Running Mag N°163

Le trail
LE TRAIL DU TELETHON
Le véritable esprit
Quand vous débarquez dans la
grande salle des fêtes de Bouliac,
tout en haut de la grande
côte qui mène de la rocade
bordelaise à la petite ville de
banlieue, vous vous sentez tout
de suite bien. Il y a de l’espace,
on y prend son temps, on aime
à y discuter tranquillement
avant l’effort. Et cette année,
ils furent donc presque 2000 à
avoir répondu à l’invitation des
gens du Bouliac Sports Plaisirs.
2000 à s’être inscrit pour
la bonne cause du Téléthon !
Le Bouliac Sports Plaisirs compte
environ 150 membres. En ce jour de
Téléthon, ils sont tous sur le pont. Ou
presque. Tous prêts à prêter main forte.
Certains sont là en matinée pour
monter les tables, les tentes, arranger
la salle et mettront un dossard
l’après-midi pour participer, d’autres
profitent tranquillement de la matinée
chez eux ou sont au boulot pour venir
ensuite sur le parcours en tant que
signaleur ou même aider sur un quelconque
poste ici ou là. « Aujourd’hui
il n’y a pas d’obligation particulière »
précise Laurent Escalle, membre du
bureau et très actif dans l’organisation
des deux courses bouliacaises depuis
quelques années. « Autant lors de la
Nocturne, tous les membres du clubs
sont sollicités, autant aujourd’hui ceux
qui veulent courir en ont la possibilité.
En fait nous privilégions surtout la
somme reversée au Téléthon. Depuis
le début de l’aventure, elle n’a cessé
d’augmenter. Aussi chacun doit s’inscrire
de son côté, étant du club ou
pas. Cela parait normal. »
Et l’histoire de la course du Téléthon,
devenue trail depuis quelques
années, en a connu des changements
et autres évolutions. On se souvient
de la course sur route dans les rues
de la ville. Et puis les premiers chemins
ont été empruntés. Et puis il y
a aussi eu la version course suivie
d’un contre-la-montre dans la côte
de la gendarmerie. Et puis de fil en
aiguille, le trail s’est imposé comme
une évidence. C’était la grande mode
en 2012. D’abord avec une seule distance
de 13km. Ensuite avec ces deux
distances, un 11 et un 20km qui ont
l’air désormais de satisfaire le plus
grand nombre.
En ce matin, premier samedi de
début de mois de décembre, la météo
n’est pas de la partie. Il a plu une
bonne partie de la matinée justement.
Et puis la grève de la veille, grande
mobilisation générale en France, a
fait craindre quelques accès difficiles
ou perturbés pour se rendre sur le
site. Mais vers midi déjà, alors que la
première course ne débute qu’à 14h,
le ciel se dégage et bientôt ce sont
même quelques rayons de soleil, timides
certes mais bien réels, qui font
leur apparition.
Les parcours sont boueux et glissants
à souhaits mais pas de quoi
refroidir les ardeurs de quelques passionnés
de trail. Cela fait partie du jeu,
comme on dit.
« Ces parcours, je les connais
comme ma poche, » précise Gawen
Brémont, l’enfant du pays. « Je suis
né à Bouliac, j’y ai pensé toute mon
enfance et je n’ai jamais quitté le
club. Ce sont mes endroits d’entraînement,
je connais toutes les côtes
sur le bout des doigts. Aussi quand
on m’a demandé de tracer quelques
kilomètres ici, cela n’a pas été très
compliqué… Nous empruntons bien
un ou deux passages dans des propriétés
qui nous ouvrent leur porte
que pour cette occasion, mais cela
ne représente en vérité que 10% de
la totalité. Je dirai que ce sont des
parcours à la fois techniques, pas
faciles mais surtout très champêtres
et bucoliques. Ils font oublier que l’on
est à deux pas de Bordeaux ! »