NANTES PRIVILEGE
NANTES PRIVILEGE #29 / Printemps-Hiver 2019 / 2020 Avec une rédaction renouvelée, des articles plus nombreux, des rendez-vous de prestige, des signatures de renom, des échappées régulières vers La Baule et Pornic, c’est tout le privilège de vivre à Nantes que nous voulons illustrer et faire partager. Sous l’œil des photographes Patrick Gérard, Cécile Langlois, Julien Lanoo, Cyril Weiner, Chantal Lapeytonie, palpite et vit une ville qui étonne par la diversité et la vivacité des talents qui s’y déploient. Curieux de tout, nos reporters Laurence Caracalla, Julia Gley, Stéphane Hoffmann, Valérie Lejeune, Éric Neuhof , Maryse Quinton, Elise Terrien et Christophe Tézier sont allés à leur rencontre. C’est ainsi que dans ce numéro de Nantes Privilège placé sous la direction artistique de Thomas Proust, vous croiserez un journaliste dessinateur, un night-clubber qui se souvient des nuits nantaises d’autrefois, des céramistes qui se mettent à table, des architectes qui inventent la ville de demain, des décorateurs qui façonnent appartements et maisons, un maître de chais qui imagine un gin, des cuisiniers traditionnels et révolutionnaires, un homme qui crée des jardins de légende, des musiciens qui composent une fête, la patronne d’une compagnie de théâtre et le souvenir de quelques fantômes qui ont enchanté Nantes. Quant à l’équipe de MPC, dirigée par Marie-Christine Parichi, elle est partie en quête des nombreux et brillants talents qui s’expriment dans les magasins, boutiques et restaurants de Nantes pour vous rendre la ville plus agréable, et perme re à ce magazine d’exister. Le tout avec la complicité de Nicolas Appert et de François Barrault, qui ont tout orchestré. Toute l’équipe vous souhaite une agréable lecture et vous donne rendez-vous au printemps 2020, pour le 30e numéro de Nantes Privilège. Un numéro plein de surprises.
NANTES PRIVILEGE #29 / Printemps-Hiver 2019 / 2020
Avec une rédaction renouvelée, des articles plus nombreux, des rendez-vous de prestige, des signatures de renom, des échappées régulières vers La Baule et Pornic, c’est tout le privilège de vivre à Nantes que nous voulons illustrer et faire partager.
Sous l’œil des photographes Patrick Gérard, Cécile Langlois, Julien Lanoo, Cyril Weiner, Chantal Lapeytonie, palpite et vit une ville qui étonne par la diversité et la vivacité des talents qui s’y déploient.
Curieux de tout, nos reporters Laurence Caracalla, Julia Gley, Stéphane Hoffmann, Valérie Lejeune, Éric Neuhof , Maryse Quinton, Elise Terrien et Christophe Tézier sont allés à leur rencontre.
C’est ainsi que dans ce numéro de Nantes Privilège placé sous la direction artistique de Thomas Proust, vous croiserez un journaliste dessinateur, un night-clubber qui se souvient des nuits nantaises d’autrefois, des céramistes qui se mettent à table, des architectes qui inventent la ville de demain, des décorateurs qui façonnent appartements et maisons, un maître de chais qui imagine un gin, des cuisiniers traditionnels et révolutionnaires, un homme qui crée des jardins de légende, des musiciens qui composent une fête, la patronne d’une compagnie de théâtre et le souvenir de quelques fantômes qui ont enchanté Nantes.
Quant à l’équipe de MPC, dirigée par Marie-Christine Parichi, elle est partie en quête des nombreux et brillants talents qui s’expriment dans les magasins, boutiques et restaurants de Nantes pour vous rendre la ville plus agréable, et perme re à ce magazine d’exister.
Le tout avec la complicité de Nicolas Appert et de François Barrault, qui ont tout orchestré.
Toute l’équipe vous souhaite une agréable lecture et vous donne rendez-vous au printemps 2020, pour le 30e numéro de Nantes Privilège. Un numéro plein de surprises.
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#ART #CULTURE #DESIGN #GASTRONOMIE
29
Avec une rédaction renouvelée, des articles plus nombreux,
des rendez-vous de prestige, des signatures de renom, des
échappées régulières vers La Baule et Pornic, c’est tout le
privilège de vivre à Nantes que nous voulons illustrer et faire
partager.
édito
METTRE EN AVANT
LE TALENT DES AUTRES,
C’EST L’AMBITION DE
NANTES PRIVILÈGE
Sous l’œil des photographes Patrick Gérard, Cécile Langlois,
Julien Lanoo, Cyril Weiner, Chantal Lapeytonie, palpite et vit
une ville qui étonne par la diversité et la vivacité des talents
qui s’y déploient.
Curieux de tout, nos reporters Laurence Caracalla, Julia Gley,
Stéphane Hoffmann, Valérie Lejeune, Éric Neuhoff, Maryse
Quinton, Elise Terrien et Christophe Tézier sont allés à leur
rencontre.
C’est ainsi que dans ce numéro de Nantes Privilège placé sous
la direction artistique de Thomas Proust, vous croiserez un
journaliste dessinateur, un night-clubber qui se souvient des
nuits nantaises d’autrefois, des céramistes qui se mettent à
table, des architectes qui inventent la ville de demain, des
décorateurs qui façonnent appartements et maisons, un
maître de chais qui imagine un gin, des cuisiniers traditionnels
et révolutionnaires, un homme qui crée des jardins de
légende, des musiciens qui composent une fête, la patronne
d’une compagnie de théâtre et le souvenir de quelques
fantômes qui ont enchanté Nantes.
Quant à l’équipe de MPC, dirigée par Marie-Christine Parichi,
elle est partie en quête des nombreux et brillants talents qui
s’expriment dans les magasins, boutiques et restaurants de
Nantes pour vous rendre la ville plus agréable, et permettre à
ce magazine d’exister.
Le tout avec la complicité de Nicolas Appert et de François
Barrault, qui ont tout orchestré.
Toute l’équipe vous souhaite une agréable lecture et vous
donne rendez-vous au printemps 2020, pour le 30 e numéro
de Nantes Privilège. Un numéro plein de surprises.
#29 - AUTOMNE / HIVER 2020 - PROCHAIN NUMÉRO LE 15 AVRIL
NANTES PRIVILÈGE
REVUE BI-ANNUELLE
editionsduprivilege.com
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STÉPHANE HOFFMANN
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ÉDITEUR
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HUGO PARICHI
hparichi@yahoo.fr
IMPRESSION
TYPIA SERVICIOS INTEGRALES
28320 PINTO MADRID
COUVERTURE
© PHOTOGRAPHE
DIRECTION ARTISTIQUE
THOMAS PROUST
RÉDACTION
LAURENCE CARACALLA
JULIA GLEY
STÉPHANE HOFFMANN
VALÉRIE LEJEUNE
ÉRIC NEUHOFF
MARYSE QUINTON
ELISE TERRIEN
CHRISTOPHE TÉZIER
PHOTOGRAPHIES
PATRICK GÉRARD
CÉCILE LANGLOIS
JULIEN LANOO
CHANTAL LAPEYRONIE
CYRIL WEINER
2 I
SOM
MAI
RE
28
09
19
CÉRAMIQUE
PATRICK BARBIER
06
CARL PINEAU
12
ÉRIC NEUHOFF
22
ÉRIC CABANAS
29
LE GIN NANTAIS
32
CUISINE NOUVELLE
34
CUISINE NANTAISE
38
EXPO SAVEURS
46
TOUR 360 VIEW
41
50
DÉCO
JACQUES SOIGNON
55
TENDANCES
66
CHARLIE CHAPLIN
70
65
FOLLE JOURNÉE
AGENDA
ET CARNET
D’ADRESSES
3 I
LES
ONT DU
NANTAIS
TALENT
L’ARMÉNIEN
NUITS NANTAISES 80’
LE SICILIEN
NUITS NANTAISES 90’
LE NANTAIS
NUITS NANTAISES 2000
(À PARAÎTRE EN JUIN 2020)
TOUS PUBLIÉS
AUX ÉDITIONS LAJOUANIE
editionslajouanie.com
I 6
CARL
PINEAU
Il a beau s’être installé à l’autre bout du
monde, il reste à jamais un amoureux
de Nantes. C’est là où il est né, là où il a
grandi. Carl Pineau connaît la ville comme
sa poche, aime y flâner et déclare être
toujours impressionné par la vitalité qui
s’en dégage.
PATRICK GÉRARD
LAURENCE CARACALLA
Lorsqu’il se lance dans l’écriture de son premier roman, il
n’imagine pas un autre décor que celui-là : « Nantes, c’est la ville
française typique parce qu’elle a suivi le mouvement de la société.
Ce qui m’intéressait c’était de raconter son évolution et parler
de la délinquance qui s’y est peu à peu installée. C’est le cadre
parfait pour un polar. » Des polars justement, il en a déjà publié
deux et s’attelle au troisième. Cette trilogie se déroule dans un
Nantes interlope, celui du « milieu » qui, en son temps, a défrayé
la chronique. Un univers qu’il connaît bien : « Après mon bac
et avant de reprendre des études, j’ai été embauché dans une
discothèque. C’était les années 80, un vent de liberté soufflait sur
la ville, et puis c’était le début de la radio FM, nous découvrions
de nouvelles musiques, des groupes inconnus étaient propulsés
au-devant de la scène… Une période intense et fabuleuse pour
des jeunes gens. » Tout au long de cette carrière pas tout à fait
ordinaire, il fait des rencontres improbables, à la fois insolites
et inquiétantes : « J’ai côtoyé à cette époque tous ce que Nantes
compte de noctambules : des voyous et des policiers, des boxeurs
et des dockers, des tenanciers de bars et des DJ, des notables
et des dealers. Des caïds extravagants, drôles, charismatiques. »
Des personnages en or pour l’écrivain en devenir, une matière
qu’il va, ô combien, savoir exploiter.
L’essentiel pour Carl Pineau, c’est de reproduire au plus juste
l’atmosphère nantais des années 80, 90 puis 2000. Avec
L’Arménien qui se déroule en 1985, il s’inspire d’un fait réel,
un meurtre sordide et inexpliqué, au cœur d’une communauté
dont il n’ignore rien des outrances, pour Le Sicilien dont l’action
se situe dix ans plus tard, il retrace, à travers une enquête, les
débuts de la crise, l’arrivée des mafias venus de l’Est, le Sida…
L’auteur ne laisse rien au hasard, cherche minutieusement à
trouver un juste milieu entre vérité et fiction. Le pari est réussi.
Lire les romans de Carl Pineau, c’est se plonger dans un Nantes
que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître, un monde
sans portable, sans Internet, des nuits où flics et voyous se
toisent en picolant sec et en fumant plus que de raison.
Mais ne croyez surtout pas que Carl Pineau soit un nostalgique :
« J’aime retrouver Nantes après une longue absence. Chaque
année, je la vois évoluer. Il me semble qu’elle possède une
énergie culturelle et créatrice impressionnante. En me baladant,
j’observe sa transformation et m’en imprègne. Je la trouve de
plus en plus multiculturelle, innovante même avec ses quartiers
de l’île de Nantes. »
Pourtant ce n’est pas dans sa ville natale mais bel et bien à 10 000
kilomètres de là qu’il échafaude ses intrigues : « L’éloignement
m’aide à plonger dans mon imaginaire. J’ai besoin de recul, de
distance, de solitude. Paradoxalement, il me faut être très loin
de Nantes pour mieux me souvenir d’un détail, d’une parole, d’un
lieu qui pourra me servir de
décor. » Ce serait donc cela
le secret du réalisme de
certaines de ses scènes, du
CARL PINEAU VIT
À BANGKOK. L’ÉTÉ,
IL REVIT À PORNIC
naturel de ses dialogues ?
« Il y a aussi beaucoup de
travail ! Il est pour moi
inenvisageable de ne pas
être au plus près de la
réalité et c’est sans doute
ce qui me demande le plus de mal. Je veux trouver le ton juste. »
Qu’il se rassure, il l’a trouvé et, lorsqu’on ouvre l’un de ses livres,
on peut difficilement le refermer. Tous ses personnages sont
singuliers, diaboliques parfois, touchants souvent, mais jamais
caricaturaux : « Mes héros, j’y pense en permanence lorsque je
suis en phase de narration. On peut même dire qu’ils partagent
ma vie et même mes rêves ! Ce qui me passionne c’est l’aspect
humain, cette alchimie morbide qui transforme une personne
dite « normale » en assassin. »
Ce grand amateur de John Le Carré, de Raymond Chandler ou de
Simenon, mais aussi d’André Gide ou de Hermann Hess, peaufine
le dernier opus de sa trilogie. Puis c’en sera fini de Nantes et de
ses nuits meurtrières. Mais Carl Pineau a bien d’autres idées en
tête, un thriller sur fond de scandale des « Panama Papers », et
pourquoi pas un road trip dans le Grand Nord. Quoi qu’il arrive,
il reviendra, comme chaque année, dans la ville qui l’a vue naître
et dont, on l’a compris, il ne peut pas se passer.
7 I
LES
ONT DU
NANTAIS
TALENT
TERRES RARES
À VERTOU
A quelques kilomètres du centre de
Nantes, à l’ombre d’une vieille demeure
de charme se trament les céramiques
les plus étonnantes qui soient. Pour leur
donner vie, Martine Morgand et Gwen
Riou ont décidé de travailler la terre à
quatre mains. Visite d’atelier.
P A T R I C K G É R A R D
VALÉRIE LEJEUNE
Quand l’émail blanc rencontre l’émail vert,
il s’ensuit une belle bagarre où le fer que contient l’émail blanc se révèle.
9 I
LES
ONT DU
NANTAIS
TALENT
Martine Morgand et Gwen Riou, la blonde et la brune
sur la terrasse de leur atelier de Vertou.
I 10
Les pots à thé en Raku illustrent
l’art japonais du Wabi-Sabi.
Un stiletto en marche est le symbole choisi
par les « Nantaises Gwen x Morgand pour
la vaisselle du chef Eric Guérin de la Mare aux Oiseaux.
Cette assiette de Noël vaut bien
une photo d’Arthus Bertrand !
Un volcan vert menthe crache des bulles roses sur un ciel d’opale.
Plus loin, une vague bleue ourlée de blanc roule sa fureur sur
un ciel noir d’orage. L’écume vole, ornant la nue d’une infinité
d’étincelles… Observer les céramiques de Martine Morgand et
Gwen Riou peut provoquer de délicieux délires pour peu que l’on
accepte de rapetisser et de plonger son regard dans les méandres
que forme l’émail. Rien ne réjouit plus le duo que l’égarement du
visiteur. A l’évidence, même venues d’horizons différents, ces deuxlà
se sont trouvées. Gwen la brune voulait écrire. Martine, la blonde
était passionnée de chimie. La première est devenue conceptrice
rédactrice et la seconde, pharmacienne industrielle. Puis la terre, le
modelage, le feu sont venus chatouiller la créativité des deux futures
complices. Pour Gwen, un cours avec Armelle Le Gal à Combrit,
dans le Finistère décida de tout. Martine, elle, suivit une route
plus sinueuse, jonglant en Allemagne où son mari avait été affecté,
avec l’éducation de ses enfants et la peinture sur porcelaine. « Un
beau jour, raconte t’elle, j’ai eu envie de représenter de grands iris.
Mais je ne trouvais pas de vase assez haut pour restituer leur port
élégant. Qu’à cela ne tienne, j’ai cherché qui pourrait m’apprendre à
fabriquer le support dont j’avais besoin. » Janine Derouet, céramiste
et sculpteur lui donne en l’an 2000 ses premières armes en poterie.
De retour d’Allemagne, lorsqu’elle s’installe à Vertou, Martine a
deux idées en tête : exercer son art et transmettre par des cours ses
étonnements, ses découvertes et les secrets de la technique.
Boucle bouclée lorsque Gwen s’inscrit à l’une des sessions. Plus par
plus égale plus, disent les mathématiciens. Formule avérée pour les
deux femmes qui, depuis, font tournette commune avec un plaisir
évident.
Deux assiettes postées sur Instagram leur ouvrent les portes d’un
avenir prometteur : Eric Guérin le chef étoilé de la Mare aux oiseaux
s’entiche d’une assiette creuse à large bord et leur passe commande
d’un service où abriter la mousse de mangue d’un de ses desserts.
Il aime la terre que la transparence de l’émail laisse deviner et aussi
l’originalité de chaque pièce.
Depuis, le duo carbure. Tous les jeudis, les deux femmes se
retrouvent pour échanger les idées, expérimenter, réussir souvent,
se tromper parfois. Martine crée les poudres qui serviront à émailler
le grès, la faïence, ou cette porcelaine si rancunière qu’il faut, sans
la toucher, enfourner prestement car la moindre caresse lui confère,
chaleur aidant, d’indésirables bosses.
Si la technique est connue, ses effets sont souvent surprenants.
On sait que le raku, ce traitement de choc qui soumet la pièce
incandescente à un rafraîchissement subit, produit d’incroyables
craquelures, mais qui peut prévoir leur régularité ou affirmer que la
métallisation du flanc de ce pot à thé aura bien les reflets du cuivre
et non la noirceur d’un gouffre ? Qui peut parier qu’un enfumage
produira bien le flammé attendu ? Qui peut imaginer ces feuilles de
gingko nées de la cristallisation de l’émail ou ces coteaux arborés
que laissera au bord
d’une tasse, la matière
qui dégouline ?
Essayer, essayer
encore reste pour les
céramistes la seule
issue. Aujourd’hui,
Gwen et Martine qui
préparent Noël et les
marchés de Saint Julien
de Concelles ou de la Gobinière à Orvault, impriment sur de petites
plaques de kaolin, les dessins bucoliques d’un rouleau qu’utilisent
les pâtissières allemandes pour estamper leurs cookies. Plus tard,
elles vont inventer des étoiles en biscuit, recycler des bois flottés,
réfléchir à un nouveau bol pour la cérémonie du thé.
Attentives à la perénité de leurs oeuvres, elles s’assureront que leurs
assiettes passent au lave-vaisselle et qu’aucun défaut ne viendra
menacer la longévité de leurs pièces, quitte à en mettre certaines
au rebut.
« J’ai appris, dit Martine, à casser mes erreurs pour les effacer et
qu’elles ne viennent pas contaminer mon travail du jour. » Et elle
ajoute, fidèle au concept esthétique japonais qui guide son travail :
« je cherche l’élégance de l’imperfection ». Trouvée.
IL FAUT TOUJOURS
CHERCHER L’ÉLÉGANCE
DE L’IMPERFECTION
Pour en savoir plus
GwenXMorgand
4, rue de la Bastière
44120 Vertou.
www.martinemorgand.fr
www.nantaises.com
11 I
LES
ONT DU
NANTAIS
TALENT
OÙ EST
LOLA ?
PAR ÉRIC
NEUHOFF
PRIX RENAUDOT ESSAI 2019
Il y a cinquante ans, Jacques Demy
s’apprêtait à tourner, en un peu plus d’un
mois, à La Baule et à Nantes, son film
Lola, qui sortira en 1961. Trente ans après
cette sortie, en 1991, Éric Neuhoff était
à Nantes sur les traces de ce personnage
devenu légendaire. Texte que nous
sommes heureux de publier trente ans
plus tard, au moment où Neuhoff publie
un court pamphlet, (Très) cher cinéma
français (Albin Michel), où il déplore que
« le cinéma français agonise sous nos
yeux. Il est à peine l’ombre de lui-même.
Bientôt, on punira les français qui n’ont
pas fini leurs devoirs en les obligeant à
regarder les nouveautés. C’est ainsi, le
plaisir est devenu une corvée. » Raison de
plus pour regarder une nouvelle fois Lola.
DR / JACQUES DEMY / PATRICK GÉRARD
I 12
13 I
LES
ONT DU
NANTAIS
TALENT
J’ai dû voir Lola au moins six fois avant de m’apercevoir que
les séquences du cabaret avaient été tournées à la Cigale.
Très doué, ce garçon. Un sens inné de l’observation. Bravo.
Je ne le recommande pas comme guide. J’avais déjeuné à la
Cigale en revenant de Noirmoutier, un mois de septembre. À
l’occasion d’un débat, j’y avais englouti une douzaine d’huîtres
en compagnie de Félicien Marceau. Je n’avais rien reconnu.
Où avais-je la tête ? Je me figurais que ces scènes-là étaient du
studio. Les nappes blanches, les serveuses me perturbaient.
Enfin, ça y est. Ça n’est pas trop tôt. Je suis d’accord avec
Geneviève Dormann. La Cigale est un endroit très bien. À cause
de Jacques Demy, la place Graslin se confond avec un décor en
noir et blanc, un paysage à l’imparfait. Dans le film, on entrait
par une porte sur le côté. Elle a été condamnée. Ces filles
étalées sur les banquettes, cette musique de bal musette, ces
serpentins, ça faisait assez désordre. C’était du cinéma. À la
Cigale, devant notre plateau de fruits de mer - j’ai en outre un
faible pour leurs incroyables glaces -, l’Eldorado nous manquera
toujours un peu. Nous sommes d’horribles sentimentaux. Est-ce
notre faute si nous préférons les boîtes de nuit aux honnêtes
brasseries ? Les longs métrages aux plats du jour ? Ils n’ont pas
touché aux boiseries, ni aux céramiques. Les plafonds n’ont pas
bougé, la balustrade sculptée non plus. Tout cela est classé. Il
n’est pas certain que les Monuments historiques aient agi de la
sorte par respect pour Lola. À Pairs, la Cigale prête son nom à
une salle de concerts rock. Toute la différence est là. Parfois, la
province a du bon…
Et puis Jacques Demy est mort. La nouvelle est tombée un weekend
d’automne où j’avais eu l’idée saugrenue de me rendre à
Étretat. Il pleuvait des cordes. Tout cela m’a rendu triste. Nantes
était en deuil. Lola pleurait dans un coin de l’Eldorado. Son fils
la secouait par la manche et elle ne faisait pas attention à lui.
Roland Cassard était orphelin.
Je suis retourné à Nantes en novembre. J’ai eu l’impression que la
ville était soudain devenue grise. J’ai couru passage Pommeraye.
Le coiffeur qui trafiquait les diamants est maintenant une
galerie de tableaux. À la librairie Beaufreton, j’ai acheté des
cartes postales dont j’ai garni le verso de mots stupides. J’imitais
Jacques Perrin dans Les Demoiselles de Rochefort. J’écrivais au
feutre noir : « Je suis en perm’ à Nantes. » Les statues ont été
repeintes. La grosse horloge est fidèle au poste. Le magasin
de farces et attrapes a disparu. Nous sommes en 1991 : qui a
envie de faire des farces ? Dans les autres boutiques, on vend
les mêmes vêtements qu’à Paris ou Brive-la-Gaillarde. Lola ne
portait pas de blue-jeans. J’ai cherché l’immeuble d’Anouk
Aimée. Dans le film, elle logeait au sommet d’un escalier à la
Montmartre. Etait-ce celui qui est au bout de la rue de l’Échelle ?
En haut, sur une place, il y avait un manège. Il était éteint ;
aucun marin en uniforme n’en descendait au ralenti. Je n’ai
pas eu le réflexe de passer devant l’hôpital où est mort Louis
de Funès, une nuit de janvier 1983. Presse-Océan fournissait
les programmes de cinéma, en page 10. Les salles s’appellent
Beaulieu, Concorde, Apollo. Le Katorza existe toujours, dans la
rue qui longe le théâtre, sur la gauche. Ah, les majuscules rouge
vif de son enseigne ! J’étais plutôt ému. Lola y avait été projeté
le 22 février 1961. Là, c’était Taxi blues. Je suis allé à la séance
de 13h55. À la sortie, j’ai songé que Nantes autrefois avait
plus de charme que Moscou aujourd’hui. Au début, il y avait
un bar au Katorza. En 1943, les bombardements ont détruit le
cinéma. la caissière se rappelle-t-elle que Roland Cassard allait y
tromper son oisiveté nouvelle en compagnie de Gary Cooper ?
La rue Crébillon est en pente douce, à moitié piétonnière.
Emplacement idéal pour un lent travelling d’adieu. Petite halte
chez le confiseur Georges Gautier : les gâteaux étaient parfaits.
On n’en dira pas autant des hamburgers de l’inévitable Mac
Donald’s. C’est bizarre, je n’envisage pas du tout Lola en train
de commander : « Un Big et un Coca, pour emporter. » J’ai peutêtre
tort. Lola est une fille moderne. Pourquoi n’y aurait-elle pas
emmené son fils ? J’ai regretté que Demy n’ait pas cadré, juste
un instant, la façade en carreaux bleus et dorés de « Ch. Bohu,
confiseur ». Quelqu’un aura-t-il la gentillesse de m’expliquer ce
que sont les rigolettes nantaises ? Mme Desnoyers a sans doute
déménagé. Sa fille Cécile est restée à Dieppe, où elle a épousé
un chirurgien. Dans les rues de Nantes, on ne croise plus Lola,
avec ses talons aiguilles. Où est-elle ? Dites, Lola, j’espère que
vous ne nous avez pas oubliés. Parce que nous, on ne vous
oubliera jamais.
LOLA. UN FILM
QUI A MARQUÉ
LA SENSIBILITÉ
DE NANTES
I 14
Éric Neuhoff (ci-contre à droite) se
demande ce que sont les rigolettes
nantaises. Ce sont des bonbons fourrés
à la pulpe d’ananas, de cassis, de
mandarine, de framboise ou de citron.
Inventées en 1902 par le confiseur
Charles Bohu, elles doivent leur nom
à son chat, baptisé Rigoletto.
La Cigale n’est plus l’Eldorado. Elle n’est
plus le rendez-vous des danseuses du
corps de ballet du théâtre Graslin, qui
venaient dit-on s’y rafraîchir pendant
les entractes. Mais elle est toujours
l’endroit de Nantes où les Nantais
aiment à se retrouver. Son âme est
intacte.
Celle du passage Pommeraye aussi.
Depuis Lola, elle s’est enrichie du
souvenir de Dominique Sanda en
descendant l’escalier, nue dans son
manteau de fourrure, dans Une
chambre en ville, la tragédie chantée
tournée par Jacques Demy au début des
années 80. La librairie a disparu.
Le magasin de farces et attrapes aussi.
15 I
LES
ONT DU
NANTAIS
TALENT
POUR ALLER
PLUS LOIN
QUELQUES FILMS
TOURNÉS À NANTES
Dans leur livre Les lumières de la ville (L’Atalante/Le P.A.R.C.,
1989), Yves Aumont et Alain-Pierre Daguin relèvent quelques
films tournés à Nantes ou près de Nantes.
1925 I JEAN CHOUAN
de Luitz-Morat (quelques scènes tournées
au château des Ducs)
1946 I LE BATEAU À SOUPE
de Maurice Gleize, d’après le roman de Gilbert
Dupé, avec Charles Vanel et Lucienne Laurence.
1953 I LA FILLE PERDUE
de Jean Gourguet, avec Claudine Dupuis
et Gérard Laudry.
1960 I PLEINS FEUX SUR L’ASSASSIN
de Georges Franju, tourné aux châteaux de la
Bretesche et de Goulaine, avec Pierre Brasseur,
Pascale Audret, Jean-Louis Trintignant et Dany
Saval.
1961 I UNE SCÈNE DE MALÉFICES
d’Henri Decoin (avec Juliette Gréco, Jean-Marc
Bory, Liselotte Pulver et Georges Chamarat) est
tournée à Nantes.
1965 I LE TONNERRE DE DIEU
du Nantais Denys de La Patellière, tourné au
château du Bois-Chevalier, près de Legé, avec
Jean Gabin, Robert Hossein, Michèle Mercier et
Lili Palmer.
1967 I ADOLPHE
de Bernard Toublanc-Michel, d’après Benjamin
Constant, est tourné à Ancenis avec Claude et
Jean-Claude Dauphin, Maria Mauban
et Nathalie Nell.
1973 I LE MATAF
de Serge Leroy, tourné à Nantes et au Pouliguen,
avec Michel Cosntantin, Georges Géret
et Carlo Nell.
1974 I L’IRONIE DU SORT
d’Edouard Molinaro, d’après le roman de Paul
Guimard, se tourne à Nantes près de la place
Saint-Pierre avec Pierre Clémenti, Marie-Hélène
Breillat, Jacques Spiesser, Claude Rich et Brigitte
Fossey.
1979 I RUE DU PIED-DE-GRUE
tourné à Nantes par le Nantais Jacques Grand-
Jouan, avec Pascale Audret, Philippe Noiret,
Jacques Dufilho et Jean Dasté.
1981 I LA GUEULE DU LOUP
tourné à Nantes par Michel Léviant,
avec Miou Miou.
1982 I LA COTE D’AMOUR
tourné à Nantes et à La Baule par Charlotte Dubreuil
avec Danielle Delorme, Jean Moulin
et Mario Adorf.
1982 I UNE CHAMBRE EN VILLE
tourné par Jacques Demy à Nantes avec Dominique
Sanda, Richard Berry, Danielle Darrieux et
Michel Piccoli.
1983 I DEBOUT LES CRABES
LA MER MONTE…
tourné à Nantes par Jacques Grand-Jouan avec
Véronique Genest, Martin Lamotte, Richard
Bohringer, Dominique Lavanant, Roland Dubillard
et Luis Régo.
1985 I MAINE-OCÉAN
de Jacques Rozier. Quelques scènes tournées à
nantes avec Bernard Ménez et Luis Régo.
1987 I SOIGNE TA DROITE
de Jean-Luc Godard. Quelques scènes tournées
avec Michel Galabru à l’aéroport de Château-Bougon.
1991 I LA REINE BLANCHE de Jean-Loup
Hubert, tourné à Nantes et Trentemoult avec Catherine
Deneuve, Richard Bohringer, Jean Carmet
et Bernard Giraudeau.
1991 I JACQUOT DE NANTES, d’Agnès
Varda.
Sélection à laquelle, depuis, on peut
ajouter :
1993 I À CAUSE D’ELLE
de Jean-Loup Hubert, avec Antoine Hubert, Thérèse
Liotard, Jean-François Stévenin et Ludmila
Mikaël.
2001 I MERCREDI, FOLLE JOURNÉE
de Pascal Thomas, avec Vincent Lindon, Catherine
Frot et Alessandra Martines.
2004 I LA DEMOISELLE
D’HONNEUR
de Claude Chabrol, avec Benoît Magimel et
Laura Smet. Tourné à Nantes, Orvault, Rezé, Les
Sorinières et Pornic.
2005 I SAUF LE RESPECT
QUE JE VOUS DOIS,
de Fabienne Godet, avec Olivier Gourmet, Dominique
Blanc, Julie Depardieu et Marion Cotillard.
2007 I UN BAISER,
S’IL VOUS PLAÎT !
d’Emmannuel Mouret, avec Emmanuel Mouret,
Virginie Le Doyen et Julie Gayet.
LES 100 ANS
DU KATORZA
Le 20 mars prochain sortira, aux éditions
D’Orbestier, La folle histoire du Katorza,
100 de cinéma à Nantes, livre signé
Caroline Grimault, Marc Maesen et
Stéphane Pajot. Ouvert le 4 juin 1920
par un forain tunisien, Salomon Katorza,
il enregistre aujourd’hui en moyenne
250 000 entrées par an.
Détruit par un bombardement américain le 16
septembre 1943 pendant la projection de Monsieur
La Souris, de Georges Lacombe, avec Raimu (scénario
de Marcel Achard d’après un roman de Simenon), il
est reconstruit et rouvre le 30 avril 1951. Sa directrice,
Annie Nouaille, est la première à y installer le
Cinémascope. Son successeur, Jean-Serge Pineau, en
fait vingt ans plus tard un des premiers complexes de
l’Ouest. Jacques Demy, Agnès Varda, Claude Sautet,
Ken Loach, Mike Leigh sont des habitués de la salle
et Christophe Honoré, en venant y présenter, avec
Chiara Mastroiani et Vincent Lacoste, son dernier film,
Chambre 212, reconnaîtra : « C’est au Katorza que ma
cinéphilie a commencé ». En effet, il le fréquentait
dans sa jeunesse lorsqu’il venait à Nantes passer ses
vacances chez sa grand-mère.
I 16
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LES
ONT DU
NANTAIS
TALENT
PATRICK
BARBIER
L’AMOUR
DE LA VIE
Chaque livre de Patrick Barbier
est une invitation à mieux
goûter aux plaisirs de la vie.
Généreux, le musicologue
nous livre les secrets qu’il a
glanés tout au long de ses
lectures, de ses promenades
et de ses travaux. Amoureux
depuis toujours de la musique
baroque, dont il est l’un des
meilleurs spécialistes, et
de tout ce mouvement qui
enflamma le monde entre le
16ème et le 18ème siècles,
il publie aujourd’hui Pour
l’amour du baroque (Grasset),
un livre qui vaut bien qu’on
l’embrasse.
P A T R I C K G É R A R D
STÉPHANE HOFFMANN
19 I
LES
ONT DU
NANTAIS
TALENT
Car Patrick Barbier est un érudit élégant et prodigue. De son
savoir, il ne fait pas étalage. Il le partage, au contraire, et c’est
en partageant que son plaisir augmente. C’est en cela qu’il est
prodigue. Plus il en sait, plus il en dit, mieux le bonheur circule.
Barbier est en cela comparable à deux de ses maîtres qu’il salue
au passage dans son livre.
Le premier est Dominique Fernandez. Les deux hommes se sont
rencontrés à la fin des années 70. « J’avais 20 ans, raconte-t-il.
La faculté de Nantes n’allant pas à l’époque au-delà du DEUG
d’italien, j’avais dû terminer ma licence à Rennes II. Lorsque
Dominique Fernandez est entré dans ma salle, le premier jour,
je l’ai d’abord pris pour un étudiant, tant son « look », son
abondante chevelure, ses colliers et sa grande taille mince le
faisaient paraître jeune. » Quarante ans plus tard, il n’a d’ailleurs
pas changé. À l’époque professeur de littérature italienne des 19 e
et 20 e siècles, Fernandez encourage le jeune Barbier à diriger ses
recherches sur des sujets musicaux dans le cadre de sa maîtrise
sur Rossini, puis de son doctorat sur Spontini. Il est vrai que
Fernandez, tant par ses essais que par ses romans, a beaucoup
contribué à porter le monde baroque à la connaissance de ses
contemporains.
Tout, d’ailleurs, comme Philippe Beaussant, mort en 2016 et que
Barbara Cassin vient de remplacer à l’Académie française, en
rappelant qu’il appelait baroque « la civilisation qui fait de la vie
un théâtre » . Ce dont parle aussi Patrick Barbier dans son livre :
trois de ses soixante entrées sont consacrées aux théâtres et à
la théâtralité.
On se promène dans le livre de Patrick Barbier comme dans
un jardin, au gré de la curiosité ou du hasard. L’auteur nous
présente les caractères d’une époque et un mouvement dont on
se surprend à relever les ressemblances et les différences avec
la nôtre.
Ainsi du goût pour l’éphémère. « Il se répand dans les mentalités
un besoin irrépressible de jouir de l’instant présente, aucun
avenir ne paraissant garanti. » Loin d’être hantés par la
postérité, les compositeurs travaillent pour l’instant, « aucun
n’imagine la survivance de ses créations ». Le goût de la fête
est partout, « des moyens colossaux sont engouffrés en un temps
très court ». Barbier cite de nombreux exemples, dont le Grand
Divertissement de 1674 à Versailles, où « 117 000 livres, soit le
coût de la construction d’un petit château, sont engouffrés en
une seule et unique journée… dont on reparle encore au 21 e
siècle ! »
À cet attrait pour l’éphémère se joint l’omniprésence de la mort.
« Le temps qui passe, la caducité des choses de ce monde, la seule
stabilité dans la mort et la vie éternelle, voilà bien les thèmes qui
obsèdent l’ensemble de l’ère baroque. » L’homme, « petit devant
Dieu, est aussi « en transit » sur cette terre avant de trouver son
définitif apaisement dans l’au-delà. » Il est « un être évanescent,
instable et fragile dans un univers qui n’est que fumée, ombres,
eaux coulantes et vents tempétueux. »
Qu’il parle de jardins, de café, de cinéma, de joaillerie et, bien
sûr de musique et de religion, Patrick Barbier fait resurgir un
monde très éloigné du nôtre et qui, pourtant, partage avec lui
bien des points communs. Ce qui rend la lecture de ce livre à la
fois dépaysante et intime. On s’égare et on se retrouve. On ouvre
une fenêtre et on se regarde dans un miroir. Toujours étonnante,
la promenade est fort belle, et le guide fort sûr.
PERSONNE N’A
L’ÉRUDITION
PLUS JOYEUSE
NI PLUS GÉNÉREUSE
QUE PATRICK BARBIER
I 20
LES
ONT DU
NANTAIS
TALENT
I 22
ÉRIC
CABANAS
30 ANS DÉJA !
Et même un peu plus. S’il a toujours
dessiné des bateaux dans les marges de
ses cahiers d’écolier et même pendant les
cours à la faculté de Droit de Nantes, Éric
Cabanas n’a montré sa première aquarelle
qu’en 1987. Dès 2000, il réunissait ses
dessins dans un livre. Un autre suivra en
2007, voici le troisième : 102 aquarelles,
120 pages, un format 31x31, papier de
165 grammes, le tout imprimé à Nantes
par Val PG, avec une reliure traditionnelle
réalisée par Devel, dans le Périgord, et
une préface d’Olivier Bourdeaut. Lequel
admire les œuvres d’Éric Cabanas.
PATRICK GÉRARD
STÉPHANE HOFFMANN
23 I
LES
ONT DU
NANTAIS
TALENT
« C’est bel et bien Nantes que nous avons sous les yeux, écrit-il,
mais c’est une ville débarrassée du quotidien, de la routine, des
dimanches d’ennui, ou du lundi matin sous la pluie. C’est l’image
qu’on conserve de Nantes lorsqu’on s’en éloigne. De la même
manière que les livres de Modiano ou de Simenon donnent envie
de s’installer à Paris ou du moins de s’y rendre, les aquarelles
d’Éric font regretter d’avoir quitté Nantes. J’ai ressenti la même
chose l’année dernière en regardant Lola, de Jacques Demy. J’ai eu
instantanément envie de déambuler sur les quais. Lorsque je suis
devant le travail de l’artiste, je regrette de ne pas être Passage
Pommeraye pour acheter des billes comme je le faisais enfant. »
CABANAS A MIS
TOUT NANTES ET
UN PEU DU MONDE
DANS UN ALBUM
On ne peut plus acheter de billes, Passage Pommeraye. Ni de livres.
Et c’est bien ces changements dans la ville que l’on peut suivre
dans les dessins d’Éric Cabanas qui, tous, ont une date, comme
un numéro matricule. Ses aquarelles ne sont pas datées, dans le
sens de « démodées », mais bien pour signifier leur marque dans
le passage du temps. Ce qui leur confère une valeur d’éternité :
la ville a changé, mais sa mémoire a été fixée par Cabanas, dont
on regrette qu’il n’ait pas dessiné la ville lorsque la Loire et l’Erdre
baignaient l’île Feydeau. Depuis 1987, la ville nous est restituée
dans ces aquarelles élégantes, légères et colorées.
À défaut d’être Marin-Marie, peintre qu’il a toujours admiré, Éric
Cabanas est devenu Cabanas, ce qui est mieux encore : on gagne
toujours à être soi-même et à imposer son style, ce qu’il a fait.
Journaliste à Presse-Océan, spécialiste en urbanisme, architecture
et patrimoine, il participera entre autres à la sauvegarde de la grue
grise, de la gare de Nantes-État (la SNCF voulait la démolir, elle est
revenue maison des syndicats) et du bateau le Léchalas. Mais ses
meilleures sauvegardes sont celles qu’il a réunies dans ce livre,
avec des moyens très simples : de l’eau, de l’encre, des couleurs,
des pinceaux, du papier et beaucoup de talent.
Ci-dessus, c’est la palette créée par Éric Cabanas pour
composer chacune de ses aquarelles, lesquelles sont d’une
finesse et d’une précision sans pareilles, avec des couleurs
éclatantes et douces. Mieux qu’un talent : un style.
I 24
倀 氀 愀 渀 琀 攀 一 愀 渀 琀 攀 猀
倀 氀 愀 挀 攀 䄀 爀 椀 猀 琀 椀 搀 攀 䈀 爀 椀 愀 渀 搀 Ⰰ 一 愀 渀 琀 攀 猀
㈀ 㐀 㤀 㘀 ㈀ ㈀ 㔀 㘀 - 愀 爀 椀 猀 琀 椀 搀 攀 渀 愀 渀 琀 攀 猀 ⸀ 挀 漀 洀
PUBLI-RÉDACTIONNEL
CAPFINANCES
Le cabinet Capfinances a fêté en Octobre 2019 ses 15 ans d’existence.
Spécialiste de la gestion de patrimoine, Capfinances est le courtier français
n° 1 en France en assurance de personnes, spécialisé dans les solutions
patrimoniales, l’épargne retraite et la prévoyance au service des particuliers
et professionnels.
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Conseiller en gestion de patrimoine depuis 10 ans, Marc Coplo a
fait le choix de travailler en partenariat avec Capfinances :
« Je suis indépendant et mène ma carrière comme je l’entends
depuis plusieurs années. Le fait de collaborer avec une société
structurée en fort développement me permet de bénéficier
d’assistantes commerciales, de bureaux, et de formations lorsque
j’en ressens le besoin. L’avantage majeur de Capfinances, c’est
l’appui historique avec une centaine de partenaires prestigieux,
et de pouvoir proposer, de ce fait, toutes les meilleures offres
du marché de façon complètement apolitique, ce qui me
permet de répondre à tous les projets de vie de mes clients.
Notre développement étant basé sur la recommandation et la
satisfaction de ces derniers, nous nous devons d’être réactifs et
professionnels.»
Le cabinet Capfinances regroupe plusieurs domaines de
compétences : Assurance vie, transmission de patrimoine,
préparation à la retraite, protection de la famille, enrichissement
personnel, défiscalisation, immobilier et crédit immobilier.
Comme l’ajoute Simon Parichi, conseiller en gestion de
patrimoine indépendant à Paris : «Notre champ d’action est très
large, cependant notre conseil est complètement personnalisé.
En effet, nous prenons du temps avec nos clients afin de
réaliser un bilan patrimonial et nous les conseillons dans leurs
démarches. L’objectif est de créer et d’entretenir une relation de
confiance durable ».
Capfinances, une histoire qui débute à Rouen avec deux
frères, Laurent et Didier Zerbib en 2004. S’entourant de
conseillers indépendants qualifiés et proactifs, ils développent
progressivement les agences en France et sont aujourd’hui
présents sur tout le territoire. En Octobre 2019, ils s’appuient
sur la compétence de 230 mandataires et poursuivent leur
développement.
Leur slogan ? «Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin»
transpire leur état d’esprit, indépendant mais solidaire à l’image
des nombreux sponsorings sportifs mis en place depuis la
création du cabinet.
Marc Coplo témoigne : « Notre cabinet a toujours eu à cœur de
soutenir le sport, de par les valeurs qui nous sont communes.
Nous mettons l’humain au centre de nos projets, que ce soit
avec nos collaborateurs, nos mandataires ou avec nos clients.»
Dans la continuité de cette belle ascension, plusieurs agences
ouvrent actuellement leurs portes en France.
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Simon Parichi : 06 15 78 00 89
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à la nantaise
En haut à gauche : Pour la fabrication du gin et du pastis, ou comme « Folie douce »,
vermouth actuellement en cours d’élaboration, Distiloire n’utilise que des produits naturels
soigneusement sélectionnés.
En bas à gauche : Dans cette amphore venue d’Italie se prépare « Sin Gin », une recette pensée avec Fred
Niger, qui élève en amphores ses vins du Domaine de l’Écu. Le Sin Gin sera commercialisé début 2020.
Au milieu : Quelques essais de gins aromatiques.
A droite : Liquoriste, Benoît Chaigneau a aussi été maître de chai. Voilà pourquoi il n’aime pas s’éloigner
des vignes. Son atelier est à Saint-Mars de Coutais
I 28
LE GIN
DE NANTES
On compte depuis quelques années une
trentaine de producteurs français de gins.
Créé à la fin du 17 e siècle dans les Pays Bas
espagnols, cet alcool - à consommer avec
modération - s’est très vite popularisé dans
le monde entier, mais n’a guère été goûté
en France que sous forme de cocktails. La
subtilité des créations de certaines maisons
lui donne une jeunesse nouvelle. Grâce à
Benoît Chaigneau et à ses amis, Nantes tient
sa place dans ce marché prometteur.
PATRICK GÉRARD - CHARLOTTE LAPEYRONIE
STÉPHANE HOFFMANN
Un des avantages à produire du gin est qu’on n’a pas à faire
vieillir le produit avant de le commercialiser. Ce qu’il faut faire
pour cognac, armagnac ou whisky n’est pas ici de mise : on
produit le gin, on le vend. Un autre intérêt est l’utilisation
de plantes régionales, qu’on ajoute aux baies de genièvre.
En Provence, la maison Juillet distille son gin en y glissant
tour à tour melon, fenouil, pêche et abricot. En Normandie,
le producteur de calvados Christian Drouin enrichit, pour
le gin qu’il a créé, les genièvre, gingembre, vanille, citron
et cardamome de pommes à cidre. Au Pays Basque, Brana
propose, outre son gin au citron vert, un autre au piment
d’Espelette. En Picardie, la maison Ergaster présente un « gin
sauvage ascendance» de montagne frais et floral, et un « gin
sauvage herboriste » aux épices douces : coriandre, cumin,
genièvre.
« En fait, explique Benoît
Chaigneau, il n’y a pas besoin
de vingt ou quarante plantes
pour établir un équilibre et un
épanouissement intéressants. Une
dizaine suffit. Nous en mettons
huit » Cet ancien maître de chais a
créé Distiloire pour y lancer, dans
un premier temps, du gin et du
pastis. Deux ans de préparation
ont été nécessaires pour élaborer
la recette définitive qui contient,
outre le genièvre, de la coriandre, de la cardamome, de
la camomille romaine, de la racine d’angélique - ces deux
dernières récoltées en Maine et Loire - , du poivre de Sichuan
et de la racine d’iris. « Ces plantes, ajoute-t-il, sont récoltées à
la main. Nous sélectionnons le meilleur des plantes cultivées
en bio et biodynamie et l’alcool de blé est 100% bio. »
APRÈS GIN
ET PASTIS,
VERMOUTH,
RHUM ET
PEUT-ÊTRE
UN WHISKY…
29 I
à la nantaise
Dans cette distillerie artisanale, tout est fait à la main Redistillé
en présence des botaniques dans un alambic en cuivre de 1924,
l’alcool s’évapore lentement en concentrant les molécules
aromatiques des plantes, puis se condense pour donner naissance
au gin. Au cours de cette opération, seul le « cœur de chauffe », la
partie la plus équilibrée et qualitative du distillat, sera conservée.
Chauffé au bois, à flamme nue, notre alambic offre une rondeur et
une texture incomparable au Gin 1924. Simplement réduit à l’eau
pure, sans additif ni conservateur, le Gin 1924 est non filtré à froid
afin de conserver son intensité et sa puissance aromatique.
Et s’il s’appelle 1924, c’est en référence à la naissance de l’alambic
dans un atelier nantais, mais aussi un clin d’œil à l’âge d’or du gin et
de la culture cocktail des années folles, aussi bien à Paris que dans
les speakeasys new-yorkais.
Selon un dégustateur avisé, « À l’œil, le Gin 1924 laisse apparaître
de subtils reflets irisés, indiquant la présence d’une grande quantité
d’huiles aromatiques issues des plantes Le nez est intense et très
complexe. Il s’ouvre sur des notes florales de camomille, soutenues
par une trame citronnée offerte par le poivre du Sichuan, la
coriandre et les zestes de citron. L’attaque est enrobée, suivie
d’une agréable sensation veloutée en bouche. Le Gin 1924 offre
une belle expression de genièvre complétée de notes de terroir,
apportées par l’angélique et la camomille du val de Loire. Très belle
longueur en finale. » Ce qui a permis à ce « London Dry Gin » de
remporter une très belle récompense, la médaille de bronze à
l’International Spirits Challenge 2019 à Londres
Créée par la graphiste nantaise Johanna Gaudeau, l’étiquette de « 1924 »
reprend et modernise avec sobriété les codes des grands alcools.
À droite, un alambic de 1924, dans lequel il est fait,
donne son nom à cette création.
CHAQUE BOUTEILLE
RACONTE
UNE HISTOIRE
I 30
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à la nantaise
I 32
LA CUISINE
NANTAISE
Ville natale de Charles Monselet, qui fut
surnommé «le Roi des gastronomes», Nantes
a toujours été une ville gourmande. Ses
alentours immédiats regorgent d’excellents
produits et l’océan n’est qu’au bout de La
Loire, autant dire au bout de la rue. Passage
en revue des délices nantaises.
PATRICK GÉRARD
STÉPHANE HOFFMANN
Au début des années 80, Geneviève Dormann vient à Nantes se
documenter pour son livre sur Sophie Trébuchet, mère de Victor
Hugo, née dans la Cité des Ducs en 1772.
« Quelle idée stupide, écrit-elle, ai-je eue de profiter de ma
solitude pour y faire un régime ! Ah, l’odeur des échalotes grises
fondues dans le vinaigre d’un beurre blanc ! Ah, l’insupportable
tentation d’une omelette aux civelles, de canard croustillant, de
cuisses de grenouilles ! J’allais, hébétée, obsédée par des visions
de harengs fouettés de beurre et de moutarde, provoquée par
de cruelles charcuteries débordantes de pâtés de caneton, de
hures roulées, persillées, de têtes de cochon, d’andouilles et de
saucisses au muscadet. Rongeant sinistrement une pomme, je
rêvais d’alose de Loire, de matelote d’anguilles, de sauvagines
farcies aux alouettes ; j’avais des convoitises de muscadet sur
lie, avec de soupçon de brume
que la fraîcheur dépose au flanc
des bouteilles. Sans parler des
MÂCHE, GÂTEAU
NANTAIS ET
MUSCADET
TROIS
SPÉCIALITÉS
D’ICI
croûtes dorées, brioches ou puits
d’amour, tartes feuilletées, sablés
avec de délicates framboises
assises dans la crème anglaise,
tourtes, quiches et mille-feuilles
dont les portes battantes des
pâtisseries lâchent dans la rue les
irrésistibles effluves. »
Il est vrai que tout à Nantes
incite au péché de gourmandise.
Dans la Loire sandres, saumons, aloses, lamproies et civelles
se préparent à sauter dans votre assiette et il y a peu de pas à
faire pur rapporter huîtres, bigorneaux, langoustines, coquilles
Saint-Jacques, crabes et araignées, crevettes de l’Atlantique
où se jette le fleuve non sans avoir arrosé les belles terres
maraîchères qui donnent carottes, tomates, mâche, poireaux,
laitues, choux, navets, petits pois, sans oublier le raisin dont
on fait des muscadets, gros plants et malvoisie. Lacs et marais
regorgent d’anguilles, de grenouilles et de canards. Les recettes
sont simples : on fume les anguilles, grille les grenouilles et rôtit
les canards. Recettes gourmandes, mais que les grands chefs
rendent gastronomiques. Notamment grâce aux épices.
Pendant des siècles, en effet, les bateaux arrivent à Nantes
chargés de produits qui, aujourd’hui, n’étonnent plus, mais qui
sont un enchantement : épices, cacao, sucre, café. À la fin du 18 e
siècle, il y a six raffineries à Nantes.
Le sucre inspira quelques gourmandises. Des confiseries, bien
sûr, comme la rigolette, bonbon fourré à la pâte de fruits, créé
en 1902 par Charles Bohu ; ou le berlingot de toutes les couleurs
et de forme conique inventé, dit-on par les sœurs visitandines.
N’oublions pas biscuits et pâtisseries, dont le gâteau nantais
plein de beurre et de rhum. Ajoutons en octobre, époque du vin
nouveau, la fouace, ce gâteau en forme d’étoile, assez consistant,
qui accompagne le « bourru », ce jus de raisin pétillant, sucré - et
un peu alcoolisé -, tiré en début de fermentation.
« À Nantes, poursuit Geneviève Dormann, poivre et muguet ne
sont pas les seuls parfums des rues. Je crois que je ne connais
aucune ville au monde dont les effluves provoquent davantage
les fantasmes de la gueulardise. À l’iode de l’air marin, aux
senteurs végétales qui fusent des jardins, se mêlent, dans les
rues, des symphonies étourdissantes de vanille, de café, de
chocolat et les multiples fumets et arômes de mets exquis dont
les boutiques sont pleines. Il s’en échappe des restaurants, et
même des maisons. »
On ne peut conclure ce rapide tour d’horizon des classiques
de la cuisine nantaise sans évoquer le beurre blanc, dit beurre
nantais. L’histoire raconte que la cuisinière Clémence oublié un
jour d’ajouter des œufs dans la sauce béarnaise qu’elle devait
servir à son maître, le marquis de Goulaine. Voici donc la recette
de ce raté : prendre 5 à 6 échalotes grises pelées et élimées, 20
cl de vinaigre blanc, 10 cl de vin blanc sec (muscadet ou gros
plant), 250 g de beurre doux, du sel et du poivre.
Dans une casserole, faites d’abord cuire l’échalote dans le
vinaigre et le vin blanc jusqu’à ce qu’elle prenne la consistance
d’une compote et que le liquide soit réduit au tiers. Cuire à
feu doux, sinon le liquide va s’évaporer trop vite. Retirer la
casserole du feu, incorporer le beurre d’un seul coup et fouetter
vigoureusement jusqu’à l’obtention d’une consistance crémeuse.
Saler et poivrer. Ajoutez un filet de vinaigre et, si vous le désirez,
d’autres ingrédients aux choix. Servez en saucière ou nappez le
poisson.
33 I
à la nantaise
I 34
CUISINE
ÉTHIQUE
ET CHIC
PATRICK GÉRARD
ÉLISE TERRIEN
m
Avec des initiatives comme le Nantes
food forum ou Les tables de Nantes à la
Hab galerie, pas étonnant que Nantes soit
la ville de l’Ouest où l’on mange le mieux
au restaurant *. Comme beaucoup de
Français, les Nantais sont de plus en plus
attentifs à ce qu’ils trouvent dans leur
assiette: qu’ils soient végétariens, vegans
ou carnivore, ils veulent manger mieux
et plus responsable. C’est dans cette
démarche que 3 nouvelles enseignes ont
vu le jour cette année : le Totum-bistro,
le Portland Burger et la boucherie Les
Bottes.
Vous prendrez bien un peu de zaalouk de
courgettes, tomates rose de berne confites à
la cardamome verte avec un pesto d’ail noir et
coriandre ?
Chez Totum bistro, on ne transige pas avec le goût:
ce n’est pas parce que c’est végétale, sans gluten
et 100% bio que ce n’est pas bon. D’ailleurs ici,
tout est fait maison et en famille : le père, Pascal,
(ancien de Masterchef) compose les menus, la
mère, Nathalie et la fille, Charlotte, gèrent le bistrot
et préparent les pâtisseries. Car le vegan peut aussi
être gourmand, comme en témoigne le succès du «
Brookie », un brownie au chocolat sur une base de
cookie, soit double plaisir.
35 I
à la nantaise
Forts du succès de Totum cantine, quai de Turenne, la famille Roy
s’est donc lancée dans une seconde adresse dans la très branchée
rue Fouré. Même menu et même exigence dans les assiettes : chez
Totum, chaque plat est une symphonie de saveurs, un tableau de
couleurs, aussi beau que savoureux. On mange sous le regard des
ancêtres de la famille encadrés sur les murs et on boit un verre
accoudé au bar ornementé d’un papier peint déniché par la mère
et la fille pour se sentir « comme à la maison » précise Charlotte.
Dans ce cadre chaleureux mais pointu, la cuisine végétarienne se
paie des airs de bistrot gastro.
CE N’EST PAS PARCE
QUE C’EST VÉGÉTAL,
SANS GLUTEN, 100 % BIO
QUE CE N’EST PAS BON
Le vegan peut également se faire fastfood comme le prouve
Portland burgers, premier burger nantais 100% vegan,
écologique et engagé (déchets organiques collectés pour servir
de compost, emballages réutilisés ou recyclés, partenariat avec
Planète urgence pour replanter un arbres tous les 5 menus sur
votre carte de fidélité). Ici le steack n’est pas de chaire mais de
haricots noirs et même la mayonnaise maison est vegan, l’œuf est
simplement remplacé par du lait de soja. Si vous êtes un « cheese
addict », pas de panique, le « fromage » végétal est fondant et
coulant à souhait. Pas étonnant que cette sandwicherie nouvelle
génération créée par Kevin Debos, rue de la Juiverie, ait été prise
d’assaut le jour de son ouverture : les nantais avaient participé
avec enthousiasme à son financement via une campagne de
crowdfunding. A Nantes, on peut désormais se faire plaisir avec
un bon burger sans culpabiliser!
Ci-dessous, l’équipe de Totum Cantine avec de gauche à droite :
Lucie Caudal, Nicolas Lemaître, Charlotte Roy et Claire Normand.
A droite, « Shepperd’ Pie » aux lentilles, champignons, rutabaga, servi
avec une sauce gravy, chou rouge-myrtille, noisettes grillées, le Burger
Portland et Kevins Debos le fondateur du Portland Burger.
I 36
Devanture moderne, vitrines haut de gamme, photos encadrées
sur les murs… si vous ne faites pas attention au billot qui trône au
milieu de la boutique, vous pouvez facilement passer devant Les
bottes en la confondant avec un nouveau magasin de déco de la
rue Saint Léonard. Mais si vous prenez le temps d’entrer dans la
boutique, vous découvrirez avec étonnement l’objet de ces étales
éclatantes : de la viande dans tous ses états, Vache nantaise,
Bleu du Maine, Coucou de Rennes, Porc Blanc de l’ouest… autant
de races de vaches, agneaux, poules ou cochons proposées par
cette boucherie paysanne aux faux airs de magasin de luxe. La
viande serait-elle devenue un produit rare ? La viande de qualité
en tout cas. Face à l’élevage intensif et à la grande consommation
où les coûts de production sont tirés vers le bas au détriment
des éleveurs et des consommateurs, Les Bottes privilégie les
filières locales, de qualité. A l’image de leur boutique, Côme et
Guillaume n’ont rien du boucher traditionnel. Côme, la trentaine,
était cadre dans une société spécialisée dans la prévention des
risques avant de se reconvertir et de passer un CAP boucher. Avec
son associé, ils ont passé 4 mois à faire le tour des producteurs
de la région. Leur crédo : travailler des races rustiques locales
élevées en plein air, en direct avec des éleveurs à la fois paysans
en polyculture qui produisent l’alimentation de leurs bêtes, un
vrai gage de qualité. Leur démarche est également éthique : les
viandes vendues par Côme et Guillaume sont toutes tuées dans
un abattoir de petite taille, près des exploitations, emmenées par
les éleveurs eux mêmes le jour de l’abattage pour qu’elles n’aient
pas à attendre dans « le couloir de la mort ».
« Notre idée, c’est de montrer aux gens qu’on peut continuer à
manger de la viande même si on a une conscience écologique,
une conscience du bien être animal, c’est notre cas à tous les
deux » précise Côme.
Alors la viande a-t-elle encore un avenir ? « Bien sûr ! » s’exclame
le boucher nouvelle génération, « il n’ y a pas de raison que
l’on arrête tant que l’on respecte les animaux et qu’on sort de
ces méthodes de production industrielle développées depuis 40
ans dans notre pays. » Face à la nouvelle offre végétarienne, les
carnivores n’ont pas dit leur dernier mot !
Ci-dessous Côme Desgrées du Lou
etGuillaume Rabel devant
leur boucherie Les Bottes. Et en-dessous
un Faux filet & Côtes maturées 90 jours.
LA VIANDE SERAIT-ELLE
DEVENUE UN PRODUIT
RARE ?
*source : site internet spécialisé Atabula
37 I
à la nantaise
LA GASTRONOMIE
S’EXPOSE
STÉPHANE HOFFMANN
m
Se nourrir, tous les animaux le font, mais
la cuisine est réservée à l’homme - et,
souvent, à la femme ! -. Dresser une table,
mettre une jolie vaisselle, transformer
l’aliment, inventer des recettes, trop
manger aussi : tout cela est réservé à
l’être humain. La nutrition est animale,
la gastronomie humaine. La première est
physique, la seconde culturelle.
Aussi le Musée d’arts propose-t-il une exposition
de certaines des œuvres de sa collection en trois
temps : d’abord le repas comme rituel social et
sacré, ensuite la cuisine perçue de longue date
comme un « royaume féminin », ensuite les liens
privilégiés entre l’art et la nourriture.
Les œuvres mêlées ont été créées du 16ème au
21ème siècle. On y voit Gaston Chaissac, Nicolò
Frangipane (Le chat emmailloté, huile sur toile),
Antonio Fabres y Costa, Martha Rosler (Semiotics
of the Kitchen, 1975, vidéo en noir et blanc),
Adriaen Kraen ou Toni Grand. Sans oublier le
fameux Hommage au jardin d’hiver de la baronne
Salomon de Rothschild, œuvre de 1972 regroupant
des matériaux divers montés sur glace et présentés
devant un miroir.
On y voit aussi des étals de bouchers et poissonniers,
natures mortes, intérieurs de cuisine et scènes de
repas, du plus religieux au plus truculent.
Exposition qui a pour double intérêt de montrer,
une fois de plus, la richesse et la diversité des
collections du Musée d’arts de Nantes, et de faire
réfléchir, après avoir séduit, sur la manière dont
les artistes expriment et révèlent un des plus
quotidiens des besoins matériels.
Au musée d’Arts de Nantes
www.museedartsdenantes.nantesmetropole.fr
Antonio Fabres Y Costa, Le Buveur
avant 1908, huile sur toile,
© droits réservés, photo : © Musée d’arts de Nantes – A. Guillard
Daniel Spoerri, Hommage au jardin d’hiver
de la baronne Salomon de Rothschild (détail)
1972, Matériaux divers montés sur glace,
présentés devant un miroir, photo
© Musée d’arts de Nantes – C. Clos © Adagp, Paris, 2019
Saveurs d’artistes, dans la cuisine des peintres
Salle 25 du Palais, jusqu’au 2 février 2020
I 38
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LES
ONT DU
NANTAIS
TALENT
LA CLAIRE
OBSCURE
En plein cœur de Nantes, avec vue sur le
Musée Dobrée, se niche un appartement
raffiné. Derrière des apparences
classiques évoquant les années 20, il a
deux particularités. Une bichromie très
marquée et une passion avouée des
propriétaires pour les jeux de lumière.
C É C I L E L A N G L O I S
JULIA GLEY
41 I
LES
ONT DU
NANTAIS
TALENT
UN NOIR SATINÉ,
ASSOCIÉ AU BLANC
ET À UNE POINTE D’OR
Dès son arrivée dans l’appartement, la propriétaire prend à
contrepied le style clair et vieillot du lieu et choisit le noir comme
fil conducteur. « Un noir satiné, associé au blanc et à une pointe
d’or. » Elle réussit même le pari de rendre gaies les chambres
d’enfants à partir de ces deux couleurs. Le tout en usant des
bons papiers peints et de motifs accrocheurs. Il faut dire qu’Aude
est une experte. Elle a créé sa société d’aménagement et de
décoration d’intérieur L’air de Rien Déco. Elle reçoit et conseille
ses clients selon leurs attentes, en proposant toujours une touche
moderne.
La salle à manger, très graphique avec ses rideaux à motifs,
détonne par sa table entourée de chaises et fauteuils dépareillés
de la marque Polart. « C’est un moyen de casser la symétrie de
la décoration. » Aux cadres, elle préfère les panneaux décoratifs.
Dans le salon de réception, c’est un papier peint de velours noir
découpé au laser qui forme un drapé comme au théâtre. Dans
chaque pièce, la partie basse des murs et les ouvertures du
même ton font ressortir les poignées de porte dorées d’origine.
Le luminaire du petit salon télé accroche l’œil : trois filets de
pêche dont les pampilles diffusent des lumières arc-en-ciel sur les
murs et apportent des ombres enchanteresses. Une association
décalée et percutante entre la modernité des filets et les
moulures au plafond.
I 42
Dans la salle à manger, les chaises
dépareillées cassent la symétrie de la
décoration. (Marque Polart).
43 I
LES
ONT DU
NANTAIS
TALENT
Derrière la magistrale tête de lit se dissimule l’accès au
bureau-bibliothèque. (Réalisée par la SARL Burneleau).
Les reliefs du carrelage mural de la salle de bain parentale
forment des vagues reflétées par la lumière. (De la marque Zelij,
posé par la société Voican Construction et Rénovation).
Dans la cuisine, l’îlot central est une mosaïque de teintes sombres.
« Selon la lumière, le soleil les fait satiner différemment. » La
magnifique table en chêne aux veines apparentes repose sur
des consoles en fer formant des branches d’arbre. À cela, Aude a
ajouté de vieilles chaises de bistrot. « Le doré leur va très bien ! »
Trois grosses boules lumineuses signées Angenaam XL éclairent
la tablée. « Ce luminaire me fait penser à un gros litchi que le
sucre et le soleil auraient fendillé. » À l’intérieur, des fils d’or
collés procurent une lumière éparse et tamisée, comme un lever
de soleil.
La cuisine conduit à une coursive avec vue splendide jusqu’à la
butte Sainte Anne. C’est par là que l’on rejoint la chambre studio
de la jeune Auxane. Autrefois piquée par les moisissures, elle est
aujourd’hui très douillette. Le papier peint Erica Wakerly est léger
et poétique, assorti d’une moquette blanche très épaisse, comme
un tapis de neige. Au centre, le coin salle d’eau dispose d’un plan
en chêne. Les ampoules suspendues procurent une lumière
orangée. « J’aime jouer avec la lumière dans cet appartement pour
apporter des ambiances très douces. » Le couloir de l’entrée est
l’artère centrale de l’appartement et annonce son code couleur :
le noir. Aude a monté une console Ibride formant un animal sans
tête. Au mur, deux têtes de cerfs lui répondent, un clin d’œil aux
trophées.
La superficie de la chambre parentale et les trois portes qui la
desservent effrayaient Aude. Elle prend donc le parti d’installer
cette monumentale tête de lit de 2,50 m par 2,50 m qui met en
valeur la hauteur sous plafond. La salle d’eau attenante éclate de
fantaisie par son carreau de ciment de la marque Zelij. Aude a
craqué pour cette vasque Duralite noire dont le style rétro est très
adapté à l’appartement.
LUMIÈRE ÉPARSE
ET TAMISÉE, COMME
UN LEVER DE SOLEIL
I 44
NOUVELLE
COLLECTION
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à la nantaise
I 46
AVEC VUE
JULIEN LANOO - CYRILLE WEINER
m
MARYSE QUINTON
Nouvelle venue dans le paysage
architectural nantais, la Tour 360
View abrite des logements où la
vue est omniprésente. Haut de
55 mètres, le bâtiment déploie
sa silhouette élancée et crée
l’événement en bord de Loire.
Sur l’île de Nantes, l’ilot Brossette était
jusqu’alors occupé par les entrepôts du
fabricant éponyme. Au bord de la Loire, le
terrain d’1,5 hectare se trouve dans un contexte
hétérogène composé de barres de logements
modernistes et de bureaux aux vitrages miroir
construit dans les années quatre-vingts. Sous
la houlette du promoteur immobilier Kaufman
& Broad et de la SAMOA, le site entame une
seconde vie grâce au projet urbain développé
par LAN (Umberto Napolitano et Benoit Jallon).
C’est la première réalisation d’envergure
à Nantes pour cette agence d’architecture
réputée basée à Paris. Dans la capitale, le
tandem réaménage le Grand Palais et construit
l’un des plus hauts bâtiments en bois de France
tandis qu’ils viennent d’inaugurer le théâtre Le
Maillon à Strasbourg.
47 I
à la nantaise
Au cœur de la cité des Ducs de Bretagne, ce nouveau quartier
baptisé Polaris mise sur la mixité programmatique avec notamment
l’installation de Vatel, une école internationale d’hôtellerie et de
tourisme renommée. Il s’articule autour d’un espace public ouvert et
végétalisé que les Nantais peuvent désormais emprunter librement.
Il est signé des paysagistes de BASE à qui l’on doit également la
Guinguette du Belvédère située à deux pas. Outre le plan d’ensemble
du quartier et ses règles du jeu, les architectes de LAN ont construit
quatre des six bâtiments qui ont pris place en quinconce sur les
traces des anciens entrepôts. Parmi eux, le plus haut et le plus
emblématique : la Tour 360 View. Figure de proue du quartier, elle
est située au nord du terrain, à l’angle à l’angle du boulevard Gaston
Doumergue et la rue François Albert, et culmine à 55 mètres. Derrière
sa façade énigmatique, elle abrite 79 logements et un local d’activité
au rez-de-chaussée. Cette tour s’affine en partie supérieure, à partir
du 9ème étage. Sur 18 étages se nichent des logements allant du
T1 au T5. De grands duplex occupent les deux derniers niveaux et
tutoient les cieux. Depuis l’intérieur, les vues sont saisissantes. Des
vues sur la Loire dont profitent 84% des appartements mais aussi des
cadrages plus lointains sur le grand paysage.
Outre la vue, la matérialité est l’autre caractéristique de cette
nouvelle tour. Les façades sont réalisées en aluminium brossé. Le jour,
le matériau reflète son contexte, capte les variations climatiques. La
nuit, le processus s’inverse. Le bâtiment prend vie grâce aux fenêtres,
hautes et basses, répétitives et aléatoirement éclairées. A l’intérieur
des appartements, des volets mobiles perforés permettent de
contrôler l’ensoleillement et animent cette enveloppe métallique
A l’échelle de la ville, la Tour 360 View symbolise fièrement
le renouveau de l’ilot Brossette, une nouvelle étape dans la
métamorphose de l’Ile de Nantes qui fait désormais figure d’exemple
en matière d’urbanisme.
LA TOUR 360
VIEW FIGURE
DE PROUE
DU QUARTIER,
CULMINE À
55 MÈTRES
à la nantaise
I 50
JACQUES
SOIGNON
DE SA VILLE
IL A FAIT
UN JARDIN
P A T R I C K G É R A R D
VALÉRIE LEJEUNE
A la tête du si bien nommé SEVE (Service
des Espaces Verts et de l’Environnement),
Jacques Soignon règne depuis 19 ans sur
tous les jardins de la ville de Nantes.
Preuve qu’on peut parler la langue verte
et rester un parfait gentleman, avoir de la
terre sous ses bottes et être d’une exquise
urbanité, l’homme nous a reçus au Parc
de Procé puis au Jardin Extraordinaire, le
dernier de ses « enfants ».
C’est dans l’arène de granit de l’ancienne
carrière Chantenay que Jacques Soignon
(à gauche) a implanté le Jardin
Extraordinaire dessiné par Loïc Mareschal.
Un micro-climat qui augmente de 4°
la température ambiante a permis
l’implantation de végétaux exotiques telles
ces fougères arborescentes. Pour que l’effet
soit plus saisissant encore, la plus haute
cascade artificielle d’Europe (à droite)
surgit à 25 mètres de haut, baignant le site
d’une fraîcheur apaisante.
51 I
à la nantaise
C’est un sale matin où l’été Indien, reparti lâchement de l’autre côté de
l’Atlantique, a chargé son cousin, l’automne Anglais, de faire la besogne.
Forcément il pleut sur Nantes. A Procé, au Nord-Ouest de la ville, deux
pies patrouillent sous les ramures désolées et humides d’un cupressus
cachemiriana. On savait que Jacques Soignon était rudement doué pour les
jardins mais on ignorait qu’il pût arrêter l’orage. Toujours est-il que lorsqu’il
arrive au Manoir, le restaurant de l’endroit, le ciel s’éclaire. Suivre quelques
heures ce pur sosie de l’acteur britannique David Niven est une aventure
que l’on n’oublie pas. La veste est bleu marine, assortie à l’œil à qui rien
n’échappe, de la gaité du Saumur Champigny à la beauté unique au monde
du tulipier de Virginie, là, par la fenêtre. L’homme qui est venu avec la
paysagiste Françoise Barret, responsable au SEV du bureau d’études qui
est un indispensable laboratoire d’innovations, annonce qu’il prendra sa
retraite dans trois mois ce qui n’est pas tout à fait exact : sitôt son bâton de
maréchal remis à Romaric Perrocheau, l’actuel directeur du jardin botanique
de la ville, Soignon sera, pendant un an chargé de mission à la métropole
de Nantes et partagera son temps entre les paysages, l’environnement,
le CCVS (Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées)qu’il
vient d’intégrer, ses différents travaux au sein de la Société Nationale
d’Horticulture de France, ses communications à l’International Camellia
Society et… les confitures, jus et sirops qu’il tire des fruitiers de son petit
jardin personnel, en Bretagne. « Je ne sais pas, dit-il, ce qui pourrait me
mettre vraiment en vacances, à part peut-être un séjour dans le désert ou
au Groenland… » Fadaises : les perce-neige et autres cactus auraient tôt fait
de réveiller l’animal qui, tout petit déjà faisait de sa chambre une jungle
lorsqu’il ne partait pas en virée dans l’automobile de Claude Figureau, alors
en charge du Jardin des Plantes. « Je trouvais que ce gars-là avait un sacré
boulot »… Un séjour à la fac de Nantes pour étudier l’environnement et un
autre à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles achevèrent
d’enraciner le végétal au cœur de ce Nantais pure souche à qui la mairie
ouvrit ses portes en 1985.
Depuis, Soignon est un homme heureux et décidé à partager cette félicité
avec ses contemporains en évitant avant tout d’être un « technicien de
surfaces vertes ». « Nous sommes, dit-il, une entreprise de spectacle vivant
dont les artistes sont les jardiniers. » Les levers de rideau sont joyeux et
nombreux. De sa première mission, le jardin japonais de l’Ile de Versailles
où il se faisait engueuler par les chalands qui ne comprenaient pas pourquoi
il truffait l’endroit de cailloux, à ce Jardin Extraordinaire dont la première
tranche vient d’être inaugurée à Chantenay les idées ont fleuri. Les espaces
paysagés sont passés, intra-muros, de 470 à 1200 hectares, faisant de
Nantes une planète bleue et verte où se mêlent les frondaisons des arbres
et les boucles azurées des rivières.
Le diable se cache dans les détails, mais le Bon Dieu aussi qui a soufflé
à Soignon un bouquet de bonnes idées. Il y a cette douzaine de haltes
gourmandes semées par la ville et qui mettent à la disposition des passants
et de leur appétit, des arbres fruitiers, ce Quai des Plantes près du pont
Anne de Bretagne où l’on peut déambuler et se restaurer dans une pépinière
éphémère et foisonnante dont les sujets orneront bientôt les rues ou les
parc de la cité ou ces 24 jardins collectifs qui émaillent le territoire de la
commune. Il y a aussi cette coulée verte qui, du Jardin botanique au Jardin
Extraordinaire, serpentera sur plus de quatre kilomètres, reliant la gare aux
anciens chantiers navals.
Autant d’initiatives qui réclament pour vivre, une détermination que ne
manque jamais d’invoquer Jacques Soignon en rendant hommage à Paul
Plantiveau et Roland Jancel, ceux qui l’ont précédé dans cette fonction.
« Leur pugnacité mérite un bon coup de chapeau. N’oublions pas, par
exemple, qu’une autoroute devait traverser le Parc de Procé, que certaines
promenades ont dû faire l’objet de longues tractations pour voir le jour ou
que le Jardin Extraordinaire devait être loti. »
Des topiaires savantes du jardin japonais de l’Ile de Versailles
(en haut) aux étangs « very british » du Jardin des plantes
où éclosent des nénuphars, la ville de Jules Verne fait le tour du monde.
I 52
Le moderne et le classique sont également les
bienvenus à Nantes où l’on apprécie aussi bien le
tulipier géant du Parc de Procé (ci-contre) que les
Ceratostigma bleus ou la forêt de bambous du jardin
extraordinaire (ci-dessous et en bas à droite).
LE DESTIN
EXTRAORDINAIRE
D’UNE FRICHE BANALE
Le long des murs d’enceinte de ce jardin où il nous entraîne, quelques dazibaos
regrettent l’ancienne friche et la mainmise du Grand Capital sur quelques
orties. Autant d’engrais sur les roses de Soignon qui, au fil du temps, s’est
fabriqué une souriante armure. Ainsi, lorsque des automobilistes râleurs
s’inquiètent de le voir installer des fleurs et des arbres en face de la gare, il
adore dégainer son portable et leur mettre sous le nez la photo en noir et
blanc du gigantesque embouteillage qui était courant dans ce quartier dans
les années 60.
Une fois franchies les grilles, l’homme redevient un pur jardinier dont
le regard, radiographie les moindres détails. Il va de la cascade, haute de
25 mètres aux fougères ou même au lierre immense, en passant par la
bambouseraie (les bébés des parcs de la Chantrerie et de la Gaudinière), les
guneras, les palmiers, les bananiers, les hostas géants, les cycas, les lotus.
A l’abri du vent, dans cette enceinte granitique tournée vers la Loire et le
Sud, un micro-climat a fait son lit, augmentant de 4 degrés la température
ambiante et permettant à plus de 200 espèces exotiques de se trouver à
l’aise. A grandes enjambées, Soignon salue ici une Catherine qui plante
son 1500 ème bulbe, là une Brigitte, championne de boxe française,
venue donner bénévolement un coup de main. Le jardin, dessiné par Loïc
Mareschal de l’agence Phytolab et ouvert le 27 septembre vient de passer le
cap des 100.000 visiteurs en un mois, mais le chantier reste en mouvement.
La deuxième tranche, à l’Est du terrain recevra bientôt, contre la falaise, un
escalier monumental dessiné par François Delarozière et Pierre Oréfice, de
la compagnie La Machine ainsi qu’en 2023 le colossal Arbre aux Hérons,
« le plus grand jardin suspendu depuis ceux de Babylone » qui permettra
au public de grimper à 40 mètres de haut en se baladant sur 1,4 km de
branches végétalisées. En attendant, Jacques Soignon aimerait que l’on
plante dans la falaise ces Eremurus entrevus au Kazakhstan, que l’on paille
ce pied d’Erithryn ou que l’on admire cet Hedychium Gardnerianum, cousin
orange du gingembre, tout en lui donnant des nouvelles des dahlias arborea
qui devraient éclore à présent et grimper à 5 mètres, sans aucun permis de
construire.
Y a t’il une galère dont il pourrait se souvenir ? « Eh bien non. Mes collègues
des autres villes sont jaloux… Ce qui est parfois un peu difficile mais toujours
exaltant, c’est de gérer 470 personnes, de les écouter, de les protéger, de
garder l’entrain. Pour le reste, pour tout ce qui est technique, Il y a toujours
des solutions. »
53 I
à la nantaise
QUARTIERS
LIBRES À NANTES
Au hasard de promenades dans
les rues de Nantes on peut, dans toutes
les vitrines, voir briller les créations
des couturiers, joailliers, lunettiers,
chausseurs, horlogers et autres
maîtres-artisans. Voici quelques-unes
de nos trouvailles.
P A T R I C K G É R A R D
FRANCE PINEAU
55 I
à la nantaise
En haut à gauche
Enceinte connectée Beosound 2
collection bronze Bang & Olufsen
Montre Bell & Ross Prieur 1896
Agenda et stylo Mont Blanc
Meisterstück collection
boutique Cado Chic
macarons Vincent Guerlais
En haut à droite
Collier or rose or blanc
barrettte diamants
Landreau joailier
Ci-contre
Lunettes de vue Harry Lary’s
fabrication française
Lunettier À Vue d’oeil
I 56
à la nantaise
I 58
En haut à gauche, pyjama en satin
de soie La Perla - Femmes secrètes
A gauche, bracelet or rose diamants
baguettes , bague or rose pavage
diamants, bague or rose
saphir orange et diamants - Prieur 1896
En bas à droite, robe Fabiana Filippi
et sac Paul Smith - La Réserve
En bas à gauche, cuissardes
en veau velours stretché - AGL
Claude Chausseur
Page de droite,
sac cabas La Voyageuse
et carré de soie - Longchamp
59 I
à la nantaise
Ci-dessus
Crème Académie Scientifique
de Beauté édition limitée Swarovski.
Secrets Institut
Bague diamants - Landreau joaillier
Parfums Divine
En haut à droite
costume Corneliani ,
pull col roulé Maison Montagut
Transfert Man
Tous les accessoires
(vaisselle, luminaires,
et objets de décoration)
boutiques Maisons du Monde.
I 60
à la nantaise
Ci-dessus, Montre March LA B - Bijouterie Robin
En haut à droite, doudoune Moncler - La Réserve
Tennis noires Hogan - Clarisse
Sac cuir souple Atelier Jack gomme
et écharpe en étamine de laine Inouï Toosh - Blanche
Ci-dessous, chaussures Paul Smith - Transfert Man
Chino, pull édition limitée
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Nantes Privilège remercie Maisons du Monde Hôtel & Suites
pour l’avoir accueilli à l’occasion de ce reportage.
Nous étions comme à la maison, mais en mieux !
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JOURNÉE 2020
BEETHOVEN
Prenez date, du 29 janvier au 02 février
2020, La Folle Journée lancera l’année
anniversaire de la naissance de Ludwig
Van Beethoven.
PATRICK GÉRARD
RENÉ MARTIN
En 2020, le monde entier célèbrera le
250 e anniversaire de la naissance de
Beethoven, l’un des plus grands génies
de la civilisation occidentale. À la
pointe de l’évènement, La Folle Journée
donnera fin janvier le coup d’envoi des
festivités, avec une programmation
exceptionnelle qu’accueillera en tout
premier lieu la Folle Journée de Nantes,
et qui vous donnera à entendre tous les
grands chefs-d’œuvre de Beethoven :
l’intégrale des symphonies, l’intégrale
des concertos pour piano, l’intégrale des
trios avec piano, l’intégrale des quatuors
à cordes et l’intégrale des sonates pour
piano….
La Folle Journée sera en même temps,
et comme chaque année, l’occasion
de découvrir des œuvres inédites
de Beethoven lui-même, et nombre
d’œuvres inspirées de sa musique car
beaucoup de compositeurs se sont aux
XIX e et XX e siècles appropriés ses thèmes
pour créer à leur tour des œuvres très
originales, y compris dans le jazz et la
musique électronique.
Unique dans l’histoire de la musique,
l’œuvre de Beethoven l’est aussi par
sa visée humaniste et par le message
consolateur et fraternel qu’elle délivre
toujours à tous les hommes. N’est-ce
pas Beethoven lui-même qui définissait
ainsi la finalité de sa musique : « Partie
du cœur, qu’elle aille au cœur » ?
René Martin, Directeur Artistique
Ouverture de la billetterie
samedi 14 décembre 2019 à 9h00
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67 I
I 68
LES RÉVOLUTIONS
DE CHARLIE
CHAPLIN
M U S É E D ’ A R T S D E N A N T E S / R O Y E X P O R T C O . L T D
STÉPHANE HOFFMANN
m
Né il y a cent trente ans, Charlie Chaplin
fut, pour le cinéma, un novateur comme
le furent, dans la peinture, la poésie ou
la littérature, les artistes d’avant-garde de
son temps. Trois expositions lui rendent
hommage. L’une à la Philharmonie de
Paris (jusqu’au 26 janvier 2020), Chaplin,
l’homme orchestre, une deuxième au
Musée des Beaux-arts de Rouen (jusqu’au
10 février 2020), Arts et cinéma : les
liaisons heureuses. Mais la plus large est
bien celle présentée jusqu’au 3 février
par le Musée d’Arts de Nantes : Charlie
Chaplin dans l’œil des avant-gardes.
Charlie Chaplin, Les Temps modernes, 1936
© Roy Export Co. Ltd.
69 I
www.museedartsdenantes.fr
#Nanteschaplin
Musée d’arts de Nantes – Nantes Métropole. Erwin Blumenfeld, Charlie Fox (détail), 1923, Collection particulière, photo : © The Estate of Erwin Blumenfeld – Aleksei Gan (dir. de la publication) & Varvara Stepanova (dessin) (détail), Kino-Fot, n°3, 1922 © ADAGP, Paris, 2019
Fernand Léger, Nouvel Orphée, 1923, photo : © Musée d'arts de Nantes – C. Clos, œuvre : © ADAGP, Paris, 2019 – Charlie Chaplin © Bubbles Incorporated S.A. All Rights Reserved. Conception graphique : Nicolas Hubert
1. Charlie Chaplin, Les Temps modernes, 1936 © Roy Export Co. Ltd.
2. Charlie Chaplin, Charlot Boxeur, 1915, archives de © Roy Export Co. Ltd.
3. Charlie Chaplin, Le Cirque, 1928 © Roy Export S.A.S
Musée d’arts de Nantes
10 rue Georges-Clemenceau, Nantes
CHARLIE
DANS L’ŒIL
DES AVANT-GARDES
18 OCT. 2019
3 FÉV. 2020
Horaires d’ouverture au public
Ouvert du lundi au dimanche, de 11h à 19h,
nocturne le jeudi jusqu’à 21 h.
Fermé le mardi, les 1 er janvier, 1 er mai, 1 er novembre et 25 décembre.
Dernier accès 30 minutes avant la fermeture du musée.
L’évacuation des salles débute 20 minutes avant la fermeture.
I 70
Figure internationalement reconnue et très populaire, le
personnage de Charlot et son créateur, Charlie Chaplin, servent
de guides aux visiteurs pour redécouvrir les artistes d’avantgarde
: constructivisme russe, Dada ou surréalisme. Les films
de Chaplin sont une référence qui permet de comprendre plus
facilement ces différents mouvements.
En effet, dès son apparition en 1914 Charlot, vagabond aussi
drôle qu’émouvant, devient la coqueluche du monde occidental.
Mais ce personnage créé par Chaplin n’est pas qu’un phénomène
populaire. Le cinéaste eut une influence directe sur les artistes
de son temps. Il partage du reste avec eux bon nombre de
préoccupations et de réflexions.
Ainsi l’exposition propose-t-elle une lecture inédite des œuvres
d’avant-garde au travers du cinéma de Chaplin. De Fernand
Léger à Marc Chagall, d’Alexandre Calder à René Magritte, près
de deux cents œuvres provenant de collections du monde entier
se déploient au regard du cinéma de Chaplin et redessinent les
échanges affirmés, les simples échos ou dialogues inconscients
entre les artistes qui prirent ensemble le virage de la modernité,
à l’heure de la naissance du cinéma.
Au moment où Ricciotto Canudo, ami de Fernand Léger et futur
créateur du premier ciné-club, invente la notion de « Septième
art », , le travail de Charlie Chaplin est partout cité en exemple.
Le cinéma est bien un art à part entière, puisqu’il a produit un
artiste : Charlie Chaplin.
Il n’a tout de même pas produit qu’un seul artiste. En France,
avant lui, il y a eu un certain Georges Méliès. Et, parmi les
contemporains de Chaplin, citons au moins Mack Sennett,
Buster Keaton, W.C. Fields, Mary Pickford et Douglas Fairbanks.
Et on trouvera certains reflets du surréalisme dans les premiers
films de René Clair, notamment dans Entracte ou Paris qui dort,
qui datent de 1924.
Néanmoins, certains artistes
d’avant-garde trouvent dans
l’œuvre de Chaplin un écho de
leur propre travail.
Ils sont d’abord captivés par
UNE TRÈS GRANDE
EXPOSITION SUR
CHARLIE CHAPLIN,
ARTISTE UNIVERSEL
l’acteur aux mouvements
mécaniques, transmettant
pourtant la grâce de la danse.
Les aventures de Charlot, mises
en scène par Chaplin réalisateur,
leur sont également chères : le
trublion évolue dans le monde
selon une approche libre,
poétique (« révolutionnaire » écrit Robert Desnos). Dès 1916,
Fernand Léger découvre les films de Chaplin, à l’occasion d’une
permission loin du front, à Paris : « incontestablement, c’était
quelque chose puisqu’il tenait le coup devant l’énorme spectacle
que je venais de quitter pour sept jours. » Charlot prend dès lors
place dans son œuvre.
Mais il est loin d’être le seul fasciné par cet artiste d’un genre
nouveau. Jacques Vaché et André Breton l’évoquent dans leur
correspondance, tout comme Marcel Duchamp et Man Ray. Dès
1918, Louis Aragon le célèbre dans des poèmes publiés dans
les revues Nord-Sud et Le Film. En 1919, Tristan Tzara annonce
son adhésion au mouvement Dada. En 1922, la une de Kino- fot
lui est offerte par Varvara Stepanova et Alexandre Rodtchenko.
En 1924, Lev Koulechov lui propose par écrit d’élaborer une
méthodologie commune de la gestuelle de l’acteur. La même
année, les surréalistes lui consacrent un numéro du Disque vert.
En 1931, Philippe Soupault écrit la biographie du personnage
de Charlot. Marc Chagall affirme que Chaplin est l’artiste dont
il se sent le plus proche dans le siècle. Même en 1952, c’est la
figure de Chaplin que Guy-Ernest Debord et ses comparses de la
future Internationale lettriste choisissent de déboulonner pour
s’affranchir du mouvement lettriste. Les exemples abondent qui
témoignent d’une présence continue de l’imaginaire chaplinien
dans la création du siècle dernier, jusqu’à Charles Trenet qui
l’évoquera dans sa chanson Mon vieux Ciné (1951), « Charlot
soldat faisait rire l’assistance. Moi tes malheurs, Charlot, m’ont
fait souvent pleurer », avant de lui faire un procès pour plagiat,
trouvant qu’il avait copié La romance de Paris pour la musique
de La comtesse de Hong-Kong. Ce film, le dernier tourné par
Chaplin en 1967, a été un échec à sa sortie, mais grandement
apprécié par Éric Rohmer, et considéré aujourd’hui comme un
des meilleurs films de Chaplin, peut-être toujours novateur à
près de 80 ans.
Commissariat général
Sophie Lévy, directrice conservatrice du Musée d’arts de Nantes.
Commissariat
Claire Lebossé, conservatrice du patrimoine au Musée d’arts de
Nantes, chargée des collections d’art moderne, assistée de Zoé Isle
de Beauchaine, historienne de l’art.
Scénographie
Conçue par Martin Michel, Constanza Matteucci et François
Austerlitz, la scénographie de l’exposition investit les 1200 m2
du Patio, reprenant subtilement des clins d’œil aux machines des
Temps modernes. La mise en espace des œuvres fait la part belle
aux associations d’œuvres et de films, présentés au moyen de quatre
projections au format cinéma. Prenant les films de Chaplin pour
guide, le parcours, fluide, invite à la déambulation, à la promenade
visuelle et à la surprise des confrontations.
Parce que l’œuvre de Chaplin parle à tous, petits et grands, cinéphiles
avertis ou non, son travail s’inscrit dans un imaginaire collectif riche et
toujours vivant. Ce parti pris est souligné en plaçant, pour la première
fois au cœur du Patio, un espace de médiation, d’événements et de
détente : L’usine à rêves.
Catalogue de l’exposition
Charlie Chaplin dans l’œil des avant-gardes
Auteurs : Daniel Banda, Henri Béhar, Francis Bordat, Olivia Crough,
Zoé Isle de Beauchaine, Morgane Jourdren, Claire Lebossé, José
Moure, Charlotte Servel.
250 pages, éditions Snoeck 28 €
71 I
VERS LE SUD
LES ANIMATIONS
DE PORNIC
Pornic vit même lorsque les plages sont fermées pour
la baignade. Toute l’année, la station propose des
spectacles, expositions et concerts de très bon niveau,
pour tous les goûts et toutes les découvertes. Notre
sélection jusqu’au printemps.
Un Noël féérique à Pornic
Du samedi 21 au mardi 31 décembre 2019,
Tous les jours à partir de 10h30
Esplanade de la Ria
Chapelle de l’Hôpital
44210 Pornic
Des animations et des surprises attendent
petits et grands sur l’esplanade de la Ria mais
aussi dans la chapelle de Gourmalon.
Concert du Nouvel An
Pour bien fêter la nouvelle année, c’est
désormais une tradition à Pornic de la célébrer
en musique ! Et 2020 va démarrer très fort :
Deux fées pour un piano, des mélodies
enchantées et des spectateurs emportés par la
magie musicale de cette soirée.
Naïri Badal et Adélaïde Panaget interpréteront
quelques grands extraits de la musique
classique de Mozart, Brahms, Dvorak, Saint
Saëns, Rachmaninov, Khatchaturian.
Ce Duo « Jatecok » (« jeu » en hongrois),
un régal pour tous. Placement libre.
Billetterie à l’Office de Tourisme de Pornic.
Les Hypnotiseurs : hors limite
Samedi 25 janvier 2020, à 20h30
Ils sont recordmen du monde d’hypnose
avec plus de 250 personnes hypnotisées
en quelques minutes. Dans leur spectacle
interactif, ils vous invitent à voyager à travers
vos émotions et votre curiosité.
Spectacle participatif.
Chez les Hypnotiseurs, aucune limite, aucune
scène. Ils mettront en éveil tous vos sens pour
découvrir leurs étonnantes capacités. Ils vous
proposent un moment unique où vous êtes
acteur de votre vie et de celle des autres. Un
divertissement surprenant et bienveillant sur
scène, dans la salle mais aussi à la sortie.
Billetterie : Office de Tourisme Intercommunal
Place de la Gare - Pornic
Tél: 02 40 82 04 40
et sur billetweb.fr/pro/amphitheatrepornic
Festival Pornic Jazz
Vendredi 13 et samedi 14 mars 2020
Festival de jazz festif organisé par l’Acap
(Art et Culture à Pornic), comprenant deux
spectacles.
Le vendredi 13 mars 20:30
Ellen and Paddy
Soirée cabaret Jazz cool
La fameuse rencontre d’Ella Fitzgerald et
Louis Armstrong par le filtre de la charmante
suédoise Ellen Birath et du fantasque
irlandais Paddy Sherlock : Un show tout en
complicité et en humour par deux personnages
charismatiques !
Le samedi 14 mars à 21:00:
Cat Lee King and The Mint
Swing dance à volonté. Nouvelle révélation
européenne, le charismatique jeune allemands
à la voix reconnaissable entre toutes –
Cat Lee King - accompagné par la fine fleur du
rhythm’n’blues français – The Mint - joue avec
passion un répertoire fortement influencé par
la musique des années 40-50. Un groupe dont
la présence scénique et le contact au public
sont indéniablement une des forces : Let the
good times roll !
Billetterie : Office de Tourisme Intercommunal
place de la Gare
44210 PORNIC
Tél: 02 40 82 04 40
I 72
VERS L’OUEST
LES ANIMATIONS
DE LA BAULE
Toute l’année, La Baule présente des expositions,
animations et spectacles. Outre ses infrastructures
sportives, les cinquante plages et criques qui
l’entourent dans toute la presqu’île guérandaise,
elle est le rendez-vous des écrivains, peintres,
musiciens et comédiens qui présentent au public
leurs dernières créations. Notre sélection jusqu’au
printemps.
LE RENDEZ-VOUS
DES ÉCRIVAINS
8 E ÉPISODE du vendredi 29 novembre au lundi 2 décembre 2019
L’invitée d’honneur
Dominique Bona, de l’Académie française
Prix Interallié (1992) et prix Renaudot (1998),
a écrit plusieurs romans et des biographies,
parmi lesquelles Berthe Morisot, Camille
et Paul et Clara Malraux. Elle a été élue à
l’Académie française en 2013.
Parmi les invités
Patrick Barbier, Christelle Bardet, Pierre-
Louis Basse, Véronique Cabut, Pierre-Jean
Chalençon, Anne-France Dautheville, Laure
Dautriche, Mylène Demongeot, Patrice
Duhamel, Benoît Duteurtre, Catherine Ecole-
Boivin, Serge Joncour, Sylvie Le Bihan, Arthur
Lochmann, Éric Neuhoff, Joseph Ponthus,
Jacques Santamaria, Jean et Marie-Josée
Tulard
Parmi les événements
- Exposition de Diana Barrault (peintre)
- Exposition de dessins de Cabu sur Charles
Trenet
- Hommage à Cabu, avec la projection de
Tu t’es vu sans Cabu ?, film de Jean-Marie
Pasquier, suivie d’une table ronde
- Hommage à Georges Simenon, pour le 30ème
anniversaire de sa mort, avec la projection
de L’escalier de fer, de Denis Malleval, avec
Laurent Gerra, suivie d’une table ronde
- Hommage à Napoléon pour le 250ème
anniversaire de sa naissance, avec une table
ronde réunissant Jean Tulard, un des plus
grands spécialistes au monde de Napoléon,
et Pierre-Jean Chalençon, un des plus grands
collectionneurs au monde de cette époque.
- Tables rondes, rencontres, dédicaces,
bar, grand espace librairie.
Entrée libre et gratuite
Le vendredi 29 novembre de 17h30 à 20h00
Le samedi 30 novembre de 15h00 à 20h00
Le dimanche 1er décembre de 15h00 à 18h00
Le lundi 2 décembre 20h00, dîner de gala
Atlantia
119 avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny
44500 La Baule
Renseignements au 02 40 11 51 51
www.lesrendezvousdelabaule.com
En mars se produiront quelques lauréats du
concours Tchaïkosky, dont
Alexandre Kantorow piano, (Premier prix du
Concours International Tchaïkovsky 2019),
Dmitry Masleev piano (Premier prix du
Concours International Tchaïkovsky - 2015),
Boris Berezovsky piano (Premier Prix et
la Médaille d’Or du Concours International
Tchaïkovsky - 1990),
Lukas Geniusas piano (Deuxième prix du
LES MOMENTS MUSICAUX
DE L’HERMITAGE
Concours International Tchaïkovsky - 2015),
Alexander Kniazev violoncelle (Deuxième prix
du Concours International Tchaïkovsky - 1990
Troisième prix du Concours International
Tchaïkovsky - 1978),
Anna Geniushene piano (Lauréate du Concours
International Tchaïkovsky - 2019),
Sergei Dogadin violon (Premier Prix et Médaille
d’Or du Concours International Tchaïkovsky -
2019) et le quatuor à cordes Borodine
Du 27 au 29 mars 2020
Les Moments Musicaux de L’Hermitage
sont des instants privilégiés que chacun
aime retrouver. C’est le rendez-vous
incontournable des mélomanes et le succès
est immense, grâce à vous, à l’harmonie
entre le lieu, les artistes et les œuvres
jouées… une convivialité unique.
75 I
PALAIS
DES CONGRÈS
ATLANTIA
Curieux, passionnés, fidèles spectateurs, le
Palais des Congrès Atlantia vous propose
des spectacles toujours plus nombreux,
variés et riches de talents ! Théâtre,
humour, ballets internationaux, concerts
de musique classique, comédies musicales,
rendez-vous littéraires… il y en a pour tous
les goûts !
Samedi 14 décembre 2019 - 20h30
Michel Jonasz
Nouveau spectacle « Groove ! »
Avec Manu Katché, Jean-Yves d’Angelo
et Jérôme Regard.
Samedi 21 décembre 2019 - 20h00
Encore un instant, de Fabrice Roger-Lacan,
avec Michèle Laroque, François Berléand et
Lionel Abelanski.
« Un rire de bon cœur, entre émotion et délire.
Un très bon divertissement »,
selon Armelle Héliot dans Le Figaroscope.
Dimanche 16 février 2020 - 17h00
Le Canard à l’orange
de William Douglas-Home
Avec Nicolas Briançon, Anne Charrier, Sophie
Artur et François Vincentelli.
Hugh Preston est un animateur vedette de
télévision marié depuis 15 ans à Liz, qu’il
trompe avec de nombreuses maîtresses.
Un soir, Hugh apprend que sa femme a un
amant.
Samedi 22 février 2020 20h00
Blanche-Neige et les sept nains
par le Grand Ballet de Kiev
40 artistes sur scène pour un ballet qui ravira
petits et grands grâce aux danses, péripéties et
à l’interprétation de ce conte merveilleux des
frères Grimm.
Dimanche 8 mars 2020 17h00
Et elles vécurent heureuses, de Anne de
Kinkelin et Vanessa Fery
Avec cette dernière, Leslie Bevillard
et Marie-Cécile Sautreau.
Une comédie férocement joyeuses sur les
femmes, le bonheur, l’amour, l’amitié…
mais surtout pas sur les contes de fées !
Palais des Congrès Atlantia
119, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny
44500 La Baule
02 40 11 51 51
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I 76
CARNET
D’ADRESSES
QUARTIERS LIBRES
À NANTES
MARTHIN LOBERT
BIJOUTERIE
PRIEUR 1, rue d’Orléans et avenue Marie Louise (La Baule)
CADO CHIC 25, rue du Calvaire
VINCENT GUERLAIS CHOCOLATIER rue Franklin
LANDREAU 10, rue d’Orléans
A VUE D’ŒIL 1, rue de la Fosse
FEMMES SECRETES 1, rue Franklin
LA RESERVE 15, rue Crébillon et 1, avenue Pavie (La Baule)
LONGCHAMP 7, place Royale
SECRETS INSTITUT 27, rue Mercoeur
PARFUMS DIVINE 7, rue Rubens
TRANSFERT MAN 4 et 5, rue de la Foss
BALIBARIS 19, rue Crébillon
CLAUDE CHAUSSEUR 2, place Aristide Briand
ROBIN bijouterie 17, rue Barillerie
CLARISSE 22, rue Crébillon
BLANCHE 19, rue Scribe
BANG & OLUFSEN 7, rue de Bertrand (Rennes)
Création et précision
Garant du choix des pierres précieuses de haute qualité, ce maitreartisan
joaillier d’excellence, installé dans le cœur de Nantes est
un créateur reconnu pour le soin et la précision qu’il apporte à la
fabrication des bijoux sur mesure. Dépositaire exclusif des marques
O.J Perrin et Repossi, Marthin Lobert répond depuis bientôt quarante
ans à vos attentes avec goût et raffinement.
Ouvert du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 19h.
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TÉL : 02 40 20 29 20
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77 I
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OPTICIENS PASSIONNÉS
Tous les trois opticiens diplômés, reconnus pour
la précision de leurs conseils, Stéphanie, Maëlys
et Damien font de chaque monture une pièce
unique et personnalisée, d’origine exclusivement
française et européennes.
Dépositaire depuis son ouverture il y a bientôt
quinze ans de collections de créateurs en
lunetterie réservée uniquement aux opticiens
indépendants, À Vue D’œil conjugue modernisme
avec savoir-faire artisanal. Résolument
contemporaine, cette boutique apporte ses
conseils esthétiques et son expérience pour
le choix de verres Essilor et d’une monture qui
corresponde à votre style. Irréprochable et de
haute qualité, le montage est ensuite réalisé sur
place par ces trois professionnels passionnés.
Les sportifs qu’ils soient adeptes de running, de
cyclisme, de glisse, de golf… apprécient également
l’espace qui leur est entièrement dédié. Une large
gamme de marques est proposée. Ils bénéficient
en outre d’une “expertise maison” affinée à leurs
attentes. Passion, convivialité, conseil…
L’esprit À Vue D’œil.
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LE BISTROT DU PORT
LE TRENT’ & LE VAPORETTO
LES ESCALES DE TRENTEMOULT
Le p’tit café du matin ? L’apéro du soir entre
amis ? Envie de moules-frites ou de tartines
gourmandes à midi ? Preneur d’une suggestion
face à la Loire après avoir accosté en bateau un
dimanche matin ? Ancrez-vous au Bistrot du
port, l’adresse emblématique de Trentemoult.
L’escale est délicieusement rétro. Manon et
Cyril vous ouvrent la porte dès 8h en semaine,
à partir de 10h30 le week-end. Midi et soir
toute l’année, Trent’ se met sur son trente-etun
pour vous accueillir : déco industrielle, vue
unique en extérieur comme à l’étage, cuisine
nantaise, gourmande et de saison. Anguilles de
Loire servies persillées, pavé de sandre au beurre
blanc, côte de bœuf mijotée au thym… Voilà
quelques-unes des pépites de Briac et Sébastien.
Il y en a d’autres. Fermé le dimanche soir.
En manque d’Italie ? Garez-vous midi et soir
au Vaporetto, Matthias et Antony s’occupent
de votre voyage culinaire. Démarrez avec des
antipasti accompagnés d’un Américano maison,
poursuivez par des tagliatelles alle vongole, la
spécialité napolitaine, ou par une escalope de
veau à la Milanaise, terminez en vous accordant
un limoncello, le tiramisu n’en sera que plus
goûteux. Ou alors succombez à l’effervescence
d’un prosecco et embrayez sur une pizza déclinée
à la truffe. Un régal. Fermé le dimanche soir.
LE BISTROT DU PORT
37, QUAI ROBERT SURCOUF
TRENTEMOULT-REZÉ
TÉL : 02 40 75 10 88
LE TRENT
7, QUAI MARCEL BOISSARD
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LE VAPORETTO
2, QUAI MARCEL BOISSARD
TRENTEMOULT-REZÉ
TÉL : 02 40 75 82 84
I 78
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1896
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Membre du Club des Joailliers Créateurs, Prieur 1896 crée et restaure
tous vos bijoux.
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Fred, Hermès, Pomellato, Boucheron, Messika, Dinh Van, Bell&Ross,
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TÉL : 02 40 48 69 95
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Horloger Joaillier
Poiray, Baume et Mercier, Longines,
Rado, Briston, Hamilton, Herbelin,
Tissot, Frey Wille, La Brune et
La Blonde, Christofle, March LA.B...
Horloger Diamantaire
Cartier, Omega, Breitling, Baume et Mercier, Chopard,
Dinh Van, Arthus Bertrand, Frey Wille, Ginette NY, Herbelin,
Longines, Marco Bicego, Rado, Tag Heuer, Tissot, Tudor
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79 I
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I 80
LA
500
Gérants du Corneille pendant quatorze ans, Loïc
et Sophie sont de retour quartier Santeuil, En juin,
après deux ans de break, ils ont racheté La 500, au
1 de la rue, en face de l’hôtel Maisons du Monde.
Dans cette brasserie italienne flotte un air de
dolce vita. Fraicheur des produits et originalité
des plats riment avec gaieté et convivialité.
Spacieuse, ensoleillée le midi, chauffée et abritée
d’une banne, la terrasse a ses inconditionnels. À
l’intérieur (cinquante couverts), l’originalité de la
déco – la petite Fiat règne sur le lieu – ne rend
la carte que plus appétissante. Après les antipasti
et avant de terminer sur un tiramisu glacé, faites
votre choix parmi les vingt-cinq pizzas proposées
et les tagliatelles, appréciez une chiffonnade de
jambon de Parme, un carpaccio burrata, des
linguines aux palourdes… ou, pourquoi pas, un
burger italien.
Que vous soyez à pied, en tram, en voiture (le
parking n’est pas loin) … ou en Vespa, courrez à
cette table à un tour de roue seulement de la rue
Crébillon et de la place du Commerce.
Ouvert du lundi au samedi. Formule du midi :
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la pizza ou plat du jour. Menu enfant : 9,50 €. À
la carte le soir. Vins au verre. Pizzas également à
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81 I
LES
ONT DU
NANTAIS
TALENT
LES PRIVILÈGES DE...
MATHILDE MOREAU
DIRECTRICE DE LA COMPAGNIE DU CAFÉ-THÉÂTRE
m
Elle a fêté l’an dernier au Zénith, salle de 9000 places,
les vingt ans de la Compagnie du Café-Théâtre dont
la jauge est de 110 places. Le spectacle anniversaire
de la Companie qu’elle dirige et qu’elle a créée
accueillait notamment Kev Adams, Anne Roumanoff,
Christelle Chollet, Sellig, Oldelaf, Éric Antoine et
autres vedettes a été retransmis sur TMC, mais ce
qui intéresse le plus Mathilde Moreau, c’est les 500
représentations qu’elle donne rue des Carmélites,
dont elle a fait un endroit de découvertes et de rires.
« Un fou rire, ça vaut de l’or », dit-elle. Enthousiaste,
déterminée et généreuse, Mathilde Moreau n’aime
rien tant que mettre en valeur le talent des autres.
En attendant de vous raconter ses prochaines
aventures, elle a bien voulu se poser pour répondre
à nos questions.
PATRICK GÉRARD
STÉPHANE HOFFMANN
Qui est l’homme de vos rêves ?
Mon chéri depuis 14 ans, Erwan Guynot
de Boismenu. Nous avons deux enfants
ensemble Marius et Juliette. Nous sommes
associés à la vie comme à la scène.
À table, quel plat ne faut-il
jamais vous servir ?
Des crêpes, j’ai fait une indigestion quand
j’étais petite, je ne supporte même plus
l’odeur.
Quel genre de petite fille étiez-vous ?
Très sage toute petite. Petite anecdote,
mes parents m’ont raconté avec honte
m’avoir oublié un jour dans la baignoire, l’eau
était devenue froide, je ne disais rien !
Ça me fait rire ! Pas eux !
Quel est votre personnage historique favori ?
La reine d’Angleterre ! J’ai l’impression de
suivre un roman depuis ma naissance et
qu’elle est éternelle !
Votre occupation préférée ?
Aller voir des spectacles
Qui auriez-vous aimé être ?
Sophie Marceau bien sûr !
Pou quelles fautes avez-vous
le plus d’indulgence ?
Le retard, j’accepte les gens en retard, ça me
permet de finir une tâche commencée !
Ce que vous appréciez le plus chez vos amis ?
Leur amour, leurs rires et leurs bonnes
bouteilles de vin.
Qu’avez-vous à vous faire pardonner ?
D’être trop speed parfois et de ne pas dans
l’écoute à 100%
Le don de la nature que vous aimeriez avoir ?
Manger et ne pas grossir !
Votre chanson préférée ?
« La Bohème », de Charles Aznavour
Le musicien qui vous tire des larmes ?
Vladimir Cosma (« La Gloire de mon Père »)
Qu’aimeriez-vous laisser de vous ?
Rien ! Juste ! « On s’est bien marré
à la Compagnie »
Si vous étiez invisible, vous feriez quoi ?
J’irais me glisser dans le lit de Jean Dujardin !
Ahaha ! je plaisante !
Votre film préféré ?
« Itinéraire d’un enfant gâté » et « Out of
Africa » (les deux)
Que faut-il faire pour vous déplaire ?
Ne pas m’inviter dans un restaurant
Et pour vous plaire ?
M’inviter dans un bon restaurant
Que faut-il faire pour vous faire rire ?
Être naturel et me raconter des cancans,
j’adore ça !
Et pour vous faire pleurer ?
Me parler de mes grands-parents
Qu’aimeriez-vous changer en vous ?
Mon tour de taille
De quoi êtes-vous la plus fière ?
De mes pieds, je les adore !
Et demain, vous faites quoi ?
Je m’amuse !
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