Sexisme, Médias et Société

Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes. Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste. Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.

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Pour aller plus loin :• Voir le one-woman-show Nanette de Hannah Gadsby.Disponible sur Netflix.• Lire l’analyse L’humour sur les femmes, sexiste ? écrite parSandra Roubin pour les Femmes Prévoyantes Socialistes,disponible sur www.femmesprevoyantes.be• La vidéo L’humour – DesLiberations sur la chaîne YoutubeDesLiberations de Laura Doniri.• Voir la capsule Pop Modèles « L’étranger pour rire »réalisée par Média Animation. Disponible surwww.media-animation.beC’était pour rire ! • Le patriarcat, terreau de violences • p. 118

Liberté d’expression :qui a dit qu’on ne pouvait plus rien dire ?En 2018, Judith Lussier, créatrice des capsules vidéo Les brutes diffusées surTélé Québec dénonce avec Dalila Awada et Marilou Craft le « coût de l’expression» pour les personnes qui sont peu représentées dans les médias.« Chaque fois qu’une personne ou une organisationdécide de parler ou de se taire, elle faitune évaluation plus ou moins rationnelle descoûts et des bénéfices, c’est ce qu’on appellele coût de l’expression. » Les brutes 145Dalila AwadaLes Brutes, Télé-QuébecElles relatent alors l’expérience de Dalila Awada, unemilitante antiraciste et féministe qui a été invitée sur plusieursplateaux télé pour parler de son expérience en tant que femmequi choisit de porter le voile. Suite à cette exposition médiatique, elle devientla cible d’un homme malveillant qui la dépeint comme une intégriste radicale.Pour rétablir sa réputation (notamment en ligne), elle devra dépenser énormémentde temps, d’énergie et d’argent en frais de justice et de santé mentale.Le prix qu’elle a payé pour pouvoir s’exprimer en public a donc été très élevé.Pourtant ceux qui déplorent le plus « qu’on ne peut plus rien dire » et qui s’inquiètentde la liberté d’expression sont paradoxalement les hommes blancs« qui ont le plus de tribunes pour s’exprimer : des chroniqueurs, des humoristes,des animateurs radio, voir les trois en même temps. » 146 . Ce que ces hommesdénoncent n’est pas le manque de liberté d’expression (ils peuvent toujoursp. 119 • Le patriarcat, terreau de violences • Liberté d'expression : qui a dit qu'on ne pouvait plus rien dire ?

Liberté d’expression :

qui a dit qu’on ne pouvait plus rien dire ?

En 2018, Judith Lussier, créatrice des capsules vidéo Les brutes diffusées sur

Télé Québec dénonce avec Dalila Awada et Marilou Craft le « coût de l’expression

» pour les personnes qui sont peu représentées dans les médias.

« Chaque fois qu’une personne ou une organisation

décide de parler ou de se taire, elle fait

une évaluation plus ou moins rationnelle des

coûts et des bénéfices, c’est ce qu’on appelle

le coût de l’expression. » Les brutes 145

Dalila Awada

Les Brutes, Télé-Québec

Elles relatent alors l’expérience de Dalila Awada, une

militante antiraciste et féministe qui a été invitée sur plusieurs

plateaux télé pour parler de son expérience en tant que femme

qui choisit de porter le voile. Suite à cette exposition médiatique, elle devient

la cible d’un homme malveillant qui la dépeint comme une intégriste radicale.

Pour rétablir sa réputation (notamment en ligne), elle devra dépenser énormément

de temps, d’énergie et d’argent en frais de justice et de santé mentale.

Le prix qu’elle a payé pour pouvoir s’exprimer en public a donc été très élevé.

Pourtant ceux qui déplorent le plus « qu’on ne peut plus rien dire » et qui s’inquiètent

de la liberté d’expression sont paradoxalement les hommes blancs

« qui ont le plus de tribunes pour s’exprimer : des chroniqueurs, des humoristes,

des animateurs radio, voir les trois en même temps. » 146 . Ce que ces hommes

dénoncent n’est pas le manque de liberté d’expression (ils peuvent toujours

p. 119 • Le patriarcat, terreau de violences • Liberté d'expression : qui a dit qu'on ne pouvait plus rien dire ?

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