Sexisme, Médias et Société

Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes. Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste. Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.

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Marie Hendrix, du Conseil Wallon pour l’égalité, explique que cette prudencedes femmes vient surtout de leur éducation : « On a éduqué les femmes à setenir en retrait, à ne pas trop se faire remarquer, à être douces et gentilles.Alors qu’on apprend aux hommes qu’il faut se battre et être le premier. » 53 . Afinde contrer cette tendance, des « entraînements » (media-training ou mediacoaching)sont organisés à la RTBF spécifiquement pour les femmes qui le souhaitent,en collaboration avec l’Association des Journalistes Professionnels.En marge des grands médias, des initiativespour remettre les femmes au centrePour rétablir la balance, des initiatives existent comme le magazine d’informationaxelle qui affiche clairement sa ligne éditoriale depuis 1998 : « parcequ’aujourd’hui, en Belgique et dans le monde, l’information gomme une femmesur deux, axelle, ouvre 100 % de ses pages à la moitié de l’humanité et portehaut les couleurs féministes ». (axelle Magazine)Dans le même esprit, d’autres médias d’informationont récemment développé desinitiatives mettant en avant les thématiquesliées au genre et aux inégalités. C’est le casdu projet « Grenades-RTBF » qui proposedes « contenus d’actualité sous un prismegenre et féministe » et qui a pour ambitionde « donner plus de voix aux femmes, sousreprésentéesdans les médias. »En marge des grands médias • Hommes et femmes : à chacun sa place • p. 52

L’éclosion de ce genre d’initiatives permet de voir et entendre plus de femmes,mais aussi d’avoir un recul critique sur les inégalités de genre. Cela révèle aussiun intérêt de plus en plus marqué du public pour les questions liées au genre.Au moins, se poser la question !Les médias doivent-ils montrer le monde tel qu’il estou tel qu’il pourrait être ? En d’autres termes, lesmédias devraient-ils s’efforcer de corriger les inégalités,par exemple en montrant d’avantage defemmes qui sont peu présentes dans certainsmétiers plutôt que de ne montrer que deshommes, même s’ils sont majoritaires dansce domaine ? « "Les médias représentent eten même temps ils co-construisent la sociétédans ses représentations. Ils ont donc une responsabilitéparticulière", souligne la responsablediversité-égalité à la RTBFSafia Kessas, responsablede la Diversité de la RTBF Safia Kessas. Si tout a étéentrepris pour mettre des femmes dans une émissionet qu’il n’y en avait pas, [Safia Kessas] plaide pour le diresur antenne. De façon à distinguer la diversité manquée ‒ "quand le journalistepasse à côté [et n’a pas le réflexe de viser la parité]" et la diversité manquante –"quand elle n’existe pas dans la société". » 54p. 53 • Hommes et femmes : à chacun sa place • En marge des grands médias

L’éclosion de ce genre d’initiatives permet de voir et entendre plus de femmes,

mais aussi d’avoir un recul critique sur les inégalités de genre. Cela révèle aussi

un intérêt de plus en plus marqué du public pour les questions liées au genre.

Au moins, se poser la question !

Les médias doivent-ils montrer le monde tel qu’il est

ou tel qu’il pourrait être ? En d’autres termes, les

médias devraient-ils s’efforcer de corriger les inégalités,

par exemple en montrant d’avantage de

femmes qui sont peu présentes dans certains

métiers plutôt que de ne montrer que des

hommes, même s’ils sont majoritaires dans

ce domaine ? « "Les médias représentent et

en même temps ils co-construisent la société

dans ses représentations. Ils ont donc une responsabilité

particulière", souligne la responsable

diversité-égalité à la RTBF

Safia Kessas, responsable

de la Diversité de la RTBF Safia Kessas. Si tout a été

entrepris pour mettre des femmes dans une émission

et qu’il n’y en avait pas, [Safia Kessas] plaide pour le dire

sur antenne. De façon à distinguer la diversité manquée ‒ "quand le journaliste

passe à côté [et n’a pas le réflexe de viser la parité]" et la diversité manquante –

"quand elle n’existe pas dans la société". » 54

p. 53 • Hommes et femmes : à chacun sa place • En marge des grands médias

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