Sexisme, Médias et Société
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes. Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
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quête, elles sont des sources d’inspiration ou l’élément déclencheur d’une série
d’événements. Il est rare qu’elles soient meneuses de troupes et maîtresses de
leur propre destinée, encore plus qu’elles soient les méchantes et les génies du
mal. » 39
Pour dénoncer l’inconsistance et le manque de personnages féminins dans
les films, l’essayiste américaine Katha Pollitt a introduit en 1991 le principe
de la Schtroumpfette : « une seule incarnation du féminin dans un univers
100 % masculin. Tandis que chaque Schtroumpf a droit à sa personnalité
(farceur, coquet, costaud, gourmand, musicien, bricoleur…), la Schtroumpfette
est totalement effacée au profit d’un seul et unique critère pour la désigner :
son genre. » 40
Quand une protagoniste féminine est seule dans un monde d’hommes, elle se
conforme généralement au comportement socialement attendu d’elle : elle
est présentée comme LA femme (avec toutes les représentations stéréotypées
qui y sont associées) et non pas comme une parmi d’autres. Elle est « à la fois
objet de curiosité (Comme c’est exotique, cette créature en jupe ! Comme c’est
frais ! Comme ça fait joli !) mais aussi alibi tout trouvé (Meuh non, on n’est pas
qu’entre nous, regardez, on a une femme, même qu’on en est
très contents !). » 41 Le nombre d’œuvres où le principe de la
Schtroumpfette peut s’appliquer est très éclairant sur la
façon dont les femmes sont mises à l’écart dans le cinéma.
Par exemple, dans la première trilogie Star Wars, la princesse
Leia est le seul personnage de premier plan féminin
de tout un empire galactique. On retrouve le même
schéma dans Star Trek, Transformers, Justice League ou
encore Le Seigneur des anneaux.
Ce phénomène s’observe aussi dans les débats (radio ou
télé), dans la composition de conseils d’administrations d’en-
p. 43 • Hommes et femmes : à chacun sa place • La femme au cinéma