Running Mag N°163

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L'aventure
LE TRAIL
Un paradis
J’ai rêvé d’un endroit où je n’aurais
plus à me soucier de rien
Un endroit où le temps se serait
tout simplement arrêté et où tu
pourrais laisser la porte de chez toi
ouverte sans crainte du passage d’un
hypothétique voleur
Un endroit où les gens te stopperaient
en pleine rue pour te raconter
leurs histoires et te montrer leur coin
à eux, pour t’inviter pourquoi pas à
leur table si l’heure est la bonne
Un endroit aussi où les sentiers
empruntés ne suivraient aucune
logique et pourraient se perdre dans
des ravines insoupçonnées
J’ai rêvé de personnes tellement
généreuses et accueillantes que tu
ne te sentirais plus la force de les
quitter
Des gens avec un cœur gros
comme ça aux richesses matérielles
infimes et humaines infinies
J’ai rêvé d’un petit coin de paradis
où les paysages changeraient sans
arrêt au fil des heures et des lumières
filantes
Un petit coin où les frontières
n’existeraient pas et où les couleurs
des gens se mélangeraient en une
seule appelée simplement bonheur
J’en ai rêvais des nuits et de nuits
de tout cela et puis un jour je suis
allé à Rodrigues….
Et puis un jour j’ai ouvert les
yeux…
"J’ai vu un post d’un fan de Trail qui
évoquait son aventure, à l’autre bout
du monde ,sur l’île de Rodrigues. Ces
images m’ont de suite donné l’envie
de vivre une expérience personnelle.
Je décidais de m’inscrire dans la foulée.
Les autres modalités suivront :
billets d’avions et logement.
Me voilà partie à l’aventure, à
l’autre bout de la terre, à la découverte
de cette île et de ses habitants.
Le trajet fut long et fatiguant mais
aussi stressant surtout quand la
douane vous demande, à l’arrivée,
a quoi servent les sticks, et autres
matériels de trails. J’avais à peine
foulé la terre Rodriguaise, que j’étais
frappée par la douceur de vivre ,la
gentillesse et le sourire des habitants
de cette petite île. La propriétaire de
la chambre d’hôte Prudence, un joli
nom très connu dans l’île, allait me
donner tous ses bons plans.
J’avais une semaine, avant le trail
, pour m’acclimater à la température,
a la nourriture épicée et au décalage
horaire. Le climat est si agréable qu’il
est possible de voyager toute l’année,
en évitant la saison des cyclones.
Novembre correspond au début de
l’été austral. Les repas étaient simples
à base de riz, de “grains” (maÏs,
haricots rouges…) accompagnés
d’un plat en sauce: daube, rougaille,
cari-poulet ou cari-poisson et de
redoutables mais succulents piments
limon ou piments mangue.Quelques
jours ont suffit pour assimiler les trois
heures de décalage horaire, le lever
du jour a cinq heures et le coucher à
dix huit heures.
Cette semaine allait me servir aussi
pour découvrir l’île et ses trésors: ses
plages idylliques, la richesse de ses
habitants; des gens simples, généreux
et bienveillants, un lever et un
coucher de soleil sur l’océan d’une
beauté à couper le souffle.
J’ai emprunté des sentiers sans
logique qui paraissent mener nulle
part, pourtant à chaque fois des paysages
différents s’offraient à mes
yeux.
Les rencontres avec des personnes
atypiques: Jean le gérant de la
boutique solidaire et sa croyance en
un seul Dieu, Rody le petit trailer qui