Running Mag N°163

Le traom
DE BOULIAC
des familles !
Le décor est planté. 870 dossards
sur le 11km qui part à 15h. 672 dossards
sur le 20km qui lui s’élance
une demi-heure avant. Direct dans
les vignes et la campagne hyper vallonnée.
Un régal pour beaucoup.
C’est sur la longue distance
d’ailleurs que la bataille sera la plus
intense. Il est vrai que Gawen, justement,
déjà vainqueur dans son jardin,
il y a deux ans, aimerait bien remettre
ça. Il s’était fait battre au sprint l’an
dernier face à Yannick Dupouy, cette
fois il prend d’entrée la direction des
opérations. Pourtant dans sa foulée,
un certain Jason Pointeau, ne l’entend
pas de cette oreille. Ces deuxlà
ne vont plus se lâcher. « J’ai tout
donné » explique Gawen après coup.
« Franchement je savais où je pouvais
relâcher un peu et où je pouvais tout
donner et j’ai tout tenté. A un moment,
j’ai dû le décrocher un peu. Peut-être
six ou sept secondes mais il a réussi
à recoller vers le 15ème. A partir de
ce moment-là, on a compris que l’on
n’arriverait pas à se départager. Et au
lieu de se taper le sprint sur le bitume,
on a choisi de finir ensemble. Moi cela
me va tout à fait. C’est plus dans l’esprit
de cette épreuve justement ! »
Derrière eux Anthony Pipitone,
premier master, est à cinq minutes.
Louise Classeau, elle, n’a pas eu à se
poser la question de finir main dans
la main avec quelqu’un. Elle finit seule
en tête largement avec cinq minutes
d’avance sur Amélie Sparfel.
Sur la courte distance, alors que
les courses enfants ont déjà eu lieu
bien avant et que les marcheurs en
décousent encore sur ce même parcours,
Anthony Delaby, que l’on a vu
briller à Bordeaux quelques semaines
plus tôt, est au-dessus du lot. Jonathan
Gerthofer, de retour de blessure,
aura bien tenté de s’accrocher mais
il avouait plus tard être déjà bien
content de cette belle place d’honneur.
Marie Fleury l’emporte en féminines
alors qu’elle est déjà Master 3.
Chapeau à elle !
Mais alors que le flot des arrivants
n’en finit pas de s’écouler, la journée
est loin d’être finie du côté de Bouliac.
La soupe chaude est dégustée sans
modération. Elle fait du bien au corps
et à l’âme. C’est un bon moment de
convivialité. Avant la grande remise
des prix, orchestrée au micro, par
Alain Létard, l’ancien président et
dans le cœur de tous ici, les langues
se délient et chacun revient sur sa
course à grands renforts de récits
sans fin et de gestes appuyés. La
grande salle où s’est déroulée un peu
plus tôt la remise des dossards s’est
transformée en hall de spectacle. Les
« Robins de la Rue » qui étaient installés
à l’extérieur, venus prêter main
forte également et récolter aussi
quelques habits et chaussures pour
les plus démunis, se rapprochent de
l’antre chauffé. Maurice Godeaux, le
roi du chrono, commence déjà plier
son matériel.
Jean-Jacques Hochard, le président
du club, dit quelques paroles
pour remercier tout le monde. Les
jeunes du club ne sont pas loin. Les
fils des fondateurs, Alex, Cyril, Nico ou
Gawen, plus quelques autres venus
un peu plus tard, François, Guillaume,
Laurent… ne quitteraient le BSP pour
rien au monde. Les courses de Bouliac
ont de beaux jours devant elles.
C’est l’esprit de famille. Le vrai !
R.J.