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Sexisme, Médias et Société

Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes. Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.

Il n’est pas rare d’entendre que « l’égalité femme-homme est déjà acquise en Belgique ». Pourtant, les femmes subissent dans tous les domaines de leurs vies des formes multiples de violences verbales, psychologiques, symboliques et physiques. Parce qu’elles sont des femmes.
Le sexisme imbibe notre société, nos médias et nos relations interpersonnelles, souvent à notre insu. Cette brochure propose des outils pour mettre à nu la mécanique sexiste et les inégalités qu’elle engendre. Elle invite aussi à questionner nos façons de construire la féminité et la masculinité. Nous avons tous et toutes l’opportunité de réinventer des relations sociales libératrices. Et dans cette quête de symboles égalitaires, les médias peuvent nous offrir des modèles inspirants pour une société plus juste.

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croyance, d’être saoul ou amoureux n’est pas un motif suffisant pour agresser

ou tuer une femme. » 132 Les « raisons » invoquées dans les articles participent

à un processus de psychologisation, c’est-à-dire qu’ils situent « l’origine des

problèmes dans la personnalité de l’auteur ce qui tend à disculper tant celui

ou celle qui procède à une telle interprétation que plus largement le fonctionnement

du "système" concerné » 133 . À l’inverse, dans les articles de société,

les responsables de la domination sur les femmes sont parfois présentés de

façon très abstraite (« la tradition », « le marché de l’emploi », « le patriarcat »).

Si cela permet de montrer des phénomènes de discriminations globaux, cela

a également pour effet de diluer les responsabilités en rendant les auteurs

insaisissables. « Les journalistes tombent dans le piège du trop particulier (psychologisation)

ou du trop abstrait. » 134

Lors de la sortie de cette étude en 2017, l’Association des Journalistes Professionnels

a publié une série de recommandations pour un meilleur traitement

médiatique des violences faites aux femmes. La rédaction de la RTBF s’est engagée

à les respecter.

Le crime passionnel n’existe pas

L’expression « crime passionnel » n’apparaît pas dans les journaux analysés

par les deux chercheuses de l’UCL. Cette expression qui désignait un meurtre

en mettant en avant l’amour de l’agresseur pour la victime est de moins en

moins utilisée. Et heureusement car elle véhicule l’idée problématique que

« l’individu est emporté par une force qui le dépasse et n’est donc plus

responsable de ses actes. Parler de « crime passionnel » conduit aussi à

déplacer l’accent du crime vers la passion amoureuse et, de ce fait, à dédouaner

au moins en partie le coupable, lui-même victime de ses passions. » 135

Le crime passionnel n’existe pas • Le patriarcat, terreau de violences • p. 108

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