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Maintenance & Entreprise n°654

La maintenance navale et aéronautique en Bretagne et dans les Pays-de-Loire p.23

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ACTUALITÉS p. 8<br />

Le TELETRUK<br />

JCB passe à l’électrique<br />

p. 31<br />

PRATIQUE<br />

La maintenance dans<br />

l’industrie aéronautique<br />

SOLUTIONS p. 14<br />

Réalités et IA<br />

pour l’industrie du futur<br />

p. 40<br />

TERTIAIRE<br />

La maintenance :<br />

du port à l’aéroport<br />

N°654 Juin / Juillet 2019 • 25€<br />

Dossier<br />

La maintenance navale et<br />

aéronautique en Bretagne et<br />

dans les Pays-de-Loire p. 23


ÉDITORIAL<br />

Industrie, mixité<br />

et performance<br />

©DR<br />

Valérie Brenugat<br />

Rédactrice en chef<br />

Lors de sa première réunion en avril dernier, le Conseil de la mixité et de l’égalité<br />

professionnelle dans l’Industrie<br />

a dressé une feuille<br />

de route pour féminiser les<br />

métiers de l’industrie : l’orientation<br />

professionnelle des jeunes femmes<br />

vers les formations techniques et<br />

les carrières industrielles ; le recrutement<br />

des jeunes femmes et, de<br />

«L’industrie est un secteur où le taux d’emploi<br />

des femmes est faible (29% des salariés) et la<br />

proportion ne s’est pas accrue pas depuis près de<br />

trente ans.»<br />

manière plus générale, l’amélioration de l’attractivité de l’industrie auprès des jeunes ;<br />

la gestion des talents féminins tout au long de leur carrière ; la gestion de la parentalité,<br />

du temps de travail et les conditions de travail ; l’accession aux fonctions de direction.<br />

La création de ce Conseil, actée le 5 mars 2019, lors du Comité exécutif du Conseil national<br />

de l’industrie, est partie de deux constats : il faut davantage de femmes dans l’industrie<br />

et il est urgent d’y améliorer leur visibilité et leur leadership. En effet, l’industrie est<br />

un secteur où le taux d’emploi des femmes est faible (29% des salariés) et la proportion<br />

ne s’est pas accrue depuis près de trente ans.<br />

Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des<br />

Finances, a déclaré à propos de l’importance de la mixité dans l’industrie : « L’enjeu n’est<br />

pas seulement un enjeu de féminisation de l’industrie, qui est évidemment important, c’est<br />

un enjeu de performance pour les industries. Les besoins de recrutement dans l’industrie<br />

ne cessent d’augmenter et nous ne parvenons pas à trouver de candidats. Il faut élargir le<br />

vivier, notamment aux femmes, qui y ont toute leur place. » Comment l’égalité hommefemme<br />

contribue-t-elle à la performance des entreprises ?<br />

Valérie Brenugat<br />

Envie de réagir ?<br />

@maintenanceent<br />

MAINTENANCE<br />

&ENTREPRISE<br />

ÉDITEUR<br />

MRJ Informatique<br />

22, Boulevard Gambetta<br />

92130 Issy-les-Moulineaux<br />

Tel : 01 84 19 38 10<br />

Fax : 01 34 29 61 02<br />

www.maintenance-entreprise.com<br />

/<strong>Maintenance</strong>.<strong>Entreprise</strong><br />

/@maintenanceent<br />

Direction :<br />

Michaël Lévy<br />

Directeur de publication :<br />

Jérémie Roboh<br />

Rédacteur en chef :<br />

Valérie Brenugat<br />

COMMERCIALISATION<br />

Publicité :<br />

Patrick Barlier<br />

p.barlier@mrj-corp.fr<br />

Diffusion et Abonnements :<br />

vad.mrj-presse.fr<br />

Prix au numéro :<br />

25 €<br />

Abonnement 1 an :<br />

85 € / 4 numéros<br />

Étranger :<br />

100 €<br />

Règlement par chèque<br />

bancaire à l’ordre de MRJ<br />

RÉALISATION<br />

Conception graphique :<br />

Dolioz - Adeline Docquier<br />

Impression :<br />

Rivadeneyra, sa<br />

Calle Torneros, 16<br />

Poligono Industrial de Los Angeles<br />

28906 Getafe - Madrid - Espagne<br />

N°ISSN :<br />

1632 - 4153<br />

Commission paritaire :<br />

0 414 T 83 214<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Périodicité : Trimestrielle<br />

Numéro : 654<br />

Date : Juin - Juillet 2019<br />

RÉDACTION<br />

Ont participé à ce numéro :<br />

Valérie Brenugat et Olivier Guillon (MRJ),<br />

Eric Logeais (JCB Industrie France),<br />

Anne Marleix (Strass), Katia Hilal (Amiral<br />

Technologies), Augustin Marty (Deepomatic),<br />

Loris Mazza (IAC Partners), Christophe<br />

Chupin (Page Personnel), Guillaume de<br />

Williencourt (Clemessy Services), Laurent<br />

Mouchette (ESI), Hugo Falgarone (SkyReal),<br />

Paolo Colombo (Ansys), José Rodrigues<br />

(Henkel Technologies France), Nadine<br />

Vennat (Groupe ADP), Rabah Achemaoui<br />

(Endel Engie).<br />

CRÉDITS<br />

Credits photos : DR, iStock, Groupe<br />

ADP, Valérie Brenugat .<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I3


Altair<br />

SERVICE MANAGER<br />

LOGICIEL GMAO SAV<br />

200+ FONCTIONNALITÉS FULL WEB<br />

Intégration des parcs technique client<br />

Rencensement d’équipements, état des lieux<br />

Entretien & dépannage<br />

Appli mobile accessible hors ligne<br />

Relation client et reporting<br />

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d’Altair compte parmi les meilleurs<br />

en termes d’ergonomie<br />

et de facilité d’utilisation !<br />

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GMAO SAV Altair<br />

SERVICE E MANAGER<br />

QHSE<br />

Themis<br />

QHSE MANAGER


SOMMAIRE<br />

RÉGIONS<br />

La maintenance navale et<br />

23<br />

aéronautique<br />

en Bretagne et les Pays-de-Loire<br />

24 Page Personnel Nantes et Rennes: recrute des techniciens et des ingénieurs<br />

26 Clemessy Services : son site de Saint-Nazaire pour la réparation navale<br />

29 ESI Group : du prototype virtuel au jumeau numérique<br />

Éditorial<br />

Solutions<br />

03 Industrie, mixité et performance 14 Strass Groupe : 3D temps réel,<br />

réalités virtuelle et augmentée<br />

Actualités<br />

08 Le TELETRUK JCB passe à<br />

l’électrique<br />

09 Nouveau directeur général pour<br />

CARL Software<br />

10 Formation technique EPI : prochaine<br />

session du 17 au 21 juin 2019 !<br />

17 L’Intelligence Artificielle pour la<br />

<strong>Maintenance</strong> Prédictive Industrielle :<br />

quels défis et quelles innovations ?<br />

19 Deepomatic : démocratiser l’IA<br />

jusqu’au technicien<br />

21 IAC Partners face aux nouveaux<br />

enjeux de la maintenance des<br />

énergies<br />

10 ACR : un marché en croissance<br />

recentré sur la gestion efficace de<br />

l’énergie<br />

Tertiaire<br />

40 Le Groupe ADP, la maintenance des<br />

trieurs à bagages<br />

Pratique<br />

31 SkyReal : la réalité virtuelle en plein<br />

envol<br />

35 Des jumeaux numériques au service<br />

de la MRO<br />

38 Henkel : répondre aux enjeux du<br />

collage dans la maintenance<br />

44 Endel Engie, un partenaire industriel<br />

décisif dans la maintenance<br />

portuaire<br />

47 L’Usine 4.0 n’est pas une révolution<br />

technologique.<br />

Boîte à outils<br />

48 A lire, voir, écouter<br />

Agenda<br />

49 Salons & formations<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I5


SANTÉ / SÉCURITÉ<br />

AU TRAVAIL<br />

QUALITÉ DE VIE<br />

AU TRAVAIL<br />

SÉCURITÉ / SÛRETÉ<br />

DES ORGANISATIONS<br />

CONFÉRENCES / EXPOSITION / EXPERTS / ANIMATIONS / ATELIERS DÉMOS<br />

PARIS<br />

Pte de Versailles<br />

21>23 MAI 2019<br />

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*En cours de renouvellement pour 2019


MAINTENANCE<br />

&ENTREPRISE<br />

NOS ENQUÊTES EN 1 CLIN D’ŒIL<br />

©Groupe ADP ©DR<br />

© DR<br />

© DR<br />

SOLUTIONS<br />

RÉGIONS<br />

PRATIQUE<br />

TERTIAIRE<br />

Réalités et intelligence artificielle pour<br />

l’industrie du futur p.14 à 20<br />

Société d’ingénierie digitale, Strass Groupe développe des applications à<br />

haute valeur ajoutée pour les domaines suivants : formation, assistance au<br />

poste de travail et aide à la maintenance. Disposant de plus de vingt ans d’expérience<br />

en production 3D et 3D temps réel, son expertise s’est élargie à la<br />

réalité virtuelle et augmentée depuis 2016. Zoom<br />

La maintenance navale et aéronautique<br />

en Bretagne et les Pays-de-Loire p. 23 à 30<br />

Page Personnel (filiale de PageGroup) est un cabinet de recrutement spécialisé<br />

qui identifie pour les entreprises des employés qualifiés, techniciens et cadres<br />

1er niveau, afin de répondre à leurs besoins en intérim, CDD ou CDI. Selon<br />

Christophe Chupin, Directeur Senior chez Page Personnel Nantes et Rennes,<br />

les Pays-de-la-Loire est l’une des régions françaises les plus dynamiques dans<br />

les secteurs de l’industrie aéronautique et navale..<br />

La maintenance dans l’industrie<br />

aéronautique p. 31 à 37<br />

Fondée en 2017 par Hugo Falgarone, SkyReal est un éditeur de logiciel<br />

spécialisé dans la Réalité Virtuelle. Résultant d’ un essaimage technologique,<br />

il bénéficie d’une expérience de plus de 10 ans dans la VR appliquée<br />

aux problématiques industrielles. Il a été sélectionné par Starburst, la référence<br />

mondiale des accélérateurs de start-ups dédiées aux secteurs de<br />

l’aéronautique, spatial et défense. Focus.<br />

La maintenance : du port à l’aéroport<br />

p. 40 à 46<br />

Numéro 1 mondial de la gestion aéroportuaire, le Groupe ADP exploite les<br />

plates-formes aéroportuaires parisiennes, parmi lesquelles Paris-Charles<br />

de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget qui, sous la marque Paris Aéroport,<br />

ont accueilli l’an dernier plus de 105 millions de passagers et 2 millions<br />

de tonnes de fret et de courrier. La maintenance des infrastructures aéroportuaires<br />

parisiennes, dont celle des trieurs à bagages, est une priorité...<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I 7


ACTUALITÉS TECHNOLOGIE<br />

MANUTENTION<br />

Le TELETRUK JCB passe à l’électrique<br />

JCB a lancé un nouveau chariot élévateur télescopique TELETRUK JCB 30-19E, premier modèle électrique de sa gamme,<br />

qui ouvre de nouvelles opportunités pour cette machine facilitant les opérations dans les ports, les centres de recyclage<br />

et sur les sites industriels.<br />

©DR<br />

Comme il est alimenté électriquement par des batteries,<br />

le chariot élévateur JCB 30-19E est extrêmement silencieux<br />

et ne génère pas d’émissions. Il est aussi bien adapté<br />

à des tâches à l’intérieur d’un bâtiment qu’à l’extérieur.<br />

Grâce à sa conception totalement étanche qui résiste aux intempéries,<br />

la chaîne cinématique et les autres composants de la machine<br />

sont protégés lors d’une utilisation extérieure. Son alimentation est<br />

fournie par des batteries au plomb-acide de 80 volts, qui peuvent<br />

fonctionner huit heures sur une seule charge.<br />

La transmission électrique du nouveau TELETRUK JCB lui permet<br />

de grimper facilement une pente ou rampe de 21 %, et sa productivité<br />

est renforcée par une levée libre complète de série de 1 575 mm.<br />

A l’instar de tous les modèles de TELETRUK, le JCB 30-19E dispose<br />

d’une flèche à montage latéral et présente, grâce à la portée télescopique<br />

unique à l’avant, une capacité de levage de 1 900 kg à 2 mètres.<br />

En outre, la fonctionnalité de portée à l’avant élimine tout risque d’endommagement<br />

du matériau ou du véhicule, ainsi que les risques de<br />

blessure aux personnes, lors du chargement ou du déchargement de<br />

palettes dans et depuis des véhicules utilitaires légers.<br />

DE LA SÉCURITÉ AU SYSTÈME TÉLÉMATIQUE<br />

La sécurité est également proposée en série, puisque toutes les<br />

machines sont équipées d’un système de contrôle de charge adaptatif<br />

couplé à un système de coupure des mouvements aggravants.<br />

Cette innovation brevetée par JCB avertit l’opérateur, via un simple<br />

système de voyants vert, orange et rouge, que la pleine capacité de<br />

levage ou de portée est atteinte.<br />

Par ailleurs, la cabine JCB « Command Plus », ne fait que 2,2 m<br />

de haut, ce qui permet au JCB 30-19E de travailler au sein des<br />

contraintes de hauteur des conteneurs d’expédition. Elle est spacieuse,<br />

sans écho parasite, et est équipée de fonctions hydrauliques. La direction<br />

et la vitesse de déplacement sont contrôlées via un joystick<br />

unique. De plus, des informations importantes sur la performance<br />

du chariot sont transmises à l’opérateur via un écran électronique<br />

facile à lire, situé à la hauteur des yeux.<br />

Enfin, son système télématique JCB LiveLink permet de mesurer<br />

en temps réel la consommation d’énergie et de réaliser une analyse<br />

détaillée de l’utilisation de la machine. De plus, il offre un champ de<br />

vision sur 360 degrés autour de la machine et une vision de l’équipement,<br />

ainsi qu’une rotation unique du tablier de 111 degrés. ●<br />

Valérie Brenugat<br />

8 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654• Juin - Juillet 2019


TECHNOLOGIE<br />

ACTUALITÉS<br />

Entretien avec le Directeur des Ventes Industrie France<br />

chez JCB France Industrie<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE : COMMENT LE TELETRUK ÉLECTRIQUE<br />

(TLT 30-19E) SE DISTINGUE-T-IL DES CHARIOTS ÉLÉVATEURS<br />

TÉLESCOPIQUE SUR LE MARCHÉ ?<br />

Eric Logeais : Le TELETRUK est le seul chariot télescopique du<br />

marché à avoir été conçu pour les applications de la manutention et<br />

de l’industrie en lieu et place d’un chariot industriel à mat. Ce chariot<br />

présente plusieurs différences : contrepoids pour la stabilité, tablier<br />

FEM, pneumatique PPS et CACES 3 R389. Il permet de travailler sur<br />

surface stabilisée (tout chemin pour les versions 4x4).<br />

M&E : A QUELS SECTEURS INDUSTRIELS EST-IL DESTINÉ ?<br />

E.L. : Ses applications usuelles concernent la manutention :<br />

• dans les lieux fermés : agro-alimentaire, usines, entrepôts logistiques,<br />

• cours et intérieur : logistique, chargement des camionnettes/<br />

fourgon par l’arrière pour les petites livraisons (DHL/Colissimo,…)<br />

M&E : COMMENT A-T-IL ÉTÉ CONÇU POUR AVOIR UN MINIMUM<br />

DE MAINTENANCE ?<br />

E.L. : Le châssis, la flèche et les essieux directeurs sont issus de notre<br />

expérience de constructeur, notamment en manutention (Telescopic).<br />

La gamme TELETRUK Diesel /Gaz est largement éprouvée depuis son<br />

lancement en 1997. Les composants électriques ont été astucieusement<br />

intégrés. Le moteur, le variateur et le contrôleur viennent du groupe<br />

ZAPI. La batterie avec remplissage centralisé qui équipe notre nouvelle<br />

version électrique est de la marque EXIDE.<br />

M&E : LES PIÈCES DE L’ENGIN SE CHANGENT-ELLES RAPIDEMENT ?<br />

E.L. : L’accès au cœur de la machine se fait grâce au basculement<br />

de la cabine vers l’avant. Ainsi l’opérateur visualise tous les organes<br />

vitaux de la machines le contrôleur et l’hydraulique. S’il ne bascule<br />

pas la cabine, l’accès peut se faire par la porte latérale.<br />

Pour accéder aux moteurs de translation, il suffit d’enlever la plaque de<br />

protection. Quant au changement de batterie, il s’effectue simplement<br />

soit grâce à la reprise par les fourches d’un autre chariot, soit grâce<br />

à un anneau d’élingage.<br />

M&E : QUEL SONT LES DIFFÉRENTS PROCESSUS D’ACHAT PROPOSÉS ?<br />

E.L. : En France, JCB vend ces produits à un réseau de concessionnaire<br />

mono marque. Chaque concessionnaire est formé et accompagné sur<br />

le plan stratégique, commercial et technique. Il dispose de machines de<br />

démonstration pour la promotion de la marque. La vente de machines<br />

ne peut pas se concevoir aujourd’hui sans la proposition de services<br />

associés : financement client par JCB Finance, équipement de la<br />

machine grâce à JCB Equipement, contrat d’entretien et d’extension<br />

de garantie. La vente d’une machine peut donc se faire grâce à une<br />

location longue durée ou un achat à crédit (classique, longue durée…)<br />

: contrat de crédit-bail ou location full service (loyer financier + loyer<br />

technique) sur 48/60/72 mois en fonction de l’activité.<br />

NOMINATION<br />

Nouveau directeur<br />

général pour CARL<br />

Software<br />

©DR<br />

Tugdual Le Bouar<br />

Directeur Général Délégué<br />

Tugdual Le Bouar, 49 ans, Directeur Marketing du groupe<br />

Berger-Levrault, prend la tête de CARL Software au poste<br />

de Directeur Général Délégué.<br />

Tugdual Le Bouar seconde Pierre-Marie Lehucher<br />

(Président Directeur Général) pour piloter et accélérer la croissance<br />

en France et à l’international de CARL Software, n°1<br />

français en solutions de gestion technique du patrimoine et<br />

maintenance (GTP/GMAO).<br />

Docteur en sciences physiques et diplômé de l’Ecole Polytechnique<br />

Paris, Tugdual Le Bouar, démarre sa carrière en 1997 chez<br />

Motorola puis Freescale sur des missions de directions opérationnelles<br />

puis rejoint CGG en 2008 pour prendre en charge la transformation<br />

du groupe et quelques années plus tard pour diriger<br />

une des Business Unit.<br />

Il rejoint le COMEX de l’éditeur Berger-Levrault en 2018 au poste<br />

de Directeur Marketing et Développement Produits, en charge de<br />

consolider et rationnaliser le portefeuille de produits et services. ●<br />

EN SAVOIR PLUS > www.carl-software.fr<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I9


ACTUALITÉS<br />

MARCHÉ<br />

SYNDICAT<br />

Formation technique EPI :<br />

prochaine session du 17 au 21 juin 2019 !<br />

La formation Technique EPI est un module complet sur les équipements de protection individuelle, animée par<br />

de véritables experts dans leur domaine. Cette formation, d’une durée de 32 heures réparties sur 5 jours, a lieu à<br />

Paris, dans les locaux du Syndicat national des acteurs du marché de la prévention et de la protection (SYNAMAP).<br />

La formation Technique EPI permet d’acquérir les connaissances<br />

indispensables sur les EPI en abordant les différents<br />

types de protection et la réglementation en vigueur :<br />

protection auditive, protection des mains, protection des<br />

pieds, protection des voies respiratoires, protection de la tête,<br />

protection des yeux, protection haute-visibilité, protection contre<br />

les chutes de hauteur, vêtements de protection.<br />

Démonstrations produits, cas pratiques, vidéos, les intervenants<br />

de cette formation associent la pratique à la théorie, ce qui permet<br />

aux stagiaires de bénéficier d’une approche «terrain». Le côté<br />

concret permet de mieux visualiser les problématiques réglementaires<br />

et évaluer l’acquisition de connaissances.<br />

Cette formation répond à un réel besoin de maîtrise et de connaissances<br />

des EPI et de la réglementation en vigueur. Comment<br />

prescrire un bon équipement lorsqu’on ne connait pas bien la<br />

réglementation ? Quels équipements de protection porter selon<br />

les différents risques ? Etc.<br />

La formation Technique EPI du SYNAMAP, c’est la garantie d’obtenir<br />

des réponses fiables et une formation pointue sur un domaine<br />

complexe !<br />

La prochaine session aura lieu du 17 au 21 juin 2019 à Paris.<br />

Elle s’adresse aux équipes commerciales des entreprises distributrices<br />

d’EPI, acteurs et responsables hygiène et sécurité des<br />

entreprises, chefs de produits, coordonnateurs SPS, préventeurs<br />

EPI, utilisateurs, etc.<br />

En tant qu’organisation professionnelle reconnue et expert du<br />

marché des EPI, le SYNAMAP est bien évidemment le mieux<br />

placé pour vous former ! ●<br />

EN SAVOIR PLUS > www.synamap.fr<br />

GTB<br />

ACR : un marché en croissance recentré sur la gestion<br />

efficace de l’énergie<br />

L’année 2018 a connu un rythme de croissance satisfaisant pour les industriels de la régulation et de la<br />

Gestion Technique du Bâtiment (GTB). Généralement, une tendance se dégage à partir de 12 à 24 mois<br />

après les mises en chantier. Les industriels bénéficient ainsi de la reprise de l’activité du secteur du<br />

bâtiment des années précédentes.<br />

Les solutions de régulation et de GTB développées par l’industrie<br />

ont toujours la confiance des maîtres d’ouvrages.<br />

En effet ces solutions offrent une gestion efficace de l’énergie<br />

à coûts maîtrisés dans le tertiaire.<br />

Pour autant, le ralentissement attendu de l’activité en 2019 et l’incertitude<br />

sur les évolutions en cours des dispositifs réglementaires<br />

(RE 2020, DPE, Décret tertiaire, etc.) seront à suivre attentivement<br />

pour ne pas atténuer l’espoir d’un retour durable à la croissance.<br />

Avec 3 % en 2018, le marché de la GTB accélère son rythme de croissance<br />

par rapport à l’année précédente et s’établit désormais à 75,4<br />

millions d’euros. Les régulateurs « intelligents » poursuivent leur très<br />

forte progression avec 20 % en 2018. Les unités de traitement local à<br />

forte capacité reculent, quant à eux, légèrement (-5 %) au profit des<br />

modèles intermédiaires (30 à 99 points) qui progressent de 10 %.<br />

En 2019, le marché de GTB et de la régulation devrait progresser<br />

à un rythme encore supérieur grâce à une demande toujours<br />

plus forte pour les solutions à haute valeur ajoutée afin de maximiser<br />

le confort et la santé tout en minimisant la consommation<br />

énergétique. ●<br />

EN SAVOIR PLUS > www.acr-régulation.com<br />

10 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


GUIDE PRATIQUE D’ACHAT POUR LES GRANDS ARRÊTS<br />

GRANDS ARRÊTS<br />

Bientôt arrive le temps<br />

fort de la maintenance :<br />

les grands arrêts<br />

L’été approche à grands pas ; les grands arrêts de<br />

maintenance également. Car si la période estivale<br />

marque une pause de la production et, plus globalement,<br />

des affaires, elle n’en reste pas moins chargée pour la<br />

maintenance, à la fois des équipements industriels et des<br />

bâtiments.<br />

Pis, les services de maintenance sont pris par le temps, souvent de l’ordre de deux à quatre semaines, et par<br />

l’obligation de tout remettre en condition opérationnelle afin d’assurer le bon démarrage de la production dès<br />

le retour des aoûtiens.<br />

Le magazine <strong>Maintenance</strong> & <strong>Entreprise</strong>, toujours soucieux de répondre à vos attentes et vos contraintes,<br />

vous propose une sélection de prestataires qui contribueront à la réussite et la bonne marche de vos travaux<br />

durant les GRANDS ARRÊTS DE MAINTENANCE.<br />

LA RÉDACTION<br />

© Emerson<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I11


GUIDE PRATIQUE D’ACHAT POUR LES GRANDS ARRÊTS<br />

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12 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


GUIDE PRATIQUE D’ACHAT POUR LES GRANDS ARRÊTS<br />

EN LOCATION OU À LA VENTE<br />

La LOCATION de maintenance ou de dépannage<br />

Quand vous devez dépanner ou organiser la maintenance<br />

de votre installation, nous pouvons vous fournir<br />

pour une courte période de location :<br />

• des transformateurs de puissance de 160 à 2 000 KVA,<br />

• des transformateurs d’isolement,<br />

• des autotransformateurs,<br />

• des tableaux HTA.<br />

La LOCATION longue durée<br />

Vous pouvez disposer, en région Auvergne-Rhône-Alpes,<br />

sans investissement lourd, d’une installation fiable grâce<br />

à nos contrôles réguliers, et adaptable en cours de contrat<br />

à vos nouvelles exigences de puissance.<br />

Nous pouvons vous louer :<br />

• des transformateurs de puissance<br />

de 160 à 2 000 KVA,<br />

• des transformateurs d’isolement,<br />

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enveloppe béton.<br />

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À LA VENTE<br />

Nous disposons d’un stock permanent de matériels HTA à la vente :<br />

transformateurs, cellules norme HN 64 S41 et norme HN 64 S52<br />

insensibles à l’environnement, DGPT2, alim C13100, fusibles.<br />

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SIT PRESSE 190X125.indd 1 16/05/2019 14:07<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I13


SOLUTIONS RÉALITÉS ET IA POUR L’INDUSTRIE DU FUTUR<br />

DIGITAL<br />

Strass Groupe :<br />

3D temps réel, réalités<br />

virtuelle et augmentée<br />

Société d’ingénierie digitale, Strass Groupe développe<br />

des applications à haute valeur ajoutée pour les<br />

domaines suivants : formation, assistance au poste<br />

de travail et aide à la maintenance. Disposant de<br />

plus de 20 ans d’expérience en production 3D et 3D<br />

temps réel, son expertise s’est élargie à la réalité<br />

virtuelle et augmentée depuis 2016. Zoom<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE : QUELS SONT LES<br />

ENJEUX DE LA MAINTENANCE DU FUTUR DANS VOTRE<br />

SECTEUR ?<br />

Anne Marleix : Les principaux enjeux consistent à fournir l’assistance<br />

à l’opérateur au bon moment et au bon endroit avec le<br />

bon contenu et le plus possible sur le poste de travail, d’où l’intérêt<br />

des solutions de réalités virtuelles et augmentées. Concernant<br />

le premier niveau de réalité virtuelle, l’utilisateur face à un<br />

écran interagit via un ordinateur avec des avatars et des éléments<br />

des environnements techniques et naturels. Un casque lui permet<br />

de s’immerger dans cet environnement virtuel. Quant à la réalité<br />

mixte, elle est un mélange entre le réel perçu et le virtuel qui se<br />

superpose au réel grâce à des lunettes de type Hololens. Donc<br />

l’utilisateur se trouve dans un univers réel où s’affichent des<br />

données virtuelles avec qu’il peut interagir. En fait, nous intervenons<br />

sur les 2 types de technologies en fonction des besoins.<br />

L’enjeu est d’avoir une continuité numérique entre les fichiers<br />

du client (notamment les maquettes numériques de la batterie,<br />

du véhicule…) et l’ensemble des procédures pour les intégrer<br />

dans un scénario : soit dans une pédagogie, soit dans une assistance.<br />

Enfin, un autre défi est de former le plus rapidement sur<br />

le poste de travail.<br />

« Nous sommes présents dans des secteurs où ces<br />

applications sont de plus en plus nécessaires :<br />

aéronautique, automobile et défense. »<br />

© DR<br />

Anne Marleix,<br />

fondateur & CEO de Strass Groupe.<br />

contenus. Nous sommes présents dans des secteurs où ces applications<br />

sont de plus en plus nécessaires : aéronautique, automobile<br />

et défense. Par ailleurs, nous avons une forte culture industrielle<br />

avec des anciens clients comme Renault qui nous est fidèle depuis<br />

23 ans. Thales, Safran, Suez et MBDA figurent aussi parmi nos<br />

clients industriels.<br />

M&E : QUELS SONT LES CONSEILS D’UTILISATION DE<br />

CES SOLUTIONS ?<br />

A.M. : Aujourd’hui, les technologies, les logiciels et les savoir-faire<br />

sont assez matures. Mais il reste encore des marges de progression<br />

sur les « devices » 1 qui évoluent très vite : les terminaux, les<br />

casques, les lunettes… Ces investissements demeurent encore<br />

un peu chers. Mais ces appareils coûteront de moins en moins<br />

chères très rapidement.<br />

M&E : QUELS SONT VOS ATOUTS PAR RAPPORT À CEUX<br />

DE VOS CONCURRENTS ?<br />

A.M. : Notre valeur ajoutée : disposer à la fois de compétences<br />

techniques, des ingénieurs pédagogiques et des concepteurs de<br />

Mon conseil est donc de bien cerner la problématique au départ et<br />

de s’assurer que les données entrants soient fiables pour pouvoir<br />

1. Appareils.<br />

14 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


RÉALITÉS ET IA POUR L’INDUSTRIE DU FUTUR<br />

SOLUTIONS<br />

© DR<br />

QUELS ÉTAIENT LES RÉSULTATS ?<br />

A.M. : Pour Renault, nous avons développé une application<br />

3 D en temps réel. C’est, en fait, un jeu qui permet<br />

d’exercer les compagnons à l’application des procédures<br />

et l’équipements des zones sécurisées et le bon choix<br />

des EPI 3 pour intervenir sur les batteries électriques.<br />

Donc il est destiné aux professionnels ayant reçu des<br />

habilitations et ayant déjà bénéficié de formation. Ils<br />

s’entrainent donc avec ce jeu sur PC.<br />

Avec la réalité augmentée, le professionnel de Renault se forme à<br />

travers une tablette au montage et démontage d’un moteur d’Alpine.<br />

passer à la phase d’industrialisation et sortir du PoC 2 . Jusqu’à présent, il<br />

y a eu beaucoup de PoC car les sociétés ont voulu tester ces solutions.<br />

M&E : QUELS SONT LES CRITÈRES D’ACQUISITION DE VOS<br />

SOLUTIONS PAR VOS CLIENTS ?<br />

A.M. : Nous proposons des solutions sur mesure. Donc les prestations<br />

sont au forfait avec la possibilité de fournir aux clients les applications et<br />

s’ils le souhaitent, le matériel nécessaire.<br />

M&E : POUVEZ-VOUS INDIQUER DES EXEMPLES D’APPLICA-<br />

TION DANS L’INDUSTRIE ? QUELLE ÉTAIT LA PROBLÉMATIQUE ?<br />

2. Le proof of concept (PoC) est une étape de validation dans la mise en place d’un<br />

projet nouveau.<br />

Application 3D en temps réel consacrée aux<br />

interventions sur les batteries électriques.<br />

© DR<br />

En outre, nous proposons deux applications de réalité<br />

augmentée. L’objectif de la première application est la<br />

formation des opérateurs. Les scénarios pédagogiques<br />

suivent les méthodes d’intervention et leur permettent<br />

de dérouler la procédure tout en voyant la batterie sans<br />

la toucher. La visée pour Renault : s’exercer tout en<br />

voyant physiquement l’objet et en étant dans le lieu réel<br />

de l’atelier mais sans toucher la batterie de 400 volts qui<br />

devrait être déchargée. Ainsi, les compagnons peuvent<br />

réaliser toutes opérations techniques qu’ils souhaitent<br />

grâce à la batterie virtuelle.<br />

Quant au troisième dispositif, il concerne l’assistance<br />

à la maintenance. Dans le cas d’utilisation où un<br />

opérateur doit intervenir sur une batterie présentant<br />

un problème, la réalité augmentée lui permet d’avoir<br />

les procédures étape par étape et de bénéficier d’une<br />

assistance technique, voire une téléassistance parce que<br />

l’opérateur peut faire appel à un hiérarchique qui peut<br />

le guider s’il ressent un doute sur une opération à faire.<br />

« Concernant les batteries électriques, il y a<br />

donc deux applications distinctes : l’une pour<br />

l’assistance à la maintenance et l’autre destinée à<br />

la formation en amont. »<br />

Concernant les batteries électriques, il y a donc deux<br />

applications distinctes : l’une pour l’assistance à la maintenance<br />

et l’autre destinée à la formation en amont.<br />

Pour la formation, tout se déroule en présentiel et cela<br />

implique donc des salles de formation et des formateurs.<br />

Le déplacement des stagiaires entraîne des frais<br />

de formation. Avec la solution de formation en réalité<br />

augmentée, l’application et une paire de lunettes, chaque<br />

centre de réparation permet aux opérateurs de s’autoformer<br />

et cela engendre donc des gains de coût et de<br />

temps considérables. Au lieu de consulter une fiche de<br />

procédures ou de mémoriser les actions tout en faisant<br />

3. Équipement de protection individuelle.<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I15


SOLUTIONS RÉALITÉS ET IA POUR L’INDUSTRIE DU FUTUR<br />

© DR<br />

Réalité augmentée pour les batteries<br />

électriques chez Renault.<br />

l’opération technique qui nécessite de la concentration, l’application<br />

de réalité augmentée permet à l’opérateur d’avoir une<br />

assistance à la maintenance et d’alléger sa charge cognitive assez<br />

importante au lieu de se stresser et de s’inquiéter. Ainsi, il suit<br />

au fur et à mesure, la procédure virtuelle. De plus, la télémaintenance<br />

lui permet de faire appel à un expert qui peut visualiser<br />

ces actions tout au long de son opération.<br />

Les applications développées pour Renault ne sont pas encore<br />

totalement déployées car ce groupe industriel est en train de<br />

déployer des centres de réparation de batteries à l’échelle internationale.<br />

Nous sommes en train d’étudier le développement<br />

de ces solutions à grande échelle. Pour l’instant, leurs applications<br />

ont été réalisées dans l’université Renault Academy.<br />

Autre exemple de réalité virtuelle : avec un casque, la personne<br />

se forme au montage et démontage d’un moteur d’Alpine. L’objectif<br />

pour Renault était que l’opérateur s’exerce à ces tâches<br />

sans avoir le modèle sous la main. ●<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

De la vidéo à la 3D<br />

Strass Groupe a été créée il y a une trentaine d’années au départ en<br />

tant que société de production vidéo. Elle produisait alors des vidéos<br />

pour la formation de tous les profils des entreprises (opérateur,<br />

techniciens...). Elles étaient envoyées aux différentes filiales et<br />

réseaux de distribution des clients dans le monde entier. Avec<br />

l’évolution des technologies, l’entreprise a intégré les savoir-faire<br />

en 3 D, Temps Réel, les supports interactifs puis les e-learning et<br />

les serious games dans les années 2000. En 2006, tous ses savoirfaire<br />

en 3D et temps réel ont évolué vers des applications de réalités<br />

virtuelles et augmentées. Ainsi, Strass Groupe apporte des solutions<br />

de formation et d’assistance technique aux clients industriels.<br />

Depuis 2016, elle propose aussi des solutions et d’assistance à<br />

la maintenance pour les parties plus techniques chez ses clients.<br />

16 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


RÉALITÉS ET IA POUR L’INDUSTRIE DU FUTUR<br />

SOLUTIONS<br />

AVIS D’EXPERT<br />

L’Intelligence Artificielle<br />

pour la <strong>Maintenance</strong> Prédictive Industrielle : quels<br />

défis et quelles innovations ?<br />

La maintenance prédictive des équipements industriels est l’un des chevaux de bataille de l’industrie<br />

4.0. En effet avec les remontées de données issues des automates ou des capteurs « Internet<br />

des objets » (IoT), les industriels disposent de précieuses sources d’information permettant aux<br />

algorithmes d’Intelligence Artificielle (IA) d’anticiper les futures pannes et d’éviter les arrêts de<br />

production.<br />

© DR<br />

Katia Hilal,<br />

fondatrice et CEO<br />

d’Amiral Technologies<br />

Figure 1 : exemple de série temporelle industrielle<br />

L’indisponibilité des équipements industriels<br />

engendre des coûts qui ne cessent<br />

de croître. Les stratégies de flux tendus et<br />

les évolutions des business modèles vers<br />

la vente d’heures de fonctionnement au lieu de la<br />

vente d’équipement, font que l’impact d’une heure<br />

ou même d’une minute d’arrêt peut être énorme.<br />

Pour un constructeur automobile, une minute d’arrêt<br />

coûte 20 000€ en moyenne. Le cabinet McKinsey<br />

estime que la maintenance prédictive réduira<br />

l’indisponibilité des équipements ou des chaines<br />

de production de 50% tout en diminuant le coût<br />

de maintenance jusqu’à 40%. De plus, elle permet<br />

de prolonger la vie des équipements au lieu de les<br />

remplacer préventivement, ce qui engendrera des<br />

économies d’investissement de 3 à 5%. En 2025,<br />

le gain en valeur économique au niveau mondial<br />

est estimé à 630 Milliards de dollars pour l’industrie<br />

manufacturière seule .<br />

Face à cette promesse, de nombreux acteurs de l’Intelligence<br />

Artificielle se sont précipités pour offrir<br />

leurs services et déployer l’arsenal des librairies d’algorithmes<br />

de Machine Learning ou de Deep Learning<br />

dans le contexte industriel. Ce faisant, deux<br />

facteurs limitants se révèlent et montrent que pour<br />

atteindre d’objectif d’une maintenance prédictive<br />

performante, l’IA seule ne suffit pas.<br />

« Ce faisant, deux facteurs limitant se<br />

révèlent et montrent que pour atteindre<br />

d’objectif d’une maintenance prédictive<br />

performante, l’IA seule ne suffit pas. »<br />

Le premier facteur est lié au manque de données<br />

historiques. Même si les données sont abondantes,<br />

les pannes, elles, heureusement, ne sont<br />

pas fréquentes. Or un algorithme de Machine Learning<br />

ou de Deep Learning classique a besoin d’une<br />

base d’apprentissage conséquente représentant tous<br />

types de pannes et dans tous types de contextes.<br />

Même si les données récoltées remontent à un<br />

ou deux ans, il est rare de trouver suffisamment<br />

d’instances répertoriées de pannes pour assurer<br />

un apprentissage suffisant et atteindre un niveau<br />

de prédiction acceptable.<br />

Le deuxième facteur est lié à la nature même des<br />

données industrielles qui s’exprime sous forme de<br />

signaux physiques temporels (courant électrique,<br />

vibrations, vitesse, couple, pression, …), la figure<br />

1 donne un exemple de ces série temporelles. Si<br />

les techniques d’IA fonctionnent sur les données<br />

financières ou exprimant des évolutions d’intentions<br />

d’achat en fonction de données météo, c’est<br />

que les informations extraites de ces séries temporelles<br />

sont suffisantes pour que l’algorithme d’IA en<br />

révèle les corrélations recherchées. Dans le cas des<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I17


SOLUTIONS RÉALITÉS ET IA POUR L’INDUSTRIE DU FUTUR<br />

Figure 2 : comparaison des prédictions et écart type de l’erreur de prédiction entre un modèle prédictif<br />

de base (représenté en bleu) et un exploitant les indicateurs de santé de DiagSign (représenté en vert).<br />

© DR<br />

données industrielles, l’information clef révélant l’état de santé<br />

de l’équipement s’exprime souvent durant de courtes phases<br />

transitoires, cette information est souvent occultée par les transformations<br />

classiques de préparation avant ingestion par les<br />

algorithmes d’IA.<br />

« Les technologies innovantes telles que celle du<br />

laboratoire CNRS GIPSA-Lab, appelée DiagSign,<br />

permettent, avant d’employer les algorithmes<br />

d’IA, d’extraire automatiquement un grand nombre<br />

d’indicateurs de santé à partir de la série temporelle,<br />

quelle que soit sa nature. »<br />

C’est là où les notions d’automatique, de théorie de contrôle,<br />

et autres savoir-faire interviennent ; les données industrielles<br />

embarquent, de fait, ces lois dans leur construction. Les technologies<br />

innovantes telles que celle du laboratoire CNRS<br />

GIPSA-Lab, appelée DiagSign, permettent, avant d’employer les<br />

algorithmes d’IA, d’extraire automatiquement un grand nombre<br />

d’indicateurs de santé à partir de la série temporelle, quelle que<br />

soit sa nature. L’apport de ce pré-traitement aux performances<br />

des algorithmes prédictifs confirme l’impact déterminant qu’apportent<br />

ces indicateurs. La figure 2 illustre l’apport en précision<br />

des prédictions (ici dans le cas de prédiction de l’âge d’un<br />

contacteur électrique) d’un algorithme basé sur les indicateurs<br />

de DiagSign par rapport à une méthode classique : l’écart type<br />

de l’erreur de prédiction se voit réduit de moitié.<br />

Quant au problème de la rareté des pannes historiques, Diag-<br />

Sign permet d’y pallier en travaillant sur la notion d’« indicateurs<br />

de bonne santé ». Les algorithmes d’IA peuvent en effet<br />

apprendre de façon dite « non supervisée » en construisant l’espace<br />

de fonctionnement « normal » d’un équipement grâce aux<br />

indicateurs de DiagSign générées lors d’une phase d’apprentissage<br />

en fonctionnement normal. La détection des défauts, ou<br />

de la proximité de fin de vie se fait en observant les dérives par<br />

rapport à cet espace de fonctionnement normal. Là encore, la<br />

richesse des indicateurs de DiagSign s’avère déterminante car<br />

elle permet de définir cet espace dans plusieurs dimensions, ce<br />

qui conduit à une forte précision des détections des dérives et<br />

à un faible taux de fausses alertes.<br />

Cette technologie est maintenant mise sur le marché par la startup<br />

Amiral Technologies, issue du CNRS et accompagnée par<br />

l’incubateur public SATT Linksium de Grenoble. Lauréate et<br />

finaliste de multiples concours de l’industrie digitale et de l’IA,<br />

elle se positionne comme précurseur dans les algorithmes de<br />

maintenance prédictive à haute performance.<br />

La recherche scientifique n’a pas fini d’enrichir les modèles d’Intelligence<br />

Artificielle de nouvelles innovations. L’ère de l’industrie<br />

entièrement connectée n’est qu’à son début et promet de<br />

belles perspectives qui sont encore devant nous.●<br />

Katia Hilal<br />

18 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


RÉALITÉS ET IA POUR L’INDUSTRIE DU FUTUR<br />

SOLUTIONS<br />

START-UP<br />

Deepomatic :<br />

démocratiser l’IA jusqu’au technicien<br />

Augustin Marty, CEO de Deepomatic, start-up issue d’Inria Paris, explique pourquoi il est possible<br />

aujourd’hui de faire profiter pleinement de l’intelligence artificielle (IA) au technicien de maintenance.<br />

Identification du port du casque.<br />

©Deepomatic<br />

Les enjeux de la maintenance sont les enjeux de la<br />

qualité. Dans, un monde ou le libéralisme et la compétition<br />

qui en découle tend à harmoniser les prix des<br />

offres et des services, c’est la qualité des produits qui<br />

fait la différence. Or d’une part les produits se complexifient, et<br />

les compétences techniques se raréfient. Il est alors complexe de<br />

garder l’expérience, le savoir-faire et la motivation dans les corps<br />

de techniciens de maintenance (impact de la promotion de la<br />

mobilité, envie des individus de se réaliser à travers plusieurs<br />

métiers etc). Le secteur de la maintenance fait aujourd’hui face<br />

à un vrai défi de maintien de la qualité de service. Et ses symptômes<br />

sont la perte de compétence des employés.<br />

Créée il y a cinq ans à Paris, Deepomatic fournit une plateforme<br />

logicielle permettant aux entreprises de créer et d’exploiter<br />

des applications de reconnaissance d’images et de vidéos à<br />

©DR<br />

Augustin Marty<br />

CEO de Deepomatic<br />

l’échelle industrielle. « Nous aidons les entreprises à accroître<br />

l’efficacité de leurs processus opérationnels (bornes d’encaissement<br />

intelligentes, tri des déchets, maintenance des infrastructures)<br />

dans des secteurs variés (télécom, autoroutes, restauration,<br />

énergie) », précise Augustin Marty. « Les applications développées<br />

par nos clients font partie des cas d’usages les plus avancés<br />

au monde. Avec la prise d’une seule photo de chaque plateau-repas,<br />

le groupe Compass, leader mondial de restauration sous<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I19


SOLUTIONS RÉALITÉS ET IA POUR L’INDUSTRIE DU FUTUR<br />

©Deepomatic<br />

Visualisation des équipements industriels et contrôle qualité.<br />

contrat, a développé un système d’encaissement fluide dont 5 000<br />

personnes bénéficient chaque jour ». Une première mondiale !<br />

DE NOUVELLES SOLUTIONS D’INTELLIGENCE<br />

ARTIFICIELLE QUI S’OUVRENT À LA MAINTENANCE<br />

Deepomatic fournit une solution d’assistant au technicien. Cette<br />

solution fonctionne à travers le téléphone portable du technicien,<br />

qui peut valider son intervention en prenant en photo le<br />

résultat de son travail. Si l‘intelligence artificielle a un doute<br />

sur la qualité du travail accompli, elle le signale et en explique<br />

la raison. Un dialogue se met donc en place entre le technicien<br />

et l’IA. Il est aussi possible de faire intervenir, digitalement,<br />

un technicien plus expérimenté, qui va pouvoir arbitrer<br />

les cas litigieux. Ce schéma d’interactions entre les hommes et<br />

l’IA renforcent le savoir-faire des hommes et des IAs qui ont<br />

été entraînées.<br />

« Nous proposons une plateforme capable de faire le lien entre les<br />

chefs de projets (souvent des data-scientist) et le métier, c’est à dire<br />

les techniciens de maintenance », poursuit Augustin Marty. In<br />

fine, une fois que la solution est paramétrée pour répondre aux<br />

problèmes concrets du client, c’est dans l’exercice de leur métier<br />

que le dialogue se fait avec l’IA. Pour Deepomatic, L’IA est vue<br />

comme un cycle continu et positif. Ces boucles de rétroaction,<br />

qui impliquent le métier, ce sont les clés de la mise en production<br />

des projets. « Les produits concurrents sont linéaires. Ils sont<br />

dédiés à des data scientists spécialisés et ne sont pas adaptés à la<br />

collaboration avec les opérations. De plus, nous sommes plus clairs<br />

sur la propriété intellectuelle », justifie le dirigeant, qui embraye<br />

sur une des conditions sine qua non d’une utilisation optimale<br />

d’un tel outil : « Ne sous estimez pas l’importance de l’intégration.<br />

L’une des clefs, c’est d’avoir des data… ou mettre en place les<br />

moyens de collecte de data ». Enfin, les « critères d’acquisition »<br />

de ces solutions sont les suivants : garder la possibilité d’avoir<br />

la main et de posséder les applications (c’est la réversibilité),<br />

exiger l’accompagnement du prestataire dans l’implémentation<br />

du projet et la complétude de la proposition (produit, service<br />

et matériel). Des règles respectées à la lettre, à l’exemple d’un<br />

acteur majeur du télécom qui a fait le choix de Deepomatic afin<br />

d’automatiser le contrôle qualité du travail des techniciens. ●<br />

Deepomatic en chiffres<br />

• 2014 : son année de création<br />

• 20 clients grands comptes<br />

• 30 salariés<br />

Valérie Brenugat<br />

• 6,2 millions de dollars : sa dernière levée de fonds<br />

20 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


LA MAINTENANCE DES ÉNERGIES<br />

SOLUTIONS<br />

CONSEIL<br />

IAC Partners face aux nouveaux enjeux de la<br />

maintenance des énergies<br />

Reconnu pour ses approches à la fois techniques et opérationnelles, le cabinet de conseil en<br />

stratégie s’est notamment spécialisé dans le domaine des énergies où il accompagne les acteurs<br />

de la maintenance sur différents aspects, en particulier dans la recherche et la sélection des<br />

technologies innovantes allant des capteurs à la maintenance prédictive.<br />

La maintenance est un enjeu stratégique pour la performance<br />

économique d’une installation productrice<br />

d’énergie ; cet enjeu s’exprime par son LCoE 1 (Levelized<br />

cost of energy en €/MWh). Ce poste a ainsi une<br />

forte incidence sur le niveau d’Opex – dépenses d’exploitation<br />

– (allant de 20 à 60%) et l’output (production) en MWh<br />

en assurant la fiabilité du fonctionnement. Cela est particulièrement<br />

vrai pour le nucléaire et l’éolien offshore du fait des<br />

contraintes environnementales, normatives et sécuritaires.<br />

Au-delà des améliorations continues classiques de performance<br />

opérationnelle, les acteurs du secteur, exploitants et prestataires<br />

ont recours à des innovations technologiques pour améliorer<br />

la fiabilité, leur réactivité et réduire les coûts de maintenance.<br />

« Aujourd’hui, la philosophie est d’utiliser les technologies digitales<br />

afin de mieux maitriser le comportement de l’installation et<br />

réduire au juste nécessaire l’intervention humaine », révèle Loris<br />

Mazza, Partner chez IAC Partners, en charge du secteur des<br />

Energies et des grands projets industriels. Parmi les méthodes<br />

et technologies en cours de déploiement, figurent les outils de<br />

PLM pour tracer et capitaliser les expériences de maintenance<br />

sur des installations complexes, et de PMO 2 pour ordonnancer<br />

les interventions sur des installations multiples. On peut<br />

également citer l’évolution vers la maintenance prédictive qui<br />

est une méthodologie « au juste nécessaire », la télésurveillance<br />

à distance de plusieurs installations mais aussi l’inspections<br />

des sites par des drones capables de filmer et repérer les lieux<br />

avec des mesures géométriques et d’autres paramètres comme<br />

le niveau de radioactivité, la température, la présence de substances<br />

nuisibles, etc.<br />

1. Le « coût actualisé de l’énergie » correspond au prix complet d’une énergie<br />

sur la durée de vie de l’équipement qui la produit.<br />

2. Project Management Officer.<br />

©DR<br />

Loris Mazza,<br />

Partner chez IAC Partners<br />

LA RÉALITÉ AUGMENTÉE, UNE AUTRE TECHNOLOGIE<br />

À NE PAS NÉGLIGER<br />

La réalité augmentée est également un outil précieux chargé<br />

d’accompagner efficacement avec des instructions et des informations<br />

l’intervenant humain dans l’exécution d’opérations délicates.<br />

« Un acteur majeur comme Framatome a pris une longueur<br />

d’avance avec des outils de visite virtuelle pour simuler, en taille<br />

réelle, des interventions dans des environnements complexes où le<br />

temps de permanence est limité et où les opérations doivent être<br />

réalisées en une seule tentative », ajoute Loris Mazza. Le groupe<br />

utilise en effet plusieurs technologies telles que la « Cave automatic<br />

virtual environment » (Cave) un réacteur virtuel à échelle<br />

réelle et large image qui fonctionne comme un simulateur de<br />

vol, Modop’3D, un masque 3D utilisé pour former les opérateurs<br />

de maintenance sur les opérations courantes, ou encore<br />

Yoda H2V ; cette tenue combinée avec les lunettes de réalité<br />

augmentée Hololens de Microsoft permet d’entrainer les opérateurs<br />

sur des gestes complexes en leur montrant les gestes faits<br />

par un expert à distance. Cette même technologie est en cours<br />

de test pour les opérations de chirurgie cardiovasculaire.<br />

La mise en place de ces solutions innovantes implique des<br />

investissements conséquents et s’accompagne de changements<br />

importants au sein des organisations en termes de compétences,<br />

procédures et outils. Le prérequis indispensable est donc de<br />

définir au préalable des ambitions, en accord avec le business<br />

model, et des moyens, pour parvenir au bon mix d’innovations.<br />

Une roadmap de déploiement technique et organisationnel est<br />

elle aussi indispensable.<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I21


SOLUTIONS LA MAINTENANCE DES ÉNERGIES<br />

S’APPUYER SUR UNE MÉTHODE DE TRAVAIL<br />

COLLABORATIVE<br />

Afin de mieux répondre aux besoins des industriels, IAC<br />

Partners a choisi de développer une approche à la fois stratégique<br />

– pour cerner les enjeux – et opérationnelle pour y<br />

répondre de manière pertinente, et de créer une complémentarité<br />

entre des compétences à la fois méthodologiques et techniques.<br />

Mais surtout, « l’entreprise s’appuie sur une méthode de<br />

travail collaborative qui met les équipes opérationnelles de nos<br />

partenaires au centre de l’action, ce qui génère des solutions fiables<br />

mais surtout de l’adhésion ».<br />

Concernant la maintenance dans le domaine des énergies, les<br />

clients souhaitent des résultats rapides. Ces derniers privilégient<br />

ainsi des solutions rapidement déployables, génératrices<br />

d’économies mais surtout qui respectent les différentes<br />

contraintes de ce secteur (économiques, réglementaires, etc.). «<br />

Nous sommes ainsi choisis pour notre approche terrain, technique<br />

et notre capacité à nous intégrer à leurs équipes et à mener des<br />

projets complexes sur un temps court », explique Loris Mazza.<br />

Pour le spécialiste des énergies, ces collaborations opérationnelles<br />

permettent de comprendre en détail les organisations<br />

des clients et leur mode de fonctionnement ; il en découle ainsi<br />

une compréhension pointue des SWOT 3 ce qui permet à IAC<br />

Partners de conseiller et d’accompagner ses clients dans des<br />

initiatives plus stratégiques de transformation de leur organisation.<br />

« Nous avons accompagné récemment les équipes d’Eiffage<br />

Métal sur la réduction de la durée d’une intervention de maintenance<br />

qui était sur le chemin critique de l’arrêt d’une tranche<br />

nucléaire EDF ». La durée a été raccourcie de 30% en adaptant<br />

la séquence des opérations, en modifiant la technique d’exécution<br />

mais surtout en les simulant en atelier avant de les exécuter<br />

sur place. ●<br />

Valérie Brenugat<br />

3. Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities (opportunités),<br />

Threats (menaces).<br />

Exemple de CAVE (Cave Automatic Virtual Environment)<br />

©Framatome – 2018<br />

22 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />

LA MAINTENANCE NAVALE ET AÉRONAUTIQUE<br />

EN BRETAGNE ET LES PAYS-DE-LOIRE<br />

SOMMAIRE<br />

24 Page Personnel Nantes et Rennes recrute des techniciens et des ingénieurs<br />

26 Clemessy Services : son site de Saint-Nazaire pour la réparation navale<br />

29 ESI Group : du prototype virtuel au jumeau numérique<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I23


MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />

EMPLOI<br />

Page Personnel Nantes<br />

et Rennes recrute des<br />

techniciens et des ingénieurs<br />

Page Personnel (filiale de PageGroup) est un cabinet de recrutement<br />

spécialisé qui identifie pour les entreprises des employés qualifiés,<br />

techniciens et cadres 1 er niveau, afin de répondre à leurs besoins<br />

en intérim, CDD ou CDI. Selon Christophe Chupin, Directeur Senior<br />

chez Page Personnel Nantes et Rennes, les Pays-de-la-Loire<br />

est l’une des régions françaises les plus dynamiques dans les<br />

secteurs de l’industrie aéronautique et navale.<br />

Christophe Chupin<br />

Directeur Senior chez Page Personnel<br />

Nantes et Rennes<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE : QUELLE EST LA SITUATION<br />

DU MARCHÉ DE L’EMPLOI DANS LES INDUSTRIES NAVALES ET<br />

AÉRONAUTIQUES ET DE LA MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE<br />

ET NAVALE DANS LES PAYS-DE-LOIRE ?<br />

Christophe Chupin : Le marché de l’emploi dans les secteurs de l’aéronautique<br />

et du naval est toujours aussi dynamique. Les besoins<br />

en recrutement restent élevés, portés par des acteurs majeurs dans<br />

leur domaine tels qu’Airbus, Bénéteau ou Naval Group par exemple.<br />

Malgré tout, on constate un déficit global de candidats bac +2/3 par<br />

rapport aux besoins, c’est une généralité nationale. L’attractivité de<br />

certains métiers pose également problème, la maintenance en fait<br />

partie, pourtant les missions et opportunités d’évolution peuvent<br />

être très intéressantes.<br />

M&E : QUELS SONT LES BASSINS D’EMPLOI DANS CES<br />

RÉGIONS ?<br />

C.C. : Un bassin d’emploi fort existe sur l’axe Nantes - Saint-Nazaire<br />

avec les différents intervenants de l’aéronautique. La Vendée<br />

constitue un autre bassin d’emploi avec pour l’industrie navale de<br />

nombreux chantiers sur la zone côtière.<br />

Depuis le début de l’année, un ralentissement dans l’industrie<br />

automobile a été constaté mais ce n’est pas le cas pour les industries<br />

aéronautique et navale pour l’instant.<br />

M&E : QUELS SONT LES BESOINS DE RECRUTEMENT<br />

DE PROFESSIONNELS DE MAINTENANCE NAVALE ET<br />

AÉRONAUTIQUE ?<br />

C.C. : Aujourd’hui, les candidats les plus recherchés sont ceux<br />

qui disposent d’une première expérience. Face à une tension<br />

très forte sur ces profils « pénuriques », notre rôle en tant que<br />

cabinet de recrutement est d’accompagner les entreprises vers<br />

des candidatures moins expérimentés mais disposant de compétences<br />

transversales (soft skills) essentielles. La capacité d’adaptation<br />

est par exemple une qualité recherchée sur un poste de<br />

maintenance.<br />

« Aujourd’hui, les candidats les plus recherchés sont ceux<br />

qui disposent d’une première expérience. »<br />

M&E : QUELS TYPES DE PROFIL DE PROFESSIONNELS DE<br />

MAINTENANCE SONT-ILS DEMANDÉS SUR LE MARCHÉ ?<br />

C.C. : Les compétences en électromécanique, maintenance<br />

industrielle, systèmes automatisés (automatismes), hydraulique<br />

et pneumatiques sont les plus recherchées. Les profils doivent<br />

être flexibles pour répondre au rythme et besoins de production.<br />

Concernant des postes très spécifiques, des compétences linguistiques<br />

(anglais technique) peuvent être demandées ponc-<br />

24 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />

© Etude Page Personnel - Novembre 2018<br />

Ensuite, il ne faut pas hésiter à faire appel à un cabinet de recrutement.<br />

Ces derniers peuvent, en effet, les orienter et les accompagner<br />

dans leur recherche en ciblant les offres qui correspondent à<br />

leurs attentes. Le cabinet peut donc jouer un rôle d’intermédiaire<br />

et de conseil assez fort.<br />

M&E : QUELS SERVICES PROPOSEZ-VOUS AUX ENTREPRISES<br />

DE LA MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE ET NAVALE ?<br />

C.C. : PageGroup accompagne aujourd’hui de nombreux acteurs<br />

du marché dans le recrutement de profils spécifiques en intérim,<br />

CDD ou CDI mais également sur leurs projets de recrutement<br />

volumique.<br />

Top 5 des qualités recherchées.<br />

tuellement pour des sociétés travaillant dans un environnement<br />

international. Cette demande est plus régulière pour les postes en<br />

itinérance (maintenance SAV).<br />

M&E : QUELLES COMPÉTENCES COMPORTEMENTALES SONT-<br />

ELLES DEMANDÉES POUR CES PROFILS DE MAINTENANCE<br />

AÉRONAUTIQUE ET NAVALE ?<br />

C.C. : Les compétences comportementales recherchées chez les<br />

techniciens de maintenance vont s’articuler autour de l’autonomie,<br />

de la capacité d’analyse, de la capacité de communication en raison<br />

de sa transversalité et de ses contacts avec les différents services de<br />

l’entreprise.<br />

M&E : QUELLE EST LA DURÉE MOYENNE DE RECHERCHE<br />

D’EMPLOI ?<br />

« Actuellement, une vingtaine de postes sont à pourvoir sur<br />

les Pays de la Loire en maintenance dans les secteurs du<br />

naval et de l’aéronautique.»<br />

M&E : QUELS SONT LES RECRUTEMENTS PRÉVUS SUR LES<br />

PAYS-DE-LOIRE ?<br />

C.C. : Actuellement, une vingtaine de postes sont à pourvoir sur<br />

les Pays de la Loire en maintenance dans les secteurs du naval et<br />

de l’aéronautique. ●<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

© DR<br />

C.C. : Sur ces postes, on est quasiment sur l’employabilité immédiate<br />

(0-3 mois), que ce soit pour des profils peu expérimentés ou<br />

des profils confirmés.<br />

M&E : QUELS CONSEILS POUVEZ-VOUS DONNER AUX<br />

CANDIDATS DANS LA MAINTENANCE NAVALE ET<br />

AÉRONAUTIQUE ?<br />

C.C. : La principale difficulté réside dans la méthodologie de la<br />

recherche d’emploi. Premier conseil : la connaissance du secteur,<br />

le candidat doit être capable de faire une cartographie des entreprises<br />

du secteur.<br />

Deuxième conseil : s’assurer de l’adéquation entre son projet professionnel<br />

et son projet personnel (situation géographique...).<br />

Job Dating 2018 pour l’aéronautique et le naval.<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I25


MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />

LOIRE-ATLANTIQUE<br />

Clemessy Services : son site de<br />

Saint-Nazaire pour la réparation navale<br />

Le site de Clemessy Services à Saint-Nazaire, entreprise du Groupe Eiffage, offre des services<br />

de maintenance et de réparation navale. Son dernier contrat exemplaire par sa durée : le rétrofit<br />

du roulier Wedellsborg. Focus<br />

© DR<br />

Guillaume de<br />

Williencourt<br />

responsable du<br />

département naval<br />

d’Eiffage Energie Systèmes<br />

Clemessy Services.<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE :<br />

QUELS SONT LES DÉFIS DE LA<br />

MAINTENANCE NAVALE ?<br />

Guillaume de Williencourt : Dans l’industrie<br />

et comme dans d’autres secteurs, il y a<br />

beaucoup de travail dans la maintenance<br />

préventive et prédictive. La particularité<br />

dans le naval comme dans les avions, pour<br />

des raisons de réglementation et de sécurité,<br />

toutes les installations sont redondantes. Les<br />

opérations de maintenance prédictive et les<br />

contrats de maintenance sont donc moins<br />

développés que dans les autres industries.<br />

Il y a donc un travail d’anticipation et cela<br />

coûte très chère.<br />

Dans la navale, deux cas se présentent. La<br />

Arrêt Technique du Rossoren.<br />

© Philippe Pouvreau<br />

première situation : un navire a prévu un<br />

arrêt et il y a un programme tous les 2 ans<br />

(carénage, contrôle d’équipements). Il faut<br />

alors réserver une cale sèche dans les ports.<br />

Cela implique des coûts d’immobilisation qui<br />

doit être la plus courte possible et la moins<br />

chère possible. La concurrence internationale<br />

est, en effet, très importante. Or les navires<br />

s’arrêtent dans des sites les plus pratiques et<br />

les moins chères. Donc la plus grande partie<br />

de la flotte française accoste en Espagne et en<br />

Italie. Notre politique sur les coûts est donc<br />

très agressive.<br />

Le deuxième cas est l’avarie. Même si tout<br />

est redondant, parfois, il n’y a qu’une ligne<br />

d’arbre. Par exemple, quand des joints d’étanchéité<br />

chutent, il faut dépanner d’urgence<br />

des navires.<br />

Concernant le marché du maintien en condition<br />

opérationnelle pour la Marine Nationale,<br />

le service de soutien de la flotte (SSF)<br />

passe des contrats à un rang 1 avec Naval<br />

Group, Chantiers d’Atlantique et Piriou Naval<br />

Services par exemple. Comme ces sociétés<br />

n’ont pas toujours tous les ouvriers pour réaliser<br />

des travaux, ils font appel à des entreprises<br />

comme la nôtre pour réaliser des<br />

prestations. Nous sommes donc en rang 2.<br />

En outre, pour la Marine nationale, il y a des<br />

contrats de maintien en condition opérationnelle<br />

et les entreprises s’engagent à que<br />

26 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />

le navire soit opérationnel un maximum de jours par an. Ces<br />

travaux sont réalisés principalement dans les arsenaux.<br />

« Il y a donc un travail d’anticipation et cela coûte très<br />

chère. »<br />

M&E : QUE REPRÉSENTE LA MAINTENANCE NAVALE<br />

DANS VOS ACTIVITÉS ?<br />

G.D.W : Pour notre site, elle englobe la totalité de nos activités.<br />

La diversification avec des navires neufs et d’autres activités<br />

nous permet de survivre. En revanche, pour la direction Ouest,<br />

cela représente 15 % de l’activité.<br />

Quand nous n’avons pas assez de travail pour nos salariés,<br />

ceux-ci partent dans d’autres chantiers industriels (nucléaire,<br />

pétrochimie…).<br />

M&E : QUELLES SONT VOS ACTIVITÉS DE<br />

MAINTENANCE NAVALE ET LEURS OBJECTIFS ?<br />

M&E : QUELS SONT VOS ATOUTS PAR RAPPORT À<br />

CEUX DE VOS CONCURRENTS ?<br />

G.D.W : Le premier atout est la qualité de nos hommes car c’est<br />

un métier de spécialiste. Nous sommes reconnus pour la qualité<br />

de travail réalisé. Mais nos prestations sont chères. Autre atout :<br />

nous savons nous projeter partout dans le monde. Ainsi, nos<br />

équipes interviennent en Egypte, en Arabie Saoudite et en Lituanie.<br />

Nous sommes aussi embarqués dans les navires. Nous avons<br />

donc une bonne souplesse d’intervention parce -qu’on ne peut<br />

pas être figé que sur Saint-Nazaire avec ses infrastructures. Ses<br />

quelques cales sèches ne sont pas, en effet, toujours disponibles.<br />

Comme nous intervenons pour la Marine Nationale en rang 2,<br />

nous réalisons des missions principalement à Brest et à Toulon.<br />

M&E : QUELLES COMPÉTENCES DOIVENT AVOIR LES<br />

PROFESSIONNELS DE LA MAINTENANCE NAVALE ?<br />

G.D.W : Il faut savoir trouver des solutions à tous les problèmes et<br />

d’être persévérant pour aller au bout des choses. Quand nous<br />

G.D.W : Les activités concernent le carénage, le remplacement<br />

de la partie de coque abimée (en structure acier ou aluminium),<br />

le rétrofit (refaire des installations importantes comme celles des<br />

traitements des fumées, des systèmes de traitement des eaux ou<br />

de ballastage, la tuyauterie par exemple). De plus, les navires<br />

sont obligés de suivre les évolutions de la réglementations et<br />

nous les accompagnons dans la mise en place de ces nouvelles<br />

installations. Ce sont, à la fois, des opérations de structure et de<br />

maintenance avec des vannes et de pompes. Nous faisons aussi<br />

des visites de pièces tournantes comme des paliers et des lignes<br />

d’arbre. Il faut également changer des pièces, l’électricité et les<br />

moteurs diesels. Les maintenances sont donc de différents types :<br />

préventive, curative et rétrofit (remise aux normes et remise en<br />

état d’équipements et de locaux et des cabines ).<br />

Réparation du bordé du RoRo Mobile Express.<br />

©Philippe Pouvreau<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I27


MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />

Installation tuyauterie Scrubber à bord du RoRo Mobile Express<br />

©Philippe Pouvreau<br />

lignes d’arbre, le changement des huiles<br />

de propulseur et des parties de coques<br />

déformées lors d’une tempête, le carénage<br />

(peinture, changement de nom). Ce projet<br />

a coûté 1,5 millions d’euros et a duré 1 mois.<br />

Donc l’arrêt et la préparation (1 mois) ont été<br />

très courts. Nous avons respecté les délais et<br />

la qualité. Le navire est parti en opération très<br />

vite pour Airbus et il a eu ses certifications<br />

tout de suite. Il a alors transporté 4 tronçons<br />

d’A320 de Montoir-de-Bretagne à Mobile en<br />

Alabama aux Etats-Unis. Cela a été un succès<br />

car tout le monde a trouvé son compte.●<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

accueillons un navire en avarie, il faut<br />

le remettre en service immédiatement. Le<br />

professionnel de la maintenance doit donc<br />

être réactif, n’avoir pas froid aux yeux et être<br />

extrêmement volontariste et très engagé.<br />

Il est aussi un fonceur passionné par son<br />

travail.<br />

Concernant les soudeurs, tout est très réglementé<br />

parce-que les sociétés de classification<br />

vérifient la réalisation des travaux.<br />

Cela veut dire que chaque soudure nécessite<br />

une habilitation et un niveau de qualification<br />

très élevée des professionnels pour la<br />

tuyauterie et l’étanchéité de coques. Cela est<br />

aussi valable pour les mécaniciens qui interviennent<br />

en fond de forme, il faut beaucoup<br />

d’habilitations pour les nacelles et les<br />

travaux en hauteur.<br />

« Dans la partie Rétrofit, notre<br />

innovation est dans la rapidité<br />

d’études grâce aux scans 3 D. »<br />

M&E : QUELLES INNOVATIONS<br />

UTILISEZ-VOUS ?<br />

G.D.W : Dans la partie Rétrofit, notre<br />

innovation est dans la rapidité d’études<br />

grâce aux scans 3 D.<br />

M&E : QUELS SONT LES CRITÈRES<br />

DE CHOIX DES PRESTATIONS DE<br />

VOS CLIENTS ?<br />

G.D.W : Le premier critère est le prix.<br />

Ensuite, c’est la localisation.<br />

M&E : QUELS SONT VOS BESOINS<br />

EN RECRUTEMENT ?<br />

G.D.W : Nous recherchons des chaudronniers,<br />

des mécaniciens et des chefs<br />

de chantier ou de bord (chef de projet)<br />

qui suivent un arrêt complet.<br />

M&E : POUVEZ-VOUS DONNER<br />

UN EXEMPLE D’APPLICATION ?<br />

QUELLE ÉTAIT LA<br />

PROBLÉMATIQUE ? QUELS ONT<br />

ÉTÉ LES RÉSULTATS ?<br />

G.D.W : Cette année, nous avons effectué<br />

le rétrofit du plus gros roulier 1 qui est rentré<br />

dans la forme 1 du port de Saint-Nazaire : le<br />

Wedellsborg. Nous y avons intégré 2 systèmes<br />

de traitement de fumée, les scrubbers et un<br />

système de traitement des eaux de ballastage.<br />

Ce navire a subi un important rétrofit. De<br />

plus, nous avons effectué les travaux de<br />

maintenance classique : l’étanchéité des<br />

1. Un roulier est un navire utilisé pour transporter<br />

des marchandises chargées grâce à des rampes<br />

d’accès<br />

●<br />

D’Eiffage Energie<br />

Systèmes à<br />

Clemessy Services<br />

Clemessy Services appartient au groupe<br />

Eiffage. Celui-ci est divisé en 5 branches.<br />

Dans ces branches (construction,<br />

immobilier, infrastructure, concession) ,<br />

figure Eiffage Energie Systèmes. Chaque<br />

branche réalise près de 4 milliards<br />

d’euros de chiffre d’affaires. Clemessy<br />

Service appartient à la branche Eiffage<br />

Energie Systèmes spécialisée dans la<br />

maintenance industrielle. Elle se répartie<br />

dans différentes régions : Normandie,<br />

Ouest, Sud-Ouest, Sud-Est , Rhône-<br />

Alpes et Ile-de-France. Elle emploie<br />

2500 personnes. L’activité principale<br />

concerne les interventions sur des<br />

contrats de maintenance pluriannuelle :<br />

soit sur des arrêts techniques d’industrie<br />

(réalisation de maintenance préventive<br />

et l’entretien pendant quelques jours)<br />

et les grands arrêts et projets. Dans<br />

ces projets, lors d’un changement de<br />

production, l’usine, Clemessy Service,<br />

réalise des nouvelles installations avec<br />

des tuyauteries et de l’électricité et cela<br />

est orienté industrie lourde dans tous<br />

les secteurs d’activité (automobile,<br />

aéronautique, navale, nucléaire, la<br />

pétrochimie et l’agroalimentaire). Le<br />

site Saint-Nazaire a la particularité<br />

d’employer 400 professionnels répartis<br />

dans différents pôles avec la spécialité<br />

de la réparation navale, les programmes<br />

de maintenance pour la naval. Le pôle<br />

réparation navale se résume à une<br />

quarantaine de personnes et le chiffre<br />

d’affaires est de 5 millions d’euros.<br />

28 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />

JSC ZDB utilise ESI IC.IDO avec son Powerwall pour amener ses clients à bord des projets<br />

d’aménagement de compartiments marins sans construction de maquettes coûteuses.<br />

EDITION<br />

ESI Group : du prototype virtuel au jumeau<br />

numérique<br />

©DR<br />

Spécialiste en physique des matériaux, l’acteur mondial<br />

de logiciels et services de prototypage virtuel, ESI Group<br />

propose d’associer expertise en ingénierie et solutions de<br />

simulations avancées et immersives pour résoudre les défis<br />

posés par la maintenance dans l’Usine du Futur. Le point.<br />

Laurent Mouchette<br />

directeur technique<br />

d’ESI France<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE : QUELLE<br />

EST VOTRE LOCALISATION EN BRETAGNE<br />

ET DANS LES PAYS-DE-LOIRE ?<br />

Laurent Mouchette : Nous travaillons pour des<br />

clients en Loire-Atlantique et en Bretagne. ESI<br />

dispose d’une antenne à Rennes. Grâce aux moyens<br />

du numérique, nous pouvons aussi collaborer à<br />

distance et opérer en Bretagne et dans les Pays-de-<br />

Loire.<br />

M&E : QUELS SONT LES ENJEUX DE LA<br />

MAINTENANCE NAVALE ?<br />

L.M. : Parmi les axes principaux de la maintenance<br />

navale, figure la réduction des coûts. La maintenance<br />

d’un navire est coûteuse. Il est important de pouvoir<br />

la programmer et de garantir le niveau de performance<br />

du bâtiment et des composants. Des pannes<br />

ne sont pas envisageables quand le navire est en cours<br />

de fonctionnement, notamment dans le domaine de<br />

la Défense.<br />

M&E : QUELS SONT VOS SERVICES LIÉS À<br />

LA MAINTENANCE NAVALE ?<br />

L.M. : ESI apporte à ses clients des solutions de<br />

simulation pour les aider à développer leurs<br />

produits, optimiser leur process de fabrication et<br />

prédire les conditions d’exploitation et de maintenance<br />

au plus tôt dans le cycle de développement<br />

des produits.<br />

L’ingénierie assistée par ordinateur était historiquement<br />

concentrée sur la résolution de problèmes<br />

rencontrés dans la conception et l’utilisation des<br />

produits. La maintenance navale consistait à une<br />

approche empirique basée sur l’observation, une fois<br />

le navire rentré au port. Aujourd’hui, nous sommes<br />

passés à un nouveau paradigme, dans lequel nous<br />

construisons des prototypes virtuels qui nous<br />

permettent d’anticiper et de détecter les problèmes<br />

de conception avant qu’ils ne surviennent. Cela<br />

ouvre la porte à la construction d’une représentation<br />

virtuelle complète du produit - un Hybrid<br />

Twin - qui peut coexister tout au long du cycle de<br />

vie du produit réel - de la conception (fabrication)<br />

à son décommissionnement en passant par son<br />

utilisation en conditions opérationnelles. Cela peut<br />

fournir des informations essentielles à la fois sur la<br />

conception du produit et sa qualité globale. Grâce<br />

au jumeau hybride (cumulant jumeau virtuel<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I29


MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />

et digital), nous sommes capables de<br />

baser la programmation de la maintenance<br />

sur des faits précis.<br />

Avec le prototypage virtuel d’ESI, synchronisé<br />

par l’« Internet des Objets » (IoT) et<br />

par l’analyse des données massives, nos<br />

clients peuvent optimiser leur processus<br />

d’acquisition et étudier leur produit<br />

en temps réel pour maximiser sa longévité<br />

grâce à une maintenance prédictive<br />

intelligente.<br />

M&E : QUELS SONT VOS POINTS<br />

FORTS PAR RAPPORT À VOS<br />

CONCURRENTS ?<br />

L.M. : L’élément différenciateur est la capacité<br />

à intégrer les données dans un prototype<br />

virtuel simulant l’objet en temps réel.<br />

Si depuis une salle de contrôle, l’opérateur<br />

s’aperçoit d’un dysfonctionnement, il peut<br />

grâce à une simulation numérique et une<br />

observation en temps réel, comprendre le<br />

phénomène, il est capable alors de prendre<br />

des décisions de manière plus pertinente.<br />

Quand on parle d’objet temps réel basé sur<br />

le numérique, on intègre, en effet, dans le<br />

modèle : les données de fabrication et des<br />

matériaux et la complexité de la structure.<br />

A gauche : Vitesse et rayonnement du<br />

panneau sous-marin de la coque dans l’eau<br />

de mer. A droite : Propagation d’ondes sousmarines<br />

depuis une hélice comme source<br />

acoustique.<br />

M&E : QUELS SONT LES CRITÈRES<br />

DE CHOIX DE PRESTATIONS DE<br />

VOS CLIENTS ?<br />

L.M. : ESI Group est le principal créateur<br />

mondial de logiciels et services de<br />

prototypage virtuel. Il a développé un<br />

savoir-faire unique afin d’aider les industriels<br />

à remplacer les prototypes réels par<br />

des prototypes virtuels, leur permettant<br />

de fabriquer puis de tester virtuellement<br />

leurs futurs produits et d’en assurer leur<br />

pré-certification.<br />

M&E : QUELLE EST VOTRE<br />

POLITIQUE D’INNOVATION ?<br />

L.M. : Le groupe ESI consacre environ 30<br />

% de son chiffre d’affaires à la R&D. Nous<br />

développons des nouvelles technologies afin<br />

de répondre aux enjeux de l’industrie 4.0<br />

: l’aspect data, les matériaux, les nouveaux<br />

processus de fabrication. Mais la mise en<br />

place du jumeau numérique reste encore<br />

longue. Les clients ont encore des difficultés<br />

à évaluer l’investissement que représente<br />

le déploiement d’un jumeau numérique.<br />

Nous leur proposons une démarche par<br />

étapes. Du test virtuel au prototype Virtuel<br />

puis le développement d’un jumeau Virtuel<br />

intégrant les aspects temps réel et enfin<br />

le jumeau Hybrid « Hybrid TwinTM »<br />

connecté avec IoT et les analyses de<br />

données. Cette démarche permet à nos<br />

clients de ne pas s’engager sur des volumes<br />

importants et de pouvoir mesurer le retour<br />

sur investissement à chaque étape.<br />

« Du test virtuel au prototype Virtuel puis<br />

le développement d’un jumeau Virtuel<br />

intégrant les aspects temps réel et enfin<br />

le jumeau Hybrid « Hybrid TwinTM »<br />

connecté avec IoT et les analyses de<br />

données. »<br />

M&E : POUVEZ-VOUS DONNER UN<br />

EXEMPLE D’APPLICATION ?<br />

L.M. : Un exemple d’application serait le<br />

développement d’un jumeau numérique<br />

sur un système mécanique pour lequel<br />

nous observons des casses ou des dysfonctionnements<br />

de composants conduisant à<br />

une perte de performance. L’approche de<br />

prototypage virtuel basée sur la physique<br />

des matériaux permet de simuler dans le<br />

détail ces composants critiques et de les<br />

intégrer dans un objet temps réel avec nos<br />

techniques de réduction de modèle. Cet<br />

objet devient une fonction intégrable dans<br />

un modèle système, qui synchronisé avec<br />

l’analyse de données, conduit l’opérateur<br />

à disposer d’un jumeau numérique dit «<br />

Hybrid TwinTM » lui permettant d’évaluer<br />

le comportement et la performance<br />

de son système en temps réel avec une vue<br />

détaillée du comportement de certains<br />

éléments. ●<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

Une expertise en<br />

ingénierie virtuelle<br />

Laurent Mouchette, directeur technique<br />

d’ESI France travaille depuis 18 ans au sein<br />

de la filiale française du groupe ESI. Il est<br />

responsable de l’équipe technique sur le<br />

territoire France pour accompagner ses<br />

clients dans le déploiement des solutions<br />

numériques d’ESI et leur apporter un<br />

support dans la réalisation de leurs projets.<br />

ESI Group est le principal créateur mondial<br />

de logiciels et services de Prototypage<br />

Virtuel, depuis 45 ans. Couplé aux<br />

technologies de dernière génération, le<br />

Prototypage Virtuel s’inscrit désormais<br />

dans une approche plus large du Product<br />

Performance Lifecycle, qui adresse la<br />

performance opérationnelle du produit<br />

tout au long de son cycle de vie complet de<br />

fonctionnement, du lancement au retrait.<br />

La création de Jumeaux Hybrides (Hybrid<br />

Twin) intégrant à la fois la simulation,<br />

la physique et l’analyse de données<br />

permet de créer des produits intelligents,<br />

notamment avec les objets connectés, de<br />

prédire leur performance et d’anticiper<br />

leurs besoins de maintenance.<br />

30 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


LA MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE<br />

PRATIQUE<br />

©DR<br />

Jumeau numérique d’une chaîne d’assemblage final d’un avion<br />

START-UP<br />

SkyReal : la réalité virtuelle en plein envol<br />

Fondée en 2017 par Hugo Falgarone, SkyReal est un éditeur de logiciel spécialisé dans la Réalité<br />

Virtuelle. Résultant d’ un essaimage technologique, il bénéficie d’une expérience de plus de dix<br />

ans dans la VR appliquée aux problématiques industrielles. Il a été sélectionné par Starburst,<br />

la référence mondiale des accélérateurs de start-ups dédiées aux secteurs de l’aéronautique,<br />

spatial et défense. Focus<br />

©DR<br />

Hugo Falgarone,<br />

CEO de SkyReal<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE : A QUELS<br />

SECTEURS VOTRE START-UP S’ADRESSE-<br />

T-ELLE ?<br />

Hugo Falgarone : Nous avons démarré avec le<br />

secteur aéronautique parce que cette industrie<br />

est notre secteur d’origine. Mais nos services<br />

s’adressent à toutes les industries qui utilisent la<br />

conception assistée par ordinateur (CAO) et les<br />

modèles 3 D comme l’automobile, le naval, l’éolien<br />

et le nucléaire. Les problématiques demandées<br />

sont liés au 4.0 : Comment les opérateurs<br />

conçoivent les postes de maintenance et d’assemblage<br />

? Comment anticiper telle séquence ?<br />

Par exemple, nous collaborons avec Thales. Ce<br />

groupe doit, en effet, démontrer que leurs équipements<br />

sont facilement maintenables et il doit fournir<br />

un modèle opératoire qui explique le mode<br />

de maintenance et prouver que tout a été bien<br />

pensé. La perspective de le faire en 3D et en réalité<br />

virtuelle permet de montrer que cela a été véritablement<br />

fait. Demain, toutes les explications<br />

seront réalisées en 3D. Ils feront leurs démonstrations<br />

à leurs clients<br />

M&E : QUELS SERVICES DE RÉALITÉ<br />

VIRTUELLE PROPOSEZ-VOUS ?<br />

H.F : Nous fournissons à nos clients un envi-<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I31


PRATIQUE<br />

LA MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE<br />

©DR<br />

ronnement qui permet de créer leur<br />

propre projet sans notre intervention.<br />

Donc nous les rendons autonomes. Ils<br />

peuvent ainsi traiter des projets confidentiels<br />

et militaires. Nous ne sommes<br />

pas impliqués dans la réalisation de<br />

notre client mais nous pouvons les aider<br />

à créer leur expérience avec un produit,<br />

un contexte et un environnement.<br />

La technologie de la réalité virtuelle<br />

n’est pas considérée comme innovante<br />

ou émergente car elle existe depuis<br />

un certain temps. Selon Gartner, elle<br />

a dépassé la phase d’excitation sur la<br />

nouveauté. Elle est maintenant dans<br />

la phase de déploiement, de la rentabilité<br />

et de modèle économique. Donc<br />

cela devient un standard. Mais dans les<br />

entreprises, ces équipements sont rares<br />

et les sociétés hésitent encore à franchir<br />

le pas. Il faut une conduite du changement<br />

et que le DSI investisse le sujet.<br />

M&E : QUELS SONT LES USAGES ?<br />

H.F : La plupart de nos clients sont<br />

en train de concevoir des projets de<br />

systèmes complexes avec des sous-systèmes,<br />

des équipements et des codes<br />

d’intégration. Dès la conception, ils se<br />

préoccupent de la maintenance. Ils font<br />

donc des modèles 3D mais la difficulté<br />

de la CAO réside dans la réalisation des<br />

tâches et l’interaction avec le produit de<br />

manière aussi naturelle que de gérer un<br />

prototype avec une maquette à échelle<br />

1. Donc en réalité virtuelle, on donne la<br />

possibilité au client de s’immerger dans<br />

le produit et de concevoir un projet en<br />

3 D et avec le casque, de se mettre en<br />

face du produit. Donc nous proposons<br />

un produit à l’échelle 1 et cela aidera le<br />

concepteur.<br />

Le deuxième effet important : on pourra<br />

prendre l’objet, démonter les pièces et se<br />

servir d’un outil. On alors une sensation<br />

réelle très importante. Si nous pouvons<br />

mettre des gants, nous nous orientons<br />

vers un équipement plus standard et<br />

plus accessible au plus grand nombre.<br />

Donc on fait appel à une métaphore<br />

visuelle permettant de comprendre<br />

qu’on touche l’objet. Néanmoins, l’utilisateur<br />

de la réalité virtuelle dispose de<br />

manettes dans les mains.<br />

« Donc la réalité virtuelle<br />

permet de montrer au client<br />

que l’hélicoptère a été bien<br />

conçu pour la maintenance. »<br />

Simulation d’instructions de montage.<br />

Par exemple, chaque hélicoptère nécessite<br />

beaucoup de maintenance pour<br />

chaque heure de vol. La maintenance<br />

est donc un critère de vente important<br />

pour Airbus Helicopters. Donc la réalité<br />

virtuelle permet de montrer au client<br />

que l’hélicoptère a été bien conçu pour<br />

la maintenance. Une équipe de maintenabilité<br />

travaille donc en parallèle<br />

avec les concepteurs. Donc dès la mise<br />

à jour ou la conception, elle contrôle de<br />

manière naturelle et interactive. Avec la<br />

réalité virtuelle, elle peut démonter les<br />

pièces et vérifier si les outils passent et<br />

si elle peut faire un nombre de tâches.<br />

Dès qu’une tâche n’est pas réalisable,<br />

l’équipe échange avec les concepteurs<br />

pour corriger et oblitérer de manière<br />

très rapide avant que le projet continue<br />

de se développer. Auparavant, les modifications<br />

étaient réalisées trop tard, elles<br />

étaient alors très coûteuses et de plus,<br />

cela n’était pas toujours concluant pour<br />

le client. Il y avait aussi des maquettes à<br />

l’échelle 1 pour vérifier le démontage de<br />

pièces. La réalité virtuelle a donc permis<br />

de gagner du temps sur le maquettage.<br />

Autre application pour les opérateurs de<br />

chaine d’assemblage : la réalité virtuelle<br />

permet d’anticiper des erreurs afin d’obtenir<br />

une cadence importante en ayant<br />

les bons outils au bon endroit et au bon<br />

moment.<br />

Sur des maintenances qui n’étaient pas<br />

prévues, par exemple, à Kourou, nous<br />

avons aidé des professionnels du spatial<br />

sur des satellites prêts pour le décollage.<br />

Quand il y avait des problèmes,<br />

avant que des spécialistes de Toulouse<br />

puissent intervenir directement, avec<br />

la réalité virtuelle, ils se sont rendus<br />

compte qu’un équipement sous tension<br />

devait être changé en plein cœur du<br />

satellite. Les toulousains ont alors<br />

réfléchi à changer l’équipement de la<br />

manière la plus sûre en prenant le moins<br />

de risques possibles. Ils ont alors validé<br />

leur séquence et ils ont ensuite collaboré<br />

avec les Kourouciens en montrant les<br />

actions qu’ils devaient faire (démontage,<br />

montage et changement de pièce) avec<br />

la réalité virtuelle à distance en toute<br />

sécurité.<br />

Concernant la formation, nous avons<br />

expérimenté avec Airbus en faisant<br />

apprendre des séquences. Avec la réalité<br />

32 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


LA MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE<br />

PRATIQUE<br />

virtuelle, les professionnels peuvent, en<br />

effet, répéter les séquences. Nous nous<br />

assurons que l’opérateur ait le bon<br />

réflexe de faire le bon geste dans des<br />

cas sensibles. Par ailleurs, les opérateurs<br />

peuvent travailler dans des environnements<br />

très étroits, sombres et vertigineux.<br />

La réalité virtuelle permet de se<br />

projeter dans les conditions de travail<br />

de l’opérateur. En outre, nous pouvons<br />

créer un aléa et tester les connaissances<br />

de l’opérateur. Par exemple,<br />

un opérateur de maintenance répare<br />

une machine. Nous allons ajouter une<br />

procédure à tester comme la vérification<br />

de l’alimentation. Enfin, nous pouvons<br />

créer des phénomènes aléatoires comme<br />

des cas particuliers de pannes connues<br />

et voir comment l’opérateur réagit face<br />

à l’imprévu.<br />

M&E : QUELS CONSEILS<br />

POUVEZ-VOUS DONNER DANS<br />

L’UTILISATION DE CES NOUVELLES<br />

SOLUTIONS ?<br />

H.F : La difficulté réside dans le fait<br />

que beaucoup de sociétés ont fait des<br />

démonstrateurs. Si les équipements<br />

sont devenus standards et très robuste,<br />

il faut que l’entreprise investisse le sujet.<br />

Le directeur des systèmes d’information<br />

de l’entreprise doit donc gérer ces<br />

solutions de réalité virtuelle et être le<br />

responsable de leur déploiement.<br />

Maintenant, tous les grands fournisseurs<br />

d’équipements offrent le matériel<br />

nécessaire à la réalité virtuelle. Quant<br />

aux offres de logiciels, elles existent de<br />

plus en plus. Maintenant, il faut que<br />

les sociétés le déploient les solutions<br />

de réalité virtuelle.<br />

« Dès le départ, nous étions<br />

taillés pour travailler sur<br />

des grands projets ambitieux<br />

industriels. »<br />

M&E : QUELS SONT VOS<br />

ATOUTS PAR RAPPORT À VOS<br />

CONCURRENTS ?<br />

H.F : Premier avantage : avec le produit,<br />

nous rendons notre client autonome.<br />

Deuxième atout : quand nous avons<br />

créé notre projet, nous avons traité<br />

des grands produits comme un avion<br />

comme un A 350, une fusée ou une<br />

usine. Dès le départ, nous étions taillés<br />

pour travailler sur des grands projets<br />

ambitieux industriels. Donc notre capacité<br />

à respecter des normes et des standards<br />

ambitieux de performance étaient<br />

déjà notre point de départ. Nous avons,<br />

en effet, la maturité industrielle d’un<br />

projet qui a connu des programmes<br />

importants.<br />

Par ailleurs, nous présentons des différences<br />

technologiques avec nos capacités<br />

de manipuler les objets et de les<br />

concevoir. Fort de nos activités avec<br />

les ingénieurs d’Airbus et de différents<br />

programmes, nous avons eu cette expérience<br />

utilisateur qui nous a permis de<br />

développer petit à petit des centaines de<br />

fonctionnalités qui correspondent à un<br />

besoin et à une tâche métier.<br />

Simulation d’une opération de montage sous le cockpit d’un avion<br />

avec validation de l’encombrement et de l’accessibilité.<br />

M&E : QUELS SONT LES CRITÈRES<br />

D’ACQUISITION DE VOS SOLUTIONS<br />

PAR VOS CLIENTS ?<br />

H.F : Leurs critères : la capacité à être<br />

autonome et le temps à lancer cette<br />

solution.<br />

M&E : POUVEZ-VOUS INDIQUER UN<br />

EXEMPLE D’APPLICATION DANS<br />

L’INDUSTRIE ? QUELLE ÉTAIT<br />

LA PROBLÉMATIQUE ? QUELS<br />

ÉTAIENT LES RÉSULTATS ?<br />

H.F : Un exemple concerne des changements<br />

de plafonnier d’un Eurocopter<br />

hélicoptère EC 175. Pour changer l’éclairage,<br />

il faut démonter le plafonnier.<br />

Avant, il fallait faire des prototypes de<br />

cabine pour changer l’ampoule. Maintenant,<br />

avec la réalité virtuelle, l’opérateur<br />

apprend comment changer le plafonnier<br />

de la cabine (vis, outils…). Ainsi, cette<br />

opération de maintenance n’est réalisée<br />

qu’en 1 journée au lieu d’une semaine.<br />

Enfin, avec la réalité virtuelle, pendant<br />

la phase de conception, il est vérifié que<br />

la tâche de maintenance est facilement<br />

réalisable. Après, on peut entraîner les<br />

opérateurs à le faire. ●<br />

©DR<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I33


PRATIQUE<br />

LA MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE<br />

Une Start-up issue d’Airbus Group<br />

Avant de créer la start-up SkyReal en 2017, Hugo Falgarone,<br />

fondateur de SkyReal, a travaillé pour toutes les filières<br />

du groupe Airbus (avion, hélicoptère, fusée) pendant 17<br />

ans dans le centre d’innovation Airbus Group Innovation<br />

où étaient développées les technologies en amont. Il<br />

raconte alors ces années chez Airbus : « Nous avions<br />

alors assez de financement pour travailler en amont sur<br />

ces technologies et savoir comment elles pouvaient être<br />

opérationnellement rentables. Nous avons démarré les<br />

recherches sur la réalité virtuelle en 2000. Cela a pris<br />

beaucoup de temps pour trouver un modèle opérationnel.<br />

A partir de 2008, nous avons eu une feuille de route bien<br />

définie et surtout nous avons commencé à nous aligner avec<br />

des programmes intéressants tels que les hélicoptères<br />

Eurocopter EC175 qui étaient réalisés avec les chinois.<br />

Puis chez Airbus Commercial, A 350 a donné un élan au<br />

projet et cela a apporté de la robustesse à la technologie<br />

de la plateforme. Ensuite, en 2015, cela a débouché sur<br />

25 salles dotées d‘ armoires de type immersif en France,<br />

en Allemagne et en Angleterre avec des utilisateurs qui<br />

travaillaient sur différents projets avec nos technologies.<br />

» Puis en 2016, Airbus a changé d’organisation dans sa<br />

stratégie en se réorientant dans son cœur de business en<br />

amont. Il a décidé d’arrêter ses activités de recherche,<br />

licencier du personnel et fermer son centre de recherche.<br />

Hugo Falgarone a réussi à obtenir d’Airbus la capacité<br />

de faire son projet SkyReal qui n’est pas une spin-off 1 car<br />

Airbus n’est pas dans le capital de l’entreprise. Il a<br />

donc réalisé un transfert d’exploitation des travaux de<br />

recherche effectués dans le centre d’innovation d’Airbus<br />

et a réembauché l’équipe qui l’a suivi pour continuer le<br />

développement des technologies.<br />

SkyReal a démarré le 1 er janvier 2018 avec des contrats<br />

de ses clients. Hugo Falgarone note alors : « La seule<br />

difficulté pour moi a été d’avoir des relations de fournisseurs<br />

contractuels avec mes anciens collègues avec la problématique<br />

d’être un fournisseur d’un grand groupe comme Airbus.<br />

Maintenant dans notre société, nous sommes une dizaine<br />

de personnes et nous sommes situés à Paris. Nous offrons<br />

un outil technologique qui est directement installé chez<br />

notre client. »<br />

1; Une « spin-off » est une société commerciale née d’une scission d’une<br />

entreprise plus grande.<br />

34 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


LA MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE<br />

PRATIQUE<br />

©DR<br />

Advantage-Digital Twin spread2-0x.<br />

ANSYS<br />

Des jumeaux numériques<br />

au service de la MRO<br />

Avec l’acquisition de la société Granta Design, le lancement de son nouveau logiciel Ansys Twin<br />

Builder et celui d’Ansys Cloud, l’actualité de l’éditeur américain est pour le moins chargée à<br />

quelques semaines seulement du salon SIAE, un des événements phares d’Ansys, en particulier<br />

sur la partie MRO où il est particulièrement présent.<br />

Fondée en 1970 et basée à Pittsburgh en Pennsylvanie,<br />

aux États-Unis, Ansys est le leader<br />

mondial de la simulation d’ingénierie. L’entreprise<br />

développe et assure le support de logiciels<br />

de simulation servant à prédire le comportement<br />

d’un produit dans son environnement. « Si vous avez<br />

déjà vu une fusée, piloté un avion, conduit une voiture,<br />

utilisé un ordinateur, manipulé un appareil mobile,<br />

franchi un pont ou utilisé une technologie mobile, il<br />

est très probable qu’un logiciel Ansys ait joué un rôle<br />

crucial dans sa conception », affirme sans détour Paolo<br />

Colombo, Directeur Monde pour l’Industrie Aérospatiale<br />

& Défense, chez Ansys. Grâce à sa stratégie de<br />

Pervasive Simulation, Ansys aide les entreprises innovantes<br />

à livrer des produits de haute performance à<br />

leurs clients. « À travers le plus vaste portefeuille de logiciels<br />

de simulation technique, nous les aidons à résoudre<br />

les défis de conception les plus complexes et à créer un<br />

nombre illimité de produits ».<br />

©DR<br />

Paolo Colombo<br />

Directeur Monde pour l’Industrie<br />

Aérospatiale & Défense, chez Ansys.<br />

Dans les secteurs de l’aérospatial et de la défense, les<br />

produits ont généralement un cycle de vie très long.<br />

Ainsi, leur coût de maintenance et de mise à niveau est<br />

bien supérieur aux coûts initiaux liés à la recherche, la<br />

conception et le développement. Ces dépenses représentent<br />

une part importante du coût d’un avion de ligne<br />

et une lourde charge pour les entreprises et les services<br />

rattachés à la défense. C’est pourquoi leur réduction<br />

demeure un enjeu crucial pour la compétitivité des<br />

entreprises. Ces dernières ont déjà commencé à étendre<br />

l’usage des technologies numériques traditionnellement<br />

utilisées pour la phase de conception de l’avion, pour la<br />

MRO (maintenance, repair and overhaul) et l’entre-<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I35


PRATIQUE<br />

LA MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE<br />

tien des avions afin d’optimiser leurs opérations. De<br />

nombreuses entreprises exploitent ainsi le Big Data et<br />

l’analytique afin de déterminer, à l’avance, le moment<br />

opportun pour effectuer la maintenance d’un avion.<br />

Pour ce faire, elles doivent s’appuyer sur des données<br />

historiques qui ne sont pas toujours disponibles, notamment<br />

lorsqu’il s’agit d’un nouvel avion, voire pas assez<br />

fiables, lorsque ces données reposent uniquement sur<br />

des statistiques. C’est pourquoi le jumeau numérique<br />

(digital twin) suscite un fort intérêt de la part des industriels.<br />

Cette technologie associe la simulation multiphysique<br />

haute-fidélité à des capacité ROM (ordre de<br />

modèles réduits) traités sur des ordinateurs hautes<br />

performances, le tout, connecté à des outils d’analyse.<br />

UNE PRÉSENCE CROISSANCE AUPRÈS DES<br />

ACTEURS DE LA MRO<br />

Ansys aide ses clients à accélérer leur processus de transition<br />

numérique grâce à la simulation, et ce, tout au<br />

long du cycle de vie de l’avion, de la pré-conception à<br />

la MRO. L’éditeur propose notamment une solution<br />

pour MRO permettant de concevoir, élaborer, tester<br />

et déployer le jumeau numérique d’un objet physique.<br />

Les bénéfices potentiels sont donc immenses ; à titre<br />

d’exemple, la révision d’un moteur d’aéronef traditionnel<br />

peut coûter jusqu’à 1,7 millions d’euros, ce qui équivaut<br />

au remplacement de 40 000 pièces. En simulant les<br />

moteurs des avions, les utilisateurs ont la possibilité de<br />

surveiller l’état de chaque composant relativement au<br />

fonctionnement global du moteur et, ainsi, optimiser le<br />

processus de révision. Les données issues de la simulation<br />

permettent à Ansys d’élaborer un cadre de travail<br />

personnalisé en étroite collaboration avec le client. Les<br />

équipes d’ingénieurs peuvent ensuite s’appuyer sur ces<br />

enseignements pour améliorer les performances thermodynamiques<br />

du moteur afin de diminuer la consommation<br />

de carburant et l’usure et, ainsi, réduire les<br />

futurs coûts de maintenance. Ces connaissances leur<br />

permettent également de maximiser la durée d’utilisation<br />

de pièces critiques et très coûteuses, comme les<br />

aubes de turbine par exemple.<br />

Ansys propose, notamment, aux industriels sa solution<br />

Ansys Twin Builder, un ensemble unique d’outils associant<br />

la puissance d’un modeleur de systèmes multi-domaines<br />

avec des bibliothèques 0D étendues spécifiques à<br />

l’application, des solveurs de physique 3D, des capacités<br />

ROM et des outils de développement de logiciels embarqués.<br />

Les ingénieurs peuvent ainsi réduire le temps<br />

nécessaire pour construire une physique exacte sur la<br />

base du jumeau, valider la représentation précise du<br />

produit, tester et optimiser le déploiement du jumeau,<br />

notamment grâce à nos partenariats avec des sociétés<br />

d’analyses de données telles que SAP et PTC. « Notre<br />

objectif final est d’accompagner et faciliter la transformation<br />

numérique des processus MRO grâce à une plateforme<br />

de maintenance prédictive basée sur la physique »,<br />

poursuit Paolo Colombo.<br />

« Il s’agit d’un investissement essentiel pour nos clients »,<br />

concède le Directeur Monde pour l’Industrie Aérospatiale<br />

& Défense. « Certains d’entre eux opèrent déjà<br />

sur le marché des MRO et cherchent à mettre en œuvre<br />

une nouvelle génération de technologies pour pouvoir<br />

faire face à une concurrence internationale croissante.<br />

D’autres, comme les équipementiers, pénètrent sur ce<br />

marché en adoptant de nouveaux business models et<br />

recherchent de nouvelles sources de revenus. Dans les<br />

deux cas, ils ne peuvent pas se permettre d’échouer ».<br />

Au cours de ses échanges avec les clients, Paolo<br />

Colombo a pu constater deux critères prépondérants :<br />

la technologie et l’expertise de l’entreprise. « À cet égard,<br />

notre technologie est éprouvée, régulièrement mise à jour<br />

et amplifiée grâce à un écosystème de partenaires permettant<br />

d’offrir des solutions complètes pour l’industrie aérospatiale<br />

et de la défense. De plus, il essentiel pour nos<br />

clients de pouvoir s’appuyer sur une notre expérience de<br />

50 ans et notre réputation éprouvée auprès des industriels<br />

du monde entier, afin de les accompagner dans<br />

l’implémentation de la technologie et la gestion du changement<br />

».<br />

ADOPTER DE BONNES PRATIQUES D’UTILISATION DE<br />

CES NOUVELLES SOLUTIONS DE MAINTENANCE<br />

Il est difficile de donner un conseil à des entreprises qui<br />

ont toujours su innover et dont la longue histoire est<br />

jalonnée de succès, mais la vision de Paolo Colombo est<br />

que si cette industrie est consciente du besoin prégnant<br />

d’innovation, la mutation n’est pas assez rapide. L’accélération<br />

exponentielle de l’accès aux nouvelles technologies<br />

offre sans cesse de nouvelles opportunités dont<br />

pourrait rapidement se saisir les concurrents, bouleversant<br />

ainsi l’équilibre des marchés en quelques mois.<br />

La numérisation demeure un levier essentiel pour relever<br />

ces défis. Toutefois, si 97% des cadres de l’aérospa-<br />

36 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


LA MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE<br />

PRATIQUE<br />

tiale et de la défense déclarent vouloir réinventer leur<br />

business grâce à la numérisation, 7% des entreprises<br />

seulement l’ont pleinement intégré à leur stratégie et au<br />

travail des équipes, comme le révèle le rapport d’Accenture<br />

« The digital threads imperative ». En effet, la numérisation<br />

est un domaine si vaste qu’il peut être complexe<br />

de déterminer le meilleur moyen d’en tirer parti et d’apporter<br />

une réelle valeur ajoutée à l’entreprise. Dès lors,<br />

la gestion du changement des process et des mentalités<br />

peut rapidement devenir un casse-tête.<br />

À ce titre, la simulation permet d’innover plus rapidement,<br />

sans compromis sur la qualité et la sécurité. Des<br />

outils tels que la plateforme ouverte d’Ansys offrent ainsi<br />

la possibilité de connecter l’ensemble de l’écosystème<br />

digital d’un produit, de la conception à la maintenance.<br />

Mais la démarche ne doit pas s’arrêter là ; nouveaux<br />

processus, nouveaux outils… de telles transformations<br />

peuvent submerger les équipes. « C’est pourquoi Ansys<br />

a conçu des méthodes innovantes afin de former et d’accompagner<br />

les collaborateurs dans le processus de transition<br />

numérique. La technologie et les hommes doivent<br />

évoluer ensemble ! ». ●<br />

Valérie Brenugat<br />

Jumeau numérique turbine hybride.<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I37<br />

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PRATIQUE<br />

SOLUTIONS DE COLLAGE ET SYSTÈMES D’APPLICATION<br />

CHIMIE<br />

Henkel : répondre<br />

aux enjeux du collage<br />

dans la maintenance<br />

Loctite HY 4070 – seringue 11 g<br />

© DR<br />

Les responsables maintenance sont en recherche permanente de solutions d’amélioration de la<br />

fiabilité des équipements et de diminution des temps d’arrêt de production. Mis au point par Henkel,<br />

les adhésifs structuraux universels Loctite sont conçus pour aller plus loin que les méthodes<br />

traditionnelles et relever les défis de réparation les plus complexes.<br />

Le monde de la maintenance est<br />

soumis à une pression constante<br />

pour optimiser l’efficacité,<br />

réduire les coûts et rechercher<br />

de nouvelles solutions qui permettent aux<br />

usines de fonctionner en toute sécurité.<br />

Afin de répondre à ces problématiques,<br />

la société Henkel a lancé une technologie<br />

hybride brevetée qui combine les<br />

caractéristiques essentielles des adhésifs<br />

structuraux et des adhésifs instantanés.<br />

Ainsi, cette technologie possède à la fois<br />

les caractéristiques de vitesse mais aussi<br />

de résistance et de durabilité. Les adhésifs<br />

hybrides Loctite s’appliquent sur les<br />

métaux et les plastiques, quelles que soient<br />

les conditions d’utilisation de l’équipement.<br />

Le choix par les opérateurs de la solution<br />

Collage multi-matériaux<br />

©DR<br />

José Rodrigues,<br />

Technical Customer<br />

Service MRO France<br />

la plus adaptée est simplifié car ils offrent<br />

une polyvalence unique pour répondre<br />

aux nombreux défis de réparation et de<br />

maintenance. « Cette nouvelle technologie<br />

augmente considérablement les capacités<br />

des adhésifs traditionnels notamment par<br />

rapport aux époxies dites ’’rapides’’», précise<br />

José Rodrigues, Technical Customer<br />

Service MRO France – Henkel Technologies<br />

France. Les époxies les plus rapides<br />

ont un temps de prise proche de 5 min et<br />

une performance moindre, voire insatisfaisante<br />

sur les plastiques et les élastomères.<br />

Enfin, souvent disponibles en cartouche<br />

à mélanger soi-même, les produits traditionnels<br />

peuvent être difficiles à appliquer<br />

précisément.<br />

L’adhésif de réparation Loctite HY 4070,<br />

dans son format prêt à l’emploi, s’applique<br />

très précisément et sans matériel de<br />

dépose (pistolet). Celui-ci offre une fixation<br />

ultra-rapide et une bonne capacité<br />

à combler les jeux avec une bonne résistance<br />

à la température, l’humidité et aux<br />

produits chimiques. Conçu pour une large<br />

variété de substrats, comme les métaux, la<br />

plupart des plastiques et le caoutchouc,<br />

Loctite HY 4070 est indispensable dans<br />

toute caisse à outils de maintenance.<br />

DES BONNES PRATIQUES DE CHOIX<br />

ET D’UTILISATION DES ADHÉSIFS DE<br />

RÉPARATION<br />

© xxx<br />

Les critères qui entrent en jeu dans le<br />

choix sont principalement la fiabilité du<br />

collage, le gain de temps, la facilité d’utilisation<br />

et la possibilité d’utilisation dans<br />

un maximum de conditions possibles<br />

(température, environnement chimique,<br />

conditions extérieures, taux de charge,<br />

38 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


SOLUTIONS DE COLLAGE ET SYSTÈMES D’APPLICATION<br />

PRATIQUE<br />

etc.). Les critères de santé et de sécurité entrent également de<br />

plus en plus en compte dans le choix d’une solution chimique. «<br />

À performances équivalentes, la solution qui offrira les meilleures<br />

garanties sera bien évidement préférée, explique José Rodrigues.<br />

Des critères qui sont parfois prioritaires pour certains de nos clients<br />

qui ont banni certaines substances comme par exemple le MMA<br />

(méthacrylate de méthyle) ».<br />

Et de poursuivre : « De plus en plus, nos clients demandent un<br />

support technique et commercial de la part de nos spécialistes. Qu’il<br />

s’agisse de les conseiller sur les meilleures solutions, de former leurs<br />

équipes ou de les supporter dans un plan d’optimisation de leur<br />

maintenance, cet accompagnement est au cœur de notre approche<br />

de la maintenance industrielle et nous distingue des autres acteurs<br />

du marché ».<br />

Avant tout collage, une bonne préparation des surfaces est nécessaire<br />

pour assurer la performance dans le temps. De plus, comme<br />

pour tous les produits bicomposants, il est recommandé de ne<br />

pas utiliser les premiers centimètres du cordon qui peuvent ne<br />

pas être parfaitement mélangés. Il est aussi nécessaire d’assembler<br />

les pièces immédiatement après la dépose du produit et de<br />

ne pas solliciter le collage pendant le temps de polymérisation.<br />

DES EXEMPLES D’APPLICATION TOUJOURS PLUS<br />

NOMBREUX<br />

Un parc de loisirs a sollicité Henkel pour trouver une solution<br />

de réparation de leurs décors dans des délais très courts. « Notre<br />

solution a fait la différence grâce à la rapidité des réparations qui<br />

a permis d’intervenir dans les délais requis par l’équipe d’exploitation,<br />

et également grâce à sa résistance qui garantit une pérennité<br />

de la réparation ».<br />

Un autre exemple d’application concerne le collage de plaques<br />

d’identification de matériels industriels. Traditionnellement ces<br />

plaques sont rivetées ou vissées ; « certains clients nous demandent<br />

des solutions de collage. En effet ce mode d’assemblage est beaucoup<br />

plus rapide ». Plus besoin de percer les pièces, l’intégrité<br />

des équipements est conservée. Le collage possède un avantage<br />

supplémentaire : il a permis de garantir l’inviolabilité de l’assemblage,<br />

ce que ne permettaient pas les solutions mécaniques traditionnelles<br />

(démontage impossible sans destruction de la plaque<br />

d’identification). ●<br />

Valérie Brenugat<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I 39<br />

AD_BlauKlammer_GARNITURE_fr_90x274_190415-MI.indd 1 16/04/2019 12:03


TERTIAIRE LA MAINTENANCE : DU PORT À L’AÉROPORT<br />

AÉROPORT<br />

Le Groupe ADP<br />

la maintenance des<br />

trieurs à bagages<br />

Numéro un mondial de la gestion aéroportuaire,<br />

le Groupe ADP exploite les plates-formes<br />

aéroportuaires parisiennes, parmi lesquelles<br />

Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le<br />

Bourget qui, sous la marque Paris Aéroport,<br />

ont accueilli l’an dernier plus de 105 millions de<br />

passagers et 2 millions de tonnes de fret et de<br />

courrier. La maintenance des infrastructures<br />

aéroportuaires parisiennes, dont celle des<br />

trieurs à bagages, est une priorité. En effet,<br />

bien qu’en coulisses et invisibles aux yeux<br />

des passagers, les installations de tri sont<br />

essentielles pour l’acheminement des bagages<br />

et donc pour l’exploitation de l’aéroport.<br />

Interview.<br />

Chantier en cours du TBS4 sous le hall M,<br />

du terminal 2E de Paris-Charles de Gaulle.<br />

©DR<br />

Le trieur de bagages TDS3<br />

Nadine Vennat<br />

responsable Pôle Bagages Est de<br />

l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle<br />

au sein du Groupe ADP<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE : QUELS SONT<br />

LES ENJEUX DE LA MAINTENANCE DES<br />

INFRASTRUCTURES AÉROPORTUAIRES?<br />

Nadine Vennat : Nous devons tirer le meilleur au quotidien<br />

de nos différentes installations (terminaux, pistes, trieurs à<br />

bagage, …) au service des compagnies aériennes et des passagers.<br />

Aussi, la maintenance de ces installations est essentielle<br />

à double titre : assurer un haut niveau de robustesse opérationnelle<br />

sur nos infrastructures et avoir un patrimoine qui<br />

vieillit le moins possible.<br />

© Valérie Brenugat<br />

La maintenance aéroportuaire se doit donc d’être à la fois<br />

curative et préventive.<br />

© Groupe ADP. Nov 2018<br />

Dans le cadre de notre plan stratégique Connect 2020, courant<br />

sur la période 2016-2020, figurent 4,6 milliards d’euros d’investissements,<br />

dont près d’1 milliard uniquement consacré à des<br />

projets de maintenance : trieurs, maintenance informatique,<br />

rénovation de pistes, refonte du circuit de traitement des eaux<br />

usées, etc. Actuellement, une trentaine de chantiers (dont la<br />

création de bâtiment de jonctions entre certains terminaux)<br />

est en cours sur Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly. Ces<br />

investissements dans les infrastructures visent à répondre à<br />

la croissance du trafic ; la maintenance faisant partie intégrante<br />

de cette stratégie. Il faut en tirer le meilleur parti pour<br />

permettre au hub de Paris d’être concurrentiel vis-à-vis des<br />

autres grands aéroports européens pour attirer le trafic de<br />

40 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


LA MAINTENANCE : DU PORT À L’AÉROPORT TERTIAIRE<br />

correspondance. Nous voulons que Paris soit une escale privilégiée<br />

pour les touristes internationaux. C’est pourquoi nous<br />

réinvestissons tous les ans pour maintenir nos infrastructures<br />

au meilleur niveau.<br />

Concernant la gestion des bagages, outre les extensions via de<br />

nouveaux trieurs, nous investissons aussi dans les nouvelles<br />

technologies comme les portiques avec une technologie RFID<br />

et les DBA (dépose de bagages automatique) permettant au<br />

passager d’avoir un parcours le plus automatisé et le plus fluide<br />

possible. Cette notion de parcours du passager et de fluidité<br />

est clé dans le transport aérien d’autant que les contraintes<br />

en matière de sûreté se durcissent. Pour accompagner les<br />

compagnies aériennes dans leur recherche d’optimisation<br />

de leurs rotations et de gains de productivité, le gestionnaire<br />

d’aéroports qu’est le Groupe ADP met à leur disposition des<br />

infrastructures modernes. Les chantiers actuels sur les trieurs<br />

à bagages du terminal 2E s’inscrivent dans cette logique de<br />

part leur haut niveau d’automatisation qui assure un traitement<br />

fiable et rapide jusqu’aux Hall L et M.<br />

« Dans le cadre de notre plan stratégique Connect 2020,<br />

courant sur la période 2016-2020, figurent 4,6 milliards<br />

d’euros d’investissements, dont près d’1 milliard<br />

uniquement consacré à des projets de maintenance. »<br />

M&E : VOUS ÊTES RESPONSABLE DE LA<br />

MAINTENANCE DES SYSTÈMES BAGAGES SUR L’UN<br />

DES PRINCIPAUX TERMINAUX DE L’AÉROPORT PARIS-<br />

CDG. POURQUOI AVOIR LANCÉ UN CHANTIER DE<br />

CRÉATION D’UN NOUVEAU TRIEUR À BAGAGES SUR<br />

LE TERMINAL 2E (T2E) ?<br />

N.V. : Le TDS3, pour «Tri Départ vers S3 [ndlr : l’appellation<br />

interne du hall M]» est un trieur supplémentaire qui permet de<br />

collecter les bagages enregistrés à l’Est du terminal 2E Hall K<br />

et de les acheminer en souterrain jusqu’au Hall L. Auparavant,<br />

les bagages qui étaient enregistrés sur les groupes de banques<br />

Est étaient acheminés manuellement jusqu’à l’avion, moyennement<br />

un temps de traitement de 60 minutes en moyenne ;<br />

la nouvelle installation permet, depuis mai 2018, de ramener<br />

ce temps à 13 minutes.<br />

La réduction du délai de traitement est un facteur clef dans<br />

l’accompagnement du Hub d’Air France installé sur le site de<br />

Paris-Charles de Gaulle, dont le principe est d’organiser des<br />

plages de «rendez-vous» entre arrivées et départs permettant<br />

de raccourcir au maximum les temps de correspondance et de<br />

remplir au mieux les avions. Pour accompagner la croissance<br />

de ce Hub, le Groupe ADP met à disposition des infrastructures<br />

rapides et capacitives. S’agissant d’un projet extrêmement<br />

conséquent, nous avons choisi de le traiter en deux phases :<br />

le TDS3 assurant, depuis mai 2018, l’automatisation du traitement<br />

des bagages au départ du hall L, puis le TBS4 qui<br />

permettra de compléter la 1ère phase avec le traitement du<br />

flux de bagages arrivant en correspondance au hall L jusqu’au<br />

hall M à horizon 2021.<br />

Le TDS3 bénéficie des dernières avancées technologiques : la<br />

lecture et l’indentification des bagages en RFID, la sécurisation<br />

par des tomographes de standards 3 et des convoyeurs<br />

et moteurs peu consommateurs d’énergie. Sur ce trieur de<br />

dernière génération, les bruits, frottements et dégagements de<br />

chaleur sont réduits, faisant de lui une installation très performante<br />

en termes de développement durable.<br />

M&E : LA GESTION DES BAGAGES EST UN DOMAINE<br />

TECHNIQUE ET COMPLEXE EN RAISON NOTAMMENT<br />

D’IMPORTANTS FLUX À GÉRER ET DE CONTRAINTES<br />

EN MATIÈRE DE SÛRETÉ, QUELS ONT ÉTÉ LES DÉFIS À<br />

RELEVER SUR CE TYPE D’INSTALLATION ET COMMENT<br />

EN ASSURER LA MAINTENANCE ?<br />

N.V. : Cette question du flux est centrale car l’aéroport voit<br />

transiter environ 110 000 bagages tous les jours. Sur le chantier<br />

du TDS3, le principal défi a été l’implémentation des nouveaux<br />

tomographes réglementaires pour le contrôle de sureté afin<br />

de détecter la présence éventuelle d’explosifs dans les bagages<br />

de soutes. C’était là une première en Europe, avec très peu de<br />

retours d’expériences sur les machines et leurs performances.<br />

Ce chantier a été géré indépendamment de l’exploitation ; la<br />

mise en service s’est effectuée après des tests soutenus ayant<br />

permis de démontrer les performances opérationnelles.<br />

Si le montage d’un trieur à partir de rien et sa mise en<br />

service étaient déjà un défi en soi, le véritable challenge pour<br />

les équipes du Groupe ADP commence maintenant avec le<br />

déploiement réglementaire de ces tomographes sur l’ensemble<br />

des installations bagages. Ces modifications, effectuées sur des<br />

installations en exploitation, nécessitent une vigilance accrue<br />

afin de maintenir notre capacité de traitement, notre robustesse<br />

et notre fiabilité tout en effectuant les travaux. L’opération<br />

s’avère complexe.<br />

M&E : QUELS TYPES DE MAINTENANCE REQUIÈRENT<br />

CES SYSTÈMES BAGAGES ?<br />

N.V. : Nous faisons une maintenance dite «curative» pendant<br />

la phase d’exploitation qui consiste à intervenir le plus rapidement<br />

possible en cas de défauts ou d’aléas bagages pour ne<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I 41


TERTIAIRE LA MAINTENANCE : DU PORT À L’AÉROPORT<br />

© DR<br />

Système de « passe-travers» fermé et ouvert permettant de traverser une ligne de convoyeurs.<br />

pas réduire la capacité de traitement et allonger les temps<br />

de trajet. Le circuit de convoyage est entièrement doublé. Cette<br />

redondance permet que la première panne ou le premier aléa<br />

soit sans conséquences pour l’exploitation. Nos mainteneurs<br />

sont objectivés sur leurs temps d’intervention et la disponibilité<br />

réelle des installations.<br />

Nous avons également des plans de maintenance «préventive»<br />

réalisée en dehors des phases d’exploitation qui nous<br />

permettent d’effectuer les missions prévisibles : remplacements<br />

de pièces d’usure, vérification périodique, etc. Dans ce cadre,<br />

sont mises en œuvre des actions convenues entre le Groupe<br />

ADP et ses prestataires pour gérer la vétusté des installations,<br />

l’obsolescence et l’amélioration continue…<br />

« En ce moment, nous travaillons avec la start-up Field<br />

Box pour déterminer si une maintenance prédictive peut<br />

être effectuée sur nos installations. »<br />

En ce moment, nous travaillons avec la start-up Field Box<br />

pour déterminer si une maintenance prédictive peut être effectuée<br />

sur nos installations. Elle pourrait consister à différencier<br />

les actions préventives sur un type d’équipement donné<br />

en fonction de sa sollicitation réelle et de sa criticité. Ce type<br />

de maintenance requiert la mise en place de capteurs dans<br />

le système pour acquérir de la donnée et l’exploiter afin de<br />

tenter de prévoir la panne ou la casse : c’est une maintenance<br />

préventive «sur-mesure». Elle reflète la tendance de fond du<br />

« smart airport », une infrastructure intelligente monitorée<br />

en temps réel, qui intervient en complément de la décision<br />

humaine pour anticiper les besoins.<br />

M&E : GARANTIR UN HAUT NIVEAU DE MAINTENANCE<br />

SUR UN AÉROPORT NÉCESSITE DE NOMBREUX<br />

SAVOIR-FAIRE ET UNE COLLABORATION ENTRE LES<br />

DIFFÉRENTS ACTEURS, COMMENT TRAVAILLEZ-<br />

VOUS DANS VOS MISSIONS AU QUOTIDIEN AVEC LES<br />

ENTREPRISES PARTENAIRES ET PRESTATAIRES ?<br />

N.V. : Effectivement, un trieur de bagages nécessite l’intervention<br />

de plusieurs métiers tels que l’expertise informatique,<br />

mécanique, automatisme, électrique et en serrurerie pour<br />

lesquels nous travaillons en partenariat avec nos sous-traitants.<br />

Nous travaillons aussi très étroitement avec nos collaborateurs<br />

du groupe en charge de la maintenance des bâtiments<br />

qui accueillent nos installations bagages (climatisation, fourniture<br />

d’énergie contrôle d’accès…).<br />

Concernant la gestion de la sous-traitance, le Groupe ADP<br />

42 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


LA MAINTENANCE : DU PORT À L’AÉROPORT TERTIAIRE<br />

passe des marchés avec des partenaires spécialisés dans la<br />

maintenance des trieurs à bagages. Nos équipes sont prescriptrices<br />

et pilotent au quotidien ces marchés. En tant que<br />

propriétaires des infrastructures, nous définissons avec nos<br />

prestataires de maintenance, la politique de remplacement, la<br />

priorisation des actions, l’amélioration continue...<br />

Nous sommes clairement dans une logique partenariale avec<br />

les différentes parties prenantes intervenant sur l’aéroport :<br />

les compagnies aériennes, point d’entrée du passager sur nos<br />

plateformes, le Groupe ADP en tant que gestionnaire de l’infrastructure<br />

et les prestataires de maintenance qui sont garants<br />

du bon fonctionnement de ces infrastructures.<br />

A l’international, le Groupe ADP intervient aussi sur des aéroports<br />

qu’il gère sous concession ou dans le cadre de mission de<br />

management. Par exemple, lorsque nous exploitons l’aéroport<br />

d’Amman, en Jordanie, nous en assurons la supervision de la<br />

maintenance. Le directeur de cet aéroport a dupliqué notre<br />

modèle de maintenance parisien et passé son propre accord<br />

de marché avec ses prestataires et ses compagnies aériennes<br />

locales.<br />

M&E : QUELLES TECHNOLOGIES UTILISEZ-VOUS DANS<br />

LA MAINTENANCE AÉROPORTUAIRE ?<br />

N.V. : Plus que des technologies à proprement parler, nous<br />

essayons de faciliter au quotidien les interventions de maintenance,<br />

par exemple par la mise en œuvre de passes-travers<br />

(cf. photo ci-contre) qui permettent de traverser facilement<br />

une ligne de convoyeurs sans recourir à des échelles de franchissement.<br />

Nous réfléchissons en amont au positionnement<br />

des outils lourds ou volumineux nécessaires pour les implanter<br />

au plus près du besoin. Nous préparons les opérations de<br />

maintenance en pensant la maintenabilité dès les phases de<br />

conception des systèmes.<br />

Nous utilisons aussi le BIM pour la conception et la modélisation<br />

3D des installations.<br />

M&E : POUVEZ-VOUS DONNER UN EXEMPLE<br />

D’APPLICATION ? QUELLE ÉTAIT LA PROBLÉMATIQUE ?<br />

QUELS ONT ÉTÉ LES RÉSULTATS ?<br />

N.V. : Les palans installés au-dessus des tomographes dans le<br />

sous-sol du Hall L permettent d’extraire une machine si nécessaire.<br />

Ces tomographes sont très lourds et volumineux. Sans<br />

cet équipement pré-positionné dès la conception du TDS3,<br />

tout maintenance nécessitant d’extraire tout ou partie de la<br />

machine aurait dicté une mise hors exploitation longue de<br />

tronçons entiers du système.<br />

« En maintenance, nous employons des techniciens<br />

spécialistes en informatique, électrotechnique,<br />

électricité, automatisme, mais également des<br />

experts en méthodes de maintenance. »<br />

M&E : QUELS SONT VOS BESOINS EN RECRUTEMENT<br />

DANS LA MAINTENANCE ?<br />

N.V. : En maintenance, nous employons des techniciens<br />

spécialistes en informatique, électrotechnique, électricité,<br />

automatisme, mais également des experts en méthodes de<br />

maintenance. Les équipes de la Direction de l’Ingénierie ont<br />

également besoin de ces compétences, ainsi que d’ingénieurs<br />

structure, de spécialistes en serrurerie et mécanique.<br />

Cette année, nous allons recruter plus de 70 personnes dans<br />

l’ingénierie avec des profils assez qualifiés et pointus pour la<br />

maison mère et une trentaine de professionnels pour notre<br />

filiale ADP Ingénierie qui intervient à l’international. ●<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

© Valérie Brenugat<br />

Par ailleurs, les agents de maintenance utilisent des tablettes<br />

pour être alertés en temps réel et même à distance de la nature<br />

des défauts et de la liste des équipements utiles pour l’intervention.<br />

Le Wifi est donc déployé dans les sous-sols.<br />

Enfin, nous avons développé au sein du Groupe ADP un pôle<br />

baptisé Innovation Hub qui multiplie les partenariats avec<br />

les start-ups pour rester à la pointe de l’innovation, car notre<br />

métier consiste aussi à imaginer l’aéroport de demain.<br />

Equipe de maintenance du TDS3 du groupe ADP<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I 43


TERTIAIRE LA MAINTENANCE : DU PORT À L’AÉROPORT<br />

FILIALE<br />

Endel Engie,<br />

un partenaire industriel décisif dans la maintenance<br />

portuaire<br />

Endel Engie, filiale du Groupe Engie, fort de sa position de leader français de la maintenance<br />

industrielle et des services à l’énergie, est engagée dans la transition énergétique et digitale.<br />

Une entrée dans l’ère de l’industrie du futur qui ne doit pas faire oublier l’expérience forte de ce<br />

spécialiste de la maintenance… en particulier dans l’environnement portuaire.<br />

Face aux nouveaux défis liés notamment aux transformations<br />

énergétique et digitale, les industriels sont<br />

amenés à penser différemment leurs outils de production.<br />

Volontaires pour appuyer ses clients en ce sens,<br />

les équipes d’Endel Engie proposent, aux côtés d’Engie Axima,<br />

d’Engie Cofely et d’Engie Ineo, des offres complémentaires et<br />

intégrées sur toute la chaine de valeur des services à l’énergie<br />

et à l’industrie.<br />

Endel Engie c’est au total 7 000 collaborateurs, 750M€ d’activités,<br />

140 implantations en propre et sur site client et plus de<br />

2 500 clients… Des chiffres qui montrent l’importance d’un<br />

groupe dont la sécurité et la radioprotection font partie intégrante<br />

de ses métiers. « Nos équipes opérationnelles, appuyées par<br />

notre direction Santé-Sécurité-Sûreté-Environnement, ont pour<br />

objectif premier de promouvoir et de développer la culture et la<br />

pratique sécurité-radioprotection au sein de l’entreprise tout en<br />

veillant aux évolutions réglementaires », souligne Rabah Achemaoui,<br />

directeur des contrats de maintenance.<br />

L’entreprise opère sur quatre grands domaines : ingénierie-conception,<br />

construction, maintenance et transfert – démantèlement<br />

; dans les secteurs de l’Energie et de l’industrie tels<br />

Parmi les enjeux de la maintenance portuaire, figurent<br />

la fiabilité et la disponibilité des équipements.<br />

© DR<br />

© DR<br />

Rabah Achemaoui<br />

directeur des contrats de maintenance<br />

chez Endel Engie<br />

que le nucléaire, les infrastructures gazières, la pétrochimie,<br />

l’agroalimentaire, la chimie, la pharmacie & cosmétique mais<br />

aussi le naval civil et militaire et les industries de production à<br />

flux continu. « Nos équipes pluridisciplinaires d’ingénieurs, de<br />

techniciens et d’opérateurs interviennent à tous les stades d’un<br />

projet industriel pour créer et mettre en œuvre des solutions sur<br />

mesure. Nous mettons nos expertises et notre culture d’excellence<br />

opérationnelle au service de la performance de nos clients et les<br />

appuyons aussi bien dans leur quotidien que dans leurs projets<br />

les plus singuliers ». La maitrise de son cœur de métier, associée<br />

à sa capacité à fédérer des compétences complémentaires,<br />

permet à l’entreprise de proposer des solutions de pointe de plus<br />

en plus intégrées, de type EPC (Engineering, Procurement et<br />

Construction) ou encore multi techniques.<br />

SÉCURITÉ ET FIABILITÉ : LES ENJEUX MAJEURS DE<br />

LA MAINTENANCE PORTUAIRE<br />

Le principal enjeu de la maintenance portuaire réside avant<br />

tout dans la sécurité ; puis vient la fiabilité et la disponibilité des<br />

équipements. Une mauvaise maintenance ou un mauvais suivi<br />

des équipements peut engendrer des risques tels que des chutes<br />

de charge dues à un problème mécanique ou électrique, ou dans<br />

des cas plus rares à une rupture mécanique… mais également<br />

l’écrasement entre une charge (container) et un obstacle ou<br />

le heurt d’une personne. Cela peut concerner le conducteur,<br />

44 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


LA MAINTENANCE : DU PORT À L’AÉROPORT TERTIAIRE<br />

l’élingueur, la personne qui guide la charge ou une personne<br />

non impliquée dans l’opération de déchargement ou chargement<br />

d’un bateau.<br />

Les équipements portuaires (portiques, grues, cavaliers) sont<br />

destinés à la manutention de charges lourdes et une défaillance<br />

de frein, par exemple, peut avoir des conséquences sur<br />

la sécurité du personnel et sur les machines situées dans l’environnement<br />

proche. C’est pourquoi il est impératif de vérifier<br />

régulièrement certains organes comme les freins, les câbles de<br />

levage, les poulies, les limiteurs de charge, les inclinomètres ou<br />

encore les interrupteurs de position.<br />

Ensuite, concernant la fiabilité et la disponibilité des équipements,<br />

la maintenance doit garantir une utilisation sans faille<br />

des équipements lors des opérations de déchargement ou chargement<br />

des bateaux. En effet, le temps d’immobilisation d’un<br />

bateau à quai engendre des coûts importants de non-production<br />

(équipage du bateau, pénalités de retard…). Chaque action<br />

est minutée pour permettre aux navires de poursuivre leur<br />

route sans perdre de temps. Là où les escales pouvaient durer<br />

plusieurs jours il y a encore quelques années, les délais sont<br />

aujourd’hui réduits à quelques heures, une journée pour les<br />

escales majeures.<br />

© DR<br />

Le contrôle des portiques fait partie<br />

des prestations d’Endel Engie<br />

UNE TYPOLOGIE LARGE DE PRESTATIONS DE<br />

MAINTENANCE<br />

Endel Engie réalise un ensemble de prestation comprenant<br />

d’une part la maintenance préventive : maintenance des niveaux<br />

1 à 4 de la norme NFX 60 000, inspections, contrôles, tests,<br />

d’essais et d’épreuves régulières, remplacement systématique<br />

(échanges standards), nettoyage technique, etc. D’autre part, la<br />

maintenance corrective palliative et curative des niveaux 1 à 4<br />

de la norme. Il s’agit essentiellement des opérations de dépannage<br />

et des mesures conservatoires, objet d’une intervention<br />

immédiate, nécessitant un diagnostic avant réparation. Les prestations<br />

comprennent toutes les interventions nécessaires<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I 45


TERTIAIRE LA MAINTENANCE : DU PORT À L’AÉROPORT<br />

© DR<br />

L’INNOVATION COMME CLEF<br />

DE RÉUSSITE<br />

© DR<br />

Un technicien de maintenance avec une tablette.<br />

au maintien des installations en état de fonctionnement à<br />

n’importe quel moment. Enfin, l’entreprise assure les contrôles<br />

et visites règlementaires des équipements : Endel Engie prend<br />

en charge tous les contrôles et vérifications réglementaires en<br />

s’appuyant sur un organisme agréé. Les contrôles et vérifications<br />

portent sur les installations électriques et les ensembles mécaniques,<br />

les ponts roulants, les apparaux de levage, les ascenseurs,<br />

les plateformes d’accès de montage des bennes sur grue,<br />

les structures des outillages et équipements complémentaires,<br />

les freins, les climatisations et les extincteurs.<br />

Autre type de prestation, les travaux d’amélioration. Ceux-ci<br />

ont pour objectif l’amélioration des performances et de la fiabilité<br />

(diminuer les fréquences d’interventions), l’amélioration de<br />

la maintenabilité (amélioration de l’accessibilité des sous-systèmes<br />

et des éléments à haut risque de défaillance), la standardisation<br />

de certains éléments, l’amélioration de la sécurité<br />

du personnel et des conditions de travail. Aussi, l’ancrage des<br />

engins portuaires consiste en des opérations de brochage et<br />

d’ancrage des portiques et des grues en cas de dépassement des<br />

seuils de vitesse de vent ou en cas d’alerte portuaire ou cyclonique,<br />

déclenchée par les autorités compétentes et ce à toute<br />

heure et à n’importe quel moment. Enfin, Endel Engie assure<br />

l’assistance jusqu’à l’exploitation, comprenant le contrôle des<br />

portiques en début et en fin de chaque shift.<br />

Une application dédiée aux<br />

rondes de contrôle sur les<br />

équipements portuaires est<br />

basée sur la technologie des<br />

QR Codes.<br />

En matière d’innovation, Endel<br />

Engie n’est pas en reste. « Nous<br />

avons développé une application<br />

informatique métier utilisable<br />

par tous les acteurs d’une<br />

opération, du chargé d’affaires<br />

jusqu’au client final, en passant<br />

par les agents de terrain et même<br />

les sous-traitants », précise Rabah<br />

Achemaoui. Et ce, tout au long<br />

de la réalisation des interventions<br />

: depuis la phase de préparation jusqu’au reporting final<br />

en passant par la phase de réalisation terrain. Application d’une<br />

très grande souplesse, celle-ci permet de couvrir un large spectre<br />

de types d’interventions : les rondes de surveillance (niveau<br />

1), les interventions de maintenance courante (niveaux 2 et<br />

3), et jusqu’aux interventions complexes de reconstruction ou<br />

de construction (niveaux 4 et 5). « Nous avons aussi développé<br />

une application dédiée aux rondes de contrôle sur les équipements<br />

portuaires en s’appuyant sur la technologie des QR Codes.<br />

Nos techniciens sont guidés dans la réalisation de leurs actions<br />

et nos clients connaissent en temps réel l’état des installations ».<br />

Mais la technologie ne doit pas occulter les bonnes pratiques<br />

à mettre en œuvre : « Notre premier conseil est d’accompagner<br />

et de former les techniciens de maintenance », recommande<br />

Rabah Achemaoui. « Au-delà de ces actions, il faut aussi repenser<br />

les processus d’intervention pour intégrer ces outils. En effet,<br />

avec ces innovations, l’organisation du travail évolue et doit être<br />

repensée en suivant des process plus réactifs et plus optimisés ».<br />

Dans le domaine délicat de la corrosion, l’entreprise a la responsabilité<br />

de surveiller l’évolution dans le temps du système<br />

anti-corrosion, dans le cadre des contrats de maintenance.<br />

« Nous informons nos clients sur la dégradation de l’état général<br />

des peintures en constituant des dossiers avec, au minimum, un<br />

reportage photos avec mesure des épaisseurs de peinture ». Les<br />

équipes d’Endel Engie réalisent les retouches de peinture après<br />

démontage ou réparation d’un équipement après une intervention<br />

de maintenance. Le système de peinture, le mode d’application<br />

(couche primaire, intermédiaire et de finition), la teinte<br />

et l’épaisseur sont définis dans une procédure spécifique. ●<br />

Valérie Brenugat<br />

46 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


PUBLI REPORTAGE<br />

TRIBUNE<br />

L’Usine 4.0 n’est pas une révolution technologique, mais…<br />

La quatrième révolution industrielle se caractérise par l’introduction de nouvelles technologies au sein des processus de fabrication,<br />

gestion, logistique, maintenance, démantèlement. Considéré comme un nouvel eldorado, il convient toutefois de prendre en compte<br />

le fait qu’une vision réductionniste basée sur les technologies risque de ne pas produire un ROI élevé. Tous les processus sont<br />

con cernés et doivent impérativement intégrer les parties prenantes, sous cette approche les échanges d’information prennent<br />

une nou velle dimension. De plus, un management 4.0 s’impose ( est à créer) au sein duquel l’exploitation de la donnée facilite le<br />

pilotage. Un management 4.0 qui analyse l’impact organisationnel, les méthodes et les outils.<br />

Nous sommes dans l’ère de l’ultra connecté, Internet est partout et nous l’utilisons comme<br />

nous utilisons l’électricité. C’est devenu une véritable ressource qui semble acquise et inébranlable,<br />

prédiction d’un monde de plus en plus smart. Les ingénieurs issus de la génération Z<br />

n’ont pas connu le monde sans Internet, ceux-ci ne sor tent jamais sans leurs smartphones,<br />

leurs tablettes et sont doréna vant sur le marché du travail. Ces nouveaux décideurs deviennent<br />

donc les leviers à la mutation digitale. C’est avec eux que s’opère le passage à l’usine 4.0. Toutefois,<br />

il est illusoire de penser que cette rupture se décrète et que, de facto, le succès sera au rendez-vous.<br />

Véritable projet dans le projet, le Facteur Organisation nelle et Humain (FOH) est<br />

une composante de toute initiative digi tale, les sciences humaines et sociales 4.0 sont à créer.<br />

DE NOMBREUSES OPPORTUNITÉS MAIS ÉGALEMENT<br />

DE NOMBREUX DÉFIS.<br />

Les projets numériques 4.0 s’avèrent complexes. Or, toute direction ayant un management<br />

enclin à entrer dans l’ère de l’usine 4.0 décidera rapidement, sous la pression de la compétition.<br />

Il est ainsi important d’analyser la conjonction organisation-méth ode-homonuméricus<br />

afin de pouvoir réduire le plus de problèmes. Penser à remettre en question l’organisation, les<br />

méthodes, suivant une stratégie moyen-long terme, en intégrant communication et formation<br />

est essentiel. De nouveaux métiers sont à créer, celui de modérateur par exemple, fonction<br />

traitant des contrôles de données mais également des nouveaux supports comme les<br />

photos, vidéos, géolocalisation, etc.<br />

Par ailleurs, il convient de souligner que les projets d’usine 4.0 seront dans un premier temps<br />

des projets de transformation plus que de création. Les approches nouvelles devront pénétrer<br />

et in tégrer les usines existantes afin de répondre aux enjeux de compéti tivité. Nous<br />

serons alors confrontés à un mix technologique en traînant une nécessaire rupture méthodologique<br />

et parfois organisa tionnelle. Afin d’assurer ces évolutions de l’existant, il convient<br />

d’adopter une réelle politique de reprise de passif aussi bien en dématérialisant les contenus<br />

qu’en numérisant les infrastructures.<br />

L’automatisation, la numérisation, apportent un grand volume de questions. Où est la bonne<br />

information ? Qui détient la responsabil ité de cette information? Autant de questions auxquelles<br />

il convient dorénavant de répondre en amont de la mise en place de ces pro jets.<br />

QUELLE PLACE POUR LE PRESTATAIRE ?<br />

Peu de littérature sur le positionnement du prestataire au sein de l’usine du futur. Et pourtant<br />

c’est bien un acteur majeur dans le pro cessus de création de datas ! Il a lui-même ses propres<br />

besoins : tracer, justifier, capitaliser, être force de proposition et plus encore. Développer une<br />

politique de capitalisation sur tous les sites où il tra vaille afin de réaliser un REX pertinent<br />

semble donc inévitable s’il veut parvenir à répondre aux exigences de ses différents clients.<br />

Que dire de l’opérateur devant travailler à partir des données d’au tomates ou produites par<br />

des robots ? A qui impute-t-on la re sponsabilité en cas de problème ? L’analyse du risque<br />

juridique s impose!<br />

Des métiers sont à reconsidérer en profondeur. La métrologie, par exemple, quand des capteurs<br />

font des relevés en temps réel, quel est l’intérêt d’un relevé ponctuel ?<br />

L’industriel et le prestataire, deux prismes différents sur l’informa tion. Quand s’arrête une<br />

intervention technique ? Au geste tech nique ? A la validation de l’intervention ? A la date et<br />

l’heure saisies dans la base de données ? Ces notions imposeront aux acteurs du monde industriel<br />

de développer des nouveaux indicateurs, de nou velles règles dans un schéma «étendu».<br />

L’OFFRE DE TECHNODOC.<br />

C’est dans ce contexte que nous intervenons actuellement. Forte de 30 années d’expérience en<br />

milieu industriel, l’équipe de Technodoc a été amenée à travailler sur des projets précurseurs<br />

sur différents axes : Installation de tablettes, déploiement de solutions 1000/o au tonomes au<br />

sein d’un réseau permettant de maîtriser et piloter une installation industrielle.<br />

Technodoc a su se réinventer afin d’intégrer une R&D forte et trans verse entre ses services.<br />

Internet des Objets, Réalité Augmentée, Réalité Virtuelle, Data Management, Mobilité, sont<br />

autant d’axes sur lesquels les solutions de Gestion d’information de Technodoc ont été analysées,<br />

développées, déployées et sont maintenues.<br />

Notre récente réalisation validée par un acteur majeur du secteur in dustriel a permis de mettre<br />

en avant le fait que nous avons créé un véritable progiciel permettant la modélisation des<br />

processus indus triels générant automatiquement les interfaces sur les différents outils numériques.<br />

Nous sommes aussi parvenus à atteindre des niveaux d’excellence dans des opérations<br />

hautement fastidieuses de capitalisation pour des métiers dont ce n’est pas l’expertise première<br />

: production automatisée des rapports finaux (RFI), ges tion d’activité de maintenance, gestion<br />

d’activités techniques et en cours de réalisation les process soudage en atelier, sur le chantier,<br />

étude sur la simplification des LOMC/LOFC, les fiches suiveuses pour alimenter le dossier<br />

final, intégration du client dans les processus en configuration étendue. Technodoc travaille<br />

actuellement sur les concepts de rétrofitage avec un industriel Cherbourgeois.<br />

Notre savoir-faire a par ailleurs été hautement reconnu lors du salon WNE 2018 en nous<br />

nominant dans la catégorie « Management des connaissances et des compétences », grande<br />

réussite valorisant 16 années d’expérience dans le domaine.<br />

L’investissement incorporel dans une démarche 4.0 nécessite et impose de démontrer la rentabilité<br />

de celui-ci, donc d’être en mesure de justifier de la performance de cet investissement, toute<br />

démarche doit s’ auto-mesurer. Mesurer, n’est-ce point le socle même des concepts qualité ?<br />

L’usine 4.0 sera donc faite de qualité. Mesurer l’efficacité du process et l’excellence industrielle<br />

permet tent de constituer une véritable base de connaissances. Cela permet de valoriser financièrement<br />

l’information et donc d’enrichir le haut de bilan. Dans ce cas, vous admettrez que<br />

nous sommes loin de la technologie, celle-ci dans ce contexte étant un moyen, un smart<br />

moyen!<br />

L’avenir sera celui que nous imaginons, pas de performance industrielle sans performance<br />

informationnelle est notre slogan, il se justifie pleinement dans les théories 4.0. ●<br />

direction@technodoc.fr<br />

0233020165<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I47


BOITE À OUTILS<br />

A LIRE, VOIR, ÉCOUTER<br />

INNOVER COMME ELON MUSK,<br />

Jeff Bezos et Steve Jobs<br />

L’inexorable essor des<br />

fameux GAFA (Google,<br />

Amazon, Facebook,<br />

Apple) et autres NATU<br />

(Netflix, Airbnb, Tesla,<br />

Uber) est désormais<br />

l’étalon de la réussite<br />

industrielle au XXIe<br />

siècle. Croissance exponentielle<br />

à deux chiffres, marges élevées,<br />

partenariats public-privé, diversification,<br />

capital-risque : autant de facteurs que nos<br />

économies européennes ont du mal à susciter<br />

ou à intégrer. Alors, comment innover en<br />

s’inspirant d’entrepreneurs emblématiques<br />

tels qu’Elon Musk, Jeff Bezos ou encore Steve<br />

Jobs ? Qu’apprendre de leurs modèles, de leurs<br />

visions et de leur manière d’organiser leurs<br />

entreprises, tout en rejetant les dérives de leurs<br />

démarches et de leurs comportements ?<br />

Trois spécialistes s’unissent ici pour analyser<br />

ces phénomènes et en tirer les principaux<br />

enseignements, afin de faciliter chez<br />

nous l’émergence de ces grands entrepreneurs<br />

capables de se lancer simultanément dans la<br />

conquête de l’espace et la voiture électrique<br />

autonome, de révolutionner le commerce, l’informatique,<br />

la société numérique ou encore<br />

les réseaux sociaux.<br />

À mi-chemin entre la réflexion de fond et le<br />

livre pratique, un guide pour les innovateurs<br />

du XXIe siècle.<br />

Alain Dupas, physicien, consultant, auteur de<br />

nombreux ouvrages sur l’aventure spatiale, est<br />

un expert des ruptures technologiques et des<br />

transformations industrielles.<br />

Jean-Christophe Messina est conseiller stratégique<br />

de dirigeants et d’élus territoriaux. Il<br />

est associé fondateur d’Audalom.<br />

Cyril de Sousa Cardoso, expert en conduite<br />

de projets d’innovation, s’intéresse à l’histoire<br />

de la créativité et des inventions. Il est également<br />

associé fondateur d’Audalom.<br />

« Innover comme Elon Musk, Jeff Bezos et Steve Jobs »,<br />

Alain Dupas, Jean-Christophe Messina et Cyril<br />

de Sousa Cardoso, Odile Jacob, 176 p, 17,90 €.<br />

www.odilejacob.fr<br />

LE PIÈGE<br />

américain<br />

Qui le sait ? Depuis la fin 2014, la France a<br />

perdu une partie du contrôle de ses centrales<br />

nucléaires au profit des<br />

Américains.<br />

Frédéric Pierucci s’est<br />

retrouvé au cœur d’un<br />

scandale d’État. Ancien<br />

patron de la filiale chaudière<br />

d’Alstom, il a connu<br />

les dessous d’un thriller<br />

à 12 milliards de dollars.<br />

Après avoir été longtemps contraint au silence,<br />

il a décidé, avec le journaliste Matthieu Aron,<br />

de les révéler.<br />

En avril 2013, il a été arrêté à New York par le<br />

FBI et poursuivi pour une affaire de corruption.<br />

Il n’a pas touché un centime dans cette<br />

transaction, mais les autorités américaines<br />

l’ont enfermé pendant plus de 2 ans – dont 14<br />

mois dans une prison de très haute sécurité.<br />

Un véritable chantage a été engagé pour<br />

obliger Alstom à payer la plus gigantesque<br />

amende jamais infligée par les États-Unis,<br />

et à se vendre à General Electric, son grand<br />

concurrent américain.<br />

Son histoire illustre la guerre secrète que les<br />

États-Unis livrent à la France et à l’Europe<br />

en détournant le droit et la morale pour les<br />

utiliser comme des armes économiques.<br />

L’une après l’autre, les plus grandes sociétés<br />

françaises (Alcatel, Total, Société Générale<br />

et bientôt d’autres) sont déstabilisées.<br />

Ces dernières années, plus de 14 milliards<br />

de dollars d’amende ont ainsi été payés par<br />

ces multinationales ces dernières années au<br />

Trésor américain. Et ce n’est qu’un début…<br />

« Le piège américain »,<br />

Frédéric Pierucci et Matthieu Aron, JC<br />

Lattès, 480 p, 22 €.<br />

www.hachette.fr<br />

LA RÉVOLUTION<br />

des organisations<br />

Pas une semaine ne passe<br />

sans qu’un dirigeant, ou<br />

un nouveau rapport, ne<br />

mentionne les grandes<br />

mutations auxquelles sont<br />

confrontées les entreprises.<br />

Tiraillées entre les<br />

bouleversements générés<br />

par la transformation digitale, l’aspiration<br />

des salariés à travailler autrement et la<br />

demande d’une meilleure prise en compte<br />

des défis sociaux ou environnementaux, elles<br />

doivent aujourd’hui concilier progrès humain<br />

et performance durable.<br />

Face à ces enjeux, l’accent est surtout mis<br />

aujourd’hui sur la réinvention du management.<br />

Mais quid des organisations ?<br />

Comment reconfigurer le design organisationnel<br />

et repenser l’architecture même de l’entreprise<br />

pour répondre aux usages des clients,<br />

aux attentes des collaborateurs et aux acteurs<br />

de son écosystème ?<br />

Daniel Baroin et David Gateau, sur la base<br />

de leurs expériences en entreprise et dans<br />

le monde du conseil, commencent dans cet<br />

ouvrage par rappeler en quoi ces mutations<br />

de l’environnement sont accélératrices d’évolutions<br />

des organisations, pour expliquer<br />

ensuite comment les entreprises tentent de<br />

s’adapter en révolutionnant leur structure et<br />

leur manière de travailler. Ils dégagent alors<br />

4 dynamiques organisationnelles, qui sont<br />

les ferments de la transformation : la centricité<br />

client, le mode agile, l’innovation par les<br />

communautés et la réinvention des fonctions<br />

support. En découle une nouvelle architecture<br />

d’entreprise, en quatre pôles, adaptée aux<br />

enjeux de demain.<br />

Riche en analyses, observations et pistes de<br />

réflexions, illustré de nombreux exemples, cet<br />

ouvrage avec une préface de Pierre Deheunynck,<br />

DGA du Groupe Engie, est un outil<br />

recommandé pour repenser une organisation.<br />

« La révolution des organisations »,<br />

Daniel Baroin et David Gateau, Pearson,<br />

240 p, 24,90 €.<br />

www.pearson.fr<br />

48 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


AGENDA<br />

SALONS<br />

Juin<br />

Du 17 au 23<br />

SALON INTERNATIONAL DE<br />

L’AÉRONAUTIQUE ET DE L’ESPACE<br />

Fort de ses 2 300 exposants internationaux, 150<br />

000 visiteurs professionnels, 30 pavillons nationaux<br />

et près de 300 délégations officielles, le Salon du<br />

Bourget reste le plus grand salon au monde et le<br />

rendez-vous incontournable pour les professionnels<br />

de l’aéronautique et du spatial. Il est organisé par le<br />

SIAE, filiale du Groupement des Industries Françaises<br />

Aéronautiques et Spatiales (GIFAS).<br />

Parc des Expositions, Le Bourget<br />

www.siae.fr<br />

Du 28 au 29<br />

RDVCONNECT<br />

RDV Connect, est le 1er salon de la région dédié aux<br />

nouvelles technologies multi-secteurs, à destination<br />

des professionnels et du grand public.<br />

Arena du Pays d’Aix<br />

https://rdvconnect.com<br />

Octobre<br />

Du 1 au 3<br />

MOBILITY FOR BUSINESS<br />

Depuis 2011, Mobility for Business s’est imposé<br />

comme l’unique salon dédié aux solutions et<br />

applications mobiles sur le marché national et<br />

développe depuis 3 ans sa portée internationale.<br />

Son format est axé sur une combinaison entre<br />

l’organisation de Rendez-vous Business, qui<br />

mettent en relation les porteurs de projets<br />

désireux de gagner du temps et qui préfèrent<br />

organiser leur planning de manière optimale ;<br />

et un salon B2B traditionnel (avec des stands<br />

de démo, des tables rondes thématiques, des<br />

ateliers) qui permet de rencontrer plus de 3<br />

500 visiteurs tous les ans.<br />

Paris Porte de Versailles<br />

www.mobility-for-business.com<br />

Du 1 au 3<br />

APS<br />

Tous les deux ans, le salon professionnel APS réunit<br />

les offreurs du marché de la sûreté-sécurité pour<br />

répondre à vos besoins. Pendant trois jours, 6 500<br />

professionnels découvrent un panorama à 360° des<br />

innovations du marché. Le tout agrémenté d’une<br />

offre de contenu étendue, afin de décrypter les<br />

dernières tendances, les normes et réglementations,<br />

à travers des sessions de conférences, des retours<br />

d’expérience et un programme de rendez-vous<br />

d’affaires.<br />

Paris Porte de Versailles<br />

www.salon-aps.com<br />

Du 2 au 3<br />

IBS<br />

Évènement du Smart Building depuis 2010, la<br />

10ème édition d’IBS s’inscrit dans une démarche<br />

de réflexions et d’échanges visant à promouvoir<br />

une vision européenne d’une Gestion Technique<br />

et Énergétique du Bâtiment « résiliente, inclusive<br />

et connectée » à travers une offre complète de<br />

services aux occupants.<br />

Paris – Porte de Versailles<br />

www.ibs-event.com<br />

Du 8 au 10<br />

SEPEM INDUSTRIES ANGERS<br />

Sepem Industries convie tous les cadres et techniciens<br />

opérationnels à venir rencontrer des solutions<br />

attendues en matière de productivité, de sécurité,<br />

d’environnement ou de maintenance, quelle que<br />

soit leur industrie d’appartenance.<br />

Angers parc expo<br />

http://angers.sepem-industries.com<br />

Du 8 au 10<br />

PRÉVENTICA MARSEILLE<br />

Depuis 2013, Préventica est l’événement<br />

de référence au service de la sécurité des<br />

personnes et des biens dans les régions de<br />

France. Son objectif : sécuriser les entreprises,<br />

les commerces et les espaces publiques contre<br />

les actes de malveillance, l’incendie et les<br />

risques majeurs.<br />

Marseille Parc Chanot<br />

www.preventica.com<br />

Formation<br />

JUIN<br />

DU 22 AU 23<br />

Formation M37- Management<br />

de la maintenance : les<br />

fondamentaux<br />

www.afim.asso.fr<br />

DU 25 AU 27<br />

Formation Application du CTM<br />

<strong>Maintenance</strong> ESP (Equipements<br />

Sous Pression)<br />

MAISON DE LA MÉCANIQUE – SNCT, COURBEVOIE<br />

WWW.SNCT.ORG<br />

DU 25 AU 27<br />

Organiser au quotidien les activités<br />

de maintenance<br />

BLOIS<br />

WWW.CIMI.FR<br />

JUILLET<br />

DU 1 AU 4<br />

<strong>Maintenance</strong> des Vannes de<br />

Régulation<br />

ARLES<br />

WWW.IRA.EU<br />

LE 8<br />

Exploiter en sécurité les<br />

installations de gaz dans<br />

l’industrie et le tertiaire<br />

TAVERNY<br />

WWW.APAVE-FORMATION.COM<br />

SEPTEMBRE<br />

DU 10 AU 12<br />

Formation Pompes : pannes,<br />

diagnostic et maintenance<br />

NANTES<br />

WWW.CETIM.FR<br />

Retrouvez toutes<br />

les dates de<br />

manifestations sur :<br />

www.maintenanceandco.com/agendas<br />

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I 49


INDEX<br />

Au sommaire du prochain numéro :<br />

DOSSIER<br />

• La maintenance du Grand Ouest<br />

(Bretagne, Pays-de-Loire et<br />

Normandie)<br />

SOLUTIONS<br />

• Technologies innovantes et<br />

prestataires au service de la qualité de<br />

l’air<br />

PRATIQUE<br />

• Solutions de consignation<br />

• Sécurité des données<br />

TERTIAIRE<br />

• Optimiser la maintenance dès la<br />

conception avec le BIM, la GTB et GTC<br />

Index des associations, organismes et sociétés cités dans ce numéro<br />

C<br />

ACCES INDUSTRIE.................................................45<br />

ACR..........................................................................10<br />

AMIRAL TECHNOLOGIES......................................17<br />

ANSYS.....................................................................35<br />

DB VIB............................................ 2 e de couverture<br />

DSD SYSTÈME..........................................................4<br />

CARL SOFTWARE.....................................................9<br />

CLEMESSY SERVICES...........................................26<br />

DEEPOMATIC..........................................................19<br />

EMIS........................................................................13<br />

ENDEL ENGIE.........................................................44<br />

ESI............................................................................29<br />

FUCHS LUBRIFIANTS...................4 e de Couverture<br />

GROUPE ADP..........................................................40<br />

HENKEL..................................................................38<br />

HUCHEZ TREUILS..................................................27<br />

IAC...........................................................................21<br />

JCB............................................................................8<br />

KSB....................................................................37, 39<br />

PAGE PERSONNEL................................................24<br />

POLYPOLES............................................................12<br />

SALON PREVENTICA...............................................6<br />

RIWALL...................................................................11<br />

SEPEM ANGERS............................ 3 e de couverture<br />

SIT............................................................................12<br />

SKYREAL.................................................................31<br />

STRASS...................................................................14<br />

SYNAMAP...............................................................10<br />

TECH INTER LOCATION.........................................13<br />

TECNODOC..............................................................47<br />

WC LOC....................................................................11<br />

M<br />

J<br />

CM<br />

MJ<br />

CJ<br />

CMJ<br />

N<br />

Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />

www.maintenance-entreprise.com<br />

50<br />

IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019


SALON DES SERVICES, ÉQUIPEMENTS, PROCESS ET MAINTENANCE<br />

LA RÉPONSE À TOUTES VOS PROBLÉMATIQUES :<br />

PRODUCTION, MAINTENANCE,<br />

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ANGERS<br />

08>10<br />

OCTOBRE 2019<br />

ROUEN<br />

28>30 JANVIER 2020<br />

GRENOBLE<br />

COLMAR<br />

11>13 FÉVRIER 2020<br />

09>11 JUIN 2020<br />

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