17.12.2019 Views

syndicom magazine No.14

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

L’invité<br />

Je viens de passer quelques jours<br />

avec 23 étudiants du Master en journalisme à<br />

Neuchâtel pour un cours sur les principes de<br />

notre métier. Des esprits vifs, de bonnes questions<br />

: une très bonne volée qui se retrouvera<br />

dans 18 mois dans les rédactions romandes.<br />

Mais je me suis interrogé à voix haute : combien,<br />

dans dix ans, seront encore journalistes, et<br />

combien seront devenus communicants ? Il y<br />

a eu des moues de dégoût : tous rêvent d’enquêtes<br />

et de reportages. On m’a demandé la<br />

différence. J’ai dit : « Les journalistes travaillent<br />

pour la vérité et la démocratie, les communicants<br />

pour leur entreprise. »<br />

C’est un peu court. Certains journalistes ont<br />

d’autres motivations et le travail de certains<br />

communicants est vraiment d’intérêt public.<br />

Néanmoins, les principes du cours (recherche<br />

de la vérité, distance avec les acteurs, servir<br />

les intérêts du citoyen) ne s’appliquent pas à<br />

la com.<br />

Au pif, je dirais que deux tiers finiront leur carrière<br />

dans la com. Prenez les universités. Pour<br />

un livre, Urs Hafner a compté 179 communicants<br />

pour 12 institutions. Quatre fois plus que dans<br />

les années 80. L’UNIGE et l’ETHZ arrivent en tête<br />

avec 25 postes mais rapporté au nombre d’étudiants,<br />

c’est l’EPFL qui rafle la mise. Urs a souvent<br />

entendu : « Les médias ne font plus leur<br />

travail, on doit le faire nous-mêmes. » De fait,<br />

les <strong>magazine</strong>s des universités sont meilleurs<br />

que certains titres des grands groupes suisses<br />

de presse. Pareil dans la culture, l’économie. Et<br />

combien de journalistes spécialisés santé face<br />

aux armadas de com des hôpitaux, assurances<br />

et pharmas ? Une fraction.<br />

La morale de l’histoire ? Journalistes, au boulot !<br />

Si les lecteurs ne font plus la différence entre le<br />

journalisme et la com, c’est à vous de la démontrer,<br />

dans les médias traditionnels ou dans les<br />

jeunes pousses comme la mienne, qui tentent<br />

de forcer le destin. Le balancier reviendra un<br />

jour dans l’autre sens.<br />

Rares journalistes,<br />

pluie de communicants<br />

Serge Michel, 50 ans, a grandi à Yverdonles-Bains<br />

(VD). Il est cofondateur et<br />

directeur éditorial du nouveau média<br />

suisse Heidi.news. Il a été directeur adjoint<br />

des rédactions du Monde et rédacteur<br />

en chef du Monde Afrique. Il publie<br />

ses premiers reportages en 1989 dans<br />

le Journal de Genève. En 2001, il obtient<br />

le prix Albert Londres pour ses reportages<br />

en Iran, où il a vécu quatre ans comme<br />

correspondant pour Le Figaro et Le Temps,<br />

dont il sera plus tard rédacteur en chef<br />

adjoint. En 2005, alors à L’Hebdo, il fonde<br />

le Bondy Blog en banlieue parisienne.<br />

Serge est l’auteur de plusieurs livres sur<br />

l’Iran, les Chinois en Afrique, l’Irak et<br />

l’Afghanistan.<br />

7

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!