Sexisme, Médias et Société
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes. Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
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les femmes, et ce sont également elles qui sont le plus enfermées ou mises à
la porte. 107
Plusieurs enquêtes statistiques mettent sur un pied d’égalité les violences
conjugales faites aux femmes et celles faites aux hommes. Ces enquêtes ne
mesurent pas « l’emprise et la volonté de contrôle d’un partenaire (masculin)
sur l’autre (féminin). » 108 Elles ne font pas non plus de différences dans le
degré de gravité des violences. Par exemple, une étude sur les violences psychologiques
au sein du couple montrait un taux de violence égal entre femmes
et hommes. Dans cette étude, « le fait de communiquer son mécontentement
ou sa souffrance, des comportements plus souvent présents chez les femmes,
est considéré comme une forme d'abus émotionnel. » 109 Peut-on vraiment comparer
ce comportement à d’autres formes de violences psychologiques comme
les insultes ou les menaces ?
Dans la brochure « Oui, mais les hommes aussi », la sociologue Irène Zeilinger
montre comment de tels biais méthodologiques rendent invisible le caractère
genré de ces violences :
En 2017, en Belgique, « la secrétaire d'État pour l'égalité
Elke Sleurs lance une campagne de sensibilisation aux
violences sexuelles, avec un des messages clés : "Chaque
jour, 100 hommes, femmes et enfants sont violés. * "
L'ordre des victimes de viol insinue que les hommes seraient
le groupe le plus à risque. » 110
* RTBF info, La campagne #100parjour, contre le viol, lancée à l'occasion de la
Saint-Valentin, 8 février 2017, https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_elkesleurs-lance-la-campagne-100parjour-contre-le-viol-a-l-occasion-de-la-st-valentin?id=9524812
p. 87 • Le patriarcat, terreau de violences • Violences conjugales