L'Essentiel Prépas n°33 - Décembre 2019
Chaque mois, l'Essentiel Prépas compile l'actualité des Grandes Ecoles à destination des professeurs des classes préparatoires EC et de leurs élèves. Le magazine est édité par HEADway Advisory, cabinet de conseil dédié à l'enseignement supérieur.
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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />
ENTRETIEN<br />
DÉCEMBRE <strong>2019</strong> N° 33<br />
Elian Pilvin<br />
DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ DE L’EM NORMANDIE<br />
« Le modèle de la Grande école<br />
va être profondément remis en cause »<br />
Directeur général délégué de l’EM<br />
Normandie depuis début septembre<br />
<strong>2019</strong>, Elian Pilvin prend la direction<br />
d’une école en plein essor sur ses deux<br />
campus normands mais aussi à Paris,<br />
Oxford et maintenant en Irlande. Un<br />
développement tous azimuts qui ne fait<br />
pas peur à cet entrepreneur entré il y a<br />
six ans à l’EM Normandie après en avoir<br />
dirigé le réseau des alumni.<br />
Olivier Rollot : Quelles sont les grandes<br />
orientations stratégiques que vous entendez<br />
mener à la tête de l’EM Normandie ?<br />
Elian Pilvin : Je vais travailler dans le prolongement<br />
de ce qu’a fait Jean-Guy Bernard à sa tête depuis 15<br />
ans. Sous sa direction, l’école s’est profondément<br />
transformée en inventant un modèle hybride – post<br />
bac, post prépas et en admission sur titres qu’on ne<br />
donnait pas forcément gagnant. Aujourd’hui l’entrée<br />
à différents nouveaux dans nos programmes – via les<br />
concours SESAME, BCE et Passerelle – fait partie de<br />
notre ADN et chacune alimente notre capacité à mixer<br />
les publics. L’EM Normandie a ainsi trouvé sa place et<br />
regagné les lettres de noblesse d’une école qui est<br />
parmi les plus anciennes business schools françaises.<br />
O. R : L’alternance fait partie de cet ADN ?<br />
E. P : Largement même puisque nous recevons aujourd’hui<br />
près de 900 étudiants en alternance dans nos<br />
différentes formations, en contrat de professionnalisation<br />
et en apprentissage dans le programme Grande<br />
école (PGE). Dans ce dernier, 70% des élèves optent<br />
pour l’alternance en deux ans. En 2004, quand nous<br />
avons lancé le dispositif, il n’y avait que sept contrats<br />
d’apprentissage signés. C’est très important pour<br />
nous de pouvoir ainsi contribuer au financement de<br />
la formation de nos étudiants.<br />
La question du coût de la scolarité devient de plus en<br />
plus importante à mesure que les Chambres de commerce<br />
et d’industrie sont contraintes de se désengager.<br />
Quand les élèves viennent étudier cinq année dans le<br />
PGE, nous ne pouvons pas nous contenter de leur dire<br />
de payer 10 500€ par an, ce d’autant plus que nous<br />
accueillons des élèves d’origines socio-professionnelles<br />
diverses. Avec l’alternance, ils peuvent à la fois financer<br />
la fin de leurs études et se professionnaliser. Nous<br />
voulons vraiment intégrer dans notre proposition de<br />
valeur cette opportunité de financement qui garantit<br />
par ailleurs une très bonne insertion professionnelle.<br />
O. R : A quelle autre grande évolution vous<br />
préparez-vous dans les années à venir ?<br />
E. P : Le modèle de la Grande école va être profondément<br />
remis en cause dans les dix prochaines années.<br />
Notamment avec la montée en puissance de la<br />
dimension digitale de nos formations mais aussi avec<br />
la nécessité d’aller au-delà des seules sciences de<br />
gestion. Nos sujets d’enseignement doivent s’élargir à<br />
d’autres champs disciplinaires – philosophie, sciences<br />
sociales, économie, arts – mais aussi à des disciplines<br />
techniques, design, informatique, télécoms, etc. Tout<br />
un portfolio de préceptes à intégrer pour capter les<br />
futures générations et leur apporter la valeur ajoutée<br />
nécessaire pour leur permettre de réinventer nos<br />
modèles. Une quête de sens qui va bien au-delà du<br />
marketing et de la comptabilité analytique. Mais au final<br />
serons-nous encore des business schools ?<br />
© EM Normandie<br />
Vietnam<br />
Au Vietnam, l’EM<br />
Normandie travaille à la<br />
digitalisation de cursus<br />
universitaires, à la mise en<br />
place de diplômes de niveaux<br />
Bachelor et Master et à la<br />
formation des cadres de<br />
différentes provinces et du<br />
comité central en formation<br />
continue dans les domaines<br />
des finances publiques,<br />
des réformes territoriales<br />
ou encore du tourisme.<br />
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