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Essentiel Prépas - Janvier 2020

L'Essentiel Prépas est le magazine dédié aux professeurs de classes préparatoires économiques et commerciales édité par HEADway Advisory.

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JaNViER <strong>2020</strong> | N° 34<br />

PRéPaS éCONOMiQUES Et COMMERCiaLES<br />

entretien<br />

Stéphan Bourcieu (BSB)<br />

débat<br />

Classements des écoles<br />

de management : que disent<br />

les classeurs ?<br />

les essentiels du mois<br />

Crise de gouvernance à emlyon<br />

Ouverture sociale et Grandes<br />

écoles riment-elles vraiment ?<br />

comment les écoles<br />

de management forgent<br />

des profils internationaux<br />

Une journée internationale à l’institut<br />

Mines Télécom business school


l’essentiel du sup prépas<br />

édito + sommaire<br />

janvier <strong>2020</strong> N° 34<br />

Le climat change,<br />

comment l’enseigner dans les<br />

écoles de management ?<br />

La COP 25 a eu lieu à Madrid sans résultats significatifs.<br />

Notamment sur l’éducation au changement climatique<br />

qui est à peine abordée dans un paragraphe général sur<br />

la « nécessité que tous les secteurs soient impliqués ».<br />

Si aujourd’hui dans la plupart des écoles de management<br />

c’est la RSE (responsabilité sociale des entreprises)<br />

au sens large qui est enseignée, les écoles de management<br />

commencent à prendre consciences des enjeux<br />

spécifiques du changement climatique. Parce que c’est<br />

important pour leurs étudiants mais surtout parce que<br />

l’enjeu devient de plus en plus crucial pour les entreprises.<br />

Former de futurs spécialistes. « Ce qui va le plus impacter les entreprises<br />

dans les années à venir c’est la transition écologique. Pas la déglobalisation ou le<br />

Brexit », assure l’ancien directeur général de l’Organisation mondiale du commerce<br />

et actuel président de la Fondation Jacques Delors, Pascal Lamy. « Enseigner le<br />

changement climatique c’est indispensable tout au long du cursus en commençant<br />

par les termes de base. Il faut comprendre les fondamentaux puis les conséquences<br />

pour l’entreprise. Comment organiser le télétravail pour éviter le temps et l’énergie<br />

perdus dans les déplacements, comment évaluer le temps de travail, repenser les<br />

accords d’entreprise ? », analyse Jean-François Fiorina, le directeur général adjoint<br />

des Grenoble EM.<br />

Des cours, des diplômes ou de chaires. Comme Grenoble EM, TBS est signataire<br />

de l’appel pour former tous les étudiants du supérieur aux enjeux climatiques<br />

et écologiques. « Nous avons la chance d’avoir des économistes spécialistes du<br />

climat au sein de notre faculté. Avec eux, nous lançons à la rentrée <strong>2020</strong> un certificat<br />

d’Excellence «Climate Action» pour que nos étudiants soient en capacité d’anticiper<br />

les impacts climatiques de leurs décisions », commente Annabelle-Mauve Bonnefous,<br />

la directrice du programme Grande école (PGE). Il s’agira d’un apprentissage<br />

intégrant aussi bien la connaissance des enjeux géopolitiques et économiques qu’une<br />

expertise en calcul des impacts.<br />

Un nouveau cours fondamental. ESCP a déjà quant à elle créé un MSc in<br />

International Sustainability Management. Et entend aller plus loin. « Nous allons<br />

créer un cours fondamental obligatoire pour tous nos étudiants des programmes<br />

généralistes sur les questions de transition écologique en nous appuyant sur des<br />

experts scientifiques », révèle Aurélien Acquier,<br />

professeur à ESCP et co-directeur scientifique<br />

de la chaire Economie Circulaire & Business<br />

Models Durables de l’école qui a également<br />

organisé un séminaire de rentrée de trois jours<br />

sur le sujet pour les nouveaux étudiants du PGE.<br />

Les exemples de la mobilisation ne manquent<br />

pas. Les enjeux sont immenses.<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

Sommaire<br />

les essentiels du mois<br />

4 • Quel parcours au lycée pour une classe<br />

préparatoire économique et commerciale ?<br />

5 • Ouverture sociale et Grandes écoles<br />

riment-elles vraiment ?<br />

6 • Audencia fait évoluer son PGE<br />

• Toujours plus d’humanités à NEOMA<br />

7 • L’EFMD fait évoluer ses accréditations<br />

8 • Crise de gouvernance à emlyon<br />

dossier<br />

9 • Comment les écoles de management<br />

forgent des profils internationaux<br />

entretien<br />

18 • Stéphan Bourcieu<br />

Directeur de Burgundy School of Business<br />

débat<br />

20 • Classements des écoles de<br />

management : que disent les classeurs ?<br />

« L’<strong>Essentiel</strong> du sup » est une publication du groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont<br />

(f.boleduchomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : élise Godmuse / olo.éditions<br />

Photo de couverture : Institut Mines Télécom business school<br />

2


NANTES | PARIS | BEIJING | SHENZHEN | CHENGDU<br />

PROGRAMME<br />

GRANDE ÉCOLE<br />

*<br />

6 e 4 e<br />

CLASSEMENT<br />

SIGEM<br />

INSERTION<br />

PROFESSIONNELLE<br />

DEPUIS 18 ANNÉES<br />

CONSÉCUTIVES<br />

« Parce que l’audace s’affirme avec le savoir, nous développons vos expériences,<br />

Parce que le talent s’exprime grâce à la culture, nous multiplions les influences,<br />

Parce que leadership et responsabilité doivent se faire écho, nous visons plus haut.<br />

Notre vocation ? Vous permettre de développer la vôtre ! »<br />

Nicolas ARNAUD<br />

Directeur Audencia Grande École<br />

*De l’audace, toujours !<br />

audencia.com


l’essentiel du sup prépas<br />

l’essentiel du mois<br />

janvier <strong>2020</strong> N° 34<br />

Quel parcours au lycée<br />

pour une classe<br />

préparatoire économique<br />

et commerciale ?<br />

L’APHEC publie un tableau synthétique expliquant comment choisir ses spécialités<br />

pour intégrer une classe préparatoire économique et commerciale.<br />

Je suis au lycée et envisage une Classe Préparatoire économique et Commerciale.<br />

Quels choix de spécialités au lycée en filière génrale ?<br />

En classe de Première,<br />

je choisis<br />

En classe de Terminale,<br />

je décide de<br />

EN BREF<br />

587 M€ d’impact<br />

financier pour<br />

NEOMA en France<br />

Le rapport BSIS (Business<br />

School Impact System)<br />

dévoile un impact financier<br />

de Neoma BS à hauteur<br />

de près de 587 millions<br />

d’euros en France :<br />

• à Paris l’impact financier<br />

et économique est de<br />

148 M € par an<br />

• à Reims et dans sa région à<br />

228M€ par an (un étudiant<br />

sur 7 du Grand Reims<br />

étudie à NEOMA Business<br />

School et l’Ecole est leader<br />

en matière d’apprentissage) ;<br />

• à Rouen Métropole et dans<br />

la Région Normandie à 211<br />

M € par an (un étudiant de<br />

Rouen Métropole sur 10<br />

étudie à NEOMA Business<br />

School et l’école est leader<br />

en matière d’apprentissage.<br />

La spécialité<br />

Mathématiques<br />

Deux autres<br />

spécialités<br />

Vous avez une totale<br />

liberté du choix de<br />

ces autres spécialités.<br />

Aucune combinaison<br />

ne sera jugée<br />

meilleiure ou moins<br />

bonne qu’une<br />

autre pour entrer<br />

en CPGE EC.<br />

Garder la<br />

spécialité<br />

mathématiques<br />

(éventuellement<br />

complétée par l’option<br />

mathématiques<br />

expertes)<br />

Votre choix de la<br />

deuxième spécialité<br />

reste totalement libre.<br />

Ne pas garder<br />

la spécialité<br />

mathématiques<br />

Je choisis l’option<br />

mathématiques<br />

complémentaires.<br />

Votre choix des<br />

deux spécialités<br />

de terminale reste<br />

totalement libre.<br />

Quelle que soit la<br />

combinaison choisie<br />

je pourrais candidater<br />

et intégrer une classe<br />

préparatoire EC.<br />

Le dispositif BSIS<br />

est animé par des experts<br />

indépendants mandatés<br />

par deux organismes<br />

académiques nationaux<br />

et internationaux : la<br />

FNEGE (Fondation<br />

Nationale pour la gestion<br />

des Entreprises) et l’EFMD<br />

(European Foundation for<br />

Management Development).<br />

Je peux également choisir en fin de seconde la filière STMG qui me donnera accès<br />

aux Classes Préparatoires économiques et Commerciales Option Technologique.<br />

L’accès à la classe préparatoire EC voie technologique est ouvert<br />

à toutes les spécialités choisies en classe terminale STMG :<br />

Gestion et finance<br />

Systèmes d’information de gestion<br />

Ressources humaines et communication<br />

Mercatique<br />

EM Strasbourg va<br />

lancer une école<br />

franco-allemande<br />

Sous le nom de code IFAM<br />

(Institut Franco-Allemand<br />

du Management), l’EM<br />

Strasbourg souhaite créer<br />

une école franco-allemande<br />

à la rentrée <strong>2020</strong>. Au moins<br />

une vingtaine d’étudiants<br />

en 1ère année de Bachelor<br />

et du Programme Grande<br />

École seraient concernés. Les<br />

cours seront dispensés par<br />

les enseignants-chercheurs<br />

de l’EM Strasbourg et des<br />

établissements partenaires<br />

germanophones dans<br />

les locaux de l’École. À<br />

terme, un campus dédié<br />

pourrait voir le jour avec<br />

un parcours bac+1 à<br />

bac+5 totalement intégré<br />

avec Un double diplôme<br />

dans le cadre du Bachelor<br />

Affaires Internationales<br />

en partenariat avec la<br />

Hochschule Furtwangen et<br />

quatre double diplômes dans<br />

le cadre du PGE. « Il ne<br />

s’agit pas d’une formation<br />

de plus dispensée au sein<br />

de l’EM Strasbourg mais de<br />

l’intégration de l’ensemble<br />

de nos programmes francoallemands.<br />

» déclare Herbert<br />

Castéran, le directeur<br />

général de l’école.<br />

© EM Strasbourg<br />

4


L’ESSENTIEL Du SuP PRéPaS L’ESSENtiEL DU MOiS<br />

JANVIER <strong>2020</strong> N° 34<br />

en BreF<br />

Monaco veut<br />

« révolutionner le<br />

marché immobilier »<br />

avec ESCP<br />

Le gouvernement de<br />

Monaco a choisi ESCP pour<br />

promouvoir le développement<br />

durable à travers le<br />

« Programme d’innovation<br />

dans les technologies de<br />

l’immobilier ». Sous la<br />

direction de Frédéric Genta,<br />

délégué interministériel<br />

chargé de la transition<br />

numérique de la Principauté<br />

de Monaco et ancien<br />

élève, et de Jaime Luque,<br />

professeur associé à ESCP<br />

et directeur du Master en<br />

sciences de l’immobilier,<br />

le programme ESCP-<br />

Monaco « transformera<br />

le secteur immobilier en<br />

adoptant de nouvelles<br />

technologies qui favoriseront<br />

un avenir plus durable ».<br />

Le 26 novembre 2019,<br />

le Prince Albert II de<br />

Monaco a été récompensé<br />

avec le Docteur Honoris<br />

Causa Insignia de ESCP<br />

Business School.<br />

ouverture sociale<br />

et grandes écoles riment-elles<br />

vraiment ?<br />

« En favorisant la réussite de tous les étudiants les Grandes écoles<br />

peuvent être de vrais leviers d’ouverture sociale. » La présidente de la Conférence<br />

des grandes écoles, Anne-Lucie Wack, lance un nouvel indicateur<br />

afin de mieux estimer l’ouverture sociale des Grandes écoles<br />

Pour comprendre ce que représente vraiment<br />

l’ouverture sociale dans les Grande écoles,<br />

la CGE a voulu aller plus loin que la seule<br />

mesure des boursiers Crous. « Avec un taux<br />

d’apprentis de 18% dans nos écoles - 17% dans les<br />

école d’ingénieurs et 24% dans les écoles de management<br />

- nous recevons beaucoup d’étudiants<br />

qui ne sont plus boursiers. Sans parler des écoles<br />

où ils sont rémunérés en tant que fonctionnaires »,<br />

signale Anne-Lucie Wack.<br />

La création d’un indicateur « ECRS ». Certains<br />

étudiants n’ont même plus droit aux bourses<br />

Crous : par exemple un étudiant ayant déjà réalisé<br />

deux années de PACES et ayant ainsi épuisé une<br />

grande partie de leurs droits avant d’intégrer une<br />

Grande école. Autant d’éléments qui faussent les<br />

statistiques d’ouverture sociale au détriment des<br />

Grandes écoles. D’où la création d’un indicateur<br />

« ECRS » pour « étudiant répondant aux critères<br />

sociaux » qui représentent 30% des étudiants des<br />

Grandes écoles (pour 27% de boursiers Crous). « Alors<br />

qu’ils représentent certes 42% des étudiant dans les<br />

premiers cycles universitaire mais seulement 31% en<br />

second cycle. Les universités ne sont en définitive<br />

pas plus ouvertes que les Grande école », rappelle<br />

Pierre Mathiot, secrétaire du bureau de la CGE et<br />

directeur de Sciences Po Lille.<br />

Quid des bonus aux concours ? C’est LA question<br />

à laquelle la Conférence des grandes écoles n’a pas<br />

encore répondu : au-delà des huit Grandes écoles<br />

consultées par la ministre de l’Enseignement supérieur<br />

- qui se sont plus ou moins prononcé pour un<br />

système de « bonification » accordé aux candidats<br />

boursiers dans les concours – qu’en est-il de l’ensemble<br />

du système ? « Nous sommes favorables à<br />

l’idée de donner un bonus aux candidats «carrés»<br />

mais pas à tous les boursiers, qui ne le demandent<br />

pas d’ailleurs », assène la présidente du Chapitre<br />

des Grandes écoles et directrice générale de Skema<br />

Alice Guilhon qui développe : « Nous prouvons ainsi<br />

aux élèves issus de milieux défavorisés qu’il suffit de<br />

deux ans pour intégrer les meilleures Grande écoles ».<br />

Même volonté du côté de la plupart des Sciences Po<br />

de régions qui n’ont pas l’intention de faire évoluer<br />

leurs concours. « Le risque est de se focaliser sur<br />

une seule mesure «magique» quand il faut toute une<br />

panoplie », insiste Anne-Lucie Wack quand Pierre<br />

Mathiot fait le constat que « les études de médecine<br />

sont les plus sélectives qui soient, plus que HEC ».<br />

Et Boris Walbaum, co-président de l’association<br />

Article 1, de conclure : « La médecine est un système<br />

darwinien dans lequel on ne peut réussir qu’en<br />

prenant des cours complémentaires ».<br />

Répondre aux attentes des entreprises. « Ce<br />

qui a beaucoup cru dans les écoles depuis vingt ans<br />

c’est aussi la volonté d’outiller tous les étudiants sur<br />

ces questions pour qu’ils soient ensuite dans l’entreprise<br />

convaincus qu’accueillir des profils variés<br />

est un atout », souligne Chantal Dardelet, animatrice<br />

du groupe de travail Ouverture social de la CGE et<br />

directrice du centre Egalité des chances de l’Essec.<br />

Et justement les entreprises ont « du mal à recruter<br />

des profils différents et font confiance aux Grande<br />

écoles pour cela », souligne Boris Walbaum, qui<br />

constate que « les élèves ne connaissent pas les<br />

classes préparatoires ou m’imaginent pas pouvoir en<br />

assumer les coûts une fois dans une Grande école<br />

payante ». Il faut donc les accompagner pour qu’ils<br />

mesurent par exemple quels salaires ils pourront<br />

toucher demain. La conclusion à Pierre Mathiot : « Le<br />

problème ce n’est pas tant la réussite aux concours,<br />

relativement proche des taux de réussite moyens,<br />

que l’autocensure dans le simple fait d’être candidat<br />

dans les classes populaires ».<br />

5


l’essentiel du sup prépas<br />

l’essentiel du mois<br />

janvier <strong>2020</strong> N° 34<br />

Audencia fait évoluer<br />

son PGE<br />

Nicolas Arnaud l’avait annoncé à sa prise de fonction à la tête<br />

du programme Grande Ecole en 2017 : sa mission est de renforcer<br />

l’internationalisation du programme, la professionnalisation<br />

des étudiants, et la diversité de l’offre de parcours qui leur est proposée.<br />

L’« English track » - parcours 100% en anglais -<br />

sera ainsi dorénavant ouvert à 210 étudiants dès<br />

la première année. Après un premier semestre<br />

à Nantes, ils pourront suivre leur deuxième<br />

semestre à Londres, Madrid, Zürich ou Munich et leur<br />

troisième semestre à New York ou à Shenzhen en Chine<br />

dans le cadre d’un « Global Mobility Track ».<br />

Autre nouveauté une spécialisation possible dans le<br />

management des spiritueux. Signé en mai 2019, le<br />

partenariat d’Audencia avec la communauté d’agglomération<br />

de Grand Cognac et le Centre Universitaire de la<br />

Charente offre aux étudiants Grande Ecole la possibilité<br />

de suivre une spécialisation 100% en anglais : Cognac<br />

& Spirits Management.<br />

Pour <strong>2020</strong>, et alors que 45% des étudiants du PGE<br />

choisissent aujourd’hui une majeure en finance, Audencia<br />

proposera à ses étudiants de suivre une spécialisation<br />

en finance intitulée « Financial Analysis and Investment<br />

Management » afin d’obtenir la certification CFA® :<br />

Chartered Financial Analyst.<br />

Enfin, les étudiants pourront également suivre un<br />

semestre à Sao Paulo, au Brésil pour se spécialiser<br />

en Food & Agri-business Management, dans le cadre<br />

du Collaborative Institute for Global Agribusiness créé<br />

par Audencia avec des partenaires sud-américains et<br />

africains il y a un an.<br />

© Audencia<br />

EN BREF<br />

Montpellier BS : Bruno<br />

Ducasse prépare un<br />

nouveau plan stratégique<br />

La nouvelle stratégie sera<br />

annoncée officiellement fin<br />

février <strong>2020</strong> et s’appuiera sur<br />

l’ADN de l’école : l’ouverture<br />

sociale et de la diversité.<br />

Bruno Ducasse, son directeur,<br />

l’affirme : « Montpellier<br />

Business School compte<br />

aller beaucoup plus loin<br />

dans la RSE en intégrant aux<br />

formations des éléments de<br />

développement durable et<br />

d’écologie ». Mais attention,<br />

ce nouveau plan n’aura pas<br />

pour objectif principal de<br />

« rentrer dans la course à la<br />

taille et aux classements, mais<br />

de proposer des formations<br />

et des services de qualité »<br />

précise le directeur général.<br />

La création de cette nouvelle<br />

stratégie s’accompagne<br />

d’une transformation<br />

organisationnelle. Une<br />

direction des programmes<br />

et une direction de la qualité<br />

académique ont par exemple<br />

été récemment créées.<br />

Toujours plus d’humanités à NEOMA<br />

Sous l’impulsion de son Président Michel-Edouard<br />

Leclerc, NEOMA propose<br />

depuis 2018 un nouveau cycle de<br />

conférences autour de la Responsabilité<br />

sociétale des entreprises. Jean-François<br />

Julliard (DG de Greenpeace) et Henri<br />

Giscard d’Estaing (PDG du Club Med)<br />

ont d’ores et déjà confirmé leur présence<br />

sur les premiers mois de l’année <strong>2020</strong>,<br />

tout comme Thierry Guibert (PDG de<br />

MF Brands Group -Lacoste, Aigle, Gant,<br />

The Kooples, Tecnifibre - et Président de<br />

NEOMA Alumni), Jean-Baptiste Santoul<br />

(PDG de Ferrero France) et Rony Brauman<br />

(ancien Président de MSF).<br />

Quant au cours « Humanités et Management<br />

» du Programme Grande Ecole,<br />

lancé également en 2018, il propose cette<br />

année une thématique de réflexion autour<br />

de l’argent, abordée dans ses dimensions<br />

philosophiques, sociologiques et écono-<br />

miques. « Nous avons imaginé ce nouveau<br />

cours comme une occasion de débats<br />

et de réflexion critique autour des<br />

problématiques contemporaines, au croisement<br />

des sciences humaines et des<br />

sciences de gestion », souligne la directrice<br />

générale de NEOMA, Delphine<br />

Manceau.<br />

Pour aller plus loin une conférence<br />

sera proposée autour de la thématique<br />

du désir (thème de culture générale <strong>2020</strong><br />

des classes préparatoires EC) le 12 mars<br />

<strong>2020</strong>, co-animée par Véronique Bonnet,<br />

Vice-Présidente de l’APHEC pour la voie<br />

S, et Responsable pour la culture générale-philosophie<br />

et par Yuping YANG,<br />

Co-directrice de NEOMA Confucius Institute<br />

for Business. Etudiants de l’Ecole<br />

et élèves de classes préparatoires seront<br />

conviés à cette manifestation.<br />

© Neoma<br />

6


l’essentiel du sup prépas l’essentiel du mois<br />

janvier <strong>2020</strong> N° 34<br />

EN BREF<br />

7 étudiants de NEOMA<br />

incubés à Berkeley<br />

Dans le cadre de son nouveau<br />

dispositif « Entrepreneurs<br />

sans Frontières », NEOMA<br />

a offert l’opportunité à<br />

sept de ses étudiants de<br />

rejoindre l’incubateur de<br />

UC Berkeley pendant un<br />

semestre. L’un d’entre eux,<br />

Yann-Davy Gounongbe, a<br />

même pu présenter son projet<br />

de création d’entreprise<br />

Mynox lors de la Collider<br />

Cup. Cette compétition<br />

du Sutardja Center for<br />

Entrepreneurship and<br />

Technology de UC Berkeley<br />

est la vitrine des meilleurs<br />

projets entrepreneuriaux du<br />

berceau de la Silicon Valley.<br />

L’EM Normandie<br />

réorganise ses directions<br />

Jean-Guy Bernard, son<br />

directeur général, et Elian<br />

Pilvin, directeur général<br />

délégué et successeur<br />

désigné, restructurent<br />

le comité exécutif et le<br />

comité de direction de<br />

l’EM Normandie :<br />

Mathilde Brossier a été<br />

nommée directrice de la<br />

Marque et de l’expérience ;<br />

Hendrik Lohse a été<br />

nommé directeur des<br />

affaires internationales ;<br />

Antoine Véniard a été nommé<br />

directeur des programmes et<br />

de l’innovation pédagogique ;<br />

Christophe Yver a été<br />

nommé directeur de<br />

l’InsIDE et de la formation<br />

professionnelle et continue ;<br />

Alors que Lotfi Karoui<br />

conserve la direction<br />

du campus de Paris les<br />

directions des autres campus<br />

de l’EM Normandie évoluent<br />

avec les nominations de :<br />

• Solène Heurtebis,<br />

précédemment directrice<br />

Alumni EM Normandie<br />

et Link Office au Havre,<br />

qui prend la direction<br />

du campus du Havre ;<br />

• Khaireddine Mouakhar,<br />

directeur des projets Moyen-<br />

Orient et professeur associé<br />

en stratégie, prend la direction<br />

du campus de Caen ;<br />

• Miriam Schmidkonz,<br />

jusqu’à présent directrice<br />

d’études (programme<br />

undergraduate) et professeur<br />

assistant en gestion des<br />

ressources humaines sur<br />

le campus d’Oxford, prend<br />

la direction des campus<br />

de Dublin et d’Oxford.<br />

«<br />

L’EFMD crée<br />

de nouvelles accréditations<br />

Créatrice du label Equis, l’EFMD (European Foundation<br />

for Management Development) entend aujourd’hui mieux évaluer l’ensemble<br />

des programmes proposés par les business schools dans le monde.<br />

Nos accréditations nous ne les donnons pas<br />

et on peut les perdre. Neuf écoles ont perdu<br />

Equis depuis sa création, 21 écoles ont été<br />

éligibles mais pas accréditées, 14 ont préféré<br />

retirer leur dossier, 15 ont réussi à la deuxième<br />

tentative. » Président de l’EFMD (European Foundation<br />

for Management Development) Eric Cornuel dirige un<br />

organisme qui compte aujourd’hui 937 membres dans<br />

91 pays dont plus de la moitié (541) en Europe et 160 en<br />

Asie. Dans ce cadre l’accréditation Equis est accordée<br />

à 189 business school (dont une qui l’a perdue et a une<br />

année pour se remettre à niveau) dans 44 pays dont<br />

toujours plus de la moitié en Europe. « Il n’y a pas de<br />

quotas pour nos accréditations. Ce n’est pas parce<br />

qu’il y a tant d’écoles dans un pays qu’il ne peut pas y<br />

en avoir de nouvelle », insiste le président.<br />

La naissance de « EFMD accredited ». Aujourd’hui<br />

l’EFMD entend rationaliser son offre en arrêtant deux<br />

de ses accréditations – EPAS pour les programmes<br />

et EOCCS pour les cours en ligne – pour lancer le<br />

tout nouveau « EFMD accredited ». « Au début nous<br />

avions lancé Epas pour donner une accréditation à<br />

des programmes qui n’avaient pas vocation à recevoir<br />

de récompenses institutionnelles. Par exemple parce<br />

qu’il n’y a pas de faculté permanente ni de recherche<br />

propre ou qu’il s’agissait d’un programme pilote », se<br />

souvient Eric Cornuel. Mais Epas n’était pas ouvert<br />

aux écoles Equis quels que soient leurs programmes.<br />

Les business schools accréditées Equis dans le monde<br />

7<br />

La nouvelle accréditation sera ouverte à toutes les<br />

écoles, y compris accréditées Equis, avec des accréditations<br />

spécifique pour les MBA, E-MBA, BSc, MSc,<br />

etc. A la suite de ESCP et Skema, dix business schools<br />

parmi les meilleures (HEC Montréal, The Hong Kong<br />

University of Science and Technology, Saint-Gallen,<br />

etc.) sont les premières à sa lancer.<br />

ESCP et Skema pionnières. « Nous voulions avoir<br />

un feedback sur notre E-MBA par un organisme qui<br />

accrédite mais pas pour toujours. Un marché ultra<br />

compétitif sur lequel nous voulions connaître nos marges<br />

de progression sur trois ans », souligne la directrice<br />

générale de Skema, Alice Guilhon, qui va également se<br />

lancer dans l’accréditation PhD (réservée aux business<br />

schools accréditées Equis) mais ne va plus demander<br />

l’accréditation Amba pour son MBA.<br />

Même réflexion du côté de Frank Bournois, directeur<br />

général de ESCP : « Cette accréditation permet de<br />

disposer du regard en profondeur d’experts internationaux<br />

sur le programme concerné. La qualité des<br />

rapports fournis par l’accréditeur comporte une mine<br />

de recommandations permettant des améliorations très<br />

concrètes et opérationnelles. ESCP est ainsi désormais<br />

une multi-accredited business school ».<br />

© EFMD


l’essentiel du sup prépas l’essentiel du mois<br />

janvier <strong>2020</strong> N° 34<br />

© emlyon BS<br />

EN BREF<br />

Une nouvelle<br />

gouvernance provisoire<br />

Tugrul Atamer prend la<br />

présidence du directoire de<br />

emlyon jusqu’à la nomination<br />

prochaine d’un nouveau<br />

président du directoire. Il<br />

était jusqu’ici membre du<br />

directoire de emlyon, membre<br />

de la direction générale de<br />

l’école depuis 2002 et Doyen<br />

de la faculté de 2002 à 2012,<br />

lui succède à la présidence.<br />

A ses côtés Fabien<br />

Guimtrandy a été nommé<br />

directeur des Ressources<br />

Groupe de emlyon et vient<br />

compléter son directoire.<br />

Tawhid Chtioui<br />

Crise de gouvernance<br />

à emlyon<br />

Emlyon est tout sauf un long fleuve tranquille.<br />

Après neuf mois à sa tête Tawhid Chtoui a préféré jeter l’éponge<br />

le 6 janvier. Retour sur une année 2019 particulièrement compliquée<br />

pour la Grande école lyonnaise.<br />

Tawhid Chtoui a annoncé le 6 janvier, lors<br />

d’une présentation télédiffusée aux 600 salariés<br />

du groupe, qu’il quittait la direction de<br />

emlyon BS. Arrivé à sa tête le 1er avril 2019<br />

son règne n’aura duré que neuf mois. Certes ce n’est<br />

pas la première fois que pareille mésaventure survient<br />

à emlyon. En 2012 Philippe Courtier n’avait tenu que<br />

quelques mois à la tête de l’institution. Mais il venait<br />

de l’extérieur et d’une école d’ingénieurs (les Ponts) et<br />

n’avait pas forcément le profil de l’emploi. Au contraire<br />

Tawhid Chtioui est issu de emlyon, y a connu une belle<br />

réussite en développant son campus de Casablanca et<br />

est un très bon connaisseur de l’univers des business<br />

schools françaises après des expériences de direction<br />

au sein de Reims BS, l’ISC et plus récemment l’ICD.<br />

Un bilan controversé<br />

S’il ne faisait pas l’unanimité pour lui, Tawhid Chtioui<br />

laissera aussi d’excellents souvenirs comme le soulignait<br />

le jour de son départ le site La Tribune Auvergne<br />

expliquant que « le représentant des salariés<br />

au conseil de surveillance, des élus du CSE (comité<br />

social et économique), ou du conseil de corporation<br />

des associations étudiantes, égrènent des témoignages<br />

dithyrambiques, qui mettent en exergue « sa capacité<br />

de dialogue », son « implication qui a assuré l’adhésion<br />

des différents corps de personnel et des étudiants »,<br />

la qualité de « sa vision, de son management et de<br />

son dévouement ». » Toujours selon La Tribune ses<br />

« détracteurs stigmatisent en revanche un exercice<br />

autocrate et « populiste » du pouvoir, le mépris des<br />

instances de gouvernance, un comportement « déloyal<br />

» à l’égard de son prédécesseur et « très dur »<br />

vis-à-vis de figures iconiques du corps professoral,<br />

une gestion dispendieuse, la volonté de bouleverser<br />

l’organigramme, la composition du comité de direction,<br />

et certains fondamentaux de l’établissement ».<br />

Le passage à la SA<br />

Le passage éclair de Tawhid Chtioui à la tête de emlyon<br />

aura d’abord été marqué par la prise de pouvoir du fonds<br />

d’investissement français Qualium. Pour la première fois<br />

une Grande école consulaire devenait ainsi un SA avec<br />

des actionnaires privés. Dans un entretien qu’il nous<br />

avait accordé en juin 2019 Tawhid Chtioui expliquait :<br />

« Sous l’impulsion de la CCI Lyon Métropole, nous avons<br />

souhaité transformer emlyon avec une gouvernance<br />

plus équilibrée. Avec une nouvelle dimension privée<br />

nous répondrons à nos besoins d’investissement et<br />

maintiendrons les équilibres financiers à long terme tout<br />

en affirmant notre mission centrée sur l’employabilité<br />

et en conservant notre excellence académique, nos<br />

standards d’accréditation, une marque forte, un impact<br />

sociétal et un ancrage local affirmé. C’est un modèle<br />

très différent d’une entreprise classique pour laquelle<br />

le profit est le sujet dominant ». Était-il totalement en<br />

phase avec ses investisseurs en déclarant cela ?<br />

Conflits en série<br />

L’autre grand sujet aura été le départ du président<br />

de l’école, Bruno Bonnel, et de son directeur général,<br />

Bernard Belletante. Peu en phase avec le nouvel actionnariat,<br />

les deux « BB » sont partis successivement<br />

en septembre et octobre 2019. Le premier après<br />

avoir vertement critiqué le management de Tawhid<br />

Chtioui (lire Le Journal des Entreprises), le second plus<br />

discrètement mais non sans avoir fait savoir qu’il se<br />

sentait trahi alors qu’il pensait mener à bien le projet<br />

de construction du nouveau campus lyonnais de l’école<br />

pendant deux ans. Tawhid Chtioui aura également reçu<br />

un blâme de la Conférence des grandes écoles pour<br />

avoir recruté en admission sur titre des étudiants hors<br />

de toute procédure.<br />

Et maintenant ?<br />

Le départ de Tawhid Chtioui ne doit pas masquer la<br />

forêt de difficultés auxquelles est aujourd’hui confrontée<br />

emlyon. De gouvernance bien sûr mais surtout de<br />

modèle. Dans Challenges Kira Mitrofanoff explique que,<br />

« côté étudiants, la révolte gronde aussi. Certains ont<br />

l’impression d’être devenus des « vaches à lait » pour<br />

attirer des fonds d’investissements » et qu’ils sont<br />

aussi surpris par un « emploi du temps très allégé en<br />

première année avec seulement quelques heures de<br />

cours obligatoires. A plus de 14.500 euros l’année, ça<br />

fait cher! ». Le tout alors que l’Edhec remontait à toute<br />

allure sur sa rivale historique dans les choix d’étudiants<br />

issus de classes préparatoires au sein du Sigem.<br />

8


L’ESSENTIEL Du SuP PRéPaS<br />

DOSSiER<br />

JANVIER <strong>2020</strong> N° 34<br />

comment les écoles<br />

de management<br />

forgent des profils<br />

internationaux<br />

accords internationaux, séjours d’échanges<br />

académiques, doubles diplômes, professeurs<br />

et étudiants venus du monde entier, campus à<br />

l’étranger, les écoles de management ont largement<br />

investi le champ international. Objectif : former des<br />

managers globaux.<br />

© Université de Montréal<br />

Le campus de l’université de Montréal<br />

9


l’essentiel du sup prépas dossier janvier <strong>2020</strong> N° 34<br />

Une expérience internationale démarre<br />

bien avant de descendre<br />

d’un avion à Buenos Aires ou Kuala<br />

Lampur. C’est dès leur campus français<br />

que les étudiants français commencent<br />

à rencontrer des étudiants venus du<br />

monde entier. Sur les 138 hectares du<br />

campus d’HEC à Jouy-en-Josas, 2000<br />

étudiants de nationalités différentes résident,<br />

mangent, étudient, font du sport,<br />

débattent, s’engagent au sein d’associations<br />

ou de clubs… Bref, un écosystème<br />

mondial s’y est développé, fruit d’une<br />

stratégie que François Collin, directeur<br />

délégué, développement international,<br />

à HEC Paris, détaille ainsi : « HEC Paris<br />

a fait le choix d’une stratégie d’alliances<br />

académiques plutôt que celui d’une stratégie<br />

d’implantation de campus satellites<br />

à l’international. Beaucoup d’écoles françaises<br />

ont retenu cette seconde option,<br />

mais nous pensons qu’un campus unique<br />

où le monde entier se retrouve, professeurs<br />

et étudiants, correspond mieux à<br />

la vocation internationale de HEC. Une<br />

stratégie multi-campus conduit souvent<br />

à spécialiser les différentes implantations<br />

avec une vocation de recrutement régional.<br />

L’expérience du campus HEC est<br />

difficilement reproductible ».<br />

60% des étudiants sont<br />

étrangers<br />

De fait, sur ledit campus, 60% des<br />

étudiants sont étrangers, un chiffre en<br />

constante augmentation qui a eu pour<br />

conséquence de faire évoluer la langue<br />

d’enseignement. Le français cède de plus<br />

en plus la place à l’anglais. C’est le cas<br />

pour la plupart des masters.<br />

Et pour cause… 105 nationalités sont<br />

présentes sur le campus de Jouy-en-<br />

Josas dont une majorité d’Allemands,<br />

d’Italiens, d’Espagnols. Une donnée qui,<br />

selon Julien Manteau, directeur du développement<br />

et de la stratégie, programmes<br />

pré-expérience d’HEC Paris, ne doit rien<br />

au hasard : « Notre objectif, c’est d’être la<br />

business school de référence en Europe.<br />

Nous tenons à avoir une masse critique en<br />

termes de volume d’étudiants européens<br />

car notre vocation, c’est de soutenir<br />

l’économie européenne en formant ses<br />

futurs dirigeants ».<br />

Reste que ce formidable melting-pot ne va<br />

pas nécessairement de soi. Le mélange<br />

doit être stimulé et entretenu, une mission<br />

dévolue notamment aux associations<br />

d’étudiants. « Au début, chaque nationalité<br />

créait sa propre association. Depuis<br />

un peu plus de cinq ans, les étudiants<br />

Un Livre Blanc<br />

à lire et relire<br />

Cet article a d’abord été<br />

publié dans le Livre Blanc<br />

« L’enseignement supérieur<br />

français, acteur mondial »<br />

réalisé par HEADway<br />

Advisory avec Audencia et<br />

Neoma. Il est téléchargeabke<br />

en intégralité ici.<br />

© HEC Paris<br />

Le campus d’HEC<br />

10


l’essentiel du sup prépas<br />

dossier<br />

janvier <strong>2020</strong> N° 34<br />

se mélangent au sein des différentes<br />

organisations et ils apprennent à mener<br />

des actions ensemble, une bonne préparation<br />

pour leur carrière future, car<br />

ils seront tous amenés à travailler avec<br />

des personnes étrangères même s’ils<br />

restent en France dans une entreprise<br />

française », explique Julien Manteau.<br />

Des rencontres interculturelles qui, par<br />

ailleurs, changent la vision du monde et<br />

la façon de l’appréhender : un étudiant<br />

d’HEC parti faire un voyage de six mois<br />

de la Terre de feu jusqu’au Mexique, a<br />

ainsi réussi à n’être hébergé que par des<br />

alumni HEC tout au long de son périple.<br />

« C’est une extraordinaire opportunité<br />

pour eux sur le plan personnel et professionnel<br />

mais cela n’empêche pas une<br />

diversité de comportements ; certains<br />

sont davantage repliés sur leur communauté<br />

que d’autres. Nous veillons donc<br />

à ce que cette diversité soit effective<br />

sur le campus », ajoute Julien Manteau.<br />

Apprendre à travailler ensemble<br />

Cette diversité est devenue une réalité<br />

pour la plupart des grandes écoles de<br />

commerce française. Ainsi à Audencia,<br />

implantée à Paris et à Nantes, les étudiants<br />

étrangers sont également de plus<br />

en plus nombreux. 25 nationalités s’y<br />

côtoient aujourd’hui. Selon Desi Schmitt,<br />

directrice des relations internationales,<br />

« cela transforme la vie de l’école en<br />

profondeur, surtout pour les étudiants<br />

français qui dès le début de leurs études<br />

apprennent à travailler avec d’autres nationalités.<br />

Ils acquièrent cette compétence<br />

et cette ouverture d’esprit juste en vivant<br />

sur le campus, une adaptation qui opère<br />

dans les deux sens. Chacun doit faire un<br />

pas vers l’autre, c’est la réalité de la vie<br />

professionnelle qui les attend ». Et pour<br />

mieux les préparer, l’école a institué une<br />

méthode pédagogique en petits groupes<br />

composés de Français et d’étrangers, un<br />

outil efficace pour se confronter à d’autres<br />

modes de travail. « C’est intéressant de<br />

voir que selon les nationalités, la façon<br />

Des associations étudiantes<br />

pour mieux accueillir les étudiants étrangers<br />

Accueillir des étudiants étrangers,<br />

c’est bien. Les intégrer, c’est mieux. Et c’est<br />

la mission que s’assignent des associations<br />

d’étudiants présentes en nombre sur les<br />

campus des grandes écoles. A Audencia,<br />

la structure en question, créée il y a vingtcinq<br />

ans, a pour nom IC Team. « Nous avons<br />

pour but de créer des liens entre étudiants<br />

français et étrangers et d’intégrer au<br />

mieux ces derniers. Via des Campus tour,<br />

des activités « ice breaking », des visites<br />

de Nantes, des évènements…, on essaye<br />

de les mettre à l’aise, on les incite à faire<br />

connaissance avec les autres jeunes et on<br />

répond à toutes leurs questions d’ordre<br />

pratique. Une démarche qui porte ses fruits,<br />

d’autant que c’est de plus en plus ancré dans<br />

les mentalités qu’il faut se mélanger », confie<br />

Candice Pisiou, présidente de IC Team.<br />

Faire le lien entre les étudiants<br />

français et étrangers. A Neoma, le<br />

bureau de l’international est aujourd’hui<br />

présidé par Léa Dos Reis Silva, une jeune<br />

Franco-Portugaise arrivée à l’école<br />

en septembre 2018 après une classe<br />

préparatoire : « Mon envie de m’impliquer<br />

dans cette structure a été immédiat,<br />

influencée par une vie déjà riche de voyages<br />

multiples et une appétence prononcée pour<br />

la découverte de nouvelles cultures ». Son<br />

association qui compte 40 membres a pour<br />

objectif d’accueillir et d’intégrer les étudiants<br />

étrangers entre eux et parmi les Français.<br />

Ses outils pour y parvenir : l’accueil sur<br />

le campus, l’organisation de soirées, de<br />

journées à thème, de voyages dans des<br />

capitales européennes... « Occuper ce<br />

poste m’épanouit sur un plan personnel.<br />

Je savais que je pouvais y mettre de la<br />

rigueur et faire le lien entre les étudiants<br />

français et étrangers. Cela me permet<br />

aussi de proposer un accueil, comme<br />

j’aimerai être accueillie à Boston, mon<br />

objectif de l’année prochaine », ajoute Léa.<br />

Mettre en contact les étudiants entre<br />

eux. L’association que préside Lea est<br />

organisée par pôle - communication, soirée,<br />

event, etc. – afin d’accroître son efficacité<br />

et rendre possible l’émergence de nouveaux<br />

projets. « Nous souhaitons mettre en<br />

place des soirées à thème hebdomadaires<br />

consacrées à un pays ou à un continent<br />

afin de découvrir la culture de cette région<br />

du monde, ses habitudes alimentaires…<br />

via des exposés. Cela demande beaucoup<br />

d’organisation », concède Léa qui par<br />

ailleurs ne chôme pas pour que l’association<br />

atteigne ses objectifs : les voyages en<br />

Europe permettent de renforcer la cohésion<br />

entre les étudiants, les journées internes à<br />

l’école, les welcome days, organisées avec<br />

des associations françaises, favorisent<br />

l’intégration des étrangers, qui sont<br />

également sollicités pour présenter leur<br />

université lors des « international days »<br />

afin d’aider les locaux à s’orienter. « Toutes<br />

ces activités nous permettent d’accueillir et<br />

d’intégrer, et aussi de mettre en contact les<br />

étudiants entre eux sur un plan académique<br />

et festif. Mais nous pouvons encore nous<br />

améliorer : certains étrangers ont tendance<br />

à se regrouper entre eux. Il faut imaginer<br />

de nouveaux types d’actions pour éviter<br />

cela : durant les event, tout le monde se<br />

parle mais dans la vie de tous les jours, nous<br />

pouvons faire encore mieux », confie Léa.<br />

Cutberto Luna Reyes, étudiant mexicain en<br />

troisième année du programme grande école<br />

à Neoma, y a trouvé son compte : « Après<br />

presqu’un an passé ici, je me sens intégré.<br />

Je connais plein de monde. Je participe<br />

à beaucoup d’activités organisées par<br />

l’association où je rencontre des premières<br />

et des deuxièmes années. A mon niveau,<br />

les étudiants travaillent beaucoup ». Une<br />

expérience qui lui a donné envie de revenir en<br />

Europe pour effectuer un stage afin de mieux<br />

s’imprégner de la culture du vieux continent,<br />

signe que son séjour en France lui a plu.<br />

Il confie : « En rentrant chez moi, je raconterai<br />

que les Français sont plus sympas et plus<br />

ouverts que ce que l’on croit au Mexique ! »<br />

11


l’essentiel du sup prépas dossier janvier <strong>2020</strong> N° 34<br />

d’analyser ou d’appréhender un sujet est<br />

très différente : les Français sont les plus<br />

cartésiens, les Indiens sont davantage<br />

anglo-saxons dans leur approche et donc<br />

plus pragmatiques, les Brésiliens ou les<br />

Colombiens sont rapidement dans l’action<br />

et plus directs… », détaille Desi Schmitt.<br />

Olga Kapitskaïa, professeur à Audencia<br />

depuis 2010 et responsable des masters<br />

internationaux, confirme : « Il y a<br />

un apprentissage interculturel à initier<br />

et à expérimenter avant de les amener<br />

à travailler ensemble car il ne faut pas<br />

sous-estimer les chocs culturels. Dans<br />

les masters internationaux, on s’organise<br />

en team building et on impose des<br />

exercices qui nécessitent d’aller vers<br />

l’autre, de se mélanger. On mixte ateliers<br />

pratiques et réflexions théoriques nous<br />

amenant à décrypter la performance des<br />

équipes multiculturelles, leur richesse,<br />

leur complexité… ».<br />

Une diversité de nationalités qui se couple<br />

avec une variété d’origines sociales et de<br />

parcours. Olga Kapitskaia en témoigne :<br />

« Les étudiants français sont issus de<br />

milieux homogènes (leurs parents sont<br />

cadres pour la plupart), ils sont tous un<br />

peu sur le même moule, surtout ceux qui<br />

Skema met le cap<br />

sur Cape Town<br />

Ce sera son quatrième<br />

campus à l’étranger. Skema<br />

BS va ouvrir son septième<br />

site en Afrique du Sud, à<br />

Cape Town, en janvier <strong>2020</strong><br />

au sein d’un établissement<br />

incontournable en Afrique :<br />

l’Université de Stellenbosch,<br />

partenaire de longue date de<br />

l’école. Le campus accueillera<br />

dans un premier temps les<br />

étudiants actuels de bachelor,<br />

de programme Grande école<br />

(PGE) et de MSc et s’ouvrira<br />

dans un second temps à des<br />

étudiants internationaux.<br />

sont passés par les classes prépa. La<br />

diversité est apportée par les admissions<br />

parallèles et les étudiants étrangers de<br />

par leur histoire de vie, leur expérience,<br />

leurs objectifs de carrière, leur vision du<br />

monde… même s’ils ne sont pas les plus<br />

démunis de leur pays. Financer ce type<br />

d’études coute cher ».<br />

Des programmes couteux mais pas inaccessibles,<br />

un des atouts de l’Hexagone<br />

pour les étudiants étrangers. Prasad Das,<br />

un alumni de Neoma d’origine indienne,<br />

l’atteste : « La France est un pays international<br />

et c’est cela qui nous attire.<br />

Le développement interculturel y est<br />

exceptionnel. C’est l’une des raisons pour<br />

lesquelles les étudiants internationaux<br />

choisissent d’étudier dans ce pays. Il y a<br />

également des raisons plus pratiques : il<br />

existe de nombreuses bourses et aides<br />

offertes par le gouvernement français,<br />

les frais de scolarité sont abordables, la<br />

procédure de visa est simplifiée avant et<br />

après les études, les étudiants internationaux<br />

ont souvent appris le français en<br />

deuxième langue. Du coup, les campus<br />

se transforment en un environnement<br />

international. »<br />

Léa Dos Reis Silva, présidente du bu-<br />

© SABS<br />

Remise des diplômes à la Shenzhen Audencia Business School<br />

12


l’essentiel du sup prépas<br />

dossier<br />

janvier <strong>2020</strong> N° 34<br />

reau international de Neoma, abonde :<br />

« La dimension internationale apporte<br />

beaucoup de dynamisme au campus et à<br />

l’école. C’est positif d’échanger avec des<br />

personnes d’autres cultures et de parler<br />

différentes langues. Pour certains, c’est<br />

une vraie découverte. Cette ouverture<br />

au monde met à mal les clichés. Vivre<br />

ensemble permet de réaliser qu’on est<br />

tous semblable. Cela forme les citoyens<br />

que nous sommes ».<br />

Développer la diversité<br />

La plupart des étudiants étrangers sont<br />

recrutés grâce à des partenariats avec<br />

des établissements d’enseignement supérieur,<br />

mais pas seulement. Ainsi, l’EM<br />

Strasbourg compte un tiers d’étudiants<br />

étrangers venus étudier en France dans<br />

le cadre soit d’un échange soit d’un recrutement<br />

individuel via un réseau d’agents<br />

internationaux en charge de repérer<br />

ceux pouvant répondre aux exigences<br />

académiques de l’école. Répartis en<br />

Asie, Afrique sub-saharienne, Maghreb,<br />

Amériques… ces agents assurent la<br />

présence de 200 étudiants étrangers sur<br />

les 900 que compte l’EM Strasbourg. Une<br />

fois présélectionnés, l’école se déplace<br />

pour les rencontrer et valider leur participation<br />

au concours en vue d’intégrer<br />

le cycle grande école ou un bachelor.<br />

Ce sont donc des étudiants qui restent<br />

entre deux et trois ans sur le campus,<br />

certains suivent un parcours francophone,<br />

d’autres un parcours anglophone.<br />

« Nous avons mis en place ce mode de<br />

recrutement en 2011 suite au constat<br />

que certaines nationalités étaient peu<br />

représentées chez nous, notamment<br />

les Africains. C’est pour nous un gage de<br />

diversité encore plus grande et, grâce<br />

aux échanges multiculturels, cela crée un<br />

environnement stimulant : nos étudiants<br />

apprennent à juger des situations d’un<br />

autre point de vue, leur référentiel change<br />

et cela fait bouger les lignes », explique<br />

Séverine Bonhomme, responsable de<br />

la communication et de la promotion à<br />

l’international. Elle précise : « Beaucoup<br />

La valeur des accréditations<br />

EQUIS, AACSB, AMBA. Trois acronymes<br />

pour trois accréditations internationales<br />

qui permettent de différencier les<br />

établissements et de mieux les choisir. Ainsi<br />

EQUIS (European Quality Improvement<br />

System) constitue le label européen<br />

de référence des grandes écoles de<br />

management, qui sont ainsi distinguées<br />

pour la qualité de leur enseignement, leur<br />

pédagogie, leur innovation, leur recherche,<br />

leur responsabilité sociale et leur lien<br />

avec le monde de l’entreprise. AACSB<br />

(Association to Advance Collegiate Schools<br />

of Business) est un label américain, qui s’est<br />

ouvert peu à peu à des établissements<br />

étrangers, qui évalue les objectifs et les<br />

programmes des écoles dans le domaine<br />

du management. Avec des critères de<br />

distinction extrêmement exigeants, son<br />

obtention permet aux écoles françaises –<br />

seules 20 aujourd’hui peuvent s’en prévaloir<br />

- de rivaliser avec les business schools<br />

américaines. Enfin, l’AMBA (Association of<br />

MBA’s) est un label britannique évaluant<br />

essentiellement la qualité des programmes<br />

MBA mais aussi depuis peu des masters.<br />

La très rare triple accréditation. Seules<br />

1% des écoles dans le monde peuvent se<br />

prévaloir de la triple accréditation (une<br />

consécration couteuse, à renouveler tous les<br />

trois à cinq ans). En France, elles sont treize<br />

dont HEC, Essec, Neoma et Audencia, à avoir<br />

obtenu ce Graal. Un processus exigeant<br />

mais aux retombées aussi valorisantes<br />

que bénéfiques pour les établissements<br />

concernés. Comme en témoigne Isabelle<br />

Fagnot, directrice qualité, accréditation et<br />

classement, à Audencia : « C’est d’abord un<br />

gage de qualité qui nous positionne sur le<br />

plan international car cela permet de nous<br />

comparer avec d’autres écoles. Mais c’est<br />

aussi structurant. Comme nous devons<br />

rapporter le nombre de nos professeurs,<br />

les objectifs de nos enseignements, etc.,<br />

cela nous oblige à nous organiser pour<br />

pouvoir rendre des comptes. C’est un cercle<br />

vertueux : ce processus, que nous devons<br />

réinterroger régulièrement pour renouveler<br />

les labels, nous amène à accroître notre<br />

qualité et à l’installer durablement ».<br />

A Audencia, la triple accréditation est le<br />

levier de la stratégie internationale et l’un des<br />

atouts pour attirer les étudiants désireux<br />

de se doter des meilleures formations<br />

disponibles sur le marché et des meilleurs<br />

professeurs. « C’est l’un des points<br />

importants des accréditations, poursuit<br />

Isabelle Fagnot. Nous sommes notamment<br />

évalués sur la qualité du corps professoral :<br />

ils doivent avoir les qualifications requises<br />

(un doctorat est exigé dans certaines<br />

matières) et rester actifs dans leur discipline<br />

en faisant de la recherche, en publiant des<br />

articles dans des revues académiques, en<br />

travaillant au sein d’entreprises. Cela nous<br />

assure que les enseignants ne dispensent<br />

pas les mêmes cours depuis vingt ans ».<br />

Une démarche d’amélioration<br />

continue. Qui dit label dit également<br />

évaluation constante des programmes, qu’ils<br />

soient repensés ou renouvelés. « Si dans un<br />

cours, les élèves ont toujours des mauvaises<br />

notes ou, au contraire, s’ils ont tous<br />

20/20, c’est que le cours n’est pas adapté,<br />

par exemple. Notre objectif, c’est qu’ils<br />

bénéficient des meilleurs enseignements<br />

possibles mais aussi que leur expérience de<br />

vie étudiante (accompagnement de carrière,<br />

conférence sur les métiers, étendu du<br />

réseau d’alumni…) et les services offerts,<br />

des thèmes sur lesquels nous sommes aussi<br />

jugés, soient excellents. Pour résumer, nous<br />

sommes dans une démarche d’amélioration<br />

continue », affirme Isabelle Fagnot.<br />

Si la démarche impose des règles<br />

draconiennes, elle constitue aujourd’hui un<br />

atout indéniable pour les établissements<br />

souhaitant rester compétitifs sur le plan<br />

international. Un choix couteux et exigeant<br />

qui doit correspondre à une stratégie et à<br />

des moyens financiers conséquents. A noter<br />

que les accréditeurs n’imposent pas que les<br />

partenaires des écoles soient accrédités.<br />

Les établissements peuvent privilégier<br />

d’autres critères de sélection, d’autant que<br />

dans certains pays, comme l’Italie ou l’Inde,<br />

peu d’écoles sont accréditées. C’est encore<br />

plus le cas en Afrique, ce qui n’empêche<br />

pas les business schools d’améliorer<br />

leur niveau de qualité. « Nos partenariats<br />

avec les écoles africaines les tirent vers<br />

le haut », commente Isabelle Fagnot.<br />

13


l’essentiel du sup prépas dossier janvier <strong>2020</strong> N° 34<br />

d’étudiants ivoiriens de très bon niveau<br />

viennent se former en France avant de<br />

repartir travailler chez eux. Leur présence<br />

sur le campus permet peu à peu de faire<br />

tomber quelques barrières : rares sont<br />

les Français à souhaiter effectuer un<br />

stage en Afrique, par exemple, mais nous<br />

travaillons à faire évoluer les préjugés ».<br />

Bref, la diversité est aujourd’hui dans<br />

l’ADN des écoles, gage de dynamisme,<br />

d’ouverture, mais aussi de flexibilité.<br />

A l’Essec, c’est même devenu l’un des<br />

éléments du modèle pédagogique. « L’internationalisation<br />

des campus, c’est l’un<br />

des avantages des écoles de commerce.<br />

Et c’est un phénomène qui s’accentue :<br />

chez nous, la majorité du corps professoral<br />

est d’origine étrangère, ce qui<br />

renforce l’ambiance internationale »,<br />

analyse Felix Papier, directeur général<br />

adjoint de l’Essec.<br />

Une ambiance internationale souhaitée et<br />

renforcée, mais qui ne va pas complétement<br />

de soi, comme le souligne Olga Kapitskaia<br />

: « Cela ne suffit pas de mettre les<br />

étudiants ensemble car le risque, c’est que<br />

seuls les plus courageux se mélangent.<br />

L’ouverture demande des efforts, mais<br />

une fois que le pas est franchi, ils sont<br />

contents et évaluent la richesse de cet<br />

apport. En se côtoyant, ils acquièrent<br />

une connaissance culturelle plus intime<br />

des uns et des autres. En travaillant<br />

ensemble, ils bénéficient également d’un<br />

apprentissage formel, qui leur sera utile<br />

dans leur vie professionnelle. Le tout<br />

permet de devenir plus tolérant avec<br />

des personnes parfois radicalement<br />

différentes sur le plan culturel : ça les rend<br />

plus flexibles, plus agiles et plus forts ».<br />

Universités partenaires : quand<br />

les cursus s’entremêlent<br />

HEC a noué des alliances à plusieurs<br />

niveaux avec des universités partenaires.<br />

Le premier concerne les enseignants<br />

chercheurs, le deuxième permet un<br />

emboitement de cursus. Trois cas de<br />

figure sont alors possible, notamment<br />

un semestre d’études en première année<br />

du programme grande école (c’est le<br />

« GEP » ou « Global exchange program »)<br />

avec des institutions étrangères. « Notre<br />

idée, c’est de favoriser l’ouverture culturelle<br />

et disciplinaire de nos étudiants en<br />

leur permettant, par exemple, d’étudier<br />

le cinéma à Los Angeles, le chinois à<br />

Shanghai, l’histoire de l’Amérique latine<br />

en Argentine, etc. Dans ce cadre-là,<br />

nous choisissons nos partenaires en<br />

fonction de leur rayonnement international<br />

sur un domaine d’expertise. Les<br />

étudiants français sont en minorité dans<br />

ces établissements et l’effet sur eux est<br />

notable quand ils rentrent : ils ont l’esprit<br />

grand ouvert, c’est un accélérateur de<br />

maturité », expose Julien Manteau.<br />

Autre cas de figure : des échanges académiques<br />

au niveau du master 2 dans<br />

le cadre du programme MEP (Master<br />

exchange program). Les étudiants passent<br />

un semestre en France, sur le campus de<br />

HEC, et un semestre à l’étranger. L’accès<br />

au réseau CEMS, composé de 30 business<br />

schools leaders dans leur pays respectif,<br />

ainsi que des doubles diplômes, sont<br />

également proposés avec des institutions<br />

telles que le Massachussetts Institute of<br />

Technology (MIT), Yale, Berkeley, Honk<br />

Kong UST… Au global, l’école est au cœur<br />

d’un réseau de 125 universités et écoles<br />

prestigieuses. « Nous recherchons notamment<br />

les partenariats qui proposent<br />

des compétences complémentaires à nos<br />

étudiants : les relations internationales à<br />

Moscou, les politiques publiques à Washington<br />

DC, etc. Le choix de la destination<br />

a souvent son importance pour la suite<br />

de la carrière car cela peut déboucher<br />

parfois sur une expatriation », précise<br />

Julien Manteau.<br />

Une stratégie qui se déploie en résonnance<br />

avec la mondialisation et l’aspiration<br />

grandissante des jeunes à découvrir le<br />

monde et à séjourner à l’étranger. « On<br />

constate que nos étudiants internationaux<br />

ouvrent la voie aux étudiants français :<br />

une fois de retour dans leur pays, ceuxci<br />

font la promotion de notre business<br />

ESC Clermont ouvre<br />

son premier campus<br />

à l’étranger<br />

Adossé à la Guangdong<br />

Polytechnic of Science and<br />

Technology – classée dans le<br />

top 40 des 1400 universités<br />

professionnelles en Chine<br />

–, le campus chinois du<br />

Groupe ESC Clermont a été<br />

inauguré en avril 2019. Sur<br />

une superficie de 1200m2 il<br />

est situé à Zhuhai, tout proche<br />

de Macao et à moins de deux<br />

heures de Hong-Kong, Canton<br />

et Shenzhen. Les élèves<br />

des programmes Master<br />

Grande Ecole et Bachelor en<br />

management international<br />

se voient proposer cette<br />

nouvelle destination pour<br />

des semestres d’échanges.<br />

14


l’essentiel du sup prépas dossier janvier <strong>2020</strong> N° 34<br />

school. De ce fait, les recruteurs aux<br />

quatre coins du monde nous connaissent,<br />

reconnaissent la qualité de nos étudiants<br />

et embauchent des anciens d’HEC. Aujourd’hui,<br />

40% des personnes admises à<br />

HEC après une prépa commencent leur<br />

carrière à l’international et on le doit en<br />

grande partie à nos étudiants étrangers »,<br />

expose Julien Manteau.<br />

Complémentarité et<br />

accréditations<br />

Une dimension internationale que peu à<br />

peu les meilleures écoles françaises ont<br />

endossé pour satisfaire la demande de<br />

leurs étudiants. Les stratégies de partenariat<br />

se sont alors déployées. Ainsi, à<br />

Neoma, l’école privilégie des liens étroits<br />

avec des établissements bénéficiant<br />

comme elle de la triple accréditation. Mais<br />

pas seulement. « Le point fort de cette<br />

approche, c’est de confirmer notre bon<br />

positionnement dans un environnement<br />

international. Du reste, notre capacité à<br />

nouer des partenariats avec des institutions<br />

accréditées est regardée de près<br />

par les accréditeurs : cela implique que<br />

nous appartenons aux mêmes cercles et<br />

avons le même objectif qualitatif au niveau<br />

de nos enseignements », détaille Cécile<br />

Davesne, directrice générale adjointe<br />

de Neoma en charge des programmes<br />

et de l’international. Chaque école va par<br />

exemple reconnaître les ECTS (European<br />

Credits Transfer System) délivrés afin de<br />

s’assurer de la qualité des cours et du<br />

respect des cursus - et de nos professeurs.<br />

Mais il y a aussi un point faible :<br />

« Si on se contente de ce seul critère,<br />

on passe à côté d’un panel d’écoles et<br />

on se limite à certaines zones du monde.<br />

En Afrique, par exemple, rares sont les<br />

établissement à être accrédités car cela<br />

coûte cher », reprend Cécile Davesne.<br />

Positionnement identique à Audencia,<br />

triple accréditée également, où le classement<br />

national des établissements est<br />

regardé de près. « Seule 1% des écoles<br />

ont les trois accréditations. Si c’était<br />

notre seul critère, tous les étudiants ne<br />

partiraient pas. Et nous avons d’autres<br />

moyens de nous assurer de la qualité de<br />

la formation : avoir un des trois labels,<br />

par exemple, implique que nous sommes<br />

sur les même standards au niveau académique.<br />

Et puis, nous recherchons la<br />

complémentarité et de bonnes opportunités<br />

de cours et de cursus pour nos<br />

étudiants : certaines business schools<br />

peuvent être meilleures en finances ou<br />

en marketing », explique Desi Schmitt, la<br />

directrice des relations internationales<br />

d’Audencia. Directeur d’Audencia Grande<br />

école, Nicolas Arnaud recommande aux<br />

étudiants d’être pro-actifs et de s’emparer<br />

de toutes les opportunités qui leur<br />

sont offertes en matière d’international :<br />

« C’est une fusée à plusieurs étages : le<br />

premier comprend la filière anglophone<br />

qui est d’abord l’occasion de rencontrer<br />

beaucoup d’étudiants étrangers. Elle<br />

concerne 58 % des élèves à partir du<br />

Master 1 ».<br />

Le second consiste dans les échanges<br />

à l’étranger, très nombreux, et le troisième<br />

dans les tracks thématiques qui<br />

permettent de passer un semestre à<br />

l’étranger chez un partenaire expert du<br />

domaine : « On peut partir à Berkeley<br />

faire de l’entrepreneuriat, du management<br />

des institutions culturelles à l’université<br />

de Breda aux Pays-Bas, de la finance à<br />

Shenzhen.... On peut aussi décider de<br />

faire tous ces stages à l’international ».<br />

Des critères au-delà des<br />

accréditations<br />

Audencia a noué un partenariat avec<br />

l’université de Sao Paulo au Brésil, faculté<br />

publique renommée pour la qualité de<br />

son enseignement mais non accréditée,<br />

qui accueille des étudiants qui peuvent<br />

y compléter leur cursus et valider des<br />

crédits en vue de leur diplôme. Comme<br />

pour HEC, ce type de partenariat permet<br />

également d’assurer la promotion de<br />

l’école à travers le monde. « Les étudiants<br />

nous représentent chez nos partenaires,<br />

ils doivent donc être excellents. En retour,<br />

on nous envoie des étudiants de très<br />

bonne qualité. C’est le “give and take” »,<br />

précise Desi Schmitt.<br />

© O. R<br />

Le campus d’Oxford<br />

TBS crée un triple<br />

diplôme européen<br />

Fruit d’une collaboration<br />

entre MIP-Politecnico di<br />

Milano (accrédité EQUIS,<br />

AMBA), la Strathclyde<br />

Business School (AACSB,<br />

EQUIS et AMBA) et TBS,<br />

le tout nouveau Global<br />

Master in Industrial<br />

Management de TBS prépare<br />

les étudiants à assurer<br />

des fonctions stratégiques<br />

dans les industries<br />

4.0 (aéronautique, IA,<br />

automobile, énergie...) et de<br />

conseil pour accompagner le<br />

développement international<br />

de ce secteur en plein essor<br />

dans lequel les étudiants de<br />

TBS sont particulièrement<br />

recherchés. Entièrement<br />

délivré en anglais, il sera<br />

ouvert à la rentrée prochaine<br />

aux élèves du programme<br />

Grande école de TBS.<br />

15


l’essentiel du sup prépas dossier janvier <strong>2020</strong> N° 34<br />

Se déployer en Afrique mais aussi en<br />

Amérique latine implique donc de sélectionner<br />

les écoles sur d’autres critères.<br />

C’est ce qu’a entrepris Neoma. Les chiffres<br />

l’attestent : sur les près de 300 partenaires,<br />

75% sont accrédités. Certains ont<br />

intégré ou sont restés dans le portefeuille<br />

d’établissements de Neoma en raison d’un<br />

partenariat historique et de leur expertise<br />

dans un domaine spécifique. Dans le cadre<br />

du CESEM (double diplôme de niveau<br />

Bachelor réalisé en quatre ans, deux<br />

ans dans chaque pays), l’école a établi il<br />

a quarante ans un programme commun<br />

avec l’ESB Reutlingen, en Allemagne,<br />

une référence en matière d’industrie<br />

automobile. « Mais c’est une exception :<br />

les accréditations internationales ont<br />

changé notre stratégie et aujourd’hui,<br />

lorsqu’il y un double diplôme à la clé, nos<br />

partenaires – ils sont 15 aujourd’hui et<br />

nous les rencontrons deux fois par an<br />

pour évoquer ensemble l’évolution des<br />

programmes, leur promotion, etc. - sont<br />

accrédités », précise Cécile Davesne.<br />

A l’Essec aussi, l’exigence est plus forte<br />

sur le plan académique quand un double<br />

diplôme est en jeu. « Nous regardons<br />

les accréditations, le ranking, la réputation<br />

dans le pays… Notre stratégie<br />

a du reste évolué dans ce domaine :<br />

auparavant, les doubles diplômes permettaient<br />

d’avoir une double culture, de<br />

découvrir un autre pays, mais la valeur<br />

ajoutée pour l’étudiant d’un point de vue<br />

professionnel était peu lisible », détaille<br />

Felix Papier, directeur général adjoint de<br />

l’Essec qui axe nos partenariats soit avec<br />

des écoles d’ingénieurs, des universités<br />

de droit, d’affaires publiques, etc. soit<br />

avec des écoles de management qui<br />

permettent aux étudiants de renforcer<br />

leurs compétences dans un domaine<br />

spécifique : entrepreneuriat, corporate<br />

finance, etc. : « Nous privilégions également<br />

les cohortes : les étudiants des deux<br />

pays suivent leur cursus ensemble alors<br />

qu’avant ils ne faisaient que se croiser.<br />

Cela crée un esprit de promo que nous<br />

voulons renforcer ».<br />

S’adapter à la demande<br />

Les stratégies à l’international sont donc<br />

en constante évolution. Ainsi, chaque<br />

année, Neoma engrange entre 8 et 12<br />

nouveaux partenaires, et ça sera même<br />

20 en <strong>2020</strong>. Objectif : renforcer la satisfaction<br />

étudiante. « Nous leur proposons<br />

une immersion à l’internationale, pas de<br />

vivre sur un campus Neoma avec le risque<br />

de se retrouver qu’entre Français. Nos<br />

partenaires réservent des places pour<br />

nos étudiants au sein de leur établissement<br />

: du coup, ils partent soit tout seul<br />

soit en groupe de cinq maximum », ajoute<br />

Cécile Davesne. Aujourd’hui, les étudiants<br />

de Neoma ont le choix de séjourner sur<br />

les cinq continents, dans 60 pays et dans<br />

près de 300 institutions, une offre que<br />

l’école veut encore plus diversifiée car<br />

l’Europe y est surreprésentée. Un travail<br />

avec les étudiants sur leurs envies et<br />

les zones à privilégier a été mené. Il en<br />

ressort que l’Asie est une région de plus<br />

en plus attractive pour les jeunes. De<br />

quoi alimenter la stratégie de développement<br />

de l’école qui souhaite répondre<br />

à leurs attentes en leur proposant un<br />

choix important de destinations. Ce qui<br />

veut dire négocier des places dans les<br />

établissements partenaires et, comme la<br />

réciprocité prévaut, accueillir en France le<br />

même nombre d’étudiants étrangers. Pour<br />

accélérer cette phase de développement,<br />

un travail de mapping d’universités sur<br />

des zones ciblées a été réalisé.<br />

Une démarche identique a été mise en place<br />

à l’Essec où il est demandé aux étudiants<br />

dans quelle région, pays ou type d’école<br />

ils souhaitent s’inscrire. « S’il manque des<br />

places, on augmente le volume, mais on<br />

peut aussi le baisser. Notre critère de<br />

sélection en termes de partenariats, c’est<br />

que la réputation des établissements soit<br />

bonne dans leur pays et que les cours<br />

dispensés correspondent à la demande<br />

de nos étudiants. La tendance actuelle,<br />

par exemple, c’est l’Afrique, l’Australie et<br />

l’Amérique du sud où nous devons augmenter<br />

nos places pour des échanges<br />

académiques », confie Felix Papier.<br />

Deux nouveaux<br />

partenariats pour<br />

Audencia en Afrique<br />

Audencia poursuit en Afrique<br />

le développement de son<br />

Collaborative Institute<br />

for Global Agribusiness<br />

lancé en novembre 2018<br />

avec trois autres membres<br />

fondateurs d’Amérique<br />

du Sud. Dans ce cadre<br />

elle a signé en 2019 deux<br />

accords avec l’Université<br />

du Ghana et United States<br />

International University<br />

Africa (USIU) au Kenya.<br />

Ensemble, Audencia et ses<br />

partenaires développeront<br />

dans le cadre de cet institut<br />

des programmes de formation<br />

initiale et continue, tels<br />

que le Master of Science®<br />

in Food and Agribusiness<br />

Management en double<br />

diplôme avec FECAP<br />

Business School au Brésil.<br />

16


L’ESSENTIEL Du SuP PRéPaS DOSSiER JANVIER <strong>2020</strong> N° 34<br />

A Audencia également, les étudiants sont<br />

mis à contribution. En ligne, ils peuvent<br />

faire part de leurs commentaires sur<br />

les universités d’accueil, la qualité des<br />

cours, la vie sur le campus, etc. « C’est<br />

un outil d’aide à l’orientation car avec<br />

ces informations les promos suivantes<br />

peuvent mieux choisir leur cursus. C’est<br />

d’autant plus important que dès leur arrivée<br />

à l’école les étudiants construisent<br />

leur parcours sur trois ou quatre ans ;<br />

ils se positionnent par exemple sur leur<br />

souhait de faire un double diplôme dans<br />

l’une de nos écoles partenaires à travers<br />

le monde – plus de trente aujourd’hui, un<br />

chiffre qui augmente car nous offrons<br />

de plus en plus d’opportunités « world<br />

wide » à nos étudiants – ou le choix d’une<br />

majeure. Si c’est la finance et que l’Asie<br />

les intéresse, ils pourront par exemple<br />

séjourner sur le campus d’Audencia en<br />

Chine », certifie Desi Schmitt.<br />

Des campus dans le monde<br />

entier<br />

L’existence de campus hors de France<br />

est un autre marqueur de la stratégie<br />

des écoles sur le plan international. Ainsi,<br />

l’Essec propose aussi bien des échanges<br />

académiques à ses étudiants que des<br />

séjours sur ses campus à Rabat, au<br />

Maroc, et à Singapour. « Les échanges<br />

constituent un moyen parmi d’autres<br />

de vivre une expérience à l’international.<br />

Cela permet de découvrir d’autres<br />

modèles d’enseignement par exemple.<br />

Avec les doubles diplômes, on passe à<br />

un niveau supérieur d’investissement et<br />

d’intensité – l’Essec en propose onze – en<br />

lien direct avec un projet professionnel.<br />

Enfin, séjourner sur l’un de nos campus<br />

assure une cohérence pédagogique entre<br />

les cursus en termes de contenu, de<br />

densité de travail, de mode d’enseignement<br />

», précise Felix Papier. Il ajoute : « A<br />

l’Essec, nous développons uns nouvelle<br />

offre : coupler une expérience de vie dans<br />

un pays étranger avec l’acquisition de<br />

compétences spécifiques grâce à des<br />

partenariats avec des établissements<br />

enseignant d’autres secteurs que le commerce<br />

: l’entrepreneuriat dans un pays<br />

en voie de développement, par exemple.<br />

L’important, c’est qu’ils partent avec un<br />

projet construit ».<br />

Pour s’adapter constamment à l’évolution<br />

du monde, à la demande des étudiants et<br />

aux besoins du marché, des thématiques<br />

sont donc renforcées. L’entrepreneuriat<br />

en est une bonne illustration. Ainsi, Neoma<br />

propose désormais un programme « Entrepreneurs<br />

sans frontières » basé sur<br />

des partenariats avec des incubateurs<br />

d’universités permettant aux étudiants de<br />

bâtir leur start-up. « Notre stratégie, c’est<br />

de nous adapter aux besoins du marché<br />

et des recruteurs. C’est ce qui nous guide<br />

quant aux choix de nos partenaires. On<br />

suit les évolutions en termes de cursus<br />

– data analytics, entrepreneuriat… - et<br />

de pays », conclut Cécile Davesne.<br />

S’ouvrir au monde<br />

De l’avis de tous, ces expériences à<br />

l’international constituent des atouts<br />

importants dans un cadre professionnel.<br />

Mais ce sont aussi des opportunités à<br />

saisir sur un plan personnel. « Séjourner<br />

à l’étranger donne un esprit d’ouverture<br />

car les jeunes se confrontent à d’autres<br />

modes d’enseignement et d’autres façons<br />

de vivre. Cela les prépare à s’insérer<br />

dans des systèmes différents en termes<br />

d’éducation, de management, de vie quotidienne<br />

», analye Desi Schmitt. Julien<br />

Manteau ajoute : « Mélanger les jeunes<br />

gens, favoriser l’ouverture culturelle et<br />

leur permettre d’apprendre à se connaître,<br />

c’est autant de graines que l’on plante en<br />

faveur d’une vision multilatéraliste du<br />

monde. C’est un facteur d’apaisement<br />

dans un contexte géopolitique tendu<br />

car l’impact de ces jeunes diplômés est<br />

fort et leur influence sur la marche du<br />

monde positive ».<br />

Anne Dhoquois<br />

© ESCP BS<br />

Le campus de Londres de ESCP<br />

1 ère rentrée sur le<br />

nouveau campus<br />

berlinois de l’ICN<br />

C’est en plein centre de la<br />

capitale, au cœur du quartier<br />

historique et commerçant<br />

de Mitte, que ICN Business<br />

School a fait sa première<br />

rentrée en 2019. Près de<br />

500 m² permettent à l’école<br />

de disposer de 3 salles de<br />

cours, 1 salle de réunion,<br />

1 salle pour les enseignants<br />

ainsi qu’un grand hall de<br />

réception. 90 étudiants de 2 ème<br />

année du programme Grande<br />

Ecole y sont accueillis les<br />

cette année pour y suivre un<br />

MSc en Finance, Insurance<br />

and Risk Management<br />

ou Marketing and Brand<br />

Management. Dans le même<br />

temps l’ICN a abandonné son<br />

implantation à Nuremberg.<br />

17


l’essentiel du sup prépas<br />

entretien<br />

janvier <strong>2020</strong> N° 34<br />

Stéphan Bourcieu<br />

Directeur de Burgundy School of Business<br />

« Les classements sont perçus comme de véritables<br />

agences de notation sans en avoir les méthodes »<br />

« Incrédule ». Directeur d’une Burgundy<br />

School of Business (BSB) qui n’a cessé<br />

de progresser ces dernières années<br />

Stéphan Bourcieu se dit « incrédule »<br />

à la lecture du dernier classement<br />

de l’Etudiant où son école rétrograde<br />

à la 26 ème place. D’où ses interrogations<br />

sur le rôle et les méthodes des<br />

« classeurs ».<br />

Olivier Rollot : Vous avez dû être quelque peu<br />

surpris du dernier classement des écoles de<br />

management qui place BSB à la 26 ème place,<br />

soit cinq places de perdues en un an ?<br />

Stéphan Bourcieu : Je suis plus incrédule que surpris.<br />

A première lecture, ce ne sont pas les critères<br />

ni la méthodologie de l’enquête qui m’interrogent mais<br />

certaines réponses et donc par écho la nature du<br />

contrôle de la fiabilité des réponses. En me référant<br />

tout simplement aux chiffres (publics) donnés à la<br />

Commission d’évaluation des formations et diplômes<br />

de gestion (CEFDG) je ne comprends pas certaines<br />

réponses. Je vais interroger L’Etudiant avec des situations<br />

très précises qui me semblent à tout le moins<br />

curieuses. Il y a certainement de bonnes explications.<br />

O. R : D’autant que BSB est classée 20 ème par<br />

Le Figaro…<br />

S. B : Ce ne sont pas les mêmes critères donc on ne<br />

peut pas comparer. On peut aussi regarder les résultats<br />

du SIGEM où nous sommes à la 15 ème place depuis deux<br />

ans. C’est le système le plus objectif puisque fondé<br />

sur la réalité du marché. Alors quand j’évoque (ou<br />

d’autres) le SIGEM, on nous rétorque que cela n’est pas<br />

significatif car ce serait un système auto-reproductif.<br />

Cet argument ne tient pas quand on sait que BSB est<br />

passé en 7 ans de la 22 ème à la 15 ème place.<br />

O. R : BSB vient également d’être<br />

réaccréditée Equis. Un critère de qualité<br />

reconnu par tous et des évaluations que<br />

vous ne retrouvez pas dans le classement de<br />

l’Etudiant.<br />

S. B : Lisez ce que disent les experts de BSB dans<br />

notre dernier rapport Equis, les progrès considérables<br />

que nous avons fait et qui les ont amenés à nous réaccréditer<br />

pour une durée de trois ans. J’avoue être<br />

resté incrédule devant le paradoxe d’un classement<br />

qui nous classe parmi les plus médiocres écoles en<br />

« Relations Entreprises » et le commentaire du Board<br />

de l’EFMD (survenu le même jour) qui souligne parmi<br />

les points d’excellence de l’Ecole (selon les standards<br />

EQUIS, qui sont particulièrement élevés) : « The strong<br />

corporate connections and close links with the world<br />

of practice ».<br />

BSB a ouvert son<br />

capital aux entreprises<br />

En 2018, après être passée au<br />

statut d’EESC (établissement<br />

d’enseignement supérieur<br />

consulaire), BSB a été<br />

la première école de<br />

management à procéder à<br />

l’ouverture de son capital.<br />

Deux banques mutualistes<br />

(la Caisse d’Epargne de<br />

Bourgogne Franche-Comté<br />

et la Banque Populaire de<br />

Bourgogne Franche-Comté)<br />

y ont souscrit ainsi que trois<br />

dirigeants d’entreprises.<br />

© Zed photographie<br />

18


l’essentiel du sup prépas entretien janvier <strong>2020</strong> N° 34<br />

Tout le souci est qu’aujourd’hui les classements sont<br />

perçus comme de véritables agences de notation sans<br />

en avoir les méthodes. C’est d’autant plus problématique<br />

au moment où un certain nombre d’écoles s’engagent<br />

dans des mouvements stratégiques majeurs (ouverture<br />

de capital, processus de rapprochements, voire de<br />

fusions) et que, logiquement, des gouvernances ou<br />

des investisseurs peuvent se demander si l’école est<br />

vraiment au niveau affiché.<br />

Les classeurs ont une vraie responsabilité vis à vis<br />

des mutations des business schools. Ils doivent faire<br />

preuve de responsabilité dans le choix de leurs critères<br />

et surtout de toute la rigueur nécessaire dans le contrôle<br />

des données. C’est difficile mais cela va devenir une<br />

exigence majeure.<br />

O. R : Vous regrettez que les écarts soient<br />

si importants d’une année sur l’autre.<br />

Pour vous, mais aussi pour onze autres<br />

écoles, il y a trois places ou plus d’écart<br />

cette année en un an selon l’Etudiant.<br />

S. B : Il y a des dynamiques dans les écoles, c’est une<br />

évidence et le SIGEM en est la preuve. Mais c’est une<br />

évolution sur le long terme, sans coups de raquettes<br />

aussi importants. Gagner une place est déjà un effort<br />

important. Les écoles sont sur des temps longs qui<br />

ne sont pas forcément compatibles avec le rythme<br />

annuel de publication des classements.<br />

Pour revenir au classement de L’Etudiant, je note que<br />

sur le critère académique, qui est largement fondé<br />

sur des critères objectifs et parfaitement vérifiables<br />

– accréditations nationales et internationales, durées<br />

d’accréditations, publications scientifiques – BSB est<br />

classée à la 16 ème place et que nous faisons preuve d’une<br />

grande stabilité depuis plusieurs années pour ce critère.<br />

O. R : Un autre directeur d’école s’est posé<br />

la question et je vous la pose :<br />

vous paraît-il normal d’être moins bien<br />

classés que des écoles non reconnues<br />

par l’EFMD – votre accréditation Equis<br />

– et l’AACSB ?<br />

S. B : Il faut être passé par les processus d’accréditation<br />

EQUIS et AACSB, et être auditeur de ces<br />

organismes, pour comprendre l’effort considérable<br />

que doivent accomplir les business schools pour<br />

atteindre ces standards et répondre aux exigences<br />

qui touchent toutes les dimensions des écoles. Les<br />

écoles qui sont accréditées ont fait les efforts pour<br />

atteindre des standards internationaux de haut niveau.<br />

Les accréditations ne peuvent donc pas être mises au<br />

même niveau que les autres critères de classement :<br />

Le campus de Dijon de BSB a récemment été rénové<br />

• (1) elles révèlent un niveau d’excellence<br />

• et (2) elles couvrent tous les critères généralement<br />

évoqués dans les classements puisqu’elles sont<br />

institutionnelles.<br />

Enfin, il faut également souligner que les accréditations<br />

s’appuient sur des données (rapports, data room)<br />

beaucoup plus exhaustives que les données collectées<br />

pour un classement et avec une fiabilité très forte :<br />

quand on répond à ses pairs, à des auditeurs qui sont<br />

aussi des dirigeants d’écoles, cela demande une grande<br />

précision et une exhaustivité des données. Ce sont les<br />

évaluations les plus justes possibles qui sont délivrées.<br />

O. R : Début janvier se tient une réunion<br />

du groupe de travail « classements »<br />

du Chapitre des Grandes écoles de<br />

management de la Conférence des grandes<br />

écoles. Qu’en attendez-vous ?<br />

S. B : La première demande a été une cohérence de<br />

calendriers entre les différents classeurs pour éviter<br />

que les demandes de renseignements se télescopent<br />

avec des demandes de données différentes. Un vrai<br />

effort a été fait en ce sens et doit être souligné.<br />

Il faut sans doute également réfléchir à comment<br />

fournir des données unifiées sur le modèle de ce que<br />

font les écoles d’ingénieurs avec la Commission des<br />

titres d’ingénieurs (CTI) et la Conférence des directeurs<br />

des écoles françaises d’ingénieur (Cdefi).<br />

Et à titre personnel je serai partisan d’avoir des données<br />

rendues par les écoles qui soient certifiées et<br />

pas simplement déclaratives, soit sur la base des<br />

rapports d’accréditation (mais c’est compliqué) soit<br />

par un organisme extérieur.<br />

La stratégie<br />

« Wine and Spirit »<br />

Toutes les écoles cherchent<br />

un point fort. Pour BSB cela<br />

a tout naturellement été le<br />

management dy vin. Créée<br />

en 2013, la School of Wine<br />

& Spirits Business (SWSB)<br />

regroupe les activités de<br />

formation et de recherche<br />

en management du vin et<br />

des spiritueux de Burgundy<br />

School of Business (BSB).<br />

Elle forme chaque année<br />

plus de 180 étudiants d’une<br />

vingtaine de nationalités<br />

dans un lieu unique qui<br />

est le premier au monde<br />

entièrement consacré<br />

à l’enseignement et la<br />

recherche en management<br />

des vins & spiritueux.<br />

© BSB<br />

19


L’ESSENTIEL Du SuP PRéPaS DéBat JANVIER <strong>2020</strong> N° 34<br />

Classements des écoles<br />

de management :<br />

que disent les classeurs ?<br />

Le Figaro, l’Etudiant, Challenges, les trois premiers classements<br />

des écoles de management sont parus.<br />

Notre « Classement des classements » et quelques questions.<br />

On a été proche du crime de<br />

lèse-majesté ! Les classeurs<br />

de l’Etudiant n’ont séparé<br />

cette année HEC et l’Essec<br />

que d’un petit point. Déjà Le Figaro ne<br />

les séparait que d’un petit 0,27 point (sur<br />

20). Prudemment Challenges ne publie de<br />

son côté que des rangs (et bien sûr HEC<br />

est première). Ces différences infinitésimales<br />

dans les classements se traduisent<br />

par des océans quand il s’agit de faire un<br />

choix pour les élèves de classes préparatoires<br />

: en 2019 seulement deux préparationnaires<br />

reçus dans les deux écoles ont<br />

finalement choisi d’aller à Cergy… Dans<br />

ce cas, comme dans d’autres, les classement<br />

révèlent-t-il vraiment les vraies valeurs<br />

des écoles ? D’aucuns en doutent et<br />

les réactions au dernier Classement des<br />

écoles de management de l’Etudiant ont<br />

parfois été vives. Réactions et analyse.<br />

De sérieuses évolutions<br />

chez l’Etudiant<br />

On l’attendait en mode « transition sans<br />

vagues » après le départ de son « classeur<br />

en chef », Baptiste Legout, pour Le Figaro,<br />

le classement 2019-<strong>2020</strong> des écoles de<br />

management de l’Etudiant est au contraire<br />

plein de surprises si on excepte un « top<br />

5 » des plus classiques.<br />

Dans le top 10 Grenoble EM et Audencia<br />

perdent ainsi chacune trois places<br />

alors que Rennes SB y fait pour la première<br />

fois son apparition en gagnant trois<br />

places au détriment de Kedge BS (- 1).<br />

Plus dure est encore la chute pour TBS<br />

et l’Institut Mines Télécom BS (- 4 places<br />

chacune) qui amène TBS à une délicate<br />

15 ème place. Mais la chute la plus surprenante<br />

est du côté de l’une des écoles qui<br />

avait le plus progressé ces dernières années<br />

: BSB perd cinq places et se retrouve<br />

26 ème (elle était 18 ème il y a deux ans). Elle<br />

paye ainsi un très mauvais score dans ses<br />

relations entreprises : seulement 8 points<br />

sur 25 quand ses concurrentes affichent<br />

le double.<br />

Côté vainqueurs ce sont l’EMLV et La<br />

Rochelle BS qui progressent le plus : cinq<br />

places de mieux pour atteindre respectivement<br />

la 16 ème (à un point de TBS !) et<br />

22 ème place. Joli bond de quatre places<br />

également pour l’Esdes.<br />

20<br />

Challenges joue<br />

la sécurité<br />

A contrario de l’Etudiant, Challenges,<br />

qu’on a connu plus audacieux, produit un<br />

Classement des écoles de commerce post<br />

prépas très consensuel. Avec un top 5 qui<br />

évolue quelque peu par rapport à celui<br />

de son Classement 2018. L’Essec double<br />

ESCP pour la deuxième place et l’Edhec<br />

emlyon pour la 4 ème . De même Neoma et


L’ESSENTIEL Du SuP PRéPaS<br />

DéBat<br />

JANVIER <strong>2020</strong> N° 34<br />

Skema échangent leur 6 ème place au bénéfice<br />

de cette première.<br />

Du côté de son Classement des écoles de<br />

commerce postbac, l’Iéseg conserve son<br />

leadership devant l’Essca et PSB. Plus<br />

considérée comme post prépas par le magazine,<br />

l’ISG y fait son entrée à la 15 ème et<br />

dernière place. Classée en moyenne à la<br />

3 ème place des écoles postbac par Le Figaro<br />

et l’Etudiant, l’EMLV n’est ici que 8 ème .<br />

Le Classement des bachelors est de son<br />

côté dominé par Audencia devant ESCP<br />

et Montpellier BS (bachelors en trois ans)<br />

et par l’Edhec devant l’Essec et Kedge<br />

(bachelors en quatre ans).<br />

Comparons les trois<br />

classements<br />

Si on excepte le top 5, Le Figaro et l’Etudiant<br />

ne s’entendent que sur les rangs<br />

de cinq écoles : Montpellier BS (13 ème ),<br />

EM Strasbourg (17 ème ), Ipag (25 ème ), Istec<br />

et Brest BS (36 ème et 37 ème ). Pour les 31<br />

autres ils sont en désaccord : jusqu’à six<br />

places pour l’EMLV, BSB et PSB (respectivement<br />

22 ème , 20 ème et 23 ème pour<br />

Le Figaro) et cinq pour l’Essca et l’EDC<br />

(15 ème pour Le Figaro et 20 ème pour l’Etudiant<br />

; 34 ème pour Le Figaro et 29 ème pour<br />

l’Etudiant).<br />

Nous vous proposons ci-dessous une<br />

moyenne des trois classements (notre<br />

fameux « Classement des classements » !)<br />

en rang et également en points. Challenges<br />

effectuant un classement différent<br />

pour les écoles postbac et post prépas<br />

nous ne reprenons que son classement<br />

des écoles post prépas.<br />

Réfléchissons un peu<br />

Le classement de l’Etudiant fait s’interroger<br />

plusieurs directeurs d’écoles. Dans<br />

un tweet le directeur de l’Essca, Jean<br />

Charroin, écrit : « Je souhaite connaître<br />

la méthodologie qui justifi e le classement<br />

de certaines institutions ni EQUIS,<br />

ni AACSB devant des écoles EQUIS &<br />

AACSB - de surcroit classées dans le<br />

top 50 européen du FT ». Autre réaction<br />

du côté de BSB et son directeur général,<br />

Stéphan Bourcieu (lire son entretien) :<br />

« A l’heure où des écoles s’engagent dans<br />

des mouvements stratégiques voire capitalistiques<br />

majeurs, le rôle des classements<br />

devient d’autant plus crucial et<br />

ils doivent avoir la rigueur et le sérieux<br />

d’agences de notation ».<br />

En janvier <strong>2020</strong> une nouvelle réunion du<br />

groupe de travail « Classements » du Chapitre<br />

des Grandes de management de la<br />

Conférence des grandes écoles est justement<br />

l’occasion de débattre de leur pertinence.<br />

Le Chapitre doit-il créer une base<br />

de données « classements » à l’image de<br />

ce qu’on fait la Commission des titres<br />

d’ingénieurs (CTI) et la Conférence des<br />

directeurs des écoles françaises d’ingénieur<br />

(Cdefi) ? D’aucuns demandent aussi<br />

la création de « labels » pour les classements.<br />

Le sujet reste en tout cas central<br />

dans la stratégie des établissements qui<br />

supportent de plus en plus mal les incertitudes<br />

marquantes d’une année sur l’autre.<br />

Sébastien Gémon<br />

A l’heure où nous bouclons ce numéro<br />

le classement de l’Etudiant n’est plus publié<br />

et il est indiqué qu’il est « en maintenance »<br />

21

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