Sexisme, Médias et Société
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes. Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
En réunion, elle est bavarde… lui est un leader
Au quotidien, la manière dont la parole est répartie traduit les inégalités. Le stéréotype
des femmes bavardes est encore très courant et pourtant, il n’a jamais
pu être vérifié. Bien au contraire ! « De nombreuses recherches montrent
qu’en réalité, ce sont les hommes qui parlent le plus. » 16 Les femmes sont
donc jugées bavardes, non pas en comparaison des hommes, mais en comparaison
de la norme qui voudrait que les femmes soient silencieuses. « Si la place
des femmes dans une société patriarcale est d’abord dans le silence, il n’est
pas étonnant qu’en conséquence, toute parole de femme soit toujours considérée
de trop. On demande d’ailleurs avant tout aux femmes d’être vues plutôt
qu’entendues, et elles sont en général plus observées que les hommes. » 17
Nos perceptions sont donc largement influencées par ce que les féministes
appellent le double standard :
« Un même comportement sera perçu et interprété
différemment selon le sexe de la personne et les
assignations qu’on y rapporte. Quel que soit le comportement
en question, le double standard tendra
à donner une interprétation à valeur positive pour
un homme et négative pour une femme. »
Corinne Monnet 18
La façon dont nous percevons la quantité de paroles émises par les hommes ou
les femmes est systématiquement déformée par les normes de genres. Dans un
article du journal Le Monde de 2017, trois femmes cadres supérieures étaient
En réunion, elle est bavarde… lui est un leader • Hommes et femmes : à chacun sa place • p. 28