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Sexisme, Médias et Société

Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes. Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.

Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.

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Traditionnellement, la féminité est associée au corps

comme objet de regard (beauté, minceur, jeunesse),

à l’espace privé et à l’intimité, alors que la masculinité

renvoie aux choses de l’esprit (abstraction, pensée,

regard), aux affaires publiques et au monde extérieur.

Les injonctions à la beauté se focalisent principalement sur le féminin. Cette

« pression exercée sur les femmes les conduit à l’acceptation que leur valeur

dépend essentiellement de leur apparence. » 57 .

La focalisation sur l’apparence des femmes a un impact sur leur estime de soi,

leur légitimité à occuper l’espace public mais exige également un travail quotidien

(régime, épilation, maquillage, manucure, habillement) pour rendre leur

corps conforme à la norme. Naomi Wolf parle de « triple journée de travail »

pour dénoncer le fait qu’en plus de leur travail rémunéré et des tâches

domestiques, les femmes doivent consacrer une part significative de leur

temps à l’entretien de leur apparence. Ce travail est souvent passé sous

silence ou considéré comme normal, alors qu’il relève de l’injonction sociale.

Les femmes qui contreviennent à la norme du corps blanc, jeune, glabre, mince

et aux cheveux lisses sont soit invisibilisées dans l’espace public, soit moquées

et harcelées. Par exemple, en entreprise, les coupes afro, pourtant naturelles,

sont considérées comme non-professionnelles, associées à la négligence et à

la saleté. À l’école ou dans la rue, de nombreuses femmes témoignent d’insultes

et de moqueries sur leurs cheveux. « Ma fille de 5 ans pleurait chaque

jour, les enfants l’insultaient : "sale noire", "serpillière". Les maîtres d’école

disaient qu’elle devait s’adapter. Depuis elle s’est défrisée les cheveux et tout

va mieux ». 58 Ce phénomène est loin d’être marginal : une enquête conduite

en 2019 par l’université De Montfort à Leicester montre qu’au Royaume-Uni,

un enfant sur six ayant des cheveux crépus a vécu des mauvaises expériences à

• La beauté, une machine à discriminer • p. 58

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