L'Essentiel Prépas n°33 - Décembre 2019
Chaque mois, l'Essentiel Prépas compile l'actualité des Grandes Ecoles à destination des professeurs des classes préparatoires EC et de leurs élèves. Le magazine est édité par HEADway Advisory, cabinet de conseil dédié à l'enseignement supérieur.
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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />
DÉBAT<br />
DÉCEMBRE <strong>2019</strong> N° 33<br />
suffisance serait de 310,90€.<br />
Durant les études, l’argent pèse également<br />
sur les conditions d’apprentissage. Quatre<br />
étudiants sur dix issus de CSP modestes<br />
se privent d’une activité en lien avec les<br />
études, ou d’activités en lien avec leur intégration<br />
dans l’établissement (stage intéressant<br />
mais peu rémunéré, départ à<br />
l’étranger, participation aux évènements<br />
du bureau des élèves...). Plus d’un étudiant<br />
sur quatre (28%) estime avoir rencontré<br />
des difficultés à financer ses études. C’est<br />
plus d’un sur trois (35%) chez les CSP les<br />
plus modestes. Alors que 13% des étudiants<br />
sont endettés le pourcentage de demandes<br />
de prêts refusés par les banques<br />
serait de 31,6% selon Unly. Pour les familles<br />
les plus modestes, c’est même 40%<br />
des demandes de prêts qui sont refusées.<br />
Pour contribuer au financement de leurs<br />
études, 51% des étudiants disposent d’une<br />
activité rémunérée (stage, contrat d’apprentissage,<br />
mais emploi salarié). Plus<br />
d’un étudiant sur trois occupe un poste<br />
salarié : un sur quatre travaille pendant<br />
l’année scolaire, les soirs et weekends.<br />
En parallèle, un étudiant sur cinq est salarié<br />
pendant l’intégralité des vacances<br />
scolaires. 51% des étudiants qui ont un<br />
emploi déclarent qu’il leur est “indispensable<br />
pour vivre”. Les autres évoquent des<br />
motivations telles que l’indépendance à<br />
l’égard de la famille,<br />
Suicide : des étudiants<br />
très exposés.<br />
Selon les dernières données de l’OVE, les<br />
« idées suicidaires » touchent 8,4 % des<br />
étudiants, contre 4,7 % dans la population<br />
générale. Toujours selon l’OVE ces<br />
fragilités psychologiques se traduisent<br />
d’abord par de l’épuisement puis par du<br />
stress. Les femmes se disent largement<br />
plus atteintes par ces fragilités que les<br />
hommes. Et les étudiants des classes sociales<br />
populaires beaucoup plus épuisés et<br />
stressés que ceux des classes supérieures<br />
et moyennes.<br />
En tout 89% des étudiants disent avoir<br />
vécu une période de stress pendant l’année<br />
selon une étude menée en <strong>2019</strong> par<br />
Opinion Way pour la mutuelle étudiante<br />
HEYME. Si les problèmes affectifs en<br />
sont la première cause (67% et même<br />
72% chez les femmes) les problèmes financiers<br />
arrivent en deuxième (52% et<br />
jusqu’à 73% après 24 ans). 75% des étudiants<br />
disent également avoir subi des<br />
violences verbales et 54% des violences<br />
psychologiques, 1 étudiant sur 4 indique<br />
avoir déjà subi des violences sur les réseaux<br />
sociaux, sous forme de moqueries<br />
ou encore d’injures.<br />
Et maintenant que faire ?<br />
C’est surtout le côté politique de l’acte<br />
d’Anas qui a retenu l’attention de Nathalie<br />
Dompnier qui est aussi et avant tout<br />
professeur de science politique : « De manière<br />
revendiquée, l’acte d’Anas a une<br />
dimension politique forte. Le message<br />
qu’il laisse pose un certain nombre de<br />
questions sur la précarité, sur la condition<br />
étudiante et sur le niveau de vie des<br />
étudiants ». Alors que, outre le recrutement<br />
d’une assistante sociale, l’Université<br />
Lumière Lyon 2 a mis en place des<br />
dispositifs spécifiques d’aides d’urgence<br />
pour les étudiants les plus précaires et a<br />
récemment ouvert une épicerie solidaire,<br />
la présidente veut aller plus loin : « Il est<br />
urgent que la question de la précarité<br />
soit appréhendée de manière plus globale<br />
et que, au niveau national, les acteurs<br />
de l’enseignement supérieur travaillent<br />
collectivement à sa meilleure<br />
prise en charge, avec les financements<br />
adaptés. Cela relève de choix de société<br />
quant aux moyens que nous allouons<br />
à la jeunesse et notamment à sa frange<br />
la plus pauvre ».<br />
Sébastien Gémon<br />
Redoublements et<br />
bourses : les règles<br />
en vigueur<br />
Selon la circulaire en vigueur<br />
un étudiant peut utiliser<br />
jusqu’à 7 droits à bourse<br />
d’enseignement supérieur<br />
sur critères sociaux, durant<br />
la totalité de ses études<br />
supérieures. Le troisième<br />
droit à bourse ne peut être<br />
accordé que si l’étudiant a<br />
validé au moins 60 crédits<br />
ECTS 2. Les 4ème et 5ème<br />
droit ne que si l’étudiant a<br />
validé au moins 120 crédits<br />
ECTS, 4 semestres ou 2<br />
années, etc. Le cursus licence<br />
ainsi que tout autre cursus<br />
d’une durée inférieure ou<br />
égale à celle de la licence<br />
ne peuvent donner lieu à<br />
plus de 5 droits à bourse.<br />
Pour autant des droits<br />
supplémentaires à bourse<br />
peuvent être attribués<br />
aux étudiants en situation<br />
d’échec due à la situation<br />
familiale (décès notamment)<br />
ou personnelle (maternité,<br />
raisons graves de santé)<br />
« attestée par un avis des<br />
services médicaux et sociaux<br />
de l’établissement ainsi que<br />
pour les étudiants n’ayant pas<br />
validé leur année d’études<br />
à la suite d’une période<br />
de service civique ou de<br />
volontariat ». Ce n’était pas<br />
semble-t-il le cas d’Anas<br />
auquel le Crous aurait<br />
refusé une aide d’urgence.<br />
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