Sexisme, Médias et Société
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
Le lieu de travail, un endroit pas toujours safepour les femmes…En 2019, une grande enquête européenne a mesurél’ampleur des violences sexistes ou sexuellessubies par les Européennes sur leur lieu de travail.Résultat ? 60 % des femmes interrogéesrapportent avoir déjà été victimes d’au moinsune forme de ces violences au cours de leurcarrière :• Des violences verbales ou visuelles :sifflements ou gestes grossiers (26 % enont été victimes à plusieurs reprises) etremarques déplacées sur la silhouetteou la tenue (17 % en ont fait l’objet demanière répétée)• Des pressions psychologiques etsexuelles : 9 % des Européennes ontdéjà subi au moins une fois des pressionsafin d’obtenir de leur part un acte denature sexuelle (ex : un rapport sexuelen échange d’une embauche ou d’unepromotion…)• Des agressions physiques : 14 % desfemmes interrogées ont subi à plusieursreprises des contacts physiqueslégersLe lieu de travail, un endroit pas toujours safe pour les femmes… • Le patriarcat, terreau de violences • p. 98
• Des agressions sexuelles : 18 % d’entre elles ont subi une agression sexuelleau moins une fois lors de leur carrière via des attouchements sur une zone génitaleou érogène (ex : main aux fesses). Et une proportion élevée de femmes(11 %) admet avoir déjà eu au cours de leur carrière un rapport sexuel« forcé » ou « non désiré » avec quelqu'un de leur milieu professionnel. 120Les auteurs de ces agressions ne sont pas uniquement les collègues de travailni ceux en position d’autorité. Beaucoup sont le fait de personnes externes àl’entreprise (visiteurs, clients, fournisseurs, passants, inconnus…), ce qui permetd’associer la problématique du harcèlement au travail aux autres formes deharcèlement sexuel (en rue par exemple).De plus, les travailleuses ne sont pas exposées de la même façon. Les femmesles plus touchées sont jeunes, urbaines souvent employées dans un environnementde travail masculin ou forcées à porter des tenues montrantleurs formes, leur poitrine ou leurs jambes. 121Cette enquête montre aussi que les femmes âgées ou ne disposant pas d’unniveau de vie leur permettant de prendre le risque d’un conflit avec leur hiérarchiesont les moins susceptibles de briser le silence. Seulement 9 à 16 % desvictimes, selon les cas, osent en parler à un interlocuteur susceptible de réglerle problème en interne (supérieur hiérarchique, syndicaliste). Le consentementdans le milieu du travail doit donc être questionné puisqu’il peut « être extorquédans un contexte de subordination, d’intimidation ou de manipulation. » 122p. 99 • Le patriarcat, terreau de violences • Le lieu de travail, un endroit pas toujours safe pour les femmes…
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• Des agressions sexuelles : 18 % d’entre elles ont subi une agression sexuelle
au moins une fois lors de leur carrière via des attouchements sur une zone génitale
ou érogène (ex : main aux fesses). Et une proportion élevée de femmes
(11 %) admet avoir déjà eu au cours de leur carrière un rapport sexuel
« forcé » ou « non désiré » avec quelqu'un de leur milieu professionnel. 120
Les auteurs de ces agressions ne sont pas uniquement les collègues de travail
ni ceux en position d’autorité. Beaucoup sont le fait de personnes externes à
l’entreprise (visiteurs, clients, fournisseurs, passants, inconnus…), ce qui permet
d’associer la problématique du harcèlement au travail aux autres formes de
harcèlement sexuel (en rue par exemple).
De plus, les travailleuses ne sont pas exposées de la même façon. Les femmes
les plus touchées sont jeunes, urbaines souvent employées dans un environnement
de travail masculin ou forcées à porter des tenues montrant
leurs formes, leur poitrine ou leurs jambes. 121
Cette enquête montre aussi que les femmes âgées ou ne disposant pas d’un
niveau de vie leur permettant de prendre le risque d’un conflit avec leur hiérarchie
sont les moins susceptibles de briser le silence. Seulement 9 à 16 % des
victimes, selon les cas, osent en parler à un interlocuteur susceptible de régler
le problème en interne (supérieur hiérarchique, syndicaliste). Le consentement
dans le milieu du travail doit donc être questionné puisqu’il peut « être extorqué
dans un contexte de subordination, d’intimidation ou de manipulation. » 122
p. 99 • Le patriarcat, terreau de violences • Le lieu de travail, un endroit pas toujours safe pour les femmes…