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Sexisme, Médias et Société

Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes. Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.

Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.

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plus régulièrement la présence dans l’info de personnes issues de « minorités

visibles » (dont les femmes), mais aussi pour observer le rôle que ces personnes

y jouent.

L’égalité quantitative ne veut pas dire pour autant que la représentation est

égalitaire. Le dernier baromètre de l’AJP montre par exemple qu’il existe une

différence de traitement dans la manière dont on identifie – ou non – l’intervenant·e

: seuls 20 % des personnes dont on précise le nom, le prénom et la profession

sont des femmes. L’identification complète d’une personne « marque

en partie l’importance accordée à son intervention. » 48 De plus, on entend plus

souvent la parole des femmes dans des rôles de Vox Populi (témoignage) que

dans le rôle d’experte (seulement 13 % de femmes). « Enfin, on notera qu’alors

que les femmes sont les plus interrogées sur des questions liées au genre, les

hommes sont les plus interrogés sur des sujets liés à leur profession. » 49

Mais où et comment trouver les expertes ?

Les journalistes travaillent principalement dans l’urgence. Ils ont souvent le réflexe

de convoquer les experts qu’ils connaissent (souvent des hommes blancs)

ou qu’ils ont déjà invités. Pour contrer ce mécanisme, l’AJP a créé en 2016

Expertalia : un répertoire d’expert·e·s « issu·e·s de la diversité ». Mais dans le

rush d’une actu à produire, les vieilles habitudes restent bien ancrées. « Quand

tu es dans le chaud, le principal c’est d’avoir ton interview, peu importe

le sexe », explique la journaliste radio Mélanie Joris. « Je préfère me baser

sur mes contacts parce que je connais les gens, parce que je sais qu’ils sont

bons, parce que je sais qu’ils auront toujours quelque chose à dire, qu’ils seront

toujours dispos – c’est le principe du "bon client" et parfois on pêche par

la surabondance de "bons clients". » 50 Afin d’aider les journalistes à diversifier

Mais où et comment trouver les expertes ? • Hommes et femmes : à chacun sa place • p. 50

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