Sexisme, Médias et Société
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes. Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
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étroite de la féminité sont la cible de moqueries ou des commentaires désobligeants.
Il leur est sans cesse rappelé d’avant tout rester belles et désirables.
Des dizaines d’articles sur internet expliquent aux femmes « trop sportives »
comment « camoufler leurs épaules trop larges » et rester féminines malgré
leur pratique sportive. Les sportives professionnelles ont intérêt à rester
suffisamment sexy pour attirer les sponsors. Certaines jouent stratégiquement
le jeu et « exploitent » leur sex appeal. Cela leur permet de réduire l’écart
salarial d’avec leurs homologues masculins au risque de valoriser leur plastique
au détriment de leurs performances sportives et in fine d’entretenir les stéréotypes
dont elles souffrent pourtant.
De l’argent public pour financer
les sports des hommes
Les activités sportives pratiquées par les femmes sont moins
soutenues par l’argent public. Les hommes bénéficient
d’infrastructures sportives payées par la collectivité et celles-ci
occupent l’espace public (stades de foot, terrains de basket, skate
parcs). Dès lors, « une ville qui décide d’allouer la majeure partie de son
budget à la construction d’infrastructures de foot – sport pratiqué presque
exclusivement par des garçons – passe à côté d’une budgétisation sensible au
genre et discrimine les femmes. » 93
Ces infrastructures sont bien sûr publiques et donc libres d’accès. Mais on
constate qu’elles ne sont pas fréquentées de manière égale par les hommes
et par les femmes. Ces espaces publics favorisent des pratiques sportives
socialement associées au genre masculin. Pour contrer ce phénomène,
des économistes féministes ont développé l’outil du gender budgeting ou
p. 77 • La beauté, une machine à discriminer • De l’argent public pour financer les sports des hommes