Sexisme, Médias et Société

Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes. Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste. Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.

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alors « leur vie mais aussi leurs postures physiques autour de la dépilation, nepouvant montrer leurs poils ni publiquement ni dans leur vie intime. C’est làtoute la force de l’intériorisation, par laquelle les systèmes de domination, pourse perpétuer, peuvent produire un autocontrôle du corps. » 65Les insultes sexistes subies par les femmes s’ajoutent à des agressions verbalesracistes « lorsque la pilosité ne paraît pas conforme à la norme blanche de lapilosité. Les injonctions par les pairs à la dépilation participent donc à l’intériorisationde ce à quoi doit ressembler un corps de jeune fille dans une société oùla norme hétérosexuelle et le racisme sont imbriqués. » 66 Les femmes poiluessont d’ailleurs souvent associées à l’étranger : « les Françaises sont poiluespour les Américains, ce sont les Portugaises pour les Français, les Allemandespour les Britanniques et ainsi de suite. » 67 Aujourd’hui encore, dans l’imaginairecollectif, « la pilosité féminine, en particulier quand elle est abondante,est signe de saleté, de folie, de bestialité, de radicalité politique, d’homosexualité.Les femmes poilues sont menaçantes. » 68Pour offrir une autre vision des femmes qui (osent)choisir de ne pas s’épiler, cinq étudiantes belgesont lancé la campagne « Le sens du poil » pourquestionner les normes entourant le corps defemmes. À travers des portraits photo accompagnésde témoignages publiés sur Instagramet une web-série documentairesur la pilosité féminine, elles encouragentchacune à disposer librementde son corps et de ses poils, afin quela dépilation puisse être un véritablechoix et non une contrainte.La femme, le seul mammifère sans poil • La beauté, une machine à discriminer • p. 62

Pour aller plus loin :• Découvrez le compte Instagram Le sens du poil et la web série(disponible en 2020) sur www.le-sens-du-poil.com• Le site du collectif Liberté, Pilosité, Sororité https://collectiflps.net/et sa page Facebook Paye ton poil.• Le site du collectif Gras Politique : https://graspolitique.wordpress.com/• Dans le livre Beauté fatale. Les nouveaux visages d’unealiénation féminine, sorti en 2012 aux éditions Zone,Mona Chollet décortique la presse féminine, les discours publicitaires,les blogs, les séries télévisées, les témoignages demannequins et les enquêtes sociologiques pour montrer commentles industries du « complexe mode-beauté » travaillentà maintenir, sur un mode insidieux et séduisant, la logiquesexiste au cœur de la sphère culturelle.• Le podcast Quoi de meuf décortique les oppressions quipèsent sur les femmes en abordant des sujets variés commela ménopause, l’injonction à avoir un beau corps pour aller surla plage et bien d’autres sujets. Disponible sur la plateformeNouvelles Écoutes : www.nouvellesecoutes.fr• Le blog DesLiberations de Laura Doniri qui mélange activismeet sociologie https://desliberations.wordpress.com/et sa chaîne Youtube DesLiberations.p. 63 • La beauté, une machine à discriminer • La femme, le seul mammifère sans poil

alors « leur vie mais aussi leurs postures physiques autour de la dépilation, ne

pouvant montrer leurs poils ni publiquement ni dans leur vie intime. C’est là

toute la force de l’intériorisation, par laquelle les systèmes de domination, pour

se perpétuer, peuvent produire un autocontrôle du corps. » 65

Les insultes sexistes subies par les femmes s’ajoutent à des agressions verbales

racistes « lorsque la pilosité ne paraît pas conforme à la norme blanche de la

pilosité. Les injonctions par les pairs à la dépilation participent donc à l’intériorisation

de ce à quoi doit ressembler un corps de jeune fille dans une société où

la norme hétérosexuelle et le racisme sont imbriqués. » 66 Les femmes poilues

sont d’ailleurs souvent associées à l’étranger : « les Françaises sont poilues

pour les Américains, ce sont les Portugaises pour les Français, les Allemandes

pour les Britanniques et ainsi de suite. » 67 Aujourd’hui encore, dans l’imaginaire

collectif, « la pilosité féminine, en particulier quand elle est abondante,

est signe de saleté, de folie, de bestialité, de radicalité politique, d’homosexualité.

Les femmes poilues sont menaçantes. » 68

Pour offrir une autre vision des femmes qui (osent)

choisir de ne pas s’épiler, cinq étudiantes belges

ont lancé la campagne « Le sens du poil » pour

questionner les normes entourant le corps de

femmes. À travers des portraits photo accompagnés

de témoignages publiés sur Instagram

et une web-série documentaire

sur la pilosité féminine, elles encouragent

chacune à disposer librement

de son corps et de ses poils, afin que

la dépilation puisse être un véritable

choix et non une contrainte.

La femme, le seul mammifère sans poil • La beauté, une machine à discriminer • p. 62

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