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syndicom magazine No.14

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

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18<br />

Le monde<br />

du travail<br />

« Notre objectif est que la flexibilité soit compensée. » Matteo Antonini<br />

Pas de flexibilité à<br />

sens unique !<br />

Matteo Antonini, responsable du secteur<br />

Logistique et membre du comité directeur<br />

La Poste Suisse exige toujours plus de<br />

flexibilité. Un sondage réalisé l’an dernier<br />

auprès du personnel de PostMail<br />

le confirme : dans trois cas sur quatre,<br />

la planification du travail ne correspond<br />

pas au taux d’occupation des<br />

employé(e)s. Ils doivent travailler davantage<br />

la plupart du temps et une<br />

personne sur quatre ne reçoit son plan<br />

de travail qu’une semaine à l’avance.<br />

Cette situation concerne principalement<br />

les employé(e)s à temps partiel,<br />

souvent les femmes. La flexibilité<br />

exigée à sens unique et non rémunérée<br />

a un effet négatif sur la vie privée,<br />

tant sur le plan physique que mental.<br />

Par conséquent, notre objectif est que<br />

la flexibilité soit compensée.<br />

Sur la base des résultats du sondage,<br />

<strong>syndicom</strong> s’est entendu avec les<br />

responsables de PostMail sur un processus<br />

standardisé, selon lequel les<br />

besoins des employé(e)s à temps partiel<br />

en jours de congé sont déterminés<br />

d’un commun accord. Ce n’est qu’un<br />

début. Dans le cadre des négociations<br />

en cours sur la nouvelle convention<br />

collective de travail avec La Poste<br />

Suisse, nous exigeons que le processus<br />

élaboré s’applique à l’avenir à tous<br />

les domaines de La Poste.<br />

La réponse du syndicat est claire :<br />

celles et ceux qui demandent à leurs<br />

employé(e)s de faire preuve de flexibilité<br />

doivent la payer. Nous l’exigeons<br />

dans le cadre des négociations CCT en<br />

cours avec La Poste. La Poste doit supporter<br />

elle-même ces coûts d’opportunité<br />

et ne pas les répercuter sur les<br />

employé(e)s.<br />

Matteo Antonini<br />

https://<strong>syndicom</strong>.ch/fr/branches/poste/<br />

cctposte2021/<br />

« Je dois être plus flexible, au<br />

détriment de mon temps libre. »<br />

Karin Steinmann travaille à 80 % comme conseillère clientèle<br />

chez Réseau postal à Bienne. Elle explique à quel point la<br />

planification des services bouleverse sa vie privée.<br />

Comment se passe ta semaine<br />

de travail ?<br />

Je travaille à un taux d’occupation de<br />

80 %, généralement du lundi au vendredi,<br />

de 10h à 12h et de 14h à 18h, ainsi<br />

que le samedi deux fois par mois.<br />

Mais il faut que je reste flexible et il<br />

arrive que je doive travailler trois à<br />

quatre samedis d’affilée. J’accomplis<br />

donc régulièrement une semaine de<br />

six jours malgré mon taux d’occupation<br />

de 80 %. Et le jour de congé fixe auquel<br />

je devrais avoir droit en tant<br />

qu’employée à temps partiel disparaît<br />

tout simplement. Sinon, mes collègues<br />

devraient me remplacer au pied<br />

levé – et je ne le veux pas, nous sommes<br />

loyaux les uns envers les autres.<br />

Quelques changements ont toutefois<br />

déjà eu lieu.<br />

Qu’est-ce qui a changé ?<br />

Il y a moins de personnel dans mon<br />

office de poste. Un emploi à 100 % a été<br />

supprimé il y a un an. Nous devons<br />

donc être plus flexibles. Des collègues<br />

m’ont raconté que leurs plans de service<br />

changent presque chaque jour.<br />

Parfois, ils apprennent le soir d’avant<br />

dans quel office de poste ils travailleront<br />

le lendemain et à quelle heure.<br />

On vérifie la veille son plan de service<br />

du lendemain. En ce qui concerne la<br />

planification des services transmise<br />

deux à trois mois à l’avance, on ne peut<br />

plus guère s’y fier. J’observe cette tendance<br />

depuis cinq ans.<br />

Karin Steinmann, conseillère clientèle chez<br />

Réseau postal à Bienne, travaille depuis 36 ans à<br />

La Poste. Cette mère célibataire de deux enfants<br />

travaille à temps partiel à 80 %. (DR)<br />

Qu’est-ce que cela signifie pour ta vie<br />

privée ?<br />

C’est difficile de planifier mon temps<br />

libre et de participer à la vie sociale.<br />

J’ai la chance de ne plus avoir d’enfants<br />

à charge – j’ai du mal à m’imaginer<br />

comment s’en sortent les parents<br />

dans une telle situation. Dans une<br />

certaine mesure, je veux bien coopérer.<br />

Toutefois, les limites ont été franchies.<br />

Je voulais suivre un perfectionnement,<br />

comme le souhaite mon<br />

employeur, mais c’est pratiquement<br />

impossible compte tenu de ces affectations.<br />

Comment expliques-tu ce changement<br />

?<br />

Bien sûr, la société change. Le travail<br />

sur appel se répand, beaucoup de<br />

choses se passent électroniquement.<br />

Je le comprends. Après tout, je fais<br />

partie de cette évolution, qui met La<br />

Poste aussi sous pression. Mais la<br />

pression des économies, en particulier<br />

chez Réseau postal, se fait souvent<br />

sur le dos des employé(e)s lorsqu’on<br />

nous demande d’être plus flexibles.<br />

Nos loisirs, notre santé et notre motivation<br />

en pâtissent.<br />

Que souhaites-tu ?<br />

En fait, j’aime mon travail, le contact<br />

avec la clientèle, la variété – je suis là<br />

depuis de nombreuses années. Mais il<br />

me semble que mon travail est moins<br />

apprécié. Si je dois être plus flexible,<br />

alors je souhaite aussi une contrepartie<br />

– mais je ne vois rien venir en retour.<br />

Je trouve que cette évolution à<br />

sens unique se fait au détriment des<br />

employé(e)s.<br />

Matthias Loosli

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