L'Essentiel Prépas n°33 - Décembre 2019
Chaque mois, l'Essentiel Prépas compile l'actualité des Grandes Ecoles à destination des professeurs des classes préparatoires EC et de leurs élèves. Le magazine est édité par HEADway Advisory, cabinet de conseil dédié à l'enseignement supérieur.
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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />
ENTRETIEN<br />
DÉCEMBRE <strong>2019</strong> N° 33<br />
Frank Bournois<br />
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE ESCP BUSINESS SCHOOL<br />
« Nous revenons à ESCP pour mieux exprimer<br />
ce que nous sommes aujourd’hui »<br />
Première business school du monde à<br />
fêter ses 200 ans cette semaine, ESCP<br />
Europe est aussi une école en pleine<br />
croissance et en pleine transformation<br />
comme en témoigne son nouveau nom :<br />
ESCP business school. A la manœuvre<br />
depuis 2014 son directeur, Frank<br />
Bournois, dessine l’avenir d’une doyenne<br />
en pleine forme.<br />
Olivier Rollot : Alors que ESCP vient de fêter<br />
son bicentenaire avec ses alumni quels sont<br />
les dossiers prioritaires pour vous ?<br />
Frank Bournois : Nous devons d’abord nous donner<br />
les moyens de poursuivre notre essor dans le cadre<br />
de notre stratégie « Brand and Size ». En 5 ans, depuis<br />
2014, nous sommes passés de 3500 à 6300 étudiants,<br />
d’un chiffre d’affaires de 79 M€ à 116 M€ et de 130 à<br />
160 professeurs. Pour cela, nous allons entièrement<br />
rénover notre campus historique de République d’ici<br />
2026. Nous étudions les possibilités pour accueillir nos<br />
étudiants de façon temporaire sur un autre site de Paris<br />
intra-muros. Nous travaillons avec un cabinet spécialisé<br />
dans le space-planning pour calibrer le nouveau projet<br />
et mener des travaux ambitieux.<br />
Et ce n’est pas tout. Nous devrions également passer<br />
de 1000 m2 à 5000 m2 à Turin et explorer une nouvelle<br />
implantation à Madrid pour y rassembler les deux sites<br />
actuels. A Berlin, nous rénovons notre propre campus<br />
pour répondre à la croissance et y disposer de 1000<br />
m2 supplémentaires. A Londres, nous optimisons<br />
le fonctionnement du site qui est à la limite de ses<br />
capacités du fait du succès de la première année à<br />
Londres pour les étudiants du Bachelor.<br />
O. R : Pourquoi la marque ESCP revient-elle à<br />
sa première appellation ?<br />
F. B : Nous revenons à ESCP pour mieux exprimer ce<br />
que nous sommes aujourd’hui après avoir vécu trois<br />
grandes phases d’internationalisation. Jusque dans<br />
les années 80 ESCP est une école de formation des<br />
élites françaises. Les cours sont dispensés en français<br />
pour 200 très bons étudiants triés sur le volet. De la<br />
fin des années 1990 à 2015 nous avons vécu la phase<br />
d’européanisation avec la fusion ESCP-EAP puis en<br />
2009 avec ESCP Europe.<br />
En 2014 cette dimension européenne se renforce encore<br />
avec l’obligation pour tous les étudiants – du bachelor,<br />
du Master in Management, des mastères spécialisés,<br />
des MBA – de passer une partie de leur scolarité sur<br />
plusieurs campus. En novembre 2014 nous lançons<br />
notre bachelor avec cette volonté de proposer « 3<br />
ans, 3 pays, 3 campus ».<br />
En cette année du bicentenaire tous les indicateurs<br />
nous montrent que l’école est entrée, à partir de ses<br />
racines européennes, dans une dimension résolument<br />
internationale. Par exemple le bachelor accueille 29%<br />
d’étudiants français pour 45% d’autres Européens et<br />
26% d’internationaux non Européens. Avec l’enracinement<br />
de nos campus européens, nous sommes<br />
aujourd’hui une école européenne au rayonnement<br />
mondial. En simplifiant notre marque, nous réduisons le<br />
risque d’apparaître comme une école euro-européenne<br />
définissant des concepts européens pour des entreprises<br />
européennes. Ce qui serait à contre-courant des<br />
réalités géopolitiques. Cette dimension internationale<br />
est reflétée par la qualité de nos partenaires internationaux,<br />
les meilleurs de leur catégorie.<br />
© ESCP<br />
1819<br />
Nous sommes sous la<br />
Restauration. Après la<br />
création de Grandes écoles<br />
d’ingénieurs comme l’Ecole<br />
des Ponts (1747) ou l’Ecole<br />
polytechnique (1794) il est<br />
temps pour la France de<br />
créer sa première école de<br />
commerce. L’Ecole spéciale<br />
de commerce et d’industrie<br />
- bientôt rebaptisée Ecole<br />
supérieure de commerce –<br />
nait à l’initiative d’un groupe<br />
d’économistes et d’hommes<br />
d’affaires parmi lesquels<br />
Vital Roux, Jacques Laffitte<br />
et Jean-Antoine Chaptal.<br />
« Il existe déjà dix écoles de<br />
commerce dans le monde<br />
dont aucune n’est encore<br />
aujourd’hui en vie. Pour la<br />
classe bourgeoise il s’agit<br />
de s’imposer au-delà de la<br />
seule transmission orale et<br />
familiale », analyse Gilles<br />
Gouteux, responsable des<br />
événements institutionnels<br />
de ESCP et grand<br />
spécialiste de son histoire.<br />
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