Sexisme, Médias et Société

Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes. Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste. Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.

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L’apparence des femmes scrutéedans les médiasDans les médias aussi, les femmes essuient beaucoupplus de remarques sur leur physique que leurscollègues masculins. Un présentateur télé australienle dénonçait encore récemment. Celui-ci a portéle même costume pendant un an sans que personnene le remarque alors que sa collègue estfréquemment attaquée sur sa tenue et ses cheveux: « "Moi, je suis jugé sur la qualité de mesinterviews, sur mon épouvantable sensde l’humour, en gros, sur la façon dont jefais mon travail", a réagi le présentateur,cité par le site d’information australien."Alors que les femmes sont davantagejugées sur ce qu’elles portent et sur lafaçon dont elles sont coiffées", s’est désoléle journaliste. » 75 En Belgique, enseptembre 2018, la présentatrice météoCécile DjungaCécile Djunga avait dénoncé sur sa pageles commentaires racistes qu’elle recevaitrégulièrement du fait de sa simple présence à l’écran : « Les personnesqui sont racistes et qui allument leur TV et voient une personne noire, cela lesdérange. Surtout sur une chaîne publique. Ils ont l’impression d’être piégés.Donc c’est sûr que cela les rend plus virulents et que je suis une proie facileparce que je suis exposée, parce que je suis en télé. » 76L’apparence des femmes scrutée dans les médias • La beauté, une machine à discriminer • p. 66

Dans les médias, seuls les hommesont le droit de vieillirOn retrouve les mêmes normes dans les médias que dans la société : les femmesreprésentées sont majoritairement minces, jeunes et blanches et les femmesqui ne correspondent pas à cette norme sont absentes ou moquées. Selon ledernier baromètre de l’AJP, « plus les femmes vieillissent, moins elles sont présentesdans l’information » 77 .En juin 2019, cinq présentatrices de télévision ont attaqué la chaîne locale New-York 1 pour dénoncer la discrimination contre les femmes plus âgées à la télévision: leur présence à l’antenne aurait été substantiellement réduite etdes missions de reportage à haute visibilité leur ont été retirées auprofit de femmes plus jeunes et d’hommes moins expérimentés. 78« La façon dont le processus de vieillissementdes hommes et des femmes est considéré suit unedouble voie dans de multiples dimensions de la vie,du lieu de travail aux relations sexuelles : une femmen’a pas le droit de vieillir si elle veut encore êtreconsidérée comme "féminine".Cela vient de la superposition, selon Sontag,de l’idée de féminité avec celles d’incompétence,de passivité et avec l’injonctionde plaire aux autres, qui sont descaractéristiques que le vieillissementn’augmente pas. » Juliette Rennes 79p. 67 • La beauté, une machine à discriminer • Dans les médias, seuls les hommes ont le droit de vieillir

L’apparence des femmes scrutée

dans les médias

Dans les médias aussi, les femmes essuient beaucoup

plus de remarques sur leur physique que leurs

collègues masculins. Un présentateur télé australien

le dénonçait encore récemment. Celui-ci a porté

le même costume pendant un an sans que personne

ne le remarque alors que sa collègue est

fréquemment attaquée sur sa tenue et ses cheveux

: « "Moi, je suis jugé sur la qualité de mes

interviews, sur mon épouvantable sens

de l’humour, en gros, sur la façon dont je

fais mon travail", a réagi le présentateur,

cité par le site d’information australien.

"Alors que les femmes sont davantage

jugées sur ce qu’elles portent et sur la

façon dont elles sont coiffées", s’est désolé

le journaliste. » 75 En Belgique, en

septembre 2018, la présentatrice météo

Cécile Djunga

Cécile Djunga avait dénoncé sur sa page

les commentaires racistes qu’elle recevait

régulièrement du fait de sa simple présence à l’écran : « Les personnes

qui sont racistes et qui allument leur TV et voient une personne noire, cela les

dérange. Surtout sur une chaîne publique. Ils ont l’impression d’être piégés.

Donc c’est sûr que cela les rend plus virulents et que je suis une proie facile

parce que je suis exposée, parce que je suis en télé. » 76

L’apparence des femmes scrutée dans les médias • La beauté, une machine à discriminer • p. 66

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