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NANTES PRIVILEGE

NANTES PRIVILEGE #29 / Printemps-Hiver 2019 / 2020 Avec une rédaction renouvelée, des articles plus nombreux, des rendez-vous de prestige, des signatures de renom, des échappées régulières vers La Baule et Pornic, c’est tout le privilège de vivre à Nantes que nous voulons illustrer et faire partager. Sous l’œil des photographes Patrick Gérard, Cécile Langlois, Julien Lanoo, Cyril Weiner, Chantal Lapeytonie, palpite et vit une ville qui étonne par la diversité et la vivacité des talents qui s’y déploient. Curieux de tout, nos reporters Laurence Caracalla, Julia Gley, Stéphane Hoffmann, Valérie Lejeune, Éric Neuhof , Maryse Quinton, Elise Terrien et Christophe Tézier sont allés à leur rencontre. C’est ainsi que dans ce numéro de Nantes Privilège placé sous la direction artistique de Thomas Proust, vous croiserez un journaliste dessinateur, un night-clubber qui se souvient des nuits nantaises d’autrefois, des céramistes qui se mettent à table, des architectes qui inventent la ville de demain, des décorateurs qui façonnent appartements et maisons, un maître de chais qui imagine un gin, des cuisiniers traditionnels et révolutionnaires, un homme qui crée des jardins de légende, des musiciens qui composent une fête, la patronne d’une compagnie de théâtre et le souvenir de quelques fantômes qui ont enchanté Nantes. Quant à l’équipe de MPC, dirigée par Marie-Christine Parichi, elle est partie en quête des nombreux et brillants talents qui s’expriment dans les magasins, boutiques et restaurants de Nantes pour vous rendre la ville plus agréable, et perme re à ce magazine d’exister. Le tout avec la complicité de Nicolas Appert et de François Barrault, qui ont tout orchestré. Toute l’équipe vous souhaite une agréable lecture et vous donne rendez-vous au printemps 2020, pour le 30e numéro de Nantes Privilège. Un numéro plein de surprises.

NANTES PRIVILEGE #29 / Printemps-Hiver 2019 / 2020


Avec une rédaction renouvelée, des articles plus nombreux, des rendez-vous de prestige, des signatures de renom, des échappées régulières vers La Baule et Pornic, c’est tout le privilège de vivre à Nantes que nous voulons illustrer et faire partager.
Sous l’œil des photographes Patrick Gérard, Cécile Langlois, Julien Lanoo, Cyril Weiner, Chantal Lapeytonie, palpite et vit une ville qui étonne par la diversité et la vivacité des talents qui s’y déploient.
Curieux de tout, nos reporters Laurence Caracalla, Julia Gley, Stéphane Hoffmann, Valérie Lejeune, Éric Neuhof , Maryse Quinton, Elise Terrien et Christophe Tézier sont allés à leur rencontre.
C’est ainsi que dans ce numéro de Nantes Privilège placé sous la direction artistique de Thomas Proust, vous croiserez un journaliste dessinateur, un night-clubber qui se souvient des nuits nantaises d’autrefois, des céramistes qui se mettent à table, des architectes qui inventent la ville de demain, des décorateurs qui façonnent appartements et maisons, un maître de chais qui imagine un gin, des cuisiniers traditionnels et révolutionnaires, un homme qui crée des jardins de légende, des musiciens qui composent une fête, la patronne d’une compagnie de théâtre et le souvenir de quelques fantômes qui ont enchanté Nantes.
Quant à l’équipe de MPC, dirigée par Marie-Christine Parichi, elle est partie en quête des nombreux et brillants talents qui s’expriment dans les magasins, boutiques et restaurants de Nantes pour vous rendre la ville plus agréable, et perme re à ce magazine d’exister.
Le tout avec la complicité de Nicolas Appert et de François Barrault, qui ont tout orchestré.
Toute l’équipe vous souhaite une agréable lecture et vous donne rendez-vous au printemps 2020, pour le 30e numéro de Nantes Privilège. Un numéro plein de surprises.

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#ART #CULTURE #DESIGN #GASTRONOMIE

29



Avec une rédaction renouvelée, des articles plus nombreux,

des rendez-vous de prestige, des signatures de renom, des

échappées régulières vers La Baule et Pornic, c’est tout le

privilège de vivre à Nantes que nous voulons illustrer et faire

partager.

édito

METTRE EN AVANT

LE TALENT DES AUTRES,

C’EST L’AMBITION DE

NANTES PRIVILÈGE

Sous l’œil des photographes Patrick Gérard, Cécile Langlois,

Julien Lanoo, Cyril Weiner, Chantal Lapeytonie, palpite et vit

une ville qui étonne par la diversité et la vivacité des talents

qui s’y déploient.

Curieux de tout, nos reporters Laurence Caracalla, Julia Gley,

Stéphane Hoffmann, Valérie Lejeune, Éric Neuhoff, Maryse

Quinton, Elise Terrien et Christophe Tézier sont allés à leur

rencontre.

C’est ainsi que dans ce numéro de Nantes Privilège placé sous

la direction artistique de Thomas Proust, vous croiserez un

journaliste dessinateur, un night-clubber qui se souvient des

nuits nantaises d’autrefois, des céramistes qui se mettent à

table, des architectes qui inventent la ville de demain, des

décorateurs qui façonnent appartements et maisons, un

maître de chais qui imagine un gin, des cuisiniers traditionnels

et révolutionnaires, un homme qui crée des jardins de

légende, des musiciens qui composent une fête, la patronne

d’une compagnie de théâtre et le souvenir de quelques

fantômes qui ont enchanté Nantes.

Quant à l’équipe de MPC, dirigée par Marie-Christine Parichi,

elle est partie en quête des nombreux et brillants talents qui

s’expriment dans les magasins, boutiques et restaurants de

Nantes pour vous rendre la ville plus agréable, et permettre à

ce magazine d’exister.

Le tout avec la complicité de Nicolas Appert et de François

Barrault, qui ont tout orchestré.

Toute l’équipe vous souhaite une agréable lecture et vous

donne rendez-vous au printemps 2020, pour le 30 e numéro

de Nantes Privilège. Un numéro plein de surprises.

#29 - AUTOMNE / HIVER 2020 - PROCHAIN NUMÉRO LE 15 AVRIL

NANTES PRIVILÈGE

REVUE BI-ANNUELLE

editionsduprivilege.com

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

STÉPHANE HOFFMANN

TÉL : 06 08 28 59 78

stephane.hoffmann@wanadoo.fr

ÉDITEUR

SARL BAKEA CONSULTING

16, AVENUE GEORGE SAND

44500 LA BAULE ESCOUBLAC

CODE NAF : 7022 Z SIRET : 481 232 056

RÉGIE PUBLICITAIRE

MÉDIA PARTENARIAT COMMUNICATION

74, RUE FÉLIBIEN

44000 NANTES

MARIE-CHRISTINE PARICHI

TÉL : 06 19 46 26 18

mpc.ouest@yahoo.fr

HUGO PARICHI

hparichi@yahoo.fr

IMPRESSION

TYPIA SERVICIOS INTEGRALES

28320 PINTO MADRID

COUVERTURE

© PHOTOGRAPHE

DIRECTION ARTISTIQUE

THOMAS PROUST

RÉDACTION

LAURENCE CARACALLA

JULIA GLEY

STÉPHANE HOFFMANN

VALÉRIE LEJEUNE

ÉRIC NEUHOFF

MARYSE QUINTON

ELISE TERRIEN

CHRISTOPHE TÉZIER

PHOTOGRAPHIES

PATRICK GÉRARD

CÉCILE LANGLOIS

JULIEN LANOO

CHANTAL LAPEYRONIE

CYRIL WEINER


2 I


SOM

MAI

RE

28

09

19

CÉRAMIQUE

PATRICK BARBIER

06

CARL PINEAU

12

ÉRIC NEUHOFF

22

ÉRIC CABANAS

29

LE GIN NANTAIS

32

CUISINE NOUVELLE

34

CUISINE NANTAISE

38

EXPO SAVEURS

46

TOUR 360 VIEW

41

50

DÉCO

JACQUES SOIGNON

55

TENDANCES

66

CHARLIE CHAPLIN

70

65

FOLLE JOURNÉE

AGENDA

ET CARNET

D’ADRESSES

3 I




LES

ONT DU

NANTAIS

TALENT

L’ARMÉNIEN

NUITS NANTAISES 80’

LE SICILIEN

NUITS NANTAISES 90’

LE NANTAIS

NUITS NANTAISES 2000

(À PARAÎTRE EN JUIN 2020)

TOUS PUBLIÉS

AUX ÉDITIONS LAJOUANIE

editionslajouanie.com

I 6


CARL

PINEAU

Il a beau s’être installé à l’autre bout du

monde, il reste à jamais un amoureux

de Nantes. C’est là où il est né, là où il a

grandi. Carl Pineau connaît la ville comme

sa poche, aime y flâner et déclare être

toujours impressionné par la vitalité qui

s’en dégage.

PATRICK GÉRARD

LAURENCE CARACALLA

Lorsqu’il se lance dans l’écriture de son premier roman, il

n’imagine pas un autre décor que celui-là : « Nantes, c’est la ville

française typique parce qu’elle a suivi le mouvement de la société.

Ce qui m’intéressait c’était de raconter son évolution et parler

de la délinquance qui s’y est peu à peu installée. C’est le cadre

parfait pour un polar. » Des polars justement, il en a déjà publié

deux et s’attelle au troisième. Cette trilogie se déroule dans un

Nantes interlope, celui du « milieu » qui, en son temps, a défrayé

la chronique. Un univers qu’il connaît bien : « Après mon bac

et avant de reprendre des études, j’ai été embauché dans une

discothèque. C’était les années 80, un vent de liberté soufflait sur

la ville, et puis c’était le début de la radio FM, nous découvrions

de nouvelles musiques, des groupes inconnus étaient propulsés

au-devant de la scène… Une période intense et fabuleuse pour

des jeunes gens. » Tout au long de cette carrière pas tout à fait

ordinaire, il fait des rencontres improbables, à la fois insolites

et inquiétantes : « J’ai côtoyé à cette époque tous ce que Nantes

compte de noctambules : des voyous et des policiers, des boxeurs

et des dockers, des tenanciers de bars et des DJ, des notables

et des dealers. Des caïds extravagants, drôles, charismatiques. »

Des personnages en or pour l’écrivain en devenir, une matière

qu’il va, ô combien, savoir exploiter.

L’essentiel pour Carl Pineau, c’est de reproduire au plus juste

l’atmosphère nantais des années 80, 90 puis 2000. Avec

L’Arménien qui se déroule en 1985, il s’inspire d’un fait réel,

un meurtre sordide et inexpliqué, au cœur d’une communauté

dont il n’ignore rien des outrances, pour Le Sicilien dont l’action

se situe dix ans plus tard, il retrace, à travers une enquête, les

débuts de la crise, l’arrivée des mafias venus de l’Est, le Sida…

L’auteur ne laisse rien au hasard, cherche minutieusement à

trouver un juste milieu entre vérité et fiction. Le pari est réussi.

Lire les romans de Carl Pineau, c’est se plonger dans un Nantes

que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître, un monde

sans portable, sans Internet, des nuits où flics et voyous se

toisent en picolant sec et en fumant plus que de raison.

Mais ne croyez surtout pas que Carl Pineau soit un nostalgique :

« J’aime retrouver Nantes après une longue absence. Chaque

année, je la vois évoluer. Il me semble qu’elle possède une

énergie culturelle et créatrice impressionnante. En me baladant,

j’observe sa transformation et m’en imprègne. Je la trouve de

plus en plus multiculturelle, innovante même avec ses quartiers

de l’île de Nantes. »

Pourtant ce n’est pas dans sa ville natale mais bel et bien à 10 000

kilomètres de là qu’il échafaude ses intrigues : « L’éloignement

m’aide à plonger dans mon imaginaire. J’ai besoin de recul, de

distance, de solitude. Paradoxalement, il me faut être très loin

de Nantes pour mieux me souvenir d’un détail, d’une parole, d’un

lieu qui pourra me servir de

décor. » Ce serait donc cela

le secret du réalisme de

certaines de ses scènes, du

CARL PINEAU VIT

À BANGKOK. L’ÉTÉ,

IL REVIT À PORNIC

naturel de ses dialogues ?

« Il y a aussi beaucoup de

travail ! Il est pour moi

inenvisageable de ne pas

être au plus près de la

réalité et c’est sans doute

ce qui me demande le plus de mal. Je veux trouver le ton juste. »

Qu’il se rassure, il l’a trouvé et, lorsqu’on ouvre l’un de ses livres,

on peut difficilement le refermer. Tous ses personnages sont

singuliers, diaboliques parfois, touchants souvent, mais jamais

caricaturaux : « Mes héros, j’y pense en permanence lorsque je

suis en phase de narration. On peut même dire qu’ils partagent

ma vie et même mes rêves ! Ce qui me passionne c’est l’aspect

humain, cette alchimie morbide qui transforme une personne

dite « normale » en assassin. »

Ce grand amateur de John Le Carré, de Raymond Chandler ou de

Simenon, mais aussi d’André Gide ou de Hermann Hess, peaufine

le dernier opus de sa trilogie. Puis c’en sera fini de Nantes et de

ses nuits meurtrières. Mais Carl Pineau a bien d’autres idées en

tête, un thriller sur fond de scandale des « Panama Papers », et

pourquoi pas un road trip dans le Grand Nord. Quoi qu’il arrive,

il reviendra, comme chaque année, dans la ville qui l’a vue naître

et dont, on l’a compris, il ne peut pas se passer.

7 I



LES

ONT DU

NANTAIS

TALENT

TERRES RARES

À VERTOU

A quelques kilomètres du centre de

Nantes, à l’ombre d’une vieille demeure

de charme se trament les céramiques

les plus étonnantes qui soient. Pour leur

donner vie, Martine Morgand et Gwen

Riou ont décidé de travailler la terre à

quatre mains. Visite d’atelier.

P A T R I C K G É R A R D

VALÉRIE LEJEUNE

Quand l’émail blanc rencontre l’émail vert,

il s’ensuit une belle bagarre où le fer que contient l’émail blanc se révèle.

9 I


LES

ONT DU

NANTAIS

TALENT

Martine Morgand et Gwen Riou, la blonde et la brune

sur la terrasse de leur atelier de Vertou.

I 10


Les pots à thé en Raku illustrent

l’art japonais du Wabi-Sabi.

Un stiletto en marche est le symbole choisi

par les « Nantaises Gwen x Morgand pour

la vaisselle du chef Eric Guérin de la Mare aux Oiseaux.

Cette assiette de Noël vaut bien

une photo d’Arthus Bertrand !

Un volcan vert menthe crache des bulles roses sur un ciel d’opale.

Plus loin, une vague bleue ourlée de blanc roule sa fureur sur

un ciel noir d’orage. L’écume vole, ornant la nue d’une infinité

d’étincelles… Observer les céramiques de Martine Morgand et

Gwen Riou peut provoquer de délicieux délires pour peu que l’on

accepte de rapetisser et de plonger son regard dans les méandres

que forme l’émail. Rien ne réjouit plus le duo que l’égarement du

visiteur. A l’évidence, même venues d’horizons différents, ces deuxlà

se sont trouvées. Gwen la brune voulait écrire. Martine, la blonde

était passionnée de chimie. La première est devenue conceptrice

rédactrice et la seconde, pharmacienne industrielle. Puis la terre, le

modelage, le feu sont venus chatouiller la créativité des deux futures

complices. Pour Gwen, un cours avec Armelle Le Gal à Combrit,

dans le Finistère décida de tout. Martine, elle, suivit une route

plus sinueuse, jonglant en Allemagne où son mari avait été affecté,

avec l’éducation de ses enfants et la peinture sur porcelaine. « Un

beau jour, raconte t’elle, j’ai eu envie de représenter de grands iris.

Mais je ne trouvais pas de vase assez haut pour restituer leur port

élégant. Qu’à cela ne tienne, j’ai cherché qui pourrait m’apprendre à

fabriquer le support dont j’avais besoin. » Janine Derouet, céramiste

et sculpteur lui donne en l’an 2000 ses premières armes en poterie.

De retour d’Allemagne, lorsqu’elle s’installe à Vertou, Martine a

deux idées en tête : exercer son art et transmettre par des cours ses

étonnements, ses découvertes et les secrets de la technique.

Boucle bouclée lorsque Gwen s’inscrit à l’une des sessions. Plus par

plus égale plus, disent les mathématiciens. Formule avérée pour les

deux femmes qui, depuis, font tournette commune avec un plaisir

évident.

Deux assiettes postées sur Instagram leur ouvrent les portes d’un

avenir prometteur : Eric Guérin le chef étoilé de la Mare aux oiseaux

s’entiche d’une assiette creuse à large bord et leur passe commande

d’un service où abriter la mousse de mangue d’un de ses desserts.

Il aime la terre que la transparence de l’émail laisse deviner et aussi

l’originalité de chaque pièce.

Depuis, le duo carbure. Tous les jeudis, les deux femmes se

retrouvent pour échanger les idées, expérimenter, réussir souvent,

se tromper parfois. Martine crée les poudres qui serviront à émailler

le grès, la faïence, ou cette porcelaine si rancunière qu’il faut, sans

la toucher, enfourner prestement car la moindre caresse lui confère,

chaleur aidant, d’indésirables bosses.

Si la technique est connue, ses effets sont souvent surprenants.

On sait que le raku, ce traitement de choc qui soumet la pièce

incandescente à un rafraîchissement subit, produit d’incroyables

craquelures, mais qui peut prévoir leur régularité ou affirmer que la

métallisation du flanc de ce pot à thé aura bien les reflets du cuivre

et non la noirceur d’un gouffre ? Qui peut parier qu’un enfumage

produira bien le flammé attendu ? Qui peut imaginer ces feuilles de

gingko nées de la cristallisation de l’émail ou ces coteaux arborés

que laissera au bord

d’une tasse, la matière

qui dégouline ?

Essayer, essayer

encore reste pour les

céramistes la seule

issue. Aujourd’hui,

Gwen et Martine qui

préparent Noël et les

marchés de Saint Julien

de Concelles ou de la Gobinière à Orvault, impriment sur de petites

plaques de kaolin, les dessins bucoliques d’un rouleau qu’utilisent

les pâtissières allemandes pour estamper leurs cookies. Plus tard,

elles vont inventer des étoiles en biscuit, recycler des bois flottés,

réfléchir à un nouveau bol pour la cérémonie du thé.

Attentives à la perénité de leurs oeuvres, elles s’assureront que leurs

assiettes passent au lave-vaisselle et qu’aucun défaut ne viendra

menacer la longévité de leurs pièces, quitte à en mettre certaines

au rebut.

« J’ai appris, dit Martine, à casser mes erreurs pour les effacer et

qu’elles ne viennent pas contaminer mon travail du jour. » Et elle

ajoute, fidèle au concept esthétique japonais qui guide son travail :

« je cherche l’élégance de l’imperfection ». Trouvée.

IL FAUT TOUJOURS

CHERCHER L’ÉLÉGANCE

DE L’IMPERFECTION

Pour en savoir plus

GwenXMorgand

4, rue de la Bastière

44120 Vertou.

www.martinemorgand.fr

www.nantaises.com

11 I


LES

ONT DU

NANTAIS

TALENT

OÙ EST

LOLA ?

PAR ÉRIC

NEUHOFF

PRIX RENAUDOT ESSAI 2019

Il y a cinquante ans, Jacques Demy

s’apprêtait à tourner, en un peu plus d’un

mois, à La Baule et à Nantes, son film

Lola, qui sortira en 1961. Trente ans après

cette sortie, en 1991, Éric Neuhoff était

à Nantes sur les traces de ce personnage

devenu légendaire. Texte que nous

sommes heureux de publier trente ans

plus tard, au moment où Neuhoff publie

un court pamphlet, (Très) cher cinéma

français (Albin Michel), où il déplore que

« le cinéma français agonise sous nos

yeux. Il est à peine l’ombre de lui-même.

Bientôt, on punira les français qui n’ont

pas fini leurs devoirs en les obligeant à

regarder les nouveautés. C’est ainsi, le

plaisir est devenu une corvée. » Raison de

plus pour regarder une nouvelle fois Lola.

DR / JACQUES DEMY / PATRICK GÉRARD

I 12


13 I


LES

ONT DU

NANTAIS

TALENT

J’ai dû voir Lola au moins six fois avant de m’apercevoir que

les séquences du cabaret avaient été tournées à la Cigale.

Très doué, ce garçon. Un sens inné de l’observation. Bravo.

Je ne le recommande pas comme guide. J’avais déjeuné à la

Cigale en revenant de Noirmoutier, un mois de septembre. À

l’occasion d’un débat, j’y avais englouti une douzaine d’huîtres

en compagnie de Félicien Marceau. Je n’avais rien reconnu.

Où avais-je la tête ? Je me figurais que ces scènes-là étaient du

studio. Les nappes blanches, les serveuses me perturbaient.

Enfin, ça y est. Ça n’est pas trop tôt. Je suis d’accord avec

Geneviève Dormann. La Cigale est un endroit très bien. À cause

de Jacques Demy, la place Graslin se confond avec un décor en

noir et blanc, un paysage à l’imparfait. Dans le film, on entrait

par une porte sur le côté. Elle a été condamnée. Ces filles

étalées sur les banquettes, cette musique de bal musette, ces

serpentins, ça faisait assez désordre. C’était du cinéma. À la

Cigale, devant notre plateau de fruits de mer - j’ai en outre un

faible pour leurs incroyables glaces -, l’Eldorado nous manquera

toujours un peu. Nous sommes d’horribles sentimentaux. Est-ce

notre faute si nous préférons les boîtes de nuit aux honnêtes

brasseries ? Les longs métrages aux plats du jour ? Ils n’ont pas

touché aux boiseries, ni aux céramiques. Les plafonds n’ont pas

bougé, la balustrade sculptée non plus. Tout cela est classé. Il

n’est pas certain que les Monuments historiques aient agi de la

sorte par respect pour Lola. À Pairs, la Cigale prête son nom à

une salle de concerts rock. Toute la différence est là. Parfois, la

province a du bon…

Et puis Jacques Demy est mort. La nouvelle est tombée un weekend

d’automne où j’avais eu l’idée saugrenue de me rendre à

Étretat. Il pleuvait des cordes. Tout cela m’a rendu triste. Nantes

était en deuil. Lola pleurait dans un coin de l’Eldorado. Son fils

la secouait par la manche et elle ne faisait pas attention à lui.

Roland Cassard était orphelin.

Je suis retourné à Nantes en novembre. J’ai eu l’impression que la

ville était soudain devenue grise. J’ai couru passage Pommeraye.

Le coiffeur qui trafiquait les diamants est maintenant une

galerie de tableaux. À la librairie Beaufreton, j’ai acheté des

cartes postales dont j’ai garni le verso de mots stupides. J’imitais

Jacques Perrin dans Les Demoiselles de Rochefort. J’écrivais au

feutre noir : « Je suis en perm’ à Nantes. » Les statues ont été

repeintes. La grosse horloge est fidèle au poste. Le magasin

de farces et attrapes a disparu. Nous sommes en 1991 : qui a

envie de faire des farces ? Dans les autres boutiques, on vend

les mêmes vêtements qu’à Paris ou Brive-la-Gaillarde. Lola ne

portait pas de blue-jeans. J’ai cherché l’immeuble d’Anouk

Aimée. Dans le film, elle logeait au sommet d’un escalier à la

Montmartre. Etait-ce celui qui est au bout de la rue de l’Échelle ?

En haut, sur une place, il y avait un manège. Il était éteint ;

aucun marin en uniforme n’en descendait au ralenti. Je n’ai

pas eu le réflexe de passer devant l’hôpital où est mort Louis

de Funès, une nuit de janvier 1983. Presse-Océan fournissait

les programmes de cinéma, en page 10. Les salles s’appellent

Beaulieu, Concorde, Apollo. Le Katorza existe toujours, dans la

rue qui longe le théâtre, sur la gauche. Ah, les majuscules rouge

vif de son enseigne ! J’étais plutôt ému. Lola y avait été projeté

le 22 février 1961. Là, c’était Taxi blues. Je suis allé à la séance

de 13h55. À la sortie, j’ai songé que Nantes autrefois avait

plus de charme que Moscou aujourd’hui. Au début, il y avait

un bar au Katorza. En 1943, les bombardements ont détruit le

cinéma. la caissière se rappelle-t-elle que Roland Cassard allait y

tromper son oisiveté nouvelle en compagnie de Gary Cooper ?

La rue Crébillon est en pente douce, à moitié piétonnière.

Emplacement idéal pour un lent travelling d’adieu. Petite halte

chez le confiseur Georges Gautier : les gâteaux étaient parfaits.

On n’en dira pas autant des hamburgers de l’inévitable Mac

Donald’s. C’est bizarre, je n’envisage pas du tout Lola en train

de commander : « Un Big et un Coca, pour emporter. » J’ai peutêtre

tort. Lola est une fille moderne. Pourquoi n’y aurait-elle pas

emmené son fils ? J’ai regretté que Demy n’ait pas cadré, juste

un instant, la façade en carreaux bleus et dorés de « Ch. Bohu,

confiseur ». Quelqu’un aura-t-il la gentillesse de m’expliquer ce

que sont les rigolettes nantaises ? Mme Desnoyers a sans doute

déménagé. Sa fille Cécile est restée à Dieppe, où elle a épousé

un chirurgien. Dans les rues de Nantes, on ne croise plus Lola,

avec ses talons aiguilles. Où est-elle ? Dites, Lola, j’espère que

vous ne nous avez pas oubliés. Parce que nous, on ne vous

oubliera jamais.

LOLA. UN FILM

QUI A MARQUÉ

LA SENSIBILITÉ

DE NANTES

I 14


Éric Neuhoff (ci-contre à droite) se

demande ce que sont les rigolettes

nantaises. Ce sont des bonbons fourrés

à la pulpe d’ananas, de cassis, de

mandarine, de framboise ou de citron.

Inventées en 1902 par le confiseur

Charles Bohu, elles doivent leur nom

à son chat, baptisé Rigoletto.

La Cigale n’est plus l’Eldorado. Elle n’est

plus le rendez-vous des danseuses du

corps de ballet du théâtre Graslin, qui

venaient dit-on s’y rafraîchir pendant

les entractes. Mais elle est toujours

l’endroit de Nantes où les Nantais

aiment à se retrouver. Son âme est

intacte.

Celle du passage Pommeraye aussi.

Depuis Lola, elle s’est enrichie du

souvenir de Dominique Sanda en

descendant l’escalier, nue dans son

manteau de fourrure, dans Une

chambre en ville, la tragédie chantée

tournée par Jacques Demy au début des

années 80. La librairie a disparu.

Le magasin de farces et attrapes aussi.

15 I


LES

ONT DU

NANTAIS

TALENT

POUR ALLER

PLUS LOIN

QUELQUES FILMS

TOURNÉS À NANTES

Dans leur livre Les lumières de la ville (L’Atalante/Le P.A.R.C.,

1989), Yves Aumont et Alain-Pierre Daguin relèvent quelques

films tournés à Nantes ou près de Nantes.

1925 I JEAN CHOUAN

de Luitz-Morat (quelques scènes tournées

au château des Ducs)

1946 I LE BATEAU À SOUPE

de Maurice Gleize, d’après le roman de Gilbert

Dupé, avec Charles Vanel et Lucienne Laurence.

1953 I LA FILLE PERDUE

de Jean Gourguet, avec Claudine Dupuis

et Gérard Laudry.

1960 I PLEINS FEUX SUR L’ASSASSIN

de Georges Franju, tourné aux châteaux de la

Bretesche et de Goulaine, avec Pierre Brasseur,

Pascale Audret, Jean-Louis Trintignant et Dany

Saval.

1961 I UNE SCÈNE DE MALÉFICES

d’Henri Decoin (avec Juliette Gréco, Jean-Marc

Bory, Liselotte Pulver et Georges Chamarat) est

tournée à Nantes.

1965 I LE TONNERRE DE DIEU

du Nantais Denys de La Patellière, tourné au

château du Bois-Chevalier, près de Legé, avec

Jean Gabin, Robert Hossein, Michèle Mercier et

Lili Palmer.

1967 I ADOLPHE

de Bernard Toublanc-Michel, d’après Benjamin

Constant, est tourné à Ancenis avec Claude et

Jean-Claude Dauphin, Maria Mauban

et Nathalie Nell.

1973 I LE MATAF

de Serge Leroy, tourné à Nantes et au Pouliguen,

avec Michel Cosntantin, Georges Géret

et Carlo Nell.

1974 I L’IRONIE DU SORT

d’Edouard Molinaro, d’après le roman de Paul

Guimard, se tourne à Nantes près de la place

Saint-Pierre avec Pierre Clémenti, Marie-Hélène

Breillat, Jacques Spiesser, Claude Rich et Brigitte

Fossey.

1979 I RUE DU PIED-DE-GRUE

tourné à Nantes par le Nantais Jacques Grand-

Jouan, avec Pascale Audret, Philippe Noiret,

Jacques Dufilho et Jean Dasté.

1981 I LA GUEULE DU LOUP

tourné à Nantes par Michel Léviant,

avec Miou Miou.

1982 I LA COTE D’AMOUR

tourné à Nantes et à La Baule par Charlotte Dubreuil

avec Danielle Delorme, Jean Moulin

et Mario Adorf.

1982 I UNE CHAMBRE EN VILLE

tourné par Jacques Demy à Nantes avec Dominique

Sanda, Richard Berry, Danielle Darrieux et

Michel Piccoli.

1983 I DEBOUT LES CRABES

LA MER MONTE…

tourné à Nantes par Jacques Grand-Jouan avec

Véronique Genest, Martin Lamotte, Richard

Bohringer, Dominique Lavanant, Roland Dubillard

et Luis Régo.

1985 I MAINE-OCÉAN

de Jacques Rozier. Quelques scènes tournées à

nantes avec Bernard Ménez et Luis Régo.

1987 I SOIGNE TA DROITE

de Jean-Luc Godard. Quelques scènes tournées

avec Michel Galabru à l’aéroport de Château-Bougon.

1991 I LA REINE BLANCHE de Jean-Loup

Hubert, tourné à Nantes et Trentemoult avec Catherine

Deneuve, Richard Bohringer, Jean Carmet

et Bernard Giraudeau.

1991 I JACQUOT DE NANTES, d’Agnès

Varda.

Sélection à laquelle, depuis, on peut

ajouter :

1993 I À CAUSE D’ELLE

de Jean-Loup Hubert, avec Antoine Hubert, Thérèse

Liotard, Jean-François Stévenin et Ludmila

Mikaël.

2001 I MERCREDI, FOLLE JOURNÉE

de Pascal Thomas, avec Vincent Lindon, Catherine

Frot et Alessandra Martines.

2004 I LA DEMOISELLE

D’HONNEUR

de Claude Chabrol, avec Benoît Magimel et

Laura Smet. Tourné à Nantes, Orvault, Rezé, Les

Sorinières et Pornic.

2005 I SAUF LE RESPECT

QUE JE VOUS DOIS,

de Fabienne Godet, avec Olivier Gourmet, Dominique

Blanc, Julie Depardieu et Marion Cotillard.

2007 I UN BAISER,

S’IL VOUS PLAÎT !

d’Emmannuel Mouret, avec Emmanuel Mouret,

Virginie Le Doyen et Julie Gayet.

LES 100 ANS

DU KATORZA

Le 20 mars prochain sortira, aux éditions

D’Orbestier, La folle histoire du Katorza,

100 de cinéma à Nantes, livre signé

Caroline Grimault, Marc Maesen et

Stéphane Pajot. Ouvert le 4 juin 1920

par un forain tunisien, Salomon Katorza,

il enregistre aujourd’hui en moyenne

250 000 entrées par an.

Détruit par un bombardement américain le 16

septembre 1943 pendant la projection de Monsieur

La Souris, de Georges Lacombe, avec Raimu (scénario

de Marcel Achard d’après un roman de Simenon), il

est reconstruit et rouvre le 30 avril 1951. Sa directrice,

Annie Nouaille, est la première à y installer le

Cinémascope. Son successeur, Jean-Serge Pineau, en

fait vingt ans plus tard un des premiers complexes de

l’Ouest. Jacques Demy, Agnès Varda, Claude Sautet,

Ken Loach, Mike Leigh sont des habitués de la salle

et Christophe Honoré, en venant y présenter, avec

Chiara Mastroiani et Vincent Lacoste, son dernier film,

Chambre 212, reconnaîtra : « C’est au Katorza que ma

cinéphilie a commencé ». En effet, il le fréquentait

dans sa jeunesse lorsqu’il venait à Nantes passer ses

vacances chez sa grand-mère.

I 16


NANTES ET LA BAULE SONT UNIQUES, VOTRE PROJET IMMOBILIER L’EST AUSSI

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et la main de l’homme fait le reste.

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LES

ONT DU

NANTAIS

TALENT

PATRICK

BARBIER

L’AMOUR

DE LA VIE

Chaque livre de Patrick Barbier

est une invitation à mieux

goûter aux plaisirs de la vie.

Généreux, le musicologue

nous livre les secrets qu’il a

glanés tout au long de ses

lectures, de ses promenades

et de ses travaux. Amoureux

depuis toujours de la musique

baroque, dont il est l’un des

meilleurs spécialistes, et

de tout ce mouvement qui

enflamma le monde entre le

16ème et le 18ème siècles,

il publie aujourd’hui Pour

l’amour du baroque (Grasset),

un livre qui vaut bien qu’on

l’embrasse.

P A T R I C K G É R A R D

STÉPHANE HOFFMANN

19 I


LES

ONT DU

NANTAIS

TALENT

Car Patrick Barbier est un érudit élégant et prodigue. De son

savoir, il ne fait pas étalage. Il le partage, au contraire, et c’est

en partageant que son plaisir augmente. C’est en cela qu’il est

prodigue. Plus il en sait, plus il en dit, mieux le bonheur circule.

Barbier est en cela comparable à deux de ses maîtres qu’il salue

au passage dans son livre.

Le premier est Dominique Fernandez. Les deux hommes se sont

rencontrés à la fin des années 70. « J’avais 20 ans, raconte-t-il.

La faculté de Nantes n’allant pas à l’époque au-delà du DEUG

d’italien, j’avais dû terminer ma licence à Rennes II. Lorsque

Dominique Fernandez est entré dans ma salle, le premier jour,

je l’ai d’abord pris pour un étudiant, tant son « look », son

abondante chevelure, ses colliers et sa grande taille mince le

faisaient paraître jeune. » Quarante ans plus tard, il n’a d’ailleurs

pas changé. À l’époque professeur de littérature italienne des 19 e

et 20 e siècles, Fernandez encourage le jeune Barbier à diriger ses

recherches sur des sujets musicaux dans le cadre de sa maîtrise

sur Rossini, puis de son doctorat sur Spontini. Il est vrai que

Fernandez, tant par ses essais que par ses romans, a beaucoup

contribué à porter le monde baroque à la connaissance de ses

contemporains.

Tout, d’ailleurs, comme Philippe Beaussant, mort en 2016 et que

Barbara Cassin vient de remplacer à l’Académie française, en

rappelant qu’il appelait baroque « la civilisation qui fait de la vie

un théâtre » . Ce dont parle aussi Patrick Barbier dans son livre :

trois de ses soixante entrées sont consacrées aux théâtres et à

la théâtralité.

On se promène dans le livre de Patrick Barbier comme dans

un jardin, au gré de la curiosité ou du hasard. L’auteur nous

présente les caractères d’une époque et un mouvement dont on

se surprend à relever les ressemblances et les différences avec

la nôtre.

Ainsi du goût pour l’éphémère. « Il se répand dans les mentalités

un besoin irrépressible de jouir de l’instant présente, aucun

avenir ne paraissant garanti. » Loin d’être hantés par la

postérité, les compositeurs travaillent pour l’instant, « aucun

n’imagine la survivance de ses créations ». Le goût de la fête

est partout, « des moyens colossaux sont engouffrés en un temps

très court ». Barbier cite de nombreux exemples, dont le Grand

Divertissement de 1674 à Versailles, où « 117 000 livres, soit le

coût de la construction d’un petit château, sont engouffrés en

une seule et unique journée… dont on reparle encore au 21 e

siècle ! »

À cet attrait pour l’éphémère se joint l’omniprésence de la mort.

« Le temps qui passe, la caducité des choses de ce monde, la seule

stabilité dans la mort et la vie éternelle, voilà bien les thèmes qui

obsèdent l’ensemble de l’ère baroque. » L’homme, « petit devant

Dieu, est aussi « en transit » sur cette terre avant de trouver son

définitif apaisement dans l’au-delà. » Il est « un être évanescent,

instable et fragile dans un univers qui n’est que fumée, ombres,

eaux coulantes et vents tempétueux. »

Qu’il parle de jardins, de café, de cinéma, de joaillerie et, bien

sûr de musique et de religion, Patrick Barbier fait resurgir un

monde très éloigné du nôtre et qui, pourtant, partage avec lui

bien des points communs. Ce qui rend la lecture de ce livre à la

fois dépaysante et intime. On s’égare et on se retrouve. On ouvre

une fenêtre et on se regarde dans un miroir. Toujours étonnante,

la promenade est fort belle, et le guide fort sûr.

PERSONNE N’A

L’ÉRUDITION

PLUS JOYEUSE

NI PLUS GÉNÉREUSE

QUE PATRICK BARBIER

I 20



LES

ONT DU

NANTAIS

TALENT

I 22


ÉRIC

CABANAS

30 ANS DÉJA !

Et même un peu plus. S’il a toujours

dessiné des bateaux dans les marges de

ses cahiers d’écolier et même pendant les

cours à la faculté de Droit de Nantes, Éric

Cabanas n’a montré sa première aquarelle

qu’en 1987. Dès 2000, il réunissait ses

dessins dans un livre. Un autre suivra en

2007, voici le troisième : 102 aquarelles,

120 pages, un format 31x31, papier de

165 grammes, le tout imprimé à Nantes

par Val PG, avec une reliure traditionnelle

réalisée par Devel, dans le Périgord, et

une préface d’Olivier Bourdeaut. Lequel

admire les œuvres d’Éric Cabanas.

PATRICK GÉRARD

STÉPHANE HOFFMANN

23 I


LES

ONT DU

NANTAIS

TALENT

« C’est bel et bien Nantes que nous avons sous les yeux, écrit-il,

mais c’est une ville débarrassée du quotidien, de la routine, des

dimanches d’ennui, ou du lundi matin sous la pluie. C’est l’image

qu’on conserve de Nantes lorsqu’on s’en éloigne. De la même

manière que les livres de Modiano ou de Simenon donnent envie

de s’installer à Paris ou du moins de s’y rendre, les aquarelles

d’Éric font regretter d’avoir quitté Nantes. J’ai ressenti la même

chose l’année dernière en regardant Lola, de Jacques Demy. J’ai eu

instantanément envie de déambuler sur les quais. Lorsque je suis

devant le travail de l’artiste, je regrette de ne pas être Passage

Pommeraye pour acheter des billes comme je le faisais enfant. »

CABANAS A MIS

TOUT NANTES ET

UN PEU DU MONDE

DANS UN ALBUM

On ne peut plus acheter de billes, Passage Pommeraye. Ni de livres.

Et c’est bien ces changements dans la ville que l’on peut suivre

dans les dessins d’Éric Cabanas qui, tous, ont une date, comme

un numéro matricule. Ses aquarelles ne sont pas datées, dans le

sens de « démodées », mais bien pour signifier leur marque dans

le passage du temps. Ce qui leur confère une valeur d’éternité :

la ville a changé, mais sa mémoire a été fixée par Cabanas, dont

on regrette qu’il n’ait pas dessiné la ville lorsque la Loire et l’Erdre

baignaient l’île Feydeau. Depuis 1987, la ville nous est restituée

dans ces aquarelles élégantes, légères et colorées.

À défaut d’être Marin-Marie, peintre qu’il a toujours admiré, Éric

Cabanas est devenu Cabanas, ce qui est mieux encore : on gagne

toujours à être soi-même et à imposer son style, ce qu’il a fait.

Journaliste à Presse-Océan, spécialiste en urbanisme, architecture

et patrimoine, il participera entre autres à la sauvegarde de la grue

grise, de la gare de Nantes-État (la SNCF voulait la démolir, elle est

revenue maison des syndicats) et du bateau le Léchalas. Mais ses

meilleures sauvegardes sont celles qu’il a réunies dans ce livre,

avec des moyens très simples : de l’eau, de l’encre, des couleurs,

des pinceaux, du papier et beaucoup de talent.

Ci-dessus, c’est la palette créée par Éric Cabanas pour

composer chacune de ses aquarelles, lesquelles sont d’une

finesse et d’une précision sans pareilles, avec des couleurs

éclatantes et douces. Mieux qu’un talent : un style.

I 24


倀 氀 愀 渀 琀 攀 一 愀 渀 琀 攀 猀

倀 氀 愀 挀 攀 䄀 爀 椀 猀 琀 椀 搀 攀 䈀 爀 椀 愀 渀 搀 Ⰰ 一 愀 渀 琀 攀 猀

㈀ 㐀 㤀 㘀 ㈀ ㈀ 㔀 㘀 - 愀 爀 椀 猀 琀 椀 搀 攀 渀 愀 渀 琀 攀 猀 ⸀ 挀 漀 洀


PUBLI-RÉDACTIONNEL

CAPFINANCES

Le cabinet Capfinances a fêté en Octobre 2019 ses 15 ans d’existence.

Spécialiste de la gestion de patrimoine, Capfinances est le courtier français

n° 1 en France en assurance de personnes, spécialisé dans les solutions

patrimoniales, l’épargne retraite et la prévoyance au service des particuliers

et professionnels.

CAPFINANCES

CAPFINANCES

Conseiller en gestion de patrimoine depuis 10 ans, Marc Coplo a

fait le choix de travailler en partenariat avec Capfinances :

« Je suis indépendant et mène ma carrière comme je l’entends

depuis plusieurs années. Le fait de collaborer avec une société

structurée en fort développement me permet de bénéficier

d’assistantes commerciales, de bureaux, et de formations lorsque

j’en ressens le besoin. L’avantage majeur de Capfinances, c’est

l’appui historique avec une centaine de partenaires prestigieux,

et de pouvoir proposer, de ce fait, toutes les meilleures offres

du marché de façon complètement apolitique, ce qui me

permet de répondre à tous les projets de vie de mes clients.

Notre développement étant basé sur la recommandation et la

satisfaction de ces derniers, nous nous devons d’être réactifs et

professionnels.»

Le cabinet Capfinances regroupe plusieurs domaines de

compétences : Assurance vie, transmission de patrimoine,

préparation à la retraite, protection de la famille, enrichissement

personnel, défiscalisation, immobilier et crédit immobilier.

Comme l’ajoute Simon Parichi, conseiller en gestion de

patrimoine indépendant à Paris : «Notre champ d’action est très

large, cependant notre conseil est complètement personnalisé.

En effet, nous prenons du temps avec nos clients afin de

réaliser un bilan patrimonial et nous les conseillons dans leurs

démarches. L’objectif est de créer et d’entretenir une relation de

confiance durable ».

Capfinances, une histoire qui débute à Rouen avec deux

frères, Laurent et Didier Zerbib en 2004. S’entourant de

conseillers indépendants qualifiés et proactifs, ils développent

progressivement les agences en France et sont aujourd’hui

présents sur tout le territoire. En Octobre 2019, ils s’appuient

sur la compétence de 230 mandataires et poursuivent leur

développement.

Leur slogan ? «Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin»

transpire leur état d’esprit, indépendant mais solidaire à l’image

des nombreux sponsorings sportifs mis en place depuis la

création du cabinet.

Marc Coplo témoigne : « Notre cabinet a toujours eu à cœur de

soutenir le sport, de par les valeurs qui nous sont communes.

Nous mettons l’humain au centre de nos projets, que ce soit

avec nos collaborateurs, nos mandataires ou avec nos clients.»

Dans la continuité de cette belle ascension, plusieurs agences

ouvrent actuellement leurs portes en France.

contact@capfinances.fr

Simon Parichi : 06 15 78 00 89

Marc Coplo : 06 62 93 27 02


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à la nantaise

En haut à gauche : Pour la fabrication du gin et du pastis, ou comme « Folie douce »,

vermouth actuellement en cours d’élaboration, Distiloire n’utilise que des produits naturels

soigneusement sélectionnés.

En bas à gauche : Dans cette amphore venue d’Italie se prépare « Sin Gin », une recette pensée avec Fred

Niger, qui élève en amphores ses vins du Domaine de l’Écu. Le Sin Gin sera commercialisé début 2020.

Au milieu : Quelques essais de gins aromatiques.

A droite : Liquoriste, Benoît Chaigneau a aussi été maître de chai. Voilà pourquoi il n’aime pas s’éloigner

des vignes. Son atelier est à Saint-Mars de Coutais

I 28


LE GIN

DE NANTES

On compte depuis quelques années une

trentaine de producteurs français de gins.

Créé à la fin du 17 e siècle dans les Pays Bas

espagnols, cet alcool - à consommer avec

modération - s’est très vite popularisé dans

le monde entier, mais n’a guère été goûté

en France que sous forme de cocktails. La

subtilité des créations de certaines maisons

lui donne une jeunesse nouvelle. Grâce à

Benoît Chaigneau et à ses amis, Nantes tient

sa place dans ce marché prometteur.

PATRICK GÉRARD - CHARLOTTE LAPEYRONIE

STÉPHANE HOFFMANN

Un des avantages à produire du gin est qu’on n’a pas à faire

vieillir le produit avant de le commercialiser. Ce qu’il faut faire

pour cognac, armagnac ou whisky n’est pas ici de mise : on

produit le gin, on le vend. Un autre intérêt est l’utilisation

de plantes régionales, qu’on ajoute aux baies de genièvre.

En Provence, la maison Juillet distille son gin en y glissant

tour à tour melon, fenouil, pêche et abricot. En Normandie,

le producteur de calvados Christian Drouin enrichit, pour

le gin qu’il a créé, les genièvre, gingembre, vanille, citron

et cardamome de pommes à cidre. Au Pays Basque, Brana

propose, outre son gin au citron vert, un autre au piment

d’Espelette. En Picardie, la maison Ergaster présente un « gin

sauvage ascendance» de montagne frais et floral, et un « gin

sauvage herboriste » aux épices douces : coriandre, cumin,

genièvre.

« En fait, explique Benoît

Chaigneau, il n’y a pas besoin

de vingt ou quarante plantes

pour établir un équilibre et un

épanouissement intéressants. Une

dizaine suffit. Nous en mettons

huit » Cet ancien maître de chais a

créé Distiloire pour y lancer, dans

un premier temps, du gin et du

pastis. Deux ans de préparation

ont été nécessaires pour élaborer

la recette définitive qui contient,

outre le genièvre, de la coriandre, de la cardamome, de

la camomille romaine, de la racine d’angélique - ces deux

dernières récoltées en Maine et Loire - , du poivre de Sichuan

et de la racine d’iris. « Ces plantes, ajoute-t-il, sont récoltées à

la main. Nous sélectionnons le meilleur des plantes cultivées

en bio et biodynamie et l’alcool de blé est 100% bio. »

APRÈS GIN

ET PASTIS,

VERMOUTH,

RHUM ET

PEUT-ÊTRE

UN WHISKY…

29 I


à la nantaise

Dans cette distillerie artisanale, tout est fait à la main Redistillé

en présence des botaniques dans un alambic en cuivre de 1924,

l’alcool s’évapore lentement en concentrant les molécules

aromatiques des plantes, puis se condense pour donner naissance

au gin. Au cours de cette opération, seul le « cœur de chauffe », la

partie la plus équilibrée et qualitative du distillat, sera conservée.

Chauffé au bois, à flamme nue, notre alambic offre une rondeur et

une texture incomparable au Gin 1924. Simplement réduit à l’eau

pure, sans additif ni conservateur, le Gin 1924 est non filtré à froid

afin de conserver son intensité et sa puissance aromatique.

Et s’il s’appelle 1924, c’est en référence à la naissance de l’alambic

dans un atelier nantais, mais aussi un clin d’œil à l’âge d’or du gin et

de la culture cocktail des années folles, aussi bien à Paris que dans

les speakeasys new-yorkais.

Selon un dégustateur avisé, « À l’œil, le Gin 1924 laisse apparaître

de subtils reflets irisés, indiquant la présence d’une grande quantité

d’huiles aromatiques issues des plantes Le nez est intense et très

complexe. Il s’ouvre sur des notes florales de camomille, soutenues

par une trame citronnée offerte par le poivre du Sichuan, la

coriandre et les zestes de citron. L’attaque est enrobée, suivie

d’une agréable sensation veloutée en bouche. Le Gin 1924 offre

une belle expression de genièvre complétée de notes de terroir,

apportées par l’angélique et la camomille du val de Loire. Très belle

longueur en finale. » Ce qui a permis à ce « London Dry Gin » de

remporter une très belle récompense, la médaille de bronze à

l’International Spirits Challenge 2019 à Londres

Créée par la graphiste nantaise Johanna Gaudeau, l’étiquette de « 1924 »

reprend et modernise avec sobriété les codes des grands alcools.

À droite, un alambic de 1924, dans lequel il est fait,

donne son nom à cette création.

CHAQUE BOUTEILLE

RACONTE

UNE HISTOIRE

I 30


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à la nantaise

I 32


LA CUISINE

NANTAISE

Ville natale de Charles Monselet, qui fut

surnommé «le Roi des gastronomes», Nantes

a toujours été une ville gourmande. Ses

alentours immédiats regorgent d’excellents

produits et l’océan n’est qu’au bout de La

Loire, autant dire au bout de la rue. Passage

en revue des délices nantaises.

PATRICK GÉRARD

STÉPHANE HOFFMANN

Au début des années 80, Geneviève Dormann vient à Nantes se

documenter pour son livre sur Sophie Trébuchet, mère de Victor

Hugo, née dans la Cité des Ducs en 1772.

« Quelle idée stupide, écrit-elle, ai-je eue de profiter de ma

solitude pour y faire un régime ! Ah, l’odeur des échalotes grises

fondues dans le vinaigre d’un beurre blanc ! Ah, l’insupportable

tentation d’une omelette aux civelles, de canard croustillant, de

cuisses de grenouilles ! J’allais, hébétée, obsédée par des visions

de harengs fouettés de beurre et de moutarde, provoquée par

de cruelles charcuteries débordantes de pâtés de caneton, de

hures roulées, persillées, de têtes de cochon, d’andouilles et de

saucisses au muscadet. Rongeant sinistrement une pomme, je

rêvais d’alose de Loire, de matelote d’anguilles, de sauvagines

farcies aux alouettes ; j’avais des convoitises de muscadet sur

lie, avec de soupçon de brume

que la fraîcheur dépose au flanc

des bouteilles. Sans parler des

MÂCHE, GÂTEAU

NANTAIS ET

MUSCADET

TROIS

SPÉCIALITÉS

D’ICI

croûtes dorées, brioches ou puits

d’amour, tartes feuilletées, sablés

avec de délicates framboises

assises dans la crème anglaise,

tourtes, quiches et mille-feuilles

dont les portes battantes des

pâtisseries lâchent dans la rue les

irrésistibles effluves. »

Il est vrai que tout à Nantes

incite au péché de gourmandise.

Dans la Loire sandres, saumons, aloses, lamproies et civelles

se préparent à sauter dans votre assiette et il y a peu de pas à

faire pur rapporter huîtres, bigorneaux, langoustines, coquilles

Saint-Jacques, crabes et araignées, crevettes de l’Atlantique

où se jette le fleuve non sans avoir arrosé les belles terres

maraîchères qui donnent carottes, tomates, mâche, poireaux,

laitues, choux, navets, petits pois, sans oublier le raisin dont

on fait des muscadets, gros plants et malvoisie. Lacs et marais

regorgent d’anguilles, de grenouilles et de canards. Les recettes

sont simples : on fume les anguilles, grille les grenouilles et rôtit

les canards. Recettes gourmandes, mais que les grands chefs

rendent gastronomiques. Notamment grâce aux épices.

Pendant des siècles, en effet, les bateaux arrivent à Nantes

chargés de produits qui, aujourd’hui, n’étonnent plus, mais qui

sont un enchantement : épices, cacao, sucre, café. À la fin du 18 e

siècle, il y a six raffineries à Nantes.

Le sucre inspira quelques gourmandises. Des confiseries, bien

sûr, comme la rigolette, bonbon fourré à la pâte de fruits, créé

en 1902 par Charles Bohu ; ou le berlingot de toutes les couleurs

et de forme conique inventé, dit-on par les sœurs visitandines.

N’oublions pas biscuits et pâtisseries, dont le gâteau nantais

plein de beurre et de rhum. Ajoutons en octobre, époque du vin

nouveau, la fouace, ce gâteau en forme d’étoile, assez consistant,

qui accompagne le « bourru », ce jus de raisin pétillant, sucré - et

un peu alcoolisé -, tiré en début de fermentation.

« À Nantes, poursuit Geneviève Dormann, poivre et muguet ne

sont pas les seuls parfums des rues. Je crois que je ne connais

aucune ville au monde dont les effluves provoquent davantage

les fantasmes de la gueulardise. À l’iode de l’air marin, aux

senteurs végétales qui fusent des jardins, se mêlent, dans les

rues, des symphonies étourdissantes de vanille, de café, de

chocolat et les multiples fumets et arômes de mets exquis dont

les boutiques sont pleines. Il s’en échappe des restaurants, et

même des maisons. »

On ne peut conclure ce rapide tour d’horizon des classiques

de la cuisine nantaise sans évoquer le beurre blanc, dit beurre

nantais. L’histoire raconte que la cuisinière Clémence oublié un

jour d’ajouter des œufs dans la sauce béarnaise qu’elle devait

servir à son maître, le marquis de Goulaine. Voici donc la recette

de ce raté : prendre 5 à 6 échalotes grises pelées et élimées, 20

cl de vinaigre blanc, 10 cl de vin blanc sec (muscadet ou gros

plant), 250 g de beurre doux, du sel et du poivre.

Dans une casserole, faites d’abord cuire l’échalote dans le

vinaigre et le vin blanc jusqu’à ce qu’elle prenne la consistance

d’une compote et que le liquide soit réduit au tiers. Cuire à

feu doux, sinon le liquide va s’évaporer trop vite. Retirer la

casserole du feu, incorporer le beurre d’un seul coup et fouetter

vigoureusement jusqu’à l’obtention d’une consistance crémeuse.

Saler et poivrer. Ajoutez un filet de vinaigre et, si vous le désirez,

d’autres ingrédients aux choix. Servez en saucière ou nappez le

poisson.

33 I


à la nantaise

I 34


CUISINE

ÉTHIQUE

ET CHIC

PATRICK GÉRARD

ÉLISE TERRIEN

m

Avec des initiatives comme le Nantes

food forum ou Les tables de Nantes à la

Hab galerie, pas étonnant que Nantes soit

la ville de l’Ouest où l’on mange le mieux

au restaurant *. Comme beaucoup de

Français, les Nantais sont de plus en plus

attentifs à ce qu’ils trouvent dans leur

assiette: qu’ils soient végétariens, vegans

ou carnivore, ils veulent manger mieux

et plus responsable. C’est dans cette

démarche que 3 nouvelles enseignes ont

vu le jour cette année : le Totum-bistro,

le Portland Burger et la boucherie Les

Bottes.

Vous prendrez bien un peu de zaalouk de

courgettes, tomates rose de berne confites à

la cardamome verte avec un pesto d’ail noir et

coriandre ?

Chez Totum bistro, on ne transige pas avec le goût:

ce n’est pas parce que c’est végétale, sans gluten

et 100% bio que ce n’est pas bon. D’ailleurs ici,

tout est fait maison et en famille : le père, Pascal,

(ancien de Masterchef) compose les menus, la

mère, Nathalie et la fille, Charlotte, gèrent le bistrot

et préparent les pâtisseries. Car le vegan peut aussi

être gourmand, comme en témoigne le succès du «

Brookie », un brownie au chocolat sur une base de

cookie, soit double plaisir.

35 I


à la nantaise

Forts du succès de Totum cantine, quai de Turenne, la famille Roy

s’est donc lancée dans une seconde adresse dans la très branchée

rue Fouré. Même menu et même exigence dans les assiettes : chez

Totum, chaque plat est une symphonie de saveurs, un tableau de

couleurs, aussi beau que savoureux. On mange sous le regard des

ancêtres de la famille encadrés sur les murs et on boit un verre

accoudé au bar ornementé d’un papier peint déniché par la mère

et la fille pour se sentir « comme à la maison » précise Charlotte.

Dans ce cadre chaleureux mais pointu, la cuisine végétarienne se

paie des airs de bistrot gastro.

CE N’EST PAS PARCE

QUE C’EST VÉGÉTAL,

SANS GLUTEN, 100 % BIO

QUE CE N’EST PAS BON

Le vegan peut également se faire fastfood comme le prouve

Portland burgers, premier burger nantais 100% vegan,

écologique et engagé (déchets organiques collectés pour servir

de compost, emballages réutilisés ou recyclés, partenariat avec

Planète urgence pour replanter un arbres tous les 5 menus sur

votre carte de fidélité). Ici le steack n’est pas de chaire mais de

haricots noirs et même la mayonnaise maison est vegan, l’œuf est

simplement remplacé par du lait de soja. Si vous êtes un « cheese

addict », pas de panique, le « fromage » végétal est fondant et

coulant à souhait. Pas étonnant que cette sandwicherie nouvelle

génération créée par Kevin Debos, rue de la Juiverie, ait été prise

d’assaut le jour de son ouverture : les nantais avaient participé

avec enthousiasme à son financement via une campagne de

crowdfunding. A Nantes, on peut désormais se faire plaisir avec

un bon burger sans culpabiliser!

Ci-dessous, l’équipe de Totum Cantine avec de gauche à droite :

Lucie Caudal, Nicolas Lemaître, Charlotte Roy et Claire Normand.

A droite, « Shepperd’ Pie » aux lentilles, champignons, rutabaga, servi

avec une sauce gravy, chou rouge-myrtille, noisettes grillées, le Burger

Portland et Kevins Debos le fondateur du Portland Burger.

I 36


Devanture moderne, vitrines haut de gamme, photos encadrées

sur les murs… si vous ne faites pas attention au billot qui trône au

milieu de la boutique, vous pouvez facilement passer devant Les

bottes en la confondant avec un nouveau magasin de déco de la

rue Saint Léonard. Mais si vous prenez le temps d’entrer dans la

boutique, vous découvrirez avec étonnement l’objet de ces étales

éclatantes : de la viande dans tous ses états, Vache nantaise,

Bleu du Maine, Coucou de Rennes, Porc Blanc de l’ouest… autant

de races de vaches, agneaux, poules ou cochons proposées par

cette boucherie paysanne aux faux airs de magasin de luxe. La

viande serait-elle devenue un produit rare ? La viande de qualité

en tout cas. Face à l’élevage intensif et à la grande consommation

où les coûts de production sont tirés vers le bas au détriment

des éleveurs et des consommateurs, Les Bottes privilégie les

filières locales, de qualité. A l’image de leur boutique, Côme et

Guillaume n’ont rien du boucher traditionnel. Côme, la trentaine,

était cadre dans une société spécialisée dans la prévention des

risques avant de se reconvertir et de passer un CAP boucher. Avec

son associé, ils ont passé 4 mois à faire le tour des producteurs

de la région. Leur crédo : travailler des races rustiques locales

élevées en plein air, en direct avec des éleveurs à la fois paysans

en polyculture qui produisent l’alimentation de leurs bêtes, un

vrai gage de qualité. Leur démarche est également éthique : les

viandes vendues par Côme et Guillaume sont toutes tuées dans

un abattoir de petite taille, près des exploitations, emmenées par

les éleveurs eux mêmes le jour de l’abattage pour qu’elles n’aient

pas à attendre dans « le couloir de la mort ».

« Notre idée, c’est de montrer aux gens qu’on peut continuer à

manger de la viande même si on a une conscience écologique,

une conscience du bien être animal, c’est notre cas à tous les

deux » précise Côme.

Alors la viande a-t-elle encore un avenir ? « Bien sûr ! » s’exclame

le boucher nouvelle génération, « il n’ y a pas de raison que

l’on arrête tant que l’on respecte les animaux et qu’on sort de

ces méthodes de production industrielle développées depuis 40

ans dans notre pays. » Face à la nouvelle offre végétarienne, les

carnivores n’ont pas dit leur dernier mot !

Ci-dessous Côme Desgrées du Lou

etGuillaume Rabel devant

leur boucherie Les Bottes. Et en-dessous

un Faux filet & Côtes maturées 90 jours.

LA VIANDE SERAIT-ELLE

DEVENUE UN PRODUIT

RARE ?

*source : site internet spécialisé Atabula

37 I


à la nantaise

LA GASTRONOMIE

S’EXPOSE

STÉPHANE HOFFMANN

m

Se nourrir, tous les animaux le font, mais

la cuisine est réservée à l’homme - et,

souvent, à la femme ! -. Dresser une table,

mettre une jolie vaisselle, transformer

l’aliment, inventer des recettes, trop

manger aussi : tout cela est réservé à

l’être humain. La nutrition est animale,

la gastronomie humaine. La première est

physique, la seconde culturelle.

Aussi le Musée d’arts propose-t-il une exposition

de certaines des œuvres de sa collection en trois

temps : d’abord le repas comme rituel social et

sacré, ensuite la cuisine perçue de longue date

comme un « royaume féminin », ensuite les liens

privilégiés entre l’art et la nourriture.

Les œuvres mêlées ont été créées du 16ème au

21ème siècle. On y voit Gaston Chaissac, Nicolò

Frangipane (Le chat emmailloté, huile sur toile),

Antonio Fabres y Costa, Martha Rosler (Semiotics

of the Kitchen, 1975, vidéo en noir et blanc),

Adriaen Kraen ou Toni Grand. Sans oublier le

fameux Hommage au jardin d’hiver de la baronne

Salomon de Rothschild, œuvre de 1972 regroupant

des matériaux divers montés sur glace et présentés

devant un miroir.

On y voit aussi des étals de bouchers et poissonniers,

natures mortes, intérieurs de cuisine et scènes de

repas, du plus religieux au plus truculent.

Exposition qui a pour double intérêt de montrer,

une fois de plus, la richesse et la diversité des

collections du Musée d’arts de Nantes, et de faire

réfléchir, après avoir séduit, sur la manière dont

les artistes expriment et révèlent un des plus

quotidiens des besoins matériels.

Au musée d’Arts de Nantes

www.museedartsdenantes.nantesmetropole.fr

Antonio Fabres Y Costa, Le Buveur

avant 1908, huile sur toile,

© droits réservés, photo : © Musée d’arts de Nantes – A. Guillard

Daniel Spoerri, Hommage au jardin d’hiver

de la baronne Salomon de Rothschild (détail)

1972, Matériaux divers montés sur glace,

présentés devant un miroir, photo

© Musée d’arts de Nantes – C. Clos © Adagp, Paris, 2019

Saveurs d’artistes, dans la cuisine des peintres

Salle 25 du Palais, jusqu’au 2 février 2020

I 38



ATELIER

BOUTIN

Ébénisterie contemporaine

PA du Bois Fleuri

20 rue du Bois Fleuri

44118 La Chevrolière

Nantes 02 40 13 31 05

Paris 06 11 62 67 16

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LES

ONT DU

NANTAIS

TALENT

LA CLAIRE

OBSCURE

En plein cœur de Nantes, avec vue sur le

Musée Dobrée, se niche un appartement

raffiné. Derrière des apparences

classiques évoquant les années 20, il a

deux particularités. Une bichromie très

marquée et une passion avouée des

propriétaires pour les jeux de lumière.

C É C I L E L A N G L O I S

JULIA GLEY

41 I


LES

ONT DU

NANTAIS

TALENT

UN NOIR SATINÉ,

ASSOCIÉ AU BLANC

ET À UNE POINTE D’OR

Dès son arrivée dans l’appartement, la propriétaire prend à

contrepied le style clair et vieillot du lieu et choisit le noir comme

fil conducteur. « Un noir satiné, associé au blanc et à une pointe

d’or. » Elle réussit même le pari de rendre gaies les chambres

d’enfants à partir de ces deux couleurs. Le tout en usant des

bons papiers peints et de motifs accrocheurs. Il faut dire qu’Aude

est une experte. Elle a créé sa société d’aménagement et de

décoration d’intérieur L’air de Rien Déco. Elle reçoit et conseille

ses clients selon leurs attentes, en proposant toujours une touche

moderne.

La salle à manger, très graphique avec ses rideaux à motifs,

détonne par sa table entourée de chaises et fauteuils dépareillés

de la marque Polart. « C’est un moyen de casser la symétrie de

la décoration. » Aux cadres, elle préfère les panneaux décoratifs.

Dans le salon de réception, c’est un papier peint de velours noir

découpé au laser qui forme un drapé comme au théâtre. Dans

chaque pièce, la partie basse des murs et les ouvertures du

même ton font ressortir les poignées de porte dorées d’origine.

Le luminaire du petit salon télé accroche l’œil : trois filets de

pêche dont les pampilles diffusent des lumières arc-en-ciel sur les

murs et apportent des ombres enchanteresses. Une association

décalée et percutante entre la modernité des filets et les

moulures au plafond.

I 42


Dans la salle à manger, les chaises

dépareillées cassent la symétrie de la

décoration. (Marque Polart).

43 I


LES

ONT DU

NANTAIS

TALENT

Derrière la magistrale tête de lit se dissimule l’accès au

bureau-bibliothèque. (Réalisée par la SARL Burneleau).

Les reliefs du carrelage mural de la salle de bain parentale

forment des vagues reflétées par la lumière. (De la marque Zelij,

posé par la société Voican Construction et Rénovation).

Dans la cuisine, l’îlot central est une mosaïque de teintes sombres.

« Selon la lumière, le soleil les fait satiner différemment. » La

magnifique table en chêne aux veines apparentes repose sur

des consoles en fer formant des branches d’arbre. À cela, Aude a

ajouté de vieilles chaises de bistrot. « Le doré leur va très bien ! »

Trois grosses boules lumineuses signées Angenaam XL éclairent

la tablée. « Ce luminaire me fait penser à un gros litchi que le

sucre et le soleil auraient fendillé. » À l’intérieur, des fils d’or

collés procurent une lumière éparse et tamisée, comme un lever

de soleil.

La cuisine conduit à une coursive avec vue splendide jusqu’à la

butte Sainte Anne. C’est par là que l’on rejoint la chambre studio

de la jeune Auxane. Autrefois piquée par les moisissures, elle est

aujourd’hui très douillette. Le papier peint Erica Wakerly est léger

et poétique, assorti d’une moquette blanche très épaisse, comme

un tapis de neige. Au centre, le coin salle d’eau dispose d’un plan

en chêne. Les ampoules suspendues procurent une lumière

orangée. « J’aime jouer avec la lumière dans cet appartement pour

apporter des ambiances très douces. » Le couloir de l’entrée est

l’artère centrale de l’appartement et annonce son code couleur :

le noir. Aude a monté une console Ibride formant un animal sans

tête. Au mur, deux têtes de cerfs lui répondent, un clin d’œil aux

trophées.

La superficie de la chambre parentale et les trois portes qui la

desservent effrayaient Aude. Elle prend donc le parti d’installer

cette monumentale tête de lit de 2,50 m par 2,50 m qui met en

valeur la hauteur sous plafond. La salle d’eau attenante éclate de

fantaisie par son carreau de ciment de la marque Zelij. Aude a

craqué pour cette vasque Duralite noire dont le style rétro est très

adapté à l’appartement.

LUMIÈRE ÉPARSE

ET TAMISÉE, COMME

UN LEVER DE SOLEIL

I 44


NOUVELLE

COLLECTION

mauvoisin

tapis décoration

TAPIS CONTEMPORAINS,

TAPIS D’ORIENT DE TOUTES ORIGINES,

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MEUBLES ET OBJETS DE DÉCORATION,

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RENNES

5, AVENUE JANVIER

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à la nantaise

I 46


AVEC VUE

JULIEN LANOO - CYRILLE WEINER

m

MARYSE QUINTON

Nouvelle venue dans le paysage

architectural nantais, la Tour 360

View abrite des logements où la

vue est omniprésente. Haut de

55 mètres, le bâtiment déploie

sa silhouette élancée et crée

l’événement en bord de Loire.

Sur l’île de Nantes, l’ilot Brossette était

jusqu’alors occupé par les entrepôts du

fabricant éponyme. Au bord de la Loire, le

terrain d’1,5 hectare se trouve dans un contexte

hétérogène composé de barres de logements

modernistes et de bureaux aux vitrages miroir

construit dans les années quatre-vingts. Sous

la houlette du promoteur immobilier Kaufman

& Broad et de la SAMOA, le site entame une

seconde vie grâce au projet urbain développé

par LAN (Umberto Napolitano et Benoit Jallon).

C’est la première réalisation d’envergure

à Nantes pour cette agence d’architecture

réputée basée à Paris. Dans la capitale, le

tandem réaménage le Grand Palais et construit

l’un des plus hauts bâtiments en bois de France

tandis qu’ils viennent d’inaugurer le théâtre Le

Maillon à Strasbourg.

47 I


à la nantaise

Au cœur de la cité des Ducs de Bretagne, ce nouveau quartier

baptisé Polaris mise sur la mixité programmatique avec notamment

l’installation de Vatel, une école internationale d’hôtellerie et de

tourisme renommée. Il s’articule autour d’un espace public ouvert et

végétalisé que les Nantais peuvent désormais emprunter librement.

Il est signé des paysagistes de BASE à qui l’on doit également la

Guinguette du Belvédère située à deux pas. Outre le plan d’ensemble

du quartier et ses règles du jeu, les architectes de LAN ont construit

quatre des six bâtiments qui ont pris place en quinconce sur les

traces des anciens entrepôts. Parmi eux, le plus haut et le plus

emblématique : la Tour 360 View. Figure de proue du quartier, elle

est située au nord du terrain, à l’angle à l’angle du boulevard Gaston

Doumergue et la rue François Albert, et culmine à 55 mètres. Derrière

sa façade énigmatique, elle abrite 79 logements et un local d’activité

au rez-de-chaussée. Cette tour s’affine en partie supérieure, à partir

du 9ème étage. Sur 18 étages se nichent des logements allant du

T1 au T5. De grands duplex occupent les deux derniers niveaux et

tutoient les cieux. Depuis l’intérieur, les vues sont saisissantes. Des

vues sur la Loire dont profitent 84% des appartements mais aussi des

cadrages plus lointains sur le grand paysage.

Outre la vue, la matérialité est l’autre caractéristique de cette

nouvelle tour. Les façades sont réalisées en aluminium brossé. Le jour,

le matériau reflète son contexte, capte les variations climatiques. La

nuit, le processus s’inverse. Le bâtiment prend vie grâce aux fenêtres,

hautes et basses, répétitives et aléatoirement éclairées. A l’intérieur

des appartements, des volets mobiles perforés permettent de

contrôler l’ensoleillement et animent cette enveloppe métallique

A l’échelle de la ville, la Tour 360 View symbolise fièrement

le renouveau de l’ilot Brossette, une nouvelle étape dans la

métamorphose de l’Ile de Nantes qui fait désormais figure d’exemple

en matière d’urbanisme.

LA TOUR 360

VIEW FIGURE

DE PROUE

DU QUARTIER,

CULMINE À

55 MÈTRES



à la nantaise

I 50


JACQUES

SOIGNON

DE SA VILLE

IL A FAIT

UN JARDIN

P A T R I C K G É R A R D

VALÉRIE LEJEUNE

A la tête du si bien nommé SEVE (Service

des Espaces Verts et de l’Environnement),

Jacques Soignon règne depuis 19 ans sur

tous les jardins de la ville de Nantes.

Preuve qu’on peut parler la langue verte

et rester un parfait gentleman, avoir de la

terre sous ses bottes et être d’une exquise

urbanité, l’homme nous a reçus au Parc

de Procé puis au Jardin Extraordinaire, le

dernier de ses « enfants ».

C’est dans l’arène de granit de l’ancienne

carrière Chantenay que Jacques Soignon

(à gauche) a implanté le Jardin

Extraordinaire dessiné par Loïc Mareschal.

Un micro-climat qui augmente de 4°

la température ambiante a permis

l’implantation de végétaux exotiques telles

ces fougères arborescentes. Pour que l’effet

soit plus saisissant encore, la plus haute

cascade artificielle d’Europe (à droite)

surgit à 25 mètres de haut, baignant le site

d’une fraîcheur apaisante.

51 I


à la nantaise

C’est un sale matin où l’été Indien, reparti lâchement de l’autre côté de

l’Atlantique, a chargé son cousin, l’automne Anglais, de faire la besogne.

Forcément il pleut sur Nantes. A Procé, au Nord-Ouest de la ville, deux

pies patrouillent sous les ramures désolées et humides d’un cupressus

cachemiriana. On savait que Jacques Soignon était rudement doué pour les

jardins mais on ignorait qu’il pût arrêter l’orage. Toujours est-il que lorsqu’il

arrive au Manoir, le restaurant de l’endroit, le ciel s’éclaire. Suivre quelques

heures ce pur sosie de l’acteur britannique David Niven est une aventure

que l’on n’oublie pas. La veste est bleu marine, assortie à l’œil à qui rien

n’échappe, de la gaité du Saumur Champigny à la beauté unique au monde

du tulipier de Virginie, là, par la fenêtre. L’homme qui est venu avec la

paysagiste Françoise Barret, responsable au SEV du bureau d’études qui

est un indispensable laboratoire d’innovations, annonce qu’il prendra sa

retraite dans trois mois ce qui n’est pas tout à fait exact : sitôt son bâton de

maréchal remis à Romaric Perrocheau, l’actuel directeur du jardin botanique

de la ville, Soignon sera, pendant un an chargé de mission à la métropole

de Nantes et partagera son temps entre les paysages, l’environnement,

le CCVS (Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées)qu’il

vient d’intégrer, ses différents travaux au sein de la Société Nationale

d’Horticulture de France, ses communications à l’International Camellia

Society et… les confitures, jus et sirops qu’il tire des fruitiers de son petit

jardin personnel, en Bretagne. « Je ne sais pas, dit-il, ce qui pourrait me

mettre vraiment en vacances, à part peut-être un séjour dans le désert ou

au Groenland… » Fadaises : les perce-neige et autres cactus auraient tôt fait

de réveiller l’animal qui, tout petit déjà faisait de sa chambre une jungle

lorsqu’il ne partait pas en virée dans l’automobile de Claude Figureau, alors

en charge du Jardin des Plantes. « Je trouvais que ce gars-là avait un sacré

boulot »… Un séjour à la fac de Nantes pour étudier l’environnement et un

autre à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles achevèrent

d’enraciner le végétal au cœur de ce Nantais pure souche à qui la mairie

ouvrit ses portes en 1985.

Depuis, Soignon est un homme heureux et décidé à partager cette félicité

avec ses contemporains en évitant avant tout d’être un « technicien de

surfaces vertes ». « Nous sommes, dit-il, une entreprise de spectacle vivant

dont les artistes sont les jardiniers. » Les levers de rideau sont joyeux et

nombreux. De sa première mission, le jardin japonais de l’Ile de Versailles

où il se faisait engueuler par les chalands qui ne comprenaient pas pourquoi

il truffait l’endroit de cailloux, à ce Jardin Extraordinaire dont la première

tranche vient d’être inaugurée à Chantenay les idées ont fleuri. Les espaces

paysagés sont passés, intra-muros, de 470 à 1200 hectares, faisant de

Nantes une planète bleue et verte où se mêlent les frondaisons des arbres

et les boucles azurées des rivières.

Le diable se cache dans les détails, mais le Bon Dieu aussi qui a soufflé

à Soignon un bouquet de bonnes idées. Il y a cette douzaine de haltes

gourmandes semées par la ville et qui mettent à la disposition des passants

et de leur appétit, des arbres fruitiers, ce Quai des Plantes près du pont

Anne de Bretagne où l’on peut déambuler et se restaurer dans une pépinière

éphémère et foisonnante dont les sujets orneront bientôt les rues ou les

parc de la cité ou ces 24 jardins collectifs qui émaillent le territoire de la

commune. Il y a aussi cette coulée verte qui, du Jardin botanique au Jardin

Extraordinaire, serpentera sur plus de quatre kilomètres, reliant la gare aux

anciens chantiers navals.

Autant d’initiatives qui réclament pour vivre, une détermination que ne

manque jamais d’invoquer Jacques Soignon en rendant hommage à Paul

Plantiveau et Roland Jancel, ceux qui l’ont précédé dans cette fonction.

« Leur pugnacité mérite un bon coup de chapeau. N’oublions pas, par

exemple, qu’une autoroute devait traverser le Parc de Procé, que certaines

promenades ont dû faire l’objet de longues tractations pour voir le jour ou

que le Jardin Extraordinaire devait être loti. »

Des topiaires savantes du jardin japonais de l’Ile de Versailles

(en haut) aux étangs « very british » du Jardin des plantes

où éclosent des nénuphars, la ville de Jules Verne fait le tour du monde.

I 52


Le moderne et le classique sont également les

bienvenus à Nantes où l’on apprécie aussi bien le

tulipier géant du Parc de Procé (ci-contre) que les

Ceratostigma bleus ou la forêt de bambous du jardin

extraordinaire (ci-dessous et en bas à droite).

LE DESTIN

EXTRAORDINAIRE

D’UNE FRICHE BANALE

Le long des murs d’enceinte de ce jardin où il nous entraîne, quelques dazibaos

regrettent l’ancienne friche et la mainmise du Grand Capital sur quelques

orties. Autant d’engrais sur les roses de Soignon qui, au fil du temps, s’est

fabriqué une souriante armure. Ainsi, lorsque des automobilistes râleurs

s’inquiètent de le voir installer des fleurs et des arbres en face de la gare, il

adore dégainer son portable et leur mettre sous le nez la photo en noir et

blanc du gigantesque embouteillage qui était courant dans ce quartier dans

les années 60.

Une fois franchies les grilles, l’homme redevient un pur jardinier dont

le regard, radiographie les moindres détails. Il va de la cascade, haute de

25 mètres aux fougères ou même au lierre immense, en passant par la

bambouseraie (les bébés des parcs de la Chantrerie et de la Gaudinière), les

guneras, les palmiers, les bananiers, les hostas géants, les cycas, les lotus.

A l’abri du vent, dans cette enceinte granitique tournée vers la Loire et le

Sud, un micro-climat a fait son lit, augmentant de 4 degrés la température

ambiante et permettant à plus de 200 espèces exotiques de se trouver à

l’aise. A grandes enjambées, Soignon salue ici une Catherine qui plante

son 1500 ème bulbe, là une Brigitte, championne de boxe française,

venue donner bénévolement un coup de main. Le jardin, dessiné par Loïc

Mareschal de l’agence Phytolab et ouvert le 27 septembre vient de passer le

cap des 100.000 visiteurs en un mois, mais le chantier reste en mouvement.

La deuxième tranche, à l’Est du terrain recevra bientôt, contre la falaise, un

escalier monumental dessiné par François Delarozière et Pierre Oréfice, de

la compagnie La Machine ainsi qu’en 2023 le colossal Arbre aux Hérons,

« le plus grand jardin suspendu depuis ceux de Babylone » qui permettra

au public de grimper à 40 mètres de haut en se baladant sur 1,4 km de

branches végétalisées. En attendant, Jacques Soignon aimerait que l’on

plante dans la falaise ces Eremurus entrevus au Kazakhstan, que l’on paille

ce pied d’Erithryn ou que l’on admire cet Hedychium Gardnerianum, cousin

orange du gingembre, tout en lui donnant des nouvelles des dahlias arborea

qui devraient éclore à présent et grimper à 5 mètres, sans aucun permis de

construire.

Y a t’il une galère dont il pourrait se souvenir ? « Eh bien non. Mes collègues

des autres villes sont jaloux… Ce qui est parfois un peu difficile mais toujours

exaltant, c’est de gérer 470 personnes, de les écouter, de les protéger, de

garder l’entrain. Pour le reste, pour tout ce qui est technique, Il y a toujours

des solutions. »

53 I



à la nantaise

QUARTIERS

LIBRES À NANTES

Au hasard de promenades dans

les rues de Nantes on peut, dans toutes

les vitrines, voir briller les créations

des couturiers, joailliers, lunettiers,

chausseurs, horlogers et autres

maîtres-artisans. Voici quelques-unes

de nos trouvailles.

P A T R I C K G É R A R D

FRANCE PINEAU

55 I


à la nantaise

En haut à gauche

Enceinte connectée Beosound 2

collection bronze Bang & Olufsen

Montre Bell & Ross Prieur 1896

Agenda et stylo Mont Blanc

Meisterstück collection

boutique Cado Chic

macarons Vincent Guerlais

En haut à droite

Collier or rose or blanc

barrettte diamants

Landreau joailier

Ci-contre

Lunettes de vue Harry Lary’s

fabrication française

Lunettier À Vue d’oeil

I 56



à la nantaise

I 58


En haut à gauche, pyjama en satin

de soie La Perla - Femmes secrètes

A gauche, bracelet or rose diamants

baguettes , bague or rose pavage

diamants, bague or rose

saphir orange et diamants - Prieur 1896

En bas à droite, robe Fabiana Filippi

et sac Paul Smith - La Réserve

En bas à gauche, cuissardes

en veau velours stretché - AGL

Claude Chausseur

Page de droite,

sac cabas La Voyageuse

et carré de soie - Longchamp

59 I


à la nantaise

Ci-dessus

Crème Académie Scientifique

de Beauté édition limitée Swarovski.

Secrets Institut

Bague diamants - Landreau joaillier

Parfums Divine

En haut à droite

costume Corneliani ,

pull col roulé Maison Montagut

Transfert Man

Tous les accessoires

(vaisselle, luminaires,

et objets de décoration)

boutiques Maisons du Monde.

I 60



à la nantaise

Ci-dessus, Montre March LA B - Bijouterie Robin

En haut à droite, doudoune Moncler - La Réserve

Tennis noires Hogan - Clarisse

Sac cuir souple Atelier Jack gomme

et écharpe en étamine de laine Inouï Toosh - Blanche

Ci-dessous, chaussures Paul Smith - Transfert Man

Chino, pull édition limitée

William Lockie, baskets blanches - Balibaris

I 62

Nantes Privilège remercie Maisons du Monde Hôtel & Suites

pour l’avoir accueilli à l’occasion de ce reportage.

Nous étions comme à la maison, mais en mieux !


NANTES

Le réseau d’agences

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LA FOLLE

JOURNÉE 2020

BEETHOVEN

Prenez date, du 29 janvier au 02 février

2020, La Folle Journée lancera l’année

anniversaire de la naissance de Ludwig

Van Beethoven.

PATRICK GÉRARD

RENÉ MARTIN

En 2020, le monde entier célèbrera le

250 e anniversaire de la naissance de

Beethoven, l’un des plus grands génies

de la civilisation occidentale. À la

pointe de l’évènement, La Folle Journée

donnera fin janvier le coup d’envoi des

festivités, avec une programmation

exceptionnelle qu’accueillera en tout

premier lieu la Folle Journée de Nantes,

et qui vous donnera à entendre tous les

grands chefs-d’œuvre de Beethoven :

l’intégrale des symphonies, l’intégrale

des concertos pour piano, l’intégrale des

trios avec piano, l’intégrale des quatuors

à cordes et l’intégrale des sonates pour

piano….

La Folle Journée sera en même temps,

et comme chaque année, l’occasion

de découvrir des œuvres inédites

de Beethoven lui-même, et nombre

d’œuvres inspirées de sa musique car

beaucoup de compositeurs se sont aux

XIX e et XX e siècles appropriés ses thèmes

pour créer à leur tour des œuvres très

originales, y compris dans le jazz et la

musique électronique.

Unique dans l’histoire de la musique,

l’œuvre de Beethoven l’est aussi par

sa visée humaniste et par le message

consolateur et fraternel qu’elle délivre

toujours à tous les hommes. N’est-ce

pas Beethoven lui-même qui définissait

ainsi la finalité de sa musique : « Partie

du cœur, qu’elle aille au cœur » ?

René Martin, Directeur Artistique

Ouverture de la billetterie

samedi 14 décembre 2019 à 9h00

65 I


PUBLI-RÉDACTIONNEL


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67 I


I 68


LES RÉVOLUTIONS

DE CHARLIE

CHAPLIN

M U S É E D ’ A R T S D E N A N T E S / R O Y E X P O R T C O . L T D

STÉPHANE HOFFMANN

m

Né il y a cent trente ans, Charlie Chaplin

fut, pour le cinéma, un novateur comme

le furent, dans la peinture, la poésie ou

la littérature, les artistes d’avant-garde de

son temps. Trois expositions lui rendent

hommage. L’une à la Philharmonie de

Paris (jusqu’au 26 janvier 2020), Chaplin,

l’homme orchestre, une deuxième au

Musée des Beaux-arts de Rouen (jusqu’au

10 février 2020), Arts et cinéma : les

liaisons heureuses. Mais la plus large est

bien celle présentée jusqu’au 3 février

par le Musée d’Arts de Nantes : Charlie

Chaplin dans l’œil des avant-gardes.

Charlie Chaplin, Les Temps modernes, 1936

© Roy Export Co. Ltd.

69 I


www.museedartsdenantes.fr

#Nanteschaplin

Musée d’arts de Nantes – Nantes Métropole. Erwin Blumenfeld, Charlie Fox (détail), 1923, Collection particulière, photo : © The Estate of Erwin Blumenfeld – Aleksei Gan (dir. de la publication) & Varvara Stepanova (dessin) (détail), Kino-Fot, n°3, 1922 © ADAGP, Paris, 2019

Fernand Léger, Nouvel Orphée, 1923, photo : © Musée d'arts de Nantes – C. Clos, œuvre : © ADAGP, Paris, 2019 – Charlie Chaplin © Bubbles Incorporated S.A. All Rights Reserved. Conception graphique : Nicolas Hubert

1. Charlie Chaplin, Les Temps modernes, 1936 © Roy Export Co. Ltd.

2. Charlie Chaplin, Charlot Boxeur, 1915, archives de © Roy Export Co. Ltd.

3. Charlie Chaplin, Le Cirque, 1928 © Roy Export S.A.S

Musée d’arts de Nantes

10 rue Georges-Clemenceau, Nantes

CHARLIE

DANS L’ŒIL

DES AVANT-GARDES

18 OCT. 2019

3 FÉV. 2020

Horaires d’ouverture au public

Ouvert du lundi au dimanche, de 11h à 19h,

nocturne le jeudi jusqu’à 21 h.

Fermé le mardi, les 1 er janvier, 1 er mai, 1 er novembre et 25 décembre.

Dernier accès 30 minutes avant la fermeture du musée.

L’évacuation des salles débute 20 minutes avant la fermeture.

I 70


Figure internationalement reconnue et très populaire, le

personnage de Charlot et son créateur, Charlie Chaplin, servent

de guides aux visiteurs pour redécouvrir les artistes d’avantgarde

: constructivisme russe, Dada ou surréalisme. Les films

de Chaplin sont une référence qui permet de comprendre plus

facilement ces différents mouvements.

En effet, dès son apparition en 1914 Charlot, vagabond aussi

drôle qu’émouvant, devient la coqueluche du monde occidental.

Mais ce personnage créé par Chaplin n’est pas qu’un phénomène

populaire. Le cinéaste eut une influence directe sur les artistes

de son temps. Il partage du reste avec eux bon nombre de

préoccupations et de réflexions.

Ainsi l’exposition propose-t-elle une lecture inédite des œuvres

d’avant-garde au travers du cinéma de Chaplin. De Fernand

Léger à Marc Chagall, d’Alexandre Calder à René Magritte, près

de deux cents œuvres provenant de collections du monde entier

se déploient au regard du cinéma de Chaplin et redessinent les

échanges affirmés, les simples échos ou dialogues inconscients

entre les artistes qui prirent ensemble le virage de la modernité,

à l’heure de la naissance du cinéma.

Au moment où Ricciotto Canudo, ami de Fernand Léger et futur

créateur du premier ciné-club, invente la notion de « Septième

art », , le travail de Charlie Chaplin est partout cité en exemple.

Le cinéma est bien un art à part entière, puisqu’il a produit un

artiste : Charlie Chaplin.

Il n’a tout de même pas produit qu’un seul artiste. En France,

avant lui, il y a eu un certain Georges Méliès. Et, parmi les

contemporains de Chaplin, citons au moins Mack Sennett,

Buster Keaton, W.C. Fields, Mary Pickford et Douglas Fairbanks.

Et on trouvera certains reflets du surréalisme dans les premiers

films de René Clair, notamment dans Entracte ou Paris qui dort,

qui datent de 1924.

Néanmoins, certains artistes

d’avant-garde trouvent dans

l’œuvre de Chaplin un écho de

leur propre travail.

Ils sont d’abord captivés par

UNE TRÈS GRANDE

EXPOSITION SUR

CHARLIE CHAPLIN,

ARTISTE UNIVERSEL

l’acteur aux mouvements

mécaniques, transmettant

pourtant la grâce de la danse.

Les aventures de Charlot, mises

en scène par Chaplin réalisateur,

leur sont également chères : le

trublion évolue dans le monde

selon une approche libre,

poétique (« révolutionnaire » écrit Robert Desnos). Dès 1916,

Fernand Léger découvre les films de Chaplin, à l’occasion d’une

permission loin du front, à Paris : « incontestablement, c’était

quelque chose puisqu’il tenait le coup devant l’énorme spectacle

que je venais de quitter pour sept jours. » Charlot prend dès lors

place dans son œuvre.

Mais il est loin d’être le seul fasciné par cet artiste d’un genre

nouveau. Jacques Vaché et André Breton l’évoquent dans leur

correspondance, tout comme Marcel Duchamp et Man Ray. Dès

1918, Louis Aragon le célèbre dans des poèmes publiés dans

les revues Nord-Sud et Le Film. En 1919, Tristan Tzara annonce

son adhésion au mouvement Dada. En 1922, la une de Kino- fot

lui est offerte par Varvara Stepanova et Alexandre Rodtchenko.

En 1924, Lev Koulechov lui propose par écrit d’élaborer une

méthodologie commune de la gestuelle de l’acteur. La même

année, les surréalistes lui consacrent un numéro du Disque vert.

En 1931, Philippe Soupault écrit la biographie du personnage

de Charlot. Marc Chagall affirme que Chaplin est l’artiste dont

il se sent le plus proche dans le siècle. Même en 1952, c’est la

figure de Chaplin que Guy-Ernest Debord et ses comparses de la

future Internationale lettriste choisissent de déboulonner pour

s’affranchir du mouvement lettriste. Les exemples abondent qui

témoignent d’une présence continue de l’imaginaire chaplinien

dans la création du siècle dernier, jusqu’à Charles Trenet qui

l’évoquera dans sa chanson Mon vieux Ciné (1951), « Charlot

soldat faisait rire l’assistance. Moi tes malheurs, Charlot, m’ont

fait souvent pleurer », avant de lui faire un procès pour plagiat,

trouvant qu’il avait copié La romance de Paris pour la musique

de La comtesse de Hong-Kong. Ce film, le dernier tourné par

Chaplin en 1967, a été un échec à sa sortie, mais grandement

apprécié par Éric Rohmer, et considéré aujourd’hui comme un

des meilleurs films de Chaplin, peut-être toujours novateur à

près de 80 ans.

Commissariat général

Sophie Lévy, directrice conservatrice du Musée d’arts de Nantes.

Commissariat

Claire Lebossé, conservatrice du patrimoine au Musée d’arts de

Nantes, chargée des collections d’art moderne, assistée de Zoé Isle

de Beauchaine, historienne de l’art.

Scénographie

Conçue par Martin Michel, Constanza Matteucci et François

Austerlitz, la scénographie de l’exposition investit les 1200 m2

du Patio, reprenant subtilement des clins d’œil aux machines des

Temps modernes. La mise en espace des œuvres fait la part belle

aux associations d’œuvres et de films, présentés au moyen de quatre

projections au format cinéma. Prenant les films de Chaplin pour

guide, le parcours, fluide, invite à la déambulation, à la promenade

visuelle et à la surprise des confrontations.

Parce que l’œuvre de Chaplin parle à tous, petits et grands, cinéphiles

avertis ou non, son travail s’inscrit dans un imaginaire collectif riche et

toujours vivant. Ce parti pris est souligné en plaçant, pour la première

fois au cœur du Patio, un espace de médiation, d’événements et de

détente : L’usine à rêves.

Catalogue de l’exposition

Charlie Chaplin dans l’œil des avant-gardes

Auteurs : Daniel Banda, Henri Béhar, Francis Bordat, Olivia Crough,

Zoé Isle de Beauchaine, Morgane Jourdren, Claire Lebossé, José

Moure, Charlotte Servel.

250 pages, éditions Snoeck 28 €

71 I


VERS LE SUD

LES ANIMATIONS

DE PORNIC

Pornic vit même lorsque les plages sont fermées pour

la baignade. Toute l’année, la station propose des

spectacles, expositions et concerts de très bon niveau,

pour tous les goûts et toutes les découvertes. Notre

sélection jusqu’au printemps.

Un Noël féérique à Pornic

Du samedi 21 au mardi 31 décembre 2019,

Tous les jours à partir de 10h30

Esplanade de la Ria

Chapelle de l’Hôpital

44210 Pornic

Des animations et des surprises attendent

petits et grands sur l’esplanade de la Ria mais

aussi dans la chapelle de Gourmalon.

Concert du Nouvel An

Pour bien fêter la nouvelle année, c’est

désormais une tradition à Pornic de la célébrer

en musique ! Et 2020 va démarrer très fort :

Deux fées pour un piano, des mélodies

enchantées et des spectateurs emportés par la

magie musicale de cette soirée.

Naïri Badal et Adélaïde Panaget interpréteront

quelques grands extraits de la musique

classique de Mozart, Brahms, Dvorak, Saint

Saëns, Rachmaninov, Khatchaturian.

Ce Duo « Jatecok » (« jeu » en hongrois),

un régal pour tous. Placement libre.

Billetterie à l’Office de Tourisme de Pornic.

Les Hypnotiseurs : hors limite

Samedi 25 janvier 2020, à 20h30

Ils sont recordmen du monde d’hypnose

avec plus de 250 personnes hypnotisées

en quelques minutes. Dans leur spectacle

interactif, ils vous invitent à voyager à travers

vos émotions et votre curiosité.

Spectacle participatif.

Chez les Hypnotiseurs, aucune limite, aucune

scène. Ils mettront en éveil tous vos sens pour

découvrir leurs étonnantes capacités. Ils vous

proposent un moment unique où vous êtes

acteur de votre vie et de celle des autres. Un

divertissement surprenant et bienveillant sur

scène, dans la salle mais aussi à la sortie.

Billetterie : Office de Tourisme Intercommunal

Place de la Gare - Pornic

Tél: 02 40 82 04 40

et sur billetweb.fr/pro/amphitheatrepornic

Festival Pornic Jazz

Vendredi 13 et samedi 14 mars 2020

Festival de jazz festif organisé par l’Acap

(Art et Culture à Pornic), comprenant deux

spectacles.

Le vendredi 13 mars 20:30

Ellen and Paddy

Soirée cabaret Jazz cool

La fameuse rencontre d’Ella Fitzgerald et

Louis Armstrong par le filtre de la charmante

suédoise Ellen Birath et du fantasque

irlandais Paddy Sherlock : Un show tout en

complicité et en humour par deux personnages

charismatiques !

Le samedi 14 mars à 21:00:

Cat Lee King and The Mint

Swing dance à volonté. Nouvelle révélation

européenne, le charismatique jeune allemands

à la voix reconnaissable entre toutes –

Cat Lee King - accompagné par la fine fleur du

rhythm’n’blues français – The Mint - joue avec

passion un répertoire fortement influencé par

la musique des années 40-50. Un groupe dont

la présence scénique et le contact au public

sont indéniablement une des forces : Let the

good times roll !

Billetterie : Office de Tourisme Intercommunal

place de la Gare

44210 PORNIC

Tél: 02 40 82 04 40

I 72




VERS L’OUEST

LES ANIMATIONS

DE LA BAULE

Toute l’année, La Baule présente des expositions,

animations et spectacles. Outre ses infrastructures

sportives, les cinquante plages et criques qui

l’entourent dans toute la presqu’île guérandaise,

elle est le rendez-vous des écrivains, peintres,

musiciens et comédiens qui présentent au public

leurs dernières créations. Notre sélection jusqu’au

printemps.

LE RENDEZ-VOUS

DES ÉCRIVAINS

8 E ÉPISODE du vendredi 29 novembre au lundi 2 décembre 2019

L’invitée d’honneur

Dominique Bona, de l’Académie française

Prix Interallié (1992) et prix Renaudot (1998),

a écrit plusieurs romans et des biographies,

parmi lesquelles Berthe Morisot, Camille

et Paul et Clara Malraux. Elle a été élue à

l’Académie française en 2013.

Parmi les invités

Patrick Barbier, Christelle Bardet, Pierre-

Louis Basse, Véronique Cabut, Pierre-Jean

Chalençon, Anne-France Dautheville, Laure

Dautriche, Mylène Demongeot, Patrice

Duhamel, Benoît Duteurtre, Catherine Ecole-

Boivin, Serge Joncour, Sylvie Le Bihan, Arthur

Lochmann, Éric Neuhoff, Joseph Ponthus,

Jacques Santamaria, Jean et Marie-Josée

Tulard

Parmi les événements

- Exposition de Diana Barrault (peintre)

- Exposition de dessins de Cabu sur Charles

Trenet

- Hommage à Cabu, avec la projection de

Tu t’es vu sans Cabu ?, film de Jean-Marie

Pasquier, suivie d’une table ronde

- Hommage à Georges Simenon, pour le 30ème

anniversaire de sa mort, avec la projection

de L’escalier de fer, de Denis Malleval, avec

Laurent Gerra, suivie d’une table ronde

- Hommage à Napoléon pour le 250ème

anniversaire de sa naissance, avec une table

ronde réunissant Jean Tulard, un des plus

grands spécialistes au monde de Napoléon,

et Pierre-Jean Chalençon, un des plus grands

collectionneurs au monde de cette époque.

- Tables rondes, rencontres, dédicaces,

bar, grand espace librairie.

Entrée libre et gratuite

Le vendredi 29 novembre de 17h30 à 20h00

Le samedi 30 novembre de 15h00 à 20h00

Le dimanche 1er décembre de 15h00 à 18h00

Le lundi 2 décembre 20h00, dîner de gala

Atlantia

119 avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny

44500 La Baule

Renseignements au 02 40 11 51 51

www.lesrendezvousdelabaule.com

En mars se produiront quelques lauréats du

concours Tchaïkosky, dont

Alexandre Kantorow piano, (Premier prix du

Concours International Tchaïkovsky 2019),

Dmitry Masleev piano (Premier prix du

Concours International Tchaïkovsky - 2015),

Boris Berezovsky piano (Premier Prix et

la Médaille d’Or du Concours International

Tchaïkovsky - 1990),

Lukas Geniusas piano (Deuxième prix du

LES MOMENTS MUSICAUX

DE L’HERMITAGE

Concours International Tchaïkovsky - 2015),

Alexander Kniazev violoncelle (Deuxième prix

du Concours International Tchaïkovsky - 1990

Troisième prix du Concours International

Tchaïkovsky - 1978),

Anna Geniushene piano (Lauréate du Concours

International Tchaïkovsky - 2019),

Sergei Dogadin violon (Premier Prix et Médaille

d’Or du Concours International Tchaïkovsky -

2019) et le quatuor à cordes Borodine

Du 27 au 29 mars 2020

Les Moments Musicaux de L’Hermitage

sont des instants privilégiés que chacun

aime retrouver. C’est le rendez-vous

incontournable des mélomanes et le succès

est immense, grâce à vous, à l’harmonie

entre le lieu, les artistes et les œuvres

jouées… une convivialité unique.

75 I


PALAIS

DES CONGRÈS

ATLANTIA

Curieux, passionnés, fidèles spectateurs, le

Palais des Congrès Atlantia vous propose

des spectacles toujours plus nombreux,

variés et riches de talents ! Théâtre,

humour, ballets internationaux, concerts

de musique classique, comédies musicales,

rendez-vous littéraires… il y en a pour tous

les goûts !

Samedi 14 décembre 2019 - 20h30

Michel Jonasz

Nouveau spectacle « Groove ! »

Avec Manu Katché, Jean-Yves d’Angelo

et Jérôme Regard.

Samedi 21 décembre 2019 - 20h00

Encore un instant, de Fabrice Roger-Lacan,

avec Michèle Laroque, François Berléand et

Lionel Abelanski.

« Un rire de bon cœur, entre émotion et délire.

Un très bon divertissement »,

selon Armelle Héliot dans Le Figaroscope.

Dimanche 16 février 2020 - 17h00

Le Canard à l’orange

de William Douglas-Home

Avec Nicolas Briançon, Anne Charrier, Sophie

Artur et François Vincentelli.

Hugh Preston est un animateur vedette de

télévision marié depuis 15 ans à Liz, qu’il

trompe avec de nombreuses maîtresses.

Un soir, Hugh apprend que sa femme a un

amant.

Samedi 22 février 2020 20h00

Blanche-Neige et les sept nains

par le Grand Ballet de Kiev

40 artistes sur scène pour un ballet qui ravira

petits et grands grâce aux danses, péripéties et

à l’interprétation de ce conte merveilleux des

frères Grimm.

Dimanche 8 mars 2020 17h00

Et elles vécurent heureuses, de Anne de

Kinkelin et Vanessa Fery

Avec cette dernière, Leslie Bevillard

et Marie-Cécile Sautreau.

Une comédie férocement joyeuses sur les

femmes, le bonheur, l’amour, l’amitié…

mais surtout pas sur les contes de fées !

Palais des Congrès Atlantia

119, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny

44500 La Baule

02 40 11 51 51

www.atlantia-labaule.com

I 76


CARNET

D’ADRESSES

QUARTIERS LIBRES

À NANTES

MARTHIN LOBERT

BIJOUTERIE

PRIEUR 1, rue d’Orléans et avenue Marie Louise (La Baule)

CADO CHIC 25, rue du Calvaire

VINCENT GUERLAIS CHOCOLATIER rue Franklin

LANDREAU 10, rue d’Orléans

A VUE D’ŒIL 1, rue de la Fosse

FEMMES SECRETES 1, rue Franklin

LA RESERVE 15, rue Crébillon et 1, avenue Pavie (La Baule)

LONGCHAMP 7, place Royale

SECRETS INSTITUT 27, rue Mercoeur

PARFUMS DIVINE 7, rue Rubens

TRANSFERT MAN 4 et 5, rue de la Foss

BALIBARIS 19, rue Crébillon

CLAUDE CHAUSSEUR 2, place Aristide Briand

ROBIN bijouterie 17, rue Barillerie

CLARISSE 22, rue Crébillon

BLANCHE 19, rue Scribe

BANG & OLUFSEN 7, rue de Bertrand (Rennes)

Création et précision

Garant du choix des pierres précieuses de haute qualité, ce maitreartisan

joaillier d’excellence, installé dans le cœur de Nantes est

un créateur reconnu pour le soin et la précision qu’il apporte à la

fabrication des bijoux sur mesure. Dépositaire exclusif des marques

O.J Perrin et Repossi, Marthin Lobert répond depuis bientôt quarante

ans à vos attentes avec goût et raffinement.

Ouvert du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 19h.

9, RUE DE GUÉRANDE – NANTES.

TÉL : 02 40 20 29 20

MARTHIN-LOBERT@HOTMAIL.FR

77 I


A VUE D’OEIL

OPTICIENS PASSIONNÉS

Tous les trois opticiens diplômés, reconnus pour

la précision de leurs conseils, Stéphanie, Maëlys

et Damien font de chaque monture une pièce

unique et personnalisée, d’origine exclusivement

française et européennes.

Dépositaire depuis son ouverture il y a bientôt

quinze ans de collections de créateurs en

lunetterie réservée uniquement aux opticiens

indépendants, À Vue D’œil conjugue modernisme

avec savoir-faire artisanal. Résolument

contemporaine, cette boutique apporte ses

conseils esthétiques et son expérience pour

le choix de verres Essilor et d’une monture qui

corresponde à votre style. Irréprochable et de

haute qualité, le montage est ensuite réalisé sur

place par ces trois professionnels passionnés.

Les sportifs qu’ils soient adeptes de running, de

cyclisme, de glisse, de golf… apprécient également

l’espace qui leur est entièrement dédié. Une large

gamme de marques est proposée. Ils bénéficient

en outre d’une “expertise maison” affinée à leurs

attentes. Passion, convivialité, conseil…

L’esprit À Vue D’œil.

1, RUE DE LA FOSSE – NANTES

TÉL : 02 40 74 81 04

WWW.A-VUE-DOEIL.FR – A-VUE-DOEIL@WANADOO.FR

LE BISTROT DU PORT

LE TRENT’ & LE VAPORETTO

LES ESCALES DE TRENTEMOULT

Le p’tit café du matin ? L’apéro du soir entre

amis ? Envie de moules-frites ou de tartines

gourmandes à midi ? Preneur d’une suggestion

face à la Loire après avoir accosté en bateau un

dimanche matin ? Ancrez-vous au Bistrot du

port, l’adresse emblématique de Trentemoult.

L’escale est délicieusement rétro. Manon et

Cyril vous ouvrent la porte dès 8h en semaine,

à partir de 10h30 le week-end. Midi et soir

toute l’année, Trent’ se met sur son trente-etun

pour vous accueillir : déco industrielle, vue

unique en extérieur comme à l’étage, cuisine

nantaise, gourmande et de saison. Anguilles de

Loire servies persillées, pavé de sandre au beurre

blanc, côte de bœuf mijotée au thym… Voilà

quelques-unes des pépites de Briac et Sébastien.

Il y en a d’autres. Fermé le dimanche soir.

En manque d’Italie ? Garez-vous midi et soir

au Vaporetto, Matthias et Antony s’occupent

de votre voyage culinaire. Démarrez avec des

antipasti accompagnés d’un Américano maison,

poursuivez par des tagliatelles alle vongole, la

spécialité napolitaine, ou par une escalope de

veau à la Milanaise, terminez en vous accordant

un limoncello, le tiramisu n’en sera que plus

goûteux. Ou alors succombez à l’effervescence

d’un prosecco et embrayez sur une pizza déclinée

à la truffe. Un régal. Fermé le dimanche soir.

LE BISTROT DU PORT

37, QUAI ROBERT SURCOUF

TRENTEMOULT-REZÉ

TÉL : 02 40 75 10 88

LE TRENT

7, QUAI MARCEL BOISSARD

TRENTEMOULT-REZÉ

TÉL : 02 40 75 66 31

WWW.RESTAURANTLETRENT.FR

LE VAPORETTO

2, QUAI MARCEL BOISSARD

TRENTEMOULT-REZÉ

TÉL : 02 40 75 82 84

I 78


PRIEUR

1896

PRIEUR

1896

Horloger Joaillier diamantaire

Membre du Club des Joailliers Créateurs, Prieur 1896 crée et restaure

tous vos bijoux.

Chanel, Chaumet, Tag Heuer, Fred, Hermès, Pomellato, Boucheron,

Messika, Dinh Van, Hamilton, Oris, Redline...

PASSAGE DU ROYAL - LA BAULE

TÉL : 02 40 60 86 08

WWW.BIJOUTERIE-PRIEUR.FR

Horloger Joaillier Diamantaire

Membre du Club des Joailliers Créateurs, Prieur 1896 crée et restaure

tous vos bijoux.

Rolex - Chanel - Chaumet, Gigi Clozeau, Jaeger le Coultre, Tag Heuer,

Fred, Hermès, Pomellato, Boucheron, Messika, Dinh Van, Bell&Ross,

Oris, Christofle, Hamilton, Redline...

1, RUE D’ORLÉANS - NANTES

TÉL : 02 40 48 69 95

WWW.BIJOUTERIE-PRIEUR.FR

ROBIN

LANDREAU

Horloger Joaillier

Poiray, Baume et Mercier, Longines,

Rado, Briston, Hamilton, Herbelin,

Tissot, Frey Wille, La Brune et

La Blonde, Christofle, March LA.B...

Horloger Diamantaire

Cartier, Omega, Breitling, Baume et Mercier, Chopard,

Dinh Van, Arthus Bertrand, Frey Wille, Ginette NY, Herbelin,

Longines, Marco Bicego, Rado, Tag Heuer, Tissot, Tudor

17, RUE BARILLERIE - DECRÉ - NANTES

TÉL. : 02 40 47 78 29

WWW.ROBIN-JOAILLIER.FR

10, RUE D’ORLÉANS - NANTES - TÉL : 02 40 48 67 68

14, RUE D’ALSCACE - ANGERS - TÉL : 02 41 87 61 79

WWW.LANDREAU.FR

79 I


STUDIO 54

TATOUEUR

Adresse de référence dédiée au tatouage

artistique, au piercing et aux bijoux de piercing

haut de gamme, Studio 54 s’installe comme

l’an dernier aux Galeries Lafayette. Jusqu’au 1er

février 2020, du lundi au samedi, de 10h à 19h,

profitez sur place du talent et de la créativité

de deux tatoueurs. Découvrez également une

sélection remarquable de pièces uniques, made

in France, dessinées et fabriquées en or éthique

par un atelier parisien.

Depuis bientôt vingt ans, Studio 54 est le

spécialiste du body art à Nantes. Dans son

salon, quartier Decré, l’équipe de perceurs

professionnels assure des conseils personnels

et un service irréprochable. Disponible tous

les jours (sauf le dimanche) de 10h à 19h, avec

ou sans rendez-vous, elle réalise des croquis

préalables aux tatouages qui correspondent à

vos souhaits. À l’écoute de vos envies, elle saura

également vous proposer un large choix de

bijoux notamment en or, pour tous les budgets.

L’équipe perce également les lobes des enfants, à

partir de six ans.

Studio 54 est à suivre sur Facebook et Instagram.

18, RUE DE LA JUIVERIE - NANTES

TÉL : 02 51 82 45 76.

WWW.STUDIO54SHOP.COM - CONTACT@STUDIOSHOP.COM

PSB TRADITION

EVERBLUE

NOUVEAUTÉS AU SHOW-ROOM

Fabricant de bassins de toutes vos envies,

PSB Tradition Everblue vous accompagne

pour choisir une piscine conforme en

harmonie avec votre environnement. Cet

interlocuteur unique propose également

une large gamme de spas adaptés à votre

maison, votre jardin ou votre terrasse ou

encore la toute nouvelle piscine sportive

“OSBORNE” qu’il est possible d’essayer

gratuitement sur rendez-vous. Tous ces

équipements de qualité sont à découvrir

à Saint-Herblain dans le show-room de

PSB Tradition Everblue, membre de la

Fédération des Professionnels de la Piscine

et représentant exclusif Everblue sur le

département. PSB Tradition Everblue assure

un service optimum – rénovation, dépannage

entretien… Pour profiter au mieux de votre

espace de détente. Garantie Décennale

Assurances QBE n°0310003677.

11, RUE SACCO ET VANZETTI

44800 SAINT-HERBLAIN

TÉL : 02 28 96 03 40

CONTACT@PSBTRADITION.FR

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I 80


LA

500

Gérants du Corneille pendant quatorze ans, Loïc

et Sophie sont de retour quartier Santeuil, En juin,

après deux ans de break, ils ont racheté La 500, au

1 de la rue, en face de l’hôtel Maisons du Monde.

Dans cette brasserie italienne flotte un air de

dolce vita. Fraicheur des produits et originalité

des plats riment avec gaieté et convivialité.

Spacieuse, ensoleillée le midi, chauffée et abritée

d’une banne, la terrasse a ses inconditionnels. À

l’intérieur (cinquante couverts), l’originalité de la

déco – la petite Fiat règne sur le lieu – ne rend

la carte que plus appétissante. Après les antipasti

et avant de terminer sur un tiramisu glacé, faites

votre choix parmi les vingt-cinq pizzas proposées

et les tagliatelles, appréciez une chiffonnade de

jambon de Parme, un carpaccio burrata, des

linguines aux palourdes… ou, pourquoi pas, un

burger italien.

Que vous soyez à pied, en tram, en voiture (le

parking n’est pas loin) … ou en Vespa, courrez à

cette table à un tour de roue seulement de la rue

Crébillon et de la place du Commerce.

Ouvert du lundi au samedi. Formule du midi :

13,90 € plat ou pizza du jour et dessert ; 11,90 €

la pizza ou plat du jour. Menu enfant : 9,50 €. À

la carte le soir. Vins au verre. Pizzas également à

commander et emporter.

1 RUE SANTEUIL - NANTES

02 40 76 05 62 - WWW.LA500-NANTES.COM

SECRETS

INSTITUT

CADO

CHIC

Beauté

Soins du visage, raffermissement de la peau, onglerie, extension

des cils… ou encore soins du corps grâce aux technologies les plus

récentes : Annaïg allie professionnalisme affirmé – elle exerce depuis

huit ans dans le centre de Nantes – et ambiance privée. Chez Secrets

Institut, les soins sont personnalisés dans un cadre cosy et détendu.

Du lundi après-midi au samedi sur rendez-vous.

24, RUE MERCŒUR - NANTES

TÉL : 02 40 89 23 28.

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une sélection raffinée de stylos et accessoires de bureaux mais

aussi de bijoux, ceintures, briquets, rasoirs, petite maroquinerie,

coffrets de jeux et montres, objets de décoration… Des produits

exceptionnels aux marques prestigieuses : Montblanc, S.T. Dupont,

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Ouvert du mardi au samedi de 10h à 19h.

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TÉL : 02 40 48 25 89 - CADO-CHIC@ORANGE.FR

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81 I


LES

ONT DU

NANTAIS

TALENT

LES PRIVILÈGES DE...

MATHILDE MOREAU

DIRECTRICE DE LA COMPAGNIE DU CAFÉ-THÉÂTRE

m

Elle a fêté l’an dernier au Zénith, salle de 9000 places,

les vingt ans de la Compagnie du Café-Théâtre dont

la jauge est de 110 places. Le spectacle anniversaire

de la Companie qu’elle dirige et qu’elle a créée

accueillait notamment Kev Adams, Anne Roumanoff,

Christelle Chollet, Sellig, Oldelaf, Éric Antoine et

autres vedettes a été retransmis sur TMC, mais ce

qui intéresse le plus Mathilde Moreau, c’est les 500

représentations qu’elle donne rue des Carmélites,

dont elle a fait un endroit de découvertes et de rires.

« Un fou rire, ça vaut de l’or », dit-elle. Enthousiaste,

déterminée et généreuse, Mathilde Moreau n’aime

rien tant que mettre en valeur le talent des autres.

En attendant de vous raconter ses prochaines

aventures, elle a bien voulu se poser pour répondre

à nos questions.

PATRICK GÉRARD

STÉPHANE HOFFMANN

Qui est l’homme de vos rêves ?

Mon chéri depuis 14 ans, Erwan Guynot

de Boismenu. Nous avons deux enfants

ensemble Marius et Juliette. Nous sommes

associés à la vie comme à la scène.

À table, quel plat ne faut-il

jamais vous servir ?

Des crêpes, j’ai fait une indigestion quand

j’étais petite, je ne supporte même plus

l’odeur.

Quel genre de petite fille étiez-vous ?

Très sage toute petite. Petite anecdote,

mes parents m’ont raconté avec honte

m’avoir oublié un jour dans la baignoire, l’eau

était devenue froide, je ne disais rien !

Ça me fait rire ! Pas eux !

Quel est votre personnage historique favori ?

La reine d’Angleterre ! J’ai l’impression de

suivre un roman depuis ma naissance et

qu’elle est éternelle !

Votre occupation préférée ?

Aller voir des spectacles

Qui auriez-vous aimé être ?

Sophie Marceau bien sûr !

Pou quelles fautes avez-vous

le plus d’indulgence ?

Le retard, j’accepte les gens en retard, ça me

permet de finir une tâche commencée !

Ce que vous appréciez le plus chez vos amis ?

Leur amour, leurs rires et leurs bonnes

bouteilles de vin.

Qu’avez-vous à vous faire pardonner ?

D’être trop speed parfois et de ne pas dans

l’écoute à 100%

Le don de la nature que vous aimeriez avoir ?

Manger et ne pas grossir !

Votre chanson préférée ?

« La Bohème », de Charles Aznavour

Le musicien qui vous tire des larmes ?

Vladimir Cosma (« La Gloire de mon Père »)

Qu’aimeriez-vous laisser de vous ?

Rien ! Juste ! « On s’est bien marré

à la Compagnie »

Si vous étiez invisible, vous feriez quoi ?

J’irais me glisser dans le lit de Jean Dujardin !

Ahaha ! je plaisante !

Votre film préféré ?

« Itinéraire d’un enfant gâté » et « Out of

Africa » (les deux)

Que faut-il faire pour vous déplaire ?

Ne pas m’inviter dans un restaurant

Et pour vous plaire ?

M’inviter dans un bon restaurant

Que faut-il faire pour vous faire rire ?

Être naturel et me raconter des cancans,

j’adore ça !

Et pour vous faire pleurer ?

Me parler de mes grands-parents

Qu’aimeriez-vous changer en vous ?

Mon tour de taille

De quoi êtes-vous la plus fière ?

De mes pieds, je les adore !

Et demain, vous faites quoi ?

Je m’amuse !

I 82



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