoll SDA200 Signature
+ Davis Acoustics Courbet
p.90 - Yamaha CRX-B270D/370D
SOURCES
p.42 - 3D Lab Nano Network
Player Signature V4
p.46 - MoFi Studiodeck+
p.50 - Pro-ject X1
AMPLIS ET PRÉAMPLIS
p.54 - Accuphase E-480
p.58 - Anthem STR Integrated
p.62 - Denon PMA-150H
p.64 - Devialet Expert 140
p.68 - Gold Note IS-1000
p.74 - Illusonic IAP 4
p.78 - Moon by Simaudio 390 et 330A
p.82 - Primare i25
Ce magazine vous est offert par ON-Mag.fr
Vous avez le droit de le consulter, l’imprimer, le diffuser, le redistribuer dans son intégralité sans
restriction. Cependant, tout découpage, tout retrait et toute modification sont interdits sauf
autorisation préalable de notre part.
Communication : Manuel Courbo (régie Catset), mcourbo@gmail.com, 06 61 09 14 46
Rédaction : Alexandra Bellamy, Pierre-Yves Maton, Pierre Stemmelin
Écoutez ce que vous ratez
Les écrans devenant de plus en plus minces, il est difficile d’offrir des performances sonores
satisfaisantes. Heureusement, pour ceux qui exigent que le son de leur téléviseur soit aussi
précis que l’image, DALI a créé la KATCH ONE.
www.dali-speakers.com
ENCEINTES
ACOUSTIQUES
6
ON mag - Hifi 2019
APERTURA
Sensa
Nos artisans français de la Hifi ont du
talent. La marque Apertura, à laquelle
préside Christian Yvon depuis de
nombreuses années, nous le démontre.
Ses nouvelles petites enceintes
colonnes Sensa peuvent paraître un
peu chères dans l’absolu, mais leur
conception est ultra optimisée et à
l’écoute, elles ont vraiment ce «truc en
plus» qui fait la différence.
par Pierre Stemmelin
2950 €
L’Apertura Sensa est une enceinte colonne Hifi
discrète, fonctionnant en deux voies, accordée
en bass-reflex par un évent tubulaire dorsal. Elle
est relativement petite et, comme «tout ce qui est
petit est mignon», elle a de belles proportions, de
l’élégance dans sa finition placage bois véritable
(une version laquée existe aussi).
Une ébénisterie amortie avec des bulles
L’ébénisterie de l’Apertura Sensa est montée sur un
socle peint en noir satiné légèrement proéminent
qui lui donne une bonne stabilité et qui est prêt,
si nécessaire, à accueillir les quatre pointes de
couplage fournies. L’arrière de l’enceinte est
légèrement arrondi. La construction fait appel à
des panneaux de médium de 18 mm d’épaisseur.
Les parois sont intérieurement tapissées d’une
couche de thibaude. L’amortissement est complété
par du film à bulle (oui du «bull pack» comme on
dit habituellement) selon une technique propre à
Christian Yvon avec un dosage dont il détient le
secret. Trois cadres de renfort, dont un prenant
appui sur l’arrière du boomer, rigidifient la structure.
ON mag - Hifi 2019
7
L’ébénisterie de l’Apertura Sensa paraît ainsi
particulièrement bien amortie et d’une bonne
inertie lors du test de la frappe avec le doigt. Cela
devrait se traduire à l’écoute par l’absence de
coloration de caisse.
Tweeter Peerless de chez Tymphany,
boomer Seas et filtre en composants
Jantzen triés sur le volet
En haut du baffle de l’Apertura Sensa prend place
un tweeter de type «Ring Radiator» provenant de
la marque Peerless détenue par Tymphany. Il s’agit
d’une version haut de gamme (XT25TG30-04) avec
chambre d’amortissement arrière, large aimant
ferrite, diaphragme textile à double anneau, bobine
de 26 mm et ogive centrale solidaire du noyau.
Le boomer est pour sa part un modèle Seas (H1520-
08 U16RCY/P) de 16 cm de diamètre. Sa membrane
est en lamelles de polypropylène tissées (ce qui est
peu courant), associée à un très solide saladier en
métal moulé et un puissant moteur à aimant ferrite.
Enfin, le filtre de répartition des fréquences entre
les haut-parleurs, éléments essentiels pour qu’une
enceinte ait un rendu naturel et musical, utilise des
composants audiophiles haut de gamme de chez
Jantzen. Il est également important de souligner
que les composants d’une paire d’Apertura Sensa
sont triés et appairés avec une tolérance serrée
de façon à ce que les deux enceintes soient bien
accordées.
Apertura Sensa : elles ne font pas du son,
mais de la musique
Pour faire jouer les Apertura Sensa, nous avons
utilisé notre ampli de référence habituel et des
câbles haut-parleurs AudioQuest Star Quad Type 4
tout à fait en phase avec le niveau de ces enceintes.
Cela dépend naturellement de l’acoustique de la
pièce, mais nous recommandons dans le cas général
d’avoir un espace d’au moins 30 cm entre chaque
enceinte Apertura Sensa et le mur arrière. En dehors
de ce détail, ce sont des enceintes très faciles à vivre
et pas du tout compliquées quant à l’électronique
nécessaire à bien les faire fonctionner.
Cependant, à l’écoute les Apertura Sensa sont fort
surprenantes et très différentes de ce que l’on a
l’habitude d’entendre. Ce ne sont absolument pas
des enceintes audiophiles coincées au caractère
éthéré ou qui paraissent décortiquer le message
au scalpel. Au contraire, elles ont de la générosité
dans le bas du spectre et de la douceur dans le
haut. Mais avant tout, elles ne font pas du son (que
ce soit du beau, du gros ou du petit son). Elles font
de la musique. Cela peut paraître un peu tiré par les
cheveux, exprimé ainsi. On s’explique donc.
uuu
Spécifications
•Type : enceinte colonne, 2 voies, bass-reflex avec
évent dorsal
•Haut-parleurs : tweeter «Ring Radiator» de 26 mm à
diaphragme textile et boomer «Isotactic Matrix» de 16 cm
•Sensibilité : 87 dB/2,83 V/1 m
•Poids : 14 kg
•Dimensions : 17 x 27 x 86,4 cm (hors piètement),
21 x 26 x 92,1 cm (avec piètement)
Notre avis
Construction
Performances
Design - finition
Musicalité
8 ON mag - Hifi 2019
Les Apertura Sensa ne sont pas le plus percutantes
dans le grave ni les plus incisives dans les aigus
que nous ayons entendues. Leur tenue en
puissance n’est par ailleurs pas extraordinaire.
Sur certains paramètres purement techniques,
d’autres enceintes font mieux. En revanche, tout
dans leur restitution met l’accent sur la lisibilité,
l’articulation, l’intention de l’artiste ou de l’ingénieur
du son. D’un enregistrement à l’autre, les timbres,
la sensation d’espace ou l’image stéréophonique
changent totalement. Le registre grave n’est pas
hyper tendu, mais extrêmement bien modulé.
Il fait boom boom de façon absolument pas
répétitive. Il met en lumière une infinité de nuances
de hauteur et d’intensité. L’aigu est parfaitement
intégré au registre médium. Les voix et instruments
acoustiques ont une tessiture particulièrement
naturelle et humaine. Si vous êtes amateur de
musique classique, de chanson délicate, les
Apertura Sensa vous combleront par l’intensité des
émotions qu’elles savent transmettre.
Ces enceintes ne s’adressent pas spécifiquement
aux amateurs de rock rageux, de rap lourd ou
d’électro surexcité. Néanmoins, sur ces styles aussi,
du moment que l’on ne pousse pas exagérément
le volume, elles délivrent quelque chose de très
intéressant et même de fort séduisant.
Sur le morceau «Coming Home» de Pusha-T avec
Lauryn Hill, les basses boursouflées peuvent paraître
presque vulgaires. Ça résonne, ça bourdonne, c’est
un son bien gras. Les Apertura Sensa ne font rien
pour dégraisser, mais semblent totalement dans
le vrai. Elles modulent très bien ce grave lourd.
Le rythme, le groove sont parfaitement en place.
La voix de Lauryn Hill, que l’on retrouve avec une
tessiture beaucoup plus profonde que du temps des
Fugees, son groupe des années 1990, est, elle aussi,
extrêmement bien placée et timbrée. Elle a une
superbe présence, absolument pas perturbée ou
amoindrie par les grosses basses, tout en conservant
beaucoup de naturel.
Les Apertura Sensa sont donc pour nous un peu
paradoxales dans leur approche. Elles explorent une
voie différente, ne cherchent pas à être des bêtes
de course, mais ont quelque chose de précieux
qui assurément porte une part de grande vérité
musicale. Elles peuvent énormément plaire et ce
sont des enceintes avec lesquelles la vie est pleine
de bonnes surprises.
•
10 ON mag - Hifi 2019
DALI
Oberon 1
La gamme d’enceintes Hifi et Home Cinéma
Oberon du danois Dali nous avait déjà tapé
dans l’œil lors du salon IFA 2018. Depuis, au
fil des tests, elle ne nous a pas encore déçus.
Nous avons décerné 5 étoiles à sa colonne
Oberon 5 et nous avons eu le coup de cœur
pour son modèle mural Oberon On-Wall. Nous
testons maintenant la benjamine de la famille,
l’enceinte de bibliothèque Dali Oberon 1, et
elle aussi a de « graves » arguments.
par Pierre Stemmelin
La Dali Oberon 1 n’est pas tout à fait une enceinte
acoustique premier prix, mais elle est tout de même
parmi ce que l’on trouve de moins cher dans le
domaine de la Hifi un tant soit peu sérieuse. La
première bonne surprise tient donc dans la qualité
de sa finition et le soin apporté à son esthétique. Sa
façade est revêtue d’une épaisse peinture satinée
tandis que le reste du coffret s’habille d’un vinyle
imitation bois à la texture et aux veinures bien
prononcées. Le tout est complété par un cache
en tissu façon laine tressée au rendu relativement
haut de gamme. Le résultat est très réussi.
Personnellement, nous aimons beaucoup ce design
à la scandinave et il semble que nous ne soyons pas
les seuls.
La Dali Oberon 1 est une enceinte deux voies
accordée en bass-reflex par un évent dorsal
tubulaire. Son ébénisterie, relativement compacte,
est très proprement réalisée en panneaux de
médium de 15 mm d’épaisseur. Le baffle accueille
un boomer de 13,5 cm et un tweeter de 29 mm. Il
s’agit de transducteurs propres à Dali. Le boomer
est à membrane en pulpe de bois et moteur à
aimant ferrite équipé d’un moyeu central de type
SMC spécifique au constructeur danois, qui réduit la
distorsion et améliore de fait la tenue en puissance.
Le tweeter est à dôme textile associé à un puissant
moteur également à aimant ferrite.
Les enceintes Dali Oberon 1 sont donc de
conception très solide et sérieuse. À l’écoute,
leurs performances le sont tout autant. Elles sont
livrées avec de petits pieds en silicone autocollants
à utiliser pour les poser sur un meuble ou une
étagère et leurs dos comportent des pattes de
fixation au cas où vous voudriez les accrocher au
mur. Contrairement à ce que leur gabarit peut
laisser penser, elles ne sont pas réservées à une
sonorisation de proximité dans un local de taille
réduite. Au contraire, elles donnent leur pleine
400 €
mesure avec un bel espace entre elles et une pièce
de dimension généreuse.
Nous les avons essayés avec de l’AudioQuest Star
Quad Type 4 qui nous sert de câble haut-parleur de
référence. Leur registre grave est très costaud
en regard de leur taille et d’une bonne tenue. Ces
Dali Oberon 1 ont véritablement un coffre étonnant,
du punch, de la consistance dans le bas du
spectre. Elles ne sonnent pas comme de « petites »
enceintes. À l’autre extrémité du spectre, l’aigu est
fort détaillé. Il manque un tantinet de fluidité, mais
aucunement de matière. Les registres et les voix
donnent une bonne sensation de présence. Lorsque
les deux enceintes sont suffisamment écartées
(plus de 1,50 m), l’image stéréophonique prend de
belles proportions tout en conservant un centrage
et une focalisation précis. Là encore, on n’a pas
l’impression d’écouter de petites enceintes. Les Dali
Oberon 1 ne sont pas du tout timides ou réservées.
•
Spécifications
•Boomer : 13,5 cm à cône en pulpe de bois
•Tweeter : à dôme textile de 29 mm
•Réponse en fréquence à ±3 dB : 51 Hz à 26 kHz
•Sensibilité pour 2,83 V/1 m : 86 dB
•Impédance nominale : 6 ohms
•Niveau SPL max. : 106 dB
•Ampli recommandé : de 25 à 100 watts
•Fréquence de coupure du filtre : 2,8 kHz
•Dimensions : 27,4 x 16,2 x 23,4 cm
•Poids : 4,2 kg
Notre avis
3D Lab.
La référence en Lecteurs de Réseaux
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12
ON mag - Hifi 2019
DYNAUDIO
3200 €
ON mag - Hifi 2019
13
Evoke 30
La Dynaudio Evoke 30 est une petite
enceinte colonne d’apparence presque
classique, mais déjà fort soignée. Derrière
un luxe discret, elle cache des technologies
et des performances haut de gamme. Son
gabarit est compact et ses deux boomers
ne sont pas de taille impressionnante et
pourtant, elle est capable d’une profondeur
dans les graves et d’une puissance
acoustique qui décoiffent.
par Pierre Stemmelin
Fabriquée au Danemark, la Dynaudio Evoke 30
est donc une enceinte colonne assez discrète.
Néanmoins, son apparence témoigne déjà d’un
certain luxe. Son coffret, dont les parois latérales
se resserrent vers l’arrière, s’habille au choix de
l’acquéreur d’une peinture laquée noire ou blanche,
ou encore d’un beau placage en bois véritable
noyer ou blond clair. Sous sa base, quatre solides
pieds proéminents en matériau composite moulé
viennent se fixer. Fort intelligemment conçus, ces
pieds sont munis d’origine de patins en caoutchouc.
Il est également possible de leur visser les pointes
de couplage fournies et ils assurent une excellente
stabilité.
L’ébénisterie en panneaux de médium de la
Dynaudio Evoke 30 bénéficie d’une construction
particulièrement sérieuse afin d’éviter les colorations
parasites de caisse. Outre ses flancs non parallèles
limitant les ondes stationnaires internes, on
remarque son baffle de 22 mm d’épaisseur, ses
parois latérales de 19 mm doublées de panneaux de
5 mm et la présence de cadres de renfort interne.
L’accord bass-reflex est réalisé par un large évent
tubulaire arrière.
En façade, les haut-parleurs et leurs enjoliveurs sont
encastrés en affleurement. Il s’agit naturellement
de transducteurs fabriqués par Dynaudio qui a la
réputation d’exceller dans ce domaine. Les boomers
de 14 cm sont à membrane propriétaire MSP (du
polypropylène chargé de magnésium et silicate).
Leur moteur est taillé pour encaisser des puissances
très importantes. Il comporte un très large puits
central de manière à ventiler la large bobine
mobile de 40 mm et décompresser l’arrière de la
membrane.
L’Evoke 30 travaille en configuration 2,5 voies.
Le boomer du bas s’arrête à 1,2 kHz. Le second
monte jusqu’à 2,3 kHz. Par souci de cohérence
de phase, il est installé au plus près du tweeter.
Ce dernier est typique des réalisations Dynaudio,
mais d’un nouveau genre, baptisé Cerotar. Il est à
dôme en textile imprégné de 28 mm, avec chambre
d’amortissement arrière optimisée et un gros
moteur à aimant ferrite renforcé au strontium et
carbonate.
Une tenue en puissance, une tenue dans le
grave et une ampleur qui décoiffent
À l’écoute, les Dynaudio Evoke 30 sont réellement
très impressionnantes. Elles ont une ampleur, une
force dans le registre grave sans commune mesure
avec leur taille. Alimentées par un ampli Primare
i25 et câblées avec de l’AudioQuest Rocket 33,
elles sont capables de cogner avec une fermeté
et un poids exceptionnels. Cela est d’autant plus
remarquable qu’elles ont une excellente tenue en
puissance. En poussant le volume, le grave ne se
désunit pas. Il reste d’un poids colossal. Le son est
extrêmement propre, d’une grande définition. Dans
une petite pièce, il ne faudra pas hésiter à utiliser
les bouchons en mousse livrés avec les enceintes,
à placer dans les évents pour calmer un peu le jeu
dans les basses.
Face à la déferlante dans le grave, le registre
médium pourrait être un poil plus explosif et
ouvert. Cependant, ces enceintes gardent un
très bon équilibre tonal. L’aigu est d’une grande
fluidité et sans aucune agressivité. Il conserve
beaucoup de matière jusqu’aux plus hautes octaves.
L’image stéréophonique est précise et solidement
campée. Les Dynaudio Evoke 30 fournissent des
performances hors normes.
•
Spécifications
•Type : enceinte colonne, 2,5 voies, bass-reflex
•Boomers : 2x 14 cm à membrane MSP
•Tweeter : à dôme textile de 28 mm, Cerotar/Hexis
•Sensibilité : 88 dB/2,83 V/1 m
•Puissance admissible IEC : 200 watts
•Réponse en fréquence (±3 dB) : 40 Hz à 23 kHz
•Filtrage : 1,2 et 2,3 kHz du second ordre
•Poids : 15,5 kg
•Dimensions : 180 x 900 x 267mm sans pieds, 268 x 920 x
342 mm avec pieds
Notre avis
Construction
Performances
Design - finition
Musicalité
14
ON mag - Hifi 2019
JBL
L100 Classic
5000 €
JBL est aujourd’hui connu du grand public surtout pour ses casques, écouteurs, enceintes nomades
ou ses barres de son. Mais la marque américaine, qui fait partie du groupe Harman récemment
acquis par Samsung, conserve aussi une division pro très importante ainsi qu’un catalogue
d’enceintes Hifi et Home Cinéma haut de gamme regroupées sous la famille JBL Synthesis,
totalement dédiée aux audiophiles. L’enceinte L100 Classic fait partie de cette famille aux côtés
de monuments mythiques comme l’Everest DD67000. Surfant à fond sur la mode néovintage, elle
est la réédition d’un best-seller des années 1970, au style typique de volumineuse enceinte de
monitoring, armée dans le grave d’un bon gros woofer de 12 pouces, soit 30 cm.
par Pierre Stemmelin
La JBL L100 Classic reprend tous les codes
désormais vintage de son ancêtre du siècle dernier
qui était une sorte d’enceinte moniteur de studio
domestiquée. Son coffret, plus large que profond,
s’habille sur ses côtés d’un vinyle imitation noyer
tandis que ses faces avant et arrière sont peintes en
noir. On retrouve aussi sur son baffle des réglages
des niveaux de médium et d’aigu, des éléments
que les audiophiles puristes critiqueront, mais qui
peuvent être pratiques pour accorder le rendu
sonore de l’enceinte à l’acoustique de la pièce
d’écoute.
Enfin, le cache haut-parleurs est de type Quadrex,
il est formé d’une mousse alvéolaire taillée de
ON mag - Hifi 2019
15
façon à présenter un damier de petits cubes. Il est
disponible en gris foncé, bleu ou orange, parfait
pour une ambiance lounge des seventies.
Un style vintage, mais des haut-parleurs
up-to-date
La JBL L100 Classic est une enceinte 3 voies
accordée en bass-reflex par un gros évent tubulaire
frontal. On peut imaginer la poser sur un buffet bas
ou même l’encastrer dans une grande étagère. Elle
ne craint pas d’être collée au mur lui faisant dos.
C’est un des avantages de sa conception issue du
monitoring de studio. Néanmoins, l’idéal est de la
poser sur le pied qui lui est dédié. Celui-ci est formé
de profilés métalliques de section carrée. Il mesure
un peu moins de 20 cm de hauteur et assure une
inclinaison idéale de l’enceinte de quelques degrés
vers l’arrière.
Les haut-parleurs de la JBL L100 Classic sont dérivés
de ceux des enceintes monitor pro d’aujourd’hui
de la marque. Ils se caractérisent par une tenue
en puissance importante. Le tweeter et le médium
sont alignés en haut, à la droite du baffle, aussi bien
sur l’enceinte droite que sur l’enceinte gauche.
Une disposition en miroir de l’enceinte gauche par
rapport à l’enceinte droite aurait été, à notre avis,
préférable pour obtenir une image stéréophonique
plus cohérente.
Et puisque l’on est au chapitre des petits reproches
: la plaque frontale, accueillant les réglages de
médium et d’aigu, porte fièrement l’inscription «JBl,
Northridge, CA USA». C’est un peu trompeur. Il
s’agit du lieu de naissance de la marque, fondée en
1946 par John Bullough Lansing, et non du lieu de
fabrication de la Classic L100, puisqu’en regardant
au dos de l’enceinte, on apprend qu’elle vient d’une
usine située en Indonésie.
Mais ne boudons pas trop notre plaisir, car les
concepteurs de la JBL L100 Classic ont soigné leur
copie. L’ébénisterie est construite en panneaux de
médium de forte épaisseur (25 mm) et en regardant
à l’intérieur, on aperçoit au niveau du filtre une
impressionnante batterie de condensateurs au
polypropylène de grade audiophile.
Le tweeter est un modèle à dôme en titane de 25
mm, à suspension en tissu imprégné, protégé par
une petite pièce de mise en phase et logé dans
une légère amorce de pavillon. Le transducteur
de médium est à membrane en papier teinté
noir, équipé d’une suspension elle aussi en tissu
imprégné et à double plis. Ce haut-parleur dispose
de sa propre charge close, isolée du reste du
volume interne de l’ébénisterie par un chapeau en
papier mâché.
Le woofer avec sa membrane en papier naturel à
corrugations concentriques est la plus belle pièce.
uuu
Spécifications
•Type : enceintes 3 voies bass-reflex
•Woofer : 30 cm à membrane en papier naturel
(JW300PW-8)
•Transducteur de médium : 12,5 cm en papier imprégné
polymère (105H-1)
•Tweeter : à dôme en titane de 25 mm avec suspension
en textile (JT205TI1-4)
•Puissance admissible : 25 à 200 watts
•Fréquences de coupure du filtre : 450 Hz à 3,5 kHz
•Impédance nominale : 4 ohms
•Réponse en fréquence : 40 Hz à 40 kHz (-6 dB)
•Dimensions : 636, 6 x 389,6 x 371,5 mm
•Poids : 26,7 kg
•Prix : 5000 € la paire (500 € pour les pieds en option)
Notre avis
Construction
Performances
Design - finition
Musicalité
16 ON mag - Hifi 2019
Il possède un saladier très costaud dont les énormes
branches en métal moulé soutiennent un moteur
ventilé à aimant ferrite non moins impressionnant.
Sa bobine mobile de 5 cm de diamètre et ses
suspensions autorisant de forts débattements
promettent une sacrée trempe dans le bas du
spectre.
À l’écoute : est-ce que les vieilles recettes,
même modernisées, font toujours mouche ?
Sur le terrain, même si elles sont d’un
encombrement relativement important, les JBL
L100 Classic restent fort faciles à vivre. Il n’est pas
obligatoire d’avoir un gros ampli Hifi pour les
tenir et elles sont plutôt conciliantes quant à leur
placement dans la pièce. Nous les avons utilisées
avec plusieurs électroniques, d’un petit Denon
PMA-150H jusqu’à un monstre de la taille d’un
intégré Anthem STR, toujours câblées avec de
l’AudioQuest Rocket 33. Elles sont aussi à l’aise pour
sonoriser de grands espaces et délivrer des niveaux
sonores importants que pour une écoute presque
de proximité en champ relativement proche.
Les JBL L100 Classic sont, comme on peut s’en
douter, des enceintes faites avant tout pour le
plaisir plutôt que la recherche de la précision
absolue. Elles délivrent une image sonore qui s’étale
beaucoup en largeur, évitant toutes formes d’effet
de projection vers l’avant. Elles ont des timbres
relativement doux. Mais elles n’en sont pas pour
autant éteintes. Au contraire, leurs registres médium
et aigu ont de la brillance et de la clarté. L’équilibre
tonal ne tombe dans aucune caricature. On retrouve
avec beaucoup de plaisir, l’ampleur, la force
tranquille et aussi l’adrénaline sur les accélérations
que procurent de vrais bons gros woofers de 30
cm de diamètre. Par rapport à beaucoup d’autres
enceintes de la production Hifi actuelle dont les
boomers plafonnent souvent à 18 cm de diamètre,
le registre grave prend une dimension toute
différente avec les JBL L100 Classic. Il est plus libre,
moins contraint, plus aérien. Il ne descend pas
spécialement plus bas, mais il a moins de coloration,
plus de légèreté et de force à la fois. Il porte tout
le reste du spectre, lui donnant une assise, une
respiration que l’on ne rencontre généralement pas
sur les enceintes de cette catégorie de prix.
Par ailleurs, l’intégration de ce grave magique avec
les autres registres est plutôt réussie. Que ce soit en
termes d’équilibre des timbres ou de dynamique,
la restitution des JBL L100 Classic reste très
homogène.
Nous le répétons, ces enceintes ne sont pas dans
une approche intellectuelle visant à faire ressortir le
moindre détail. Elles sont épanouies, généreuses,
sans pour autant tomber dans la mollesse et
transmettent une très bonne énergie. C’est ce qui
fait qu’on les aime beaucoup.
•
GAMME Silver
L’alliance d’un son incroyable et d’un design élégant,
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18
ON mag - Hifi 2019
JM REYNAUD
1950 €
ON mag - Hifi 2019
19
Bliss Jubilé
La Bliss Jubilé est la nouvelle enceinte de
bibliothèque haut de gamme ou plutôt
compacte haut de gamme du constructeur
français JM Reynaud. D’un volume déjà
conséquent, elle n’interdit pas d’être posée
sur un buffet, mais elle est plutôt vouée à
fonctionner sur ses pieds dédiés. Capable
d’une puissance acoustique plus importante,
d’une image sonore plus ample, de graves
plus profonds, on retrouve avec elle les
qualités de musicalité que nous avions
tant appréciées à l’écoute de la petite JM
Reynaud Lucia. par Pierre Stemmelin
Fidèle à son habitude et son principe, «le plus
important se cache à l’intérieur», JM Reynaud nous
propose avec la Bliss Jubilé une grosse enceinte de
bibliothèque à l’allure sobre et discrète. Plusieurs
finitions sont disponibles au choix : noir satiné,
gris anthracite légèrement métallisé, blanc perle
ou placage en bois véritable teinté merisier. Mais
le look est classique et n’a rien d’excentrique ou
d’exubérant. La présentation n’en demeure pas
moins soignée. L’ébénisterie reprend les mêmes
formes que celles des JM Reynaud Lucia et Folia
Jubilé que nous avons déjà testées. On retrouve
notamment les arrondis caractéristiques des arêtes
latérales à l’avant, ainsi que des arêtes inférieure et
supérieure à l’arrière, de même que la découpe du
tapis de feutre ovale chargé d’éviter les réflexions
parasites et effets de bord autour des haut-parleurs.
Une fabrication toujours française jusqu’au
bout des haut-parleurs et une charge à
quadruple cavité
La JM Reynaud Bliss Jubilé est une enceinte deux
voies équipée d’un boomer de 17 cm et d’un
tweeter à dôme de 25 mm. Ses haut-parleurs sont
de fabrication française, tout comme l’ébénisterie,
et ces éléments sont sensiblement les mêmes que
ceux de la colonne JM Reynaud Euterpe Jubilé.
Le tweeter est à dôme en soie, associé à un moteur
à aimant néodyme comportant une petite chambre
d’amortissement arrière. Le boomer possède une
membrane en papier à fibres longues, ayant reçu le
minimum de traitement pour conserver sa légèreté
; il est doté d’un cache noyau en caoutchouc
synthétique souple choisi pour sa neutralité
acoustique. Le saladier de ce transducteur est
en fonte moulée. Il accueille un moteur à double
aimant ferrite et sa bobine mobile est ventilée.
Comme toujours chez JM Reynaud, ce ne sont
pas uniquement les performances pures des hautparleurs
qui comptent le plus, mais leur parfaite
mise en œuvre grâce au circuit de filtrage et l’accord
avec la charge. C’est sur ce point que l’on reconnaît
la patte d’un vrai facteur d’instrument musical,
dont le savoir-faire se perpétue de génération en
génération.
La charge acoustique de la JM Reynaud Bliss Jubilé
est donc très travaillée. L’ébénisterie construite en
panneaux de médium de 19 mm d’épaisseur est
à quadruple cavité à amortissement progressif.
Cela permet au constructeur de n’utiliser qu’un
minimum de matériaux amortissants (juste quelques
plaques bitumineuses et de feutre) de façon à ne
pas étouffer le message musical. Effectivement,
le comportement de cette ébénisterie est
particulièrement neutre, ne laissant entendre
aucune coloration ou résonance. Son évent bassreflex
laminaire débouchant vers l’avant facilite en
outre le placement de l’enceinte.
Le filtre de la JM Reynaud Bliss Jubilé est également
le fruit d’un travail d’optimisation très poussé. Il
emploie des composants très haut de gamme
appairés et triés à 1 % de tolérance, notamment
des condensateurs SCR de la série Silver Sound ou
encore du câblage plaqué argent.
Un pied sur mesure intégrant des
résonateurs de Helmotz
Les JM Reynaud Bliss Jubilé peuvent très bien
fonctionner posées sur un buffet. Nous avons pu
Spécifications
•Type : enceinte Hifi compacte, 2 voies bass-reflex
•Boomer de 17 cm à membrane en papier
•Tweeter à dôme textile de 25 mm
•Réponse en fréquence : 45 Hz à 25 kHz
•Puissance admissible continue/crête : 80 watts
•Sensibilité : 88 dB/1 watts (2,83 V)/1 m
•Type de filtrage : 12 et 12 dB par octave
•Dimensions : 21 x 41,6 x 29 cm (l’unité)
•Poids : 10,5 kg (l’unité)
•Prix : 1950 € la paire, 2190 € avec les pieds Magic Stand II
(520 € pour la paire de pieds seule)
Notre avis
Construction
Performances
Design - finition
Musicalité
uuu
20 ON mag - Hifi 2019
constater pendant nos essais qu’elles sont très
faciles à mettre en œuvre tant pour ce qui est de
leur alimentation que pour leur placement. Un petit
amplificateur Hifi peut suffire à les alimenter. De
même, sans trop se prendre la tête quant à leur
positionnement, l’espacement pas rapport au mur
ou la distance entre les deux enceintes, on obtient
d’elles une image stéréophonique particulièrement
naturelle. La scène sonore bénéficie à la fois d’une
excellente focalisation, d’une superbe ampleur, de
beaucoup de relief et profondeur. La présence, la
sensation d’incarnation d’une voix par exemple au
centre de l’image est d’un réalisme confondant.
Néanmoins, les JM Reynaud Bliss Jubilé sont
encore meilleures lorsqu’elles sont montées sur
les pieds Magic Stand II du constructeur français
disponibles en option. Ces pieds ne sont pas
uniquement réservés aux Bliss Jubilé, mais peuvent
également être associés à toutes autres enceintes
«de bibliothèque». Leur conception a l’air assez
basique puisqu’ils sont constitués d’un assemblage
de simples panneaux de médium de 12 à 22
mm d’épaisseur. Mais elle est particulièrement
ingénieuse, car chacun de ces pieds intègre
deux cavités ouvertes, délimitées par des pans
inclinés, qui sont des résonateurs de Helmotz ayant
justement pour rôle de neutraliser les modes de
résonance indésirables.
Une musicalité évidente et limpide
Nous avons écouté les JM Reynaud Bliss Jubilé
collées sur leurs pieds Magic Stand II avec de la
gomme Patafix et raccordées à notre amplificateur
habituel avec des câbles haut-parleur AudioQuest
Type 4. Ce ne sont peut-être pas les enceintes les
plus percutantes dans le grave, les plus incisives
dans l’aigu ni celles qui donnent la plus grande
sensation de transparence chirurgicale de leur
catégorie. En revanche, elles font preuve d’une
harmonie, d’une cohésion exceptionnelle et
sonnent à merveille sur tous les styles musicaux.
Leur réponse en fréquence subjective est très
légèrement descendante, ce qui favorise l’ampleur
et la douceur. Les basses bénéficient de qualités
presque paradoxales ou, du moins, que l’on
rencontre rarement associées. Elles sont profondes,
généreuses, même gourmandes. Elles ne sont pas
hyper tendues, jusqu’à en paraître sèches. Cela
ne les empêche pourtant pas d’être extrêmement
propres, sans bavures, bourdonnements, ni
sensations d’embonpoint fatigantes à la longue.
Ce registre grave est d’une superbe souplesse et
articulation, tout en pleins et déliés. Il s’intègre de
façon évidente avec les médiums et les aigus.
Nous le répétons, la fluidité, le naturel sont parmi
les grandes forces des JM Reynaud Bliss Jubilé.
Leurs timbres ont une belle richesse, une grande
justesse, un équilibre parfait. Elles sont parmi
les enceintes les plus agréables à vivre que nous
connaissions. Elles vous mettent en prise directe
avec la musique sans demander aucun effort
cérébral ou d’intellectualisation. C’est du vrai
bonheur, élémentaire, intuitif et limpide.
•
23
ON mag - Hifi 2019
KLIPSCH
4300 €
Forte III
La Forte III est la réédition d’une enceinte Hifi qui était au catalogue de la marque américaine
Klipsch dans les années 1980. De dimensions particulièrement imposantes, elle reprend le style
d’époque, les transducteurs de médium et d’aigu à haut rendement et pavillon, le gros woofer de
30,5 cm ainsi qu’un immense radiateur passif de 38 cm. Elle s’inscrit dans la série Heritage aux
côtés de références mythiques pour les audiophiles comme l’Heresy, la Scala ou la Klipschorn.
par Pierre Stemmelin
91 cm de haut pour 42 cm de large et 33 cm de
profondeur, ce n’est pas rien. À l’heure de la
miniaturisation, cette énorme enceinte fait figure
d’anachronisme. Son design est tout simple. Elle
prend la forme d’un énorme parallélépipède habillé
d’un placage en bois sur ses côtés et d’une peinture
granitée sur ses faces avant et arrière. Encastré
dans les bords de son immense baffle, le cache
haut-parleurs recouvre toute la façade d’un tissu
à grosses mailles. C’est massif, tout en ayant un
certain charme vintage.
Les haut-parleurs installés derrière ce cache sont
assez impressionnants. Les sections médium et aigu
sont armées de grands pavillons de type Tractrix
moulés dans un matériau plastique composite.
Le tweeter et le transducteur de médium sont à
chambre de compression dotés de diaphragmes
en titane mesurant respectivement 25,4 mm (1
pouce) et 44,5 mm (1,75 pouce) de diamètre. Ils
sont relayés dans le bas du spectre par un woofer
de 30,5 cm muni d’une membrane en papier et fibre
composite, associée à une suspension multiplis à
ON mag - Hifi 2019
24
l’ancienne, une large bobine mobile et un sérieux
moteur ventilé dont l’aimant ferrite avoisine 20
cm de diamètre. Ce woofer n’est pas accordé par
évent bass-reflex, mais par un très grand radiateur
passif de 38 cm qui trône au dos de l’enceinte. Le
rendement de l’ensemble est annoncé pour une
sensibilité de 99 dB, ce qui est très élevé, tandis
que la puissance admissible atteint 400 watts sur les
crêtes de niveau. La construction de l’ébénisterie
est quant à elle assez basique, réalisée en panneaux
d’aggloméré de 15 à 19 mm d’épaisseur. En
revanche, le filtre utilise des composants de grade
audiophile avec notamment des capacités au
polypropylène.
Est-ce toujours dans les vieilles barriques
que l’on fait les meilleurs crus audiophiles ?
Avec les Klipsch Forte III, on est un peu dans le
monde de «la sono», mais pas trop. En regard de
ses dimensions et de celles de ses haut-parleurs,
le prix de ces enceintes n’est pas délirant. La
restitution a quelques colorations. Elle n’est pas
la plus neutre ou détaillée. Les graves ne sont
pas, non plus, les plus fermes. Mais il serait injuste
de considérer les Klipsch Forte III uniquement
comme des coffres à décibels de foire. Elles ont
suffisamment de qualités et d’équilibre pour
prétendre s’inscrire dans le monde de la vraie
Hifi. Leurs transducteurs de médium à pavillon qui
couvrent une large plage de fréquences (de 650
Hz à 5,2 kHz) apportent une transcription très vive
et naturelle. Il y a de l’emphase, de la grandeur,
mais pas de sensation de son projeté trop marqué.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’est
pas nécessaire de dégager beaucoup ces enceintes
du mur arrière. Elles préfèrent être alimentées par
un ampli assez ferme dans le bas du spectre et avoir
un peu d’espace pour s’exprimer, mais fonctionnent
déjà bien dans une pièce de 25 à 30 m2. Leur haut
rendement est une vraie qualité. Le son paraît très
spontané et libéré. Le grave n’est pas abyssal, mais
donne une sensation d’aisance et de générosité
incomparables. Les Klipsch Forte III sont ainsi fort
agréables à écouter. Elles excellent sur certains
morceaux de musique. Avec elles, nous avons
totalement redécouvert l’album «The Wall» des
Pink Floyd dont le son correspond parfaitement à
l’époque à laquelle les premières Klipsch Forte ont
été conçues.
•
Spécifications
•Type : enceinte 3 voies, à haut rendement, accordée par
radiateur passif dorsal de 38 cm
•Tweeter : K-100-TI à diaphragme en titane de 25,4 mm (1
pouce) et pavillon Tractrix K-79T de 14,8 x 8,6 cm
•Médium : K-70 à diaphragme en titane de 44,5 mm (1,75
pouce) et pavillon Tractrix K-703-M de 25,2 x 17,2 cm
•Woofer : de 30,5 cm à cône en papier et fibre composite
•Réponse en fréquence à ±3 dB : 38 Hz à 20 kHz
•Sensibilité : 99 dB/2,83 V/1m
•Puissance admissible (continue/crête) : 100/400 watts
•Niveau SPL max. : 116 dB en régime continu
•Impédance nominale : 8 ohms
•Fréquences de coupure du filtre : 650 Hz et 5,2 kHz
•Dimensions : 91,4 x 41,9 x 33 cm
•Poids : 32,7 kg
Notre avis
Construction
Performances
Design - finition
Musicalité
24
ON mag - Hifi 2019
MARTIN LOGAN
ElectroMotion ESL
3550 €
La marque iconique Martin Logan est la spécialiste historique des enceintes HiFi, ou plutôt des
panneaux acoustiques haut de gamme équipés de cellules électrostatiques. En 2010, elle avait
annoncé l’arrivée d’une nouvelle série Electromotion, une gamme à la portée de presque toutes
les bourses et ce sans sacrifier en aucune manière la technologie XSat jusque-là réservée à des
modèles beaucoup plus onéreux. Un changement de distributeur en France nous a permis de
tester le tout premier modèle de cette série, la Martin Logan ElectroMotion ESL (ou EM-ESL) -
chronique d’un coup de foudre audiophile assumé.
par Pierre-Yves Maton
Martin Logan est une marque américaine bien
connue des audiophiles avertis. Il n’empêche que
tout le monde ne connaît pas forcément le chemin
parcouru par cette marque devenue maintenant
très certainement LE leader mondial des enceintes
électrostatiques, qu’elles fussent hybrides ou pas.
Effectivement, Martin Logan propose un catalogue
extrêmement large et complet qui compte, bien
entendu, des enceintes électrostatiques à large
bande, des modèles hybrides mais aussi une
gamme électrodynamique (avec des haut-parleurs
classiques donc), des caissons de grave comme des
voies centrales. Et s’ajoutent aussi d’autres modèles
plus modernes fonctionnant sans fil, des barres de
son, des voies arrière dipôles et des haut-parleurs
pour un usage extérieur. Une marque qui a su
s’adapter aux modes d’écoutes actuels sans perdre
ses fondamentaux.
Martin Logan : un peu d’histoire pour le fun
Martin Logan a été fondé à la fin des années
1970 par Gayle Martin Sanders et Ron Logan (on
comprend mieux le nom choisi). Tous deux étant
de grands passionnés de la reproduction sonore,
ils décident de fabriquer leur propre haut-parleur
et se dirigent vers la technologie électrostatique,
la meilleure selon eux. Mais voilà, si ce mode de
reproduction atteignait un summum en matière
de pureté et de clarté, il butait alors sur plusieurs
écueils : un grave et un niveau sonore limités, une
directivité assez prononcée et la nécessité d’utiliser
un amplificateur stable sur des charges capacitives.
La faiblesse congénitale des fréquences basses
s’expliquait tout simplement par le fonctionnement
en dipôle (les ondes sonores sortant à l’avant
comme à l’arrière des enceintes, mais avec une
ON mag - Hifi 2019
25
polarité inverse), ce qui en affaiblissait beaucoup le
niveau (principe push-pull).
Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter, par exemple,
la toute première enceinte grand public de ce type
: la fameuse Quad ESL 57 (en photo ci-dessus).
Cette Quad ESL 57 a longtemps été considérée
comme ayant le plus beau registre médium/aigu au
monde, mais le grave était inexistant et la puissance
acceptable assez faible. Souhaitant contourner ce
qui semblait inéluctable dans cette technologie,
nos deux fondateurs (et après des essais infructueux
mais prometteurs), forment une petite équipe
d’ingénieurs de haut niveau (qui s’étaie par la suite
d’autres ingénieurs tout aussi pointus) et essaient de
nouveaux matériaux destinés à l’aérospatiale.
Des moyens à la hauteur de leur ambition
Construit avec de nouveaux revêtements, de
nouveaux isolants et des adhésifs à la pointe de la
technologie (tout en conservant un diaphragme en
Mylar transparent mais cette fois pris en sandwich
entre deux stators en acier perforé), le premier
succès commercial est incarné par la légendaire
Martin logan CLS qui voit le jour au milieu des
années 80.
Et afin de limiter au maximum la directivité
horizontale inhérente à ce mode de reproduction,
les concepteurs réussissent l’exploit de donner à
leur diaphragme une forme bombée (d’où CLS pour
Curvilinear Line Source), aujourd’hui une marque
de fabrique pour Martin Logan. S’en suivent bien
d’autres modèles comme la fameuse enceinte
hybride Sequel, elle-même suivie de bien d’autres
modèles tout aussi réussis. Nous n’en ferons pas la
liste, elle serait trop longue...
L’électrodynamique en quelques mots
Le haut-parleur électrodynamique (ou à bobine
mobile), utilisé sur 99% des enceintes HiFi du
marché, fait appel à une technologie relativement
simple, qui peut donc être fabriquée à faible coût.
Mais il existe bien d’autres moyens de reproduire
du son comme le principe électrostatique, les
HP à ruban, les transducteurs isodynamiques et
piézoélectriques, toutes ces technologies ayant
leurs propres avantages et inconvénients.
Un haut-parleur à bobine mobile (le premier brevet
est déposé en 1877) fonctionne à l’inverse d’un
microphone comme d’une cellule phonolectrice.
Il comprend un moteur (aimant et une bobine
mobile : en cuivre en général), qui transforme le
signal électrique de l’ampli en signaux mécaniques.
Ces mouvements (de piston) sont transmis à une
membrane (dont la matière peut varier selon les
constructeurs : papier, lin, aluminium, Kevlar…) et
cette dernière transmet cette énergie mécanique
à l’air ambiant, ce qui produit le son. Le tout est
monté dans ce que nous appelons un saladier ou
châssis qui maintient le plus rigidement possible
toutes ces pièces ensemble. Ces HP sont ensuite
montés dans une caisse ou coffret, différent pour
chaque constructeur.
L’électrostatique : un film ultra-léger
baignant dans un champ électrostatique
puissant
Un transducteur électrostatique fonctionne de façon
totalement différente. Il comprend trois éléments
de base : les stators (grilles), le diaphragme et les
espaceurs ou entretoises, le tout étant assemblé en
sandwich dans un cadre en aluminium ultra rigide
surnommé l’Airframe chez Martin Logan. L’épaisseur
du diaphragme des Martin Logan (très certainement
du Mylar) est seulement de 12 microns (8 fois moins
épais qu’un cheveu), il est donc presque sans
masse et quand on sait que ce film doit changer de
direction plus de 40 000 fois par seconde (sur toute
sa surface), nous comprenons mieux l’importance de
cette faible masse.
Il est en fait imprégné d’un revêtement conducteur
uuu
26 ON mag - Hifi 2019
(dépôt au plasma de polyéthyène terathylate en
couches minces) et chargé par une tension positive
fixe créant un champ électrostatique très puissant
autour de lui. Les stators sont reliés à l’amplificateur
via un transformateur élévateur. Celui-ci convertit le
courant modulé de l’amplificateur en deux signaux
haute tension d’égale puissance, mais de polarité
inverse.
Le diaphragme est donc tiré ou poussé
(fonctionnement en dipôle) suivant les tensions
des stators. De cette façon, le signal électrique est
transformé en signal mécanique. Le son diffusé
est uniforme sur toute la surface de la membrane,
lui procurant une vélocité et une réponse
impulsionnelle sans égales.
La nouvelle gamme Electromotion en détail
La nouvelle ElectroMotion Series de Martin Logan
propose deux enceintes colonnes hybrides (ESL,
ESL X), la première disposant d’un seul HP de grave
électrodynamique de 20 cm, tandis que dans la
seconde, deux HP de 20 cm sont logés également
dans une chambre bass-reflex asymétrique formée
de parois en MDF de 2 cm d’épaisseur. Il existe
une troisième colonne EFX, un modèle In-Wall
(à positionner à même le mur), ainsi qu’une voie
centrale (EM-ESL C) avec tweeter à ruban plissé
de type Folded Motion. Il est secondé par deux
transducteurs électrostatiques XSat et deux HP
électrodynamiques à cônes en aluminium puissants
de 13,3 cm de diamètre, le tout pouvant éviter
l’installation d’un caisson de grave supplémentaire.
Pour finir le tableau, Martin Logan propose l’EM-
FX2, une enceinte arrière dipôle pour le Home
Cinéma, qui dispose de deux tweeters à ruban et
d’un seul HP électrodynamique à cônes en fibres de
15 cm de diamètre.
La Martin Logan ElectroMotion ESL que nous
testons ici est une colonne d’à peine plus d’un
mètre de hauteur dont la forme est difficilement
descriptible : en tout les cas, les lignes sont
tendues, élégantes et d’une grande pureté. Sa
cellule électrostatique couvre la quasi-totalité de la
bande passante (à partir de 500 Hz). Elle répond à
la technologie CLS de la nouvelle génération XSat.
Elle est composée d’une membrane transparente
de 71,1 x 21,8 cm soit plus de 1 500 cm/carré, qui
est prise en sandwich entre deux grilles (stators)
MicroPerf qui doublent presque la surface de
rayonnement du diaphragme. Ces cadres ou
stators sont fabriqués à partir de billes de tolérance
aérospatiale et d’alliages d’aluminium extrudé,
ceci rendant l’ensemble extrêmement rigide et
minimisant de fait toutes sortes de vibrations et
résonances indésirables.
Pour le grave, la Martin Logan ElectroMotion ESL
fait appel à un HP électrodynamique de 20 cm de
diamètre placé dans un coffret en MDF de 2 cm aux
formes asymétriques. L’évent d’accord bass-reflex
de ce boomer, d’une dizaine de centimètres de
diamètre, débouche sous l’enceinte, ce qui impose
d’utiliser les cônes en métal fournis avec l’enceinte,
à visser sous la plaque inférieure.
La membrane de ce HP est constituée de papier
renforcé par des fibres et il bénéficie d’un filtre
ON mag - Hifi 2019 27
de type Vojto selon une topologie exclusive à la
marque. Ce filtre intègre des composants haut de
gamme comme des selfs à air, des résistances en
acier laminé et des condensateurs à film polyester.
L’important pour le boomer est de produire un son
s’accordant à la rapidité et la vélocité de la cellule
électrostatique dans le médium/aigu. Un pari gagné
comme nous allons le voir.
Ecoute : une transparence, un pouvoir de
focalisation comme une microdynamique
ou rapidité bien au-dessus des enceintes
habituelles
Pour connaître, très bien même, les Martin Logan
de première génération comme les CLS ou
Sequel, la composition de notre système nous
avait fait craindre quelques mauvaises surprises
: aigus en avant, grave quelque peu gonflé,
directivité marquée, etc, etc, etc. Eh bien, il n’en
a rien été. La nouvelle génération dont font partie
ces ElectroMotion ESL, et grâce aux nouvelles
technologies (XSat, Microperf…), rélègue ces
défauts aux oubliettes. Nous avons totalement été
conquis par ces enceintes. La directivité est quasi
nulle tant horizontalement que verticalement et
nous retrouvons la clarté, la transparence légendaire
de l’électrostatique accompagnées cette fois d’un
bas du spectre plus homogène.
Notre système d’écoute fut donc basé sur un ampli
Micromega M-150 (son très droit, pas de fioriture),
des câbles Esprit Eterna (lumineux dans le haut), un
lecteur réseau Lumin (plutôt très bien équilibré) et
notre ensemble dédié aux disques analogiques :
platine vinyle VPI Prime, cellule Kiseki Blue NS et un
préampli phono Jolida à tubes bien modifié.
Les Martin Logan ElectroMotion ESL ont bien l’ADN
Martin Logan avec une transparence, un pouvoir
de focalisation comme une microdynamique
ou une rapidité bien au-dessus des enceintes
habituelles dans cette tranche de prix. De plus,
leurs boomers s’accordent à merveille avec leurs
cellules électrostatiques. Particulièrement dégraissé,
le grave développe une attaque et une vitesse qui
colle parfaitement avec le reste du spectre.
Lorsque nous parlons de transparence ou encore
de pouvoir de résolution, nous voulons évoquer
la capacité de ces enceintes à nous faire entendre
les plus infimes nuances d’un instrument, d’une
voix ou encore de la qualité d’un enregistrement.
Plus que des mots, un exemple va vous éclairer.
Lorsque nous écoutons Hilary Hahn interpréter
les «Concertos pour violon seul en E major» de
Bach édité chez Sony, nous ressentons toutes les
minimes différences d’appui sur les cordes qui
donnent sa richesse à l’interprétation de cette
jeune musicienne. Elle joue debout devant nous, et
nous pourrions même suivre ses mouvements tant
sa présence est flagrante. L’extinction des notes
est parfaite, le violon sonne admirablement bien
avec ce côté boisé mais aussi un peu « grinçant »
comme cet instrument l’est parfois. Nous devinons
que cet enregistrement (par l’absence de résonance
de pièce) a été effectué en studio, Hilary Hahn se
tenant devant le microphone.
uuu
Spécifications
•Type : enceinte hybride, 2 voies, accord bass-reflex
•Réponse en fréquence : 42 Hz à 22 kHz (± 3 dB)
•Sensibilité : 91 dB/2.83 volts/1 mètre
•Impédance nom./mini : 6 ohms/1.6 ohms (à 20 kHz)
•Fréquence de coupure du filtre : 500 Hz
•Panneau électrostatique : 71.1 x 21,8 cm, CLS XStat,
1 550 cm2
•Boomer : 20,3 cm, membrane papier
•Ampli recommandé : de 20 à 300 watts
•Poids : 21,4 kg
•Dimensions : 132.3 x 22.9 x 41,4 cm
•Finition : noir mat ou laqué (en édition spéciale)
Notre avis
Construction
Performances
Design - finition
Musicalité
28 ON mag - Hifi 2019
Passons maintenant à un autre disque de cette
musicienne et plus particulièrement les «Concertos
pour Violon BWV 1042» de Bach, édité cette fois
par Deutsche Grammophon. Elle est accompagnée
de l’orchestre du Los Angeles Chamber Orchestra.
Nous quittons l’ambiance intimiste du premier
disque. Le son semble venir de plus loin avec
des aigus légèrement lissés. La différence de son
est flagrante lorsque nous comparons les deux
enregistrements ou plutôt la signature sonore des
deux éditeurs. Sur ce disque, la spatialisation est
remarquable avec un positionnement parfait de
chaque rang d’instruments. La scène sonore est
majestueuse. Elle est large et profonde, le réalisme
est de rigueur là aussi.
Bon, avec ces deux disques, nous savions bien que
ces demoiselles (les Martin Logan ElectrMotion)
allaient exceller, alors nous avons décidé de les
titiller quelque peu sur le plan du niveau sonore,
de la dynamique et de la rapidité. Nous n’avons
rien trouvé de mieux que le vinyle «The Percussion
Record» par l’O-Zone Group édité chez le fabricant
de platines vinyles Clearaudio. Nous assistons à
un véritable festival de sonorités, des plus graves
au scintillement de certaines percussions comme
des cloches ou xylophones. Outre l’image qui
positionne chaque instrument au millimètre au sein
d’une scène sonore très réaliste, nous notons que
le bas du spectre est assez dégraissé. Il est là, bien
présent, mais n’alourdit pas le
message pour autant. La nature
parfaitement reproduite de
chaque instrument comme un
triangle, des congas, apportent
un sentiment de réalité étonnant.
Ces enceintes manifestent une
véritable joie de vivre. C’est vif,
nerveux et plein d’entrain. Rien
ne traîne et tout s’enchaîne avec
une rapidité époustouflante tout
en étant hyper réaliste.
Puis pour aller encore plus loin,
nous nous sommes amusés avec
de l’Electro pur et dur. Nous
avons mis sur notre platine vinyle
le disque «Spanish Breakfast» de
Rone (en vérité Erwan Castex)
qui dans l’intro lit un texte de
l’écrivain Alain Damasio. C’est
criant de vérité. Nous avons
tous les bruits de bouche de
ce musicien avec bien d’autres
sonorités électroniques, mais
qui ne le paraissent pas en fin de compte tant
la profusion de détails est importante. Tous ces
détails donnent à ce disque une richesse digne
des instruments classiques. Le grave continue de
rester à sa place et l’image sonore est hyper vaste
avec des petits sons à gauche comme à droite. La
microdynamique de ces enceintes Martin Logan
ElectroMotion ESL est un vrai bonheur et nous fait
apprécier tout type de musique.
Conclusion
Grosse surprise pour des enceintes HiFi de ce prix.
Elles cumulent des qualités de naturel, de définition,
d’homogénéité comme de rapidité que nous ne
rencontrons que trop rarement dans ce budget.
Attention cependant, et au vu de leur transparence,
pour les alimenter, le choix d’un ampli de qualité
sera primordial. Leur bon rendement leur permet
de se marier avec un ampli en Classe A, à tubes ou
autre sans problème, selon ce que chaque futur
propriétaire souhaitera obtenir comme tonalité
générale. Elles n’ont pas besoin de beaucoup de
puissance, mais il leur faut un appareil de qualité.
En conclusion, ces Martin Logan ElectroMotion ESL
méritent un ON-topaudio Award, nous lui offrons
avec un plaisir non dissimulé. Chapeau Messieurs de
chez Martin Logan.
•
30
ON mag - Hifi 2019
Q ACOUSTICS
Concept 300
La Q Acoustics Concept 300 est certainement l’une des enceintes qui
a le plus marqué les esprits audiophiles durant cette année 2019.
Non pas que les haut-parleurs de cette compacte de luxe soient
révolutionnaires, mais parce qu’elle innove sur tout ce qui touche à
l’amortissement et au découplage. Cela va d’un coffret triple couche
jusqu’à un pied filiforme tripode tendu par des filins, en passant par un
socle sur ressorts.
par Pierre Stemmelin
3750 €
ON mag - Hifi 2019
31
Fondée il y a un peu moins de 15 ans, la marque
britannique Q Acoustics s’est tout d’abord fait
connaître par ses petites enceintes de bibliothèque
à l’excellent rapport qualité/musicalité/prix.
Longtemps, elle s’est cantonnée à des produits
très abordables. Mais depuis quelques années,
elle monte progressivement en gamme. Il y a eu
tout d’abord la colonne Concept 40 et l’excellente
compacte Concept 20 que nous avons classée parmi
notre sélection des meilleures enceintes Hifi à moins
de 1000 €. Puis est arrivée, en 2016, pour le dixième
anniversaire de la marque, la colonne Concept 500.
La Concept 300, lancée en 2019, pourrait être
considérée comme la simple déclinaison de cette
dernière en version compacte. Mais ce serait
réducteur. Car elle est encore plus innovante,
dotée de nouveaux éléments d’amortissement et
découplage qui la rendent totalement unique.
Des haut-parleurs qui restent dans la norme
et un habillage des plus luxueux
Si l’on s’en tient à ses haut-parleurs, la Q Acoustics
Concept 300 demeure une enceinte compacte haut
de gamme relativement classique. Elle fonctionne
en deux voies accordées par un évent tubulaire
arrière. On retrouve un coffret au baffle relativement
réduit et d’une profondeur inversement étendue, ce
qui est une marque de fabrique de Q Acoustics. Ses
deux haut-parleurs sont installés au plus près l’un de
l’autre pour une meilleure fusion des registres.
Le boomer mesure 16,5 cm de diamètre. Il
utilise une membrane en papier enduit avec une
suspension demi-rouleau de profil optimisé et une
bobine mobile de 35 mm sur support en fibre de
verre prévu pour une haute tenue en puissance,
ainsi qu’un moteur à double aimant ferrite
largement dimensionné.
Le tweeter est à dôme en microfibre textile
imprégné de 28 mm. Il bénéficie d’une petite
chambre d’amortissement arrière.
Bien sûr, il s’agit de transducteurs de haute qualité,
cependant il n’y a jusque-là rien d’exceptionnel -
et ce même si le filtre est très travaillé à partir de
composants de grade audiophile supérieur. La
finition du coffret doté d’arêtes fortement arrondies
l’est un peu plus. Celui-ci est habillé sur sa partie
frontale d’une peinture nacrée ou métallisée et sur
son quart arrière d’un placage en bois. Le tout est
recouvert d’une superbe et profonde laque piano
sans aucun raccord apparent. Là, on met un pied
dans le luxe. Mais les vrais atouts de la Q Acoustics
Concept 300 sont encore ailleurs.
uuu
Spécifications
•Type : enceinte Hifi 2 voies, bass-reflex
•Boomer de 16,5 cm à membrane en papier et tweeter
de 28 mm à dôme textile imprégné
•Réponse en fréquence : 55 Hz à 30 kHz
•Impédance nom./mini : 6/4,7 ohms
•Sensibilité : 84 dB
•Fréquence de coupure du filtre : 2,5 kHz
•Dimensions : 220 x 355 x 400 mm (enceinte), 492 x 690
x 430 mm (pied)
•Poids : 14,5 kg (enceinte), 3,9 kg (pied)
•Finitions au choix : noir + bois de rose, argent + ébène,
blanc + palissandre
Notre avis
Construction
Performances
Design - finition
Musicalité
32 ON mag - Hifi 2019
Un son généreux, tout en
harmonie et douceur avec un
cœur qui bat fort
Un système de suspension, amortissement
et découplage à nul autre pareil
La Q Acoustics n’est pas vraiment une enceinte de
bibliothèque, car elle est expressément conçue pour
fonctionner avec son pied dédié. Et pour cause,
car celui-ci bénéficie d’une structure inédite à notre
connaissance dans le domaine de la Hifi. Baptisé
pied Tensegrity, il est composé de trois tubes en
inox assez fins (1,5 cm de diamètre) se terminant
par des pointes, et s’entrecroisant sous la base,
raccordés par de solides filins métalliques dont on
peut ajuster la tension. Cela donne au support un
aspect particulièrement aérien. L’approche est aux
antipodes de ce que l’on a l’habitude de rencontrer
dans la Hifi haut de gamme, où les pieds sont
souvent très massifs et lourds. Ici, la résistance et
l’amortissement ne sont pas assurés par la densité
et la masse, mais par la tension appliquée aux
câbles.
Ce pied est fixé sous l’enceinte par le biais d’une
plaque montée sur quatre ressorts et deux patins
Sylodamp. L’ébénisterie de la Q Acoustics Concept
300 est également fort particulière. Ses parois sont
à triple épaisseur, composées d’un sandwich de
panneaux de médium collés et découplés par du
Gelcore. Elles atteignent une épaisseur de 40 mm !
Enfin, pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, les
transducteurs sont montés de façon découplée.
Le boomer, par exemple, est plaqué au baffle par
le biais de deux tiges filetées, rivées à une grosse
entretoise interne par des boulons et ressorts, qui le
mettent sous tension.
Nous avons eu l’occasion d’écouter
plusieurs fois les Q Acoustics Concept
300 : lors de leur lancement à Londres
puis au High End de Munich alimentées
par des électroniques Cambridge Edge et
enfin dans notre salle d’écoute reliées à un ampli
Primare i25 par les nouveaux câbles haut-parleurs
AudioQuest Type 9+DBS. À chaque fois, nous avons
été charmés par leur son majestueux et raffiné ainsi
que leur grande liberté d’expression.
Ce sont des enceintes compactes et leur rendement
est relativement bas. Leur registre grave n’est donc
pas d’une profondeur à lézarder les murs. Elles
n’en demeurent pas moins fort séduisantes dans ce
registre qui se montre rapide, extrêmement bien
modulé et d’un excellent suivi rythmique, comme
on peut s’en apercevoir sur un morceau Electro
vitaminé tel que «System Bleed» de The Glitch
Mob et Lick. Mais leur plus grande qualité se niche
certainement dans leur harmonie et la cohésion de
leurs timbres. Elles délivrent des voix d’une grande
beauté, pleines de vie et d’expressivité. Le style
country/jazzy, flirtant avec la comédie musicale, de
la chanson «I’d Rather Die» d’Alphabeat, presque a
capella, donne immédiatement envie de taper du
pied et claquer des doigts.
Les timbres sont purs. L’absence de coloration,
résultant de tous les efforts déployés pour
l’amortissement et le découplage, est patente. Mais
contrairement à ce que l’on rencontre souvent avec
des enceintes très transparentes, les timbres ne sont
pas maigres, acides ou froids. C’est même tout le
contraire. La restitution est chaleureuse, pleine de
douceur et de subtilité. L’image stéréophonique
a en outre beaucoup d’ampleur. Le rendu des
acoustiques est grandiose, très vaste et aérée. Dans
ce sens, les Q Acoustics Concept 300 sont de très
grandes enceintes Hifi.
•
ON mag c’est aussi...
34 ON mag - Hifi 2019
STUDIO LAB
SLB 102 N
La Studio Lab SLB 102 est une enceinte
Hifi de bibliothèque de conception
française qui était commercialisée
au début des années 2000. Elle avait
alors excellente presse tant auprès des
médias spécialisés que des utilisateurs.
En 2018, le groupe AV Industry a eu
l’idée d’en sortir une réédition, la SLB
102 N. Et en l’occurrence, il s’agit d’une
très bonne idée.
par Pierre Stemmelin
La Studio Lab SLB 102 N (suffixe N pour «nouvelle» ?)
de dernière génération est donc produite par le
groupe français AV Industry, détenteur notamment
des marques Elipson, Norstone ou Eltax. Cette
enceinte partage exactement le même ADN que
son ancêtre puisque toutes deux ont le même
géniteur : l’acousticien Philippe Penna qui travaille
désormais au laboratoire de R&D d’AV Industry.
Le design est tout en sobriété et simplicité. On est
en présence d’une enceinte Hifi économique et cela
se voit. L’ébénisterie aux angles bien carrés s’habille
d’un vinyle relativement fin et basique. Mais cela
reste propre et pas du tout indigent. Le cache
haut-parleur en tissu est tenu par de solides inserts
en métal. Les prises de raccordement sont de
sérieuses bornes à vis, en métal, acceptant les fiches
bananes ou les câbles de forte section. Le nom de la
marque au style travaillé, inscrit de façon excentrée
sur le baffle ainsi que sur le cache haut-parleur, a
même un petit air vintage/chic assez sympathique.
La SLB 102 N est une enceinte d’étagère d’un
volume déjà non négligeable. Elle travaille en
bass-reflex accordée par un évent dorsal. C’est
un modèle deux voies. Elle intègre un boomer
de 16 cm de diamètre, doté d’une membrane en
papier enduit avec une suspension en caoutchouc
permettant d’importants débattements, un saladier
en tôle emboutie assez léger et un moteur à
aimant ferrite tout petit. Il est relayé dans l’aigu
par un tweeter à dôme en textile imprégné de
25 mm, équipé d’un aimant ferrite qui apparaît
comparativement plus généreux.
L’ébénisterie est construite en panneaux de médium
de 15 mm. L’intérieur est légèrement amorti par
des coussins de dacron. Les châssis des hautparleurs,
tout comme l’embouchure de l’évent ou la
plaque de raccordement arrière, sont encastrés en
affleurement et on note avec plaisir la présence d’un
condensateur de type MKP (grade audiophile) sur le
circuit de filtrage.
Spécifications
•Type : enceinte de bibliothèque, 2 voies, bass-reflex
•Boomer : 16,5 cm à cône en papier
•Tweeter : à dôme textile de 25 mm
•Réponse en fréquence à ±3 dB : 57 Hz à 20 kHz
•Sensibilité pour 1 watts/1 m : 88 dB
•Impédance nominale : 6 ohms
•Dimensions : 20 x 36 x 24 cm
•Poids : 5,5 kg
Notre avis
300 €
À l’écoute, les SLB 102 N ne sont pas d’une
définition ou d’une dynamique extrêmement
poussée. Leurs ébénisteries laissent entendre
quelques colorations. Leur registre grave est
légèrement pneumatique. Elles n’en demeurent
pas moins fort convaincantes pour des enceintes
premier prix de ce gabarit. Nous les avons
raccordées à notre ampli de référence avec du
câble AudioQuest Rocket 11 après avoir fait des
essais avec des AudioQuest Star Quad Type 4 plus
haut de gamme, qui avaient pour effet d’un peu
trop encourager les enceintes Studio Lab dans les
basses. Dans cette configuration, nous avons obtenu
une restitution homogène, douce et généreuse.
Les Studio Lab 102 N ont un beau caractère musical
et naturel. Elles sonnent bien sur tous les styles
musicaux. Leurs basses sont amples. Leur médium
est vivant et ouvert. L’aigu est fluide. Tous les
registres s’intègrent harmonieusement ensemble.
L’image sonore est bien en place. Ce n’est pas
parfait, mais pour le prix, le cocktail est très réussi.
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36
ON mag - Hifi 2019
TRIANGLE
Borea BR03
La marque française Triangle s’apprête à lancer une nouvelle série d’enceintes
acoustiques d’entrée de gamme baptisée Borea. Nous avons eu la possibilité d’essayer
son modèle Borea BR03 en avant-première. Il s’agit d’une enceinte compacte ou
de bibliothèque d’un gabarit déjà imposant, capable de délivrer un volume sonore
conséquent et des basses profondes.
par Pierre Stemmelin
400 €
Pour ce banc d’essai, nous avons reçu des Triangle
Borea BR03 de présérie. Leur habillage n’était pas
tout à fait définitif, mais leurs composants, dans leur
ensemble, étaient déjà très proches de ceux de la
production finale. Seuls quelques discrets éléments
cosmétiques pourraient différer, tandis que les
performances ne devraient être modifiées que de
façon très marginale.
Une conception optimisée et sérieuse qui ne
sacrifie pas l’esthétique
Les Triangle Borea BR03 sont des deux voies, à
deux haut-parleurs, accordées en bass-reflex par
deux évents tubulaires frontaux. Elles se veulent des
«cost killers» et visent à offrir un très bon rapport
performances/prix. Aussi ne faut-il pas s’attendre à
ON mag - Hifi 2019
37
une finition luxueuse. Néanmoins, leur esthétique
n’a pas été négligée et fait preuve d’une vraie
recherche. Sur les modèles que nous avons reçus, le
baffle était revêtu d’un vinyle gris anthracite granité,
tandis que le reste de l’ébénisterie se parait d’un
vinyle imitation bois brun. Sous cet habillage, la
construction fait appel à des panneaux de médium
de 18 mm pour les flancs et le fond, et de 21 mm
pour la façade. Deux tasseaux de renfort interne
prennent appui sur l’arrière du moteur du boomer
et mettent l’ensemble sous tension. Le cache frontal
amovible est tendu de tissu et maintenu en place
par des aimants.
On remarque les anneaux de caoutchouc sur le
pourtour des haut-parleurs, parfaitement encastrés
en affleurement, afin d’éviter une rupture de profil et
les effets de bord que cela peut générer.
Le tweeter est à dôme en soie traitée, logé au fond
d’une amorce de pavillon avec pièce de mise en
phase qui optimise sa directivité et le protège des
coups. Son moteur à aimant néodyme est couplé
à un petit radiateur de dissipation thermique pour
améliorer la tenue en puissance.
Le boomer de 16,5 cm se distingue par sa
membrane blanche en papier (pulpe de cellulose)
non traité armé d’une ogive centrale noire en
matériau synthétique. Un travail spécifique
d’optimisation de la courbure de cette membrane a
été réalisé afin de minimiser la distorsion. Le châssis
est en tôle emboutie et le moteur, à bobine mobile
de 27 mm double couche, utilise un aimant ferrite
largement dimensionné (10 cm de diamètre sur 1,8
cm de haut).
uuu
Spécifications
•Type : enceinte semi-compacte, deux voies, accordée en
bass-reflex par deux évents tubulaires frontaux
•Boomer : 16,5 cm à membrane en papier
•Tweeter : à dôme en soie imprégnée de 25 mm
•Réponse en fréquence : 46 Hz à 22 kHz (±3 dB)
•Sensibilité : 90 dB/W/m
•Impédance nom./mini : 8/4,2 ohms
•Puissance admissible continue/crête : 100/200 watts
•Filtre : coupure à 3,6 kHz, 2nd ordre
•Poids : n.c.
•Dimensions : n.c.
Notre avis
Construction
Performances
Design - finition
Musicalité
38 ON mag - Hifi 2019
Triangle Borea BR03 : du gros et bon son
À l’écoute des Triangle Borea BR03, ce qui saute
immédiatement aux oreilles, c’est l’ampleur des
basses. La marque française ne nous avait pas
habitués, du moins sous ce format, à des enceintes
aussi virulentes dans ce registre. Le rendement est
également relativement élevé, de même que la
tenue en puissance. Certes, ce n’est pas parfait.
On remarque parfois un peu trop d’emphase et un
léger manque de fermeté dans la tenue des graves.
Cependant, compte tenu du prix, les performances
sont de très bon niveau. D’autant que la cohésion
d’ensemble est réussie. Les Triangle Borea BR03 ont
de la douceur dans les aigus. Le registre médium est
propre et ouvert. Les graves, comme nous l’avons
évoqué, descendent relativement bas, avec force et
profondeur.
Mieux encore, les Triangle Borea BR03 sont vivantes,
dynamiques, absolument pas ennuyeuses. On peut
chipoter sur les détails. La transparence n’est pas
extrêmement poussée. Mais, là encore, au regard du
tarif, les prestations sont fort satisfaisantes. L’image
sonore se déploie largement. Les Triangle Borea
BR03 sont capables de remplir de grands espaces.
La scène stéréophonique est ample et homogène
sans effet de projection agressif ou désagréable. Le
positionnement des évents vers l’avant est un atout.
Ces enceintes ne craignent pas trop la proximité
d’un mur à l’arrière. Inversement, quand elles en
sont largement décollées, leur restitution ne devient
pas décharnée, conservant beaucoup de corps et
de poids.
Les Triangle Borea BR03 sont le fruit d’un travail
très sérieux de mise au point et d’une optimisation
intelligente des coûts. Elles en donnent vraiment
beaucoup pour leur prix.
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42
ON mag - Hifi 2019
3D LAB
4000 €
Nano Network Player Signature V4
3D Lab est un constructeur français bien connu de nos services. De dimension artisanale, il existe
depuis plusieurs décennies. C’était l’un des premiers, au siècle dernier, à concevoir des lecteurs
de DVD audiophiles. Sa spécialité se concentre aujourd’hui dans le domaine du traitement
audionumérique. Il vient de refondre entièrement sa gamme et son lecteur réseau Nano Network
qui passe pour l’occasion en version V4 et se décline en 2 partitions ainsi que trois variations.
par Pierre Stemmelin
3D Lab, n’est peut-être pas connu du grand
public, mais il a une bonne cote auprès d’un public
audiophile connaisseur. Charles Henry Delaleu,
concepteur de ses appareils, peut même être
considéré comme une figure emblématique du
paysage HiFi français. Insatiable expérimentateur,
très pointu en électronique, il a très tôt plongé dans
l’audionumérique. Il est un grand spécialiste du
traitement du signal numérique, de la lutte contre
le jitter et il s’est doté de moyens d’investigation,
analyse et mesure parmi les plus poussés. Son
approche est avant tout scientifique, mais il a aussi
l’âme d’un audiophile impénitent, comme nous
allons nous en rendre compte avec son lecteur
réseau Nano Network V4.
Des lecteurs réseau audiophiles qui
maximisent leur compatibilité grâce à
l’utilisation d’un module Raspberry Pi
Extérieurement, les versions du lecteur réseau 3D Lab
Nano Network V4 diffèrent très peu. Les façades, en
dehors de la mention de la version, sont identiques
et ne portent ni commande ni afficheur. Pour cause,
les fonctions sont les mêmes pour tous les modèles
et se pilotent depuis un smartphone ou une tablette.
Elles sont assurées par un module, ou plutôt un
microordinateur, un Raspberry Pi 4, qui tient sur une
toute petite carte placée à l’intérieur de l’appareil.
Une fois connecté par Ethernet au réseau
domestique (le Wi-Fi est possible avec un boîtier
additionnel TP-Link par exemple), le 3D Lab Nano
Network V4 est immédiatement identifié. On
peut lui envoyer de la musique en utilisant AirPlay
depuis un appareil iOS. Il prend aussi en charge les
protocoles Spotify Connect et UPnP/DLNA. 3D Lab
n’a pas développé d’application spécifique pour le
piloter. Le choix d’une plateforme Open Source est
bien plus sage, gage de pérennité et d’évolutivité.
Le 3D Lab Nano Network V4 peut aussi fonctionner
avec les systèmes HQPlayer, Squeezebox ou Roon.
On peut utiliser une application comme mConnect
ou BubbleUPnP qui donne accès à un grand nombre
de services de musique en ligne et à toutes les
webradios. L’appareil peut même se transformer en
serveur de musique. Il suffit pour cela de brancher
un périphérique de stockage sur l’une de ses 4
prises USB à l’arrière.
ON mag - Hifi 2019
43
La Famille 3D Lab Nano Network V4 avec ou
sans sortie analogique et en trois variations :
Sonata, Standard et Signature
Dans sa version la plus simple, le 3D Lab Nano
Network V4 ne dispose pas de sortie analogique.
C’est une source purement numérique ou un
Transport selon la dénomination choisie par la
marque. Dans sa version Player, il intègre un circuit
de conversion. Celle-ci s’appuie sur un convertisseur
de la série Velvet Sound d’AKM travaillant sur 32
bits à 768 kHz, suivi d’un étage de sortie analogique
utilisant un ampli opérationnel haut de gamme
(L49720) de chez National Semiconductor.
Mais le plus important dans le 3D Lab Nano
Network V4 est sa carte d’interface entre le module
réseau Raspberry Pi et les sorties numériques
ainsi que l’éventuel circuit de sortie analogique.
Cette carte est exclusive à la marque et concentre
beaucoup de matière grise. Elle regroupe l’étage de
synchronisation, reformatage et suréchantillonnage
du signal audionumérique, ainsi que celui de
filtrage et régulation de l’alimentation fournie par
un transformateur secteur externe choisi pour son
très faible niveau de bruit. Le traitement du signal
numérique est assuré par une puce de type FPGA
(Field Programmable Gate Arrays, une Lattice
LCMX02-1200HC) entièrement programmée par 3D
Lab et associée à deux horloges maîtresses de très
haute précision. Cette puce implémente aussi un
contrôle de volume numérique, faisant appel (ce qui
est une première mondiale) au Leedh Processing,
inventé par Gilles Milot, qui a pour essence de
faire disparaître toute perte de définition à volume
d’écoute modéré, habituellement inhérente à ce
type de réglage.
La première différence entre les versions Sonata,
Standard et Signature du Nano Network V4,
comme pour le Nano Network Player V4, concerne
le châssis qui est très largement dimensionné par
rapport aux circuits qu’il accueille. Dans les versions
haut de gamme, Signature, ce châssis est presque
entièrement réalisé en panneaux d’aluminium, de
5 mm pour la façade, 10 mm pour les flancs et 2
mm pour le fond ainsi que le capot amortis par
d’épaisses plaques de bitume.
La seconde différence tient dans le filtrage et la
Spécifications
•Type : lecteur réseau
•Connectique : Ethernet, 2 ports USB 2.0, 2 ports USB
3.0, sorties numériques optique TosLink, coaxiale RCA,
AES/EBU sur XLR, I2S sur HDMI
•Sortie analogique sur RCA sur les versions Player
•Compatibilité réseau : AirPlay, UPnP/DLNA, Spotify
Connect, Roon, Squeezebox, HQPlayer, OpenHome,
DLNA Server
•Fichiers supportés : jusqu’en PCM 32 bits/768 kHz et
DSD256 (ALAC, AAC, AIFF, DSD natif, DSF, DFF)
•Alimentation : externe 9 V/2,5 A
•Dimensions : 21, 5 x 9,8 x 30,5 cm
•Poids : 2,6 kg
•Prix : 1000 à 4000 € selon version
Notre avis
Construction
Performances
Fonctions
Musicalité
uuu
44 ON mag - Hifi 2019
régulation d’alimentation, plus perfectionnés sur les
versions Signature.
La troisième concerne les horloges qui atteignent un
niveau de recul du bruit parasite de -173 dB (ce qui
est colossal) sur les versions Standard et Signature.
La dernière, enfin, tient dans le convertisseur des
modèles Player : un AKM AK4493EQ sur la version
Signature, au lieu d’un AKM AK4490EQ sur les
versions Sonata et Standard.
Pour la montée en gamme, Charles Henry Delaleu
travaille, en quelque sorte, à la manière d’un
préparateur automobile de course (ce n’est pas un
hasard, car il est également en lien avec ce milieu).
Partant d’une base déjà très performante, il optimise
les paramètres afin de gagner quelques dixièmes de
seconde au tour qui font toute la différence dans les
sensations et sur la ligne d’arrivée.
Un modelé dans le grave et une sensation de
présence exceptionnels
Pour nos essais, nous avons eu entre les mains la
version la plus complète, 3D Lab Nano Network
Player V4 Signature, reliée à notre système
en analogique avec un câble de modulation
AudioQuest Mackenzie et pour l’alimentation un
cordon secteur AudioQuest NRG Y3. Le tarif de
cette version la plus haut de gamme «pique un
peu», puisqu’il est de 4000 €. Mais il faut garder
à l’esprit que la gamme débute à 1000 € pour
la version Sonata sans sortie analogique et à
1300 € pour la version Sonata Player, ce qui est
particulièrement intéressant.
La mise en œuvre de l’appareil n’est pas d’emblée
spécialement «user friendly», mais une fois que
l’on a compris le principe, l’utilisation depuis un
smartphone est d’une simplicité enfantine. En
cherchant un peu dans l’interface de paramétrage
de l’appareil, accessible depuis un navigateur Web,
nous avons même découvert la possibilité de choisir
entre plusieurs modes de filtrage numérique.
Par ailleurs, pour ce qui est des performances et de
la musicalité, nous n’avons que des compliments à
faire. Le 3D Lab Nano Network Player Signature V4
délivre une restitution d’une rare lisibilité. Il excelle
dans le bas du spectre. Ce registre est extrêmement
bien exploré, profond, dynamique, ferme, bien assis,
chaleureux sans pour autant avoir trop de lourdeur.
Il est d’un modelé magnifique, capable d’une
infinie richesse, avec un sens du rythme immédiat et
intuitif.
Au fil des enregistrements et des différentes
sources, on découvre les qualités de ce lecteur
réseau et il semble difficile de lui faire un reproche.
Sur le premier morceau de l’album de «Live à FiP»
du Hadouk Trio, le Doudouk de Didier Malherbe,
hautbois d’origine caucasienne et caractéristique
de la musique traditionnelle arménienne, prend
des accents de voix humaines fort touchants
et émouvants. Le jeu de cloche de batterie,
l’atmosphère du Studio 105 de la Maison de la
Radio sont transcrits avec beaucoup de réalisme et
d’émotion envoûtante.
L’image stéréophonique évolue beaucoup d’un
enregistrement à l’autre. Le 3D Lab Nano Network
Player Signature V4 permet de percevoir beaucoup
d’informations de captation. Par exemple, la
prise de son des voix des sœurs Haim, du groupe
éponyme, sur la chanson «Hallelujah», donne une
superbe impression de proximité et de présence.
On peut reconnaître la signature sonore des
microphones tandis que l’orchestration s’établit
en second plan, vers l’arrière. On est en prise
directe avec la création artistique. Le lecteur 3D
Lab donne à entendre une foultitude de détails,
mais ne vous les jette pas aux oreilles de façon
agressive ou chirurgicale. Les timbres ont beaucoup
de matière. C’est beau, naturel, cohérent, agréable
et harmonieux avec un très bon suivi mélodique et
rythmique.
Le 3D Lab Nano Network Player V4 dans sa version
Signature est peut-être un peu cher dans l’absolu,
un peu austère en ce qui concerne son ergonomie
et son design, mais ce n’est absolument pas un
esthète froid est déshumanisé. Il est performant et
donne beaucoup d’amour à la musique.
•
46
ON mag - Hifi 2019
MOFI
Studiodeck+
Débutant sur le marché de la platine vinyle, MoFi - contraction
de Mobile Fidelity Electronics - n’en possède pas moins une longue
expérience dans le domaine de la galette noire. La marque a en
effet été créée par la maison de production américaine Mobile
Fidelity Sound Lab qui, elle, existe depuis 1977. Pour l’instant, elle
propose une gamme simple et courte composée de deux platines
ainsi que de trois cellules et deux préamplis Phono. La platine
Studiodeck+ est son entrée de gamme. Elle est positionnée à 1200
€, ce qui est moyennement onéreux, mais elle profite déjà d’une
conception totalement audiophile et pas du tout amateur.
par Pierre Stemmelin
1200 €
Mobile Fidelity Sound Lab est un label américain
dont le nom parle sûrement aux connaisseurs. Au
cours de son histoire, il a toujours cherché à innover
et améliorer la qualité des enregistrements sur
disque vinyle, dans une démarche typiquement
audiophile. Né dans les années 1970, il est
notamment à l’origine du procédé de gravure halfspeed,
réalisé à vitesse très réduite, 12,5 tr/min, afin
d’augmenter la précision, accroître la réponse en
fréquence et la dynamique.
MoFi a connu la banqueroute à la fin des années
1990, mais est revenu dès le début des années
2000 à la faveur du renouveau de l’engouement
pour le vinyle. Il propose aujourd’hui un important
catalogue de rééditions d’enregistrements
mythiques, comme ceux de Miles Davis, Bob Dylan,
Aretha Franklin ou Frank Sinatra. Sa marque de
fabrique consiste à partir du master d’origine, sans
y retoucher. Ses «Original Master recording» sont
disponibles sur vinyles spéciaux baptisés Gain 2
Ultra Analog LP ou Ultradisc One-Step, sur CD
Ultradisc II Gold ou encore sur SACD Ultradisc UHR.
Sa division électronique dédiée à la production de
platines vinyles, cellules Phono et préamplis RIAA
est toute récente, puisqu’elle a vu le jour en 2016.
Une platine vinyle audiophile, encore
abordable, qui étonne par sa maturité
Il est rare de rencontrer aujourd’hui une nouvelle
platine vinyle réellement originale de par sa
conception. La platine MoFi Studiodeck+ n’a rien
d’un bricolage, d’un travail d’amateur, d’un produit
rebadgé, acheté chez Pro-Ject, Teac ou VPI, par
une marque opportuniste qui voudrait ajouter une
platine vinyle à son catalogue parce que c’est la
mode. MoFi a effectué un vrai travail de fond. Le
label américain s’est adjoint les services d’Allen
Perkins, designer de Spiral Groove, une marque
de platines vinyles High End, et de l’équipe de
ON mag - Hifi 2019
47
HRS (Harmonic Resolution Systems) pour optimiser
l’amortissement des vibrations. Cela est d’autant
plus étonnant que la Studiodeck+ ne crève pas des
plafonds tarifaires et reste sous la barre des 1500 €.
La MoFi Studiodeck+ est réalisée sur une base
en bois MDF massif de 2 cm, doublée en dessous
d’un fin panneau en plexiglas et incrustée sur sa
droite d’une plaque d’aluminium destinée à casser
les vibrations. Peinte en noir granité, cette base
est inhabituellement large. Cela lui confère une
signature esthétique différenciante, mais aussi
une masse plus élevée et lui donne la possibilité
d’accueillir un bras de lecture plus long, ce qui limite
l’erreur d’angle de lecture de piste.
Le bras est ainsi un vrai modèle de 10 pouces (25,4
cm du pivot à la pointe de la cellule). Il est fait d’un
tube d’aluminium avec un robuste porte-cellule
rapporté en métal moulé, comportant une vis de
réglage d’azimut. Il est monté sur un solide pivot
à roulement à billes, ajustable en hauteur, tandis
que son antiskating est assuré par un petit poids
accroché au bout d’un filin, une méthode courante,
mais qu’on peut trouver un peu artisanale et pas très
pratique.
Le contrepoids en métal massif est de son côté vissé
par le biais d’un anneau en caoutchouc amortissant.
Il assure un réglage stable et précis, mais n’a pas
de bague graduée. Il faut donc utiliser une balance
pour ajuster la force d’appui.
Le plateau tournant est taillé dans une plaque
épaisse de 19 mm en Delrin, un matériau conciliant
grande dureté et pouvoir amortissant. Il ne pèse
pas moins de 1,75 kg. Son pourtour est taillé d’une
gouttière guidant la courroie d’entraînement, en
néoprène jaune, et évitant qu’on ne la fasse dérailler
par inadvertance en manipulant un vinyle.
En dessous du plateau, on ne trouve pas un axe
plongeant dans une gorge fixé à la base de la
platine. C’est le contraire. La gorge en bronze
avec palier en Teflon est montée sous le plateau et
s’insère sur un axe en acier trempé, relativement
large, qui est, lui, fixé à la base. L’usinage de ces
pièces est très précis. On le remarque à l’effet
ventouse ou d’amortisseur hydraulique assez
marqué se produisant lorsque l’on retire ou met le
plateau en place.
La courroie jaune, apportant une touche esthétique
fort sympathique, est tractée par un moteur dont le
couple paraît assez important. Ce moteur est placé
au fond à gauche et découplé. Les deux gorges de
sa poulie sont facilement accessibles pour opérer le
changement de vitesse (33 ou 45 tr/min) qui se fait
manuellement en déplaçant la courroie d’une gorge
uuu
Spécifications
•Type : platine vinyle à entraînement par courroie
•Moteur : à couple élevé, 300 tr/min
•Vitesse de rotation des disques : 331/3 et 45 tr/min
(changement de vitesse par déplacement manuel de la
courroie d’une poulie à l’autre)
•Plateau : en Delrin de 1,75 kg
•Base : en MDF de 20 mm
•Roulement en acier trempé avec palier en Teflon
•Pieds amortissants conçus par HRS
•Pleurage et scintillement : 0,017 à 0,025 %
•Rapport signal/bruit : 72 dB
•Consommation : <5 watts
•Dimensions : 50,2 x 13,4 x 37 cm (couvercle fourni inclus)
Poids : 8,66 kg
•Bras en aluminium de 10 pouces (25,4 cm) avec angle
vertical (VTA) et azimut ajustable, pour cellules de 5 à 10 g
•Cellule Studiotracker : MM, double aimant de type V-
Twin, diamant elliptique, corps en polymère, 3,5 mV de
niveau de sortie, poids de 6,4 g, force d’appui recommandée
de 1,8 à 2,2 g, 47 kΩ, 100 pF, compliance statique de
35 x 10e-6/dyne, compliance dynamique de 8 x 10e-6/dyne
Notre avis
Construction
Performances
Ergonomie
Musicalité
48 ON mag - Hifi 2019
à l’autre.
Enfin, mention spéciale aux quatre pieds de la MoFi
Studiodeck+. Ce sont de superbes pièces conçues
par HRS. Leurs corps en métal enferment ce qui
semble être des ressorts, très fermes pour ceux
placés à l’arrière, offrant un débattement d’environ 1
mm, et plus souples à l’avant, avec un débattement
d’environ 5 mm.
Tous les éléments de cette platine vinyle (made in
USA et non made in China) paraissent donc très
sérieux, du lève-bras qui descend tout en douceur,
au bras lui-même, en passant par le contrepoids
massif, les pieds très techniques, le costaud portecellule,
la grosse poulie du moteur, l’épais plateau
en Delrin... Encore une fois, on le répète, on est
assez surpris du niveau de qualité élevé en regard
du prix qui reste fort raisonnable.
Une platine vinyle très silencieuse qui donne
beaucoup de tension à la musique
La MoFi Studiodeck+ est livrée prête à l’emploi
avec sa cellule Studiotracker (vendue également
séparément à 190 €). Cette cellule MM, à diamant
elliptique et haut niveau de sortie (3,5 mV), est
fabriquée sur cahier des charges au Japon, semblet-il
par Audio-technica. Elle a un rendu sonore un
peu raide à notre goût. Cela peut ne pas plaire
et dans ce cas, il sera judicieux d’en adopter une
autre. Néanmoins, cela ne remet pas en cause
notre avis sur la Studiodeck+ que nous trouvons
particulièrement réussie sur tous les autres points.
Le fonctionnement de la MoFi Studiodeck+ est
particulièrement silencieux et la platine est très
bien immunisée contre les vibrations extérieures.
Contrairement à ce que l’on pouvait attendre
compte tenu de son look façon Third Man Records
et son origine américaine, elle n’a pas un son qui
donne dans la chaleur, l’ampleur ou l’ultra moelleux.
Ses timbres ont une certaine matité, avec une
touche de brillance dans le haut médium aigu.
L’image stéréophonique se construit en profondeur
légèrement en retrait par rapport au plan formé
par les enceintes. Elle ne cherche pas à déborder
du cadre. Cette platine n’est pas une adepte des
colorations ou effets sensationnels.
Si le disque est un peu usé ou d’une qualité
d’enregistrement un peu brouillonne, elle le fait
entendre. Inversement, sur certains albums, elle
est capable d’une intensité émotionnelle rare.
Elle devient alors beaucoup plus intéressante et
harmonieuse, allant chercher ce qui fait le cœur de
la musique. Elle sonne très juste, très vrai. Elle est
capable de délivrer beaucoup de nuances et de
détails. Son silence et sa stabilité de fonctionnement
permettent à la cellule de donner son plein
potentiel. Elle est transparente et précise dans le
sens où elle donne l’impression d’être en prise
directe avec ce qui est gravé au cœur du microsillon
et donc avec la musique. C’est une expérience que
l’on peut qualifier de totalement analogique (par
opposition au numérique). Elle n’a pas son pareil,
dans sa catégorie de prix, pour faire ressortir cette
tension, cette urgence, ce besoin d’instantanéité
qu’exprime parfois la musique. Elle transmet une
sorte d’énergie vitale qui s’installe en creux au fil
des enregistrements, sans s’imposer en force, et
emporte peu à peu le sentiment global.
La MoFi Studiodeck+ peut sembler réservée au
premier abord, et parfois même un peu crue, mais
elle excelle à gratter et aller chercher la petite
bête qui crée l’émotion musicale. Même si nous
ne sommes pas fans de sa cellule d’origine, c’est
une platine d’une conception à la fois très sérieuse,
solide et fonctionnelle, qui n’enjolive pas le son,
mais révèle avec beaucoup d’acuité la richesse des
enregistrements. C’est un produit coup de cœur.
•
L100
CLASSIC
Un classique,
revisité
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50
ON mag - Hifi 2019
PRO-JECT
X1
800 €
La nouvelle X1 de Pro-Ject accompagnée de sa cellule Ortofon spécialement conçue sur cahier des
charges a été élue meilleure platine vinyle de la saison 2019/2020 par le jury de l’EISA. Elle joue
effectivement l’élève parfaite. Vendue à moins de 1000 €, avec tous ses accessoires et sa cellule
déjà montée, elle est de conception presque minimaliste, mais accepte aussi bien les disques 33 et
45 tr/min que les galettes en 78 tr/min, tandis qu’elle délivre un son très pur, rapide et nuancé.
par Pierre Stemmelin
Pro-ject est la marque audiophile autrichienne à
laquelle tout semble réussir. Fondée en 1991, elle
est de celles à avoir le mieux profité du retour en
grâce du disque vinyle ces dernières années. Elle
s’est imposée comme un leader dans ce domaine.
Elle fabrique des platines pour de nombreuses
autres marques. Avec sa douzaine de lignes de
platines, ses dizaines d’électroniques stéréo, ses
quelques enceintes, sans compter les produits
de Musical Fidelity dont elle est maintenant
propriétaire, Pro-ject propose un catalogue
pléthorique. Et pourtant, il semble ne rien y avoir à
jeter ni à oublier dans ce catalogue. Ce n’est pas la
nouvelle Pro-Ject X1 qui nous contredira.
Un moteur à entraînement par courroie bien
découplé et un lourd plateau en acrylique au
mouvement bien huilé
La Pro-ject X1 est une platine vinyle à entraînement
par courroie d’une construction très épurée. Elle
n’est cependant pas totalement manuelle. Si le bras
doit être déplacé avec les doigts, le changement
de vitesse pour les 33 et 45 tr/min, lui, s’effectue à
l’aide d’un petit bouton. On a même la possibilité
de lire des 78 tr/min et ce n’est que dans ce cas
que l’on doit changer la courroie plate par la ronde
(également fournie), pour la placer sur la seconde
gorge de la poulie du moteur qui se trouve en
dessous du plateau.
La base de la platine est réalisée dans un
panneau de médium (MDF) assez dense de 3,5
cm d’épaisseur, revêtue, au choix de l’acquéreur,
d’une laque piano noire 8 couches ou d’un placage
en bois verni satiné. Elle repose sur trois pieds
réglables en hauteur, chacun formé de deux petits
billots d’aluminium prenant en sandwich un épais
joint en Sorbothane. Ces pieds sont assez rigides,
mais à l’usage ils s’avèrent très efficaces, limitant de
façon étonnante la transmission de vibrations ou de
bruits microphoniques parasites.
Le moteur est placé dans un évidement de la base,
suspendu par des élastiques et silentblocs. Son
alimentation externe est un petit transformateur 15
V à courant continu.
Le lourd plateau (1,5 kg) est taillé dans de
ON mag - Hifi 2019
51
l’acrylique translucide connu pour ses qualités
d’amortissement. Il est recouvert d’une feutrine et
son entraînement se fait par l’entremise d’un sousplateau
en matériau synthétique, lui-même mis
en mouvement par la courroie plane du moteur,
entraînée par une poulie en aluminium.
L’axe du sous-plateau est en inox plongeant dans
une gorge en bronze avec un palier en téflon.
L’usinage des pièces est de haute précision
(0,001 mm de tolérance). Cela se remarque
immédiatement par l’effet ventouse assez marqué
qui se produit lorsque l’on extrait ou replace le sousplateau.
Un bras sandwich en aluminium et fibre
de carbone, haut de gamme, monté d’une
cellule Ortofon MM sur-mesure
Le bras de lecture de la Pro-Ject X1 est une superbe
pièce formée d’un tube de 8,6 pouces à structure
sandwich en aluminium et fibre de carbone tressée.
Il est moulé d’une pièce avec son porte-cellule.
Il possède un double cardan qui permet des
déplacements horizontaux avec un minimum de
friction grâce à un axe horizontal maintenu dans une
très solide pièce métallique en «U» et se terminant
par des pointes. L’antiskating est assuré par un petit
poids accroché à un fil «de pêche» en nylon. C’est le
seul élément un peu trop à l’ancienne et manquant
de praticité et notre goût.
À partir de deux petites vis, on a la possibilité
de régler la hauteur du bras et donc le VTA
(Vertical Tracking Angle) ainsi que l’azimut. Mais
rassurez-vous, lors de la réception de la platine,
l’utilisateur n’a pas à se soucier de ces réglages.
Une cellule Phono est déjà montée et ajustée. Il
s’agit du modèle MM (à aimant mobile) Pick It S2,
spécialement conçu pour Pro-Ject par Ortofon,
dérivé de la série OM et doté d’un diamant
elliptique.
Une association platine vinyle/cellule offrant
un équilibre sonore des plus réussis
La Pro-ject X1 est livrée avec une paire de gants
blancs, un capot en plexiglas transparent ainsi qu’un
câble de raccordement de qualité audiophile. Sa
mise en œuvre est relativement facile et il est aisé
de la faire évoluer en changeant de câble ou en
l’équipant d’une cellule MC par exemple.
Mais en l’état, elle est déjà parfaitement équilibrée.
La rotation se lance par un interrupteur placé sous la
base vers l’avant à gauche. On apprécie le lève-bras
qui s’abaisse pour poser tout en douceur la pointe
de la cellule sur le disque, le sélecteur de vitesse de
rotation ou encore l’absence de courroie apparente,
ce qui évite de la faire dérailler accidentellement.
La restitution sonore est particulièrement
propre. Le soin apporté à l’amortissement et
à la lutte contre les frictions parasites s’entend
instantanément. Cette platine a un fonctionnement
particulièrement silencieux. Le son est clair, d’une
grande transparence. On entend énormément de
détails de la qualité d’enregistrement et de gravure
du disque vinyle en lecture. Cette transparence
ne s’exprime pas au détriment d’une certaine
douceur. La restitution bénéficie d’une très belle
fluidité. L’image stéréophonique n’est pas trop
ample, mais concise, avec une fort agréable
sensation de profondeur et un rendu très réaliste
des acoustiques. Contrairement à d’autres platines
concurrentes, la Pro-Ject X1 n’appuie pas sur la
chaleur, mais, encore une fois, cela ne s’exerce pas
au détriment de la qualité des timbres qui sont
particulièrement élégants, délicatement nuancés
et d’une grande richesse. La dynamique et le suivi
rythmique sont aussi parmi les meilleurs. Sur l’album
jazzy, «Glow», de Robyn Bennet, que nous a fait
découvrir M Com’Musique dans sa M Box du mois
d’octobre 2019, on est tout de suite pris par le swing
de l’interprétation avec une envie irrésistible de
claquer des doigts.
La Pro-Ject X1 est une platine vinyle un peu haut de
gamme, d’une conception fort sérieuse et savante,
totalement audiophile et réellement très réussie.
•
Spécifications
•Type : platine vinyle à entraînement par courroie
•Vitesses de rotation : 33, 45 et 78 tr/min
•Variation de vitesse : 0,25 à 0,3 %
•Pleurage et scintillement : 0,13 à 0,15 %
•Plateau en acrylique de 20 mm d’épaisseur, de 1,5 kg
•Axe en acier inoxydable et gorge en bronze
•Bras :
- de 8,6 pouces, en carbone et aluminium
- Longueur effective : 21,85 mm
•Cellule Pick It S2 MM (par Ortofon)
- Diamant elliptique
- Réponse en fréquence : 20 Hz à 20 kHz
- Tension de sortie : 7 mV
- Force d’appui recommandée : 1,8 g
•Accessoires : transformateur 15 V DC 0,8 A, tapis en
feutrine, câble RCA de raccordement, courroies
•Consommation : 5 watts
•Dimensions : 415 x 125 x 335 mm
•Poids : 7 kg
Notre avis
Construction
Performances
Fonctions
Musicalité
Le pack Home Cinema ultime.
Le système 3000i 5.1 Plus avec le QB12. Profondeur. Définition. Dextérité.
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qacoustics.co.uk
AMPLIS ET
PRÉAMPLIS
54
ON mag - Hifi 2019
ACCUPHASE
8500 €
E-480
Accuphase est un constructeur fétiche dans le monde audiophile. Il fait partie des deux ou trois
spécialistes les plus emblématiques des amplificateurs Hifi haut de gamme. Le modèle E-480 est
son intégré stéréo cœur de gamme, la dernière itération d’une longue lignée d’appareils, née en
1972 et qui en est à sa onzième génération. Nous avons pu vivre pendant près d’une semaine avec
ce monstre sacré et juger si ce qu’il a dans le ventre est à la hauteur de sa réputation.
par Pierre Stemmelin
L’E-480 est l’ampli stéréo intégré le plus puissant
et le plus complet de la gamme Accuphase. Juste
au-dessus de lui, il y a l’E-650, également un
intégré, mais moins puissant puisque fonctionnant
en pure classe A, puis les séries de préamplis et
blocs de puissance en éléments séparés. Le prix
de l’Accuphase E-480 est de 8500 €, ce qui peut
naturellement impressionner. Nous allons voir
que ce prix n’est pas uniquement justifié par les
beaux vumètres et la luxueuse carrosserie, ni par
les performances sonores seules, mais tout un
ensemble de choses en plus qui font une grande
différence sur le marché actuel de l’électronique
- trop souvent guidé par l’éphémère et le court
terme.
Un appareil intemporel, mais évolutif et
conçu pour durer des décennies
Comme tous les appareils Accuphase, l’E-480
arbore une luxueuse façade anodisée champagne,
légèrement ambrée, sur laquelle trônent deux
ON mag - Hifi 2019
55
grands vumètres à aiguille de haute précision. Il
s’agit d’un appareil imposant. Il pèse près de 25
kg. Mais ce n’est pas pour autant une créature
démesurée et difficile à vivre. Contrairement à
beaucoup d’autres gros amplis audiophiles qui
jouent aux spartiates, il ne sacrifie absolument pas
le confort d’utilisation sur l’autel des performances
sonores. Derrière la trappe qui bascule tout en
douceur en dessous de ses vumètres, on trouve des
réglages de tonalité grave et aiguë, un sélecteur
pour deux groupes d’enceintes A ou B, des boutons
pour activer le mode loudness (COMP), passer de la
stéréophonie à la monophonie, ajuster la balance,
dissocier les sections ampli et préampli, inverser la
phase ou encore contrôler un enregistrement.
La connectique de l’Accuphase est également
richement fournie. Outre la prise casque en
façade, elle comporte au dos de l’appareil six
entrées et une sortie Ligne asymétriques sur RCA,
complétées de deux entrées symétriques sur XLR.
Les sections ampli et préampli que l’on peut utiliser
indépendamment possèdent également chacune
des prises asymétriques RCA et symétriques XLR.
De série, l’appareil ne possède pas d’étage
d’entrée pour des sources numériques ni pour
une platine vinyle. Mais, rassurez-vous, ces options
sont prévues. Deux emplacements fermés par des
trappes amovibles sont prêts à accueillir des cartes
enfichables en option comme un DAC Hi-res ou une
section Phono MM/MC. C’est la meilleure façon,
à notre connaissance, d’assurer la pérennité, la
non-obsolescence à court terme de l’appareil en
lui donnant la possibilité de s’adapter aux futurs
formats.
Une construction simplement parfaite
Avec l’Accuphase E-480, on n’est absolument pas
dans le High End délirant, ni dans l’ésotérisme
audiophile ou encore dans le luxe excentrique. Il
s’agit d’un ampli Hifi cossu, mais également d’une
conception technique très sage, très avisée, sans
superflu et dans lequel tout semble avoir était
poussé à la perfection. Extérieurement, on ne
peut noter de défaut, aucun jeu, aucune faille. Les
commandes sont très douces et tout paraît d’une
solidité presque inaltérable.
Sous le capot (car nous avons inspecté en détail,
naturellement), tout l’espace est rempli avec
intelligence et précision. Aucun élément n’est
laissé au hasard. La façade de 15 mm d’épaisseur
est en aluminium et le châssis est doublé sur
ses flancs par deux panneaux de fonte de 5 mm
revêtus d’une peinture métallisée. L’agencement
interne est d’une rigueur militaire. Chaque section
est compartimentée et isolée des autres par des
panneaux métalliques.
La gestion du volume utilise un circuit AAVA
(Accuphase Analog Vari-Gain Amplifier) exclusif à la
marque qui évite la présence de toute résistance sur
le trajet du signal.
L’étage d’alimentation s’appuie sur un énorme
transformateur toroïdal capoté de 13,5 cm de
diamètre sur 10 cm de haut, suivi de deux massives
capacités de filtrage, de 40 000 µF sous 80 V
chacune, estampillées Accuphase.
Les circuits de puissance sont en configuration
triple push-pull à partir de transistors MosFet
uuu
56 ON mag - Hifi 2019
(IRFP240) pilotés par une paire d’autres transistors
de forte capacité (2SC4793 et Sanken 2SC4495). La
puissance maximale est la même que pour l’E-470
de précédente génération : 2 x 200 watts sous 8
ohms et 2 x 290 watts sous 4 ohms. Cependant, les
transistors ont gagné en capacité en courant : 12
ampères pour chacun des six transistors de chaque
canal au lieu de 10 auparavant.
Un document disponible sur le site accuphase.com,
détaille toutes les améliorations apportées au E-480
par rapport au E-470. Certaines améliorations sont
importantes comme le facteur d’amortissement
qui passe de 500 à 600. D’autres paraissent plus
infimes comme le rapport signal/bruit qui gagne 1
dB pour atteindre 109 dB en entrée Ligne. Mais elles
témoignent de la quête insatiable du constructeur
japonais de repousser les limites toujours plus loin.
Un soin tout particulier est consacré à la prévention
des pannes accidentelles. Il n’y a pas de ventilateur
de refroidissement, mais le fond de l’appareil
est une sorte de grille ajourée d’une multitude
de petites ouvertures rondes afin d’assurer aux
radiateurs internes en aluminium massif une
ventilation idéale. On note la présence de relais de
haute qualité, Omron 12 VDC made in Japan, sur les
entrées, de nouveaux capteurs de température et
photocoupleurs dans les étages de puissance ainsi
que de circuits de protection ultra rapides au plus
près des borniers haut-parleurs.
Tout est fait pour garantir la meilleure fiabilité et
la meilleure durabilité. On comprend pourquoi les
appareils Accuphase gardent une si grosse cote sur
le marché de l’occasion jusqu’à plusieurs décennies
après leur sortie.
Une transparence, une fluidité et une
maîtrise sonores semblant d’une totale
évidence
Nous avons essayé l’Accuphase E-480 dans
différentes configurations et avons sollicité les
meilleurs câbles audiophiles que nous avions à notre
disposition, les modèles haut-parleurs AudioQuest
Rocket 33 et le cordon secteur AudioQuest NRG
Moonsoon. Nous avons naturellement utilisé nos
enceintes étalons Kelinac Kel 714 MG, mais aussi
attrapé d’autres enceintes de passage pour les
mettre entre les bonnes mains de cet amplificateur
ON mag - Hifi 2019 57
Hifi extrêmement bien attentionné.
À l’écoute, il est difficile d’attitrer un caractère
ou une personnalité à l’Accuphase E-480 tant il
n’en impose aucun. Ce que l’on entend est la
signature sonore de la source, celle des enceintes
ou même celle des câbles dans leurs moindres
détails, mais pas celle de l’amplificateur qui est
d’une neutralité quasiment impossible à prendre en
défaut. La restitution sonore est fluide, très précise,
extrêmement fidèle au message enregistré. On
peut parler d’ultra Haute Fidélité et d’ultra Haute
Définition. Le son semble d’une pureté et d’une
propreté tout à fait exceptionnelles. Et cela ne se
manifeste absolument pas par un excès de clarté ou
de l’agressivité. Au contraire, lorsque les tweeters
des enceintes suivent un enregistrement qui pouvait
paraître trop acide à partir d’un autre amplificateur,
avec l’Accuphase E-480 il montre une matière et un
filé qui lui donnent une tessiture insoupçonnée.
L’E-480 est en effet extrêmement neutre et
transparent. Il permet de percevoir une foule de
micro-informations tant sur l’interprétation des
artistes, l’acoustique de la prise de son ou les
techniques d’enregistrement. Cependant, aucun
trait n’est forcé, tout s’intègre avec harmonie. Les
défauts ou limites de la source ne s’en trouvent pas
trop soulignés. La restitution de l’Accuphase E-480
est d’une cohésion totale.
Lorsqu’on le sollicite, cet amplificateur sait aussi
faire parler la poudre. Si les enceintes ont du
répondant dans les basses fréquences, il est
capable de les faire descendre dans les premières
octaves avec une maîtrise absolue. Il est en mesure
d’alimenter de très grosses enceintes et de les tenir
d’une poigne de fer. On peut pousser le volume
sans arrière-pensée, l’Accuphase E-480 conserve sa
rapidité et sa maîtrise sans faille. Les timbres sont
justes, d’une parfaite unité et cohérence. L’image
stéréophonique extrêmement bien définie semble
ancrée dans du béton. Là encore, on ne peut
que louer sa précision et ses justes proportions.
La mise au point (par analogie avec l’optique) la
focalisation sont parfaitement réalisées. Il n’y a
aucun débordement ou tassement ; chaque élément
se pose exactement à la place que lui donne
l’enregistrement.
L’Accuphase E-480 est véritablement un produit
d’exception qui établit la norme en matière de
performances, d’une conception millimétrée et
d’une construction faite pour durer.
•
Spécifications
•Puissance : 2 x 180 watts sous 8 ohms et 2 x 260 watts
sous 4 pour une distorsion inférieure à 0,05 %, 2 x 200
watts sous 8 ohms et 2 x 290 watts max. en régime
continu
•Connectiques : 6 entrées Ligne RCA, 2 entrées Ligne
XLR, 1 sortie Ligne RCA, 1 sortie Ligne XLR, entrée ampli
sur RCA et XLR, sortie préampli sur RCA et XLR, prise
casque jack 6,35 mm, doubles borniers haut-parleurs
•Sensibilité et impédance d’entrée Ligne : 190 mV/20
kohms (RCA), 190 mV/40 kohms (XLR)
•Contrôles de tonalité : ±10 dB à 300 Hz et 3 kHz
•Compensation Loudness : +6 dB à 100 Hz
•Rapport signal/bruit (pondération A) : 109 dB (entrées
Ligne RCA), 102 dB (entrée Ligne XLR), 125 dB (entrée
ampli)
•Facteur d’amortissement : 600 à 50 Hz sous 8 ohms
•Poids : 24,6 kg
•Dimensions : 465 x 181 x 428 mm
Notre avis
Construction
Performances
Équipement
Musicalité
58
ON mag - Hifi 2019
ANTHEM
4800 €
STR Integrated
Anthem est une marque canadienne surtout connue jusque-là pour ses ampli-tuners et blocs de
puissance très costauds dédiés au Home Cinéma ou à des applications de diffusion multiroom.
Mais depuis peu, elle s’intéresse aussi à la Hifi. Avec son premier intégré stéréo, elle nous livre un
appareil haut de gamme extrêmement bien équipé, apte à accueillir toutes les sources analogiques
et numériques et à s’adapter à toutes les situations grâce à sa grosse puissance et son système de
calibration acoustique exclusif.
par Pierre Stemmelin
L’Anthem STR Integrated est un appareil très
imposant, aux proportions inhabituelles pour le
monde de la Hifi, qui affiche tout de suite d’où vient
la marque qui l’a conçue. Son gabarit et son très
grand afficheur en façade sont en effet plus courants
dans le secteur des intégrés et amplis Home
Cinéma haut de gamme.
Son premier atout est d’être particulièrement bien
équipé. L’Anthem STR Integrated ne possède pas
de lecteur de musique en réseau intégré, mais
il est prêt à accueillir de nombreuses sources
analogiques y compris une source symétrique sur
ses prises XLR ou une platine vinyle. Cette dernière
peut être dotée d’une cellule Phono à aimant
mobile (MM) ou bobine mobile (MC). L’Anthem
STR accepte les deux simultanément depuis deux
entrées indépendantes. Il est également riche
en connectique audionumérique. Il possède des
entrées optiques, coaxiales, AES/EBU (sur XLR) et
USB-Audio dont la résolution monte jusqu’en 32
bits/384 kHz ou DSD128 (en 5,6 MHz).
Des étages de puissance qui culminent
à 550 watts sous 2 ohms et un système
d’optimisation acoustique ARC incluant le
bass management
L’Anthem STR Integrated revendique une puissance
de 2 x 200 watts sous 8 ohms. Il double cette
puissance sous 4 ohms, ce qui témoigne des
capacités en courant importantes de son étage
d’alimentation et il peut même aller jusqu’à 2 x
550 watts sous 2 ohms. Il est virtuellement prêt
à alimenter tout type d’enceintes y compris des
modèles très haut de gamme et difficiles à faire
«bouger».
Mais ce qui le rend encore plus intéressant, c’est
sa capacité à s’adapter aux caractéristiques
ON mag - Hifi 2019
59
acoustiques du système, des haut-parleurs et de
la pièce d’écoute afin d’optimiser les résultats
sonores. Il est équipé de deux sorties subwoofers
et d’un système de «bass management» afin de
gérer directement deux caissons de grave et les
accorder au mieux au fonctionnement des enceintes
principales. Il est possible de faire fonctionner
ces caissons en configuration mono ou stéréo et
d’ajuster la fréquence de coupure ainsi que la phase
de chacun.
Pour chaque canal, le niveau et le délai sont
également réglables. On retrouve avec l’Anthem
STR Integrated le même menu de configuration
que sur un ampli Home Cinéma, mais adapté à
une configuration 2.0 (deux enceintes), 2.1 (deux
enceintes plus un caisson) ou 2.2 (deux enceintes
plus deux caissons). Quatre mémoires sont
disponibles pour sauvegarder différents profils,
faisant intervenir ou non des caissons, ou pour
plusieurs positions d’écoute dans la pièce. Un grand
nombre de fonctions sont personnalisables, comme
le niveau ou le nom de chaque source, tout cela à
partir du grand afficheur en façade de l’Anthem STR.
On peut facilement s’y perdre, mais les commandes
de base restent assez simples.
De même, le système de correction acoustique
ARC (Anthem Room Correction) est celui des
amplis Home Cinéma de la marque. Il est possible
de le mettre en œuvre de plusieurs manières.
L’appareil doit être raccordé au réseau local par
sa prise Ethernet pour que la prise de mesure
initiale fonctionne. Un simple iPhone ou iPad, ses
microphones intégrés et l’appli ARC Mobile peuvent
suffire pour mener à bien la procédure de calibrage
acoustique. Nous avons déjà obtenu un bon résultat
en utilisant cette solution. Mais le mieux est d’utiliser
le microphone de mesure et son pied fournis avec
l’appareil ainsi que le logiciel ARC Genesis pour
Windows ou MacOS. Il est alors possible de réaliser
des mesures jusqu’en 10 points différents de la
pièce, d’obtenir une correction acoustique plus fine
et aussi (dans le mode expert) de définir la courbe
cible (par exemple légèrement relevée dans le
grave) ainsi que le niveau d’intervention maximal de
la correction acoustique.
Il est important de préciser que le système ARC
agit uniquement sur la courbe d’égalisation des
enceintes dans le domaine numérique. Il ne touche
absolument pas à la phase.
Spécifications
•Type : ampli intégré stéréo avec système de correction
acoustique ARC
•Puissance : 2 x 200 watts sous 8 ohms, 2 x 400 watts
sous 4 ohms, 2 x 550 watts sous 2 ohms
•Connectique analogique : 4 entrées Ligne sur RCA,
entrée symétrique XLR, 2 entrées Phono MM et MC sur
RCA, sortie préampli, 2 sorties subwoofers, sortie Ligne
sur RCA
•Entrées numériques : 2 optiques Toslink, 2 coaxiales sur
•RCA, AES/EBU sur XLR, USB-Audio
•Autre connectique : 2 USB (pour mise à jour), Ethernet,
RS-232, Trigger in et out
•Consommation : 0,38 à 0,42 watts en veille, 1,1 à 1,2 watt
en veille avec réseau, 40 watts au repos, 250 watts en
régime moyen, 500 watts au max.
•Dimensions : 43,2 x 17,2 x 44,5 cm
•Poids : 18 kg
Notre avis
Construction
Performances
Fonctions
Musicalité
uuu
60 ON mag - Hifi 2019
Une construction inspirée de produits
Home Cinéma à haute tenue en
puissance
Le gabarit de l’Anthem STR
Integrated est celui d’un gros
ampli Home Cinéma et ses
circuits internes de puissance en
semblent étroitement dérivés.
Derrière sa façade en aluminium
qui atteint, en son point culminant,
près de 2,5 cm d’épaisseur et sous
son capot également an aluminium, de
2/10ème, l’appareil possède deux blocs
d’amplification montés sur de grands radiateurs
verticaux qui paraissent très proches de ceux que
l’on rencontre sur les modèles multicanal de la série
MCA d’Anthem. Ces blocs fonctionnent chacun
en configuration quadruple push-pull à partir de
transistors Toshiba à haute capacité (2SA2121
et 2SC5949 : 15 A et 220 W de dissipation max.
chacun). Leur alimentation est assurée par un gros
transformateur toroïdal encapsulé sous un chapeau
métallique (14 cm de diamètre pour 8,5 cm de haut)
suivi de quatre capacités de filtrage de 8200 µF sous
100 V chacune.
Une seconde section d’alimentation, à découpage
cette fois-ci, se charge des étages de gestion.
La section de traitement audionumérique possède
une interface USB Xmos asynchrone, une puce AKM
de suréchantillonage à 768 kHz compatible DSD256
(AK4137EQ) et un processeur Analog Devices 32
bits (ADSP-BF706). La conversion analogique vers
numérique, qui peut-être désactivée, est réalisée
par un ADC AKM 32 bits/768 kHz (AK5552VN) tandis
que la conversion numérique vers analogique est
confiée à un DAC AKM 8 canaux, 32 bits/768 kHz
(AK4456VN) de la série Velvet Sound d’AKM.
La construction ne fait aucune débauche de
solutions audiophiles ésotériques, mais elle est
très professionnelle, très propre et aérée, réalisée
au Canada à partir de composants de qualité
précisément sélectionnés. L’appareil possède en
outre des circuits avancés de protection.
Un son musclé, équilibré et sûr
Sur le terrain, l’Anthem STR Integrated fait
état d’une grosse musculature. Cet ampli est
parfaitement adapté pour alimenter des enceintes
volumineuses, dotées de boomers de grand
diamètre et éventuellement dont le rendement est
limité, pour sonoriser un grand espace.
Le système de correction acoustique ARC est un
vrai atout. Sur nos enceintes de test Kelinac Kel
714 MG et dans notre pièce habituelle, il a fourni
un gain évident d’intelligibilité et de matière dans
le registre médium. Sur la chanson «Hallelujah»
des sœurs Haim, la voix de Danielle qui prend le
premier couplet, alors qu’elle paraissait un peu
nasillarde et bouchée, devient immédiatement
mieux centrée, plus claire, mais aussi plus douce
et charnelle lorsque l’on enclenche la correction
ARC. L’image sonore gagne en cohérence et en
profondeur. Il n’est pas nécessaire de tendre les
oreilles et d’écarquiller les tympans pour entendre la
différence.
Dans le même temps, la correction ARC élimine
le phénomène de résonance autour de 80 Hz
propre à notre pièce d’écoute. Les graves sont plus
dégraissés et percutants. Si cela paraît un peu trop
sec, il est possible de redonner de l’ampleur en
jouant sur la courbe de correction cible, disponible
avec le logiciel ARC Genesis en mode expert sur
ordinateur. Par défaut, l’Anthem STR Integrated
privilégie un équilibre tonal neutre.
Par rapport à certains amplificateurs de
tempérament plus «audiophile», on peut trouver
parfois qu’il lui manque un brin de folie, de fantaisie
ou d’excentricité. Mais la possibilité de moduler sa
signature sonore, de s’affranchir de bon nombre
des défauts acoustiques de la pièce d’écoute,
d’alimenter des enceintes très exigeantes rend cet
amplificateur particulièrement intéressant. D’autant
que ses performances pures sont de très haut
niveau. Il délivre un son très propre. Son niveau
de puissance est particulièrement rare et cette
puissance s’exprime avec une superbe maîtrise. On
peut pousser très fort le volume sans craindre de
stridence dans les aigus et le registre grave brille
autant par sa densité, sa fermeté, que par sa grande
souplesse et sa lisibilité. C’est un appareil qui ne
déçoit pas et tient ses promesses.
•
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62
ON mag - Hifi 2019
DENON
1200 €
ON mag - Hifi 2019
63
PMA-150H
Le Denon PMA-150H est un petit amplituner
Hifi moderne extrêmement bien
connecté. Sous un gabarit compact, il intègre
un lecteur réseau Heos, propre à la marque
et particulièrement riche en fonctionnalités
tandis que ses étages d’amplification
numériques délivrent une puissance de 2 x
70 watts sous 4 ohms, déjà confortable.
par Pierre Stemmelin
Le PMA-150H est le plus gros des amplis de la série
Design de Denon. Il n’en demeure pas moins très
compact dans son élégant châssis au format «boîte
à chaussures». Ce dernier bénéficie d’un habillage
luxueux et fort soigné. Il est doté d’une façade noire
brillante avec afficheur Oled monochrome et pavé
de commandes tactiles ainsi qu’un capot et un fond
en aluminium satiné de 5 mm d’épaisseur.
Le Denon PMA-150H n’est pas compatible
Chromecast Audio. Il est effectivement plus rapide
de dire ce qu’il ne fait pas.
Pour le reste, il est difficile de se plaindre. AirPlay 2
et Spotify Connect répondent présents. Le pilotage
vocal depuis un appareil Alexa ou Google Assistant
est possible tandis que l’application de pilotage
multiroom Heos, propre à Denon et Marantz, donne
accès à Deezer, Tidal, Napster, Soundcloud, Amazon
Music ou encore TuneIn pour les webradios. La
lecture des fichiers audio disponibles sur le réseau
local en mode DLNA est aussi possible, même si
ce n’est pas la fonction la mieux mise en valeur sur
l’appli Heos.
En plus du tuner FM/DAB intégré, la connectique
du Denon PMA-150H est assez polyvalente. Elle
comporte une prise casque de qualité (avec
gestion du gain), plusieurs entrées analogiques, le
Bluetooth AptX et des entrées numériques d’une
résolution montant jusqu’au 32 bits/384 kHz et
DSD256 (11,2 MHz). Tout ce petit monde ainsi que
les fonctions réseau se gèrent simplement depuis
la télécommande, le pavé tactile en façade, les
menus déroulants de l’afficheur ou encore depuis
un smartphone. Le PMA-150H est très agréable et
facile à utiliser. Sur ce point, Denon a tout compris.
Pendant nos essais, nous n’avons rencontré qu’une
seule fois une coupure de son. Il faut juste penser
à allumer manuellement l’appareil pour qu’il soit
disponible et reconnu sur le réseau.
À l’intérieur, les circuits privilégient une approche
tout numérique. Ils font état d’un haut niveau
d’intégration et d’une implantation très propre.
L’alimentation possède un petit transformateur
en C ainsi qu’une section à découpage de forte
capacité. En entrée, on trouve une puce de
réception Xmos haut de gamme (8U7C10), une
interface de suréchantillonnage AKM (AK4137) et un
ADC Burr Brown (PCM9211). En sortie est présent
un convertisseur Burr Brown audiophile (PCM5120)
et des étages de puissance pilotés par une puce
Qualcomm DDFA (CSRA6620). Ces derniers
revendiquent 2 x 35 watts sous 8 ohms et 2 x 70
watts max. sous 4 ohms.
Un ampli Hifi compact, ultra connecté et qui
en a un peu dans le ventre
Le Denon PMA-150H est parfaitement à l’aise
pour alimenter de petites ou grosses enceintes
de bibliothèque ou encore de petites colonnes.
Nous l’avons entre autres raccordé (avec des câbles
AudioQuest Rocket 33) à une paire de JBL L100
qui vaut cinq fois son prix. Cela nous a permis de
voir ses limites. Il n’a absolument pas été ridicule.
Il délivre un son qui a la pêche avec des timbres
bien équilibrés, ne mettant pas un registre en
avant au détriment d’un autre. Ses basses sont un
peu courtes, mais d’une bonne tenue, avec de la
dynamique. Le niveau de détails est correct. L’image
stéréo est stable et concise. Le son est propre, sans
stridence ou crispation. Le Denon PMA-150H ne
cherche pas l’ultra haute performance, mais il est
plaisant à écouter.
•
Spécifications
•Type : ampli Hifi connecté
Puissance : 2 x 35 watts sous 8 ohms, 2 x 70 watts sous 4
ohms
•Connectique : 2 entrées Ligne analogiques, une sortie
subwoofer, 2 entrées numériques optiques, entrée numérique
coaxiale, port USB-DAC, port USB-Host, Bluetooth
AptX, antenne FM/DAB, Wi-Fi, Ethernet
•Résolution numérique : jusqu’en 32 bits/384 kHz et
DS256 (11,2 MHz)
•Fonctions réseau : AirPlay 2, Spotify Connect, Heos,
DLNA
•Consommation électrique : 60 watts
•Dimensions : 280 x 337 x 104 mm
•Poids : 4,8 kg
Notre avis
Construction
Performances
Fonctions
Musicalité
64
ON mag - Hifi 2019
DEVIALET
Expert 140 Pro
Chez ON-mag, cela faisait longtemps que nous attendions l’insigne honneur que
Devialet veuille bien nous prêter un appareil pour test. C’est chose faite, nous avons
à demeure depuis quelques semaines un Expert 140 Pro, le petit ampli HiFi de la
marque française qui fabrique «les meilleures enceintes au monde» et «le système
audiophile absolu». Un peu vexés de ne l’avoir eu plus tôt, nous étions prêts à en dire
pie que pendre. Alors certes nous allons être critique, mais pas seulement, car si le
Devialet Expert 140 Pro nous a un peu agacés, il a aussi réussi à faire vibrer notre
cœur d’audiophile.
par Pierre Stemmelin
5000 €
Devialet est connu du grand public pour ses
enceintes sans fil «explosives», Phantom Reactor
et Phantom Premier. Mais son premier métier lors
de ses débuts, il y a une dizaine d’années, était
l’amplificateur HiFi haut de gamme. Il y reste
toujours fidèle. Sa gamme d’amplis Expert Pro,
destinée aux audiophiles les plus exigeants, s’est
étoffée au fil du temps et bénéficie régulièrement
de mises à jour. Elle comporte aujourd’hui six
modèles se répartissant entre trois appareils stéréo
(simple châssis) et trois appareils dual-mono (double
châssis) que l’on peut combiner pour créer un
système multi-amplifié totalement High End.
L’Expert 140 Pro est le plus petit ampli Devialet,
mais il est déjà un appareil relativement haut de
gamme, voire de grand luxe. Son prix frise les
5000 €. Il se présente comme tous ses collègues
dans un boîtier très mince, à peine plus gros qu’un
ordinateur portable, ce qui ne l’empêche pas
d’annoncer une puissance de 2 x 140 watts sous 6
ohms. Certains diront qu’il ressemble à un pèsepersonne
design. Son châssis est littéralement
taillé dans un bloc d’aluminium, en finition chrome
noir poli miroir. C’est particulièrement élégant
et résistant (peu de risque de rayure), mais cela
accroche ultra facilement les marques de doigts.
Pour prendre des photos du Devialet Expert 140
Pro, nous avons dû utiliser des gants. Pendant
nos tests, nous nous sommes repris des dizaines
de fois à l’astiquer au chiffon microfibre pour faire
disparaître toutes les empreintes de petites mains
qui étaient passées par là.
ON mag - Hifi 2019
65
Core Infinity, un lecteur réseau évolutif et déjà Roon
Ready
Les amplis Devialet de dernière génération
ressemblent à s’y méprendre à ceux de précédente
génération et pour cause, le constructeur français
a toujours eu à cœur de concevoir des
appareils pérennes et évolutifs. La
principale différence concerne
l’arrivée du nouveau module
Core Infinity. Il s’agit d’une carte
lecteur réseau (ou streamer
audio) à la puissance de calcul
impressionnante. Elle intègre des
récepteurs réseau Ethernet, Wi-Fi et CPL
(inactif pour l’instant) ainsi que le Bluetooth,
associés à un processeur ARM quadricœur
(tournant à 1 GHz avec 1 Go de RAM et 4 Go de
mémoire additionnelle), une puce FPGA, une puce
DSP SHARC, trois convertisseurs de fréquence
asynchrones sans oublier une interface USB. Malgré
un tel armement, elle ne fait pour l’instant pas tant
de choses que ça. D’autant que Devialet a pris la
sage décision d’arrêter le développement de sa
propre appli de pilotage audio multiroom.
Ainsi, parmi les protocoles standard, le module
Devialet Infinity Core ne prend-il en charge que
AirPlay, Spotify Connect et l’UPnP/DLNA. Mais il
est prévu pour évoluer et s’adapter. Il comprend
aussi le protocole AIR propre à Devialet et vient de
gagner l’homologation Roon Ready. C’est une très
bonne chose, car Roon est le système de lecture de
musique en réseau le plus avancé actuellement. Il
permet la diffusion ici en audio Hi-res jusqu’en PCM
32 bits/192 kHz ou DSD64. Son défaut est d’être
payant (119 $ à l’année ou 499 $ pour une licence
définitive), mais Devialet offre la première année
d’abonnement.
Beaucoup de possibilités, des paramétrages
avancés et une connectique un peu chiche
Spécifications
•Type : ampli intégré stéréo
•Puissance : 2 x 140 watts RMS sous 6 Ω
•DHT + B : 0,0005 % à pleine puissance, 0,00025 % à
10 watts
•Rapport S/B : 130 dB
•Impédance de sortie : 0,001 Ω
•Facteur d’amortissement : 8000
•Bande passante : DC- 30 kHz à -0,1 dB, DC - 95 kHz à -3 dB
•Rotation de phase : 0,4° à 20 kHz, 1,8° à 40 kHz
•Liaisons réseau : Wi-Fi et Ethernet
•Entrées numériques : USB Audio 2.0 asynchrone, 2x
RCA, optique Toslink, mini-jack optique Toslink
•Flux numériques max. acceptés : PCM 32 bits/192 kHz,
DSD64 (3,072 MHz)
•Services connectés : UPnP, Airplay, Spotify Connect,
Roon Ready
•Entrée analogique : configurable en mode Ligne, Phono
MM ou Phono MC
•Sortie préampli : en option
•Dimensions : 383 x 383 x 40 mm
•Poids : 5,65 kg
Le Devialet Expert 140 Pro cultive les paradoxes.
Il est livré avec une superbe télécommande en
aluminium à ondes radio, très simple, très chic et
à grosse molette de volume rotative. En revanche,
son tout petit afficheur sur le dessus n’est pas des
plus pratiques, de même que son unique bouton en
façade. Ce dernier sert à l’allumage, l’extinction, la
sélection de la source. Mais on se demande et on
uuu
Notre avis
Construction
Performances
Équipements
Musicalité
66 ON mag - Hifi 2019
cherche encore pourquoi il n’est pas accompagné
de touches de volumes.
Que dire aussi du système de paramétrage par carte
mémoire SD ? C’est un peu un truc «d’ingénieur»
qui ne nous semble pas très en phase avec les
attentes d’un public actuel connecté, même
audiophile. Heureusement, ce système un peu
compliqué donne accès à des réglages forts
intéressants. Ceux-ci se font en ligne sur la page
«Configurator» du site Internet Devialet. On choisit
tout d’abord la référence de son appareil. Puis on
peut assigner, paramétrer et ajuster les niveaux de
chaque entrée, activer ou désactiver les liaisons
réseaux, entrer le nom et la clé d’un réseau Wi-Fi,
choisir un mode de correction pour ses enceintes...
Une fois tous les réglages effectués, on les
enregistre sur une carte SD que l’on insère ensuite
au dos du Devialet Expert 140 Pro qui charge alors
automatiquement les réglages.
Enfin, la connectique de l’Expert 140 Pro est un
peu chiche pour un appareil de cette classe de
prix. Devialet joue la carte de l’épure à la manière
d’Apple sur ses ordinateurs. On dispose de cinq
entrées numériques (coaxiales, optiques et USB) et
seulement d’une entrée analogique. La sensibilité
de cette dernière est configurable à un niveau
Ligne, phono MM ou Phono MC. Pour cela, elle est
associée au circuit RAM (Record Active Matching)
propre à Devialet. Le circuit travaille en mode
différentiel et assure une numérisation Hi-res du
signal en 24 bits/192 kHz.
SAM c’est celui qui conduit, DAC Magic Wire
celui qui dirige et ADH celui qui boit
le courant
Le Devialet Expert 140 Pro est entièrement conçu et
fabriqué en France. Nous avons naturellement jeté
un œil sous son capot. C’est une magnifique pièce
d’ingénierie réalisée avec une très grande rigueur
et exclusivement des circuits propriétaires d’un
niveau d’intégration à citer en exemple. Son circuit
d’alimentation à découpage est totalement isolé,
logé dans un module blindé. Au centre de l’appareil
trône la carte d’amplification ADH, elle aussi
blindée par un capot. La technologie ADH (Analog
Digital Hybrid), qui est à l’origine de la création
de la société Devialet, consiste en un système
d’amplification hybride. Elle utilise des transistors
de puissance qui travaillent en analogique, polarisés
en classe A, pour l’amplification en tension, et la
Classe D (pseudo numérique) pour l’amplification en
courant. La gestion numérique et de type 4 phases
sur 5 niveaux, cadencée à 1.6 MHz pour chaque
canal. À titre de comparaison, la plupart des amplis
numériques ou en classe D du marché s’arrêtent
à une cadence de 400 kHz, voire 700 kHz pour les
meilleurs.
ON mag - Hifi 2019 67
Le tout est directement piloté par un processeur
et le circuit numérique DAC Magic Wire (encore
une technologie propriétaire de Devialet) avec le
minimum d’étapes intermédiaires et de composants
sur le trajet du signal audio.
Enfin, cerise sur le gâteau, le Devialet Expert 140
Pro embarque la technologie SAM (Speaker Active
Matching) qui donne la possibilité à l’amplificateur
de s’adapter précisément aux caractéristiques de
vos enceintes lorsque celles-ci sont référencées
dans la base Devialet. Ce n’est pas un système
de correction tenant compte de l’acoustique de
la pièce, mais cela prouve déjà le très haut niveau
d’expertise et de maîtrise de Devialet.
La vie en musique avec Sa Majesté Devialet
Une fois correctement configuré, le Devialet Expert
140 Pro fonctionne sans aucune fausse note. Même
éteint (donc en veille), il est accessible aux requêtes
du réseau. Il lui faut juste quelques dizaines de
secondes pour sortir de son sommeil. Nous l’avons
écouté en utilisant Spotify Connect, AirPlay, Roon ou
encore en DLNA à partir de l’appli mConnect. Nous
n’avons strictement rencontré aucun bogue.
À l’écoute, le Devialet Expert 140 Pro est un ampli
HiFi relativement droit et neutre. Contrairement à
ce que l’on attend d’une électronique de puissance
fonctionnant en partie en numérique, il n’est pas
ultra incisif dans le haut du spectre ni très dégraissé
dans le bas du spectre. Sur ces points, il est très
différent des amplis Micromega M-One (voir les
tests des M-One 100 et M-One 150) que l’on peut
considérer, par leur concept, comme ses concurrents
les plus proches.
Dans le bas du spectre, le Devialet Expert 140 Pro a
de la profondeur, de l’aisance et même un peu de
rondeur tandis que dans le haut, il est doux et d’une
infinie délicatesse. Sa douceur ne l’empêche pas
pour autant d’être d’une grande transparence. Cela
s’entend parfaitement sur «Jump» de l’album «The
Confessions Tour» de Madonna. Les différences
dans la description des bruits de salle, du public,
de la profondeur de scène sont bien sensibles entre
la version compressée à 320 kbps de Spotify et la
version Lossless en AAC lue par le système de Roon.
Dans le premier cas, on assiste au concert d’un peu
loin à travers une ouverture. Dans le second cas, on
est entré dans la salle et on vit le direct.
Ne cherchant pas à paraître violent ou d’une
dynamique exacerbée, le Devialet Expert 140
Pro délivre de très jolis timbres, particulièrement
fleuris et tout en nuances sur les voix féminines.
Il est capable aussi d’une très belle scène
stéréophonique, très bien structurée, aérée et toute
en profondeur, sans effet de projection désagréable.
Sur notre extrait «Hopak» de Tchaikovsky par le
Minnesota Orchestra (en 24 bits/176,4 kHz), les
pupitres de l’orchestre se positionnent de façon très
naturelle et cohérente. Sur les montées crescendo,
leurs positions restent parfaitement stables. Les
musiciens ne se sautent pas les uns sur les autres.
Le Devialet Expert 140 Pro est d’une puissance
élevée. On peut pousser le volume sans arrièrepensée.
Mais, paradoxalement, c’est à régime
modéré ou moyen qu’il nous a le plus séduits.
Quand on monte franchement dans les tours, il
ne se désunit pas, conserve un son très propre
avec des bases franches, mais apparaît alors un
caractère légèrement synthétique, un peu classe
D. En revanche à niveau raisonnable, convenant à
des écoutes quotidiennes même un peu soutenues,
à partir d’enceintes d’un rendement correct, c’est
plus le caractère de la classe A qui s’exprime. Le
Devialet Expert 140 Pro est alors majestueux, avec
un son chaud et aéré. Sa restitution a beaucoup
de consistance, de force et de subtilité à la fois,
des timbres très élégants et donne le sentiment
d’une grande aisance, d’une réserve de puissance
prête à bondir. Nous avons donc passé d’excellents
moments musicaux avec le Devialet Expert 140 Pro
et c’est avec un regret certain que nous le voyons
partir à la fin de nos essais.
•
68
ON mag - Hifi 2019
GOLD NOTE
IS-1000
Il y a un an exactement, nous vous avions fait part de la naissance de
l’IS-1000, le tout premier ampli connecté de Gold Note. En quelques
années, cette marque florentine a su totalement transformer son offre
et la rendre «connectée». L’IS-1000 est l’enfant naturel du préampli
streamer P-1000 et du bloc de puissance PA-1175 MKII et disons-le tout
de suite : il chante comme ses grands frères.
par Pierre-Yves Maton
4390 €
Comme dans le monde informatique, en Hifi «le
soft pousse le hard» et vice versa. Depuis l’essor
d’Internet chez les particuliers, les tendances et
modes de consommation de la musique n’ont cessé
de changer. Les ventes de CD se sont effondrées,
tandis que le disque vinyle a connu un regain
d’intérêt, le nombre d’abonnés aux plates-formes
de streaming (musique en ligne) a explosé et de
nombreux audiophiles achètent maintenant de la
musique dématérialisée en téléchargement. Tout
ceci oblige les fabricants à revoir leur copie sans
cesse en proposant des appareils répondant au
mieux à ces nouvelles exigences.
D’autre part, nous constatons que la qualité n’est
pas en reste. Les audiophiles avertis ont vite compris
que le MP3 ne leur suffisait pas et se tournent vers
des formats de fichiers audio de bien meilleure
résolution.
Pour les fabricants d’appareils Hifi, le challenge
est donc double : proposer les appareils les plus
«ouverts» possible, sans sacrifier la qualité musicale
sur l’autel de la modernité. Depuis quelques années,
nous avons vu arriver des réponses à ces nouveaux
modes d’écoute avec des électroniques telles que
celles de Devialet, Naim Audio, Micromega, YBA,
Moon by Simaudio et bien d’autres, qui parviennent
à marier au mieux musicalité et modernité.
D’un autre côté, les audiophiles et mélomanes que
nous restons sont la plupart du temps attachés
(quelquefois de façon irrationnelle) à une marque,
une signature sonore, comme de véritables
collectionneurs. Raison pour laquelle des marques
mythiques continuent d’exister en évoluant et
se portent parfaitement bien aujourd’hui. Alors
à côté de ces «monstres sacrés», Gold Note fait
figure de «jeune marque» mais avouons qu’elle a
ON mag - Hifi 2019
69
su rapidement conquérir son public et ce à travers
la planète entière. Effectivement, lorsque l’on
constate le nombre de prix et avis positifs que son
préampli phono PH-10 a su remporter en peu de
temps, l’engouement quelque peu foudroyant des
professionnels pour cette marque est un signe qui
ne trompe pas.
L’IS-1000 ; un air de famille indéniable
Effectivement, l’air de famille avec les autres
maillons de la série 1000 (à part le PH-10 et le futur
ampli casque DS-10) est flagrant et pour cause. À
l’instar des autres appareils de cette série, l’IS-1000
bénéficie du même châssis lourd, composé d’une
base en acier que surmonte le capot et la face avant
en aluminium de forte épaisseur. Les ouvertures du
capot, réparties en quartiers de lune, permettent
un refroidissement de l’appareil et ont aussi pour
tâche de lutter contre la formation de résonances
parasites (comme sur les platines vinyles). D’après
Gold Note, c’est leur découpe et leur disposition
particulières qui leur permet de jouer ce rôle.
La face avant de l’appareil est très dépouillée,
arborant un bouton multifonction à droite et un
bel afficheur à gauche, visible même de loin. Le
bouton à droite joue sur la commande de volume,
la sélection des entrées et plus encore. Une
légère pression sur ce même bouton SKC permet
d’accéder à plusieurs réglages comme l’équilibre
du niveau gauche et droit, mais pas seulement.
L’utilisateur peut, suivant ses enceintes, jouer sur
deux paramètres : le facteur d’amortissement (25 ou
250) avec une bouche de contre-réaction différente
donc un son plus «tube», ou plus «transistor». Un
second réglage «Boost» à 3 positions agit sur le
niveau du grave, ce qui n’est pas inutile pour les
enceintes de bibliothèque.
L’arrière de l’appareil est bien fourni et dispose
d’une enfilade de plusieurs prises type Cardas de
haut niveau. Le Gold Note IS-1000 offre 3 entrées
analogiques haut niveau (2 RCA et 1 XLR), dont une
hybride que l’on peut transformer en Phono (MM et
MC). On note aussi la présence de 2 sorties (variable
et fixe), ce qui laisse un large champ de possibilités
: ajout d’un bloc de puissance ou d’un caisson
de grave, renvoi du signal vers un enregistreur.
Plusieurs entrées numériques et connexions réseau
sont également à disposition : 3 optiques Toslink, 1
coaxiale, 1 USB A, 1 port Ethernet et une antenne
Wi-Fi.
Et sous le capot : un vrai moteur de course à
l’italienne
L’Italie nous a habitués à des bolides extrêmes
représentés par des marques emblématiques tels
que Ferrari, Lamborghini, Alpha Romeo. Est-ce que
cette quête de l’absolu va se retrouver dans cet
intégré ? Eh bien oui, car en retirant le capot, nous
sommes largement rassurés. Tout d’abord, comment
ne pas tomber en admiration devant l’énorme
transformateur triple blindage de 600 VA à très
faible bruit qui saute aux yeux ? Il est totalement
amorti mécaniquement et entouré d’une plaque de
métal isolante. Nous sentons que nous allons en
avoir sous le pied.
uuu
70 ON mag - Hifi 2019
Ce transformateur est réalisé spécialement en
Italie pour Gold Note : une preuve que chaque
composant est choisi avec un soin extrême, comme
l’indique souvent le fondateur de la marque
Maurizio Aterni dans ses différentes interviews.
La réserve d’énergie est confiée à 4 condensateurs
Konek de 4700 µF chacun, positionnés au plus près
des étages de puissance. Ces derniers adoptent un
montage particulier mettant en œuvre un schéma
parallèle avec pour chaque canal un transistor
bipolaire pour piloter l’étage de sortie Mosfet.
Ainsi les ingénieurs Gold Note peuvent-ils marier
musicalité et grande puissance tout en abaissant le
niveau de distorsion. À l’écoute, c’est réussi.
Tous les composants sont montés sur une épaisse
carte avec pistes larges afin de limiter toute perte
de signal et obtenir une bonne rigidité mécanique
de l’ensemble. Les 4 transistors de puissance
sont montés sur un radiateur implanté à droite de
l’appareil. Ce dernier est coiffé de deux ventilateurs
parfaitement silencieux ; nous ne les avons jamais
entendus. On repère également que l’étage phono
n’a pas été fait à la va-vite. Il reprend le montage en
classe A du PH-10 et gère les cellules MM comme
les MC.
Et le numérique n’est pas en reste
Le Gold Note IS-1000 dispose de toutes les entrées
numériques que nous sommes en droit d’attendre
et offre la possibilité de se connecter au réseau
soit en filaire, soit sans fil. Il peut se connecter à
n’importe quel serveur NAS contenant des fichiers
de musique. La partie numérique, disposée sur des
cartes filles, est gérée par un contrôleur Cortex-M4
32 bits dont on connaît les qualités de stabilité. Cet
intégré Gold Note IS-1000 embarque une puce
de conversion Burr-Brown PCM1796 (24 bits/192
kHz), mais lors de sa commande, l’acheteur peut
opter pour un Dac PCM1792A (version Deluxe),
de meilleure qualité. Sur le plan des résolutions
admises, les 4 entrées S/PDIF (Toslink et coaxiale)
n’acceptent que du 24 bits/192 kHz alors que le
port USB A, comme le réseau, permet la lecture
de fichiers DSD64 sous PCM (DoP). Les formats
de codage supportés sont nombreux : AIFF, WAV,
FLAC, WMA, WAX, ASX, MPEG-4, AAC, MP3 et
DSD64 sous DoP.
Pour piloter le Gold Note IS-1000, nous pouvons
nous servir de la petite télécommande livrée avec
l’appareil, mais pour aller plus loin, l’utilisation
de l’application dédiée MConnect Control -
disponible pour iOS et Android - est très agréable.
Avec elle, nous prenons conscience de l’étendue
des possibilités de cet appareil. En plus de sa
compatibilité DLNA/UPnP et Airplay 1, il est Roon
Ready, un système de gestion des bibliothèques
musicales très avancé, donnant accès à plusieurs
plates-formes de streaming : Tidal, Qobuz, Spotify,
Deezer et vTuner. Il peut même aller chercher
votre musique sur votre Cloud ou d’autres lieux de
stockage comme OneDrive ou Dropbox.
ON mag - Hifi 2019 71
Une restitution tout en fluidité et douceur
qui cache un tempérament hyper percutant
Dans un premier temps, félicitons Gold Note pour
la facilité d’utilisation de son intégré comme sa
stabilité. Nous avons pu conserver cet appareil assez
longtemps, un temps nécessaire à une période de
rodage bien méritée. Son interface de pilotage
s’avère d’une facilité déconcertante avec même
un réglage de volume. On passe d’une source à
l’autre (NAS, plate-forme de Streaming) sans aucun
problème. À part notre serveur Lumïn (seconde
génération) dont nous nous sommes servis pour
mieux faire le tour du Gold Note IS-1000, pour nos
tests, nous avons utilisé notre platine vinyle VPI
Prime avec une cellule phono Gold Note Donatello
ainsi que notre paire d’enceintes Grand Cru
Horizon, le tout câblé en Eterna de chez Esprit avec
solution secteur Gigawatts.
Malgré un châssis imposant, le Gold Note IS-1000
ne se dépare pas d’une certaine élégance, une
élégance que nous constatons aussi au niveau de
son rendu sonore. C’est une caractéristique qui
nous avait déjà enchantés lors des différents tests
que nous avons effectués sur les platines, cellule
et amplis intégrés de la marque. Le son est fluide,
consistant et offre une image stéréophonique
holographique dans laquelle chaque intervenant
peut prendre toutes ses aises. En cela, le Gold Note
IS-1000 a un léger côté «tube» qui fera plaisir à
bien des mélomanes, mais il fait preuve aussi d’une
vitalité, d’une capacité à nuancer la musique avec
une joie de vivre assez époustouflante.
Vous l’avez compris, avec lui, la transparence,
la liquidité du son ne se paye pas au prix d’une
quelconque raideur, ou déséquilibre de son spectre,
c’est bien le contraire qui se passe.
Notre avis
Construction
Performances
Design - finition
Musicalité
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Spécifications
•Type : ampli stéréo connecté
•Puissance : 2 x 125 W sous 8 Ω et 2 x 250 W
•Connectique numérique et réseau : 3 optiques (Toslink),
1 coaxiale, 1 USB (type A), 1 port Ethernet et Wi-Fi
•Connectique analogique : 3 dont 1 XLR et 1 hybride
Phono MM/MC, 2 sorties (fixe et variable)
•Fonctions réseau : Roon Ready, Airplay 1, Spotify
Connect, DLNA/UPnP
•Dimensions : 43 x 13.5 x 37.5 cm
•Poids : 18 kg
•Prix : 4390 € (5190 € avec covertisseur PCM1792A)
•Finition noir et aluminium. Doré sur commande
72 ON mag - Hifi 2019
L’écoute des Double Concertos pour Violon et
Hautbois de Bach joué par l’orchestre Camerata
Köln nous conforte dans nos premières impressions.
Les timbres de cet instrument de premier plan
sont magnifiquement reproduits et sonnent
particulièrement juste. Ils oscillent entre sentiment
de puissance et douceur, ils ne manquent pas
de charme en tout cas. Clair ou plein de rondeur
et de chaleur, la sensibilité de l’interprétation du
musicien, qui appuie certaines notes et laisse
d’autres s’épanouir, est flagrante avec le Gold Note
IS-1000. L’image stéréophonique est bien calée
entre les enceintes. Sur ce plan, cet intégré n’en fait
pas trop. En passant le même morceau depuis notre
Lumïn, c’est sur ce point que l’on gagne le plus.
Dans cette configuration, on obtient une meilleure
aération, mais l’addition s’alourdit beaucoup.
Le son du Gold Note est vif, plutôt nerveux et
extrêmement contrasté. De plus, on obtient un beau
recul des plans sonores, avec un suivi des lignes
basses parfaitement bien soulignées. C’est vivant,
entraînant, et pourquoi pas le dire «jouissif».
Puis nous sommes allés le «chatouiller», comme
nous l’avons déjà fait avec les Martin Logan ESL,
sur le terrain de la puissance et de la bonne tenue
générale, y compris avec des messages sonores
complexes. Pour cela, rien de mieux que le vinyle
du fabricant ClearAudio «The Percussion Record»
du groupe O-Zone. À la finesse de ses timbres
comme à la qualité de son rendu holographique,
cet intégré ajoute une belle musculature. Entre les
coups de cymbales, de caisse-claire et plein d’autres
instruments à sonorité cristalline, le Gold Note IS-
1000 nous donne l’impression de se balader et de
tout tenir d’une main de fer.
Les coups de grosse-caisse, puissants sur ce disque,
passent sans aucun souci. Ce Gold Note a non
seulement un bas du spectre qui déchire, mais il
descend aussi sans broncher une seule seconde.
On assiste à un vrai festival où des sonorités
brillent à droite comme à gauche. On a les sons
fondamentaux hyper dynamiques mais aussi la vraie
nature de chaque instrument. Les tweeters à ruban
de nos enceintes sont vraiment à la fête avec ce
disque et cet ampli.
Même chose avec de la musique Electro. En passant
«Endless Revisions» de Chloé, nous sommes
rapidement conquis par la puissance des nappes
graves de synthé. Ce disque nous dévoile un relief
sonore qui jusqu’à présent était passé inaperçu sur
notre système. Chaque sonorité est différenciée
avec la précision d’un chirurgien. La vie qu’insuffle
cet ampli donne comme une âme à cette musique
totalement synthétique. Nous restons surpris de la
consistance de l’image stéréophonique avec des
sons au tout premier plan alors que d’autres derrière
sont parfaitement repérables et audibles. Le tout
donnant à ce disque un intérêt certain pour juger un
système.
Conclusion
Au regard des capacités, des possibilités, de la
qualité de fabrication comme celle de la restitution
sonore, le prix annoncé est totalement justifié. Nous
avons vécu avec ce Gold Note IS-1000 des heures
de bonheur musical tant il sait «chanter». Gold
Note est résolument une marque sur laquelle il faut
compter dans le secteur de la Hifi haut de gamme.
Ce n’est pas uniquement la performance acoustique
que ses ingénieurs recherchent mais aussi la chaleur,
la nuance, la précision et surtout la vitalité musicale
que doit nous apporter un appareil Hifi digne de ce
nom.
•
74
ON mag - Hifi 2019
ILLUSONIC
14 000 €
IAP 4
Illusonic est une jeune société suisse spécialisée dans la recherche et le consulting en optimisation
acoustique. Elle s’adresse aussi bien au marché des constructeurs automobiles qu’à celui des
marques de produits audio. Elle possède également une gamme de quatre préamplis-processeurs,
disposant d’un système de correction acoustique avancée et sur-mesure, conçus pour les
audiophiles et fans de Home Cinéma. Nous avons testé son modèle IAP 4, notamment capable de
gérer un système stéréo en bi-amplification active.
par Pierre Stemmelin
Les électroniques de la série IAP de la marque suisse
Illusonic sont des appareils audio très atypiques
et peut-être sans pareils. Il s’agit de préamplisprocesseurs
équipés de 2, 4, 8 ou 16 canaux,
capables de piloter un système stéréo classique,
mais aussi un système en multi-amplification active
ou encore en multicanal, tout cela avec ou sans
caissons de grave. Les quatre modèles Illusonic
(IAP 2, IAP 4, IAP 8 et IAP 16) sont des modèles
résolument haut de gamme, commercialisés entre
environ 10 000 € pour le modèle 2 canaux et 20 000
€ pour la référence 16 canaux.
Ces appareils sont tous développés sur la même
base. Ils n’intègrent pas de décodeur Dolby ou
DTS, mais les modèles équipés de 8 et 16 canaux
peuvent très bien être utilisés pour des applications
Home Cinéma multicanal du moment qu’ils sont
raccordés à une source disposant de ces décodeurs.
Chacun est équipé d’un étage phono, de plusieurs
entrées analogiques, audionumériques et HDMI,
ainsi que d’un lecteur de type Renderer DLNA pour
l’écoute de musique depuis le réseau. Mais surtout,
les Illusonic IAP sont tous dotés d’un système de
mesure des paramètres acoustiques de l’installation.
Celui-ci permet à l’équipe de la marque, par le biais
des égaliseurs et DSP de l’appareil, d’optimiser à
distance le fonctionnement du système audio en
tenant compte des paramètres exacts de la pièce
d’écoute ainsi que du comportement des enceintes
et haut-parleurs dans celle-ci.
ON mag - Hifi 2019
75
Entrée Phono MM et MC, Ligne,
audionumériques et HDMI, sans oublier un
Renderer DLNA pour la lecture de musique
en réseau
Nous avons eu en main et entre les oreilles le
modèle Illusonic IAP 4. La présentation est sobre
et l’appareil est fort compact. Il n’est absolument
pas tape-à-l’œil, mais comme nous allons le voir, sa
conception est particulièrement professionnelle.
En façade, on ne dispose que de trois touches
et d’une roue codeuse à pression pour ajuster le
volume, sélectionner les sources et naviguer entre
les modes d’écoute et certains menus de réglages.
Ce n’est pas toujours évident de s’y retrouver, mais
le grand écran permet toujours de savoir où on en
est. Une petite télécommande Apple est également
livrée et donne accès à toutes les fonctions.
À l’arrière, on dispose d’une entrée Phono MM/MC,
d’une entrée Ligne, de 4 entrées et sorties HDMI
ainsi que de 5 entrées audionumériques (optiques,
coaxiales et USB). Les sorties vers les amplificateurs
sont au nombre de 4, sur prises RCA asymétriques
et XLR symétriques.
La connexion au réseau peut se faire uniquement en
filaire par le port Ethernet. Elle donne la possibilité
de piloter l’Illusonic IAP 4 depuis une application
UPnP/DLNA comme mConnect ou BubbleUPnP,
pour lire de la musique depuis des services de
musique en ligne (Qobuz, Tidal, Deezer...) ou une
unité de stockage distante ou encore d’écouter les
webradios.
Une électronique compacte, conçue avec une
rigueur toute suisse, comme un appareil de
haute précision de laboratoire
L’Illusonic est fabriqué en Suisse, à Yverdon-les-
Bains sur les bords du lac de Neuchâtel. Le châssis
de l’appareil est comme un petit coffre blindé. Il
est entièrement réalisé en panneaux d’aluminium
de 3 mm, avec une façade qui atteint 14 mm. Sous
le capot, l’implantation des circuits fait penser
à celle d’un appareillage de mesure de haute
précision. L’entrée phono utilise des amplis Op
haut de gamme (Texas Instruments OPA209A) et les
sources analogiques sont numérisées par un ADC
24 bits/216 kHz (Burr Brown PCM4202). Du côté des
sources numériques se trouvent une interface Xmos
et une carte d’entrée HDMI de chez Momentum
Data System. Le lecteur réseau est géré par un
processeur Analog Devices (ADSP-BF537) et tous
les signaux passent ensuite par un transmetteur
à très faible jitter (Cirrus Logic/Wolfson WM8805)
de type 24 bits/192 kHz, avant d’attaquer la carte
de traitement audio propre à Illusonic, pilotée par
un processeur Sharc travaillant sur 40 bits à virgule
flottante (Analog Devices ADSP-21489).
On remarque le grand soin apporté aux circuits
uuu
76 ON mag - Hifi 2019
de masse, gage d’un fonctionnement silencieux,
ainsi qu’aux alimentations régulées, indépendantes
pour chaque section. Le transformateur toroïdal
d’alimentation est digne d’un petit ampli intégré
audiophile. Il provient de chez Noratel (une
référence) et mesure 7 cm de haut pour 9 cm de
diamètre.
Un outil de calibrage acoustique très pointu
et de niveau professionnel
À partir d’un signal stéréo, l’Illusonic IAP 4 peut
piloter quatre canaux de puissance et autant
d’enceintes acoustiques ou de voies de hautparleurs.
Sa vocation est d’être le chef d’orchestre
d’un système audio High End. Celui-ci peut
comporter deux enceintes principales et deux
caissons de grave ou bien de très grandes colonnes
passives ou actives, dont les sections graves et
aiguës peuvent être alimentées séparément, c’est-àdire
en bi-amplification. Mais l’appareil permet aussi
d’ajouter une voie centrale ou bien de piloter deux
systèmes stéréo dans deux pièces séparées.
Dans notre cas, afin que nous puissions découvrir
par nous-même l’étendue des possibilités de
l’appareil, le représentant pour la France d’Illusonic,
Rhapsody Hifi, nous a fourni tous les câbles, le
microphone et la carte son pour faire les mesures
de notre système depuis un ordinateur. La mise en
place est un peu technique, mais pas hors de portée
pour un passionné. De toute manière, dans la
pratique, lors de la vente, le revendeur/installateur
doit proposer de se charger de faire les mesures
chez le client.
Ces mesures se font en 9 points prédéterminés
de la pièce d’écoute à partir du logiciel IAP
Calibration propre à la marque, fonctionnant sous
Windows et MacOS. Celui-ci pilote simultanément
le préampli-processeur Illusonic et la carte son
reliée au microphone de mesures. À partir d’un son
en fréquence glissante, il capture les courbes de
réponse, de taux de distorsion par harmonique, de
phase, d’impulsion pour chaque point et chaque
canal. Le résultat est ensuite exporté sous forme
d’un fichier de données et d’un fichier audio.
Le calibrage n’est pas automatique. Il se fait
manuellement à partir d’un égaliseur 11 bandes
paramétriques proposant des filtres passe-haut,
passe-bas avec pentes ajustables ou en cloche avec
facteur Q variable. Des réglages de niveaux, délais
et tonalité grave et aigu avec fréquences d’inflexion
personnalisables ou encore un filtre subsonique sont
également disponibles pour chaque canal.
Un service sur-mesure : l’acousticien
en chef d’Illusonic optimise lui-même les
réglages de votre système comme s’il était
dans votre salon
Pour nos tests, nous nous sommes essayés au
calibrage par nous-même afin, encore une fois, de
bien appréhender comment fonctionne l’Illusonic
IAP 4. L’outil constitue un formidable terrain de
jeu pour geek audiophile. Mais en temps normal,
le client n’a à s’occuper de rien. Les fichiers de
mesures sont transmis à Illusonic. Christof Faller, son
ON mag - Hifi 2019 77
fondateur, spécialiste en acoustique à l’origine de
nombreuses publications scientifiques, se charge
lui-même d’effectuer et optimiser les réglages, ainsi
que de créer le fichier de configuration de l’appareil
selon les desiderata et besoins de l’acquéreur.
Un second logiciel, baptisé IAP Configuration,
permet à la fois de charger la courbe de correction
finale vers l’Illusonic IAP 4 et donne accès à
plusieurs réglages supplémentaires liés aux effets
DSP propres à la marque. Naturellement, encore
une fois, tous les réglages initiaux et le chargement
du fichier de configuration vers l’appareil peuvent
être assurés par le revendeur/installateur. Le client
a le loisir de demander jusqu’à 10 préréglages de
modes d’écoute personnalisés. Outre l’activation ou
non de la correction acoustique, ces modes peuvent
faire intervenir les réglages de tonalités, le bass
management et les effets DSP propres à Illusonic
(Clarity, Dynamic Range, Immersion, Gain, Depth...)
chacun ajustables sur 25 paliers.
Un message sonore mieux construit et d’une
lisibilité musicale accrue
Après avoir joué par nous-même sur un grand
nombre de réglages dans les logiciels et menus IAP,
nous avons demandé à Christof Faller d’Illusonic de
nous créer le fichier de configuration final. Même si
nous avons un peu d’expérience dans le domaine,
son résultat s’est révélé bien supérieur au nôtre. La
correction acoustique qu’il nous a fournie apporte
un gain indéniable dans le détourage du registre
grave, la précision de la scène sonore, la justesse
des timbres. Il est assez étonnant de constater à
quel point une égalisation pointue de chaque canal,
réalisée avec art, réorganise la structure de l’image
stéréophonique et redessine les contours. Cela ne
joue pas uniquement sur l’équilibre des timbres,
mais aussi énormément sur la lisibilité du message
musical. Cela ne se manifeste pas par une sensation
de transparence artificielle, mais plus par celle de
détails qui renaissent à la vie de façon très naturelle.
Pour ce qui est des qualités intrinsèques à
l’électronique de l’Illusonic IAP 4, sa restitution est
d’une grande neutralité et précision. Elle ne cherche
pas à imposer une personnalité et on ne relève
aucune coloration. L’appareil ne joue absolument
pas sur le registre de l’audiophilie ésotérique,
mais s’applique plutôt à une rigueur que l’on peut
qualifier de scientifique. L’émotion musicale n’en est
pas pour autant absente. Les effets DSP proposés
sont d’ailleurs fort intéressants. Absolument pas
caricaturaux, ils magnifient l’expérience sonore avec
beaucoup de réalisme.
Pendant nos essais, sur deux canaux, nous n’avons
pu qu’effleurer le potentiel de l’Illusonic IAP 4. Nous
pensons qu’il peut aller beaucoup plus loin et que
les possibilités d’ajouter une voie centrale et de
passer en bi-amplification active représentent de
très gros atouts. Cet appareil est proposé à un prix
très élevé, mais il est relativement unique en son
genre, le seul modèle qui puisse s’en rapprocher
étant l’Amethyst de la marque française Trinnov.
•
Spécifications
•Type : préampli-processeur 4 canaux, avec correction
acoustique et Renderer DLNA
•Entrées : 4 HDMI 2.0 b (jusqu’à 8 canaux supportés en
24 bits/192 kHz), 2 audionumériques coaxiales sur RCA,
2 audionumériques optiques Toslink, USB Audio, port
Ethernet, entrée Ligne sur RCA, entrée Phono MM/MC
sur RCA, USB de contrôle
•Sorties : HDMI 2.0 b, 4 canaux analogiques sur RCA
et XLR
•Processeur : égaliseur 11 canaux paramétriques, Bass
management, filtre subsonique, filtres passe-haut et
passe-bas, réglages de tonalités paramétrables, 7 modes
DSP propriétaires, personnalisables et combinables
•Dimensions : 341 x 314 x 97 mm
•Poids : 5,9 kg
Notre avis
Construction
Ergonomie
Fonctions
Performances
78
ON mag - Hifi 2019
MOON by
SIMAUDIO
390 + 330A
9650 €
Moon by Simaudio, ce n’est certainement pas le nom qui vient en premier à l’esprit des
audiophiles français lorsque l’on parle d’amplis stéréo haut de gamme. Naim Audio,
Accuphase ou McIntosh sont bien plus connus. Pourtant ce constructeur canadien mériterait,
à notre avis, plus de reconnaissance. Car il applique des règles de conception éthiques et
durables assez peu communes et ses produits bénéficient d’une qualité de réalisation du plus
haut niveau. Explication avec le lecteur réseau/préampli Moon 390 et le bloc de puissance
stéréo Moon 330A. par Pierre Stemmelin
Moon by Simaudio déclare sur son site : «notre
mission : créer et offrir des produits d’exception qui
cristallisent la pureté sonore, gage d’émotions».
De la part d’un constructeur de produits Hifi, c’est
jusque-là assez banal comme déclaration. Mais
le plus intéressant figure dans son paragraphe
concernant le développement durable : «contre
l’obsolescence : notre garantie de 10 ans sur nos
produits confirme que chez MOON, la haute
qualité rime avec pérennité et fierté. Nous faisons
bien plus que fabriquer des produits durables,
afin de minimiser notre empreinte carbone, nous
privilégions des fournisseurs et sous-traitants qui ont
la même philosophie que nous. Nos produits sont
conçus pour toute une vie».
Tout cela ne semble pas des paroles en l’air. La
garantie de 10 ans est déjà un engagement fort.
En outre d’après nos sources, Moon by Simaudio
concentre le maximum d’étapes de production au
sein de sa propre usine de Boucherville (juste à côté
de Montréal au Québec). Les parts de la société
seraient uniquement détenues par un groupe de
salariés dirigeants. La société appliquerait une
politique de management «familiale», accordant
une grande importance à la qualité des conditions
de travail, au bien-être de ses employés, ainsi qu’à
offrir des rémunérations de bon niveau. Ces efforts
se traduisent peut-être au final par un prix de vente
relativement élevé, mais la démarche est louable et
donne un intérêt tout particulier aux électroniques
Moon by Simaudio.
Moon 390 : le préampli stéréo le plus
abordable de Simaudio, doublé d’un lecteur
de musique en réseau tourné vers l’audio
Hi-Res
Pour ce test, nous nous sommes intéressés au
préampli connecté Moon 390 et au bloc de
puissance Moon 330A de Simaudio. Les deux
appareils sont de même taille, formant un ensemble
relativement compact. Leurs robustes châssis sont
de structure similaire, d’un dessin sobre, mais
profitent d’un assemblage millimétré. La partie
centrale de leur façade est un panneau d’aluminium
de 1 cm d’épaisseur tandis que les joues bombées
de part et d’autre sont en plastique. Les flancs sont
striés à la manière de dissipateurs thermiques et le
reste fait appel à des tôles fort rigides de 3/10ème
d’épaisseur.
ON mag - Hifi 2019
79
Le Moon 390 est positionné à 5950 €. C’est le
préamplificateur le plus abordable de la gamme
Simaudio et le plus complet pour ce qui concerne
ses fonctions. Il possède 3 entrées analogiques
dont une Phono configurable en MM ou MC et
une XLR, ainsi que 8 entrées audionumériques sous
tous les formats : optique Toslink, coaxiale RCA,
USB, AES/EBU sur XLR et même HDMI. Il ajoute
en complément un port USB Host, des liaisons
réseau Ethernet et Wi-Fi ainsi qu’une prise jack en
façade pouvant alimenter des casques ayant une
impédance jusqu’à 600 Ω.
La sortie préampli est à la fois sur prises
asymétriques RCA et prises symétriques XLR. Une
sortie HDMI ARC est également présente, sans
oublier divers ports Trigger 12 V et SimLink pour la
synchronisation avec d’autres appareils.
La section numérique du Simaudio Moon 390
accepte des flux jusqu’en PCM ou MQA 32 bits/384
kHz et en DSD256 (11,2896 MHz). Le lecteur réseau
est piloté par une solution propre à Simaudio,
baptisée MiND (Moon intelligent Network Device).
Ses possibilités ne sont pas extrêmement étendues,
mais privilégient l’accès aux services de musique de
la meilleure qualité : Tidal Masters, Deezer Hi-Fi et
Qobuz Sublime+. La compatibilité Roon est aussi de
la partie, de même que les webradios.
La configuration de la connexion Wi-Fi se fait
en passant par les boutons de la façade ou la
télécommande. Elle est un peu fastidieuse à réaliser.
En revanche, en dehors de l’absence de fonction de
lecture DLNA/UPnP efficiente, nous avons trouvé
l’appli MiND (sous iOS et Android) claire, élégante
et simple. Pour l’utilisation de Roon assez gourmand
en ressources réseau, la liaison Wi-Fi s’est montrée
un peu instable, mais nous n’avons rencontré aucun
souci en utilisant la connexion Ethernet.
Une conception et une construction
extrêmement propres pour le Moon 390
comme pour le Moon 330A
La réalisation des Moon 390 et 330A est impeccable.
On sent la volonté de Simaudio de s’en tenir aux
solutions les plus sûres, fiables et durables sans
négliger aucun détail.
L’intérieur du Moon 390 est compartimenté en deux
parties. Sa section d’alimentation à découpage très
léchée est enfermée sous un capot de blindage
l’isolant des circuits de traitement du signal audio.
Ces derniers, implantés au plus près des prises
d’entrées et sorties, utilisent une puce FPGA
(Lattice LCMX02) pour la gestion des fonctions
réseaux et une puce ESS Sabre Pro (ES9026PRO)
pour la conversion. Ils sont montés sur trois
cartes, dissociant la connectique HDMI, le module
réseau et les étages de traitement numérique. On
remarque, côté numérique, un suréchantillonneur
PCM/DSD 32 bits/768 kHz (AKM AK4137EQ) et,
pour le réseau, un récepteur (KSZ8795CLXIC)
Spécifications
Préampli/lecteur réseau Moon 390
•Type : préampli, lecteur réseau, DAC, ampli casque
•Entrées : 2 analogiques sur RCA dont Phono MM/MC,
analogique XLR, 4 audionumériques (optique, coaxial,
AES/EBU, USB), 4 HDMI, 1 HDMI ARC, Bluetooth AptX
•Sorties : 2 préamplis sur RCA et XLR, analogique fixe
sur RCA, HDMI ARC, prise casque jack 6,35 mm (0,8 watt
sous 50 Ω, 200 mW sous 300 Ω, 100 mW sous 600 Ω)
•Fonctions réseau : Roon Ready, Tidal Masters, Deezer
Hi-Fi, Qobuz Sublime+, webradios
•Communication : Wi-Fi, 2 Ethernet, ports IR, Trigger 12 V
et SimLink
•Dimensions : 429 x 89 x 366 mm
•Poids : 10 kg
•Prix : 5750 €
Ampli de puissance 330A
•Type : bloc de puissance stéréo
•Puissance : 2 x 125 watts sous 8 Ω, 2 x 250 watts sous 4
Ω, 400 watts sous 8 Ω en mode ponté
•Entrées : XLR et RCA
•Dimensions : 429 x 89 x 356
•Poids : 15 kg
•Prix : 3900 €
Notre avis
Construction
Performances
Fonctions
Musicalité
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80 ON mag - Hifi 2019
de chez Micrel, une société
spécialisée dans les composants
pour usage militaire ou médical.
Moon 330A : un ampli de 2 x
125 watts sous 8 ohms qui a
suffisamment de réserve de
courant pour monter à 2 x
250 watts sous 4 ohms
L’amplificateur Moon 330A délivre
2 x 125 watts sous 8 ohms et
double cette puissance sous
4 ohms pour monter à 2 x 250
watts. Il atteint donc sur ce point
l’idéal théorique. On a aussi la
possibilité de le ponter en mono.
Il délivre alors 400 watts. Son
fonctionnement est symétrique
et polarisé en classe A jusqu’à
5 watts. Simaudio annonce en outre un facteur
d’amortissement élevé.
Les circuits de l’appareil s’articulent autour d’un
gros transformateur toroïdal de 400 VA (modèle
Avel Lindberg Inc. de 14 cm de diamètre pour 5,5
cm de haut) suivi de 8 condensateurs de 10 000 µF
sous 63 V chacun, fabriqués sur cahier des charges
propre à la marque. Les transistors de puissance
sont des modèles bipolaires (Moon 25061 et 25062)
travaillant en configuration double push-pull. Là
encore, la qualité de réalisation est du plus haut
niveau, extrêmement propre, avec des composants
de choix, des cartes en verre époxy à larges pistes
et aucun câblage qui traîne.
Des performances de haut niveau et une
restitution qui n’a rien d’excentrique, mais
est toujours dans le vrai
Nous avons essayé le Moon 390 et le Moon 330A
de Simaudio avec nos enceintes Kelinac Kel 714
MG qui nous servent de juges de paix, raccordées
avec du câble HP AudioQuest Type 4. La liaison
entre le préampli et l’ampli était assurée par de
l’AudioQuest Red River. Pour l’alimentation, nous
disposions de cordons secteur AudioQuest NRG Y
et Z.
À l’écoute, ce couple Moon by Simaudio
affiche immédiatement une restitution sonore
particulièrement fine et précise. Sur ce point
également, on peut dire que le travail de la marque
est impeccable. La transcription musicale brille par
sa neutralité, son sens du détail et sa belle fluidité.
Elle n’a rien d’excentrique ou d’exagéré, chaque
registre est savamment équilibré. L’aigu file haut. Il
est aérien et transparent, mais ne force absolument
pas le trait. Il est clair sans être cinglant ou agressif.
Il sait toujours conserver une certaine douceur.
Le médium fait preuve d’une belle richesse de
timbres. Il a beaucoup de nuances, mais là encore
sans coloration. De même, le registre grave est très
mesuré. Il ne se manifeste que quand il le faut. Il sait
être présent quand c’est nécessaire, mais n’en fait
jamais trop.
La restitution sonore du Moon 390 associé au Moon
330A ne montre aucun excès. On n’est absolument
pas dans un style ultra dynamique caractérisé
par des basses qui assènent des uppercuts. On
n’est pas non plus dans du gros son, moelleux
et généreux, ni un rendu hyper acéré, rapide et
incisif, ni encore, inversement, dans une écoute
toute en douceur et délicatesse. Cet ensemble
d’électroniques Moon by Simaudio est à mi-chemin
de tout cela à la fois, s’attachant à un parfait
équilibre entre tous les paramètres. La réponse en
fréquence subjective est précisément dosée et il
en va de même pour l’image stéréophonique. Elle
n’est ni ample, ni resserrée et s’évertue à avoir des
proportions réalistes s’étalant autant sur les côtés
que vers l’avant et en profondeur.
Les Moon 390 et 330A de Simaudio jouent donc les
élèves parfaits cherchant à être totalement fidèles
à la musique sans jamais en rajouter. Ils pourraient
paraître trop sages et manquer de caractère.
Pourtant, paradoxalement, ce n’est pas tout à fait
le cas. Outre ses jolies harmonies, ses timbres
agréables, son approche égale de tous les styles
de musique, le son de ces électroniques n’est pas
exempt d’un goût prononcé pour l’élégance ou
d’une petite brillance qui donnent une magnifique
signature acoustique aux voix féminines par
exemple. D’un morceau à l’autre, on n’est ainsi pas
à l’abri de belles surprises.
Cet ensemble Simaudio Moon 390 + Moon 330A
sonne donc juste et très vrai. Il est carré, performant
et fidèle, mais il peut aussi se montrer très raffiné et
adore donner dans le beau.
•
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82
ON mag - Hifi 2019
PRIMARE
i25
2500 €
Nous vous avons déjà présenté dans un précédent test l’i15 Prisma, le petit intégré
stéréo du constructeur suédois Primare. Il est équipé d’une section DAC complète
et d’un lecteur réseau parmi les plus ouverts. Son grand frère, Primare i25, a un
pied dans le haut de gamme audiophile. Il gagne une modularité à la carte et des
performances qui explosent.
par Pierre Stemmelin
Le Primare i25 reprend la même présentation que
l’i15, mais il grossit pour adopter la taille d’une
électronique Hifi standard. Du coup, il gagne un peu
en ergonomie, grâce à l’apparition d’un bouton de
volume rotatif et de deux boutons séparés pour la
sélection des sources. Sa connectique est aussi plus
riche et devient évolutive. Dans sa version de base,
il possède 5 entrées et une sortie Ligne, ainsi qu’une
sortie préampli. Pour l’analogique, il ne lui manque
donc qu’une entrée Phono.
Deux emplacements sont prévus pour ajouter
des cartes optionnelles. La première est un DAC
(convertisseur) de haute voltige travaillant jusqu’en
PCM 32 bits/768 kHz ou DSD256. La seconde est le
module réseau Primare Prisma, un des plus ouverts
que nous connaissions puisqu’il est compatible
AirPlay, Chromecast, Spotify Connect, DLNA, Roon
(à travers Chromecast) sans oublier une liaison
Bluetooth.
La construction du Primare i25 est hyper sérieuse.
La façade en aluminium de 8 mm est légèrement
déportée et renferme derrière elle les étages de
commande dans un compartiment blindé. Les autres
circuits sont logés dans un solide boîtier en tôles
de 2/10e. À l’intérieur, l’implantation des circuits
est magnifiquement propre. Sur la carte DAC, le
convertisseur est un AKM AK4497. L’interface USB
est de type asynchrone (Xmos PG5X21). Les cartes
d’entrée analogique et numérique sont dans des
compartiments isolés. La moitié avant est occupée
par une section d’alimentation à découpage
de course comportant pas moins de 6 gros
condensateurs (4 de 80 V sous 4700 µF et 2 de 450 V
sous 330 µF). L’étage de puissance est très compact.
Il travaille en classe D et fait appel à la technologie
propriétaire Primare UFPD 2.
L’ampli Hifi, à la fois très performant,
audiophile et qui a tout compris ?
Pour l’écoute, le distributeur nous avait dit qu’il
fallait roder le Primare i25-DAC que nous avions
ON mag - Hifi 2019
83
en test, car il était tout neuf. Nous l’avons branché
par acquit de conscience avec un câble secteur
AudioQuest NRG Z3 et raccordé à nos enceintes
points de repère Kelinac KEL 714G. Et... nous avons
tout de suite adoré. Le Primare i25 donne une
impression de puissance, de maîtrise et d’aisance
très confortables. Il a des basses profondes et
fermes. Le haut du spectre est précis et détaillé,
sans être trop incisif. Le registre médium présente
une excellente définition, tout en ayant du corps,
de la matière et de l’ouverture. L’ensemble chante
de façon harmonieuse. L’image stéréophonique est
bien construite ; elle met parfaitement en évidence
les différences entre plusieurs enregistrements ou,
mieux encore, entre plusieurs sources. Elle sait faire
preuve de profondeur, largeur, relief, ampleur ou
présence appuyée lorsqu’il le faut et toujours à bon
escient.
Le Primare i25 est également très dynamique. Il est
musclé, capable d’alimenter des enceintes déjà
assez volumineuses et difficiles. Mais c’est aussi le
parfait «dur au cœur tendre» en mesure d’asséner
des coups de massue sur un morceau de Rap
vindicatif, et de vous tirer ensuite une petite larme
d’émotion, quelques instants plus tard, sur une
balade Pop Country émotive.
Spécifications
•Type : ampli Hifi intégré
•Puissance : 2 x 100 watts sous 8 Ω, 2 x 200 watts sous 4 Ω
•Connectique analogique : 5x entrées Ligne, sortie Ligne,
sortie préampli
•Connectique de contrôle : entrée et sortie IR, Trigger 12
V, RS232
•Module DAC optionnel : 2x entrées coaxiales RCA, 4x
entrées optiques TosLink, 2x USB-Audio, sortie coaxiale
RCA
•Module lecteur réseau Prisma optionnel : connexion Wi-
Fi, Ethernet et Bluetooth, compatible AirPlay, Chromecast,
Spotify Connect, DLNA, Roon
•Poids : 11 kg
•Poids : 430 x 106 x 420 mm
•Prix : 2500 € en version de base, 3100 € avec module
DAC, 3500 € avec DAC et Prisma
Notre avis
Construction
•
Performances
Equipement
Musicalité
BLISSJUBILE
Lamusiqueenévidence
LaMusiquedoithumblement
chercheràfaireplaisir,
l'extrêmecomplication
estlecontrairedel'Art.
ClaudeDebussy
www.jm-reynaud.com
www.facebook.com/JMReynaud
CHAÎNES
STÉRÉO
86
ON mag - Hifi 2019
ATOLL +
DAVIS ACOUSTICS
3000 €
3000 €
SDA200 Signature + Courbet n°5
À l’occasion des fêtes de fin d’année, les marques françaises Davis Acoustics et Atoll se sont
associées pour proposer un système Hifi haut de gamme totalement «made in France». Cette
chaîne est composée des enceintes colonnes Davis Courbet N°5, petites sœurs des Courbet n°7 que
nous avons déjà testées, et de l’ampli stéréo connecté Atoll SDA200 Signature. Jusqu’à fin 2019,
elle est proposée à 4950 € au lieu de 6000 €. Mais ce n’est pas son unique atout et chacun de ses
éléments, disponibles également séparément, est d’un grand intérêt audiophile.
par Pierre Stemmelin
Davis Courbet N°5 : des enceintes colonnes
discrètes dans des coffrets au penchant
esthétique
La série Courbet, c’est la nouvelle gamme
d’enceintes Hifi qui monte très fort en ce moment
chez le constructeur français Davis Acoustics. Elle
propose une approche légèrement haut de gamme,
tout en restant encore abordable ; elle se compose
d’un modèle compact (ou de bibliothèque) Courbet
N°3 (1800 € la paire) ainsi que, désormais, de trois
colonnes Courbet N°4, 5 et 7 (jusqu’à 4500 € la paire).
Toutes ces enceintes adoptent un coffret légèrement
incliné vers l’arrière rehaussé d’une épaisse base
déportée pour les colonnes, ce qui leur confère une
intéressante singularité esthétique.
Les Davis Courbet N°5 sont de fines colonnes 3
voies à 4 haut-parleurs et double charge acoustique
accordée en bass-reflex. Leurs ébénisteries sont
construites en panneaux de médium de 19 mm
d’épaisseur et comportent une cloison interne
horizontale, à peu près aux deux tiers de la hauteur,
délimitant la charge des boomers, en bas, accordée
par un gros évent frontal, et celle du transducteur de
médium, en haut, accordée par un petit évent dorsal.
En haut des Davis Courbet N°5 on retrouve le
même tweeter à dôme textile de 28 mm et chambre
d’amortissement arrière tubulaire ainsi que le même
haut-parleur de médium de 13 cm à membrane en
fibre de Kevlar tressée que sur les Courbet N°7.
Ces deux transducteurs sont relayés dans le bas
du spectre par les deux boomers, qui mesurent
également 13 cm de diamètre. Ces derniers utilisent
des cônes en fibre de carbone tressée.
Une restitution sonore très vive et tonique
À l’écoute, les Courbet N°5 sont des enceintes
fines et délicates qui ont beaucoup de peps. Elles
distillent la musique avec de l’esprit, de la vivacité
ON mag - Hifi 2019
87
et des basses toniques. Leur équilibre tonal est
subtilement physiologique, se caractérisant par
des aigus brillants et aériens et des basses qui ont
du corps. Le registre médium n’en paraît pas pour
autant mis en sourdine. Au contraire, la restitution
sonore est sur ce registre très spontanée et vivante
tandis que les autres registres fusionnent avec un
beau naturel.
Les basses ne sont pas aussi profondes que celles
fournies par les grandes sœurs Courbet N°7, mais
se défendent déjà pas mal. L’avantage en est que
les Courbet N°5 s’adaptent mieux à une pièce
d’écoute de petites ou moyennes dimensions.
Dans la nôtre, d’une vingtaine de mètres carrés,
largement ouverte sur une superficie totale de
plus de 40 m2, nous n’avons ressenti, en poussant
le volume, aucun phénomène de saturation ou
d’effet boomy dans le grave. Les Courbet N°5
sont un peu directives, mais bien adaptées à une
écoute en champ relativement proche. Lorsqu’on
les dirige précisément vers le point d’écoute, elles
délivrent une image stéréophonique bien centrée et
concise. Elles ne demandent pas non plus beaucoup
d’espace entre le mur et l’arrière de leurs coffrets.
Selon l’acoustique de la pièce, 10 à 20 cm peuvent
suffire pour laisser respirer l’évent dorsal de leur
charge de médium.
Les Davis Acoustics Courbet N°5 sont donc des
enceintes relativement faciles, qui ont du charme,
de l’élégance, un caractère chantant sur tous les
styles de musique.
Atoll SDA200 Signature : un ampli Hifi
connecté qui affiche tout sur sa façade
L’Atoll SDA200 est un ampli Hifi connecté de 2 x
120 watts RMS sous 8 ohms. Il intègre à la fois un
convertisseur et un lecteur de musique en réseau
Hi-Res. En plus de ses entrées Ligne analogiques,
il possède des entrées numériques optiques,
coaxiales et USB d’une résolution montant à 24
bits/192 kHz, ainsi qu’une connexion Bluetooth, une
sortie casque et des connexions réseau Wi-Fi et
Ethernet.
Son lecteur réseau intégré utilise un module
audiophile de chez StreamUnlimited. Celui-ci
dispose d’un moteur de réception des webradios
Airable et de lecture UPnP/DLNA. Il ne propose pas
la compatibilité avec les protocoles AirPlay, Google
Cast ou Spotify Connect. Mais il fait le choix de la
qualité, permettant la lecture de fichiers jusqu’à une
résolution de 24 bits/192 kHz.
L’ergonomie de l’interface réseau est un peu à
l’ancienne. Le paramétrage de la connexion Wi-Fi
peut être, par exemple, un peu fastidieux. Il ne se
fait pas depuis une appli sur smartphone mais par
le méthode de reconnaissance automatique WPS
ou manuellement en passant par le menu du grand
écran de la façade du SDA200 Signature.
En contrepartie, cet écran est fort lisible. Il affiche
les pochettes d’albums ou les logos des radios,
ainsi qu’un grand nombre d’informations sur le flux
en cours de lecture. L’accès aux webradios et aux
fichiers de musique disponibles sur le réseau local
en mode DLNA peut se piloter entièrement depuis
l’afficheur, à partir de la télécommande ou de la
molette et du bouton à gauche de la façade. C’est
Spécifications : Atoll SDA200 Signature
•Type : ampli Hifi connecté
•Puissance : 2 x 120 watts RMS sous 8 ohms, 2 x 200
watts RMS sous 4 ohms
•Streamer audio intégré compatible DLNA et Airable
(webradios), avec appli donnant accès à Qobuz, Deezer
et Tidal
•Connectique : 2 entrées Ligne, 6 entrées numériques
(optiques, coaxiales et USB), port Ethernet, Wi-Fi, entrée
Bluetooth, sortie préampli, sorties numériques (optique
et coaxiale), sortie Trigger 12 V, prise casque
•Dimensions : 440 x 90 x 255 mm
•Poids : 11 kg
Notre avis : Atoll SDA 200 Signature
Construction
Performances
Fonctions
Musicalité
Notre avis : Davis Courbet n°5
Construction
Performances
Finition
Musicalité
uuu
Spécifications : Davis Courbet n°5
•Type : enceinte Hifi colonne, 3 voies, bass-reflex
•Tweeter : 28 mm à dôme textile
•Transducteur de médium : 13 cm à membrane en fibre
de Kevlar tressée
•Boomers : 2x 13 cm à membrane en fibre de carbone
tressée
•Puissance admissible nom./max. : 100/160 watts
•Rendement : 90 dB
•Bande passante (±3 dB) : 50 Hz à 25 kHz
•Impédance : 4/8 ohms
•Fréquences de coupure : 400 Hz et 4 kHz
•Dimensions : 98 x 16 x 25,5 cm
88 ON mag - Hifi 2019
assez plaisant de pouvoir écouter de la musique
depuis le réseau sans être obligé de sortir son
smartphone ou sa tablette pour le faire.
Naturellement, le pilotage depuis une appli est aussi
possible. Celle d’Atoll donne accès aux services
Qobuz, Tidal ou Deezer en plus des webradios et
du DLNA. Il est également permis d’utiliser d’autres
applis comme les grands classiques mConnect ou
BubbleUPnP.
Une conception audiophile exemplaire
Nous avons bien entendu jeté un œil sous le
capot de l’Atoll SDA200 Signature et avons été
extrêmement impressionnés par la qualité de
conception de cet appareil.
Pour commencer, l’étage d’alimentation est digne
d’un amplificateur bien plus puissant. Il ne comporte
pas un (comme c’est habituel dans cette classe
de prix), mais deux transformateurs toroïdaux de
340 VA chacun, ce qui fait une valeur totale de 680
VA ! Ces transformateurs sont suivis de pas moins
de 8 condensateurs Nippon Chemi-Con, réalisés
sur cahier des charges Atoll, de 6800 µF sous 71 V
chacun, pour une capacité totale de 54 400 µF !
L’Atoll SDA200 Signature est donc configuré
en double mono. Chacun de ses étages de
puissance, gauche et droit, fonctionne en double
push-pull à partir de transistors Mos-Fet de chez
International Rectifier (IRFP140N et IRFP9140N).
Leurs dissipateurs thermiques en aluminium
peuvent paraître relativement petits. C’est un choix
volontaire et récurrent chez Atoll, dont la fiabilité
des produits n’est plus à démontrer. Il témoigne de
la volonté de la marque d’optimiser ses produits, de
dépenser là où cela est nécessaire, pour en donner
un maximum à l’utilisateur en fonction de son
investissement.
La carte de gestion de la musique est une
Stream810 de StreamUnlimited. Elle est
accompagnée d’un transmetteur numérique AKM
(AK4104), d’un receveur Cirrus Logic (CS8416)
et d’un convertisseur Burr Brown (PCM1792,
24 bits/192 kHz). S’en suivent des étages de
préamplification enfermés dans des modules
blindés, certainement en composants discrets,
faisant penser aux fameux modules HDAM de
Marantz.
Enfin, on peut souligner le soin apporté au châssis
doté d’une épaisse façade en aluminium usinée
et d’un capot amorti par une plaque de bitume
ainsi que la présence d’un interrupteur à l’arrière
permettant d’éteindre totalement tous les circuits
de l’appareil.
Une association française qui prend de
l’ampleur
Pour associer les enceintes Davis Courbet N°5 et
l’ampli Hifi connecté Atoll SDA200 Signature nous
avons utilisé les câbles AudioQuest nous servant
de référence, Type 4 pour les liaisons HP et NRG Y3
pour le courant secteur.
Le fonctionnement en réseau de l’Atoll SDA200
Signature s’est révélé d’une excellente stabilité, sans
bogue. Nous avons accédé sans problème à nos
morceaux de musique stockés sur un disque NAS,
avec affichage des pochettes des albums.
L’association de ces productions françaises offre
un rendu sonore particulièrement esthétique. Par
rapport à notre amplificateur de référence, avec
le SDA200 Signature d’Atoll, on gagne plus de
brillance et de luminosité dans le haut du spectre
et une image stéréophonique bien plus ample et
spatialisée. On sent que l’ampli en a beaucoup sous
le pied et pourrait alimenter des enceintes bien
plus exigeantes. La restitution est extrêmement
bien articulée avec des timbres particulièrement
élégants. Sur l’enregistrement «Live at FIP» de «Vol
de Nuit» du Hadouk Trio, on a un sentiment de très
belle transparence qui se manifeste par un très haut
degré de lisibilité du jeu de chaque musicien. La
reprise façon impro de quelques notes de «(I can’t
get no) Satisfaction» des Rolling Stones s’installe
avec beaucoup de subtilité jazzistique, mélangée
de consonance orientaliste, pour ensuite laisser
exploser un court instant son caractère Rock. Les
cordes ont une superbe tessiture, c’est beau, avec
une excellente sensation de présence et des basses
qui descendent en souplesse.
Les enceintes Davis Acoustics Courbet N°5 et l’ampli
connecté Atoll SDA200 Signature sont donc des
produits Hifi bien nés, capables de très bonnes
performances et de beaucoup de musicalité. On sent
qu’ils ont été conçus par des gens passionnés qui ont
à cœur de bien faire leur métier. Félicitations !
•
Vivent les libellules !
Superbe !
La Libellule Noire DragonFly Black €99.95
“Avec la Libellule (“DragonFly”), AudioQuest a
créé un moyen simple et abordable d’atteindre
le haut de gamme pour une nouvelle génération
d’auditeurs, ainsi que le produit parfait pour le
système audio personnel de tout audiophile.”
—Robert Harley, The Absolute Sound
Ou mieux encore!
La Libellule Rouge (“DragonFly Red”) €199.95
“Les Libellules Rouge et Noire (“DragonFly Red and
Black”) figurent parmi les meilleurs exemples d’hifi
pour Monsieur Toutlemonde à jamais avoir été
publiés dans notre revue. Leurs valeurs de quotient
explosent le cadran. ”
—John Darko, Darko.Audio
Et le top du top !
La Libellule Cobalt (“DragonFly Cobalt”) €299.95
La Libellule Cobalt (“DragonFly Cobalt”) rassemble tout ce que les auditeurs
aiment dans la gamme Libellule (“DragonFly”), le son superbement dynamique
et séducteur, dont elle améliore la mise au point tout en enlevant le duvet et le
brouillard dont l’auditeur n’avait même pas conscience jusqu’à ce qu’il
ne l’entende plus ! La Cobalt dispose de la même tension de
sortie 2.1 capable de tout lire que la Rouge, avec son
contrôle de volume numérique à bit parfait, une
qualité de rendement MQA exceptionnelle et
une compatibilité parfaitement fluide avec les
appareils Apple et Androïd.
Quelques ingrédients importants qui
expliquent la performance de Cobalt qui lui
permet aujourd’hui de créer un précédent en
la matière :
• La puce ESS ES9038Q2M DAC dotée
d’un filtre de phase minimum à coupure
progressive permettant un son plus naturel.
• La micropuce PIC32MX274 microprocesseur réduit
l’appel de courant et augmente la vitesse de traitement de
33% par rapport aux Libellules Noire et Rouge (DragonFlys Black
and Red).
• Un système d’alimentation et de filtrage amélioré, conçu spécifiquement pour
réduire les bruits de fond cellulaires ou encore ceux dus au Wifi ou au Bluetooth.
• Comporte un adaptateur Queue de libellule DragonTail USB-C vers USB-A
modulable. Toutes les Queues de Libellule (DragonTails) utilisent les câbles USB à
teneur en carbone de chez AudioQuest.
DragonFly Le DAC + Preamp + Amp de Casque
Du MP3 au MQA et à la Haute Résolution, les Libellules préservent tout
le corps et toutes la chaleur et la couleur naturelle de votre musique.
Profitez de plus de beauté musicale chez vous et partout où vous choisirez
d’écouter votre musique.
90
ON mag - Hifi 2019
YAMAHA
CRX-B270D/370D
Que peut-on attendre d’une minichaîne à 400 € ? S’agit-il d’un système
véritablement Hifi ? Yamaha, spécialiste japonais de l’audio domestique,
présent sur presque tous les segments de marché et toutes les tranches
de budget, nous propose sa réponse avec la CRX-B270D et sa version
PianoCraft CRX-B370D.
par Pierre Stemmelin
400 €
Les minichaînes Yamaha CRX-B270D et CRX-B370D
partagent la même unité centrale au format boîte
à chaussures. Celle-ci s’habille d’une élégante
façade en aluminium. Logée dans un solide châssis
en métal, elle accueille un lecteur de CD-Audio, un
tuner pour les radios FM et DAB+ et un récepteur
Bluetooth compatible avec le codec AAC. La
dotation est complétée par une entrée numérique
optique, une entrée analogique sur mini-jack, une
prise casque, une sortie subwoofer et un port USB
Host permettant de lire des fichiers Hi-res jusqu’en
24 bits/192 kHz. Une grande télécommande, d’une
bonne ergonomie, pilote toutes les fonctions.
La différence tient juste dans la finition des
enceintes
La finition de l’unité centrale est soignée et une
visite sous son capot montre des circuits simples,
mais sains et d’une grande propreté. L’alimentation
à découpage est séparée des autres circuits par une
plaque de blindage afin d’éviter les interférences.
L’interface audionumérique est de type 24 bits/216
kHz (Burr Brown PCM9211). L’amplificateur est
un petit module travaillant en classe D, Texas
Instruments TPA3118, capable de délivrer jusqu’à 2 x
30 watts sous 8 ohms.
Chacune des deux enceintes qui accompagnent
cette unité centrale possède un coffret construit
en panneaux de bois aggloméré d’environ 10 mm
d’épaisseur avec un baffle doublé d’une plaque
en matériau plastique. Pour la Yamaha CRX-
B270D, l’habillage des coffrets est un simple vinyle
noir imitant les veinures du bois. Pour la version
PianoCraft CRX-B370D, les enceintes ont droit à une
finition plus chic constituée d’un épais revêtement
synthétique brillant façon laque piano. Ce détail
explique les 50 € de différence entre les prix des
deux versions.
Les enceintes fonctionnent dans les deux cas en
deux voies et à partir des mêmes haut-parleurs
: tweeters à diaphragme conico-sphérique
synthétique de 25 mm et boomers de 10,5 cm
à membrane polypropylène, accordés en bassreflex
par des évents tubulaires arrière. À noter
: les coffrets des enceintes ont des façades très
ramassées, mais ils sont assez allongés et donc
profonds, certainement pour de bonnes raisons
acoustiques (plus de volume de charge, meilleur
amortissement interne).
Aparté sur l’absence de fonctions
connectées et sur la durabilité
On peut regretter que Yamaha n’ait pas intégré
dans sa minichaîne CRX-B270D/370D son système
audio connecté MusicCast. Cela aurait pu être
intéressant de remplacer le lecteur CD par un
ON mag - Hifi 2019
91
lecteur réseau. Il est possible d’avoir les deux, mais
en se tournant vers le modèle supérieur dans la
gamme, la minichaîne Yamaha MusicCast MCR-
N470B (600 €).
Compte tenu des tarifs de la CRX-B270D/370D, on
peut comprendre le choix de Yamaha. Les licences
à payer auprès d’Apple, Google et consorts pour
proposer un produit connecté sont fort coûteuses.
Par ailleurs, un produit non connecté n’est-il pas
plus durable ? Certes, la mécanique de lecture des
CD de la minichaîne CRX-B270D/370D n’est pas
garantie pouvoir tenir plusieurs décennies, mais
l’espérance de vie de l’ensemble ne sera pas limitée
dans le futur par l’obsolescence des fonctions
réseau.
Enfin, pour profiter de la musique en réseau, on
peut toujours s’équiper d’un petit lecteur connecté
complémentaire, beaucoup moins cher à renouveler
que tout un système lorsqu’une mise à jour
«hardware» s’impose.
Une minichaîne simple et modeste, mais qui
sonne bien et redonne goût à la stéréo
Sur le terrain, la simplicité d’utilisation de la
minichaîne Yamaha CRX-B270D/370D apparaît
évidente et à l’écoute on sent rapidement que de
bonnes oreilles se sont penchées sur sa conception.
La puissance acoustique disponible n’est pas très
importante, mais déjà suffisante pour animer une
petite soirée. Par rapport à certaines enceintes touten-un,
par exemple la Sonos Play 5 dont les hautparleurs
travaillent en configuration active gérée par
DSP, les enceintes passives alimentées par un ampli
traditionnel de la minichaîne Yamaha apportent
un peu moins de profondeur et d’impact dans les
basses. Cependant, ce registre n’est absolument
pas maigre. Il bénéficie déjà d’une très bonne
ampleur et il a un bon punch. L’équilibre global est
légèrement physiologique, chaleureux avec une
petite pointe de brillance dans les aigus. Les timbres
affichent une belle cohérence. Le rendu est vivant,
naturel et harmonieux. Sur ce point, peu d’enceintes
tout-en-un savent faire aussi bien. En outre, avec
la minichaîne Yamaha, on bénéficie d’une véritable
image stéréophonique. Celle-ci ne peut être
aussi large qu’avec un gros système Hifi, mais sa
construction est déjà stable et précise. L’écartement
idéal entre les deux enceintes se situe aux alentours
d’un mètre et elles sont parfaitement adaptées à
une écoute de proximité dans une pièce de petite
ou moyenne superficie.
•
Spécifications
•Type : minichaîne Hifi
•Sources intégrées : lecteur de CD, tuner FM/DAB+
•Connectique : entrée numérique optique, entrée analogique
sur mini-jack, sortie casque sur jack 6,35 mm, sortie
subwoofer sur RCA, USB Host, Bluetooth AAC
•Puissance : 2 x 20 watts sous 6 ohms
•Enceintes : 2 voies, bass-reflex, boomers de 10,5 cm,
tweeters de 25 mm
•Dimensions : 180 x 118 x 322 mm pour l’unité centrale,
123 x 192 x 298 mm par enceinte
•Poids : 2,7 kg pour l’unité centrale, 2,2 kg par enceinte
•Prix : 400 € pour la version MCR-B270D, 450 € pour la
MCR-B370D
Notre avis
Construction
Performances
Équipement
Musicalité