Sexisme, Médias et Société
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes. Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.
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Le sexisme ne s’arrête pas aux portes
des rédactions
Le harcèlement sexiste ne se limite pas aux messages en ligne et le sexisme ne
s’arrête pas aux portes des rédactions. En Belgique, de nombreuses femmes
journalistes quittent la profession prématurément. Seulement 35 % des journalistes
sont des femmes bien qu’elles soient majoritaires dans les études
de journalisme.
En 2018, trois chercheuses du LaPIJ (Laboratoire des pratiques et des identités
du journalisme) enquêtent pour comprendre les raisons de cet abandon du
métier. Au-delà des conditions de travail précaires propres à cette profession,
les femmes journalistes ont plus de difficultés à progresser dans leur carrière
(comme dans d’autres métiers) et sont souvent cantonnées dans certaines rubriques
dites « féminines » (lifestyle, culture…). Mais ce qui semble peser le plus
lourdement sur les épaules des femmes journalistes c’est avant tout « la vision
dure et masculine de la profession, les comportements sexistes, et de multiples
formes de harcèlement dans les rédactions. » 151
L’enquête montre un paradoxe : les directions des médias semblent considérer
le harcèlement et le sexisme comme faisant partie d’une « période qui serait,
à présent, révolue » 152 . Pourtant l’enquête est parsemée de témoignages de
harcèlement et révèle que 40,5 % des femmes journalistes déclarent avoir
été victimes de harcèlement moral (contre 25 % des hommes) et qu’elles sont
11 % à avoir subi des formes de harcèlement sexuel (contre 0 % des hommes).
Les interactions les plus rapportées relèvent d’interactions à caractère sexuel
ou sexiste :
p. 123 • Le patriarcat, terreau de violences • Le sexisme ne s’arrête pas aux portes des rédactions