Essais & Simulations n°139
SPECIAL ASD DAYS De la simulation pour l’aéro
SPECIAL ASD DAYS
De la simulation pour l’aéro
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DOSSIER 48
DOSSIER 42
SPECIAL ASD
DAYS
De la
simulation
pour l’aéro
Essais et modélisation 20
Quels moyens d’essais et de simulations pour les
bureaux d’etudes ?
Mesures 34
Le Forum de l’Électronique et les acquisitions de
données à l’honneur
N° 139 • Novembre-décembre 2019 • 25 €
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ÉDITORIAL
S’inspirer de la nature pour innover
Olivier Guillon
Rédacteur en chef
Le biomimétisme – concept inventé dans les années 50 par l’Américain Otto Schmitt
et consistant à s’inspirer du vivant pour répondre à des problématiques humaines –
s’est illustré à de nombreuses reprises dans les travaux de chercheurs ou d’inventeurs,
y compris dans l’industrie ; le pionnier et sans doute le plus illustre d’entre eux étant
Léonard de Vinci et ses nombreux dessins de
machines puisés dans l’anatomie animale, les
ruches (qui ont d’ailleurs par la suite inspiré la
structure en nid d’abeilles de certains matériaux
composites) ou encore le comportement des
oiseaux.
D’ailleurs, dans cette lignée, Airbus a présenté à
l’occasion du Dubaï AirShow son projet fello’fly,
directement inspiré du vol en V des oies sauvages
dans le but de réduire la consommation des
avions de ligne. Concrètement, l’idée est de
démontrer qu’en suivant – à courte distance – un
« Airbus a présenté à
Dubaï, à l’occasion du Dubaï
Air Show son projet fello’fly,
directement inspiré du vol en
V des oies sauvages afin de
réduire la consommation de
carburant »
avion, il est possible de bénéficier d’une portance lui permettant de réduire la poussée
de ses moteurs et donc sa consommation de l’ordre de 5 à 10%. Un bel exemple de
biomimétisme mais qui doit aussi s’inspirer d’une autre force de la nature : l’entente
avec les autres membres, à l’image des oies sauvages. En d’autres termes, pour que
ce projet fonctionne, les compagnies aériennes devront s’entendre pour déterminer
comment répartir les gains qu’aura généré l’avion de tête… ●
Envie de réagir ?
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ÉDITEUR
MRJ Informatique
Le Trèfle
22, boulevard Gambetta
92130 Issy-les-Moulineaux
Tel : 01 84 19 38 10
Fax : 01 34 29 61 02
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Direction :
Michaël Lévy
Directeur de publication :
Jérémie Roboh
Rédacteur en chef :
Olivier Guillon
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p.barlier@mrj-corp.fr
Diffusion et Abonnements :
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Prix au numéro :
25 €
Abonnement 1 an :
85 € / 4 numéros
Étranger :
100 €
Règlement par chèque
bancaire à l’ordre de MRJ
RÉALISATION
Conception graphique :
Eden Studio
Maquette
Gaëlle Vivien
Impression :
Rivadeneyra, sa
Calle Torneros, 16
Poligono Industrial de Los Angeles
28906 Gerafe - Madrid
N°ISSN :
1632 - 4153
Commission paritaire :
1021 T 94043
Dépôt légal : à parution
Périodicité : Trimestrielle
Numéro : 139
Date : novembre-décembre 2019
RÉDACTION
Ont collaboré à ce numéro :
Ludovic Barrière (IRT Saint-
Exupéry), Philippe Baussart (Thales
Alenia Space), Alain Bettacchioli
(Thales Alenia Space), Mike
Bolduc (C&K), Philippe Brammer
(EikoSim), Angélique Jullien (Altair),
Jérôme Lopez (CFM), Kevina
Mooroogen (Altair), Marine Racollet
(Altair)
Comité de rédaction :
Alain Bettacchioli (Thales Alenia
Space), Olivier Guillon (MRJ), Daniel
Leroy (AllianTech), Yohann Mesmin
(Siemens Industry Software),
Patrycja Perrin (ASTE)
Membre du réseau REPM-EMPN
PHOTO DE COUVERTURE :
Anna Bliokh
Toute reproduction, totale ou
partielle, est soumise à l’accord
préalable de la société MRJ.
Partenaires du magazine Essais &
Simulations :
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I1
SOMMAIRE
DOSSIER
DOSSIER 48
DOSSIER 42
SPECIAL ASD
DAYS
De la
simulation
pour l’aéro
Essais et modélisation 20
Quels moyens d’essais et de simulations pour les
bureaux d’etudes ?
Mesures 34
Le Forum de l’Électronique et les acquisitions de
données à l’honneur
48
48 ASD Days 2019, le rendez-vous business de l’industrie aéronautique
DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO
50 Comment l’éditeur de logiciels Altair accompagne ses clients de
l’aéronautique dans leurs défis industriels ?
54 Les filiales du groupe Safran à l’heure de la réalité virtuelle
56 Turbotech poursuit ses développements dans l’avion hybride avec la
simulation
58 Application de la corrélation d’images numériques aux essais sur
structure treillis obtenues par fabrication additive
N° 139 • Novembre-décembre 2019 • 25 €
© Xavier Granet
Actualités
06 Les activités d’essais et
d’ingénierie du Gerac rejoignent
Sopemea
06 Une nouvelle plateforme d’essais
de centrales de traitement d’air
pour le Cetiat
06 Contrat entre Legendre et le
Centre d’essais au feu du Cerib
06 Une nouvelle pépite au sein du
pôle normand NAE
06 Nouvelle avancée dans les tests
de conformité 10BASE-T1S pour
l’automobile
07 Un concept innovant de banc
d’essai avec MTR Engineering
08 Reportage : Le site EDF Lab des
Renardières poursuit sa montée
en puissance
Essais
et modélisation
Focus Formation-écoles
12 Des écoles toujours plus proches
de l’industrie pour répondre aux
besoins de formation
13 Formations de l’ASTE
14 Quand le Congrès international
de métrologie se penche sur le
profil du métrologue
16 Une journée de formation
consacrée à la traçabilité et
l’intégrité des données
17 Euroglider, un exemple réussi
coopération entre écoles et
industriels
Spécial bureaux d’études
19 Le Selfplug par Gulplug :
quand la simulation conduit à
l’innovation des start-up
20 La simulation numérique, un
élément devenu incontournable
pour les bureaux d’études
24 Chez Daher, essais et bureau
d’études travaillent main dans la
main
26 CKP Engineering s’impose sur
les marchés à haute valeur
ajoutée
29 3D_Evolution Digital Mock-Up,
la solution de revue de maquette
numérique pour les très grandes
structures
30 Les simulations multiphysiques
au service de la haute horlogerie
suisse
32 CoreTechnologie poursuit les
développements de sa solution
4D_Additive
Mesures
33 Désormais, un service de location
des équipements CEM !
34 En 2020, Sepem et Forum de
l’Électronique se tiendront
ensemble à Grenoble et Avignon
36 Les besoins fragmentés de
commutation et IHM dans
l’industrie des équipements de test
Spécial Acquisition
de données
39 Des solutions pour garantir un
échange fiable des données
40 Spécial Acquisition de données.
Quelles nouveautés vues sur
Measurement World ?
42 Faire face à la massification des
données
43 Alliantech et Capaab signent une
convention de partenariat ?
44 Un enregistrement continu des
données de mesure denses et
complexes
46 La photogrammétrie : un procédé
fiable et incontournable pour une
caractérisation 3D précise d’un
satellite - 1 ère partie
Outils
62 Retour sur la journée technique
ASTE – PSA « Optimisation du
processus d’essais »
62 Une journée technique « Mesure
thermique par fibre optique »
63 Agenda
64 Sommaire du prochain numéro
64 Index des annonceurs et des
entreprises citées
64 Le chiffre à retenir
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I3
CONTRÔLEUR
DE POTS
VIBRANTS
Essais en balayage sinus
Essais aléatoire
Essais de chocs
Edition de rapports
NOS DOSSIERS EN UN CLIN D’ŒIL
© Studyrama
© CKP Engineering
ESSAIS ET MODÉLISATION
ESSAIS ET MODÉLISATION
Répondre aux enjeux
de la formation
P.12 à 18
Former puis recruter des ingénieurs et des techniciens dans
les métiers des essais, de la simulation et de la métrologie
s’avère bien souvent un casse-tête pour les industriels.
Aperçu de quelques écoles, organismes et établissements
bien décidés à relever les défis du savoir-faire et répondre du
moins en partie aux besoins des entreprises.
Spécial Bureaux d’études
P. 19 à 33
L’utilisation croissante des moyens d’essais mais aussi et
surtout des outils de simulation numérique poussent les
bureaux d’études à davantage se former sur des équipements
et des pratiques naguère éloignés de leur cœur de métier, au
point de recruter des compétences d’un nouveau genre et de
simplifier les échanges avec les services essais et calculs.
© Rohde & Schwarz
MESURES
Spécial Acquisition de données
P. 34 à 47
À l’occasion du Forum de l’Électronique et de sa première
édition conjointe avec les salons Sepem Industries dédiés au
process et à la maintenance, le magazine Essais & Simulations
a choisi de se pencher sur les instruments de tests des
équipements électroniques mais également les moyens
d’acquisition de données de plus en plus denses et stratégiques
dans la conception des produits.
© Turbotech
DOSSIER
De la simulation dans l’Aéro
P. 48 à 61
L’aéronautique et le spatial sont des secteurs ayant depuis déjà
plusieurs années bien pris le pli sur l’utilisation croissante des
logiciels de simulation. L’essor de l’électrification des aéronefs
et demain l’arrivée des premiers avions 100 % autonomes ne
feront qu’accélérer une tendance qui n’a fait que confirmer la
pertinence de l’usage des logiciels de simulation même si les
essais physiques ont encore toute leur raison d’être.
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I5
ACTUALITÉS
EN BREF
Contrat entre Legendre et
le Centre d’essais au feu
du Cerib
Dans le cadre d’une thèse portant
sur le comportement au feu d’un
système innovant de poutre hybride
béton-acier, le groupe Legendre va
s’appuyer sur les compétences du
Centre d’essais au feu du Cerib en
vue de produire une caractérisation
scientifique de ce système en
situation d’incendie, sur la base d’une
campagne expérimentale couplée à
une approche numérique. ●
Une nouvelle pépite au sein
du pôle normand NAE
RainbowVision vient d’être
sélectionnée comme « pépite »
Recherche technologie et
innovation (RTI) de la filière
Normandie AeroEspace (NAE).
Installée à Déville-lès-Rouen,
la société (spécialisée dans les
appareils scientifiques innovants
de caractérisation des gouttes et
particules en déplacement), est
la seule au monde à proposer un
appareil de mesure en temps réel de
la température des gouttes de spray,
un paramètre clé pour augmenter
l’efficacité énergétique et réduire
l’empreinte écologique dans de
nombreux processus industriels. ●
Nouvelle avancée dans
les tests de conformité
10BASE-T1S pour
l’automobile
Rohde & Schwarz a présenté
la première solution de test de
conformité 10BASE-T1S du marché,
pour oscilloscopes R&S RTO et RTP,
qui fournit des tests entièrement
automatisés, conformes à la version
actuelle des interfaces IEEE 802.3cg
10BASE-T1S. Rohde & Schwarz
continue de participer activement
à l’Alliance OPEN, en s’appuyant
sur son expertise pour aider au
développement de solutions de test
complètes et fiables. ●
ACQUISITION
Les activités d’essais et
d’ingénierie du Gerac
rejoignent Sopemea
La filiale d’Apave vient d’acquérir les laboratoires et de l’activité d’ingénierie du
Gerac (Thales), experts dans la maîtrise des environnements électromagnétiques.
À partir du mois d’octobre, 44 collaborateurs du Gerac de Toulouse et de
Trappes viendront renforcer les compétences des équipes de Sopemea, offrant aux
acteurs des secteurs aéronautique, défense, ferroviaire, énergie, automobile, médical
et électronique, des prestations complètes. Après l’intégration d’AEMC et AEMC
Lab en janvier 2019, spécialisées dans les essais CEM et la formation, le groupe
Sopemea complète et enrichit son offre avec le Gerac, grâce à de multiples synergies.
Pour Stéphane Torrez, président du groupe Sopemea, « Cette acquisition représente
pour le groupe Sopemea l’opportunité de renforcer nos compétences en matière d’essais
champs forts et foudre dans
les activités aéronautique
et défense mais aussi dans
le domaine d’ingénierie et
de conseil au profit de ses
grands clients et d’affirmer
la présence d’un laboratoire
Sopemea en CEM, Mécanique
et Climatique dans la région
Occitanie. » ●
L’une des sept chambres semi-anéchoïques du laboratoire
EN SAVOIR PLUS > sopemea.fr de Trappes (longueur : 18 m, largeur : 7 m, hauteur : 6 m)
INAUGURATION
Une nouvelle plateforme d’essais
de centrales de traitement d’air
pour le Cetiat
Le Centre technique des industries aérauliques et thermiques (Cetiat) a récemment
investi dans une nouvelle plateforme d’essais de centrales de traitement d’air (CTA)
située dans ses locaux lyonnais, à Villeurbanne, plus précisément. L’objectif est
de tester – entre autres – les centrales de traitement d’air avec ou sans récupération de
chaleur, de nombreux types de systèmes de récupération de chaleur, les échangeurs de
chaleur air/eau, etc. pour répondre à la croissance des marchés des CTA, notamment
sur la zone Europe – Moyen-Orient – Afrique (EMEA).
Une équipe dédiée à la plateforme d’essais sera composée de deux techniciens supérieurs
et d’ingénieurs chargés d’affaire ou d’étude. Le Cetiat pourra ainsi proposer de multiples
prestations d’essais pour le développement et l’optimisation des performances des
CTA mais aussi de leurs composants (échangeurs air/air, batterie chaude ou froide
air/eau, ventilateur, filtres). Des essais seront également proposés en vue d’établir la
conformité vis-à-vis de la réglementation européenne et des certifications existantes
délivrées par Eurovent Certita Certification et AHRI. ●
© Xavier Granet
6 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
PUBLI-COMMUNIQUÉ
Un concept innovant de banc d’essai
avec MTR Engineering
Distribuée par MTR-E, le système Rotodiff est largement utilisé sur les bancs d’essai aéronautique et généralement
intégré à un banc de transmission dit « Back to back ». Ce principe de banc permet de tester des produits avec des
puissances très élevées tout en économisant les ressources énergétiques considérables.
Contrairement à un banc « classique » où
l’on retrouve généralement un moteur et
un frein sur lequel toute la puissance est
consommée, sur un banc « back to back »,
le couple et la vitesse sont introduits
séparément dans une chaine cinématique
fermée et la puissance nécessaire pour
les générer est 5 à 10 fois inférieure à la
puissance d’essais du composant testé.
Dans notre cas, le couple est introduit par
le Rotodiff et l’entrainement par un système
électrique ou hydraulique.
Parmi tous les systèmes les systèmes de mise
en couple existant sur le marché, le Rotodiff
de VISCOTHERM est le seul à proposer
une gamme de couple extrêmement large
avec des vitesses de fonctionnement élevées.
Compact et facile à mettre en œuvre, il
permet au client une installation et un
pilotage accessible pour les hydrauliciens
et automaticiens contrairement aux autres
systèmes nécessitant des entreprises et des
moyens très spécifiques pouvant s’avérer
très onéreux et difficiles à maintenir.
QUELQUES PRÉCISIONS SUR LA SOCIÉTÉ MTR-E
MTR ENGINEERING est une société basée dans le sud de la
France et une filiale de VISCOTHERM AG en Suisse. L’entreprise
est principalement chargée d’études sur des moyens d’essais
utilisés dans l’industrie aéronautique et intervient également
dans les autres secteurs comme la sidérurgie, la pétrochimie et
de nombreux autres sites de production.
Dans le cadre de son affiliation avec VISCOTHERM, elle distribue
également les moteurs de mise en couple ROTODIFF © utilisé sur
les bancs d’essai. Son activité liée aux essais concerne l’étude et le
support des bancs dynamique à forte puissance sur lesquelles les
moteurs hydrauliques produit par VISCOTHERM AG sont utilisé.
« Nous pouvons intervenir sur la définition du concept, les études
cinématiques ainsi que le choix des composants principaux ».
La définition du concept intègre les études des ensembles
dynamiques avec les calculs associés en termes de contraintes,
de tenue en fatigue et comportement vibratoire.
Généralement, ce type de banc est utilisé pour les transmissions
à engrenages comme ceux existants sur les hélicoptères mais il
peut être étendu à nombreuses autres applications. Les capacités
de tests peuvent aller jusqu’à 5MW et plus si nécessaire.
Ci-dessous les diffèrent éléments sur lesquelles nous pouvons
intervenir :
• Choix de composant pour mise en couple (ROTODIFF)
• Calculs et Conception 3D des ensembles
• Définition des bâtis et structure
• Support (spécifications,
maintenance, analyse de
risque)
Les outils :
• CATIA V5 de DASSAULT
SYSTEM pour la conception
• RFEM de DLUBAL pour les
calculs éléments finis.
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MTR ENGINEERING
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ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I7
ACTUALITÉS
REPORTAGE
Le site EDF Lab les Renardières
poursuit sa montée en puissance
Véritable pilier du groupe EDF, la R&D ne se limite pas au plateau de Saclay. Avec sa quarantaine de laboratoires
répartis sur près de 85 hectares, EDF Lab les Renardières (Seine-et-Marne) est le plus vaste site de R&D
du groupe. Avec l’inauguration de la Station d’essais grande puissance (SEGP) qui vient de faire l’objet d’une
importante rénovation, l’implantation des Renardières confirme sa mue à travers une ambitieuse politique
d’investissements.
Le jeudi 26 septembre dernier, la R&D d’EDF a
inauguré un de ses nombreux moyens d’essais, la
Station d’essais grande puissance, sur le site EDF
Lab les Renardières à Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne)
en présence de Jean-Philippe Laurent, directeur délégué
Recherche et Développement EDF et Pierre Lemerle, directeur
du Programme Réseaux de la R&D d’EDF.
Outre l’inauguration de cette halle d’essai de 30 mètres de
hauteur, une visite des laboratoires dédiés aux matériels
électriques a été proposée aux nombreux invités. Une manière
d’appréhender les moyens d’essais de la branche R&D du
groupe ; « cette inauguration marque une étape importante des
D’une hauteur de 30 mètres
de haut, la Station d’essais
grande puissance (SEGP)
a officiellement été inaugurée
le 26 septembre dernier
sur le site d’EDF Lab
les Renardières
L’inauguration – un peu
spéciale – de la SEGP
avec l’éclatement d’une
bouteille de champagne
par un arc électrique
Inauguration de la Station d’essais grande puissance (SEGP) le 26 septembre
dernier sur le site EDF Lab les Renardières.
Jean-Philippe Laurent et Pierre Lemerle
dans la salle de contrôle de la SEGP
8 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
ACTUALITÉS
Focus sur quelques moyens d’essais aux Renardières
Le laboratoire
diélectrique
Destinée à tester la tenue
diélectrique de divers
équipements tels que les
câbles, les transformateurs
ou encore les traversées,
cette halle dotée
d’une cage de Faraday est
capable de générer des
tensions atteignant plus
d’un million de volts. Cette
impressionnante salle peut
accueillir des objets lourds
(avec 5 tonnes m² de
charge au sol) et volumineux.
Celle-ci est composée
de trois grands halls
d’essais diélectriques dédiés
aux réseaux de 20 kV
à 420 kV avec la possibilité
de tester les équipements
sous différentes conditions
: sous pluie et pollution
artificielle. Elle permet
d’effectuer des essais de
chocs de manœuvre et de
chocs de foudre -Source
3MV / 150kJ, des essais
de tenue à la tension et à
la fréquence industrielle,
1000 kV AC et 800 kV DC,
des essais de perturbation
radioélectrique, de bruit de
lignes, décharges partielles,
tangente delta ainsi
que des essais de transformateur
de mesures (TC,
TT, TCT, combinés).
Laboratoire de
vieillissement et
d’essais climatiques
Composé de nombreuses
zones d’essais intérieures
et extérieures, ce laboratoire
réalise des essais
de tenue aux conditions
extrêmes en chambre
climatique 1 200 m 3 -40°C
/+60°C, glace, humidité et
rayonnements solaires,
des essais de vieillissement
accéléré en salle de
vieillissement 675 m 360kV
et 170kV 50 Hz –cycles
combinés brouillard salin,
humidité, chaleur et rayonnements
solaires, et des
essais de vieillissement
naturel en pollution saine
et industrielle sur le site
de Martigues de la basse
tension à 400 kV 50Hz.
Un hall diélectrique
et d’essais
mécanique
électriques
de 420kv
Destinée à tester la
tenue diélectrique de
divers équipements
tels que les câbles, les
transformateurs ou
encore les traversées,
cette halle dotée d’une
cage de Faraday est
capable de générer des
tensions atteignant plus
d’un million de volts.
Cette impressionnante
salle – pouvant d’accueillir
des objets lourds (avec
5 tonnes/m² de charge
au sol) et volumineux
– comprend une partie
climatique pour une
amplitude d’essai
allant de -40° à 60°C.,
afin de simuler toutes
les conditions que l’on
retrouve sur le globe. On
peut également procéder
à des opérations de
mesure de décharges
partielles, de dérives et
d’essai sous la pluie et
sous glace, sous tension,
de bruit et de chocs… le
tout en maintenant une
homogénéité d’à peine
1° sur l’ensemble de la
machine !
Concept Grid,
pour des essais
grandeur nature
La première chose qui
surprend lorsque l’on
pénètre dans la zone du «
Concept Grid», c’est qu’on
se croirait presque dans
un véritable lotissement.
Et c’est le but recherché.
Cette plateforme expérimentale
unique est consacrée
aux tests de matériels
innovants et aux solutions
dites smart dédiées aux
réseaux de distribution
Principal hall d’essais
diélectriques – sur les
trois présentes sur le
site de Seine-et-Marne
de demain. Pour Loïc
Joseph-Auguste, pilote
de l’installation Concept
Grid « cette petite ville
représente un challenge
très important pour EDF car
face à l’évolution du réseau
et sa complexité, il était
nécessaire de faire évoluer
à notre tour nos méthodes
de validation ». Sorti de
terre en 2013, le Concept
Grid s’étend sur 7 hectares
et se compose de 10 km
de réseaux (20 000 volts et
basses tensions) de façon
à être le plus proche possible
de la réalité. « On met
tout ensemble afin d’effectuer
des essais systèmes,
de tester et d’observer tout
ce qui se passe en matière
de perturbation, selon
toutes les contraintes électriques
recréées de façon
répétée ». La plateforme
évolue donc en permanence
; dernière évolution
en date : les tests effectués
sur des solutions de
mobilité électrique avec
des bornes de station de
charge, mises en place
cette année.
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I9
ACTUALITÉS
grands travaux de rénovation que nous menons », a déclaré
Jean-Philippe Laurent concernant les ambitions de la R&D
dans le domaine des réseaux électriques et de l’importance
accordée aux expérimentations, de l’ordre d’une centaine
de campagnes par an.
POUSSER LES ÉQUIPEMENTS ÉLECTRIQUES DANS
LEURS RETRANCHEMENTS
Les salles d’essais se suivent et ne se ressemblent pas. À
l’origine (sa création remonte à 1964), le site des Renardières
était consacré à la recherche sur les grands programmes
d’EDF (construction du réseau de
transport d’électricité et des centrales
nucléaires). Aujourd’hui, les efforts
se portent sur les innovations
technologiques, à commencer par
le courant continu. Aux côtés de la
Station d’essais grande puissance et
ce bâtiment d’une trentaine de mètres
de haut – et d’un mètre d’épaisseur de
béton armé – se trouve une source
d’alimentation de 400 000 volts
directement raccordée au réseau de
transport d’électricité. Objectif de
cette installation rénovée inaugurée
fin septembre et d’une capacité de
130 000 ampères : pouvoir tester
tous les appareils et les matériels situés dans les postes tels
que les disjoncteurs, les parafoudres et autres réducteurs
de mesure ainsi que les accessoires de câbles sans oublier
les nombreux prototypes d’appareils qui seront lancés sur
le marché ; « mais cela nous permet aussi de les pousser
Les moyens d’essais électriques
du groupe sont aujourd’hui
accessibles à tous (industriels,
exploitants de réseaux et autres)
au travers de l’offre EDF Power
Networks Lab
dans leurs retranchements », s’amuse Pierre Lemerle qui,
reprenant un ton plus sérieux, explique qu’« en cas d’avarie
du matériel, les conséquences peuvent présenter des risques
importants pour la maintenance et, surtout, pour la sécurité
des personnes ». Sur ce volet sécurité, notons que ce hall a été
testé pour garantir la tenue de la structure en cas d’explosion
du matériel en essais.
À l’intérieur, toutes les contraintes des différentes sources
d’énergie ont été réunies. On vient placer le matériel à tester
au centre de la salle puis on le raccorde aux différentes sources
de courant et de tension visant à recréer des conditions
identiques à celles que le matériel voit
sur le réseau réel. Pour les tests de
court-circuit ou de défauts internes,
une caméra slow-motion vient capter
jusqu’à 10 000 images par seconde.
Le tout est piloté et supervisé par
une équipe œuvrant dans la salle de
contrôle, véritable cerveau de la SEGP,
composée de différentes caméras
haute résolution. Outre le contrôle
des opérations d’essais, le personnel est
chargé de choisir les bons appareils de
mesure et les capteurs de courant ou
de tension adaptés. « Tous sont dotés
de compétences élevées car les mesures
effectuées sont à la fois complexes et
atypiques en raison des nombreuses contraintes d’essais », insiste
Philippe Laurent. Ensuite, les données d’essais (essai d’arc
sur un casque de protection par exemple, de parafoudre, de
transformateur de mesure ou de puissance…) sont transférées
par fibre optique ; « on transporte la lumière et la transforme
en grandeur de mesure ».
Aux côtés de la station d’essais
grande puissance se trouve
une source d’alimentation de 400 000 volts !
UN MASTODONTE DES ESSAIS
ÉLECTRIQUES, OUVERT À
L’EXTERNE
Pour rendre compte de l’ampleur du
site, quelques chiffres très significatifs :
EDF Lab Les Renardières rassemble
pas moins de quarante laboratoires
de recherche expérimentale répartis à
travers trois départements de recherche,
un institut d’envergure internationale
et un fab lab, le tout concentré sur 85
hectares et dans soixante-dix bâtiments.
Au total, l’ensemble utilise 15 kilomètres
de voierie et 80 000 m 3 d’eau potable
chaque année, tout en recyclant 90%
des déchets sur place – empreinte
10 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
ACTUALITÉS
environnementale oblige…
Implantés sur le plus vaste site de R&D du groupe, les
laboratoires d’essais dédiés aux matériels électriques
rassemblent de nombreux moyens et équipements, que ce soit
dans le laboratoire dédié à l’étude des câbles et la comptabilité
électromagnétique (CEM) avec de nombreuses zones d’essais
intérieures et extérieures, le laboratoire diélectrique avec
trois grands halls d’essais diélectriques dédiés aux réseaux de
20 kV à 420 kV avec des conditions sous pluie et pollution
artificielle, ou encore la station d’essais grande puissance
avec deux stations d’essais 3 300 MVA et 500 MVA -50 Hz.
Enfin, le moyen d’essais Concept Grid dédié aux tests de
matériels innovants et aux solutions smart pour des réseaux
de distribution, les laboratoires d’essais dédiés aux batteries
pour le stockage et la mobilité électrique allant de la cellule
électrochimique au système complet et les laboratoires de
vieillissement et d’essais climatiques complètent cette liste
exhaustive.
Ces actifs, qui réunissent des moyens d’essais liés aux
réseaux de transport et de distribution d’électricité, se
La plateforme Concept Grid
s’étend sur 7 hectares.
Son but : être la plus proche
possible de la réalité
trouvent aujourd’hui au cœur d’enjeux à la fois financiers
et environnementaux ; d’une part sur leur durée de vie,
d’autre part en matière de maintenance des équipements
(thème qui fera l’objet d’un dossier dans le magazine Essais
& Simulations en juin 2020). ●
Olivier Guillon
ESSAIS ET MODÉLISATION
FOCUS FORMATION-ÉCOLES
TOUR D’HORIZON
Des écoles toujours plus proches
de l’industrie pour répondre aux
besoins de formation
Face à situation tendue en matière de formation et de recrutement, industriels, écoles, centres de formation
tentent de s’organiser. Mais la tâche n’est pas simple et le manque de main d’œuvre qualifiée est patent,
handicapant la croissance des entreprises n’ayant pas de ressources humaines suffisantes pour répondre à
d’importants appels à projet. Pour autant, les initiatives se poursuivent...
L’ECE PARIS-LYON ET L’INSEEC U.
LANCENT UNE SPÉCIALISATION
CONSACRÉE AU VÉHICULE
CONNECTÉ ET AUTONOME
Studyrama organise douze
salons d’orientation
dédiés au numérique
La Majeure Véhicule Connecté &
Autonome a pour objectif de former
des Ingénieurs pour relever les défis
technologiques du secteur automobile.
De grands acteurs du domaine de la
mobilité y participent, à savoir Renault,
PSA, AVL, Valeo, Faurecia et Transdev.
Quatre thèmes y ont été identifiés : usages
clients, véhicule architecture & outils,
véhicule connecté, véhicule autonome. Le module de formation
Autonome (AD & ADAS) est réalisé conjointement par PSA
& Renault – une collaboration est unique en France. Cette
formation répond aux attentes de la filière automobile par le
biais de la PFA (Plateforme automobiles) dirigée par Luc Chatel.
NORMANDIE AEROESPACE LANCE
LA 4 e ÉDITION DE SON CHALLENGE
ETUDIANTS
La quatrième édition du Challenge était
lancée le jeudi 17 octobre dernier à l’INSA
de Rouen Normandie, réunissant plus
de soixante-dix étudiants. Cette année
les étapes s’inscrivent dans un seul
parcours technologique identique pour
tous comprenant six briques : montage
du drone, décollage et atterrissage, vol
À noter…
L’École supérieure d’ingénieurs
Léonard de Vinci (ESILV) a lancé à
la rentrée un cours inédit portant
sur les « Jumeaux numériques
pour révolutionner les phases
d’engineering et d’opération
4.0 » pour ses étudiants en
filière Mécanique numérique &
modélisation.
avec télécommande sans obstacle, vol avec télécommande avec
obstacle, emport d’une charge utile et transport et dépôt de la
charge utile avec télécommande. La finale aura lieu le 14 mai
2020 à Rouen.
L’ECND ACADEMY FÊTE
SES 2 ANS !
Le consortium public-privé composé de
seize membres visant à l’attractivité de la
filière Évaluation contrôle non destructifs
(ECND) et à former les talents du futur,
vient de souffler ses deux bougies. Au
cours de l’année universitaire 2018-
2019, 96 personnes ont été formées sur
les techniques de CND, 79% sont issues
du territoire Ligérien. Fait marquant, cette
filière se féminise puisque les femmes
12 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
FORMATIONS 2020
Thèmes Cycles Code
Formation de
Base ou
Spécifique
Intervenant et lieu
Durée en
jours
Prix
Adhérent
ASTE HT
Dates
proposées
Mécanique vibratoire
Mesure et analyses des phénomènes vibratoires
(Niveau 1)
Mesure et analyses des phénomènes vibratoires
(Niveau 2)
Application au domaine industriel
MV1
3
B
IUT du Limousin
MV2 3
MV3
B
SOPEMEA (78)
3
1 570 €
1 570 €
1 570 €
31 mars - 2 avril
et 8-10 sept
15-17
septembre
24-26 mars et
13-15 octobre
Chocs mécaniques : mesures, spécifications, essais et
analyses de risques
MV4
S
Christian LALANNE, Henri
GRZESKOWIAK et Yvon
MORI (78)
3 1 570 € 17-19 novembre
Acquisition et traitement des
signaux
Pilotage des générateurs de
vibrations
Principes de base et caractérisation des signaux TS1 B IUT du Limousin 3 1 570 € 12-14 mai
Traitement du signal avancé des signaux vibratoires TS2 S
Pierre-Augustin
GRIVELET et Bruno
COLIN (78)
3 1 570 €
15-17
septembre
Principes utilisés et applications PV S SOPEMEA (78) 4 1 890 € 24-27 novembre
Analyse modale expérimentale et Initiation aux
SOPEMEA ou AIRBUS
Analyse modale AM S
3 1 570 €
calculs de structure et essais
D&S (31)
6-8 octobre
Climatique
Principes de base et mesure des phénomènes
thermiques
CL1 B IUT du Limousin 3 1 570 € 17-19 novembre
Application au domaine industriel CL2 B AIRBUS D&S (31) 3 1 570 € 1-3 décembre
Electromagnétisme
Sensibilisation à la compatibilité électromagnétique EL1 S IUT du Limousin 3 1 570 € 9-11 juin
Compatibilité ÉlectroMagnétique (CEM) Exploitation
des normes
EL2
S EMITECH (78)
2 1 170 €
A définir
Prise en compte de l'environnement dans un
programme industriel (norme NFX-50144-1)
Henri GRZESKOWIAK
P1 S
2 1 170 €
(78)
15-16
septembre
Personnalisation du produit à
son environnement
Prise en compte de l’environnement mécanique
(norme NFX-50144-3)
Prise en compte de la norme NFX-50144 dans la
conception des systèmes
P2
P3
S
S
Bruno COLIN et Pascal
LELAN (78)
Bruno COLIN (78)
3
3
1 570 € 6-8 octobre
1 570 €
17-19 nov
Prise en compte de l’environnement climatique
(norme NFX-50144-4)
Henri GRZESKOWIAK et
P4 S
3
Henri TOLOSA (78)
1 570 €
22-24 sept
Extensomètrie : collage de jauge, analyse des
résultats et de leur qualité
M1
S
Raymond BUISSON (78)
3 1 570 € 1-3 décembre
Mesure
Concevoir, réaliser, exploiter une campagne de
mesures
M2
B
Pascal LELAN (78) 2
1 170 €
8-9 décembre
Mesure tridimensionnelle M3 B IUT de LIMOGES 1 900 € 05-nov
Fiabilité et Essais
Conception et validation de la fiabilité -
dimensionnement des essais pour la validation de la
conception des produits
E1 S
Alaa CHATEAUNEF (78) 3 1 570 €
Dates à définir
Les essais accélérés et aggravés E2 S Alaa CHATEAUNEF (78) 2 1 170 € Dates à définir
Fatigue des matériaux métalliques :
Essais, dimensionnement et calcul de durée de vie
sous chargement complexe
E3 S Alexis BANVILLET 2 1 170 € 24-26 nov
Simulation
La simulation numérique et les essais :
complémentarités - comparaisons
S1
B
Jean-Paul PRULHIERE et
Philippe PASQUET (78)
2
1 170 €
A définir
Thermométrie Thermométrie pour les essais vide thermique T1 S Alain BETTACCHIOLI (78) 1 900 € A définir
Qualité et métrologie
Gestion d’une Salle blanche : application dans un
Centre d’Essais
L’assurance qualité dans les laboratoires d’essais
selon le référentiel EN ISO/CEI 17025
ME1
S
AIRBUS D&S (31)
ME 2 S EMITECH (78) 2 1 170 € A définir
2
1 170 €
A définir
ESSAIS ET MODÉLISATION
FOCUS FORMATION-ÉCOLES
(POEC). Cette formation qualifiante a pour objectif de former
des opérateurs en CND spécialisés en ressuage et d’apporter les
compétences attendues pour une certification niveau 2 Cofrend.
STUDYRAMA ORGANISE DANS TOUTE LA FRANCE
DOUZE SALONS D’ORIENTATION DÉDIÉS AU
NUMÉRIQUE
Olivier Guillon
représentent 19% des diplômés. Autre chiffre : 85% des diplômés
ont réussi leur insertion professionnelle dans les 6 mois suivant
l’obtention de leur diplôme.
Par ailleurs, en partenariat avec l’Adefim et la région des Pays de
la Loire ainsi que Pôle Emploi, l’ECND Academy a ouvert une
session de formation à destination des demandeurs d’emploi, dans
le cadre d’une Préparation opérationnelle à l’emploi collective
Depuis le mois d’octobre (et ce jusqu’en mars 2020), l’expert en
orientation Studyrama organise les salons des Formations du
numérique dans une douzaine de villes en France : Bordeaux,
Dijon, Le Mans, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nice,
Toulouse et Tours. L’occasion de renseigner, conseiller et
guider les visiteurs dans leur choix d’une formation adaptée
à leur profil. Les salons de Paris aborderont deux thématiques
spécifiques du secteur du numérique: les Formations Web et
Informatique et les Formations Gaming – Coding. Ces secteurs
offrent de belles perspectives sur le marché de l’emploi, les
formations pour y accéder se multiplient et préparent à de
nouveaux métiers. ●
COMPTE RENDU
Quand le Congrès international
de métrologie se penche sur le profil
du métrologue
Les difficultés de recrutement
de profils techniques
représentent aujourd’hui un
frein majeur à la croissance
des entreprises. Les profils
de métrologues ne sont pas
en reste ; les technologies et
les machines évoluent plus
rapidement que les hommes,
comme en témoigne le contenu
d’une table ronde qui s’est
tenue fin septembre lors du
CIM, à Paris.
© Foucha Muyard
À l’issu de la table ronde
portant sur le formation au CIM
14 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
ESSAIS ET MODÉLISATION
FOCUS FORMATION-ÉCOLES
Trouver des solutions pour
transmettre les savoirs rapidement
et efficacement, telle est la
priorité de toute une profession afin
de répondre à des questions latentes :
« Comment former les futurs responsables
métrologie, mais aussi les techniciens ? »,
« Quelles compétences intégrer dans la
métrologie ? » ou encore « Comment
garder le lien avec les évolutions
technologiques ? ».
À l’occasion du dernier Congrès
international de métrologie (CIM2019),
une table ronde était animée par Bernard
Larquier de BEA Métrologie, sur le
thème « Formation et métiers dans
l’industrie 4.0 » avec des participants
provenant d’horizons très divers :
organismes de formation français et
étrangers (Cetim, IUT, Arts et Métiers
Paris Tech, BEA Métrologie, Trescal,
NPL, NCSLI), laboratoires d’étalonnage
(Cetim, BEA Métrologie, Trescal)
ainsi qu’un grand groupe industriel du
domaine aéronautique, Ariane Group, le
Laboratoire national britannique (NPL)
ou encore l’organisation américaine de
métrologie (NCSLI).
Il ressort qu’il y a, partout, une
difficulté à faire reconnaitre le métier de
métrologue. Du technicien à l’ingénieur.
Ce n’est pas une voie privilégiée par les
étudiants. Pour les grands groupes, leur
attractivité leur permet d’avoir des profils
performants qui ont souvent fait leurs
« Le métier de métrologue
a de beaux jours devant lui
si on lui en laisse l’opportunité
de rester agile dans son
raisonnement, créatif et capable
de s’adapter au changement »
L’une des questions
que se pose la
profession est
comment garder le lien
entre le métier
avec les évolutions
technologiques ?
armes et acquis leurs compétences dans
des entreprises de taille plus modestes
(laboratoires, PME…). Les groupes
industriels sont aussi apporteurs
d’idée et sont demandeurs de jeunes en
alternance. Ils sont en relation étroites
avec les organismes de formation et les
constructeurs d’équipements de mesure
pour orienter ou mettre en place des
formations le plus en adéquation possible
avec le besoin industriel.
L’ALTERNANCE, LA CLEF DE
VOÛTE ?
La formation par alternance semble
être la meilleure solution pour générer
des compétences. Aux États-Unis et
en Grande-Bretagne, l’alternance fait
partie de la culture, et depuis longtemps,
c’est une voie prisée pour acquérir des
compétences. En France, les grandes
écoles, les universités et les organismes
de formation font remarquer que la
place des formations par alternance, du
technicien à l’ingénieur, est de plus en
plus importante, car il s’avère souvent
qu’à formation égale, un diplômé par
alternance est beaucoup plus rapidement
opérationnel ; il intéresse donc les
employeurs. Beaucoup d’alternants
poursuivent leur carrière professionnelle
dans l’entreprise ou l’organisme qui les a
accueillis, ce qui est une preuve de l’intérêt
que porte le monde du travail vers ce
principe de formation.
Ceci permet aussi aux organismes de
formation d’être en relation étroite avec
les industriels et d’adapter rapidement les
programmes de formation en fonction des
attentes. Pour améliorer cette réactivité,
certains d’entre eux organisent des
journées de rencontres industriels –
étudiants.
En conclusion de cette très riche table
ronde, il ressort que le métrologue peut
avoir de beaux jours devant lui, en étant
un apporteur de solutions, si on lui en
laisse l’opportunité de rester agile dans
son raisonnement, créatif et capable de
s’adapter au changement. Il devient alors
le liant indispensable entre l’attente du
client, la conception, la fabrication et la
performance du produit final. ●
Jérôme Lopez,
directeur technique du CFM
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I15
ESSAIS ET MODÉLISATION
FOCUS FORMATION-ÉCOLES
ÉVÉNEMENT
Une journée
de formation
consacrée à la
traçabilité et
l’intégrité des
données
Le 11 décembre prochain, à la Chambre de commerce et
de l’industrie (CCI) de Strasbourg (10, place Gutenberg),
le Réseau Mesure et le Collège français de métrologie
(CFM) organiseront une journée de formation entièrement
dédiée à la traçabilité et l’intégrité des données de mesure,
allant de la génération de celle-ci à l’aide de différents types
de capteurs à leur exploitation et leur diffusion.
Le déroulement de cette journée s’effectuera autour de
deux conférences animées par le CFM, cinq sessions de
cinq ateliers techniques auxquels s’ajouteront des exemples
concrets d’applications et de nombreux échanges et retours
d’expérience. ●
EN SAVOIR PLUS > reseau-mesure.com
Cette journée est organisée par le CFM et
Réseau Mesure, partenaire d’Essais & Simulations
Au programme de la journée
9 h 30 - 10 h 15
CONFÉRENCE 1
L’ESSENTIEL
DE LA MÉTROLOGIE
Présentation des notions
de bases de la métrologie
et les normes associées
par le Collège Français de
Métrologie (CFM)
10 h 15 - 10 h 30 :
Pause
10 h 30 - 11 h 15 :
1 ère session d’ateliers
11 h 15 - 12 h :
2 e session d’ateliers
12 h - 12 h 45 :
3 e session d’ateliers
12 h 45 - 14 h 15 : Déjeuner
Échanges libres / Exposition
Mercredi 11 décembre
9 h : Accueil
14 h 15 - 15 h :
CONFÉRENCE 2
LES NOUVELLES
TECHNOLOGIES
ET LE FUTUR
DE LA MÉTROLOGIE
Présentation des
perspectives d’évolutions
de la métrologie et le rôle
joué par les nouvelles
technologies par le CFM
15 h - 15 h 45 :
4 e session d’ateliers
15 h 45 - 16 h 30 :
5 e session d’ateliers
16 h 30 :
Clôture de la journée –
Questions / Réponses
Les ateliers au programme
NIR Industry | Spécialiste des PAT
(Process Analytical Technologies) :
Suivre les guidelines CFR21 part 11
pour une totale traçabilité et intégrité.
TH Industrie | La mesure filaire et/
ou sans fil: du capteur aux données
en toute sécurité :
Mieux comprendre et maitriser la
chaine de mesure impactée par les
évolutions technologiques. Vérifier
l’intégrité des données de mesure.
Dimelco | Température et pression,
étalonnage des capteurs sur site
et/ou en laboratoire :
Comment allier performance,
métrologique, rapidité, traçabilité
et gagner en efficacité et en qualité.
Bronkhorst | Focus Sur La Mesure
Du Débit Massique :
Intérêt, étalonnage, traçabilité et suivi
du matériel.
Optris | Thermomètres et pyromètres
infrarouges / caméras thermiques :
Principes théoriques, fonctionnement
d’un pyromètre et d’une caméra
thermique et applications.
16 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
ESSAIS ET MODÉLISATION
FOCUS FORMATION-ÉCOLES
PROJET
Euroglider, un exemple réussi
coopération entre écoles et
industriels
Le projet de planeur électrique Euroglider prend son envol. Ce planeur d’entraînement autonome et à
propulsion électrique a effectué ses premiers essais en vol cet automne. Retour sur cette aventure qui a
mobilisé les étudiants du Centre de recherche de l’École de l’air (Crea, appartenant au groupe d’écoles
d’ingénieurs ISAE Supaero), en particulier au niveau des systèmes de formation, composante du projet pour
lequel les élèves ont développé un banc d’essai destiné à faciliter la formation en vol et l’entraînement des
élèves.
Le projet Euroglider a été lancé il y a cinq ans
Fruit d’un partenariat lancé fin 2014 entre l’Association
européenne pour le développement du vol à voile
(AEDEVV), Dassault Aviation et les écoles d’ingénieurs
du groupe ISAE, le projet Euroglider vise à développer un
planeur biplace de formation et d’entraînement, autonome, à
propulsion électrique. Une véritable innovation qui a conduit
à repenser intégralement l’architecture de ce type d’aéronef
afin qu’il réponde précisément aux besoins exprimés par les
élèves pilotes de planeur et leurs moniteurs et qu’il s’inscrive
pleinement dans la dynamique de transition énergétique du
secteur aéronautique. Au niveau du Crea, les travaux se sont
portés sur la brique « systèmes de formation », en particulier sur
le glass-cockpit. « Dans notre école d’ingénieurs, nous formons
tous les officiers de l’Armée de l’Air, nous produisons du contenu
scientifique et assurons de fait des heures de vol ce qui, dans nos
régions comme dans le nord de l’Europe, présente des risques
et des difficultés pour s’entraîner sur des planeurs durant les
saisons froides », explique Colin Blattler, ingénieur-chercheur
au Centre de recherche de l’École de l’air, notant un certain
découragement des élèves du fait de cette période creuse en
attendant des beaux jours pour apprendre le planeur. « Ce temps
d’attente réduit également la motivation et ainsi les compétences ;
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I17
ESSAIS ET MODÉLISATION
FOCUS FORMATION-ÉCOLES
c’est pourquoi nous nous sommes lancés avec nos partenaires
dans le projet Euroglider afin de nous former au sol grâce à la
simulation numérique ».
Dans ce contexte, Colin Blattler, accompagné de Ludovic
Fabre, enseignant-chercheur en facteurs humains, proposent
de s’équiper de « Glass-cockpit » numérique. L’idée étant
d’obtenir une aide au pilotage et à la navigation mais sans créer
des phénomènes de perturbation et… en évitant à tout prix
les risques d’accidents. Mais ce glass-cockpit peut également
ouvrir de nouvelles perspectives en
améliorant la pédagogie. « À titre
d’exemple, bien souvent, l’élève regarde
trop le cockpit et pas suffisamment
l’extérieur. Avec la simulation, on a la
possibilité de le modifier en retirant les
instruments inutiles et en ne gardant
que ceux dont on a besoin ». Par
ailleurs, cette année, l’objectif était
d’améliorer le programme de vol des
simulateurs, « si bien que l’on a équipé
le cockpit de multiples de capteurs ».
À L’ORIGINE, UN PROJET
D’ETUDIANTS
Le projet Euroglider vient d’entrer dans
une phase déterminante marquée par
les premiers essais en vol qui ont eu
lieu les 16 et 18 septembre derniers à
l’École de l’air de Salon-de-Provence.
Pour cette série de tests, dans l’attente du prototype définitif,
les vols ont été effectués sur un banc d’essai volant réalisé
à partir d’un autre planeur de type biplace ayant fait l’objet
d’importants travaux de modifications pour recevoir la chaîne
électro-propulsive à bord.
Le planeur a récemment reçu les autorisations de vols
18 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
Le banc d’essai nécessaire
au développement de ce planeur
mis au point et monté
par le Crea est composé
d’un ordinateur, d’un siège
et d’un écran ; il est autant utilisé
par les chercheurs que
par les élèves
expérimentaux de la part la Direction générale de l’aviation
civile délivrées à l’AEDEVV. L’objectif de cette première
campagne d’essais est de valider la conception et l’architecture
générale retenue pour le futur planeur Euroglider ainsi que de
démontrer la facilité de son pilotage. Le banc d’essai nécessaire
au développement de ce planeur a été mis au point et monté
par le centre de recherche de l’École de l’air. Composé d’un
ordinateur, d’un siège et d’un écran, ce simulateur est autant
utilisé par les chercheurs que par les élèves « et se montre de
plus en plus performant ».
À l’origine, ce projet s’est appuyé sur
des travaux des étudiants, « on a même
développé des cours rien que pour cela »,
précise Colin Blattler. Il concerne les
élèves de 2 e et 3 e années, ce projet de
fin d’études pouvant durer plusieurs
mois. Euroglider implique une quinzaine
d’étudiants par an depuis l’année
2015/2016. Son succès repose sur les
méthodes pédagogiques innovantes,
faites de petits groupes d’élèves à qui on
demande de faire évoluer le protocole
expérimental et de mener à bien l’étude.
« L’objectif est qu’ils s’approprient ce projet
expérimental avec des composantes
techniques dans la mesure où ils doivent
être en mesure de programmer eux-mêmes
le simulateur ».
Les premiers tests réalisés avec succès, la
prochaine étape courant de l’année scolaire 2020 concernera le
décollage de l’appareil avec le moteur électrique. « Par ailleurs,
nous commençons à nous intéresser à la réalité augmentée dans le
cockpit permettant de le déporter tout en affichant de nombreuses
informations, en particulier sur les dangers d’une mauvaise
manipulation »… limiter les risques, déjà une bonne raison
de poursuivre le développement d’un tel projet ! ●
Olivier Guillon
PUBLI-COMMUNIQUÉ
Le Selfplug ® par Gulplug :
quand la simulation conduit à l’innovation
des startups
L’e-mobilité fait incontestablement partie aujourd’hui des industries pionnières. Les entreprises et startups développant
des véhicules électriques, des moteurs, des batteries de nouvelle génération ou encore des technologies de conduite
autonome ou de charge de véhicules autonome doivent être à la pointe de l’innovation. Parmi ces entreprises, on
rencontre la startup française Gulplug, située à Grenoble. Fondée en 2014 en tant que spin-off de Schneider Electric
Group, Gulplug a pour objectifs de révolutionner la technologie de recharge utilisée pour les véhicules électriques
et hybrides actuels, de créer de nouveaux produits, de stimuler l’innovation sur le marché. C’est dans ce contexte
que Gulplug a sollicité Altair et bénéficié de son programme Startups. De ce partenariat est né Le Selfplug ® .
INNOVATION ET CONCEPTION D’UNE NOUVELLE
GÉNÉRATION DE CONNECTEURS POUR LE
CHARGEMENT DE VÉHICULES ÉLECTRIQUES
La solution Selfplug® se compose d’un connecteur, d’environ
50 cm de diamètre, posé sur le sol et d’une fiche intégrée au
véhicule. Cette fiche doit être placée au centre de l’unité au
sol pour connecter le véhicule au chargeur. Pour guider et
fixer la fiche au centre de l’appareil, Gulplug a développé une
solution électromagnétique utilisant un aimant permanent.
L’opération peut ainsi se déclencher automatiquement dès que
le véhicule est garé.
En utilisant Altair Flux, les ingénieurs de Gulplug ont
modélisé tous les problèmes magnétiques afin de s’assurer
que le connecteur soit correctement guidé et inséré dans l’unité
au sol. Grâce aux outils Altair, ils ont notamment défini les
dimensions et l’emplacement des bobines à l’intérieur de
l’appareil - ces bobines étant indispensables à la création la
force électromagnétique nécessaire au guidage de la fiche.
En utilisant Altair Flux, ils sont parvenus à définir, à simuler
précisément la force électromagnétique et ainsi à développer
la fiche qui se fixera sur la prise. Grâce à ce logiciel qui autorise
une multitude de simulations et de conceptions, les ingénieurs
Gulplug ont pu, notamment, réaliser des tests, des modèles
et obtenir des résultats qui sont ensuite partagés avec les
constructeurs automobiles et les équipementiers ; réduisant
ainsi les temps et les coûts de conception en amont de la phase
de prototypage.
La solution Selfplug® développée par Gulplug est une solution
de recharge automatique et simple d’utilisation. Elle offre aux
propriétaires de véhicules électriques un grand confort en les
libérant de la nécessité de penser à brancher leur voiture pour
la recharge quotidienne.
Selon Zavier Pain, PDG, Gulplug : « Nous utilisons Altair Flux
depuis deux ans maintenant. Avant cela, nous travaillions avec
un système 2D mais nous sommes passés à Flux car il offrait une
solution 3D. Grâce à Flux, nous sommes maintenant en mesure
de commercialiser nos produits plus rapidement - et nous sommes
également beaucoup plus professionnels, en tenant compte de
tous les paramètres. »
Grâce au programme Startup d’Altair, Gulplug a eu accès à la
gamme complète des logiciels de simulation d’Altair et a pu
commencer à utiliser Altair Flux sans dépasser leur budget.
POUR EN SAVOIR PLUS
www.altairengineering.fr/customer-story/gulplug/driveinnovation-in-the-charging-industry
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I19
ESSAIS ET MODÉLISATION
SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES
ENTRETIEN
La simulation numérique,
un élément devenu incontournable
pour les bureaux d’études
ESI Group, acteur mondial de la transformation des industries et pionnier du prototypage virtuel, s’adresse à de
nombreux bureaux d’études dans plusieurs secteurs industriels : transports terrestres, aérospatial, énergie,
électricité, industrie lourde, marine, et autres. Le point avec Éric Jamagne directeur commercial et Nicolas
de Revière – responsable avant-vente et support (tous deux chez ESI France), qui nous explique notamment
pourquoi la simulation numérique fait partie du quotidien des BE.
20 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
ESSAIS ET MODÉLISATION
SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES
Éric Jamagne,
directeur commercial
ESI France
Nicolas de Revière,
responsable avant-vente et
support chez ESI France
À quels types de bureau
d’études vous adressez-vous
et à quels secteurs industriels
appartiennent-ils ?
ESI s’adresse à trois types de bureaux
d’études : intégrés aux fabricants
d’équipements d’origines (OEM),
comme Airbus, Renault, Framatome,
et PSA, et des tiers 1 comme Safran,
Gestamp, et Expliseat, mais également les
bureaux d’études indépendants comme
Expleo et Segula. Les spécialistes d’ESI
accompagnent les scientifiques des
bureaux d’études pour les aider à réaliser,
avec une grande précision, les prototypes
et les essais virtuellement.
Quelles sont leurs problématiques
en matière d’essais et de simulation
numérique ?
Avec une concurrence mondialisée,
l’industrie cherche à augmenter sa production
et à réduire ses coûts ainsi que
ses délais de production et de commercialisation
; la pression sur les coûts et
les fortes réglementations notamment
environnementales soumettent les industriels
à un impératif de changement et
de performance. Pour faire face à cette
complexité croissante, les industriels sont
confrontés à un enjeu de taille : réussir
à innover et à se transformer tout en
continuant de produire à court terme
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I21
ESSAIS ET MODÉLISATION
SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES
les produits leur permettant de maintenir
leurs niveaux de croissance et de
rentabilité. Les solutions de prototypage
virtuel offertes par ESI permettent aux
industriels de résoudre ces problèmes,
en éliminant le recours à des prototypes
et des essais réels.
Ces solutions qualifient les utilisateurs de
la capacité d’obtenir des pré-certifications
de crash-tests, fatigue, fabricabilité des
pièces et d’outillage, etc. dans un écosystème
où le numérique remplace de plus en
plus le physique. La collaboration récente
avec le groupe Renault constitue une vraie
concrétisation de cela : la Renault Clio
5 a été pré-certifiée numériquement,
obtenant la note maximale du test de
sécurité de l’Euro NCAP.
Comment ces problématiques
ont-elles evolué ? Quels sont les
défis auxquels les BE doivent ou
devront répondre ?
Après avoir réalisé le premier « crashtest
» virtuel pour Volkswagen en 1985,
les problématiques et les complexités ont
évolué avec les progrès techniques, et les
besoins croissants des industries dans
différents secteurs qui accompagnent
cette évolution. Aujourd’hui, le nouveau
concept développé par ESI, l’Hybrid
Twin, vise à prédire le comportement
des produits industriels pendant leur utilisation
ne s’enrichissent pas des éléments
identifiés en temps réel et ne s’adaptent
pas aux aléas. Les données utilisées sont
uniquement celles d’événements passés
ayant déjà eu lieu. Rien ne prend donc
en compte I’imprévu et le vieillissement
du produit dû à son utilisation et à son
environnement. Grâce à l’utilisation
d’algorithmes de réduction de modèle
et en combinant des prototypes virtuels
intégrant tout le savoir-faire historique
d’ESI en physique des matériaux avec un
jumeau digital (basé sur les données), le
groupe a créé un concept permettant une
simulation prédictive, une maintenance
utilisable et paramétrable en temps réel.
Couplant son savoir-faire historique en
physique des matériaux et des briques
technologiques telles que l’IA, le Big Data
et surtout l’IoT, ESI et ses solutions permettent
de répondre aux exigences de
plus en plus fortes de l’industrie, notamment
le « time to market », en donnant
une chance de réussite plus élevée dès le
premier essai physique.
De plus, afin de répondre à l’urgence
d’innovation à laquelle sont confrontés
les industriels, ESI se positionne comme
un agent du changement capable de les
accompagner très en amont de leur processus
pour tester et envisager le plus de
scénarios possibles. Afin de pouvoir de
pouvoir rapidement et de façon réaliste
et fiable tester ces scénarios, le recours
au prototypage virtuel devient un prérequis.
La force d’ESI est encore une fois
l’intégration de la physique des matériaux
permettant un réalisme et une fiabilité des
résultats obtenus virtuellement.
Pourquoi ces be font-ils appel à esi
group et à quelle(s) solution(s) en
particulier ?
ESI se différencie de ses compétiteurs à
plusieurs niveaux. Le groupe offre des
solutions sur mesure qui sont le fruit d’un
partenariat stratégique avec ses clients
industriels (projets de cocréation) et non
des « boîtes à outils standardisés », et abouti
grâce à l’expertise de ces experts et à la
présence dans quarante pays. ESI permet
aussi aux industriels de mettre en place des
nouveaux business model basés sur l’usage
plus que sur le produit en tant que tel. Nos
spécialistes intègrent la physique des matériaux
dans ses techniques de prototypage
virtuel. Grâce à cette expertise, ESI permet
aux industriels d’anticiper la dégradation
et les scénarios de vieillissement de leurs
produits, et la fin de leurs vies.
Par exemple, Farasis Energy, fournisseur
sino-américain de batteries, a récemment
remporté un appel d’offre « zéro prototype
réel » auprès d’un constructeur automo-
22 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
ESSAIS ET MODÉLISATION
SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES
bile allemand. Grâce à ESI, la fiabilité des
résultats de simulation de la conception du
nouveau modèle de batterie de Farasis a été
déterminante dans une procédure stipulant
pour la première fois, la suppression des
phases de prototypage réel. La fiabilité des
solutions d’ESI aide les acteurs ne pouvant
réaliser en réel des tests de fiabilité et de
sécurité de leurs produits comme la tenue
d’une centrale nucléaire lors d’un séisme.
Enfin, l’intégration de la physique des
matériaux permet une fiabilité des simulations
transformant le prototypage virtuel
en solution indispensable pour la
conception, la fabrication des produits
et le suivi de leurs vieillissements en
utilisation permettant une maintenance
prédictive efficace et efficiente.
Plus globalement, quelle place
occupe la simulation numérique
dans leurs métiers ? Est-elle devenue
si incontournable ?
Avec l’accumulation des complexités
dans la production des industries dans
différents secteurs, la simulation numérique
est devenue incontournable. Cela se
matérialise avec la demande croissante de
la simulation numérique dans un marché
qui a du potentiel. Le marché mondial
du « Simulation & Analysis » est estimé
à 11 milliards de dollars en 2023 (étude
CIMData, mars 2019). Ce segment est intégré
dans le marché mondial du « Product
Lifecycle Management » (PLM) lui-même
estimé à 72,3 milliards de dollars en 2023
(étude sur le PLM, publié par l’organisme
américain CIMData, juillet 2019).
De façon actuelle et concrète, la simulation
est un incontournable dans toutes
les étapes de design reviews. Elle est
également utilisée dans toutes les étapes
de la conception et de la fabrication des
produits. Souvent la simulation est doublée
de tests en physique afin de vérifier
la fiabilité des résultats. Grâce à son
expertise, ESI accompagne ses clients vers
l’émancipation de ces recours aux tests
et prototypes réels avec en moto « Zero
test, Zero prototypes, Zero downtime ».
Pour les futures générations de produits
comme les véhicules autonomes pour les
acteurs automobiles, le recours au prototypage
virtuel pour valider et certifier les
concepts sera une obligation tellement les
différents scénarios d’usage – et donc les
scénarios à tester – seront nombreux*.
Enfin, comment les membres
des BE communiquent-ils avec ceux
des services d’essais ?
En quoi les solutions d’ESI
permettent-elles de fluidifier les
échanges ?
Les membres des BE aujourd’hui
communiquent avec ceux des services
d’essais de plus en plus avec des nouvelles
technologies du digital. ESI crée ce lien
grâce à ses solutions. Tout d’abord avec
un exemple concret, nous permettons
aujourd’hui des revues de projets
collaboratives avec notre solution de
réalité virtuelle IC.IDO dans des Cave ou
à distance via des casques HMD. Notre
positionnement sur toute la chaîne de
valeur du produit et notamment notre
concept de Single Core Model permettent
aux différents corps de métier de
collaborer autour d’une seule et même
plateforme (comme VSS qui intègre de
l’aéraulique, de la thermique, du crash,
du confort…). ●
Propos recueillis par Olivier Guillon
* cf. : www.inria.fr/institut/strategie/vehicules-autonomes-et-connectes
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I23
ESSAIS ET MODÉLISATION
SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES
EN APPLICATION
Chez Daher, essais et bureau
d’études travaillent main dans
la main
Chez l’avionneur – et équipementier aéronautique / logisticien industriel – les exigences de qualité, de coûts et
de délais passent immanquablement par une collaboration étroite entre les laboratoires d’essais et le bureau
d’études.
Alain Crouzet,
responsable du
bureau d’études
pour le groupe
Daher
Daher, c’est un nom qui résonne comme
un fleuron de l’industrie française, et pas
seulement dans le secteur aéronautique.
Avionneur et équipementier, l’entreprise s’impose
également comme un spécialiste des services
logistiques et de la supply-chain, mais aussi
comme un acteur de référence de l’industrie 4.0.
Présent dans treize pays, en France, en Europe
et aux États-Unis notamment – où l’entreprise
familiale emploie plus de 600 personnes – Daher
rassemble à ce jour une dizaine de milliers de
collaborateurs ; en France, ceux-ci se répartissent
principalement dans l’ouest (région Pays de la
Loire avec l’usine ultra-moderne de Nantes,
spécialisée dans le thermoplastique avec plus de
160 000 pièces produites par an) et le centre du
pays (avec l’usine de Saint-Julien-de-Chédon,
dans le Loir-et-Cher), le sud-est (Marignane),
l’Île-de-France et le sud-ouest, berceau français de
l’aéronautique : c’est sur le site de Tarbes (Hautes-
Pyrénées), l’un des plus importants du groupe
avec plus de 1600 collaborateurs que travaillent
Alain Crouzet, responsable du bureau d’études
pour le groupe, et Jeremy Crevel, responsable des
laboratoires d’essais chez Daher.
Jeremy Crevel,
responsable
des laboratoires
d’essais chez
Daher.
Essai de vrille en vol
24 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
ESSAIS ET MODÉLISATION
SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES
Si ces deux personnes clefs ont bien
voulu répondre à nos questions et
dévoiler leurs travaux en matière de
tests et de simulation, c’est bien parce
que chez Daher, services d’essais
et bureaux d’études travaillent et
avancent ensemble, que ce soit pour des
besoins en interne ou des prestations
industrielles, activités qui représentent
près de la moitié du chiffre d’affaires
de l’entreprise. « Avant mon arrivée
chez Daher en 2014, cela fonctionnait
déjà comme ça, d’autant que l’ancien
«couple essais-BE» était… un couple
dans la vie ! », s’amuse Jeremy Crevel.
Cet ancien doctorant a intégré
l’entreprise en tant qu’ingénieur
matériaux avant de prendre en main il
y a un peu plus d’un an les laboratoires
d’essais du groupe. « Nous possédons
quatre laboratoires dont les deux
principaux sont implantés à Tarbes et à Saint-Julien-de-
Chédon ; ils sont chargés d’une part de valider les procédés
d’usine et, d’autre part, de réaliser des essais de R&T, c’est-à-dire
des essais de qualification et de certification pour nos propres
pièces et sous-ensembles, mais aussi pour certains de nos clients.
Pour cela, nous travaillons en permanence avec le bureau
d’études ». Ce que confirme Alain Crouzet, ancien responsable
Calcul structures d’Airbus Helicopters France, arrivé chez
Daher en 2016 : « entre les deux services, nous ne sommes en
aucun cas en concurrence et nous incluons systématiquement
le service Essais dans les réunions, notamment pour déterminer
avec lui la faisabilité des essais à mener. Nous sommes avant
tout partenaires ».
LES ESSAIS, UNE ÉTAPE STRATÉGIQUE
De nombreux essais
concernent les pièces
d’avion, pour beaucoup
en matériaux composites
Il faut dire que les défis sont nombreux. Face à la croissance du
secteur aéronautique et aux montées en cadences, auxquelles
s’ajoutent les pressions sur les coûts et les délais, il est impératif
pour le bureau d’études et les laboratoires d’essais de collaborer
le plus en amont possible afin de réduire au maximum le
nombre d’essais physiques par exemple, les temps de test
de fatigue ou encore préparer les bons outillages dont la
production aura besoin… un des nerfs de cette guerre acharnée
contre les coûts de tests parfois très onéreux ; « les processus
d’essais sur les matériaux composites notamment prennent la
forme d’une pyramide avec à la base le «coupon» (les essais sur
les fibres pour obtenir les propriétés matériaux), puis l’étage
«details» avec des essais sur éprouvettes sur des éléments plus
complexes et enfin, au sommet, l’essai de l’ensemble ou du sousensemble
complet, détaille Alain Crouzet. C’est sur les deux
premiers étages de cette pyramide que nous accentuons nos
efforts pour limiter les temps d’essais. Pour cela, nous travaillons
régulièrement avec des partenaires techniques tels que les IRT
Jules Verne et Saint-Exupéry ». Pour le dernier étage de la fusée,
les essais physiques sont toujours exigés par les certifications
en vigueur, les donneurs d’ordres lorsqu’il s’agit de prestations
ou encore… la société civile.
Et si la simulation numérique joue désormais un rôle central
dans la conception et le développement d’outillages et de
sous-ensembles, les laboratoires d’essais de Tarbes et de Saint-
Julien-de-Chédon, parfaitement complémentaires, assurent
toujours de nombreux essais physiques. Ceux-ci vont des essais
dits conventionnels (traction, compression, flexion et pelage
– ces derniers visant à s’assurer de l’adhésion de la peau sur les
nids d’abeille pour les matériaux composites), aux essais de
température, physico-chimiques et de vieillissement humide
pour les composites (qui représentent 90 % des matériaux
utilisés) et de brouillard salin (notamment pour les matériaux
métalliques et les risques de corrosion), sans oublier les essais
d’impact. Un des objectifs des laboratoires d’essais : valider
les pièces – en particulier le process de cuisson des pièces en
composites thermodurcissables et les outillages employés en
production. Des essais donc toujours bien intégrés dans la
logique de qualité et d’innovation de Daher, dont la récente
acquisition de l’Américain Quest (et son célèbre avion Kodiak)
qui possède son propre laboratoire d’essais, renforce encore
davantage son savoir-faire en matière d’essais d’aéronefs et
d’ensembles complets. ●
Olivier Guillon
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I25
ESSAIS ET MODÉLISATION
SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES
FOCUS TPE/PME
CKP Engineering s’impose
sur les marchés à haute valeur
ajoutée
Julien Ferrazzo
Fondateur et
dirigeant de
la société CKP
Engineering
Fondée par Julien Ferrazzo il y a un peu moins de
trois ans, la société CKP Engineering a trouvé ses
marques et a réussi à s’imposer dans la conception et
le développement de produits finis, en particulier dans
le domaine très confidentiel du sport automobile.
Photos de l’article © CKP Engineering - Peugeot Sport
26 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
ESSAIS ET MODÉLISATION
SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES
Le marché de l’ingénierie présente
des aspects très variés, autant que
les entreprises et les bureaux
d’études qui le composent. Si de grandes
sociétés rassemblent parfois plusieurs
dizaines de milliers de collaborateurs,
d’autres, plus petites, préfèrent s’entourer
de partenaires très techniques. C’est le
cas de CKP Engineering, une société de
deux personnes permanentes fondée et
dirigée par son patron Julien Ferrazzo,
qui collabore, selon le type de projet,
avec plus de soixante freelances et 350
fournisseurs dans le monde.
Cet ingénieur spécialisé dans la
simulation numérique et les matériaux
avancés a fait ses débuts chez Alten
chez qui il a participé à la création de
la filiale dédiée au sport automobile
pour ensuite intégrer le programme
de la 908 aux 24Heures du Mans
durant six ans, avant de se mettre à
son compte. « Nous étions une petite
équipe d’une vingtaine de personnes si
bien que nous avons pu toucher à toutes
les composantes du véhicule, du moteur
au châssis en passant par les éléments
de suspension ou la boîte de vitesse…,
le tout sur de multiples moyens d’essais
physiques, de comportement, de multidimensionnement
y compris le powertrain
», énumère le dirigeant, avant
de passer chez Lotus en Allemagne
puis l’écurie française Ligier et enfin
PSA Motorsport… chez ce dernier,
Julien Ferrazzo a pris en charge des
systèmes décisifs pour la performance
du programme Dakar qui l’ont poussé
à innover encore davantage.
PRENDRE LE PARTI DE
L’INNOVATION
Avec PSA Motorsport, CKP Engineering
a pu exploiter à 100 % sa vision du
bureau d’études : « proposer des études
mais aussi des prestations à haute valeur
ajoutée et à fort potentiel d’innovation,
avec le soutien inconditionnel des équipes
de Peugeot sport, précise Julien Ferrazzo.
L’idée est de penser autrement ; c’est
CKP Engineering a recours aux solutions
d’Altair, notamment pour du calcul dans les
composites
l’essence même de CKP Engineering,
société qui investit près de 20 % de son
chiffre d’affaires en R&D chaque année ».
L’entreprise née début février 2017
ne se « contente » pas d’exécuter des
prestations mais conçoit des ensembles
complets – des véhicules par exemple –
et d’innover, notamment avec le dépôt
d’un à deux brevets par an, sans compter
ceux de ses clients.
Exemple d’innovation et de réalisations
significatives, un système de
transmission du 3008 DKR Peugeot
Sport. « La complexité était de concevoir
des transmissions capables d’absorber de
très grands débattements, couplés à des
masses non suspendues très importantes
(roue d’1m de diamètre) et un couple
moteur important ainsi que des terrains
accidentés, avec des changements
d’adhérence et des contraintes extérieures
difficiles (sables, environnement salin,
Capture d’écran extraite du projet avec Hotiti
températures élevées etc.) », précise Julien
Ferrazzo. Au total, un gain de 2 % de
rendement, une durée de vie augmentée
et maitrisée, 27 % plus légère tout en
répondant à toutes les contraintes !
Autre sujet, l’anticouple de volant du
3008 DKR, lequel est devenu au fil
des développements (issus du bureau
d’étude de Peugeot sport où CKP
Engineering était intégré) une machine
aux capacités hors normes, rivalisant
sur tous les terrains avec les véhicules
4x4 normalement avantagés par leurs
capacités motrices supérieures. Les
vitesses de passage et de franchissement
étaient telles que la direction et les
suspensions n’étaient plus en mesure
de filtrer les remontées d’effort et le
pilote subissait d’énorme retour dans
le volant. L’idée d’inventer un système
« anticouple » est issue du BE de Peugeot
Sport qui a confié cette étude à CKP
Engineering. En utilisant les capacités
de développement, les moyens d’essais
et le partage des éléments de calculs et
de simulation de Peugeot sport, « nous
avons développé en six semaines un
système opérationnel qui a depuis gagné
deux Dakar consécutif et fait l’unanimité
des pilotes ».
En ce qui concerne Hotiti, une pièce
structurelle reliant les suspensions
au moteur entièrement développée
chez CKP Engineering, les objectifs
étaient d’alléger la structure tout en
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I27
ESSAIS ET MODÉLISATION
SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES
Anticouple de direction
Transmission et environnement
en maîtrisant les coûts, d’avoir une
pièce répondant au cahier des charges,
d’optimiser afin d’obtenir un maximum
de raideur et un poids minimal mais
aussi de conserver les matières, le
design et les moules de fabrication
dans le but d’éviter des investissements
supplémentaires. Les résultats obtenus
sont concluants : l’entretoise s’est allégée
de 7 % (400gr). Celle-ci a gagné plus
de 15 % en raideur sur quatre cas de
charges, tout en conservant les matières,
le design et les moules de fabrication
pour éviter des investissements
supplémentaires.
LE RECOURS À LA SIMULATION
REPOSANT SUR UNE
COLLABORATION ÉTROITE AVEC
L’ÉDITEUR ALTAIR
La stratégie de CKP Engineering
repose sur une collaboration étroite
avec des partenaires de longue date
et dotés de multiples moyens de
calculs, de simulation et d’essais
spécialisés notamment dans les
matériaux composites. Du côté de la
confidentialité, Julien Ferrazzo insiste
sur l’utilisation d’ordinateurs des clients
et entièrement dédiés aux projets,
souvent de rupture technologique.
Au niveau de la simulation numérique,
le dirigeant confirme que celle-ci est
de plus en plus utilisée. « La FIA a
légitimé les calculs et la simulation
numérique en lieu et place des multiples
Télé-gonflage
essais physiques. Désormais, grâce à la
simulation numérique, un seul crash-test
suffit. Quant aux essais de matériaux,
en particulier sur les composites, la
simulation nous aide également dans
notre approche ; celle-ci fait notre
différence et s’appuie sur des calculs que
l’on réalise systématiquement avant de
choisir les fibres et la résine la mieux
adaptée puis de passer à l’étape de la
validation par le client. De là, nous
extrayons toutes les données pour les
intégrer dans l’outil de simulation d’Altair.
Nous allons même jusqu’à calculer et
écrire les lois de roulage afin de maîtriser
la totalité de la conception du véhicule ».
Si l’entreprise utilise le logiciel Romax
pour les applications de calculs dans
le domaine du power-train, de la boîte
de vitesses et de la transmission, elle
a recours aux solutions d’Altair pour
du calcul dans les composites et pour
de nombreuses autres opérations, au
point d’avoir noué un partenariat avec
l’éditeur de logiciels. « Nous utilisions
déjà Altair pour nos gros clients.
Aujourd’hui, nous allons plus loin en
les formant et en les aidant à monter
leurs compétences en interne ». Une
stratégie qui fait sens pour CKP (dans
la mesure où les projets menés sont très
techniques) et qui permet de fidéliser les
clients de l’entreprise qui ne font appel
à elle que pour des sujets de rupture
technologique. Avec Altair, celle-ci
bénéficie d’une offre dédiée aux start-up
et d’un accompagnement spécifique
lui permettant d’aller plus loin et de
toucher déjà des secteurs autres que le
sport automobile tels que la défense, le
naval, l’aéronautique ou encore le sport
de haut niveau… ●
Olivier Guillon
28 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
PUBLI-COMMUNIQUÉ
3D_Evolution Digital Mock-Up,
la solution de revue de maquette numérique
pour les très grandes structures
Garantir la qualité de la conception est essentiel
à toutes les étapes de développement d’un
produit. Cela passe par des revues de maquettes
et des simulations numériques de plus en plus
fréquentes notamment pour les secteurs industriels,
automobile, aéronautique, ferroviaire, développant
des produits complexes et assument des cycles
de plus en plus courts. Pour répondre à cette
demande technique d’outils de contrôle virtualisés,
CoreTechnologie a développé une offre baptisée DMU
Inspector Collision Detection.
Basées sur plusieurs briques logicielles de la gamme de
CoreTechnologie, ce package se compose de trois produits qui
interagissent avec agilité et transparence au service de l’utilisateur.
Le cœur du système est le gestionnaire de process Enterprise
Data Manager (EDM) qui permet de manipuler en une seule
opération les assemblages les
plus complexes. EDM gérera
ensuite un ou plusieurs
cœurs de calculs pour plus
de performances et stockera
l’ensemble des analyses
intermédiaires dans une base
de données qui permettra plus
tard d’accéder facilement aux
résultats finaux.
La seconde brique est apportée
par 3D_Evolution qui fournira
la puissance de calcul. Chaque pièce de l’assemblage sera traitée
en plusieurs étapes. Premièrement : le calcul d’une représentation
volumique simplifiée permettant de déterminer les voisinages,
c’est-à-dire les pièces occupants une même zone de l’espace.
Ces voisinages permettent de déterminer des couples de
pièces à analyser. Chaque couple est alors finement étudié
afin de déterminer s’ils sont en collision, à cette étape le calcul
est extrêmement précis et se base sur les frontières exactes du
L’outil DMU Inspector est présenté sur le site de CoreTechnologie
https://www.coretechnologie.com/fr/produits/3d-evolution/dmu-inspector.html
modèle. Puis, pour chaque couple de pièces en collision, une
analyse quantitative est lancée afin de fournir à l’utilisateur
final un maximum d’information lui permettant de déterminer
l’importance du problème et les actions correctives à appliquer.
La présentation des résultats est confiée à EDM qui propose une
liste des collisions illustrées par des
vignettes. L’utilisateur peut alors
d’un simple glisser-déposer de la
vignette dans 3D_Analyzer avoir
accès à une représentation 3D des
deux pièces en collision et de la
courbe d’intersection des pièces.
L’utilisation de 3D_Analyzer, le
viewer CAO de CoreTechnologie,
est ici optionnelle mais permet de
ne pas monopoliser de cœur de
calcul pendant le dépouillement
des résultats. Par ailleurs, les nombreuses fonctionnalités d’analyses
fournies par le viewer telles que l’analyse des épaisseurs ou encore
la comparaison associées
à l’importante capacité de
lecture des formats CAO
divers sont un vrai plus
dans le cadre d’une revue de
maquette.
CONTACTS
CoreTechnologie
www.coretechnologie.com
Tél. 04 78 61 79 42
info@fr.coretechnologie.com
ESSAIS ET MODÉLISATION
SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES
EN APPLICATION
Les simulations multiphysiques
au service de la haute horlogerie
suisse
Qu’il s’agisse des nuisances sonores et de leurs impacts sur la santé ou la maîtrise et l’optimisation du son d’un
produit, les problématiques liées à l’acoustique sont multiples et complexes. La société parisienne Intermezzi
intervient dans de multiples secteurs d’activité à l’aide du logiciel Comsol Multiphysics et son module Acoustics,
associé au LiveLink for PTC Creo Parametric.
Dirigeant de la
société Intermezzi,
Serge Charron
développe depuis
vingt-cinq ans une
expertise acoustique
et vibratoire
dans les domaines
de l’ingénierie, de la
modélisation et de la
simulation.
Fondée et dirigée par Serge Charron, ingénieur
mécanicien et spécialiste de l’acoustique
depuis une trentaine d’années, la société
Intermezzi a pour activité principale l’ingénierie
acoustique. « Il y a encore dix ans, ce qu’il est
technologiquement possible de faire en matière
d’essais acoustiques et de modélisation était
inimaginable », se souvient le dirigeant avant de
résumer l’activité d’Intermezzi à « développer des
solutions les moins bruyantes possibles, notamment
pour l’industrie ». Plus concrètement, la société
propose ses services à l’industrie, l’architecture,
l’audiovisuel, la lutherie et l’horlogerie et conseille
ses clients pour optimiser l’acoustique de leurs
produits. Intermezzi réalise ainsi toutes les études,
modélisations, simulations et mesures acoustiques
et vibratoires. Son champ d’activité regroupe
la mécanique industrielle, bruit de machines
tournantes et acoustique environnementale.
Intermezzi affiche plusieurs projets significatifs
à son palmarès, comme la conception d’un
laboratoire acoustique, l’optimisation d’une
sonnerie de montre d’horloger suisse, l’analyse
acoustique d’une tricoteuse industrielle,
l’optimisation d’un outil chirurgical à ultrasons
ou encore la « spatialisation » du son dans une
voiture. L’approche de l’entreprise ? La mesure
et la modélisation. Mais pour cela, pas question
d’employer n’importe quel logiciel. « Nous avons
testé l’ensemble des offres du marché et orienté notre
choix vers l’outil Comsol Multiphysics », révèle Serge
Charron.
MIXER LES UNIVERS ESSAIS ET CALCULS
Pour Serge Charron, cela ne fait aucun doute : pour
les pièces les plus complexes, la phase essai est
inévitable, les résultats de calculs devant toujours
être vérifiés, ne serait-ce que pour rassurer ses
clients les plus exigeants. Il faut que dans certains
secteurs d’activité, aucune erreur ne peut être
tolérée, en particulier dans le domaine du luxe,
parmi lesquels l’horlogerie haute de gamme. Ainsi,
afin de répondre à des problématiques de bruit
e sonnerie d’une montre – très haut de gamme
– assurant une répétabilité dans la production et
permettre à la manufacture d’être parfaitement
autonome, Intermezzi a d’abord adopté une
méthodologie s’appuyant sur une phase de
compréhension du fonctionnement du mécanisme
de la montre, appuyée par des mesures variées et
précises. Puis suivent les étapes de modélisation, de
simulation, de validation des résultats numériques
30 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
ESSAIS ET MODÉLISATION
SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES
Rayonnement acoustique
du timbre sur la platine
par les mesures initiales,
et enfin la simulation
est utilisée comme outil
prédictif afin d’optimiser
le dispositif. Un point clé
est également de donner
dès le départ confiance au
client dans les simulations.
Par des comparaisons directes et
probantes entre mesures et simulations
sur des cas plus simples, comme les vibrations
du boitier ou de la platine. Au final, dans ce cas précis, les
qualités acoustiques des matériaux tels que l’or, le titane, le
platine et l’acier ont été caractérisés et optimisées.
Cette application étant déployée au sein de la société avec
Comsol Server. L’interface spécifique de l’application offre
davantage de libertés dans la conception et le développement
des montres ainsi que la maîtrise de leur qualité acoustique,
en capitalisant sur toute l’expertise acquise. « En d’autres
termes, l’utilisateur peut parfaitement intégrer de nouvelles
géométries ou les modifier ». ●
Olivier Guillon
Rayonnement du boitier
Dans ce cas client, la dernière mission de Serge Charron a
consisté à développer une application de simulation à partir
des modèles précédents afin d’augmenter l’autonomie des
opérateurs face à des changements de design des pièces.
Formations
Tolérancement ISO-GPS
Près de
1 000
participants / an
Plus de
200
sessions de formation
par an
Plus de
30
sujets de formation
En France et
dans le Monde
www.pimeca.com
Depuis sa création en 2000, avec une activité
à 100% formation, PIMECA a su développer
une expertise dans le domaine de l’ingénierie et la
réalisation de formations (calcul - matériaux - métiers
- cotation fonctionnelle) et tout particulièrement pour les
applications du tolérancement ISO -GPS avec une expertise reconnue
à l’international:
• Lecture et interprétation de plans ISO
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ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I31
ESSAIS ET MODÉLISATION
SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES
FOCUS PME
CoreTechnologie poursuit
les développements de sa solution
4D_Additive
Le logiciel 4D_Additive développé par
CoreTechnologie propose une modélisation
en géométrie exacte et permet de contrôler et
réparer tous types de modèles. Présente sur le
salon FormNext, qui s’est déroulé fin novembre
à Francfort, l’entreprise franco-allemande en a
profité pour dévoiler plusieurs évolutions. Focus sur
cette entreprise promise à un bel avenir.
Créé en 1998, CoreTechnologie, dont le siège se situe en
Allemagne, réalise l’essentiel de son développement
en France. Implantée notamment aux États-Unis, au
Japon et en Irlande, la société innove pour l’interopérabilité,
l’analyse et les corrections des données CAO. Parmi ses
solutions les plus connues figurent les logiciels 3D_Evolution
(conversions, migration, simplifications) et 3D_Analyzer
(viewer, analyses, contrôle/validation). Chaque année,
CoreTechnologie investit plus de 30 % de son chiffre
d’affaires dans la recherche et poursuit le développement
de ses solutions à l’image de 4D_Additive, fruit d’un virage
technologique vers l’impression 3D. Une orientation
stratégique réussie puisque le logiciel qui consiste en la
modélisation en géométrie exacte a cette année été nominé
aux Global Industrie Awards 2019 de la catégorie « Nouvelles
Technologies ».
Plusieurs évolutions de 4D_Additive
présentées à Formnext
Présent sur le stand D81 du hall 12.0, CoreTechnologie
a présenté plusieurs évolutions de son logiciel phare de
modélisation en fabrication additive dont sont listés cidessous
les principales nouveautés :
• Première version de la fonctionnalité Batch Nesting ;
celle-ci permet de générer automatiquement des fichiers
de remplissage de machine et la gestion d’un parc
machine en batch
• Traduction en français, italien, allemand et japonais
• Découpe de pièce Brep et tessellé
• Création de bouchon pour l’évidement de la poudre
• Création de hollow et de lattice
• Amélioration des outils de correction de tessellation
(Filtre Open faces/Bad faces, sélection/correction des
triangles/free edges)
• Outil de recherche de parts identiques
• Découpage de face (paramétrique et projectif)
• Ajout d’une règle pour connaître la taille du modèle
• Amélioration du double affichage Brep/Print tessellation
• Export des modèles placés uniquement
• Ouverture des modèles dans leur position d’origine
• Application d’un matériau associé à tous les modèles
d’une machine.
Proposant les fonctionnalités nécessaires
pour préparer un modèle CAO jusqu’à son
impression en 3D et pour la majorité des
procédés existants, 4D_Additive travaille en
modélisation exacte afin d’être plus précis et
plus performant sur les modèles. Objectif : des
pièces imprimables obtenues plus facilement,
plus rapidement et avec une meilleure précision.
Parmi les utilisateurs, on compte les industriels
de l’automobile, de l’aéronautique et en général
tous les secteurs qui capitalisent dans un designsignature
et l’expérience client. ●
32 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
Désormais, un service de location
des équipements CEM !
PUBLI-COMMUNIQUÉ
Après le marquage C.E., l’aéronautique et militaire, EMC
PARTNER France a décidé d’étoffer son offre en proposant
aux industriels ses moyens CEM à la location ! Objectif ? Mettre
la CEM au cœur de la problématique de conception de départ
en offrant la possibilité de louer – avec option d’achat – du
matériel permettant des tests aux perturbations. Il est désormais
possible de louer pour des périodes d’une semaine minimum
les solutions aux essais suivants :
- Le tout nouveau générateur pour les essais dans
l’aéronautique AVI3000, capable de réaliser les essais
conformes à la norme DO-160G Section 22 (jusqu’au niveau
3 garanti) et directement sur le site des clients dans la mesure
où cet équipement est très simple à mettre en œuvre.
- Un pistolet aux décharges
électrostatiques, ESD3000-
DN1-RM32, pour les essais selon les
normes CEI 61000-4-2 et DO-160G Section
25 jusqu’à 30KV (aux contacts et dans l’air).
- Un générateur IMU4000 F-S-D-V doté d’un
coupleur monophasé 16A pour les essais aux
immunités conduites selon les normes :
• CEI 61000-4-4 (Burst / Trains d’impulsions jusqu’à
4KV sur alimentations et câbles de données avec sa pince
capacitive CN-EFT1000 en option)
• CEI 61000-4-5 (Surge / Ondes chocs de foudre indirects
jusqu’à 4KV)
• CEI 61000-4-11 (PQT / Coupures brèves et variations
des réseaux secteurs AC)
• CEI 61000-4-29 (Coupures brèves et variations des réseaux DC)
- Un coupleur triphasé automatique, CDN-A-6-32, à
connecter au générateur IMU4000 pour les essais en mode
triphasé types Burst (CEI 61000-4-4) et Surge (CEI 61000-4-
5) jusqu’à des courants de 32A par phase, et pour des essais
atteignant 6kV. Y est incluse l’option DC jusqu’à 1500V DC,
pour les applications véhicules électriques entre autres.
- Un réseau de couplage-découplage CDN-UTP ED3
pour les lignes de données et Ethernet (2 paires - 4 contacts)
pour les essais aux ondes 1.2/50µs et 10/700µs jusqu’à 6.6KV.
- Un mesureur de champ portable isotropique SMP2
de 1 Hz à 6 GHz :
• Celui-ci réalise des mesures de champs électromagnétiques
générés par n’importe quelle source rentrant dans la gamme de
fréquence de la sonde reliée à l’appareil. La nouvelle directive
2013/35/UE et son décret d’application N°2016-1074 du 3 Août
2016 traite de la santé et de la sécurité au travail et s’applique
aux activités pour lesquelles les travailleurs sont exposés à des
champs électromagnétiques. Ainsi, les champs générés par
différentes sources telles que les stations de téléphonie
mobile, de radiodiffusion et de télévision, la production
d’électricité, applications médicales, les systèmes de
transport, etc., peuvent être mesurés.
EMC PARTNER France, c’est aussi du support
client ! Son Laboratoire situé en Corrèze assure
tous les types de maintenance, sur le site client ou
dans ses locaux. « Si vous ne trouvez pas l’équipement
de CEM en location pour vos besoins, contactez-nous
et ensemble, nous étudierons la faisabilité ! »
CONTACTS
Tél.: 05 55 29 36 61
contact@emc-partner.fr
www.emc-partner.fr
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I33
MESURES
ÉVÉNEMENT
En 2020, Sepem et Forum
de l’Électronique se tiendront
ensemble à Grenoble et Avignon
La tenue conjointe des salons Sepem Industries (les salons des services, équipements, process et
maintenance) et du Forum de l’Électronique a pour objectif de multiplier les opportunités régionales en
rassemblant les industriels de l’électronique et les autres filières utilisatrices. La prochaine édition se
déroulera à Grenoble, 11 au 13 février 2020, puis à Avignon l’automne prochain.
L’avènement de la 4 e révolution
industrielle, intitulée « Industrie
4.0 », correspond à une mutation
des systèmes de production aussi bien
sur le plan technologique que pour
la gestion et le management. Cette
révolution est liée à l’introduction dans
tous les compartiments de l’industrie,
du numérique, des objets connectés,
de l’intelligence artificielle et de l’IoT.
La microélectronique est au cœur
de tous ces concepts et de ces objets
physiques, et doit répondre à différents
défis que sont l’intégration croissante des
circuits et des systèmes, l’augmentation
des performances en traitement et
transmission d’information, ainsi que
la consommation d’énergie associée,
laquelle croît actuellement de façon
exponentielle.
UN ANCRAGE TERRITORIAL FORT
DE L’ÉLECTRONIQUE DANS LA
RÉGION GRENOBLOISE
Il devient donc nécessaire de maîtriser
très rapidement les performances
des composants élémentaires, des
architectures matérielles et logicielles
d’intégration, des concepts de traitement
et de transmission des données et de
Les dates à retenir !
FORUM DE L’ÉLECTRONIQUE
Du 11 au 13 février 2020
Grenoble
ALPEXPO
Les 29-30 septembre
et 1er octobre 2020
Avignon
Parc des expositions
leur sécurité associée afin de limiter leur
consommation d’énergie et éviter un
futur blocage inexorable.
La région grenobloise bénéficie d’un
environnement industriel très fort dans
le domaine de la microélectronique
couvrant la conception, le développement
et la production ; la région avignonnaise,
quant à elle, est stratégiquement située
au carrefour de l’arc méditerranéen et
de la vallée du Rhône, regroupant ainsi
des industries de l’agroalimentaire, la
fabrication de machines, la chimie /
pétrochimie, la construction navale et
militaire.
UN CYCLE DE CONFÉRENCES
TECHNIQUES
Dans ce contexte, la simultanéité
du Sepem Industries et du Forum
de l’Électronique prend tout son
sens. Le Forum de l’Électronique
Grenoble bénéficie de la mobilisation
et du soutien des principaux réseaux
institutionnels grenoblois : Grenoble
Métropole, le LCIE-Bureau Veritas,
GIP-CNFM, CEA Leti, PC2A,
Minalogic et Cap’Tronic. L’événement
rassemblera 150 exposants qui
viendront présenter une centaine
34 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
MESURES
• Les défis communs entre la filière
électronique et l’industrie 4.0, objets
connectés, multidisciplinarité,
intégration, énergie et ressources
humaines associées par le GIP CNFM
(Coordination nationale pour la
formation en microélectronique et
nanotechnologies).
EN SAVOIR PLUS > www.forum-electronique.com/fr
> grenoble.sepem-industries.com
d’innovations et devrait accueillir pas
moins de 1 800 visiteurs. Trois jours de
conférences porteront sur les thèmes
suivants :
• Les matinales de l’IoT et de l’embarqué
organisées par Cap’Tronic et Minalogic
• Fiabilité des assemblages par le Pôle
de compétence assemblage et analyse
pour l’électronique -PC2A
• L’IoT dans la maintenance, comment la
connectivité va augmenter les actions
dans la maintenance, intervention du
LCIE-Bureau Veritas
Quant aux Sepem Industries (Salon
des services, équipements, process et
maintenance), ces événements proposent
des solutions pratiques à tous les
industriels d’une région donnée, quel que
soit leur secteur d’activités : production,
maintenance, sécurité, environnement,
sous-traitance… Au total, sept salons
régionaux rassemblent chaque année 2
500 exposants et accueillent pas moins
de 20 000 visiteurs. ●
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I35
MESURES
AVIS D’EXPERT
Les besoins fragmentés
de commutation et IHM dans
l’industrie des équipements de test
Il existe aujourd’hui une grande variété d’équipements de test disponibles pour s’adapter au large éventail
de technologies électroniques que nous utilisons quotidiennement. Dans une certaine mesure, tous ces
équipements de test reposent sur des commutateurs pour remplir une variété de fonctions – et la diversité
des équipements conduit à des besoins en switches. Dans cet article technique, C&K examinera certaines des
tendances de l’industrie des équipements de test et la manière dont les switches sont sélectionnés et utilisés.
L’équipement de test
est un secteur très vaste,
allant des appareils sur table
pouvant remplir une salle à de
petits appareils pour le terrain
Mike
Bolduc,
chef de marché
industriel,
C&K
Fondamentalement, l’équipement de
test est un secteur très vaste, allant
des appareils et systèmes sur table
pouvant remplir une salle (ou plus) à
de petits appareils au format de poche
très portables pour une utilisation sur le
terrain. Cela entraîne la nécessité d’une
très large gamme de types de switches pour
répondre à tous les besoins du marché.
Ceci est encore étendu par la grande
variété d’utilisations des switches dans
les équipements de test.
Presque tous les commutateurs
utilisés dans les équipements de test
appartiennent à deux catégories principales
: l’alimentation et l’interface hommemachine
(IHM). Les commutateurs
d’alimentation contrôlent l’alimentation
du système et, bien que cette fonction soit
la même pour tous les équipements, une
variété de switches peuvent être utilisés,
selon le fabricant de l’équipement.
Dans certains équipements, le switch
d’alimentation peut être un switch à
glissière, d’autres types peuvent utiliser
un switch à bascule, tandis que d’autres
utilisent encore un interrupteur à poussoir
à verrouillage. Dans certains cas, un
simple bouton-poussoir momentané
peut être utilisé avec une logique de
verrouillage pour contrôler l’alimentation
du système.
Si la variété des choix de commutation
d’alimentation semble large, les types
de switches utilisés pour former l’IHM
des équipements de test peuvent être
ahurissants. Les utilisations courantes des
switches IHM vont des boutons poussoirs
utilisés pour les options de sélection de
menu, souvent à côté d’un affichage textuel
ou graphique, aux switches internes
36 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
MESURES
Oscilloscope digital
utilisés pour configurer l’équipement, en passant par de simples
boutons poussoirs pour lancer la séquence de test.
UNE DUREÉE DE VIE UTILE DE HUIT À DIX ANS POUR
L’ÉQUIPEMENT DE TEST
Outre la fonctionnalité du switch, le type d’équipement et
son utilisation définissent souvent les nombreux aspects
des exigences du switch. Alors que certains paramètres de
commutation sont génériques pour presque tous les types
d’équipements de test, d’autres résultent d’applications et de
conditions environnementales spécifiques. L’une des exigences
clés de tous les switches à utiliser dans les applications
d’IHM d’équipements de test est la fiabilité du switch. D’une
manière générale, le matériel de test est de grande valeur et
la défaillance d’un switch peu coûteux peut rendre le matériel
inutilisable jusqu’à ce qu’il soit réparé, avec des conséquences
supplémentaires si la réparation d’un matériel important
ne peut pas être achevée. En tant que tel, la durée de vie du
switch doit dépasser largement son utilisation prévue, ce qui
peut être important étant donné que l’équipement de test a
souvent une durée de vie utile de huit à dix ans.
Les switches sont également définis par le lieu d’utilisation
de l’équipement. Pour comprendre cela, il est utile de
segmenter le matériel d’essai en un équipement utilisé dans
un environnement intérieur, tel qu’un laboratoire, et un
équipement pouvant être utilisé ailleurs. En termes simples,
la distinction est faite entre équipement de banc d’essai et
portable.
Alors que l’environnement d’exploitation des équipements de
table est relativement bien défini, les équipements portables
peuvent être soumis à une grande
variété de conditions, dont beaucoup
ont une incidence sur les exigences du
switch. Par exemple, les environnements
humides ou corrosifs nécessitent des
considérations spécifiques pour assurer
une longue durée de vie. L’atmosphère
dans ces situations peut corroder les
contacts du switch, dégradant ses
performances. Dans les applications
d’alimentation, l’utilisation régulière
du switch peut nettoyer les contacts
grâce à la chaleur produite par les arcs
électriques. Cependant, la plupart des
applications dans les équipements de
test IHM nécessitent des signaux de
faible niveau, ce qui peut impliquer
l’utilisation de protection de contacts
spécifiques telles que des couches d’or plus épaisses afin de
traiter les problèmes d’oxydation et de corrosion.
Les instruments de test destinés à être utilisés dans des
applications portables sont, par définition, plus petits que
ceux utilisés sur les bancs d’essai. Cela laisse moins de place
pour l’IHM et, par conséquent, les commutateurs utilisés dans
ces applications sont nécessairement plus petits - à la fois en
termes d’espace qu’ils occupent sur le panneau et d’espace
nécessaire derrière le panneau avant, pouvant contenir une
électronique très développée. La possibilité que des équipements
portables tombent peut (et devrait) influer sur la sélection
des types de switches – il faut donc prendre en compte les
longueurs d’actionneurs qui, s’ils sont top longs, peuvent se
briser facilement.
QUID DES ENVIRONNEMENTS DIFFICILES ?
Les environnements difficiles n’affectent pas seulement
les switches directement, mais peuvent le faire d’une autre
manière. Les opérateurs d’équipement de test peuvent porter des
vêtements, des gants ou tout autre équipement de protection
individuelle (EPI) qui rend plus difficile l’utilisation de petits
interrupteurs. Avec une sensibilité de doigt amoindrie, les
switches et les boutons peuvent être enfoncés brutalement
et le retour tactile peut être impossible à ressentir- ce qui
entraîne un traitement plus rude et rend le choix d’un switch
robuste indispensable.
Outre leur fonctionnalité électrique, les switches contribuent
de manière significative à la perception de l’équipement par
l’utilisateur. La sensation sonore et tactile d’un switch lorsqu’il
fonctionne (appelée «haptique») joue un rôle important dans
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I37
MESURES
Exemples de switchs
la définition de l’impression de l’utilisateur sur l’équipement
lui-même. Même les switches solidement fabriqués peuvent
donner une impression «bas de gamme» si les haptiques ne
sont pas corrects, ce qui est loin d’être souhaitable pour un
équipement pouvant coûter des milliers de dollars.
L’haptique du switch est également un outil que les concepteurs
peuvent utiliser pour rendre leurs IHM plus intuitives. En
sélectionnant correctement les switches,
les utilisateurs peuvent obtenir un
retour instantané sur la réception d’une
commande. En fonctionnement normal,
cela est utile, mais lors de l’utilisation d’un
instrument dans une faible lumière, cette
fonctionnalité peut être essentielle pour
permettre à l’utilisateur de savoir quand
un switch a été actionné correctement.
EXEMPLES DE TYPES
DE SWITCHES POUR DES
APPLICATIONS D’ÉQUIPEMENT
DE TEST
L’une des fonctions les plus courantes
d’une IHM est une entrée dans le
microcontrôleur qui peut être une
fonction fixe ou un choix dans un
menu contextuel si le switch est placé
près d’un écran. Ceci est généralement
effectué par un bouton-poussoir
momentané tel que la série 8020 de C&K. Conçue pour un
montage sur circuit imprimé ou sur panneau, cette série de
commutateurs polyvalente prend en charge une large gamme
de boutons d’actionneur, permettant ainsi de personnaliser
les interfaces homme-machine. Pour les applications dans des
environnements plus exigeants, la série propose également
des contacts plaqués or et est compatible avec les joints époxy.
Dans les applications portables, le switch à bouton-poussoir de
la série EP est populaire en raison de son faible encombrement
et de ses multiples options de montage, notamment le montage
en surface, ainsi que l’emballage en bande alvéolaire et en
bobine. En commun avec la série 8020, la série EP offre des
contacts à faible résistance, idéaux pour les petits signaux,
ainsi qu’une option pour le placage or selon les besoins.
Là où une fonctionnalité de verrouillage est requise, les
switches à bascule sont faciles à
utiliser et offrent une vaste gamme
de combinaisons de commutation
L’haptique du switch
est également un outil
que les concepteurs peuvent
utiliser pour rendre
leurs IHM plus intuitives.
En sélectionnant correctement
les switches, les utilisateurs
peuvent obtenir
un retour instantané
sur la réception
d’une commande.
comprenant plusieurs pôles et
positions. La série 7000 de C&K
offre 25 types d’actionneurs, 12
options de traversée et plus de
25 options de terminaison, ce
qui en fait l’une des solutions de
commutation les plus polyvalentes
pour les IHM d’équipements de test.
Pour les applications où le liquide
ou l’humidité est un problème, le
fonctionnement à long terme peut
être garanti par l’utilisation d’un
switch entièrement scellé. La série
de commutateurs tactiles de KSC
comprend 10 types différents offrant
des options de force de manœuvre,
d’actionneur, de montage et de
contact - ainsi qu’une conception
entièrement étanche conforme à la norme IP67.
Dans les applications de test spécialisées, des tensions
dangereuses peuvent être présentes et des switches peuvent
être utilisés pour assurer la sécurité. La série TL de C&K est
un switch de verrouillage de porte avec ses accessoires qui
peut être utilisé dans des boîtiers industriels pour garantir
la sécurité des systèmes avant l’ouverture du boîtier. ●
Mike Bolduc (C&K)
38 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
MESURES
SPÉCIAL ACQUISITION DE DONNÉES
NORME
Des solutions pour garantir
un échange fiable des données
Norme internationale de communication pour l’industrie du futur, l’OPC-UA permet d’assurer l’interopérabilité
des systèmes connectés – IEC 62541 – et de fiabiliser l’échange des données. Afin de répondre aux exigences de
la norme, la société DEWESoft a lancé DEWESoft Historian, un serveur de donnée pouvant exploiter de grands
volumes de données.
Les spécifications de l’OPC-UA (Unified
Architecture) assure un échange fiable des
données entre des systèmes hétérogènes
(différents fabriquant / différent systèmes
d’exploitation). Le standard OPC est très répandu
dans l’industrie et se développe également
dans l’internet des objets (IoT). Depuis 2007,
l’arrivée des architectures orientées service
dans les systèmes d’automatisation industrielle
a généré de nouveaux besoins auxquels l’OPC
UA répond en offrant une solution flexible et
multiplateformes combinant les avantages des
services Web et de la sécurité intégrée avec un
modèle de données uniforme.
L’OPC-UA crée ainsi les ponts entre les technologies
opérationnelles (OT), les technologies de l’information (IT) et
l’Internet industriel des objets (IIoT), lesquels sont indispensables
pour mettre en œuvre une usine plus flexible, plus intelligente
et plus collaborative. DEWESoft propose aux industriels trois
solutions permettant de raccorder les mesures à leurs systèmes
d’automatisation et de supervision de production (ERP – MES).
TROIS SOLUTIONS POUR RÉPONDRE AUX EXIGENCES
DE LA NORMES OPC-UA
Le plugin OPC-UA server transforme le logiciel d’acquisition
de données DEWESoftX en un serveur de données OPC.
Un seul logiciel assure la mesure des données capteurs et la
publication de tous types de données sécurisées, analogiques,
mathématiques, numériques. Tous les utilisateurs OPC
ont la possibilité de se connecter et d’accéder au modèle
d’informations mise à disposition ; ils peuvent également
démarrer/arrêter un enregistrement, visualiser le temps de
départ et les cadences d’acquisition et accéder aux propriétés
des mesures publiées (nom, description, valeur actuelle, Offset,
cadence d’acquisition, mise à l’échelle, unité).
Les utilisateurs de la solution DEWESoft OPC-UA
communiquent à distance avec les serveurs DEWESoft OPC
UA - deux plugins différents pour le même logiciel. S’appuyant
sur ces standards de communication pour l’industrie 4.0, la
société DEWESoft propose un nouvel outil de gestion, de
stockage et de visualisation pour la surveillance des essais et
des mesures. DEWESoft Historian est un serveur de donnée
accessible via Internet, pouvant exploiter de grands volumes
de données (Big Data).
Historian assure les services d’acquisition des données et de
traitement mathématique. Il est compatible multiplateformes
(Windows, linux, rtOS, docker). En matière de base de données,
cette solution permet une organisation et accès rapide aux
mesures, aux sous-échantillonnages, aux sauvegardes et à la
réplication (Influx TSDB est utilisé mais Historian s’adapte à
d’autres bases de données). Les données sont envoyées sur le
Cloud – ou en OPC UA compatible avec de nombreux logiciels.
L’affichage des données sur le Cloud est réalisé avec Grafana
et l’architecture est évolutive. ●
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I39
MESURES
SPÉCIAL ACQUISITION DE DONNÉES
PANORAMA
Spécial Acquisition de données
Quelles nouveautés vues
sur Measurement World ?
Le salon Measurement World, qui s’est déroulé avec succès à la Porte de Versailles, à Paris, a permis à
de nombreux fabricant de mettre en avant nouveautés et innovations, en particulier dans le domaine de
l’acquisition de données, dont voici quelques exemples de solutions présentées fin septembre.
ADLink, société distribuée par Acquisys,
le spécialiste de l’instrumentation
modulaire, vient d’introduire un nouveau
châssis PXI Express Haute Performance,
le PXES-2785. Celui-ci combine un fond
de panier PXI Express 18 slots haute
performance avec une alimentation de
grande puissance et une conception
structurelle optimisée pour une meilleure
convivialité dans un large éventail
d’applications. La conception modulaire
du châssis assure un plus haut niveau de
maintenabilité avec des alimentations
remplaçables pour les applications à haute
disponibilité, ce qui entraîne un temps
moyen de réparation très bas (MTTR).
Le nouvel analyseur de puissance haute vitesse PA8 de la série Dewe3
de Dewetron offre jusqu’à seize canaux de puissance. C’est la solution
d’intégration pour les bancs d’essais garantissant une transmission de données
fiable. La technologie PXI Express assure un débit élevé. Le Dewe3- PA8
utilise une technologie à plage unique pour mesurer de 10 V à 1 000 V.
Les données brutes en temps réel, un seul système pour toutes mesures
de nature différentes, une configuration simple avec le logiciel de mesure
innovant Oxygen de Dewetron ainsi qu’une alimentation intégrée pour les
transducteurs de courant permettent une réduction des coûts et du temps
de la mise en œuvre.
Adonis Recorder de la société Dynae est un outil pour traquer et analyser
les phénomènes transitoires, surveiller ponctuellement une machine,
ou encore corréler les différents paramètres. Celui-ci est implémenté
sur un système dédié de grande capacité. Les entrées sont modulables
parmi un vaste choix possible pour traiter différents types de signaux
allant des voies dynamiques (comme un accéléromètre) aux voies dites
lentes (comme une température). Tous les signaux bruts, quelle que
soit la fréquence d’échantillonnage (jusqu’à 52.1kEch/s), sont gardés
sur plusieurs semaines ou mois et restent accessible facilement grâce
aux outils d’analyse.
40 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
L’analyseur TX 1000 d’Iumtek permet quant à lui
d’analyser des matériaux solides, liquides ou gazeux, et
ainsi accompagner des projets de diagnostics, d’analyses
en laboratoire et in situ. Cette solution trouve des
applications sur des marchés aussi variés que ceux de
la chimie, de la pétrochimie, de l’analyse des émissions
dans les fumées industrielles, des bancs R&D ou du
démantèlement. Le TX 1000 s’appuie sur la technique
Laser Induced Breakdown Spectrometry (LIBS) et dispose
d’un logiciel Prisma. Cette technique est une méthode
temps réel permettant l’analyse élémentaire de tous types
de matériaux, sans préparation préalable, quel que soit
son état par l’émission d’un rayon laser sur le matériau
analysé. Cette interaction lumière-matière génère un
plasma analysé par spectrométrie d’émission. On peut
ainsi obtenir la composition de l’échantillon et aboutir
à une donnée qualitative et/ou quantitative.
Les fabricants de composants, d’émetteurs et de
modules RF, sont confrontés à des tâches de mesure
complexes sur des signaux RF à large bande, et à des
exigences de délais de mise sur le marché très courts.
Avec les progrès de la technologie 5G NR, les ingénieurs
doivent analyser des signaux de communications sans fil
lors de la R&D et en production, avec des solutions de test
prenant en charge la bande passante 5G et respectant les
exigences RF. Rohde & Schwarz propose à ces utilisateurs
ses nouveaux analyseurs de spectre et de signaux milieu
de gamme, le R&S FSV3000 et le R&S FSVA3000. ●
Experts en
essais vibratoires
• Contrôle vibratoire
• Essai de choc
• Analyse vibratoire et acoustique
• Analyse modale expérimentale
• Analyse de machines tournantes
• Bancs d’essais
m+p international Sarl
5, rue du Chant des Oiseaux
78360 Montesson
Tél. : +33 130 157874
sales.fr@mpihome.com
www.mpihome.com
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I41
MESURES
SPÉCIAL ACQUISITION DE DONNÉES
FOCUS PME
Faire face
à la massification
des données
NIR Industry est membre du Réseau Mesure,
partenaire du magazine Essais & Simulations
Dans ce dossier consacré aux systèmes l’acquisition de données de mesure, et à l’occasion de la journée de
formation dédiée à leur traçabilité, la revue Essais & Simulations a choisi d’interroger une des entreprises
qui interviendra le 11 décembre à Strasbourg, NIR Industry, membre du Réseau Mesure.
S’adressant en grande majorité
à l’industrie pharmaceutique
(secteur qui représente 70% de
son chiffre d’affaires), un peu également
à l’agroalimentaire et à la chimie, NIR
Industry travaille avec les grands de
la pharmacie sur des applications
de contrôle en ligne de process de
fabrication de la matière première
au produit fini. La spécialité de cette
jeune entreprise créée il y a cinq ans,
les perturbateurs endocriniens. « Nous
collaborons avec un laboratoire afin de
détecter et d’analyser la présence de
ces perturbateurs pour des questions
environnementales et sanitaires »,
indique Thomas Ricour, dirigeant
et fondateur de NIR Industry. Mais
l’entreprise exerce une autre activité,
celle de formateur à l’intégration et l’utilisation de ses
appareils de spectroscopie infrarouge ainsi qu’à la gestion,
l’analyse et l’intégrité des données, « domaine qui représente
un enjeu stratégique pour les entreprises pharmaceutiques) ».
Lors de la journée du 11 décembre à Strasbourg, qui
accueillera cinq sociétés venues présenter des solutions
concrètes, Thomas Ricour interviendra tout particulièrement
sur la Process Analytical Technologies (PAT). « Une
fois que l’on aura expliqué le procédé de fabrication d’un
médicament, nous aborderons la question des données, de
leur suivi, de leur gestion et leur protection, en insistant sur
leur caractère non modifiable. Notre objectif est de convaincre
que ce sujet concerne de nombreuses sociétés, notamment
en raison de la perte de confiance des
consommateurs. Nous présenterons
ainsi la PAT, technologie permettant de
s’assurer que les données ne peuvent plus
être ni effacées, ni modifiées ».
GARANTIR L’INTÉGRITÉ DE LA
DONNÉE
Face à l’inévitable, il n’y a pas d’autre
solution que de devoir stocker et
ordonner les données afin de pouvoir
les retrouver facilement et les utiliser. À
titre d’exemple, en matière d’infrarouge,
« nous produisons l’image d’un
échantillon à l’instant T dans le process
», l’intérêt pour le client étant de savoir
ce qu’il va en faire au moment le plus
opportun et gérer les données critiques ;
« avec cette technologie, nous créons une information en temps
réel avec un suivi de l’état de la production dans le but de
déterminer l’origine d’un problème le plus rapidement possible,
explique Thomas Recour. Mais tout l’enjeu réside dans le fait
d’être sûr que l’information obtenue est juste, authentique…
d’où l’importance de l’intégrité de la donnée. N’oublions pas que
les lots de matière de certains clients valent plus d’un million
d’euros et nécessitent de sécuriser au maximum le process ».
La finalité de ce type d’application – et de l’intervention
de NIR Industry d’ailleurs – est la suivante : impliquer
les industriels et les sensibiliser sur les avantages de la
technologie PAT permettant de garantir que le produit
fini correspondra au cahier des charges de départ. Il est
42 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
MESURES
SPÉCIAL ACQUISITION DE DONNÉES
pour cela important d’adopter plusieurs bonnes pratiques, à
commencer par la bonne protection des données stockées en
attribuant des droits d’accès différents selon les utilisateurs
(notamment les opérateurs de production, le superviseur
pour le contrôle et l’administrateur). Cette protection va de
paire avec la traçabilité de toutes les étapes de fabrication
du produit ainsi que les modifications, les actions et autres
opérations sur son développement sont scrupuleusement
suivies. ●
Olivier Guillon
MESURE CAPACITIVE
AllianTech et Capaab signent une convention
de partenariat
AllianTech, spécialiste de la
mesure dynamique, a signé
début octobre une convention
de partenariat technologique et
commercial avec la société francilienne
Capaab, spécialisée dans les applications
de mesure capacitive (un principe
de mesure reposant sur la variation
de capacité d’un condensateur).
Afin de répondre à la demande
croissante des industriels pour ce
type de mesure, Capaab s’appuie
désormais sur les compétences et les
ressources d’AllianTech en matière de
commercialisation, de fabrication et
d’installation et de suivi des instruments
in situ.
Les systèmes capacitifs mis au point
par la société Capaab sont, à ce jour,
Exemple de capteur multi-électrodes pour des
applications de mesure capacitive
les seuls de cette catégorie de produits
à réaliser des fonctions de mesure
de capacité (simple, différentielle ou
inverse) tout en maintenant, dans ce
dernier cas, un niveau de précision
maximal , typiquement quelques
microns. Cette méthode de mesure sans
contact présente de nombreux avantages
par rapport à d’autres procédés.
Pour AllianTech, l’objectif de ce
partenariat est de renforcer son offre
de solutions dédiées aux industriels de
tous secteurs (aéronautique, automobile,
défense, chimie / pétrochimie…) en
matière d’instrumentation et de mesure,
en leur proposant notamment des
produits de niche. « Les solutions de
mesures capacitives que développe
Capaab illustrent parfaitement le type
de produits que nous commercialisons,
installons et supportons chez nos
clients », précise Daniel Leroy, président
d’AllianTech. ●
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I43
MESURES
SPÉCIAL ACQUISITION DE DONNÉES
SOLUTION
Un enregistrement continu
des données de mesure denses
et complexes
La saisie de l’historique des temps de mesure sans discontinuité au sien d’un seul et même système
offre de nombreux avantages allant de la diminution des coûts à la réduction du risque d’erreurs
opérationnelles.
© Airbus Defence and Space
Les essais de vibration (sinusoïdale, aléatoire à large
bande, à choc, etc.) dans le cadre d’opérations
de tests en environnement mécaniques sur un
agitateur nécessitent un grand nombre de canaux d’entrée
analogiques, en particulier lors des essais de satellites et
de leurs composants. Parfois, des centaines de canaux de
contrôle, de surveillance (encoche/limite) et de mesure sont
essentiels afin d’acquérir des signaux analogiques tels que
l’accélération, la vitesse, la distance, la force et la contrainte.
Pour ces essais critiques, les données du domaine temporel
doivent être enregistrées en continu durant le contrôle des
vibrations, afin par exemple de surveiller le fonctionnement
de l’échantillon ou d’enregistrer les vibrations sur les
canaux de contrôle, de surveillance et de mesure à l’aide
d’accéléromètres.
Enregistrement de
l’historique
des temps en parallèle
à la commande vibratoire
multicanaux
avec m+p VibControl
m+p international, l’un des
principaux fournisseurs
de systèmes d’essais
vibratoires, propose avec
ses contrôleurs VibControl
m+p un enregistrement
de l’historique du temps
sans intervalle. La fonction
de saisie des données en
temps réel permet au
système d’enregistrer tous les canaux sélectionnés
en continu dans le domaine temporel sur le serveur
de données embarqué quels que soient le nombre de
canaux et la plage de fréquences utilisés. Cela signifie
que l’ingénieur de test peut toujours accéder à toutes
les données d’origine à des fins d’analyse. La fonction
de débit de m+p international permet à l’utilisateur
de post-traiter facilement les données de temps
enregistrées après le test. De plus, l’enregistrement
peut être démarré et arrêté indépendamment du processus
de contrôle des vibrations.
Le contrôle des vibrations et l’enregistrement de l’historique
du temps sans intervalle dans un seul système offrent de
nombreux avantages. Il s’agit notamment d’une réduction
des coûts, car il n’est pas nécessaire d’avoir un système
d’acquisition de données séparé, un amplificateur de charge,
des capteurs supplémentaires ou un câblage, et il n’y a pas
non plus de coûts supplémentaires liés à la maintenance et à
l’étalonnage. Le temps de préparation est réduit et il y a moins
d’erreurs, car les tests ne doivent être définis qu’une seule fois.
De plus, il y a moins d’erreurs pendant le fonctionnement,
car le contrôle des vibrations et l’enregistrement continu
des données fonctionnent dans un seul système, utilisant
la même interface utilisateur. ●
44 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I45
MESURES
MÉTHODE
Philippe Baussart
Chez le constructeur Thales Alenia Space, Philippe Baussart est le référent métier
Alignement TAS-F spécialisé en photogrammétrie, responsable alignement des
programmes science ESA (Planck – Herschel) et charges utiles optiques. Il assure
à la fois la définition et la mise en œuvre des essais, et l’exploitation des mesures
en fonction des exigences techniques exprimées par les analystes thermique et
mécanique.
La photogrammétrie :
un procédé fiable et incontournable pour
une caractérisation 3D précise d’un satellite
1 ère partie
Opérationnelle depuis plus de vingt ans au sein du Département en charge des Intégrations et essais satellites
de Thales Alenia Space à Cannes, la photogrammétrie est une technique optique éprouvée qui a trouvé
naturellement sa place comme moyen de métrologie dimensionnelle : elle est souple, précise, efficace et,
comme nous allons le voir, robuste.
LES ORIGINES DU PROCÉDÉ
La photogrammétrie s’appuie sur l’analyse géométrique de
clichés photographiques. Elle se base en cela sur les lois de
l’optique géométrique pour déterminer, par triangulation,
les coordonnées 3D de points spécialement repérés sur
des structures simples ou complexes. En théorie, tout ce
qui est visible sur un cliché est mesurable, et, par suite
d’une redondance des informations inhérente au procédé,
quantifiable en terme de précision. Née au XIX e siècle
avec les débuts de la photographie, la photogrammétrie a
longtemps été basée uniquement sur la perception de l’effet
stéréoscopique. Elle fut entre autres choses appliquée pour
effectuer des relevés topographiques des sols depuis un
avion. Depuis le début des années 80, les développements de
l’informatique* ont permis de passer d’une représentation
mécanique de la position relative de paires de clichés à une
représentation mathématique 3D d’un nombre quelconque de
clichés. Il est en effet devenu possible de traiter, en simultané,
plusieurs centaines d’images d’un objet décrit par plusieurs
milliers de points habituellement matérialisés par des cibles
positionnées en des points précis de la structure : les résultats
sont obtenus dans des délais non seulement raisonnables
mais également compatibles avec les exigences industrielles !
Les processus sont accélérés grâce à la matérialisation des
points de mesure caractéristiques d’un objet par des cibles
spécifiques qui sont accessibles aux algorithmes d’analyse
d’images. De plus, chaque point étant multi-triangulé au
moyen d’un grand nombre de prises de vue, la redondance des
informations assure l’établissement de systèmes d’équations
très fortement hyperstatiques. L’intérêt fondamental d’une
mesure photogrammétrique exploitée par ce type d’analyse
*Pour se faire une idée de l’évolution des moyens informatiques les plus utilisés,
rappelons simplement qu’entre les années 80 et aujourd’hui, les tailles de RAM sont
passées de quelques dizaines de de ko à quelques dizaines de Go (multiplication
par 106), la vitesse des processeurs de 1 ou 2 MHz à 4,2 GHz (multiplication par
environ 4.106), la capacité de stockage de quelques centaines de ko à plusieurs
To, et se sont ajoutées à cela de nouvelles architectures comme la mémoire cache
et l’Unité Arithmétique et Logique qui traite les opérations mathématiques en
parallèle.
46 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
Abstract
Close range photogrammetry, thanks to recent
improvements, is now back to a 3d embedded
technique : simple, robust and easy to set up.
Simultaneous computation of hundreds of successive
frames achieves relative accuracy over 1/100 000 at
2σ in a few minutes on target points. Less depending
on measurement environment than other techniques
and remote compliant, the photogrammetry is
well suited for high accuracy measurement in
hostile conditions, as thermal vacuum tests for
example . Even more, by using tools dedicated to
photogrammetry simulation on a simple CAD model
objet, the analyst knows before the test start the
optimized location of the targets and picture stations,
therefore the final individual reachable accuracy.
Résumé
Grâce à des développements logiciels récents, la
photogrammétrie convergente est redevenue une technique
de mesure 3D robuste, embarquable et facile à mettre en
œuvre. L’utilisation simultanée de centaines de clichés
successifs permet d’atteindre, en quelques minutes, des
précisions relatives meilleures que 10 _m par mètre (à 2σ)
sur un point ciblé. Peu contrainte par son environnement
de mesure et télé-opérable, elle est particulièrement bien
adaptée à une mesure de précision en milieu hostile comme
la caractérisation des déformations thermoélastiques sous
vide thermique. Une simulation photogrammétrique réalisée
sur la base d’un simple modèle CAO permet à l’analyste
de positionner les cibles de mesure de façon à obtenir les
niveaux de précision attendus localement.
tient à ce que la localisation, l’orientation et le calibrage [1] de
l’appareil de prise de vues peuvent être considérés comme
des inconnues dans le calcul. Concrètement, cela se traduit
par le fait que, contrairement aux moyens de mesure
traditionnels, le référentiel de mesure est constamment
et exclusivement porté par l’objet. Autrement dit, l’objet
peut être mesuré en mouvement sans que la précision de
mesure ne soit affectée, la seule contrainte associée étant
bien sûr qu’il ne se déforme pas durant l’acquisition des
images. Les phases d’acquisition d’images peuvent être
réalisées à main levée ou depuis un drone ou sur un bras
robotisé spécialement conçu pour une mesure dans des
milieux rendus hostiles par des températures extrêmes
ou des éclairements intenses (un simulateur de soleil par
exemple) ou encore une pression très basse telle que celle
communément rencontrée lors des essais vide thermique
de satellites. De même les rayonnements ou les milieux
gazeux ou liquides contraignent peu la photogrammétrie.
L’APPAREIL DE PRISE DE VUES
DANS SON CANISTER
Sur cette photo, on distingue ici
l’objectif de l’appareil et son flash
annulaire (1). Le canister (2) est
alimenté en azote gazeux par
liaison souple (3) à 15°C, en légère
surpression. L’ensemble est ici monté
sur un bras rotatif (4) se déplaçant
face à l’objet. En noir au fond (5), la
porte du caisson peinte en noir pour
des raisons d’émissivité. A droite
en dorée (6), la structure porteuse
recouverte de MLI (Multi-Layer-
Insulation).
L’objet à mesurer est préalablement
instrumenté avec des cibles
circulaires rétro-réfléchissantes.
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I47
MESURES
SPÉCIAL ACQUISITION DE DONNÉES
ILLUSTRATION D’UNE CIBLE RÉTRO RÉFLÉCHISSANTE
AUTOCOLLANTE DE 6 mm DE DIAMÈTRE (6)
Sur cette photo, la partie utile circulaire centrale est
constituée de microbilles, la partie noire est un masque
destiné à améliorer le contraste. De dimension 15 x 15
mm, ce masque peut être réduit. Le point central visible ne
joue aucun rôle en photogrammétrie, en particulier dans
la détection d’image: il sert à assurer la compatibilité
avec d’autres moyens de mesure pouvant effectuer des
visées optiques et à rattacher ainsi la scène à un repère
mécanique connu, par exemple.
LA PHOTOGRAMMÉTRIE CHEZ THALES :
POURQUOI ET COMMENT ?
Au sein du département Assembly
Integration & Test, la photogrammétrie
est utilisée quotidiennement en
salle blanche pour l’alignement et
le contrôle de stabilité des soussystèmes
tels que les antennes ou
les équipements de propulsion et de
contrôle d’attitude des satellites.
Si elle ne vient ici qu’en complément
des moyens classiques de type
théodolite ou laser tracker, la
photogrammétrie est surtout
incontournable dans deux domaines
clés : la mesure sans contact sur des
objets à forte spécularité, là où les
systèmes à balayage laser sont mis en
défaut (typiquement pour les miroirs
de télescopes spatiaux) et la mesure de
déformées en caisson vide thermique.
Pour ce deuxième domaine, le site de Cannes dispose en
propre à la fois de l’environnement simulé (en l’occurrence,
des caissons vide thermique de 70 m 3 et 550 m 3 ) et des
La photogrammétrie
est incontournable
dans deux
domaines clés :
la mesure sans contact
sur des objets
à forte spécularité,
et la mesure
de déformées
en caisson vide
thermique.
moyens de mesure par photogrammétrie associée. Les prises
de mesure se font ici avec le moyen de mesure, c’est-à-dire,
une caméra photogrammétrique
embarquée dans le caisson et montée
sur un bras rotatif télé-opéré. Cette
configuration est particulièrement
intéressante car totalement interne au
caisson. Elle s’affranchit donc de toute
visée à travers de hublots, opérations
qui se révèlent immanquablement
contraignantes en termes de qualité
optique et de positionnement des
points de vue. Dans sa mise en œuvre
la plus simple, la photogrammétrie
permet de caractériser la surface
plane d’un objet mais grâce à un
dispositif de rotation de l’objet luimême,
des surfaces quelconques
optiquement visualisables peuvent
également être caractérisées. Pour les
deux rotations combinées, les images
sont alors prises à la volée. ●
La seconde partie de cet article dans le prochain numéro
d’Essais & Simulations, à paraître en début d’année !
Référence
[1] Th. Luhmann, C. Fraser, HG Maas “sensor modeling and camera calibration
for close range photogrammetry”, ISPRS Journal of photogrammetry and
remote Sensing, Volume 115, May 2016.
48 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
DOSSIER
DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO
ÉVÉNEMENT
ASD Days 2019, le rendez-vous
business de l’industrie aéronautique
Organisé par ASTech Paris Région,
pôle de compétitivité francilien
de l’industrie aéronautique et
spatiale regroupant plus de 330 établissements
pour 85 000 emplois, ASD
Days est l’événement de l’innovation, des
nouveaux modèles et des technologies
de rupture dédiés à l’industrie aéronautique.
Cette neuvième édition aura lieu le
6 décembre prochain au New Cap Event
Center à Paris.
Avec près de 300 participants à la journée,
ASD Days offre chaque année à ses
visiteurs, l’opportunité de rencontrer en
rendez-vous programmés à l’avance des
décideurs (techniques, R&D, R&T, industrialisation,
méthodes, ingénierie, achats...)
issus des industries aérospatiales civile
et militaire à la recherche d’innovation,
de nouveaux produits et de nouveaux
partenaires industriels et technologiques.
Des rendez-vous BtoB, mais pas seulement
puisque des conférences présentées par
les grands groupes indiquant la situation
actuelle avec ses besoins rythmeront l’ensemble
de la journée (cf. le programme
en encadré).
À cette occasion, la revue Essais & Simulations,
partenaire presse de l’événement,
a choisi de consacrer son dossier l’utilisation
croissante et déterminante de la
simulation numérique dans le secteur de
l’aéronautique. ●
Programme d’une
journée rythmée par
des conférences
10 h - 10 h 30 : Le programme
Industrie du Futur du Gifas –
Christophe Soufflet – Safran
10 h 45 - 11 h 15 : Nouvelle
technologie de rupture dans
l’usinage – Hakim Cheniti –
Fusion Coolant Systems
14 h 15 - 14 h 45 : L’approche
digitale multi-physique
appliquée à la conception de
l’avion plus électrique – Romain
Leneveu – Vibratec
15 h - 15 h 30 : Le plan Aéro
Fab Emploi du Gifas – Philippe
Dujaric – Gifas
AU SOMMAIRE DE CE DOSSIER :
50 Comment l’éditeur de logiciels Altair
accompagne ses clients de l’aéronautique dans
leurs défis industriels ?
54 Les filiales du groupe Safran à l’heure de la
réalité virtuelle
56 Turbotech poursuit ses développements dans
l’avion hybride avec la simulation
58 Application de la corrélation d’images
numériques aux essais sur structure treillis
obtenues par fabrication additive
© Airbus S.A.S 2016 - photo by S. Ramadier
50 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
DOSSIER
DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Comment l’éditeur de logiciels
Altair accompagne ses clients de
l’aéronautique dans leurs défis
industriels ?
Né dans l’automobile, Altair
n’en demeure pas moins un
acteur incontournable dans
l’industrie aéronautique et
spatiale qui, au fil des années,
a su montrer au grand jour
ses compétences et l’expertise
de ses équipes en matière
d’ingénierie, de conception et de
simulation. À travers la parole
de ses experts au féminin, cet
article met en lumière plusieurs
exemples d’application d’outils
de simulation dans ces secteurs
aux exigences fortes.
Projet mené sur logiciel d’Altair pour Airbus Helicopters
Altair, société technologique internationale spécialisée
dans les solutions logicielles et de Cloud computing
dans les domaines du développement de produits,
du calcul haute performance (HPC) et du data intelligence,
se présente comme un acteur majeur de l’aérospatial et de la
défense. Grâce à son portfolio de solutions couvrant les domaines
aussi variés que la mécanique, la thermique, la dynamique
des fluides, l’acoustique, l’électromagnétisme, l’électronique,
l’ingénierie système, les équipes d’Altair collaborent depuis
de nombreuses années avec les grands de l’aéronautique mais
aussi leurs sous-traitants.
PLUS DE 1 000 PERSONNES CHEZ AIRBUS FORMÉES
PAR ALTAIR POUR LA MIGRATION DES OUTILS DE PRÉ
ET POST-TRAITEMENT
En 2017, Airbus Aircraft choisit Altair et la suite logicielle
HyperWorks. S’appuyant sur une profonde compréhension des
activités Airbus, l’éditeur a proposé un grand nombre d’innovations
et a fourni les outils de pré et post-traitement les plus
adaptés tout en contribuant à réduire le process de construction
de modèles et à améliorer son efficacité. En complément de ces
solutions, une fois la feuille de route élaborée conjointement,
Altair s’est engagé à fournir une assistance spécifique aux équipes
d’Airbus avec notamment l’adaptation des logiciels Altair en
fonction des besoins et des attentes d’Airbus, et à former les
équipes Airbus à l’utilisation d’HyperMesh et HyperView.
Rattachée à l’équipe technique de la branche Aerospace et
Défense, Marine Racollet, a fortement contribué à ce succès.
Chez Altair depuis cinq ans, elle est, désormais, en charge de
l’organisation du support technique chez Altair France. Après
son stage de fin d’études sur le thème de l’optimisation multi-disciplines
avec en cas pratique Renault, elle est embauchée
en tant qu’ingénieur Projet intervenant auprès de plusieurs
clients et dans divers domaines lui constituant ainsi un panel
de connaissances large. Ces compétences acquises, elle passe
côté support. « Nous gérons notamment les appels entrants, la
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I51
DOSSIER
DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO
Dans ce contexte de migration
chez Airbus avec le passage
des outils de pré et post-traitement
chez Altair, ce fut un sacré challenge
que j’ai apprécié relever.
gestion des demandes clients avec un maximum
de 48 h comme délai de réponse pour les cas les
plus compliqués, explique Marine Racollet. En
parallèle, j’ai poursuivi ma montée en compétences
pour devenir formatrice sur Altair HyperMesh et
HyperView spécifiquement pour le projet Airbus. À l’instant T,
plus de 1 000 personnes en interne ont été formées, représentant
une centaine de sessions ».
Marine Racollet,
responsable de l’équipe
support chez Altair
Marine Racollet,
en salle de formation
FAIRE CORRÉLER LES ESSAIS ET LA SIMULATION
NUMÉRIQUE POUR L’AMERRISSAGE D’URGENCE DES
HÉLICOPTÈRES
Dispensées sur deux ou trois jours, cinq formations différentes
ont été créées pour les équipes Airbus afin qu’elles puissent
directement manipuler au sein de l’environnement développé
et implémenté par Altair dans HyperWorks. « Les journées
de formation sont réalisées en démo-live, ce qui permet aux
utilisateurs de pratiquer en même temps que nous effectuons la
démonstration. Les formés repartent avec un certain nombre de
supports digitaux. Dans ce contexte de migration chez Airbus
avec le passage des outils de pré et post-traitement chez Altair, ce
fut un sacré challenge que j’ai apprécié relever étant novice dans
le secteur de la formation, je n’étais pas habituée à me retrouver
face à des salles remplies de personnes en attente d’informations
sur nos logiciels. Dans la majorité des cas, les retours ont été
très positifs. »
Angélique Jullien,
lead engineer
au sein de l’initiative
Aerospace et Défense
Depuis 2016, Angélique Jullien, Lead Engineer au sein de l’initiative
Aerospace et Défense, collabore entre autre avec Airbus
Helicopters autour du projet concernant l’amerrissage d’urgence
des hélicoptères. « De par mon poste, j’ai une vision globale des
projets Aerospace et Défense. Au-delà de la rédaction de l’offre,
du chiffrage et de la mise en œuvre du projet, notre rôle a été de
développer un modèle de vague (sous le logiciel Altair Compose)
et de mettre en données le modèle éléments finis de la maquette
hélicoptère pour ensuite en réaliser des simulations numériques
d’amerrissage de la maquette sur la houle. Sur l’ensemble des
essais réalisés (pas loin d’une centaine), nous en avons choisi cinq
représentatifs allant du cas le plus simple au plus complexe pour
réaliser des corrélations essais/simulations afin de définir une
méthode de modélisation robuste.»
L’équipe a notamment préconisé au client d’utiliser à minima la
version 2018 de Altair Radioss afin de bénéficier des derniers
développements qui comportaient des avancées technologiques
importantes. « Nous sommes extrêmement satisfaits des résultats
obtenus et de l’aide que
nous avons pu apporter
à Airbus Helicopters.
Par exemple, les mesures
Nous avons développé
un modèle de vague
puis simulé l’amerrissage
de la maquette d’hélicoptère
sur la houle.
de déplacement de la
structure du modèle
éléments finis sont très
proches de celles obtenues
lors des essais physiques.
Nous avons aussi cherché
à évaluer les efforts au
niveau des sangles des
52 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
DOSSIER
DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO
flotteurs qui ont permis de valider le très
bon niveau de corrélation. Le plus gros défi
a été de trouver le bon compromis entre la
finesse de modélisation et le temps de calcul. »
Certaines simulations pouvant durer jusqu’à
quelques jours (calculs et compte-tenu des
ressources machines disponibles), le choix
de la modélisation fût primordial. Des choix
mûrement réfléchis ont été arrêtés avant de
passer à la simulation numérique. L’objectif
est maintenant d’essayer d’être prédictif
par rapport à des cas réels et d’essayer
de dégager des tendances pouvant être
intégrés dans les manuels d’urgence dans
les hélicoptères.
Kevina Mooroogen,
ingénieure projet
Pour le projet avec ArianeGroup,
nous intervenons sur des sujets
d’optimisation et de dimensionnement
des parties de la structure principale du
lanceur Ariane 6 les supports satellites.
pièces figé au préalable lors de la phase de conception
grâce à l’optimisation et des études de sensibilités
respectent bien le cahier des charges. »
OPTIMISATION ET
DIMENSIONNEMENT DE STRUCTURES DES PARTIES
PRINCIPALES DU LANCEUR ARIANE 6 AVEC
OPTISTRUCT ET INSPIRE
Comme l’explique à son tour Gildas Guilly, responsable de l’équipe
technique Aerospace et Défense chez Altair, qui représente douze
personnes, « nous avons plusieurs types de profils d’ingénieurs.
Pour certains, la spécialité est tournée vers l’accompagnement de nos
clients et leur apprentissage de nos outils. D’autres sont destinés à la
réalisation de prestation, comme Kevina Mooroogen, qui fait partie
de l’équipe projet entièrement dédiée au client ArianeGroup. C’est
ce que nous appelons dans notre jargon ‘‘l’Optimisation Center’’.
Le projet avec ArianeGroup dure depuis plusieurs années. Nous
intervenons sur des sujets d’optimisation
et de dimensionnement des parties de la
structure principale du lanceur Ariane 6,
mais également sur des travaux autour
des supports satellites. »
Pour Kevina Mooroogen, « il est très intéressant et enrichissant
de travailler pour Altair et pour le compte d’un de ses
clients. Le projet avec ArianeGroup est très challengeant et exigeant.
J’ai pris en cours de route le projet et j’ai dû m’adapter à
la méthode de travail mise en place. Arrivée chez Altair, il y a
un an et demi pour mon stage de fin d’étude orienté autour de
l’impression 3D, je suis très contente d’avoir décroché ce poste et
de poursuivre cette aventure personnelle et professionnelle dans
un environnement aussi épanouissant. Altair est une grande
entreprise qui reste familiale, qui forme constamment ses équipes
et qui nous permet d’accéder à des métiers et des compétences
de niche que l’on ne trouverait pas ailleurs. Nous travaillons en
collaboration constante avec chacun de nos clients. C’est une
vraie force que nous avons. » ●
Rencontre avec Kevina Mooroogen,
formée à Sigma Clermont : « En tant
qu’ingénieure projet j’interviens principalement
sur le dispenser, structure qui fait
la jonction entre le lanceur et les satellites.
En fonction du cahier des charges de notre
client, je suis donc amenée à optimiser
cette zone. Nous établissons ensemble de
manière hebdomadaire et mensuelle le
retro-planning, la «to do list», quels seront
les éléments à restituer etc. Nous sommes
également en contact au quotidien afin de
discuter de l’avancée des travaux. En ce
moment, nous sommes dans une phase de
validation. Nous effectuons des analyses
pour vérifier que le design de certaines
Kevina Mooroogen
travaille notamment
sur un projet
avec Ariane Group
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I53
DOSSIER
DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO
EN APPLICATION
Les filiales du groupe Safran
à l’heure de la réalité virtuelle
Travaillant avec Safran Nacelles depuis plus de vingt ans, ESI Group collabore aujourd’hui avec une grande
partie des filiales du célèbre sous-traitant français à travers le déploiement de la solution de réalité virtuelle
IC.IDO.
que Safran Aircraft Engines ou Safran
Landing Systems ont fait de même avec
un usage important des revues collaboratives
à distance.
QUELLES ÉTAIENT LES
PROBLÉMATIQUES DU
FABRICANT ?
Démarrée en 2000, la collaboration
entre l’éditeur ESI Group et
Safran Nacelles s’est approfondie
quand la filiale du groupe Safran a été
sélectionnée par Airbus sur la motorisation
de la nouvelle A330neo en 2014. Une
nouvelle collaboration a dès lors débuté
avec Safran Engineering Services dans
l’industrie automobile, avant de s’élargir
afin de couvrir l’industrie maritime et
l’industrie aérospatiale de Safran Group.
Concrètement, Safran Nacelles a déployé
la solution de réalité virtuelle IC.IDO
sur plusieurs de ses sites français ainsi
qu’en Angleterre et d’autres entités telles
ESI Group chez Safran Nacelles
Avec la réalité virtuelle,
Safran a pu visualiser
les résultats avant même
qu’ils existent, anticiper
au maximum et améliorer
l’ergonomie des postes
de travail
Les solutions d’ESI ont aidé Safran à
résoudre un nombre de problématiques
dans différents secteurs. Trouver une
solution permettant d’intégrer, dès la
phase de conception, les différentes
contraintes liées à la fabrication, à
l’ergonomie des postes de travail et
aux éventuels scénarios d’opérations
de maintenance afin de prévoir un
design adapté avant même de lancer
les étapes de fabrication. Cet outil devait
également soutenir un travail collaboratif
des équipes de différents métiers
(ingénieurs, RH, professionnels HSE,
etc.) et depuis différents endroits dans
le monde.
L’expertise d’ESI dans le domaine de la
réalité virtuelle permet à Safran de développer
les processus de production, ce
qui réduit les délais liés aux prototypages
et aux essais réels voire de supprimer le
recours à cette phase ne se fiant ainsi
qu’au virtuel. La solution centrée sur les
utilisateurs de réalité virtuelle a permis à
Safran de tester virtuellement les phases
de conception d’assemblage de fabrication
mais également de travailler sur
54 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
DOSSIER
DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO
l’ergonomie des postes des opérateurs en
interaction avec toutes les parties prenantes
de l’entreprise. L’utilisation de la
réalité virtuelle a permis la simulation
des process et aspects d’après-vente
des produits de Safran permettant la
prise en compte des contraintes liées
aux possibles interventions de maintenance
et ce, dès la phase de conception.
Les produits d’ESI ont constitué une
transformation de la production chez
Safran, en ajoutant de la valeur et de
l’efficacité aux phases de conception et
d’industrialisation.
DE MULTIPLES RÉSULTATS
SIGNIFICATIFS
La collaboration a débuté dans les années
90 avec la simulation de procédés de
©Thierry Mamberti / Safran
Nacelle d’Airbus A380
fonderie, s’est intensifiée dans les années
2000 avec la simulation des procédés
composites et a accéléré en 2015 avec le
déploiement de la réalité virtuelle comme
outil d’ingénierie et outil décisionnel.
Cette collaboration s’inscrit aujourd’hui
dans le cadre du projet Usine du Futur et
contribue à l’amélioration de la performance
et de la compétitivité de Safran.
Safran a pu visualiser
les résultats avant
même qu’ils
existent, anticiper au
maximum et faire de
l’ergonomie des postes
pour améliorer les
conditions de travail
de ses collaborateurs.
Le groupe a désormais
la confiance de pouvoir
faire bon du premier
coup et peut maitriser les risques les
délais, permettant ainsi de réduire les
coûts de productions et les budgets
de fabrication, tout en conservant les
meilleures mesures de sécurité et une
fiabilité incontournable des produits.
Enfin, Safran réalise un gain de 15% sur
le budget outillage. ●
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I55
DOSSIER
DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO
START-UP
Turbotech
poursuit ses
développements
dans l’avion
hybride avec la
simulation
© Turbotech
Avion hybride
Afin de transformer la propulsion aéronautique de ses aéronefs, la start-up Turbotech exploite les solutions
de simulation numérique de pointe d’Ansys. À travers l’Ansys Startup Program, l’entreprise a pu accélérer
son processus de conception pour développer un système de stockage de l’énergie capable d’alimenter
l’avion hybride électrique du futur.
Alors que les constructeurs aéronautiques se tournent vers
l’électrification pour réduire les émissions, améliorer
l’efficacité et réduire les coûts de fonctionnement, les
ingénieurs doivent faire face à des défis inédits en matière de
propulsion, en se tournant vers l’hybridation. Turbotech utilise
les solutions de simulation de fluides d’Ansys dans le but de
mettre au point des turbogénérateurs à cycle régénératif, véritable
centrale électrique embarquée, dans lequel un échangeur
récupère l’énergie des gaz d’échappement afin de réduire la
consommation de carburant.
En rechargeant les batteries en vol, le turbogénérateur permet de
multiplier par dix l’autonomie des aéronefs à propulsion électrique
entraînant ainsi une réduction du poids et des gains économiques
importants. Les turbogénérateurs peuvent produire de l’électricité
à partir de presque tous les matériaux combustibles renouvelables,
tels que le biocarburant, le biogaz, l’hydrogène, ainsi que
les carburants conventionnels. « La conception d’une turbine est
un processus complexe qui compte de nombreuses itérations. Les
solutions de simulation d’Ansys nous permettent de résoudre des
calculs élaborés pour les turbines et les compresseurs, de remplacer
les prototypes physiques par des prototypes virtuels et d’améliorer
l’exploration de différentes conceptions, explique Damien Fauvet,
président de Turbotech. D’ici 2020, notre technologie brevetée aura
lancé une révolution dans le domaine de la propulsion aéronautique,
ouvrant de nouveaux marchés dans le contexte de l’électrification. »
© Turbotech
Turbogénérateur
UN PROGRAMME POUR INNOVER DE FAÇON RAPIDE
ET ÉCONOMIQUE
Le marché mondial des micro-turbines devrait atteindre les 420
millions de dollars d’ici 2025. « La vision de Turbotech pour l’avenir
des systèmes de propulsion hybride électrique va révolutionner ce
marché et bouleverser le secteur de l’aérospatiale, poursuit Olivier
Roll, Lead Solutions Engineer chez Ansys. « Dans le cadre de
l’Ansys Startup Program, Turbotech proposera des moteurs nouvelle
génération moins bruyants, plus écologiques et offrant une plus
grande autonomie en vol. »
56 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
es technologies encore méconnues
Seulement 7% des consommateurs savent que la plupart des avions volent déjà de manière quasi
autonome. Lorsqu’on informe les répondants que seules les 10 premières et les 10 dernières
minutes de vol s’effectuent en pilotage manuel, 36% se sentiraient davantage en sécurité à bord
d’un avion autonome.
Plus de 2/3 des voyageurs prêts à monter
dans un avion autonome
D’après les résultat de l’étude internationale Global Autonomous
Vehicule d’Ansys (menée auprès de 22 041 personnes dans une
quinzaine de pays), plus de deux tiers des consommateurs
(70%) se déclarent désormais prêts à voyager à bord d’un
avion autonome au cours de leur vie. Parmi les principaux
enseignements de cette étude, on constate que cette acceptation
est néanmoins progressive (environ dix ans), que, sans surprise,
la sûreté se trouve au cœur des préoccupations. Pour autant, on y
apprend que, paradoxalement, seulement 7% des sondés savent
que la plupart des avions volent déjà de manière quasi autonome.
L’Ansys Startup Program permet à Turbotech d’accéder à des
logiciels de simulation spécialement conçus pour l’aider à innover
de façon rapide et économique. Ce programme offre à des
entrepreneurs du monde entier les moyens de transformer
Décollage
DOSSIER
DE LA Période SIMULATION totale de vol (minutes) POUR L’AÉRO
Savent que la plupart des
avions volent dé de
manire quasi autonome
VOL AUTONOME
7 6
Se sentiraient maintenant
davantage en sécurité
bord d’un vol autonome
es illennials adeptes de l’avion autonome
Atterrissage
100
100
90
90
80
80
70
70
60
60
50
50
40
40
30
30
20
20
10
10
% 0
0 5 %
des ans
des de 65 ans
sprent pouvoir un our voler bord
d’un avion autonome
L’étude Autonomous Vehicule Survey, commanditée par ANSYS, a été réalisée par Atomik Research
entre le 26 avril et le 7 mai 2019, auprès d’un échantillon de 22 041 adultes âgés de 18 ans et plus,
dans 11 pays (Royaume-Uni, Etats-Unis, DACH, France, Italie, Espagne, Benelux, Suède, Japon, Chine,
Inde), via un questionnaire en ligne. Conformément aux directives et aux réglementations de la Market
Research Society, la marge d'erreur se situe dans une plage de +/- 2%, avec un niveau de confiance de
95%. Atomik Research est un organisme d’étude indépendant employant certifié par la MRS.
leur start-up en entreprise leader de son secteur. Depuis sa
création, l’Ansys Startup Program a collaboré avec plus de 740
start-up, dont plus de 170 dans le secteur de la défense et de
l’aérospatiale. ●
Un carrefour d’échanges incontournable pour les experts,
les ingénieurs et les techniciens de l’environnement
Rejoignez-nous
dernières
techniques d’essais et de simulation de l’environnement
formation journées techniques colloques, salons
ouvrages guides techniques
1967
Qui est concerné par notre activité ?
•
•
•
•
Association pour le développement des Sciences et Techniques de l’Environnement - Association régie par la loi 1901
- - www.aste.asso.fr - Tel : 01 61 38 96 32
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I57
DOSSIER
DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO
AVIS D’EXPERT
Application de la corrélation d’images
numériques aux essais sur structure
treillis obtenues par fabrication
additive
Les structures treillis (ou « lattices ») suscitent un intérêt grandissant pour le développement de pièces
aéronautiques et spatiales en particulier. Au-delà des gains de masse importants qu’elles permettent
d’envisager, celles-ci offrent la possibilité d’optimiser leur comportement à partir des motifs qui les
composent.
Essai de compression
sur une structure treillis
BCCZ – IRT Saint-Exupéry
58 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
DOSSIER
DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO
La forte croissance des technologies
de fabrication additive métallique
rend possible la fabrication de pièces
composées de structures treillis, avec des
matériaux connus pour leurs performances
mécaniques, comme par exemple les
alliages base nickel, les alliages de titane ou
encore les nouvelles générations d’alliages
d’aluminium. Ces matériaux architecturés
prometteurs restent encore peu employés
dans la conception de pièces de structure,
car ils requièrent des méthodes de développement
nouvelles à l’échelle industrielle
(simulation, caractérisation, fabrication).
Dans ce cadre, l’Institut de Recherche Technologique
(IRT) Saint Exupéry, s’appuyant
sur l’expérience du laboratoire SIMaP en
matière de matériaux architecturés, mène
un projet de recherche et développement
de 24 mois, dénommé LASER (LAttice
Structures for Engines and LauncheRs),
rassemblant de grands industriels de l’aéronautique
et du spatial, dans le but de leur
fournir des outils de compréhension et
de conception pour les bureaux d’études.
EikoSim, jeune entreprise spécialisée
dans le lien entre essais et simulations,
fournit au projet LASER son expertise
et son logiciel de mesure de champ par
corrélation d’images numériques. Focus
sur les méthodes d’essai et de simulation.
Les essais sur structures treillis réalisés dans
le cadre du projet LASER visent à mettre en
évidence les modes de déformation dans
des configurations de compression ou de
cisaillement, avec différentes conditions
limites et des effets d’échelles en jouant
sur le nombre de mailles élémentaires
constituant les éprouvettes. La diversité
de ces configurations doit permettre de
mettre au point et valider une approche
de modélisation numérique. L’étude se
limite à ce stade à des sollicitations quasistatiques
à température ambiante comme
point de départ pour fixer les méthodes.
Les structures testées sont constituées de
micro-poutres de diamètre 1 millimètre
au maximum organisées selon des mailles
de type BCC (cubique centré) ou BCCZ
(cubique centré avec poutres verticales).
Pour capturer la cinématique complexe
de telles structures treillis sous sollicitation
mécanique, impossible de recourir
à une méthode de mesure traditionnelle.
Les jauges de déformation, par exemple,
sont très difficiles à utiliser à l’échelle des
micro-poutres et n’apporteraient qu’une
information très partielle de la réponse
structurelle. La mesure du déplacement
global est toujours possible à partir d’extensomètres
et l’effort appliqué est capturé par
une cellule de charge indispensable. Dans
ces conditions, le lien entre les résultats
expérimentaux et la modélisation reste
faible, et il apparaît très difficile de mettre
au point une modélisation prédictive, qui
permettra de concevoir avec un haut niveau
de confiance des structures plus complexes,
différentes de celles caractérisées en laboratoire.
Structure treillis à motif BCCZ après essai
de compression, bande de cisaillement
caractéristique – IRT Saint-Exupéry
Le recours à des méthodes de mesure plus
performantes est un moyen de relever les
défis posés par ces géométries nouvelles. La
mesure de champ, par corrélation d’images
numériques en particulier, est un candidat
naturel pour capturer l’hétérogénéité de
la déformation et les phénomènes d’instabilités
locales qui apparaissent.
ESSAI DE COMPRESSION SUIVI PAR
CORRELATION D’IMAGES
La mise en œuvre de la corrélation d’image
passe par l’application d’un mouchetis
(motif contrasté) sur la pièce, adapté à
l’échelle et à la résolution des caméras. Sur
les structures treillis, celui-ci est appliqué
au moyen d’un aérographe pour atteindre
des tailles de tâches de quelques dizaines
Application d’un mouchetis noir sur fond blanc
sur une structure treillis – IRT Saint-Exupéry
de microns.
Pendant l’essai, deux faces de l’échantillon
sont observées à l’aide de deux couples de
caméras haute résolution. Cela permet de
capturer de manière certaine le mode de
déformation caractéristique par bande de
cisaillement et toute la complexité de la
cinématique. Du point de vue de la mesure,
cela peut rendre le processus de traitement
complexe. Avec une approche basée sur un
maillage éléments-finis, telle que proposée
dans le logiciel EikoTwin DIC, le résultat
de mesure est directement associé à un
point de l’espace 3D de la pièce modèle. Il
n’y a pas de limite théorique sur le nombre
de caméras, qui contribuent chacune à la
mesure de déplacement des points qui sont
dans leurs champs de vision respectifs.
Suivi par 4 caméras de deux faces d’une
structure treillis pendant un essai de
compression – IRT Saint-Exupéry
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I59
DOSSIER
DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO
La corrélation d’images numériques est
une technique qui permet de suivre le
déplacement des points d’une structure
en faisant l’hypothèse que ces points
conservent le même niveau de gris dans
l’image. Les conditions d’éclairage doivent
donc être maîtrisées afin de limiter l’incertitude
de mesure et d’assurer la capacité
à suivre la structure même dans le cadre
de grands déplacements.
Champ de déplacement vertical mesuré
par corrélation d’images sur le maillage de
simulation, logiciel EikoTwin DIC – IRT Saint
Exupéry
additive que celui des structures treillis.
Une seconde approche, proposée et mise
en œuvre dans le projet LASER, consiste
à caractériser les éléments constitutifs
d’une structure treillis, à savoir les micropoutres.
Des géométries d’éprouvettes ont
été conçues et fabriquées sur les mêmes
plateaux que les structures treillis pour
accéder aux propriétés intrinsèques des
micro-poutres en fonction de leur orientation
(verticale, inclinée). L’intérêt de cette
approche est qu’elle permet de capturer
des effets liés notamment à la finesse de la
géométrie, relativement connus en fabrication
additive: rugosité, écart de forme
(diamètre moyen, cylindricité), histoire
thermique et métallurgie particulière.
des mesures de ces écarts sont rarement
disponibles pour les bureaux d’étude. La
modélisation choisie dans un premier
temps les néglige donc en grande partie.
Simulation de l’essai de compression sur
une structure treillis de 5x5x5 mailles BCCZ,
maillage éléments solides, logiciel Abaqus –
IRT Saint Exupéry
MODÉLISATION ET CALCUL
Plusieurs approches de modélisation du
comportement mécanique des structures
treillis peuvent être considérées. La plus
fidèle en termes de représentation géométrique
décrit en volume chaque micropoutre.
La discrétisation par éléments-finis
volumiques permet de rester au plus
près de la géométrie telle que conçue. Du
point de vue de la physique, étant donné
le niveau de déformation attendu lors des
essais de compression, il est important
de décrire le comportement élasto-plastique
des constituants de la structure.
Une difficulté à ce stade est de décrire
le comportement mécanique local par
une loi adaptée. Plusieurs approches sont
envisageables en bureau d’étude :
En première approche, il est possible de
considérer des propriétés du matériau
constitutif issues d’essais standards. Dans
ce cas, il est recommandé a minima que les
essais standards aient été réalisés sur des
éprouvettes usinées à partir de bruts obtenus
par le même procédé de fabrication
Eprouvettes
« micro-poutres »
pour la caractérisation
des éléments constitutifs
d’une structure treillis –
IRT Saint Exupéry
L’application du chargement et des conditions
limites est un point essentiel de la
modélisation. Au même titre que les écarts
entre la géométrie telle que conçue et celle
fabriquée, les écarts entre le chargement
« idéal » et celui réellement subi par la
structure peuvent avoir un impact non
négligeable sur la réponse. Cependant,
La problématique du temps de calcul
émerge assez rapidement pour ce genre
de modèle non-linéaires, composés de millions
d’éléments. Le projet LASER travaille
actuellement au passage vers une approche
simplifiée basée sur une approximation
de la géométrie par des éléments-finis
linéiques avec une cinématique de poutre,
60 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
DOSSIER
DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO
ayant pour objectif de ne pas détériorer
la précision des simulations.
COMPARAISON ESSAI-CALCUL
Différence entre le champ de déplacement
vertical mesuré et simulé (à gauche), et
évolution de l’écart en un point du maillage
en fonction du temps (à droite).
Crédit
L’Institut de Recherche Technologique (IRT) Saint-Exupéry* est un accélérateur
de science, de recherche technologique et de transfert vers les industries de
l’aéronautique, du spatial et des systèmes embarqués pour le développement de
solutions innovantes sûres, robustes, certifiables et durables. L’IRT Saint Exupéry
propose sur ses sites de Toulouse, Bordeaux, Sophia Antipolis et Montréal un
environnement collaboratif intégré composé d’ingénieurs, chercheurs, experts
et doctorants issus des milieux industriels et académiques pour des projets de
recherche et des prestations de R&T adossés à des plateformes technologiques
autour de quatre domaines clefs : Les matériaux multifonctionnels à haute
performance, l’aéronef plus électrique, les systèmes intelligents & communications
et l’ingénierie des systèmes & modélisation.
* L’IRT Saint-Exupéry est un institut de recherche technologique labellisé par l’État dans le cadre du
programme d’investissements d’avenir (PIA).
* EikoSim est une société éditrice de logiciels spécialisée dans le dialogue essai-simulations, qui
s’appuie notamment sur des outils innovants de mesure par corrélation d’images numériques.
La comparaison des mesures aux résultats
de simulation est souvent un challenge
en elle-même. La capacité à mesurer des
déplacements sur un nuage de points est
intéressante, mais elle crée de nouveaux
problèmes au moment de la comparaison
à la simulation. Avec l’approche mise en
œuvre dans le logiciel EikoTwin DIC,
basée sur les éléments-finis, le champ de
déplacement est mesuré directement sur
le maillage de la simulation numérique,
dans le même repère 3D. Les erreurs liées
à la projection des champs de la mesure
sur le maillage, ou inversement, sont ainsi
évitées. C’est également du temps gagné
pour l’utilisateur. On peut par exemple
visualiser directement une différence
entre le trajet de chargement idéal et celui
appliqué à la pièce, afin de corriger le
modèle de simulation en conséquence.
La prochaine étape : la modification
des simulations initiales en utilisant
des résultats de mesure. Ces essais nous
apprennent beaucoup sur les structures
treillis, nous souhaitons donc exploiter ces
résultats de manière à améliorer nos simulations
et mieux comprendre les sources
d’erreur. Dans un premier temps les déplacements
mesurés aux bords peuvent être
utilisés comme conditions aux limites
de la simulation. Ensuite, couplée à la
comparaison entre les courbes d’effort-déplacement
expérimentale et simulée, cette
approche permettra de mettre en place
une stratégie d’identification inverse
pour affiner les paramètres du modèle
et réduire l’écart essais-calculs. Le logiciel
EikoTwin Digital Twin propose d’intégrer
ces deux étapes essentielles dans un environnement
unique. De quoi envisager le
transfert de ces méthodologies en bureau
d’étude à très court terme et développer
le potentiel des structures treillis sur des
applications industrielles. ●
Cette approche permettra
de mettre en place une stratégie
d’identification inverse
pour affiner les paramètres
du modèle et réduire l’écart
essais-calculs
Le projet LASER
Le projet LASER est un projet «
en propre » de l’IRT Saint Exupéry
financé à 50% par ses membres
industriels et 50% par le Programme
d’Investissement d’Avenir (PIA)
de l’état Français. Il s’insère dans
l’initiative inter-IRT « LATTICES », qui
définit la collaboration étroite avec le
projet DSL (Durabilité des Structures
Lattices) porté par l’IRT SystemX et
avec le Centre National d’Etudes
Spatiales (CNES).
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I61
VIE DE L’ASTE
COMPTE RENDU
Retour sur la journée technique ASTE – PSA
« Optimisation du processus d’essais »
L’ASTE a organisé le 8 octobre dernier, en partenariat avec PSA, au
Centre technique de Vélizy, la journée technique « Optimisation du
processus d’essais ». Grâce à l’accueil et à l’implication de l’équipe de
PSA, cette journée s’est révélée être un vrai succès.
La matinée a été consacrée à des présentations
techniques très variées
(PSA, Airbus, EMC – groupe Emitech,
Airbus Defence & Space Et Gras –
AllianTech) qui ont permis d’aborder le sujet
d’une façon transversale - dans les secteurs
automobile, aéronautique et spatial.
Environ cinquante personnes issues des
secteurs très divers tels que les laboratoires
d’essais, les fournisseurs d’équipements
et les grands groupes ont assisté à cet
évènement. Au cours de l’après-midi
les participants ont pu assister à la visite
passionnante des laboratoires d’essais de
PSA : les composants et sous-systèmes
du domaine Liaison au sol (« chassis system
») et adressant plusieurs prestations
de dimensionnement mécanique, depuis
la fatigue à grand nombre de cycles (e.g.
vibratoire) jusqu’aux sollicitations exceptionnelles.
●
ÉVÉNEMENT
Une journée technique
« Mesure thermique par fibre optique »
en mars 2020
Cette journée sera consacrée aux sujets de la mesure de température
de surface et de la mesure de température d’un objet sur différents
points en environnement fortement perturbé (CEM...). Des conférences
présenteront des principes techniques et leur mise en œuvre. En parallèle, les
participants pourront rencontrer des principaux acteurs dans le domaine de
la mesure thermique par fibre optique au cours d’ateliers applicatifs proposés
sur leurs stands.
Parmi les autres événements de l’ASTE prévues pour 2020 figurent une journée
technique intitulée « Le confort thermique au niveau du bâtiment et dans le
domaine des transports à l’horizon des véhicules électriques », le 12 mai 2020
à CSTB Nantes, Astelab – Journées nationales
de l’environnement mécanique (colloque et
salon) – du 1er au 3 juillet au CEA Cesta au
Barp (33), et une journée technique intitulée «
Optimisation des techniques de mesures optiques
et de visualisation des cinématiques en essai
(trajectographies et déformations) » en octobre
2020 chez Ariane Group à Bordeaux. ●
POUR PLUS DE RENSEIGNEMENTS :
Contactez Patrycja Perrin au 01 61 38 96 32,
pperrin@aste.asso.fr
72 e réunion CEEES à Bâle
La dernière réunion de CEEES
(Confederation of European Environmental
Engineering Societies) a eu lieu les 17 et
18 septembre dernier à Bâle, en Suisse.
La première journée a été consacrée à
l’Assemblée Générale et la seconde, à la
réunion des commissions de travail et
à la visite des laboratoires de la société
Huntsman. La France a été représentée
par Daniel Leroy (président de l’AllianTech
et de l’ASTE), Henri Grzeskowiak (ASTE),
David Delaux (Valeo), Nicolas Imbert (Airbus
Helicopters) et Caroline Ramus-Serment
(PSA et SIA).
62 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
AGENDA
Le 6 décembre 2019
ASD Days 2019, le rendez-vous business de l’industrie
aéronautique
Organisé par ASTech Paris Région, pôle de compétitivité francilien de
l’industrie aéronautique et spatiale regroupant plus de 330 établissements
pour 85 000 emplois, ASD Days est l’événement de l’innovation, des nouveaux
modèles et des technologies de rupture dédiés à l’industrie aéronautique.
À Paris (au New Cap Event Center)
www.asddays.aero/fr/
Du 11 au 13 février 2020
Forum de l’Électronique Grenoble 2020
Enova en région devient Forum de l’Électronique et se tiendra conjointement
aux évènements Sepem Industries. Les deux événements en
simultané permettront de rassembler les acteurs afin de se créer des
opportunités en matière de marché de la microélectronique.
À Alpexo (Grenoble)
www.forum-electronique.com
Du 3 au 5 mars 2020
JEC World 2020
JEC World à Paris-Villepinte est le seul salon qui réunit toute l’industrie
mondiale des composites : une plateforme internationale où les utilisateurs
peuvent trouver une gamme complète de nouveaux matériaux,
procédés et solutions composites.
Au parc des expositions
www.jeccomposites.com
de Paris-Nord Villepinte
Les 18 et 19 mars 2020
MtoM
Les marchés de l’IoT et du MtoM sont aujourd’hui portés par la révolution
numérique, poussés par les nombreuses évolutions technologiques et
l’évolution des usages. Outre la partie exposition, quelque 10 000 visiteurs
professionnels sont attendus durant ces deux journées riches de
rencontres et d’échanges.
À Paris, Porte de Versailles
www.salon-iot-mtom.com
18 & 19 mars 2020
RF & Microwave
En 2019, la 8 e édition a permis aux 1 584 visiteurs professionnels, porteurs
de projets, et aux 435 auditeurs aux conférences d’obtenir une vision globale
des marchés des radiofréquences, des hyperfréquences, du wireless,
de la CEM et de la fibre optique. Les domaines visés : radiofréquences,
hyperfréquences, wireless, CEM et fibre optique.
Paris Expo - Porte de Versailles - Hall 5.3 www.microwave-rf.com
Les 25 et 26 février 2020
Paris Space Week (PSW)
Le salon des rencontres d’affaires, des conférences et des challenges
d’innovation dédiés à l’industrie spatiale
Paris
www.paris-space-week.com
Les 1 et 2 avril 2020
Analyse industrielle
La 32e édition du salon des solutions en Analyse Industrielle se tient les
1 et 2 avril prochains, à l’Espace Grande Arche. Une proximité géographique,
proche des grands groupes industriels installés dans le quartier
de La Défense.
À l’Espace Grande Arche
www.analyse-industrielle.fr
de La Défense (92)
ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I63
INDEX
Au sommaire du prochain numéro :
DOSSIER
ESSAIS ET MODÉLISATION
©IRT Saint-Exupéry
Spécial Matériaux composites et
Impression 3D
Mesure, essais, caractérisation
et simulation sur les matériaux
composites et le domaine de la
fabrication additive
Spécial moyens d’essais dans
l’industrie :
Moyens et techniques d’essais, de
mesure et de simulation à l’occasion
de Global Industrie + un focus sur
l’intelligence artificielle
© DR
MESURES
Mesure dans l’Électromagnétisme et CEM :
Les moyens et instruments de mesure dans le
domaine de l’électromagnétisme : CEM, mesure
d’ondes, contrôle non destructif…
©Sopemea - Romain_Delubac
Liste des entreprises citées et index des annonceurs
ACQUISYS .................................................................. 40
AIRBUS AIRCRAFT ................................................... 52
AIRBUS DEFENSE AND SPACE .................... 44 et 52
AIRBUS HELICOPTERS ............................................ 52
ALLIANTECH ............................................................. 43
ALTAIR (PUBLI-COMMUNIQUÉ) ...................... 19, 26 et 51
ANSYS ........................................................................ 56
ARIANEGROUP ......................................................... 53
ASD DAYS .................................................... 49, 50 et 63
ASTE ............................................................ 13, 57 et 62
CAD INTEROP ............................................................ 23
CB4TECH ................................................................... 11
CERIB ........................................................................... 6
CETIAT .......................................................................... 6
CKP ENGINEERING .................................................. 26
COMSOL ...................................30 et 4 e de couverture
CORETECHNOLOGIES (PUBLI-COMMUNIQUÉ) ...29 et 32
CREA (GROUPE ISAE-SUPAERO) ........................... 17
DAHER ........................................................................ 24
DASSAULT AVIATION ............................................... 17
DB VIB .......................................................................... 4
DEWE FRANCE ................................................39 et 45
DEWETRON ............................................................... 40
DJB INSTRUMENTS ................................................. 35
DYNAE ........................................................................ 40
ECND ACADEMY ....................................................... 12
ECE PARIS-LYON ...................................................... 12
EDA EXPERT .............................................................. 21
EDF LAB ..................................................................... 10
EIKOSIM ............................................................55 et 58
EMC PARTNER (PUBLI-COMMUNIQUÉ) ....................... 33
ESI GROUP ........................ 2 e de couverture, 20 et 54
FORUM DE
L’ELECTRONIQUE .......... 34, 63 et 3e de couverture
GERAC .......................................................................... 6
INSA DE ROUEN ........................................................ 12
INTERMEZZI .............................................................. 30
IRT SAINT-EXUPÉRY ............................................... 55
IUMTECK .................................................................... 40
LÉGENDRE .................................................................. 6
M+P INTERNATIONAL .....................................31 et 44
MTR ENGINEERING (PUBLI-COMMUNIQUÉ) ................. 7
NORMANDIE AEROESPACE .............................6 et 12
PARIS SPACE WEEK ..........................................2 et 63
PIMECA ...................................................................... 31
PSA MOTORSPORT ................................................... 27
RAINBOWVISIO ........................................................... 6
RENAULT .................................................... 12, 20 et 51
ROHDE & SCHWARZ ..........................................6 et 40
SAFRAN GROUP........................................................ 54
SOPEMEA..................................................................... 6
THALES ALENIA SPACE .......................................... 46
TURBOTECH .............................................................. 56
70%
Voici la part – importante –, parmi les personnes
sondées, ayant déclaré être prêtes à voyager dans un
avion autonome au cours de leur vie, et 58% au cours de
la décennie à venir… contre seulement 12% préférant
attendre au moins dix ans avant de s’aventurer dans
un aéronef capable de décoller, voler et atterrir en
totale autonomie. C’est du moins ce que révèle l’étude
Autonomous Vehicule Survey, commandée par Ansys
et réalisée au printemps dernier par Atomik Research
auprès de plus de 22 000 adultes issus d’une dizaine de
pays. Mais ce que l’étude relève aussi, c’est qu’à peine 7%
d’entre eux savaient que les avions de ligne volent déjà de
manière semi-autonome. Un chiffre qui montre bien que
les barrières culturelles tombent rapidement, notamment
chez les plus jeunes (83% pour les 18-24 ans contre 45%
pour les plus de 65 ans).
Retrouvez nos anciens numéros sur :
www.essais-simulations.com
64 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
Limiter les interférences entre
antennes avec la simulation.
Visualisation de l’amplitude du champ électrique et du champ lointain
en 3D d’une antenne émettrice. Les antennes sont intentionnellement
plus grandes que la normale dans ce modèle tutoriel.
Plusieurs antennes sont nécessaires pour les systèmes de
communication toujours plus complexes des avions. Cet
agencement d’émetteurs et de récepteurs peut entrainer des
dysfonctionnements en raison des interférences locales ou
diaphonie. La simulation vous aide à analyser l’impact de la
diaphonie et à déterminer le meilleur emplacement pour les
antennes.
Le logiciel COMSOL Multiphysics® est utilisé pour la
conception et la simulation des composants et des procédés
dans tous les domaines de l’ingénierie, de la fabrication et de
la recherche. Découvrez comment vous pouvez l’appliquer
pour la simulation des antennes.
comsol.blog/antenna-crosstalk