Sexisme, Médias et Société
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes. Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
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(étrangers, sous-hommes), aux animaux et à la nature. « Cette idéologie [de
la virilité], fondamentalement guerrière, a légitimé l’oppression de la femme
par l’homme, l’oppression de l’homme par l’homme et l’exploitation technologique
de la Terre, au mépris des grands équilibres écologiques. » 28
Aujourd’hui, la norme virile, cette idée selon laquelle les « vrais mecs » sont
« ceux qui ne montrent pas leurs émotions, qui accordent une valeur suprême
au sport et à la force physique, qui n’appellent pas à l’aide quand ils en ont
besoin » 29 , demeure très prescriptive. « Ceux qui s’en éloignent trop ont peu de
chance de se faire une place ailleurs que dans le domaine artistique, le seul,
avec celui de la mode, à accepter le jeu avec les codes de genre. » 30 Cependant,
si les normes de virilité excluent et brident beaucoup d’hommes qui ne s’y
retrouvent pas, elle permet également de placer constamment les hommes en
haut de l’échelle sociale, au détriment de tous les autres genres. C’est ce qu’on
appelle le privilège masculin. De plus en plus de militant·e·s dénoncent les
privilèges masculins qui restent souvent invisibles aux yeux des hommes qui en
ont bénéficié toute leur vie.
Questionner ces privilèges est une façon d’interpeller sur la responsabilité des
hommes quant au maintien du système patriarcal. Cependant, tous les hommes
ne bénéficient pas de la même façon de ces privilèges : s’ils sont avantagés
par le système patriarcal, ils peuvent être impactés par d’autres systèmes
d’oppression comme le racisme ou l’homophobie. Par exemple, « un homme
marchant la nuit dans la rue a généralement le privilège de ne pas avoir à se
soucier du harcèlement ou d’autres violences qui visent les femmes. Mais un
homme de couleur doit parfois faire face à des violences liées à sa couleur de
peau. Un homme handicapé peut être la cible de moquerie ou de brutalités
policières. Un homme gay peut être la cible de violences homophobes. » 31
Les hommes qui ne sont pas porteurs des marqueurs virils (force, puissance)
ou qui ne se conforment pas suffisamment aux normes de masculinité (détachement
face à la souffrance, impassibilité) courent le risque d’être rejetés,
La virilité : des privilèges au prix d'un carcan étroit • Hommes et femmes : à chacun sa place • p. 34