Sexisme, Médias et Société
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes. Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
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Continuum des violences :
de la blague au meurtre
Dès 1977, la sociologue Jalna Hanmer établit un lien entre les différentes
formes de violences que subissent les femmes et le contrôle social qui
s’exerce sur elles. Elle montre comment le recours des hommes à la violence ou
à la menace permet d’exclure les femmes de certains domaines, de restreindre
leur champ d’action ou de les obliger à un certain comportement. Cette violence
prend des formes très variables, de la plaisanterie avec sous-entendus
sexuels aux coups et blessures graves, en passant par la violence institutionnelle,
le viol et l’agression sexuelle. En utilisant le mot « continuum de la violence
», Jalna Hanmer met surtout en avant qu’une même logique sous-tend
ces violences : contrôler les femmes et les garder dans une position subordonnée
aux hommes. La sociologue féministe Liz Kelly insiste, dès la fin des
années 80, sur l’importance d’utiliser ce concept afin de comprendre les multiples
facettes de la violence.
« Le continuum des violences n’est pas une graduation
des violences selon leur gravité, comme il est parfois
mal compris, mais révèle deux aspects cruciaux des
violences faites aux femmes. D’un côté, les violences
traversent tous les aspects de vie, tous les lieux, rôles
et âges des femmes. […] De l’autre côté, le concept
du continuum tient compte du très large éventail
de comportements violents auxquels les femmes
peuvent être confrontées. » Irène Zeilinger 116
p. 93 • Le patriarcat, terreau de violences • Continuum des violences : de la blague au meurtre