10.01.2020 Views

Sexisme, Médias et Société

Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes. Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.

Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Comment se fait-il que les victimes, qui alertent la

police des violences qu’elles subissent, ne reçoivent

aucune aide et soient renvoyées chez leur agresseur

? Pourquoi la police doit-elle attendre qu’il y ait

un meurtre pour pouvoir agir ? Pourquoi les plaintes

déposées sont en majorité classées sans suite, une

fois transmises au Parquet ? Pourquoi ce sont des militantes

et non des enquêtes et des statistiques officielles

qui recensent les crimes commis ? Pour Jalna

Hanmer, « ce désintérêt ne reflète pas la rareté des

comportements, mais plutôt leur acceptation comme

forme de contrôle social. » Jalna Hanmer 114

Bien qu’il s’agisse d’une des obligations prévues par la Convention d’Istanbul

qu’il a ratifiée en 2016, l’État belge ne tient pas de statistiques des femmes

tuées par leur (ex-)conjoint. Face à ce manquement, des associations féministes

(comme Stop Féminicide Belgium) tentent de faire le décompte à partir des

articles de presse pour alerter sur l’importance du phénomène.

Sous la pression de ces associations, les médias font de plus en plus l’usage du

terme « féminicide » et participent ainsi à une prise de conscience des spécificités

de ces violences souvent réduites à des faits d’ordre privé et détachées d’un

problème global. « Par contre, trop de professionnel·le·s de la justice n'ont toujours

pas intégré que les "violences entre partenaires" ne sont pas de simples

"conflits" qui auraient mal tourné. » 115 Au niveau politique, l’absence de prise de

conscience se manifeste par la faiblesse des moyens alloués à la lutte contre

ce phénomène.

Les féministes qui dénoncent les féminicides remarquent que ces crimes sont

régulièrement commis par des ex-conjoints qui ne supportent pas d’avoir été

« Je l’ai quitté, il m’a tuée » : le féminicide • Le patriarcat, terreau de violences • p. 90

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!