Maintenance & Entreprise n°654
La maintenance navale et aéronautique en Bretagne et dans les Pays-de-Loire p.23
La maintenance navale et aéronautique en Bretagne et dans les Pays-de-Loire p.23
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ACTUALITÉS p. 8<br />
Le TELETRUK<br />
JCB passe à l’électrique<br />
p. 31<br />
PRATIQUE<br />
La maintenance dans<br />
l’industrie aéronautique<br />
SOLUTIONS p. 14<br />
Réalités et IA<br />
pour l’industrie du futur<br />
p. 40<br />
TERTIAIRE<br />
La maintenance :<br />
du port à l’aéroport<br />
N°654 Juin / Juillet 2019 • 25€<br />
Dossier<br />
La maintenance navale et<br />
aéronautique en Bretagne et<br />
dans les Pays-de-Loire p. 23
ÉDITORIAL<br />
Industrie, mixité<br />
et performance<br />
©DR<br />
Valérie Brenugat<br />
Rédactrice en chef<br />
Lors de sa première réunion en avril dernier, le Conseil de la mixité et de l’égalité<br />
professionnelle dans l’Industrie<br />
a dressé une feuille<br />
de route pour féminiser les<br />
métiers de l’industrie : l’orientation<br />
professionnelle des jeunes femmes<br />
vers les formations techniques et<br />
les carrières industrielles ; le recrutement<br />
des jeunes femmes et, de<br />
«L’industrie est un secteur où le taux d’emploi<br />
des femmes est faible (29% des salariés) et la<br />
proportion ne s’est pas accrue pas depuis près de<br />
trente ans.»<br />
manière plus générale, l’amélioration de l’attractivité de l’industrie auprès des jeunes ;<br />
la gestion des talents féminins tout au long de leur carrière ; la gestion de la parentalité,<br />
du temps de travail et les conditions de travail ; l’accession aux fonctions de direction.<br />
La création de ce Conseil, actée le 5 mars 2019, lors du Comité exécutif du Conseil national<br />
de l’industrie, est partie de deux constats : il faut davantage de femmes dans l’industrie<br />
et il est urgent d’y améliorer leur visibilité et leur leadership. En effet, l’industrie est<br />
un secteur où le taux d’emploi des femmes est faible (29% des salariés) et la proportion<br />
ne s’est pas accrue depuis près de trente ans.<br />
Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des<br />
Finances, a déclaré à propos de l’importance de la mixité dans l’industrie : « L’enjeu n’est<br />
pas seulement un enjeu de féminisation de l’industrie, qui est évidemment important, c’est<br />
un enjeu de performance pour les industries. Les besoins de recrutement dans l’industrie<br />
ne cessent d’augmenter et nous ne parvenons pas à trouver de candidats. Il faut élargir le<br />
vivier, notamment aux femmes, qui y ont toute leur place. » Comment l’égalité hommefemme<br />
contribue-t-elle à la performance des entreprises ?<br />
Valérie Brenugat<br />
Envie de réagir ?<br />
@maintenanceent<br />
MAINTENANCE<br />
&ENTREPRISE<br />
ÉDITEUR<br />
MRJ Informatique<br />
22, Boulevard Gambetta<br />
92130 Issy-les-Moulineaux<br />
Tel : 01 84 19 38 10<br />
Fax : 01 34 29 61 02<br />
www.maintenance-entreprise.com<br />
/<strong>Maintenance</strong>.<strong>Entreprise</strong><br />
/@maintenanceent<br />
Direction :<br />
Michaël Lévy<br />
Directeur de publication :<br />
Jérémie Roboh<br />
Rédacteur en chef :<br />
Valérie Brenugat<br />
COMMERCIALISATION<br />
Publicité :<br />
Patrick Barlier<br />
p.barlier@mrj-corp.fr<br />
Diffusion et Abonnements :<br />
vad.mrj-presse.fr<br />
Prix au numéro :<br />
25 €<br />
Abonnement 1 an :<br />
85 € / 4 numéros<br />
Étranger :<br />
100 €<br />
Règlement par chèque<br />
bancaire à l’ordre de MRJ<br />
RÉALISATION<br />
Conception graphique :<br />
Dolioz - Adeline Docquier<br />
Impression :<br />
Rivadeneyra, sa<br />
Calle Torneros, 16<br />
Poligono Industrial de Los Angeles<br />
28906 Getafe - Madrid - Espagne<br />
N°ISSN :<br />
1632 - 4153<br />
Commission paritaire :<br />
0 414 T 83 214<br />
Dépôt légal : à parution<br />
Périodicité : Trimestrielle<br />
Numéro : 654<br />
Date : Juin - Juillet 2019<br />
RÉDACTION<br />
Ont participé à ce numéro :<br />
Valérie Brenugat et Olivier Guillon (MRJ),<br />
Eric Logeais (JCB Industrie France),<br />
Anne Marleix (Strass), Katia Hilal (Amiral<br />
Technologies), Augustin Marty (Deepomatic),<br />
Loris Mazza (IAC Partners), Christophe<br />
Chupin (Page Personnel), Guillaume de<br />
Williencourt (Clemessy Services), Laurent<br />
Mouchette (ESI), Hugo Falgarone (SkyReal),<br />
Paolo Colombo (Ansys), José Rodrigues<br />
(Henkel Technologies France), Nadine<br />
Vennat (Groupe ADP), Rabah Achemaoui<br />
(Endel Engie).<br />
CRÉDITS<br />
Credits photos : DR, iStock, Groupe<br />
ADP, Valérie Brenugat .<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I3
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Themis<br />
QHSE MANAGER
SOMMAIRE<br />
RÉGIONS<br />
La maintenance navale et<br />
23<br />
aéronautique<br />
en Bretagne et les Pays-de-Loire<br />
24 Page Personnel Nantes et Rennes: recrute des techniciens et des ingénieurs<br />
26 Clemessy Services : son site de Saint-Nazaire pour la réparation navale<br />
29 ESI Group : du prototype virtuel au jumeau numérique<br />
Éditorial<br />
Solutions<br />
03 Industrie, mixité et performance 14 Strass Groupe : 3D temps réel,<br />
réalités virtuelle et augmentée<br />
Actualités<br />
08 Le TELETRUK JCB passe à<br />
l’électrique<br />
09 Nouveau directeur général pour<br />
CARL Software<br />
10 Formation technique EPI : prochaine<br />
session du 17 au 21 juin 2019 !<br />
17 L’Intelligence Artificielle pour la<br />
<strong>Maintenance</strong> Prédictive Industrielle :<br />
quels défis et quelles innovations ?<br />
19 Deepomatic : démocratiser l’IA<br />
jusqu’au technicien<br />
21 IAC Partners face aux nouveaux<br />
enjeux de la maintenance des<br />
énergies<br />
10 ACR : un marché en croissance<br />
recentré sur la gestion efficace de<br />
l’énergie<br />
Tertiaire<br />
40 Le Groupe ADP, la maintenance des<br />
trieurs à bagages<br />
Pratique<br />
31 SkyReal : la réalité virtuelle en plein<br />
envol<br />
35 Des jumeaux numériques au service<br />
de la MRO<br />
38 Henkel : répondre aux enjeux du<br />
collage dans la maintenance<br />
44 Endel Engie, un partenaire industriel<br />
décisif dans la maintenance<br />
portuaire<br />
47 L’Usine 4.0 n’est pas une révolution<br />
technologique.<br />
Boîte à outils<br />
48 A lire, voir, écouter<br />
Agenda<br />
49 Salons & formations<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I5
SANTÉ / SÉCURITÉ<br />
AU TRAVAIL<br />
QUALITÉ DE VIE<br />
AU TRAVAIL<br />
SÉCURITÉ / SÛRETÉ<br />
DES ORGANISATIONS<br />
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MAINTENANCE<br />
&ENTREPRISE<br />
NOS ENQUÊTES EN 1 CLIN D’ŒIL<br />
©Groupe ADP ©DR<br />
© DR<br />
© DR<br />
SOLUTIONS<br />
RÉGIONS<br />
PRATIQUE<br />
TERTIAIRE<br />
Réalités et intelligence artificielle pour<br />
l’industrie du futur p.14 à 20<br />
Société d’ingénierie digitale, Strass Groupe développe des applications à<br />
haute valeur ajoutée pour les domaines suivants : formation, assistance au<br />
poste de travail et aide à la maintenance. Disposant de plus de vingt ans d’expérience<br />
en production 3D et 3D temps réel, son expertise s’est élargie à la<br />
réalité virtuelle et augmentée depuis 2016. Zoom<br />
La maintenance navale et aéronautique<br />
en Bretagne et les Pays-de-Loire p. 23 à 30<br />
Page Personnel (filiale de PageGroup) est un cabinet de recrutement spécialisé<br />
qui identifie pour les entreprises des employés qualifiés, techniciens et cadres<br />
1er niveau, afin de répondre à leurs besoins en intérim, CDD ou CDI. Selon<br />
Christophe Chupin, Directeur Senior chez Page Personnel Nantes et Rennes,<br />
les Pays-de-la-Loire est l’une des régions françaises les plus dynamiques dans<br />
les secteurs de l’industrie aéronautique et navale..<br />
La maintenance dans l’industrie<br />
aéronautique p. 31 à 37<br />
Fondée en 2017 par Hugo Falgarone, SkyReal est un éditeur de logiciel<br />
spécialisé dans la Réalité Virtuelle. Résultant d’ un essaimage technologique,<br />
il bénéficie d’une expérience de plus de 10 ans dans la VR appliquée<br />
aux problématiques industrielles. Il a été sélectionné par Starburst, la référence<br />
mondiale des accélérateurs de start-ups dédiées aux secteurs de<br />
l’aéronautique, spatial et défense. Focus.<br />
La maintenance : du port à l’aéroport<br />
p. 40 à 46<br />
Numéro 1 mondial de la gestion aéroportuaire, le Groupe ADP exploite les<br />
plates-formes aéroportuaires parisiennes, parmi lesquelles Paris-Charles<br />
de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget qui, sous la marque Paris Aéroport,<br />
ont accueilli l’an dernier plus de 105 millions de passagers et 2 millions<br />
de tonnes de fret et de courrier. La maintenance des infrastructures aéroportuaires<br />
parisiennes, dont celle des trieurs à bagages, est une priorité...<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I 7
ACTUALITÉS TECHNOLOGIE<br />
MANUTENTION<br />
Le TELETRUK JCB passe à l’électrique<br />
JCB a lancé un nouveau chariot élévateur télescopique TELETRUK JCB 30-19E, premier modèle électrique de sa gamme,<br />
qui ouvre de nouvelles opportunités pour cette machine facilitant les opérations dans les ports, les centres de recyclage<br />
et sur les sites industriels.<br />
©DR<br />
Comme il est alimenté électriquement par des batteries,<br />
le chariot élévateur JCB 30-19E est extrêmement silencieux<br />
et ne génère pas d’émissions. Il est aussi bien adapté<br />
à des tâches à l’intérieur d’un bâtiment qu’à l’extérieur.<br />
Grâce à sa conception totalement étanche qui résiste aux intempéries,<br />
la chaîne cinématique et les autres composants de la machine<br />
sont protégés lors d’une utilisation extérieure. Son alimentation est<br />
fournie par des batteries au plomb-acide de 80 volts, qui peuvent<br />
fonctionner huit heures sur une seule charge.<br />
La transmission électrique du nouveau TELETRUK JCB lui permet<br />
de grimper facilement une pente ou rampe de 21 %, et sa productivité<br />
est renforcée par une levée libre complète de série de 1 575 mm.<br />
A l’instar de tous les modèles de TELETRUK, le JCB 30-19E dispose<br />
d’une flèche à montage latéral et présente, grâce à la portée télescopique<br />
unique à l’avant, une capacité de levage de 1 900 kg à 2 mètres.<br />
En outre, la fonctionnalité de portée à l’avant élimine tout risque d’endommagement<br />
du matériau ou du véhicule, ainsi que les risques de<br />
blessure aux personnes, lors du chargement ou du déchargement de<br />
palettes dans et depuis des véhicules utilitaires légers.<br />
DE LA SÉCURITÉ AU SYSTÈME TÉLÉMATIQUE<br />
La sécurité est également proposée en série, puisque toutes les<br />
machines sont équipées d’un système de contrôle de charge adaptatif<br />
couplé à un système de coupure des mouvements aggravants.<br />
Cette innovation brevetée par JCB avertit l’opérateur, via un simple<br />
système de voyants vert, orange et rouge, que la pleine capacité de<br />
levage ou de portée est atteinte.<br />
Par ailleurs, la cabine JCB « Command Plus », ne fait que 2,2 m<br />
de haut, ce qui permet au JCB 30-19E de travailler au sein des<br />
contraintes de hauteur des conteneurs d’expédition. Elle est spacieuse,<br />
sans écho parasite, et est équipée de fonctions hydrauliques. La direction<br />
et la vitesse de déplacement sont contrôlées via un joystick<br />
unique. De plus, des informations importantes sur la performance<br />
du chariot sont transmises à l’opérateur via un écran électronique<br />
facile à lire, situé à la hauteur des yeux.<br />
Enfin, son système télématique JCB LiveLink permet de mesurer<br />
en temps réel la consommation d’énergie et de réaliser une analyse<br />
détaillée de l’utilisation de la machine. De plus, il offre un champ de<br />
vision sur 360 degrés autour de la machine et une vision de l’équipement,<br />
ainsi qu’une rotation unique du tablier de 111 degrés. ●<br />
Valérie Brenugat<br />
8 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654• Juin - Juillet 2019
TECHNOLOGIE<br />
ACTUALITÉS<br />
Entretien avec le Directeur des Ventes Industrie France<br />
chez JCB France Industrie<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE : COMMENT LE TELETRUK ÉLECTRIQUE<br />
(TLT 30-19E) SE DISTINGUE-T-IL DES CHARIOTS ÉLÉVATEURS<br />
TÉLESCOPIQUE SUR LE MARCHÉ ?<br />
Eric Logeais : Le TELETRUK est le seul chariot télescopique du<br />
marché à avoir été conçu pour les applications de la manutention et<br />
de l’industrie en lieu et place d’un chariot industriel à mat. Ce chariot<br />
présente plusieurs différences : contrepoids pour la stabilité, tablier<br />
FEM, pneumatique PPS et CACES 3 R389. Il permet de travailler sur<br />
surface stabilisée (tout chemin pour les versions 4x4).<br />
M&E : A QUELS SECTEURS INDUSTRIELS EST-IL DESTINÉ ?<br />
E.L. : Ses applications usuelles concernent la manutention :<br />
• dans les lieux fermés : agro-alimentaire, usines, entrepôts logistiques,<br />
• cours et intérieur : logistique, chargement des camionnettes/<br />
fourgon par l’arrière pour les petites livraisons (DHL/Colissimo,…)<br />
M&E : COMMENT A-T-IL ÉTÉ CONÇU POUR AVOIR UN MINIMUM<br />
DE MAINTENANCE ?<br />
E.L. : Le châssis, la flèche et les essieux directeurs sont issus de notre<br />
expérience de constructeur, notamment en manutention (Telescopic).<br />
La gamme TELETRUK Diesel /Gaz est largement éprouvée depuis son<br />
lancement en 1997. Les composants électriques ont été astucieusement<br />
intégrés. Le moteur, le variateur et le contrôleur viennent du groupe<br />
ZAPI. La batterie avec remplissage centralisé qui équipe notre nouvelle<br />
version électrique est de la marque EXIDE.<br />
M&E : LES PIÈCES DE L’ENGIN SE CHANGENT-ELLES RAPIDEMENT ?<br />
E.L. : L’accès au cœur de la machine se fait grâce au basculement<br />
de la cabine vers l’avant. Ainsi l’opérateur visualise tous les organes<br />
vitaux de la machines le contrôleur et l’hydraulique. S’il ne bascule<br />
pas la cabine, l’accès peut se faire par la porte latérale.<br />
Pour accéder aux moteurs de translation, il suffit d’enlever la plaque de<br />
protection. Quant au changement de batterie, il s’effectue simplement<br />
soit grâce à la reprise par les fourches d’un autre chariot, soit grâce<br />
à un anneau d’élingage.<br />
M&E : QUEL SONT LES DIFFÉRENTS PROCESSUS D’ACHAT PROPOSÉS ?<br />
E.L. : En France, JCB vend ces produits à un réseau de concessionnaire<br />
mono marque. Chaque concessionnaire est formé et accompagné sur<br />
le plan stratégique, commercial et technique. Il dispose de machines de<br />
démonstration pour la promotion de la marque. La vente de machines<br />
ne peut pas se concevoir aujourd’hui sans la proposition de services<br />
associés : financement client par JCB Finance, équipement de la<br />
machine grâce à JCB Equipement, contrat d’entretien et d’extension<br />
de garantie. La vente d’une machine peut donc se faire grâce à une<br />
location longue durée ou un achat à crédit (classique, longue durée…)<br />
: contrat de crédit-bail ou location full service (loyer financier + loyer<br />
technique) sur 48/60/72 mois en fonction de l’activité.<br />
NOMINATION<br />
Nouveau directeur<br />
général pour CARL<br />
Software<br />
©DR<br />
Tugdual Le Bouar<br />
Directeur Général Délégué<br />
Tugdual Le Bouar, 49 ans, Directeur Marketing du groupe<br />
Berger-Levrault, prend la tête de CARL Software au poste<br />
de Directeur Général Délégué.<br />
Tugdual Le Bouar seconde Pierre-Marie Lehucher<br />
(Président Directeur Général) pour piloter et accélérer la croissance<br />
en France et à l’international de CARL Software, n°1<br />
français en solutions de gestion technique du patrimoine et<br />
maintenance (GTP/GMAO).<br />
Docteur en sciences physiques et diplômé de l’Ecole Polytechnique<br />
Paris, Tugdual Le Bouar, démarre sa carrière en 1997 chez<br />
Motorola puis Freescale sur des missions de directions opérationnelles<br />
puis rejoint CGG en 2008 pour prendre en charge la transformation<br />
du groupe et quelques années plus tard pour diriger<br />
une des Business Unit.<br />
Il rejoint le COMEX de l’éditeur Berger-Levrault en 2018 au poste<br />
de Directeur Marketing et Développement Produits, en charge de<br />
consolider et rationnaliser le portefeuille de produits et services. ●<br />
EN SAVOIR PLUS > www.carl-software.fr<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I9
ACTUALITÉS<br />
MARCHÉ<br />
SYNDICAT<br />
Formation technique EPI :<br />
prochaine session du 17 au 21 juin 2019 !<br />
La formation Technique EPI est un module complet sur les équipements de protection individuelle, animée par<br />
de véritables experts dans leur domaine. Cette formation, d’une durée de 32 heures réparties sur 5 jours, a lieu à<br />
Paris, dans les locaux du Syndicat national des acteurs du marché de la prévention et de la protection (SYNAMAP).<br />
La formation Technique EPI permet d’acquérir les connaissances<br />
indispensables sur les EPI en abordant les différents<br />
types de protection et la réglementation en vigueur :<br />
protection auditive, protection des mains, protection des<br />
pieds, protection des voies respiratoires, protection de la tête,<br />
protection des yeux, protection haute-visibilité, protection contre<br />
les chutes de hauteur, vêtements de protection.<br />
Démonstrations produits, cas pratiques, vidéos, les intervenants<br />
de cette formation associent la pratique à la théorie, ce qui permet<br />
aux stagiaires de bénéficier d’une approche «terrain». Le côté<br />
concret permet de mieux visualiser les problématiques réglementaires<br />
et évaluer l’acquisition de connaissances.<br />
Cette formation répond à un réel besoin de maîtrise et de connaissances<br />
des EPI et de la réglementation en vigueur. Comment<br />
prescrire un bon équipement lorsqu’on ne connait pas bien la<br />
réglementation ? Quels équipements de protection porter selon<br />
les différents risques ? Etc.<br />
La formation Technique EPI du SYNAMAP, c’est la garantie d’obtenir<br />
des réponses fiables et une formation pointue sur un domaine<br />
complexe !<br />
La prochaine session aura lieu du 17 au 21 juin 2019 à Paris.<br />
Elle s’adresse aux équipes commerciales des entreprises distributrices<br />
d’EPI, acteurs et responsables hygiène et sécurité des<br />
entreprises, chefs de produits, coordonnateurs SPS, préventeurs<br />
EPI, utilisateurs, etc.<br />
En tant qu’organisation professionnelle reconnue et expert du<br />
marché des EPI, le SYNAMAP est bien évidemment le mieux<br />
placé pour vous former ! ●<br />
EN SAVOIR PLUS > www.synamap.fr<br />
GTB<br />
ACR : un marché en croissance recentré sur la gestion<br />
efficace de l’énergie<br />
L’année 2018 a connu un rythme de croissance satisfaisant pour les industriels de la régulation et de la<br />
Gestion Technique du Bâtiment (GTB). Généralement, une tendance se dégage à partir de 12 à 24 mois<br />
après les mises en chantier. Les industriels bénéficient ainsi de la reprise de l’activité du secteur du<br />
bâtiment des années précédentes.<br />
Les solutions de régulation et de GTB développées par l’industrie<br />
ont toujours la confiance des maîtres d’ouvrages.<br />
En effet ces solutions offrent une gestion efficace de l’énergie<br />
à coûts maîtrisés dans le tertiaire.<br />
Pour autant, le ralentissement attendu de l’activité en 2019 et l’incertitude<br />
sur les évolutions en cours des dispositifs réglementaires<br />
(RE 2020, DPE, Décret tertiaire, etc.) seront à suivre attentivement<br />
pour ne pas atténuer l’espoir d’un retour durable à la croissance.<br />
Avec 3 % en 2018, le marché de la GTB accélère son rythme de croissance<br />
par rapport à l’année précédente et s’établit désormais à 75,4<br />
millions d’euros. Les régulateurs « intelligents » poursuivent leur très<br />
forte progression avec 20 % en 2018. Les unités de traitement local à<br />
forte capacité reculent, quant à eux, légèrement (-5 %) au profit des<br />
modèles intermédiaires (30 à 99 points) qui progressent de 10 %.<br />
En 2019, le marché de GTB et de la régulation devrait progresser<br />
à un rythme encore supérieur grâce à une demande toujours<br />
plus forte pour les solutions à haute valeur ajoutée afin de maximiser<br />
le confort et la santé tout en minimisant la consommation<br />
énergétique. ●<br />
EN SAVOIR PLUS > www.acr-régulation.com<br />
10 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
GUIDE PRATIQUE D’ACHAT POUR LES GRANDS ARRÊTS<br />
GRANDS ARRÊTS<br />
Bientôt arrive le temps<br />
fort de la maintenance :<br />
les grands arrêts<br />
L’été approche à grands pas ; les grands arrêts de<br />
maintenance également. Car si la période estivale<br />
marque une pause de la production et, plus globalement,<br />
des affaires, elle n’en reste pas moins chargée pour la<br />
maintenance, à la fois des équipements industriels et des<br />
bâtiments.<br />
Pis, les services de maintenance sont pris par le temps, souvent de l’ordre de deux à quatre semaines, et par<br />
l’obligation de tout remettre en condition opérationnelle afin d’assurer le bon démarrage de la production dès<br />
le retour des aoûtiens.<br />
Le magazine <strong>Maintenance</strong> & <strong>Entreprise</strong>, toujours soucieux de répondre à vos attentes et vos contraintes,<br />
vous propose une sélection de prestataires qui contribueront à la réussite et la bonne marche de vos travaux<br />
durant les GRANDS ARRÊTS DE MAINTENANCE.<br />
LA RÉDACTION<br />
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MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I11
GUIDE PRATIQUE D’ACHAT POUR LES GRANDS ARRÊTS<br />
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12 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
GUIDE PRATIQUE D’ACHAT POUR LES GRANDS ARRÊTS<br />
EN LOCATION OU À LA VENTE<br />
La LOCATION de maintenance ou de dépannage<br />
Quand vous devez dépanner ou organiser la maintenance<br />
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SIT PRESSE 190X125.indd 1 16/05/2019 14:07<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I13
SOLUTIONS RÉALITÉS ET IA POUR L’INDUSTRIE DU FUTUR<br />
DIGITAL<br />
Strass Groupe :<br />
3D temps réel, réalités<br />
virtuelle et augmentée<br />
Société d’ingénierie digitale, Strass Groupe développe<br />
des applications à haute valeur ajoutée pour les<br />
domaines suivants : formation, assistance au poste<br />
de travail et aide à la maintenance. Disposant de<br />
plus de 20 ans d’expérience en production 3D et 3D<br />
temps réel, son expertise s’est élargie à la réalité<br />
virtuelle et augmentée depuis 2016. Zoom<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE : QUELS SONT LES<br />
ENJEUX DE LA MAINTENANCE DU FUTUR DANS VOTRE<br />
SECTEUR ?<br />
Anne Marleix : Les principaux enjeux consistent à fournir l’assistance<br />
à l’opérateur au bon moment et au bon endroit avec le<br />
bon contenu et le plus possible sur le poste de travail, d’où l’intérêt<br />
des solutions de réalités virtuelles et augmentées. Concernant<br />
le premier niveau de réalité virtuelle, l’utilisateur face à un<br />
écran interagit via un ordinateur avec des avatars et des éléments<br />
des environnements techniques et naturels. Un casque lui permet<br />
de s’immerger dans cet environnement virtuel. Quant à la réalité<br />
mixte, elle est un mélange entre le réel perçu et le virtuel qui se<br />
superpose au réel grâce à des lunettes de type Hololens. Donc<br />
l’utilisateur se trouve dans un univers réel où s’affichent des<br />
données virtuelles avec qu’il peut interagir. En fait, nous intervenons<br />
sur les 2 types de technologies en fonction des besoins.<br />
L’enjeu est d’avoir une continuité numérique entre les fichiers<br />
du client (notamment les maquettes numériques de la batterie,<br />
du véhicule…) et l’ensemble des procédures pour les intégrer<br />
dans un scénario : soit dans une pédagogie, soit dans une assistance.<br />
Enfin, un autre défi est de former le plus rapidement sur<br />
le poste de travail.<br />
« Nous sommes présents dans des secteurs où ces<br />
applications sont de plus en plus nécessaires :<br />
aéronautique, automobile et défense. »<br />
© DR<br />
Anne Marleix,<br />
fondateur & CEO de Strass Groupe.<br />
contenus. Nous sommes présents dans des secteurs où ces applications<br />
sont de plus en plus nécessaires : aéronautique, automobile<br />
et défense. Par ailleurs, nous avons une forte culture industrielle<br />
avec des anciens clients comme Renault qui nous est fidèle depuis<br />
23 ans. Thales, Safran, Suez et MBDA figurent aussi parmi nos<br />
clients industriels.<br />
M&E : QUELS SONT LES CONSEILS D’UTILISATION DE<br />
CES SOLUTIONS ?<br />
A.M. : Aujourd’hui, les technologies, les logiciels et les savoir-faire<br />
sont assez matures. Mais il reste encore des marges de progression<br />
sur les « devices » 1 qui évoluent très vite : les terminaux, les<br />
casques, les lunettes… Ces investissements demeurent encore<br />
un peu chers. Mais ces appareils coûteront de moins en moins<br />
chères très rapidement.<br />
M&E : QUELS SONT VOS ATOUTS PAR RAPPORT À CEUX<br />
DE VOS CONCURRENTS ?<br />
A.M. : Notre valeur ajoutée : disposer à la fois de compétences<br />
techniques, des ingénieurs pédagogiques et des concepteurs de<br />
Mon conseil est donc de bien cerner la problématique au départ et<br />
de s’assurer que les données entrants soient fiables pour pouvoir<br />
1. Appareils.<br />
14 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
RÉALITÉS ET IA POUR L’INDUSTRIE DU FUTUR<br />
SOLUTIONS<br />
© DR<br />
QUELS ÉTAIENT LES RÉSULTATS ?<br />
A.M. : Pour Renault, nous avons développé une application<br />
3 D en temps réel. C’est, en fait, un jeu qui permet<br />
d’exercer les compagnons à l’application des procédures<br />
et l’équipements des zones sécurisées et le bon choix<br />
des EPI 3 pour intervenir sur les batteries électriques.<br />
Donc il est destiné aux professionnels ayant reçu des<br />
habilitations et ayant déjà bénéficié de formation. Ils<br />
s’entrainent donc avec ce jeu sur PC.<br />
Avec la réalité augmentée, le professionnel de Renault se forme à<br />
travers une tablette au montage et démontage d’un moteur d’Alpine.<br />
passer à la phase d’industrialisation et sortir du PoC 2 . Jusqu’à présent, il<br />
y a eu beaucoup de PoC car les sociétés ont voulu tester ces solutions.<br />
M&E : QUELS SONT LES CRITÈRES D’ACQUISITION DE VOS<br />
SOLUTIONS PAR VOS CLIENTS ?<br />
A.M. : Nous proposons des solutions sur mesure. Donc les prestations<br />
sont au forfait avec la possibilité de fournir aux clients les applications et<br />
s’ils le souhaitent, le matériel nécessaire.<br />
M&E : POUVEZ-VOUS INDIQUER DES EXEMPLES D’APPLICA-<br />
TION DANS L’INDUSTRIE ? QUELLE ÉTAIT LA PROBLÉMATIQUE ?<br />
2. Le proof of concept (PoC) est une étape de validation dans la mise en place d’un<br />
projet nouveau.<br />
Application 3D en temps réel consacrée aux<br />
interventions sur les batteries électriques.<br />
© DR<br />
En outre, nous proposons deux applications de réalité<br />
augmentée. L’objectif de la première application est la<br />
formation des opérateurs. Les scénarios pédagogiques<br />
suivent les méthodes d’intervention et leur permettent<br />
de dérouler la procédure tout en voyant la batterie sans<br />
la toucher. La visée pour Renault : s’exercer tout en<br />
voyant physiquement l’objet et en étant dans le lieu réel<br />
de l’atelier mais sans toucher la batterie de 400 volts qui<br />
devrait être déchargée. Ainsi, les compagnons peuvent<br />
réaliser toutes opérations techniques qu’ils souhaitent<br />
grâce à la batterie virtuelle.<br />
Quant au troisième dispositif, il concerne l’assistance<br />
à la maintenance. Dans le cas d’utilisation où un<br />
opérateur doit intervenir sur une batterie présentant<br />
un problème, la réalité augmentée lui permet d’avoir<br />
les procédures étape par étape et de bénéficier d’une<br />
assistance technique, voire une téléassistance parce que<br />
l’opérateur peut faire appel à un hiérarchique qui peut<br />
le guider s’il ressent un doute sur une opération à faire.<br />
« Concernant les batteries électriques, il y a<br />
donc deux applications distinctes : l’une pour<br />
l’assistance à la maintenance et l’autre destinée à<br />
la formation en amont. »<br />
Concernant les batteries électriques, il y a donc deux<br />
applications distinctes : l’une pour l’assistance à la maintenance<br />
et l’autre destinée à la formation en amont.<br />
Pour la formation, tout se déroule en présentiel et cela<br />
implique donc des salles de formation et des formateurs.<br />
Le déplacement des stagiaires entraîne des frais<br />
de formation. Avec la solution de formation en réalité<br />
augmentée, l’application et une paire de lunettes, chaque<br />
centre de réparation permet aux opérateurs de s’autoformer<br />
et cela engendre donc des gains de coût et de<br />
temps considérables. Au lieu de consulter une fiche de<br />
procédures ou de mémoriser les actions tout en faisant<br />
3. Équipement de protection individuelle.<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I15
SOLUTIONS RÉALITÉS ET IA POUR L’INDUSTRIE DU FUTUR<br />
© DR<br />
Réalité augmentée pour les batteries<br />
électriques chez Renault.<br />
l’opération technique qui nécessite de la concentration, l’application<br />
de réalité augmentée permet à l’opérateur d’avoir une<br />
assistance à la maintenance et d’alléger sa charge cognitive assez<br />
importante au lieu de se stresser et de s’inquiéter. Ainsi, il suit<br />
au fur et à mesure, la procédure virtuelle. De plus, la télémaintenance<br />
lui permet de faire appel à un expert qui peut visualiser<br />
ces actions tout au long de son opération.<br />
Les applications développées pour Renault ne sont pas encore<br />
totalement déployées car ce groupe industriel est en train de<br />
déployer des centres de réparation de batteries à l’échelle internationale.<br />
Nous sommes en train d’étudier le développement<br />
de ces solutions à grande échelle. Pour l’instant, leurs applications<br />
ont été réalisées dans l’université Renault Academy.<br />
Autre exemple de réalité virtuelle : avec un casque, la personne<br />
se forme au montage et démontage d’un moteur d’Alpine. L’objectif<br />
pour Renault était que l’opérateur s’exerce à ces tâches<br />
sans avoir le modèle sous la main. ●<br />
Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />
De la vidéo à la 3D<br />
Strass Groupe a été créée il y a une trentaine d’années au départ en<br />
tant que société de production vidéo. Elle produisait alors des vidéos<br />
pour la formation de tous les profils des entreprises (opérateur,<br />
techniciens...). Elles étaient envoyées aux différentes filiales et<br />
réseaux de distribution des clients dans le monde entier. Avec<br />
l’évolution des technologies, l’entreprise a intégré les savoir-faire<br />
en 3 D, Temps Réel, les supports interactifs puis les e-learning et<br />
les serious games dans les années 2000. En 2006, tous ses savoirfaire<br />
en 3D et temps réel ont évolué vers des applications de réalités<br />
virtuelles et augmentées. Ainsi, Strass Groupe apporte des solutions<br />
de formation et d’assistance technique aux clients industriels.<br />
Depuis 2016, elle propose aussi des solutions et d’assistance à<br />
la maintenance pour les parties plus techniques chez ses clients.<br />
16 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
RÉALITÉS ET IA POUR L’INDUSTRIE DU FUTUR<br />
SOLUTIONS<br />
AVIS D’EXPERT<br />
L’Intelligence Artificielle<br />
pour la <strong>Maintenance</strong> Prédictive Industrielle : quels<br />
défis et quelles innovations ?<br />
La maintenance prédictive des équipements industriels est l’un des chevaux de bataille de l’industrie<br />
4.0. En effet avec les remontées de données issues des automates ou des capteurs « Internet<br />
des objets » (IoT), les industriels disposent de précieuses sources d’information permettant aux<br />
algorithmes d’Intelligence Artificielle (IA) d’anticiper les futures pannes et d’éviter les arrêts de<br />
production.<br />
© DR<br />
Katia Hilal,<br />
fondatrice et CEO<br />
d’Amiral Technologies<br />
Figure 1 : exemple de série temporelle industrielle<br />
L’indisponibilité des équipements industriels<br />
engendre des coûts qui ne cessent<br />
de croître. Les stratégies de flux tendus et<br />
les évolutions des business modèles vers<br />
la vente d’heures de fonctionnement au lieu de la<br />
vente d’équipement, font que l’impact d’une heure<br />
ou même d’une minute d’arrêt peut être énorme.<br />
Pour un constructeur automobile, une minute d’arrêt<br />
coûte 20 000€ en moyenne. Le cabinet McKinsey<br />
estime que la maintenance prédictive réduira<br />
l’indisponibilité des équipements ou des chaines<br />
de production de 50% tout en diminuant le coût<br />
de maintenance jusqu’à 40%. De plus, elle permet<br />
de prolonger la vie des équipements au lieu de les<br />
remplacer préventivement, ce qui engendrera des<br />
économies d’investissement de 3 à 5%. En 2025,<br />
le gain en valeur économique au niveau mondial<br />
est estimé à 630 Milliards de dollars pour l’industrie<br />
manufacturière seule .<br />
Face à cette promesse, de nombreux acteurs de l’Intelligence<br />
Artificielle se sont précipités pour offrir<br />
leurs services et déployer l’arsenal des librairies d’algorithmes<br />
de Machine Learning ou de Deep Learning<br />
dans le contexte industriel. Ce faisant, deux<br />
facteurs limitants se révèlent et montrent que pour<br />
atteindre d’objectif d’une maintenance prédictive<br />
performante, l’IA seule ne suffit pas.<br />
« Ce faisant, deux facteurs limitant se<br />
révèlent et montrent que pour atteindre<br />
d’objectif d’une maintenance prédictive<br />
performante, l’IA seule ne suffit pas. »<br />
Le premier facteur est lié au manque de données<br />
historiques. Même si les données sont abondantes,<br />
les pannes, elles, heureusement, ne sont<br />
pas fréquentes. Or un algorithme de Machine Learning<br />
ou de Deep Learning classique a besoin d’une<br />
base d’apprentissage conséquente représentant tous<br />
types de pannes et dans tous types de contextes.<br />
Même si les données récoltées remontent à un<br />
ou deux ans, il est rare de trouver suffisamment<br />
d’instances répertoriées de pannes pour assurer<br />
un apprentissage suffisant et atteindre un niveau<br />
de prédiction acceptable.<br />
Le deuxième facteur est lié à la nature même des<br />
données industrielles qui s’exprime sous forme de<br />
signaux physiques temporels (courant électrique,<br />
vibrations, vitesse, couple, pression, …), la figure<br />
1 donne un exemple de ces série temporelles. Si<br />
les techniques d’IA fonctionnent sur les données<br />
financières ou exprimant des évolutions d’intentions<br />
d’achat en fonction de données météo, c’est<br />
que les informations extraites de ces séries temporelles<br />
sont suffisantes pour que l’algorithme d’IA en<br />
révèle les corrélations recherchées. Dans le cas des<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I17
SOLUTIONS RÉALITÉS ET IA POUR L’INDUSTRIE DU FUTUR<br />
Figure 2 : comparaison des prédictions et écart type de l’erreur de prédiction entre un modèle prédictif<br />
de base (représenté en bleu) et un exploitant les indicateurs de santé de DiagSign (représenté en vert).<br />
© DR<br />
données industrielles, l’information clef révélant l’état de santé<br />
de l’équipement s’exprime souvent durant de courtes phases<br />
transitoires, cette information est souvent occultée par les transformations<br />
classiques de préparation avant ingestion par les<br />
algorithmes d’IA.<br />
« Les technologies innovantes telles que celle du<br />
laboratoire CNRS GIPSA-Lab, appelée DiagSign,<br />
permettent, avant d’employer les algorithmes<br />
d’IA, d’extraire automatiquement un grand nombre<br />
d’indicateurs de santé à partir de la série temporelle,<br />
quelle que soit sa nature. »<br />
C’est là où les notions d’automatique, de théorie de contrôle,<br />
et autres savoir-faire interviennent ; les données industrielles<br />
embarquent, de fait, ces lois dans leur construction. Les technologies<br />
innovantes telles que celle du laboratoire CNRS<br />
GIPSA-Lab, appelée DiagSign, permettent, avant d’employer les<br />
algorithmes d’IA, d’extraire automatiquement un grand nombre<br />
d’indicateurs de santé à partir de la série temporelle, quelle que<br />
soit sa nature. L’apport de ce pré-traitement aux performances<br />
des algorithmes prédictifs confirme l’impact déterminant qu’apportent<br />
ces indicateurs. La figure 2 illustre l’apport en précision<br />
des prédictions (ici dans le cas de prédiction de l’âge d’un<br />
contacteur électrique) d’un algorithme basé sur les indicateurs<br />
de DiagSign par rapport à une méthode classique : l’écart type<br />
de l’erreur de prédiction se voit réduit de moitié.<br />
Quant au problème de la rareté des pannes historiques, Diag-<br />
Sign permet d’y pallier en travaillant sur la notion d’« indicateurs<br />
de bonne santé ». Les algorithmes d’IA peuvent en effet<br />
apprendre de façon dite « non supervisée » en construisant l’espace<br />
de fonctionnement « normal » d’un équipement grâce aux<br />
indicateurs de DiagSign générées lors d’une phase d’apprentissage<br />
en fonctionnement normal. La détection des défauts, ou<br />
de la proximité de fin de vie se fait en observant les dérives par<br />
rapport à cet espace de fonctionnement normal. Là encore, la<br />
richesse des indicateurs de DiagSign s’avère déterminante car<br />
elle permet de définir cet espace dans plusieurs dimensions, ce<br />
qui conduit à une forte précision des détections des dérives et<br />
à un faible taux de fausses alertes.<br />
Cette technologie est maintenant mise sur le marché par la startup<br />
Amiral Technologies, issue du CNRS et accompagnée par<br />
l’incubateur public SATT Linksium de Grenoble. Lauréate et<br />
finaliste de multiples concours de l’industrie digitale et de l’IA,<br />
elle se positionne comme précurseur dans les algorithmes de<br />
maintenance prédictive à haute performance.<br />
La recherche scientifique n’a pas fini d’enrichir les modèles d’Intelligence<br />
Artificielle de nouvelles innovations. L’ère de l’industrie<br />
entièrement connectée n’est qu’à son début et promet de<br />
belles perspectives qui sont encore devant nous.●<br />
Katia Hilal<br />
18 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
RÉALITÉS ET IA POUR L’INDUSTRIE DU FUTUR<br />
SOLUTIONS<br />
START-UP<br />
Deepomatic :<br />
démocratiser l’IA jusqu’au technicien<br />
Augustin Marty, CEO de Deepomatic, start-up issue d’Inria Paris, explique pourquoi il est possible<br />
aujourd’hui de faire profiter pleinement de l’intelligence artificielle (IA) au technicien de maintenance.<br />
Identification du port du casque.<br />
©Deepomatic<br />
Les enjeux de la maintenance sont les enjeux de la<br />
qualité. Dans, un monde ou le libéralisme et la compétition<br />
qui en découle tend à harmoniser les prix des<br />
offres et des services, c’est la qualité des produits qui<br />
fait la différence. Or d’une part les produits se complexifient, et<br />
les compétences techniques se raréfient. Il est alors complexe de<br />
garder l’expérience, le savoir-faire et la motivation dans les corps<br />
de techniciens de maintenance (impact de la promotion de la<br />
mobilité, envie des individus de se réaliser à travers plusieurs<br />
métiers etc). Le secteur de la maintenance fait aujourd’hui face<br />
à un vrai défi de maintien de la qualité de service. Et ses symptômes<br />
sont la perte de compétence des employés.<br />
Créée il y a cinq ans à Paris, Deepomatic fournit une plateforme<br />
logicielle permettant aux entreprises de créer et d’exploiter<br />
des applications de reconnaissance d’images et de vidéos à<br />
©DR<br />
Augustin Marty<br />
CEO de Deepomatic<br />
l’échelle industrielle. « Nous aidons les entreprises à accroître<br />
l’efficacité de leurs processus opérationnels (bornes d’encaissement<br />
intelligentes, tri des déchets, maintenance des infrastructures)<br />
dans des secteurs variés (télécom, autoroutes, restauration,<br />
énergie) », précise Augustin Marty. « Les applications développées<br />
par nos clients font partie des cas d’usages les plus avancés<br />
au monde. Avec la prise d’une seule photo de chaque plateau-repas,<br />
le groupe Compass, leader mondial de restauration sous<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I19
SOLUTIONS RÉALITÉS ET IA POUR L’INDUSTRIE DU FUTUR<br />
©Deepomatic<br />
Visualisation des équipements industriels et contrôle qualité.<br />
contrat, a développé un système d’encaissement fluide dont 5 000<br />
personnes bénéficient chaque jour ». Une première mondiale !<br />
DE NOUVELLES SOLUTIONS D’INTELLIGENCE<br />
ARTIFICIELLE QUI S’OUVRENT À LA MAINTENANCE<br />
Deepomatic fournit une solution d’assistant au technicien. Cette<br />
solution fonctionne à travers le téléphone portable du technicien,<br />
qui peut valider son intervention en prenant en photo le<br />
résultat de son travail. Si l‘intelligence artificielle a un doute<br />
sur la qualité du travail accompli, elle le signale et en explique<br />
la raison. Un dialogue se met donc en place entre le technicien<br />
et l’IA. Il est aussi possible de faire intervenir, digitalement,<br />
un technicien plus expérimenté, qui va pouvoir arbitrer<br />
les cas litigieux. Ce schéma d’interactions entre les hommes et<br />
l’IA renforcent le savoir-faire des hommes et des IAs qui ont<br />
été entraînées.<br />
« Nous proposons une plateforme capable de faire le lien entre les<br />
chefs de projets (souvent des data-scientist) et le métier, c’est à dire<br />
les techniciens de maintenance », poursuit Augustin Marty. In<br />
fine, une fois que la solution est paramétrée pour répondre aux<br />
problèmes concrets du client, c’est dans l’exercice de leur métier<br />
que le dialogue se fait avec l’IA. Pour Deepomatic, L’IA est vue<br />
comme un cycle continu et positif. Ces boucles de rétroaction,<br />
qui impliquent le métier, ce sont les clés de la mise en production<br />
des projets. « Les produits concurrents sont linéaires. Ils sont<br />
dédiés à des data scientists spécialisés et ne sont pas adaptés à la<br />
collaboration avec les opérations. De plus, nous sommes plus clairs<br />
sur la propriété intellectuelle », justifie le dirigeant, qui embraye<br />
sur une des conditions sine qua non d’une utilisation optimale<br />
d’un tel outil : « Ne sous estimez pas l’importance de l’intégration.<br />
L’une des clefs, c’est d’avoir des data… ou mettre en place les<br />
moyens de collecte de data ». Enfin, les « critères d’acquisition »<br />
de ces solutions sont les suivants : garder la possibilité d’avoir<br />
la main et de posséder les applications (c’est la réversibilité),<br />
exiger l’accompagnement du prestataire dans l’implémentation<br />
du projet et la complétude de la proposition (produit, service<br />
et matériel). Des règles respectées à la lettre, à l’exemple d’un<br />
acteur majeur du télécom qui a fait le choix de Deepomatic afin<br />
d’automatiser le contrôle qualité du travail des techniciens. ●<br />
Deepomatic en chiffres<br />
• 2014 : son année de création<br />
• 20 clients grands comptes<br />
• 30 salariés<br />
Valérie Brenugat<br />
• 6,2 millions de dollars : sa dernière levée de fonds<br />
20 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
LA MAINTENANCE DES ÉNERGIES<br />
SOLUTIONS<br />
CONSEIL<br />
IAC Partners face aux nouveaux enjeux de la<br />
maintenance des énergies<br />
Reconnu pour ses approches à la fois techniques et opérationnelles, le cabinet de conseil en<br />
stratégie s’est notamment spécialisé dans le domaine des énergies où il accompagne les acteurs<br />
de la maintenance sur différents aspects, en particulier dans la recherche et la sélection des<br />
technologies innovantes allant des capteurs à la maintenance prédictive.<br />
La maintenance est un enjeu stratégique pour la performance<br />
économique d’une installation productrice<br />
d’énergie ; cet enjeu s’exprime par son LCoE 1 (Levelized<br />
cost of energy en €/MWh). Ce poste a ainsi une<br />
forte incidence sur le niveau d’Opex – dépenses d’exploitation<br />
– (allant de 20 à 60%) et l’output (production) en MWh<br />
en assurant la fiabilité du fonctionnement. Cela est particulièrement<br />
vrai pour le nucléaire et l’éolien offshore du fait des<br />
contraintes environnementales, normatives et sécuritaires.<br />
Au-delà des améliorations continues classiques de performance<br />
opérationnelle, les acteurs du secteur, exploitants et prestataires<br />
ont recours à des innovations technologiques pour améliorer<br />
la fiabilité, leur réactivité et réduire les coûts de maintenance.<br />
« Aujourd’hui, la philosophie est d’utiliser les technologies digitales<br />
afin de mieux maitriser le comportement de l’installation et<br />
réduire au juste nécessaire l’intervention humaine », révèle Loris<br />
Mazza, Partner chez IAC Partners, en charge du secteur des<br />
Energies et des grands projets industriels. Parmi les méthodes<br />
et technologies en cours de déploiement, figurent les outils de<br />
PLM pour tracer et capitaliser les expériences de maintenance<br />
sur des installations complexes, et de PMO 2 pour ordonnancer<br />
les interventions sur des installations multiples. On peut<br />
également citer l’évolution vers la maintenance prédictive qui<br />
est une méthodologie « au juste nécessaire », la télésurveillance<br />
à distance de plusieurs installations mais aussi l’inspections<br />
des sites par des drones capables de filmer et repérer les lieux<br />
avec des mesures géométriques et d’autres paramètres comme<br />
le niveau de radioactivité, la température, la présence de substances<br />
nuisibles, etc.<br />
1. Le « coût actualisé de l’énergie » correspond au prix complet d’une énergie<br />
sur la durée de vie de l’équipement qui la produit.<br />
2. Project Management Officer.<br />
©DR<br />
Loris Mazza,<br />
Partner chez IAC Partners<br />
LA RÉALITÉ AUGMENTÉE, UNE AUTRE TECHNOLOGIE<br />
À NE PAS NÉGLIGER<br />
La réalité augmentée est également un outil précieux chargé<br />
d’accompagner efficacement avec des instructions et des informations<br />
l’intervenant humain dans l’exécution d’opérations délicates.<br />
« Un acteur majeur comme Framatome a pris une longueur<br />
d’avance avec des outils de visite virtuelle pour simuler, en taille<br />
réelle, des interventions dans des environnements complexes où le<br />
temps de permanence est limité et où les opérations doivent être<br />
réalisées en une seule tentative », ajoute Loris Mazza. Le groupe<br />
utilise en effet plusieurs technologies telles que la « Cave automatic<br />
virtual environment » (Cave) un réacteur virtuel à échelle<br />
réelle et large image qui fonctionne comme un simulateur de<br />
vol, Modop’3D, un masque 3D utilisé pour former les opérateurs<br />
de maintenance sur les opérations courantes, ou encore<br />
Yoda H2V ; cette tenue combinée avec les lunettes de réalité<br />
augmentée Hololens de Microsoft permet d’entrainer les opérateurs<br />
sur des gestes complexes en leur montrant les gestes faits<br />
par un expert à distance. Cette même technologie est en cours<br />
de test pour les opérations de chirurgie cardiovasculaire.<br />
La mise en place de ces solutions innovantes implique des<br />
investissements conséquents et s’accompagne de changements<br />
importants au sein des organisations en termes de compétences,<br />
procédures et outils. Le prérequis indispensable est donc de<br />
définir au préalable des ambitions, en accord avec le business<br />
model, et des moyens, pour parvenir au bon mix d’innovations.<br />
Une roadmap de déploiement technique et organisationnel est<br />
elle aussi indispensable.<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I21
SOLUTIONS LA MAINTENANCE DES ÉNERGIES<br />
S’APPUYER SUR UNE MÉTHODE DE TRAVAIL<br />
COLLABORATIVE<br />
Afin de mieux répondre aux besoins des industriels, IAC<br />
Partners a choisi de développer une approche à la fois stratégique<br />
– pour cerner les enjeux – et opérationnelle pour y<br />
répondre de manière pertinente, et de créer une complémentarité<br />
entre des compétences à la fois méthodologiques et techniques.<br />
Mais surtout, « l’entreprise s’appuie sur une méthode de<br />
travail collaborative qui met les équipes opérationnelles de nos<br />
partenaires au centre de l’action, ce qui génère des solutions fiables<br />
mais surtout de l’adhésion ».<br />
Concernant la maintenance dans le domaine des énergies, les<br />
clients souhaitent des résultats rapides. Ces derniers privilégient<br />
ainsi des solutions rapidement déployables, génératrices<br />
d’économies mais surtout qui respectent les différentes<br />
contraintes de ce secteur (économiques, réglementaires, etc.). «<br />
Nous sommes ainsi choisis pour notre approche terrain, technique<br />
et notre capacité à nous intégrer à leurs équipes et à mener des<br />
projets complexes sur un temps court », explique Loris Mazza.<br />
Pour le spécialiste des énergies, ces collaborations opérationnelles<br />
permettent de comprendre en détail les organisations<br />
des clients et leur mode de fonctionnement ; il en découle ainsi<br />
une compréhension pointue des SWOT 3 ce qui permet à IAC<br />
Partners de conseiller et d’accompagner ses clients dans des<br />
initiatives plus stratégiques de transformation de leur organisation.<br />
« Nous avons accompagné récemment les équipes d’Eiffage<br />
Métal sur la réduction de la durée d’une intervention de maintenance<br />
qui était sur le chemin critique de l’arrêt d’une tranche<br />
nucléaire EDF ». La durée a été raccourcie de 30% en adaptant<br />
la séquence des opérations, en modifiant la technique d’exécution<br />
mais surtout en les simulant en atelier avant de les exécuter<br />
sur place. ●<br />
Valérie Brenugat<br />
3. Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities (opportunités),<br />
Threats (menaces).<br />
Exemple de CAVE (Cave Automatic Virtual Environment)<br />
©Framatome – 2018<br />
22 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />
LA MAINTENANCE NAVALE ET AÉRONAUTIQUE<br />
EN BRETAGNE ET LES PAYS-DE-LOIRE<br />
SOMMAIRE<br />
24 Page Personnel Nantes et Rennes recrute des techniciens et des ingénieurs<br />
26 Clemessy Services : son site de Saint-Nazaire pour la réparation navale<br />
29 ESI Group : du prototype virtuel au jumeau numérique<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I23
MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />
EMPLOI<br />
Page Personnel Nantes<br />
et Rennes recrute des<br />
techniciens et des ingénieurs<br />
Page Personnel (filiale de PageGroup) est un cabinet de recrutement<br />
spécialisé qui identifie pour les entreprises des employés qualifiés,<br />
techniciens et cadres 1 er niveau, afin de répondre à leurs besoins<br />
en intérim, CDD ou CDI. Selon Christophe Chupin, Directeur Senior<br />
chez Page Personnel Nantes et Rennes, les Pays-de-la-Loire<br />
est l’une des régions françaises les plus dynamiques dans les<br />
secteurs de l’industrie aéronautique et navale.<br />
Christophe Chupin<br />
Directeur Senior chez Page Personnel<br />
Nantes et Rennes<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE : QUELLE EST LA SITUATION<br />
DU MARCHÉ DE L’EMPLOI DANS LES INDUSTRIES NAVALES ET<br />
AÉRONAUTIQUES ET DE LA MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE<br />
ET NAVALE DANS LES PAYS-DE-LOIRE ?<br />
Christophe Chupin : Le marché de l’emploi dans les secteurs de l’aéronautique<br />
et du naval est toujours aussi dynamique. Les besoins<br />
en recrutement restent élevés, portés par des acteurs majeurs dans<br />
leur domaine tels qu’Airbus, Bénéteau ou Naval Group par exemple.<br />
Malgré tout, on constate un déficit global de candidats bac +2/3 par<br />
rapport aux besoins, c’est une généralité nationale. L’attractivité de<br />
certains métiers pose également problème, la maintenance en fait<br />
partie, pourtant les missions et opportunités d’évolution peuvent<br />
être très intéressantes.<br />
M&E : QUELS SONT LES BASSINS D’EMPLOI DANS CES<br />
RÉGIONS ?<br />
C.C. : Un bassin d’emploi fort existe sur l’axe Nantes - Saint-Nazaire<br />
avec les différents intervenants de l’aéronautique. La Vendée<br />
constitue un autre bassin d’emploi avec pour l’industrie navale de<br />
nombreux chantiers sur la zone côtière.<br />
Depuis le début de l’année, un ralentissement dans l’industrie<br />
automobile a été constaté mais ce n’est pas le cas pour les industries<br />
aéronautique et navale pour l’instant.<br />
M&E : QUELS SONT LES BESOINS DE RECRUTEMENT<br />
DE PROFESSIONNELS DE MAINTENANCE NAVALE ET<br />
AÉRONAUTIQUE ?<br />
C.C. : Aujourd’hui, les candidats les plus recherchés sont ceux<br />
qui disposent d’une première expérience. Face à une tension<br />
très forte sur ces profils « pénuriques », notre rôle en tant que<br />
cabinet de recrutement est d’accompagner les entreprises vers<br />
des candidatures moins expérimentés mais disposant de compétences<br />
transversales (soft skills) essentielles. La capacité d’adaptation<br />
est par exemple une qualité recherchée sur un poste de<br />
maintenance.<br />
« Aujourd’hui, les candidats les plus recherchés sont ceux<br />
qui disposent d’une première expérience. »<br />
M&E : QUELS TYPES DE PROFIL DE PROFESSIONNELS DE<br />
MAINTENANCE SONT-ILS DEMANDÉS SUR LE MARCHÉ ?<br />
C.C. : Les compétences en électromécanique, maintenance<br />
industrielle, systèmes automatisés (automatismes), hydraulique<br />
et pneumatiques sont les plus recherchées. Les profils doivent<br />
être flexibles pour répondre au rythme et besoins de production.<br />
Concernant des postes très spécifiques, des compétences linguistiques<br />
(anglais technique) peuvent être demandées ponc-<br />
24 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />
© Etude Page Personnel - Novembre 2018<br />
Ensuite, il ne faut pas hésiter à faire appel à un cabinet de recrutement.<br />
Ces derniers peuvent, en effet, les orienter et les accompagner<br />
dans leur recherche en ciblant les offres qui correspondent à<br />
leurs attentes. Le cabinet peut donc jouer un rôle d’intermédiaire<br />
et de conseil assez fort.<br />
M&E : QUELS SERVICES PROPOSEZ-VOUS AUX ENTREPRISES<br />
DE LA MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE ET NAVALE ?<br />
C.C. : PageGroup accompagne aujourd’hui de nombreux acteurs<br />
du marché dans le recrutement de profils spécifiques en intérim,<br />
CDD ou CDI mais également sur leurs projets de recrutement<br />
volumique.<br />
Top 5 des qualités recherchées.<br />
tuellement pour des sociétés travaillant dans un environnement<br />
international. Cette demande est plus régulière pour les postes en<br />
itinérance (maintenance SAV).<br />
M&E : QUELLES COMPÉTENCES COMPORTEMENTALES SONT-<br />
ELLES DEMANDÉES POUR CES PROFILS DE MAINTENANCE<br />
AÉRONAUTIQUE ET NAVALE ?<br />
C.C. : Les compétences comportementales recherchées chez les<br />
techniciens de maintenance vont s’articuler autour de l’autonomie,<br />
de la capacité d’analyse, de la capacité de communication en raison<br />
de sa transversalité et de ses contacts avec les différents services de<br />
l’entreprise.<br />
M&E : QUELLE EST LA DURÉE MOYENNE DE RECHERCHE<br />
D’EMPLOI ?<br />
« Actuellement, une vingtaine de postes sont à pourvoir sur<br />
les Pays de la Loire en maintenance dans les secteurs du<br />
naval et de l’aéronautique.»<br />
M&E : QUELS SONT LES RECRUTEMENTS PRÉVUS SUR LES<br />
PAYS-DE-LOIRE ?<br />
C.C. : Actuellement, une vingtaine de postes sont à pourvoir sur<br />
les Pays de la Loire en maintenance dans les secteurs du naval et<br />
de l’aéronautique. ●<br />
Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />
© DR<br />
C.C. : Sur ces postes, on est quasiment sur l’employabilité immédiate<br />
(0-3 mois), que ce soit pour des profils peu expérimentés ou<br />
des profils confirmés.<br />
M&E : QUELS CONSEILS POUVEZ-VOUS DONNER AUX<br />
CANDIDATS DANS LA MAINTENANCE NAVALE ET<br />
AÉRONAUTIQUE ?<br />
C.C. : La principale difficulté réside dans la méthodologie de la<br />
recherche d’emploi. Premier conseil : la connaissance du secteur,<br />
le candidat doit être capable de faire une cartographie des entreprises<br />
du secteur.<br />
Deuxième conseil : s’assurer de l’adéquation entre son projet professionnel<br />
et son projet personnel (situation géographique...).<br />
Job Dating 2018 pour l’aéronautique et le naval.<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I25
MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />
LOIRE-ATLANTIQUE<br />
Clemessy Services : son site de<br />
Saint-Nazaire pour la réparation navale<br />
Le site de Clemessy Services à Saint-Nazaire, entreprise du Groupe Eiffage, offre des services<br />
de maintenance et de réparation navale. Son dernier contrat exemplaire par sa durée : le rétrofit<br />
du roulier Wedellsborg. Focus<br />
© DR<br />
Guillaume de<br />
Williencourt<br />
responsable du<br />
département naval<br />
d’Eiffage Energie Systèmes<br />
Clemessy Services.<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE :<br />
QUELS SONT LES DÉFIS DE LA<br />
MAINTENANCE NAVALE ?<br />
Guillaume de Williencourt : Dans l’industrie<br />
et comme dans d’autres secteurs, il y a<br />
beaucoup de travail dans la maintenance<br />
préventive et prédictive. La particularité<br />
dans le naval comme dans les avions, pour<br />
des raisons de réglementation et de sécurité,<br />
toutes les installations sont redondantes. Les<br />
opérations de maintenance prédictive et les<br />
contrats de maintenance sont donc moins<br />
développés que dans les autres industries.<br />
Il y a donc un travail d’anticipation et cela<br />
coûte très chère.<br />
Dans la navale, deux cas se présentent. La<br />
Arrêt Technique du Rossoren.<br />
© Philippe Pouvreau<br />
première situation : un navire a prévu un<br />
arrêt et il y a un programme tous les 2 ans<br />
(carénage, contrôle d’équipements). Il faut<br />
alors réserver une cale sèche dans les ports.<br />
Cela implique des coûts d’immobilisation qui<br />
doit être la plus courte possible et la moins<br />
chère possible. La concurrence internationale<br />
est, en effet, très importante. Or les navires<br />
s’arrêtent dans des sites les plus pratiques et<br />
les moins chères. Donc la plus grande partie<br />
de la flotte française accoste en Espagne et en<br />
Italie. Notre politique sur les coûts est donc<br />
très agressive.<br />
Le deuxième cas est l’avarie. Même si tout<br />
est redondant, parfois, il n’y a qu’une ligne<br />
d’arbre. Par exemple, quand des joints d’étanchéité<br />
chutent, il faut dépanner d’urgence<br />
des navires.<br />
Concernant le marché du maintien en condition<br />
opérationnelle pour la Marine Nationale,<br />
le service de soutien de la flotte (SSF)<br />
passe des contrats à un rang 1 avec Naval<br />
Group, Chantiers d’Atlantique et Piriou Naval<br />
Services par exemple. Comme ces sociétés<br />
n’ont pas toujours tous les ouvriers pour réaliser<br />
des travaux, ils font appel à des entreprises<br />
comme la nôtre pour réaliser des<br />
prestations. Nous sommes donc en rang 2.<br />
En outre, pour la Marine nationale, il y a des<br />
contrats de maintien en condition opérationnelle<br />
et les entreprises s’engagent à que<br />
26 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />
le navire soit opérationnel un maximum de jours par an. Ces<br />
travaux sont réalisés principalement dans les arsenaux.<br />
« Il y a donc un travail d’anticipation et cela coûte très<br />
chère. »<br />
M&E : QUE REPRÉSENTE LA MAINTENANCE NAVALE<br />
DANS VOS ACTIVITÉS ?<br />
G.D.W : Pour notre site, elle englobe la totalité de nos activités.<br />
La diversification avec des navires neufs et d’autres activités<br />
nous permet de survivre. En revanche, pour la direction Ouest,<br />
cela représente 15 % de l’activité.<br />
Quand nous n’avons pas assez de travail pour nos salariés,<br />
ceux-ci partent dans d’autres chantiers industriels (nucléaire,<br />
pétrochimie…).<br />
M&E : QUELLES SONT VOS ACTIVITÉS DE<br />
MAINTENANCE NAVALE ET LEURS OBJECTIFS ?<br />
M&E : QUELS SONT VOS ATOUTS PAR RAPPORT À<br />
CEUX DE VOS CONCURRENTS ?<br />
G.D.W : Le premier atout est la qualité de nos hommes car c’est<br />
un métier de spécialiste. Nous sommes reconnus pour la qualité<br />
de travail réalisé. Mais nos prestations sont chères. Autre atout :<br />
nous savons nous projeter partout dans le monde. Ainsi, nos<br />
équipes interviennent en Egypte, en Arabie Saoudite et en Lituanie.<br />
Nous sommes aussi embarqués dans les navires. Nous avons<br />
donc une bonne souplesse d’intervention parce -qu’on ne peut<br />
pas être figé que sur Saint-Nazaire avec ses infrastructures. Ses<br />
quelques cales sèches ne sont pas, en effet, toujours disponibles.<br />
Comme nous intervenons pour la Marine Nationale en rang 2,<br />
nous réalisons des missions principalement à Brest et à Toulon.<br />
M&E : QUELLES COMPÉTENCES DOIVENT AVOIR LES<br />
PROFESSIONNELS DE LA MAINTENANCE NAVALE ?<br />
G.D.W : Il faut savoir trouver des solutions à tous les problèmes et<br />
d’être persévérant pour aller au bout des choses. Quand nous<br />
G.D.W : Les activités concernent le carénage, le remplacement<br />
de la partie de coque abimée (en structure acier ou aluminium),<br />
le rétrofit (refaire des installations importantes comme celles des<br />
traitements des fumées, des systèmes de traitement des eaux ou<br />
de ballastage, la tuyauterie par exemple). De plus, les navires<br />
sont obligés de suivre les évolutions de la réglementations et<br />
nous les accompagnons dans la mise en place de ces nouvelles<br />
installations. Ce sont, à la fois, des opérations de structure et de<br />
maintenance avec des vannes et de pompes. Nous faisons aussi<br />
des visites de pièces tournantes comme des paliers et des lignes<br />
d’arbre. Il faut également changer des pièces, l’électricité et les<br />
moteurs diesels. Les maintenances sont donc de différents types :<br />
préventive, curative et rétrofit (remise aux normes et remise en<br />
état d’équipements et de locaux et des cabines ).<br />
Réparation du bordé du RoRo Mobile Express.<br />
©Philippe Pouvreau<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I27
MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />
Installation tuyauterie Scrubber à bord du RoRo Mobile Express<br />
©Philippe Pouvreau<br />
lignes d’arbre, le changement des huiles<br />
de propulseur et des parties de coques<br />
déformées lors d’une tempête, le carénage<br />
(peinture, changement de nom). Ce projet<br />
a coûté 1,5 millions d’euros et a duré 1 mois.<br />
Donc l’arrêt et la préparation (1 mois) ont été<br />
très courts. Nous avons respecté les délais et<br />
la qualité. Le navire est parti en opération très<br />
vite pour Airbus et il a eu ses certifications<br />
tout de suite. Il a alors transporté 4 tronçons<br />
d’A320 de Montoir-de-Bretagne à Mobile en<br />
Alabama aux Etats-Unis. Cela a été un succès<br />
car tout le monde a trouvé son compte.●<br />
Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />
accueillons un navire en avarie, il faut<br />
le remettre en service immédiatement. Le<br />
professionnel de la maintenance doit donc<br />
être réactif, n’avoir pas froid aux yeux et être<br />
extrêmement volontariste et très engagé.<br />
Il est aussi un fonceur passionné par son<br />
travail.<br />
Concernant les soudeurs, tout est très réglementé<br />
parce-que les sociétés de classification<br />
vérifient la réalisation des travaux.<br />
Cela veut dire que chaque soudure nécessite<br />
une habilitation et un niveau de qualification<br />
très élevée des professionnels pour la<br />
tuyauterie et l’étanchéité de coques. Cela est<br />
aussi valable pour les mécaniciens qui interviennent<br />
en fond de forme, il faut beaucoup<br />
d’habilitations pour les nacelles et les<br />
travaux en hauteur.<br />
« Dans la partie Rétrofit, notre<br />
innovation est dans la rapidité<br />
d’études grâce aux scans 3 D. »<br />
M&E : QUELLES INNOVATIONS<br />
UTILISEZ-VOUS ?<br />
G.D.W : Dans la partie Rétrofit, notre<br />
innovation est dans la rapidité d’études<br />
grâce aux scans 3 D.<br />
M&E : QUELS SONT LES CRITÈRES<br />
DE CHOIX DES PRESTATIONS DE<br />
VOS CLIENTS ?<br />
G.D.W : Le premier critère est le prix.<br />
Ensuite, c’est la localisation.<br />
M&E : QUELS SONT VOS BESOINS<br />
EN RECRUTEMENT ?<br />
G.D.W : Nous recherchons des chaudronniers,<br />
des mécaniciens et des chefs<br />
de chantier ou de bord (chef de projet)<br />
qui suivent un arrêt complet.<br />
M&E : POUVEZ-VOUS DONNER<br />
UN EXEMPLE D’APPLICATION ?<br />
QUELLE ÉTAIT LA<br />
PROBLÉMATIQUE ? QUELS ONT<br />
ÉTÉ LES RÉSULTATS ?<br />
G.D.W : Cette année, nous avons effectué<br />
le rétrofit du plus gros roulier 1 qui est rentré<br />
dans la forme 1 du port de Saint-Nazaire : le<br />
Wedellsborg. Nous y avons intégré 2 systèmes<br />
de traitement de fumée, les scrubbers et un<br />
système de traitement des eaux de ballastage.<br />
Ce navire a subi un important rétrofit. De<br />
plus, nous avons effectué les travaux de<br />
maintenance classique : l’étanchéité des<br />
1. Un roulier est un navire utilisé pour transporter<br />
des marchandises chargées grâce à des rampes<br />
d’accès<br />
●<br />
D’Eiffage Energie<br />
Systèmes à<br />
Clemessy Services<br />
Clemessy Services appartient au groupe<br />
Eiffage. Celui-ci est divisé en 5 branches.<br />
Dans ces branches (construction,<br />
immobilier, infrastructure, concession) ,<br />
figure Eiffage Energie Systèmes. Chaque<br />
branche réalise près de 4 milliards<br />
d’euros de chiffre d’affaires. Clemessy<br />
Service appartient à la branche Eiffage<br />
Energie Systèmes spécialisée dans la<br />
maintenance industrielle. Elle se répartie<br />
dans différentes régions : Normandie,<br />
Ouest, Sud-Ouest, Sud-Est , Rhône-<br />
Alpes et Ile-de-France. Elle emploie<br />
2500 personnes. L’activité principale<br />
concerne les interventions sur des<br />
contrats de maintenance pluriannuelle :<br />
soit sur des arrêts techniques d’industrie<br />
(réalisation de maintenance préventive<br />
et l’entretien pendant quelques jours)<br />
et les grands arrêts et projets. Dans<br />
ces projets, lors d’un changement de<br />
production, l’usine, Clemessy Service,<br />
réalise des nouvelles installations avec<br />
des tuyauteries et de l’électricité et cela<br />
est orienté industrie lourde dans tous<br />
les secteurs d’activité (automobile,<br />
aéronautique, navale, nucléaire, la<br />
pétrochimie et l’agroalimentaire). Le<br />
site Saint-Nazaire a la particularité<br />
d’employer 400 professionnels répartis<br />
dans différents pôles avec la spécialité<br />
de la réparation navale, les programmes<br />
de maintenance pour la naval. Le pôle<br />
réparation navale se résume à une<br />
quarantaine de personnes et le chiffre<br />
d’affaires est de 5 millions d’euros.<br />
28 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />
JSC ZDB utilise ESI IC.IDO avec son Powerwall pour amener ses clients à bord des projets<br />
d’aménagement de compartiments marins sans construction de maquettes coûteuses.<br />
EDITION<br />
ESI Group : du prototype virtuel au jumeau<br />
numérique<br />
©DR<br />
Spécialiste en physique des matériaux, l’acteur mondial<br />
de logiciels et services de prototypage virtuel, ESI Group<br />
propose d’associer expertise en ingénierie et solutions de<br />
simulations avancées et immersives pour résoudre les défis<br />
posés par la maintenance dans l’Usine du Futur. Le point.<br />
Laurent Mouchette<br />
directeur technique<br />
d’ESI France<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE : QUELLE<br />
EST VOTRE LOCALISATION EN BRETAGNE<br />
ET DANS LES PAYS-DE-LOIRE ?<br />
Laurent Mouchette : Nous travaillons pour des<br />
clients en Loire-Atlantique et en Bretagne. ESI<br />
dispose d’une antenne à Rennes. Grâce aux moyens<br />
du numérique, nous pouvons aussi collaborer à<br />
distance et opérer en Bretagne et dans les Pays-de-<br />
Loire.<br />
M&E : QUELS SONT LES ENJEUX DE LA<br />
MAINTENANCE NAVALE ?<br />
L.M. : Parmi les axes principaux de la maintenance<br />
navale, figure la réduction des coûts. La maintenance<br />
d’un navire est coûteuse. Il est important de pouvoir<br />
la programmer et de garantir le niveau de performance<br />
du bâtiment et des composants. Des pannes<br />
ne sont pas envisageables quand le navire est en cours<br />
de fonctionnement, notamment dans le domaine de<br />
la Défense.<br />
M&E : QUELS SONT VOS SERVICES LIÉS À<br />
LA MAINTENANCE NAVALE ?<br />
L.M. : ESI apporte à ses clients des solutions de<br />
simulation pour les aider à développer leurs<br />
produits, optimiser leur process de fabrication et<br />
prédire les conditions d’exploitation et de maintenance<br />
au plus tôt dans le cycle de développement<br />
des produits.<br />
L’ingénierie assistée par ordinateur était historiquement<br />
concentrée sur la résolution de problèmes<br />
rencontrés dans la conception et l’utilisation des<br />
produits. La maintenance navale consistait à une<br />
approche empirique basée sur l’observation, une fois<br />
le navire rentré au port. Aujourd’hui, nous sommes<br />
passés à un nouveau paradigme, dans lequel nous<br />
construisons des prototypes virtuels qui nous<br />
permettent d’anticiper et de détecter les problèmes<br />
de conception avant qu’ils ne surviennent. Cela<br />
ouvre la porte à la construction d’une représentation<br />
virtuelle complète du produit - un Hybrid<br />
Twin - qui peut coexister tout au long du cycle de<br />
vie du produit réel - de la conception (fabrication)<br />
à son décommissionnement en passant par son<br />
utilisation en conditions opérationnelles. Cela peut<br />
fournir des informations essentielles à la fois sur la<br />
conception du produit et sa qualité globale. Grâce<br />
au jumeau hybride (cumulant jumeau virtuel<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I29
MAINTENANCE EN RÉGIONS<br />
et digital), nous sommes capables de<br />
baser la programmation de la maintenance<br />
sur des faits précis.<br />
Avec le prototypage virtuel d’ESI, synchronisé<br />
par l’« Internet des Objets » (IoT) et<br />
par l’analyse des données massives, nos<br />
clients peuvent optimiser leur processus<br />
d’acquisition et étudier leur produit<br />
en temps réel pour maximiser sa longévité<br />
grâce à une maintenance prédictive<br />
intelligente.<br />
M&E : QUELS SONT VOS POINTS<br />
FORTS PAR RAPPORT À VOS<br />
CONCURRENTS ?<br />
L.M. : L’élément différenciateur est la capacité<br />
à intégrer les données dans un prototype<br />
virtuel simulant l’objet en temps réel.<br />
Si depuis une salle de contrôle, l’opérateur<br />
s’aperçoit d’un dysfonctionnement, il peut<br />
grâce à une simulation numérique et une<br />
observation en temps réel, comprendre le<br />
phénomène, il est capable alors de prendre<br />
des décisions de manière plus pertinente.<br />
Quand on parle d’objet temps réel basé sur<br />
le numérique, on intègre, en effet, dans le<br />
modèle : les données de fabrication et des<br />
matériaux et la complexité de la structure.<br />
A gauche : Vitesse et rayonnement du<br />
panneau sous-marin de la coque dans l’eau<br />
de mer. A droite : Propagation d’ondes sousmarines<br />
depuis une hélice comme source<br />
acoustique.<br />
M&E : QUELS SONT LES CRITÈRES<br />
DE CHOIX DE PRESTATIONS DE<br />
VOS CLIENTS ?<br />
L.M. : ESI Group est le principal créateur<br />
mondial de logiciels et services de<br />
prototypage virtuel. Il a développé un<br />
savoir-faire unique afin d’aider les industriels<br />
à remplacer les prototypes réels par<br />
des prototypes virtuels, leur permettant<br />
de fabriquer puis de tester virtuellement<br />
leurs futurs produits et d’en assurer leur<br />
pré-certification.<br />
M&E : QUELLE EST VOTRE<br />
POLITIQUE D’INNOVATION ?<br />
L.M. : Le groupe ESI consacre environ 30<br />
% de son chiffre d’affaires à la R&D. Nous<br />
développons des nouvelles technologies afin<br />
de répondre aux enjeux de l’industrie 4.0<br />
: l’aspect data, les matériaux, les nouveaux<br />
processus de fabrication. Mais la mise en<br />
place du jumeau numérique reste encore<br />
longue. Les clients ont encore des difficultés<br />
à évaluer l’investissement que représente<br />
le déploiement d’un jumeau numérique.<br />
Nous leur proposons une démarche par<br />
étapes. Du test virtuel au prototype Virtuel<br />
puis le développement d’un jumeau Virtuel<br />
intégrant les aspects temps réel et enfin<br />
le jumeau Hybrid « Hybrid TwinTM »<br />
connecté avec IoT et les analyses de<br />
données. Cette démarche permet à nos<br />
clients de ne pas s’engager sur des volumes<br />
importants et de pouvoir mesurer le retour<br />
sur investissement à chaque étape.<br />
« Du test virtuel au prototype Virtuel puis<br />
le développement d’un jumeau Virtuel<br />
intégrant les aspects temps réel et enfin<br />
le jumeau Hybrid « Hybrid TwinTM »<br />
connecté avec IoT et les analyses de<br />
données. »<br />
M&E : POUVEZ-VOUS DONNER UN<br />
EXEMPLE D’APPLICATION ?<br />
L.M. : Un exemple d’application serait le<br />
développement d’un jumeau numérique<br />
sur un système mécanique pour lequel<br />
nous observons des casses ou des dysfonctionnements<br />
de composants conduisant à<br />
une perte de performance. L’approche de<br />
prototypage virtuel basée sur la physique<br />
des matériaux permet de simuler dans le<br />
détail ces composants critiques et de les<br />
intégrer dans un objet temps réel avec nos<br />
techniques de réduction de modèle. Cet<br />
objet devient une fonction intégrable dans<br />
un modèle système, qui synchronisé avec<br />
l’analyse de données, conduit l’opérateur<br />
à disposer d’un jumeau numérique dit «<br />
Hybrid TwinTM » lui permettant d’évaluer<br />
le comportement et la performance<br />
de son système en temps réel avec une vue<br />
détaillée du comportement de certains<br />
éléments. ●<br />
Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />
Une expertise en<br />
ingénierie virtuelle<br />
Laurent Mouchette, directeur technique<br />
d’ESI France travaille depuis 18 ans au sein<br />
de la filiale française du groupe ESI. Il est<br />
responsable de l’équipe technique sur le<br />
territoire France pour accompagner ses<br />
clients dans le déploiement des solutions<br />
numériques d’ESI et leur apporter un<br />
support dans la réalisation de leurs projets.<br />
ESI Group est le principal créateur mondial<br />
de logiciels et services de Prototypage<br />
Virtuel, depuis 45 ans. Couplé aux<br />
technologies de dernière génération, le<br />
Prototypage Virtuel s’inscrit désormais<br />
dans une approche plus large du Product<br />
Performance Lifecycle, qui adresse la<br />
performance opérationnelle du produit<br />
tout au long de son cycle de vie complet de<br />
fonctionnement, du lancement au retrait.<br />
La création de Jumeaux Hybrides (Hybrid<br />
Twin) intégrant à la fois la simulation,<br />
la physique et l’analyse de données<br />
permet de créer des produits intelligents,<br />
notamment avec les objets connectés, de<br />
prédire leur performance et d’anticiper<br />
leurs besoins de maintenance.<br />
30 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
LA MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE<br />
PRATIQUE<br />
©DR<br />
Jumeau numérique d’une chaîne d’assemblage final d’un avion<br />
START-UP<br />
SkyReal : la réalité virtuelle en plein envol<br />
Fondée en 2017 par Hugo Falgarone, SkyReal est un éditeur de logiciel spécialisé dans la Réalité<br />
Virtuelle. Résultant d’ un essaimage technologique, il bénéficie d’une expérience de plus de dix<br />
ans dans la VR appliquée aux problématiques industrielles. Il a été sélectionné par Starburst,<br />
la référence mondiale des accélérateurs de start-ups dédiées aux secteurs de l’aéronautique,<br />
spatial et défense. Focus<br />
©DR<br />
Hugo Falgarone,<br />
CEO de SkyReal<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE : A QUELS<br />
SECTEURS VOTRE START-UP S’ADRESSE-<br />
T-ELLE ?<br />
Hugo Falgarone : Nous avons démarré avec le<br />
secteur aéronautique parce que cette industrie<br />
est notre secteur d’origine. Mais nos services<br />
s’adressent à toutes les industries qui utilisent la<br />
conception assistée par ordinateur (CAO) et les<br />
modèles 3 D comme l’automobile, le naval, l’éolien<br />
et le nucléaire. Les problématiques demandées<br />
sont liés au 4.0 : Comment les opérateurs<br />
conçoivent les postes de maintenance et d’assemblage<br />
? Comment anticiper telle séquence ?<br />
Par exemple, nous collaborons avec Thales. Ce<br />
groupe doit, en effet, démontrer que leurs équipements<br />
sont facilement maintenables et il doit fournir<br />
un modèle opératoire qui explique le mode<br />
de maintenance et prouver que tout a été bien<br />
pensé. La perspective de le faire en 3D et en réalité<br />
virtuelle permet de montrer que cela a été véritablement<br />
fait. Demain, toutes les explications<br />
seront réalisées en 3D. Ils feront leurs démonstrations<br />
à leurs clients<br />
M&E : QUELS SERVICES DE RÉALITÉ<br />
VIRTUELLE PROPOSEZ-VOUS ?<br />
H.F : Nous fournissons à nos clients un envi-<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I31
PRATIQUE<br />
LA MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE<br />
©DR<br />
ronnement qui permet de créer leur<br />
propre projet sans notre intervention.<br />
Donc nous les rendons autonomes. Ils<br />
peuvent ainsi traiter des projets confidentiels<br />
et militaires. Nous ne sommes<br />
pas impliqués dans la réalisation de<br />
notre client mais nous pouvons les aider<br />
à créer leur expérience avec un produit,<br />
un contexte et un environnement.<br />
La technologie de la réalité virtuelle<br />
n’est pas considérée comme innovante<br />
ou émergente car elle existe depuis<br />
un certain temps. Selon Gartner, elle<br />
a dépassé la phase d’excitation sur la<br />
nouveauté. Elle est maintenant dans<br />
la phase de déploiement, de la rentabilité<br />
et de modèle économique. Donc<br />
cela devient un standard. Mais dans les<br />
entreprises, ces équipements sont rares<br />
et les sociétés hésitent encore à franchir<br />
le pas. Il faut une conduite du changement<br />
et que le DSI investisse le sujet.<br />
M&E : QUELS SONT LES USAGES ?<br />
H.F : La plupart de nos clients sont<br />
en train de concevoir des projets de<br />
systèmes complexes avec des sous-systèmes,<br />
des équipements et des codes<br />
d’intégration. Dès la conception, ils se<br />
préoccupent de la maintenance. Ils font<br />
donc des modèles 3D mais la difficulté<br />
de la CAO réside dans la réalisation des<br />
tâches et l’interaction avec le produit de<br />
manière aussi naturelle que de gérer un<br />
prototype avec une maquette à échelle<br />
1. Donc en réalité virtuelle, on donne la<br />
possibilité au client de s’immerger dans<br />
le produit et de concevoir un projet en<br />
3 D et avec le casque, de se mettre en<br />
face du produit. Donc nous proposons<br />
un produit à l’échelle 1 et cela aidera le<br />
concepteur.<br />
Le deuxième effet important : on pourra<br />
prendre l’objet, démonter les pièces et se<br />
servir d’un outil. On alors une sensation<br />
réelle très importante. Si nous pouvons<br />
mettre des gants, nous nous orientons<br />
vers un équipement plus standard et<br />
plus accessible au plus grand nombre.<br />
Donc on fait appel à une métaphore<br />
visuelle permettant de comprendre<br />
qu’on touche l’objet. Néanmoins, l’utilisateur<br />
de la réalité virtuelle dispose de<br />
manettes dans les mains.<br />
« Donc la réalité virtuelle<br />
permet de montrer au client<br />
que l’hélicoptère a été bien<br />
conçu pour la maintenance. »<br />
Simulation d’instructions de montage.<br />
Par exemple, chaque hélicoptère nécessite<br />
beaucoup de maintenance pour<br />
chaque heure de vol. La maintenance<br />
est donc un critère de vente important<br />
pour Airbus Helicopters. Donc la réalité<br />
virtuelle permet de montrer au client<br />
que l’hélicoptère a été bien conçu pour<br />
la maintenance. Une équipe de maintenabilité<br />
travaille donc en parallèle<br />
avec les concepteurs. Donc dès la mise<br />
à jour ou la conception, elle contrôle de<br />
manière naturelle et interactive. Avec la<br />
réalité virtuelle, elle peut démonter les<br />
pièces et vérifier si les outils passent et<br />
si elle peut faire un nombre de tâches.<br />
Dès qu’une tâche n’est pas réalisable,<br />
l’équipe échange avec les concepteurs<br />
pour corriger et oblitérer de manière<br />
très rapide avant que le projet continue<br />
de se développer. Auparavant, les modifications<br />
étaient réalisées trop tard, elles<br />
étaient alors très coûteuses et de plus,<br />
cela n’était pas toujours concluant pour<br />
le client. Il y avait aussi des maquettes à<br />
l’échelle 1 pour vérifier le démontage de<br />
pièces. La réalité virtuelle a donc permis<br />
de gagner du temps sur le maquettage.<br />
Autre application pour les opérateurs de<br />
chaine d’assemblage : la réalité virtuelle<br />
permet d’anticiper des erreurs afin d’obtenir<br />
une cadence importante en ayant<br />
les bons outils au bon endroit et au bon<br />
moment.<br />
Sur des maintenances qui n’étaient pas<br />
prévues, par exemple, à Kourou, nous<br />
avons aidé des professionnels du spatial<br />
sur des satellites prêts pour le décollage.<br />
Quand il y avait des problèmes,<br />
avant que des spécialistes de Toulouse<br />
puissent intervenir directement, avec<br />
la réalité virtuelle, ils se sont rendus<br />
compte qu’un équipement sous tension<br />
devait être changé en plein cœur du<br />
satellite. Les toulousains ont alors<br />
réfléchi à changer l’équipement de la<br />
manière la plus sûre en prenant le moins<br />
de risques possibles. Ils ont alors validé<br />
leur séquence et ils ont ensuite collaboré<br />
avec les Kourouciens en montrant les<br />
actions qu’ils devaient faire (démontage,<br />
montage et changement de pièce) avec<br />
la réalité virtuelle à distance en toute<br />
sécurité.<br />
Concernant la formation, nous avons<br />
expérimenté avec Airbus en faisant<br />
apprendre des séquences. Avec la réalité<br />
32 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
LA MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE<br />
PRATIQUE<br />
virtuelle, les professionnels peuvent, en<br />
effet, répéter les séquences. Nous nous<br />
assurons que l’opérateur ait le bon<br />
réflexe de faire le bon geste dans des<br />
cas sensibles. Par ailleurs, les opérateurs<br />
peuvent travailler dans des environnements<br />
très étroits, sombres et vertigineux.<br />
La réalité virtuelle permet de se<br />
projeter dans les conditions de travail<br />
de l’opérateur. En outre, nous pouvons<br />
créer un aléa et tester les connaissances<br />
de l’opérateur. Par exemple,<br />
un opérateur de maintenance répare<br />
une machine. Nous allons ajouter une<br />
procédure à tester comme la vérification<br />
de l’alimentation. Enfin, nous pouvons<br />
créer des phénomènes aléatoires comme<br />
des cas particuliers de pannes connues<br />
et voir comment l’opérateur réagit face<br />
à l’imprévu.<br />
M&E : QUELS CONSEILS<br />
POUVEZ-VOUS DONNER DANS<br />
L’UTILISATION DE CES NOUVELLES<br />
SOLUTIONS ?<br />
H.F : La difficulté réside dans le fait<br />
que beaucoup de sociétés ont fait des<br />
démonstrateurs. Si les équipements<br />
sont devenus standards et très robuste,<br />
il faut que l’entreprise investisse le sujet.<br />
Le directeur des systèmes d’information<br />
de l’entreprise doit donc gérer ces<br />
solutions de réalité virtuelle et être le<br />
responsable de leur déploiement.<br />
Maintenant, tous les grands fournisseurs<br />
d’équipements offrent le matériel<br />
nécessaire à la réalité virtuelle. Quant<br />
aux offres de logiciels, elles existent de<br />
plus en plus. Maintenant, il faut que<br />
les sociétés le déploient les solutions<br />
de réalité virtuelle.<br />
« Dès le départ, nous étions<br />
taillés pour travailler sur<br />
des grands projets ambitieux<br />
industriels. »<br />
M&E : QUELS SONT VOS<br />
ATOUTS PAR RAPPORT À VOS<br />
CONCURRENTS ?<br />
H.F : Premier avantage : avec le produit,<br />
nous rendons notre client autonome.<br />
Deuxième atout : quand nous avons<br />
créé notre projet, nous avons traité<br />
des grands produits comme un avion<br />
comme un A 350, une fusée ou une<br />
usine. Dès le départ, nous étions taillés<br />
pour travailler sur des grands projets<br />
ambitieux industriels. Donc notre capacité<br />
à respecter des normes et des standards<br />
ambitieux de performance étaient<br />
déjà notre point de départ. Nous avons,<br />
en effet, la maturité industrielle d’un<br />
projet qui a connu des programmes<br />
importants.<br />
Par ailleurs, nous présentons des différences<br />
technologiques avec nos capacités<br />
de manipuler les objets et de les<br />
concevoir. Fort de nos activités avec<br />
les ingénieurs d’Airbus et de différents<br />
programmes, nous avons eu cette expérience<br />
utilisateur qui nous a permis de<br />
développer petit à petit des centaines de<br />
fonctionnalités qui correspondent à un<br />
besoin et à une tâche métier.<br />
Simulation d’une opération de montage sous le cockpit d’un avion<br />
avec validation de l’encombrement et de l’accessibilité.<br />
M&E : QUELS SONT LES CRITÈRES<br />
D’ACQUISITION DE VOS SOLUTIONS<br />
PAR VOS CLIENTS ?<br />
H.F : Leurs critères : la capacité à être<br />
autonome et le temps à lancer cette<br />
solution.<br />
M&E : POUVEZ-VOUS INDIQUER UN<br />
EXEMPLE D’APPLICATION DANS<br />
L’INDUSTRIE ? QUELLE ÉTAIT<br />
LA PROBLÉMATIQUE ? QUELS<br />
ÉTAIENT LES RÉSULTATS ?<br />
H.F : Un exemple concerne des changements<br />
de plafonnier d’un Eurocopter<br />
hélicoptère EC 175. Pour changer l’éclairage,<br />
il faut démonter le plafonnier.<br />
Avant, il fallait faire des prototypes de<br />
cabine pour changer l’ampoule. Maintenant,<br />
avec la réalité virtuelle, l’opérateur<br />
apprend comment changer le plafonnier<br />
de la cabine (vis, outils…). Ainsi, cette<br />
opération de maintenance n’est réalisée<br />
qu’en 1 journée au lieu d’une semaine.<br />
Enfin, avec la réalité virtuelle, pendant<br />
la phase de conception, il est vérifié que<br />
la tâche de maintenance est facilement<br />
réalisable. Après, on peut entraîner les<br />
opérateurs à le faire. ●<br />
©DR<br />
Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I33
PRATIQUE<br />
LA MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE<br />
Une Start-up issue d’Airbus Group<br />
Avant de créer la start-up SkyReal en 2017, Hugo Falgarone,<br />
fondateur de SkyReal, a travaillé pour toutes les filières<br />
du groupe Airbus (avion, hélicoptère, fusée) pendant 17<br />
ans dans le centre d’innovation Airbus Group Innovation<br />
où étaient développées les technologies en amont. Il<br />
raconte alors ces années chez Airbus : « Nous avions<br />
alors assez de financement pour travailler en amont sur<br />
ces technologies et savoir comment elles pouvaient être<br />
opérationnellement rentables. Nous avons démarré les<br />
recherches sur la réalité virtuelle en 2000. Cela a pris<br />
beaucoup de temps pour trouver un modèle opérationnel.<br />
A partir de 2008, nous avons eu une feuille de route bien<br />
définie et surtout nous avons commencé à nous aligner avec<br />
des programmes intéressants tels que les hélicoptères<br />
Eurocopter EC175 qui étaient réalisés avec les chinois.<br />
Puis chez Airbus Commercial, A 350 a donné un élan au<br />
projet et cela a apporté de la robustesse à la technologie<br />
de la plateforme. Ensuite, en 2015, cela a débouché sur<br />
25 salles dotées d‘ armoires de type immersif en France,<br />
en Allemagne et en Angleterre avec des utilisateurs qui<br />
travaillaient sur différents projets avec nos technologies.<br />
» Puis en 2016, Airbus a changé d’organisation dans sa<br />
stratégie en se réorientant dans son cœur de business en<br />
amont. Il a décidé d’arrêter ses activités de recherche,<br />
licencier du personnel et fermer son centre de recherche.<br />
Hugo Falgarone a réussi à obtenir d’Airbus la capacité<br />
de faire son projet SkyReal qui n’est pas une spin-off 1 car<br />
Airbus n’est pas dans le capital de l’entreprise. Il a<br />
donc réalisé un transfert d’exploitation des travaux de<br />
recherche effectués dans le centre d’innovation d’Airbus<br />
et a réembauché l’équipe qui l’a suivi pour continuer le<br />
développement des technologies.<br />
SkyReal a démarré le 1 er janvier 2018 avec des contrats<br />
de ses clients. Hugo Falgarone note alors : « La seule<br />
difficulté pour moi a été d’avoir des relations de fournisseurs<br />
contractuels avec mes anciens collègues avec la problématique<br />
d’être un fournisseur d’un grand groupe comme Airbus.<br />
Maintenant dans notre société, nous sommes une dizaine<br />
de personnes et nous sommes situés à Paris. Nous offrons<br />
un outil technologique qui est directement installé chez<br />
notre client. »<br />
1; Une « spin-off » est une société commerciale née d’une scission d’une<br />
entreprise plus grande.<br />
34 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
LA MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE<br />
PRATIQUE<br />
©DR<br />
Advantage-Digital Twin spread2-0x.<br />
ANSYS<br />
Des jumeaux numériques<br />
au service de la MRO<br />
Avec l’acquisition de la société Granta Design, le lancement de son nouveau logiciel Ansys Twin<br />
Builder et celui d’Ansys Cloud, l’actualité de l’éditeur américain est pour le moins chargée à<br />
quelques semaines seulement du salon SIAE, un des événements phares d’Ansys, en particulier<br />
sur la partie MRO où il est particulièrement présent.<br />
Fondée en 1970 et basée à Pittsburgh en Pennsylvanie,<br />
aux États-Unis, Ansys est le leader<br />
mondial de la simulation d’ingénierie. L’entreprise<br />
développe et assure le support de logiciels<br />
de simulation servant à prédire le comportement<br />
d’un produit dans son environnement. « Si vous avez<br />
déjà vu une fusée, piloté un avion, conduit une voiture,<br />
utilisé un ordinateur, manipulé un appareil mobile,<br />
franchi un pont ou utilisé une technologie mobile, il<br />
est très probable qu’un logiciel Ansys ait joué un rôle<br />
crucial dans sa conception », affirme sans détour Paolo<br />
Colombo, Directeur Monde pour l’Industrie Aérospatiale<br />
& Défense, chez Ansys. Grâce à sa stratégie de<br />
Pervasive Simulation, Ansys aide les entreprises innovantes<br />
à livrer des produits de haute performance à<br />
leurs clients. « À travers le plus vaste portefeuille de logiciels<br />
de simulation technique, nous les aidons à résoudre<br />
les défis de conception les plus complexes et à créer un<br />
nombre illimité de produits ».<br />
©DR<br />
Paolo Colombo<br />
Directeur Monde pour l’Industrie<br />
Aérospatiale & Défense, chez Ansys.<br />
Dans les secteurs de l’aérospatial et de la défense, les<br />
produits ont généralement un cycle de vie très long.<br />
Ainsi, leur coût de maintenance et de mise à niveau est<br />
bien supérieur aux coûts initiaux liés à la recherche, la<br />
conception et le développement. Ces dépenses représentent<br />
une part importante du coût d’un avion de ligne<br />
et une lourde charge pour les entreprises et les services<br />
rattachés à la défense. C’est pourquoi leur réduction<br />
demeure un enjeu crucial pour la compétitivité des<br />
entreprises. Ces dernières ont déjà commencé à étendre<br />
l’usage des technologies numériques traditionnellement<br />
utilisées pour la phase de conception de l’avion, pour la<br />
MRO (maintenance, repair and overhaul) et l’entre-<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I35
PRATIQUE<br />
LA MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE<br />
tien des avions afin d’optimiser leurs opérations. De<br />
nombreuses entreprises exploitent ainsi le Big Data et<br />
l’analytique afin de déterminer, à l’avance, le moment<br />
opportun pour effectuer la maintenance d’un avion.<br />
Pour ce faire, elles doivent s’appuyer sur des données<br />
historiques qui ne sont pas toujours disponibles, notamment<br />
lorsqu’il s’agit d’un nouvel avion, voire pas assez<br />
fiables, lorsque ces données reposent uniquement sur<br />
des statistiques. C’est pourquoi le jumeau numérique<br />
(digital twin) suscite un fort intérêt de la part des industriels.<br />
Cette technologie associe la simulation multiphysique<br />
haute-fidélité à des capacité ROM (ordre de<br />
modèles réduits) traités sur des ordinateurs hautes<br />
performances, le tout, connecté à des outils d’analyse.<br />
UNE PRÉSENCE CROISSANCE AUPRÈS DES<br />
ACTEURS DE LA MRO<br />
Ansys aide ses clients à accélérer leur processus de transition<br />
numérique grâce à la simulation, et ce, tout au<br />
long du cycle de vie de l’avion, de la pré-conception à<br />
la MRO. L’éditeur propose notamment une solution<br />
pour MRO permettant de concevoir, élaborer, tester<br />
et déployer le jumeau numérique d’un objet physique.<br />
Les bénéfices potentiels sont donc immenses ; à titre<br />
d’exemple, la révision d’un moteur d’aéronef traditionnel<br />
peut coûter jusqu’à 1,7 millions d’euros, ce qui équivaut<br />
au remplacement de 40 000 pièces. En simulant les<br />
moteurs des avions, les utilisateurs ont la possibilité de<br />
surveiller l’état de chaque composant relativement au<br />
fonctionnement global du moteur et, ainsi, optimiser le<br />
processus de révision. Les données issues de la simulation<br />
permettent à Ansys d’élaborer un cadre de travail<br />
personnalisé en étroite collaboration avec le client. Les<br />
équipes d’ingénieurs peuvent ensuite s’appuyer sur ces<br />
enseignements pour améliorer les performances thermodynamiques<br />
du moteur afin de diminuer la consommation<br />
de carburant et l’usure et, ainsi, réduire les<br />
futurs coûts de maintenance. Ces connaissances leur<br />
permettent également de maximiser la durée d’utilisation<br />
de pièces critiques et très coûteuses, comme les<br />
aubes de turbine par exemple.<br />
Ansys propose, notamment, aux industriels sa solution<br />
Ansys Twin Builder, un ensemble unique d’outils associant<br />
la puissance d’un modeleur de systèmes multi-domaines<br />
avec des bibliothèques 0D étendues spécifiques à<br />
l’application, des solveurs de physique 3D, des capacités<br />
ROM et des outils de développement de logiciels embarqués.<br />
Les ingénieurs peuvent ainsi réduire le temps<br />
nécessaire pour construire une physique exacte sur la<br />
base du jumeau, valider la représentation précise du<br />
produit, tester et optimiser le déploiement du jumeau,<br />
notamment grâce à nos partenariats avec des sociétés<br />
d’analyses de données telles que SAP et PTC. « Notre<br />
objectif final est d’accompagner et faciliter la transformation<br />
numérique des processus MRO grâce à une plateforme<br />
de maintenance prédictive basée sur la physique »,<br />
poursuit Paolo Colombo.<br />
« Il s’agit d’un investissement essentiel pour nos clients »,<br />
concède le Directeur Monde pour l’Industrie Aérospatiale<br />
& Défense. « Certains d’entre eux opèrent déjà<br />
sur le marché des MRO et cherchent à mettre en œuvre<br />
une nouvelle génération de technologies pour pouvoir<br />
faire face à une concurrence internationale croissante.<br />
D’autres, comme les équipementiers, pénètrent sur ce<br />
marché en adoptant de nouveaux business models et<br />
recherchent de nouvelles sources de revenus. Dans les<br />
deux cas, ils ne peuvent pas se permettre d’échouer ».<br />
Au cours de ses échanges avec les clients, Paolo<br />
Colombo a pu constater deux critères prépondérants :<br />
la technologie et l’expertise de l’entreprise. « À cet égard,<br />
notre technologie est éprouvée, régulièrement mise à jour<br />
et amplifiée grâce à un écosystème de partenaires permettant<br />
d’offrir des solutions complètes pour l’industrie aérospatiale<br />
et de la défense. De plus, il essentiel pour nos<br />
clients de pouvoir s’appuyer sur une notre expérience de<br />
50 ans et notre réputation éprouvée auprès des industriels<br />
du monde entier, afin de les accompagner dans<br />
l’implémentation de la technologie et la gestion du changement<br />
».<br />
ADOPTER DE BONNES PRATIQUES D’UTILISATION DE<br />
CES NOUVELLES SOLUTIONS DE MAINTENANCE<br />
Il est difficile de donner un conseil à des entreprises qui<br />
ont toujours su innover et dont la longue histoire est<br />
jalonnée de succès, mais la vision de Paolo Colombo est<br />
que si cette industrie est consciente du besoin prégnant<br />
d’innovation, la mutation n’est pas assez rapide. L’accélération<br />
exponentielle de l’accès aux nouvelles technologies<br />
offre sans cesse de nouvelles opportunités dont<br />
pourrait rapidement se saisir les concurrents, bouleversant<br />
ainsi l’équilibre des marchés en quelques mois.<br />
La numérisation demeure un levier essentiel pour relever<br />
ces défis. Toutefois, si 97% des cadres de l’aérospa-<br />
36 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
LA MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE<br />
PRATIQUE<br />
tiale et de la défense déclarent vouloir réinventer leur<br />
business grâce à la numérisation, 7% des entreprises<br />
seulement l’ont pleinement intégré à leur stratégie et au<br />
travail des équipes, comme le révèle le rapport d’Accenture<br />
« The digital threads imperative ». En effet, la numérisation<br />
est un domaine si vaste qu’il peut être complexe<br />
de déterminer le meilleur moyen d’en tirer parti et d’apporter<br />
une réelle valeur ajoutée à l’entreprise. Dès lors,<br />
la gestion du changement des process et des mentalités<br />
peut rapidement devenir un casse-tête.<br />
À ce titre, la simulation permet d’innover plus rapidement,<br />
sans compromis sur la qualité et la sécurité. Des<br />
outils tels que la plateforme ouverte d’Ansys offrent ainsi<br />
la possibilité de connecter l’ensemble de l’écosystème<br />
digital d’un produit, de la conception à la maintenance.<br />
Mais la démarche ne doit pas s’arrêter là ; nouveaux<br />
processus, nouveaux outils… de telles transformations<br />
peuvent submerger les équipes. « C’est pourquoi Ansys<br />
a conçu des méthodes innovantes afin de former et d’accompagner<br />
les collaborateurs dans le processus de transition<br />
numérique. La technologie et les hommes doivent<br />
évoluer ensemble ! ». ●<br />
Valérie Brenugat<br />
Jumeau numérique turbine hybride.<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I37<br />
AD_BlauKlammer_GARNITURE_fr_90x274_190415-MI.indd 1 16/04/2019 12:03
PRATIQUE<br />
SOLUTIONS DE COLLAGE ET SYSTÈMES D’APPLICATION<br />
CHIMIE<br />
Henkel : répondre<br />
aux enjeux du collage<br />
dans la maintenance<br />
Loctite HY 4070 – seringue 11 g<br />
© DR<br />
Les responsables maintenance sont en recherche permanente de solutions d’amélioration de la<br />
fiabilité des équipements et de diminution des temps d’arrêt de production. Mis au point par Henkel,<br />
les adhésifs structuraux universels Loctite sont conçus pour aller plus loin que les méthodes<br />
traditionnelles et relever les défis de réparation les plus complexes.<br />
Le monde de la maintenance est<br />
soumis à une pression constante<br />
pour optimiser l’efficacité,<br />
réduire les coûts et rechercher<br />
de nouvelles solutions qui permettent aux<br />
usines de fonctionner en toute sécurité.<br />
Afin de répondre à ces problématiques,<br />
la société Henkel a lancé une technologie<br />
hybride brevetée qui combine les<br />
caractéristiques essentielles des adhésifs<br />
structuraux et des adhésifs instantanés.<br />
Ainsi, cette technologie possède à la fois<br />
les caractéristiques de vitesse mais aussi<br />
de résistance et de durabilité. Les adhésifs<br />
hybrides Loctite s’appliquent sur les<br />
métaux et les plastiques, quelles que soient<br />
les conditions d’utilisation de l’équipement.<br />
Le choix par les opérateurs de la solution<br />
Collage multi-matériaux<br />
©DR<br />
José Rodrigues,<br />
Technical Customer<br />
Service MRO France<br />
la plus adaptée est simplifié car ils offrent<br />
une polyvalence unique pour répondre<br />
aux nombreux défis de réparation et de<br />
maintenance. « Cette nouvelle technologie<br />
augmente considérablement les capacités<br />
des adhésifs traditionnels notamment par<br />
rapport aux époxies dites ’’rapides’’», précise<br />
José Rodrigues, Technical Customer<br />
Service MRO France – Henkel Technologies<br />
France. Les époxies les plus rapides<br />
ont un temps de prise proche de 5 min et<br />
une performance moindre, voire insatisfaisante<br />
sur les plastiques et les élastomères.<br />
Enfin, souvent disponibles en cartouche<br />
à mélanger soi-même, les produits traditionnels<br />
peuvent être difficiles à appliquer<br />
précisément.<br />
L’adhésif de réparation Loctite HY 4070,<br />
dans son format prêt à l’emploi, s’applique<br />
très précisément et sans matériel de<br />
dépose (pistolet). Celui-ci offre une fixation<br />
ultra-rapide et une bonne capacité<br />
à combler les jeux avec une bonne résistance<br />
à la température, l’humidité et aux<br />
produits chimiques. Conçu pour une large<br />
variété de substrats, comme les métaux, la<br />
plupart des plastiques et le caoutchouc,<br />
Loctite HY 4070 est indispensable dans<br />
toute caisse à outils de maintenance.<br />
DES BONNES PRATIQUES DE CHOIX<br />
ET D’UTILISATION DES ADHÉSIFS DE<br />
RÉPARATION<br />
© xxx<br />
Les critères qui entrent en jeu dans le<br />
choix sont principalement la fiabilité du<br />
collage, le gain de temps, la facilité d’utilisation<br />
et la possibilité d’utilisation dans<br />
un maximum de conditions possibles<br />
(température, environnement chimique,<br />
conditions extérieures, taux de charge,<br />
38 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
SOLUTIONS DE COLLAGE ET SYSTÈMES D’APPLICATION<br />
PRATIQUE<br />
etc.). Les critères de santé et de sécurité entrent également de<br />
plus en plus en compte dans le choix d’une solution chimique. «<br />
À performances équivalentes, la solution qui offrira les meilleures<br />
garanties sera bien évidement préférée, explique José Rodrigues.<br />
Des critères qui sont parfois prioritaires pour certains de nos clients<br />
qui ont banni certaines substances comme par exemple le MMA<br />
(méthacrylate de méthyle) ».<br />
Et de poursuivre : « De plus en plus, nos clients demandent un<br />
support technique et commercial de la part de nos spécialistes. Qu’il<br />
s’agisse de les conseiller sur les meilleures solutions, de former leurs<br />
équipes ou de les supporter dans un plan d’optimisation de leur<br />
maintenance, cet accompagnement est au cœur de notre approche<br />
de la maintenance industrielle et nous distingue des autres acteurs<br />
du marché ».<br />
Avant tout collage, une bonne préparation des surfaces est nécessaire<br />
pour assurer la performance dans le temps. De plus, comme<br />
pour tous les produits bicomposants, il est recommandé de ne<br />
pas utiliser les premiers centimètres du cordon qui peuvent ne<br />
pas être parfaitement mélangés. Il est aussi nécessaire d’assembler<br />
les pièces immédiatement après la dépose du produit et de<br />
ne pas solliciter le collage pendant le temps de polymérisation.<br />
DES EXEMPLES D’APPLICATION TOUJOURS PLUS<br />
NOMBREUX<br />
Un parc de loisirs a sollicité Henkel pour trouver une solution<br />
de réparation de leurs décors dans des délais très courts. « Notre<br />
solution a fait la différence grâce à la rapidité des réparations qui<br />
a permis d’intervenir dans les délais requis par l’équipe d’exploitation,<br />
et également grâce à sa résistance qui garantit une pérennité<br />
de la réparation ».<br />
Un autre exemple d’application concerne le collage de plaques<br />
d’identification de matériels industriels. Traditionnellement ces<br />
plaques sont rivetées ou vissées ; « certains clients nous demandent<br />
des solutions de collage. En effet ce mode d’assemblage est beaucoup<br />
plus rapide ». Plus besoin de percer les pièces, l’intégrité<br />
des équipements est conservée. Le collage possède un avantage<br />
supplémentaire : il a permis de garantir l’inviolabilité de l’assemblage,<br />
ce que ne permettaient pas les solutions mécaniques traditionnelles<br />
(démontage impossible sans destruction de la plaque<br />
d’identification). ●<br />
Valérie Brenugat<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I 39<br />
AD_BlauKlammer_GARNITURE_fr_90x274_190415-MI.indd 1 16/04/2019 12:03
TERTIAIRE LA MAINTENANCE : DU PORT À L’AÉROPORT<br />
AÉROPORT<br />
Le Groupe ADP<br />
la maintenance des<br />
trieurs à bagages<br />
Numéro un mondial de la gestion aéroportuaire,<br />
le Groupe ADP exploite les plates-formes<br />
aéroportuaires parisiennes, parmi lesquelles<br />
Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le<br />
Bourget qui, sous la marque Paris Aéroport,<br />
ont accueilli l’an dernier plus de 105 millions de<br />
passagers et 2 millions de tonnes de fret et de<br />
courrier. La maintenance des infrastructures<br />
aéroportuaires parisiennes, dont celle des<br />
trieurs à bagages, est une priorité. En effet,<br />
bien qu’en coulisses et invisibles aux yeux<br />
des passagers, les installations de tri sont<br />
essentielles pour l’acheminement des bagages<br />
et donc pour l’exploitation de l’aéroport.<br />
Interview.<br />
Chantier en cours du TBS4 sous le hall M,<br />
du terminal 2E de Paris-Charles de Gaulle.<br />
©DR<br />
Le trieur de bagages TDS3<br />
Nadine Vennat<br />
responsable Pôle Bagages Est de<br />
l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle<br />
au sein du Groupe ADP<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE : QUELS SONT<br />
LES ENJEUX DE LA MAINTENANCE DES<br />
INFRASTRUCTURES AÉROPORTUAIRES?<br />
Nadine Vennat : Nous devons tirer le meilleur au quotidien<br />
de nos différentes installations (terminaux, pistes, trieurs à<br />
bagage, …) au service des compagnies aériennes et des passagers.<br />
Aussi, la maintenance de ces installations est essentielle<br />
à double titre : assurer un haut niveau de robustesse opérationnelle<br />
sur nos infrastructures et avoir un patrimoine qui<br />
vieillit le moins possible.<br />
© Valérie Brenugat<br />
La maintenance aéroportuaire se doit donc d’être à la fois<br />
curative et préventive.<br />
© Groupe ADP. Nov 2018<br />
Dans le cadre de notre plan stratégique Connect 2020, courant<br />
sur la période 2016-2020, figurent 4,6 milliards d’euros d’investissements,<br />
dont près d’1 milliard uniquement consacré à des<br />
projets de maintenance : trieurs, maintenance informatique,<br />
rénovation de pistes, refonte du circuit de traitement des eaux<br />
usées, etc. Actuellement, une trentaine de chantiers (dont la<br />
création de bâtiment de jonctions entre certains terminaux)<br />
est en cours sur Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly. Ces<br />
investissements dans les infrastructures visent à répondre à<br />
la croissance du trafic ; la maintenance faisant partie intégrante<br />
de cette stratégie. Il faut en tirer le meilleur parti pour<br />
permettre au hub de Paris d’être concurrentiel vis-à-vis des<br />
autres grands aéroports européens pour attirer le trafic de<br />
40 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
LA MAINTENANCE : DU PORT À L’AÉROPORT TERTIAIRE<br />
correspondance. Nous voulons que Paris soit une escale privilégiée<br />
pour les touristes internationaux. C’est pourquoi nous<br />
réinvestissons tous les ans pour maintenir nos infrastructures<br />
au meilleur niveau.<br />
Concernant la gestion des bagages, outre les extensions via de<br />
nouveaux trieurs, nous investissons aussi dans les nouvelles<br />
technologies comme les portiques avec une technologie RFID<br />
et les DBA (dépose de bagages automatique) permettant au<br />
passager d’avoir un parcours le plus automatisé et le plus fluide<br />
possible. Cette notion de parcours du passager et de fluidité<br />
est clé dans le transport aérien d’autant que les contraintes<br />
en matière de sûreté se durcissent. Pour accompagner les<br />
compagnies aériennes dans leur recherche d’optimisation<br />
de leurs rotations et de gains de productivité, le gestionnaire<br />
d’aéroports qu’est le Groupe ADP met à leur disposition des<br />
infrastructures modernes. Les chantiers actuels sur les trieurs<br />
à bagages du terminal 2E s’inscrivent dans cette logique de<br />
part leur haut niveau d’automatisation qui assure un traitement<br />
fiable et rapide jusqu’aux Hall L et M.<br />
« Dans le cadre de notre plan stratégique Connect 2020,<br />
courant sur la période 2016-2020, figurent 4,6 milliards<br />
d’euros d’investissements, dont près d’1 milliard<br />
uniquement consacré à des projets de maintenance. »<br />
M&E : VOUS ÊTES RESPONSABLE DE LA<br />
MAINTENANCE DES SYSTÈMES BAGAGES SUR L’UN<br />
DES PRINCIPAUX TERMINAUX DE L’AÉROPORT PARIS-<br />
CDG. POURQUOI AVOIR LANCÉ UN CHANTIER DE<br />
CRÉATION D’UN NOUVEAU TRIEUR À BAGAGES SUR<br />
LE TERMINAL 2E (T2E) ?<br />
N.V. : Le TDS3, pour «Tri Départ vers S3 [ndlr : l’appellation<br />
interne du hall M]» est un trieur supplémentaire qui permet de<br />
collecter les bagages enregistrés à l’Est du terminal 2E Hall K<br />
et de les acheminer en souterrain jusqu’au Hall L. Auparavant,<br />
les bagages qui étaient enregistrés sur les groupes de banques<br />
Est étaient acheminés manuellement jusqu’à l’avion, moyennement<br />
un temps de traitement de 60 minutes en moyenne ;<br />
la nouvelle installation permet, depuis mai 2018, de ramener<br />
ce temps à 13 minutes.<br />
La réduction du délai de traitement est un facteur clef dans<br />
l’accompagnement du Hub d’Air France installé sur le site de<br />
Paris-Charles de Gaulle, dont le principe est d’organiser des<br />
plages de «rendez-vous» entre arrivées et départs permettant<br />
de raccourcir au maximum les temps de correspondance et de<br />
remplir au mieux les avions. Pour accompagner la croissance<br />
de ce Hub, le Groupe ADP met à disposition des infrastructures<br />
rapides et capacitives. S’agissant d’un projet extrêmement<br />
conséquent, nous avons choisi de le traiter en deux phases :<br />
le TDS3 assurant, depuis mai 2018, l’automatisation du traitement<br />
des bagages au départ du hall L, puis le TBS4 qui<br />
permettra de compléter la 1ère phase avec le traitement du<br />
flux de bagages arrivant en correspondance au hall L jusqu’au<br />
hall M à horizon 2021.<br />
Le TDS3 bénéficie des dernières avancées technologiques : la<br />
lecture et l’indentification des bagages en RFID, la sécurisation<br />
par des tomographes de standards 3 et des convoyeurs<br />
et moteurs peu consommateurs d’énergie. Sur ce trieur de<br />
dernière génération, les bruits, frottements et dégagements de<br />
chaleur sont réduits, faisant de lui une installation très performante<br />
en termes de développement durable.<br />
M&E : LA GESTION DES BAGAGES EST UN DOMAINE<br />
TECHNIQUE ET COMPLEXE EN RAISON NOTAMMENT<br />
D’IMPORTANTS FLUX À GÉRER ET DE CONTRAINTES<br />
EN MATIÈRE DE SÛRETÉ, QUELS ONT ÉTÉ LES DÉFIS À<br />
RELEVER SUR CE TYPE D’INSTALLATION ET COMMENT<br />
EN ASSURER LA MAINTENANCE ?<br />
N.V. : Cette question du flux est centrale car l’aéroport voit<br />
transiter environ 110 000 bagages tous les jours. Sur le chantier<br />
du TDS3, le principal défi a été l’implémentation des nouveaux<br />
tomographes réglementaires pour le contrôle de sureté afin<br />
de détecter la présence éventuelle d’explosifs dans les bagages<br />
de soutes. C’était là une première en Europe, avec très peu de<br />
retours d’expériences sur les machines et leurs performances.<br />
Ce chantier a été géré indépendamment de l’exploitation ; la<br />
mise en service s’est effectuée après des tests soutenus ayant<br />
permis de démontrer les performances opérationnelles.<br />
Si le montage d’un trieur à partir de rien et sa mise en<br />
service étaient déjà un défi en soi, le véritable challenge pour<br />
les équipes du Groupe ADP commence maintenant avec le<br />
déploiement réglementaire de ces tomographes sur l’ensemble<br />
des installations bagages. Ces modifications, effectuées sur des<br />
installations en exploitation, nécessitent une vigilance accrue<br />
afin de maintenir notre capacité de traitement, notre robustesse<br />
et notre fiabilité tout en effectuant les travaux. L’opération<br />
s’avère complexe.<br />
M&E : QUELS TYPES DE MAINTENANCE REQUIÈRENT<br />
CES SYSTÈMES BAGAGES ?<br />
N.V. : Nous faisons une maintenance dite «curative» pendant<br />
la phase d’exploitation qui consiste à intervenir le plus rapidement<br />
possible en cas de défauts ou d’aléas bagages pour ne<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I 41
TERTIAIRE LA MAINTENANCE : DU PORT À L’AÉROPORT<br />
© DR<br />
Système de « passe-travers» fermé et ouvert permettant de traverser une ligne de convoyeurs.<br />
pas réduire la capacité de traitement et allonger les temps<br />
de trajet. Le circuit de convoyage est entièrement doublé. Cette<br />
redondance permet que la première panne ou le premier aléa<br />
soit sans conséquences pour l’exploitation. Nos mainteneurs<br />
sont objectivés sur leurs temps d’intervention et la disponibilité<br />
réelle des installations.<br />
Nous avons également des plans de maintenance «préventive»<br />
réalisée en dehors des phases d’exploitation qui nous<br />
permettent d’effectuer les missions prévisibles : remplacements<br />
de pièces d’usure, vérification périodique, etc. Dans ce cadre,<br />
sont mises en œuvre des actions convenues entre le Groupe<br />
ADP et ses prestataires pour gérer la vétusté des installations,<br />
l’obsolescence et l’amélioration continue…<br />
« En ce moment, nous travaillons avec la start-up Field<br />
Box pour déterminer si une maintenance prédictive peut<br />
être effectuée sur nos installations. »<br />
En ce moment, nous travaillons avec la start-up Field Box<br />
pour déterminer si une maintenance prédictive peut être effectuée<br />
sur nos installations. Elle pourrait consister à différencier<br />
les actions préventives sur un type d’équipement donné<br />
en fonction de sa sollicitation réelle et de sa criticité. Ce type<br />
de maintenance requiert la mise en place de capteurs dans<br />
le système pour acquérir de la donnée et l’exploiter afin de<br />
tenter de prévoir la panne ou la casse : c’est une maintenance<br />
préventive «sur-mesure». Elle reflète la tendance de fond du<br />
« smart airport », une infrastructure intelligente monitorée<br />
en temps réel, qui intervient en complément de la décision<br />
humaine pour anticiper les besoins.<br />
M&E : GARANTIR UN HAUT NIVEAU DE MAINTENANCE<br />
SUR UN AÉROPORT NÉCESSITE DE NOMBREUX<br />
SAVOIR-FAIRE ET UNE COLLABORATION ENTRE LES<br />
DIFFÉRENTS ACTEURS, COMMENT TRAVAILLEZ-<br />
VOUS DANS VOS MISSIONS AU QUOTIDIEN AVEC LES<br />
ENTREPRISES PARTENAIRES ET PRESTATAIRES ?<br />
N.V. : Effectivement, un trieur de bagages nécessite l’intervention<br />
de plusieurs métiers tels que l’expertise informatique,<br />
mécanique, automatisme, électrique et en serrurerie pour<br />
lesquels nous travaillons en partenariat avec nos sous-traitants.<br />
Nous travaillons aussi très étroitement avec nos collaborateurs<br />
du groupe en charge de la maintenance des bâtiments<br />
qui accueillent nos installations bagages (climatisation, fourniture<br />
d’énergie contrôle d’accès…).<br />
Concernant la gestion de la sous-traitance, le Groupe ADP<br />
42 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
LA MAINTENANCE : DU PORT À L’AÉROPORT TERTIAIRE<br />
passe des marchés avec des partenaires spécialisés dans la<br />
maintenance des trieurs à bagages. Nos équipes sont prescriptrices<br />
et pilotent au quotidien ces marchés. En tant que<br />
propriétaires des infrastructures, nous définissons avec nos<br />
prestataires de maintenance, la politique de remplacement, la<br />
priorisation des actions, l’amélioration continue...<br />
Nous sommes clairement dans une logique partenariale avec<br />
les différentes parties prenantes intervenant sur l’aéroport :<br />
les compagnies aériennes, point d’entrée du passager sur nos<br />
plateformes, le Groupe ADP en tant que gestionnaire de l’infrastructure<br />
et les prestataires de maintenance qui sont garants<br />
du bon fonctionnement de ces infrastructures.<br />
A l’international, le Groupe ADP intervient aussi sur des aéroports<br />
qu’il gère sous concession ou dans le cadre de mission de<br />
management. Par exemple, lorsque nous exploitons l’aéroport<br />
d’Amman, en Jordanie, nous en assurons la supervision de la<br />
maintenance. Le directeur de cet aéroport a dupliqué notre<br />
modèle de maintenance parisien et passé son propre accord<br />
de marché avec ses prestataires et ses compagnies aériennes<br />
locales.<br />
M&E : QUELLES TECHNOLOGIES UTILISEZ-VOUS DANS<br />
LA MAINTENANCE AÉROPORTUAIRE ?<br />
N.V. : Plus que des technologies à proprement parler, nous<br />
essayons de faciliter au quotidien les interventions de maintenance,<br />
par exemple par la mise en œuvre de passes-travers<br />
(cf. photo ci-contre) qui permettent de traverser facilement<br />
une ligne de convoyeurs sans recourir à des échelles de franchissement.<br />
Nous réfléchissons en amont au positionnement<br />
des outils lourds ou volumineux nécessaires pour les implanter<br />
au plus près du besoin. Nous préparons les opérations de<br />
maintenance en pensant la maintenabilité dès les phases de<br />
conception des systèmes.<br />
Nous utilisons aussi le BIM pour la conception et la modélisation<br />
3D des installations.<br />
M&E : POUVEZ-VOUS DONNER UN EXEMPLE<br />
D’APPLICATION ? QUELLE ÉTAIT LA PROBLÉMATIQUE ?<br />
QUELS ONT ÉTÉ LES RÉSULTATS ?<br />
N.V. : Les palans installés au-dessus des tomographes dans le<br />
sous-sol du Hall L permettent d’extraire une machine si nécessaire.<br />
Ces tomographes sont très lourds et volumineux. Sans<br />
cet équipement pré-positionné dès la conception du TDS3,<br />
tout maintenance nécessitant d’extraire tout ou partie de la<br />
machine aurait dicté une mise hors exploitation longue de<br />
tronçons entiers du système.<br />
« En maintenance, nous employons des techniciens<br />
spécialistes en informatique, électrotechnique,<br />
électricité, automatisme, mais également des<br />
experts en méthodes de maintenance. »<br />
M&E : QUELS SONT VOS BESOINS EN RECRUTEMENT<br />
DANS LA MAINTENANCE ?<br />
N.V. : En maintenance, nous employons des techniciens<br />
spécialistes en informatique, électrotechnique, électricité,<br />
automatisme, mais également des experts en méthodes de<br />
maintenance. Les équipes de la Direction de l’Ingénierie ont<br />
également besoin de ces compétences, ainsi que d’ingénieurs<br />
structure, de spécialistes en serrurerie et mécanique.<br />
Cette année, nous allons recruter plus de 70 personnes dans<br />
l’ingénierie avec des profils assez qualifiés et pointus pour la<br />
maison mère et une trentaine de professionnels pour notre<br />
filiale ADP Ingénierie qui intervient à l’international. ●<br />
Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />
© Valérie Brenugat<br />
Par ailleurs, les agents de maintenance utilisent des tablettes<br />
pour être alertés en temps réel et même à distance de la nature<br />
des défauts et de la liste des équipements utiles pour l’intervention.<br />
Le Wifi est donc déployé dans les sous-sols.<br />
Enfin, nous avons développé au sein du Groupe ADP un pôle<br />
baptisé Innovation Hub qui multiplie les partenariats avec<br />
les start-ups pour rester à la pointe de l’innovation, car notre<br />
métier consiste aussi à imaginer l’aéroport de demain.<br />
Equipe de maintenance du TDS3 du groupe ADP<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I 43
TERTIAIRE LA MAINTENANCE : DU PORT À L’AÉROPORT<br />
FILIALE<br />
Endel Engie,<br />
un partenaire industriel décisif dans la maintenance<br />
portuaire<br />
Endel Engie, filiale du Groupe Engie, fort de sa position de leader français de la maintenance<br />
industrielle et des services à l’énergie, est engagée dans la transition énergétique et digitale.<br />
Une entrée dans l’ère de l’industrie du futur qui ne doit pas faire oublier l’expérience forte de ce<br />
spécialiste de la maintenance… en particulier dans l’environnement portuaire.<br />
Face aux nouveaux défis liés notamment aux transformations<br />
énergétique et digitale, les industriels sont<br />
amenés à penser différemment leurs outils de production.<br />
Volontaires pour appuyer ses clients en ce sens,<br />
les équipes d’Endel Engie proposent, aux côtés d’Engie Axima,<br />
d’Engie Cofely et d’Engie Ineo, des offres complémentaires et<br />
intégrées sur toute la chaine de valeur des services à l’énergie<br />
et à l’industrie.<br />
Endel Engie c’est au total 7 000 collaborateurs, 750M€ d’activités,<br />
140 implantations en propre et sur site client et plus de<br />
2 500 clients… Des chiffres qui montrent l’importance d’un<br />
groupe dont la sécurité et la radioprotection font partie intégrante<br />
de ses métiers. « Nos équipes opérationnelles, appuyées par<br />
notre direction Santé-Sécurité-Sûreté-Environnement, ont pour<br />
objectif premier de promouvoir et de développer la culture et la<br />
pratique sécurité-radioprotection au sein de l’entreprise tout en<br />
veillant aux évolutions réglementaires », souligne Rabah Achemaoui,<br />
directeur des contrats de maintenance.<br />
L’entreprise opère sur quatre grands domaines : ingénierie-conception,<br />
construction, maintenance et transfert – démantèlement<br />
; dans les secteurs de l’Energie et de l’industrie tels<br />
Parmi les enjeux de la maintenance portuaire, figurent<br />
la fiabilité et la disponibilité des équipements.<br />
© DR<br />
© DR<br />
Rabah Achemaoui<br />
directeur des contrats de maintenance<br />
chez Endel Engie<br />
que le nucléaire, les infrastructures gazières, la pétrochimie,<br />
l’agroalimentaire, la chimie, la pharmacie & cosmétique mais<br />
aussi le naval civil et militaire et les industries de production à<br />
flux continu. « Nos équipes pluridisciplinaires d’ingénieurs, de<br />
techniciens et d’opérateurs interviennent à tous les stades d’un<br />
projet industriel pour créer et mettre en œuvre des solutions sur<br />
mesure. Nous mettons nos expertises et notre culture d’excellence<br />
opérationnelle au service de la performance de nos clients et les<br />
appuyons aussi bien dans leur quotidien que dans leurs projets<br />
les plus singuliers ». La maitrise de son cœur de métier, associée<br />
à sa capacité à fédérer des compétences complémentaires,<br />
permet à l’entreprise de proposer des solutions de pointe de plus<br />
en plus intégrées, de type EPC (Engineering, Procurement et<br />
Construction) ou encore multi techniques.<br />
SÉCURITÉ ET FIABILITÉ : LES ENJEUX MAJEURS DE<br />
LA MAINTENANCE PORTUAIRE<br />
Le principal enjeu de la maintenance portuaire réside avant<br />
tout dans la sécurité ; puis vient la fiabilité et la disponibilité des<br />
équipements. Une mauvaise maintenance ou un mauvais suivi<br />
des équipements peut engendrer des risques tels que des chutes<br />
de charge dues à un problème mécanique ou électrique, ou dans<br />
des cas plus rares à une rupture mécanique… mais également<br />
l’écrasement entre une charge (container) et un obstacle ou<br />
le heurt d’une personne. Cela peut concerner le conducteur,<br />
44 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
LA MAINTENANCE : DU PORT À L’AÉROPORT TERTIAIRE<br />
l’élingueur, la personne qui guide la charge ou une personne<br />
non impliquée dans l’opération de déchargement ou chargement<br />
d’un bateau.<br />
Les équipements portuaires (portiques, grues, cavaliers) sont<br />
destinés à la manutention de charges lourdes et une défaillance<br />
de frein, par exemple, peut avoir des conséquences sur<br />
la sécurité du personnel et sur les machines situées dans l’environnement<br />
proche. C’est pourquoi il est impératif de vérifier<br />
régulièrement certains organes comme les freins, les câbles de<br />
levage, les poulies, les limiteurs de charge, les inclinomètres ou<br />
encore les interrupteurs de position.<br />
Ensuite, concernant la fiabilité et la disponibilité des équipements,<br />
la maintenance doit garantir une utilisation sans faille<br />
des équipements lors des opérations de déchargement ou chargement<br />
des bateaux. En effet, le temps d’immobilisation d’un<br />
bateau à quai engendre des coûts importants de non-production<br />
(équipage du bateau, pénalités de retard…). Chaque action<br />
est minutée pour permettre aux navires de poursuivre leur<br />
route sans perdre de temps. Là où les escales pouvaient durer<br />
plusieurs jours il y a encore quelques années, les délais sont<br />
aujourd’hui réduits à quelques heures, une journée pour les<br />
escales majeures.<br />
© DR<br />
Le contrôle des portiques fait partie<br />
des prestations d’Endel Engie<br />
UNE TYPOLOGIE LARGE DE PRESTATIONS DE<br />
MAINTENANCE<br />
Endel Engie réalise un ensemble de prestation comprenant<br />
d’une part la maintenance préventive : maintenance des niveaux<br />
1 à 4 de la norme NFX 60 000, inspections, contrôles, tests,<br />
d’essais et d’épreuves régulières, remplacement systématique<br />
(échanges standards), nettoyage technique, etc. D’autre part, la<br />
maintenance corrective palliative et curative des niveaux 1 à 4<br />
de la norme. Il s’agit essentiellement des opérations de dépannage<br />
et des mesures conservatoires, objet d’une intervention<br />
immédiate, nécessitant un diagnostic avant réparation. Les prestations<br />
comprennent toutes les interventions nécessaires<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I 45
TERTIAIRE LA MAINTENANCE : DU PORT À L’AÉROPORT<br />
© DR<br />
L’INNOVATION COMME CLEF<br />
DE RÉUSSITE<br />
© DR<br />
Un technicien de maintenance avec une tablette.<br />
au maintien des installations en état de fonctionnement à<br />
n’importe quel moment. Enfin, l’entreprise assure les contrôles<br />
et visites règlementaires des équipements : Endel Engie prend<br />
en charge tous les contrôles et vérifications réglementaires en<br />
s’appuyant sur un organisme agréé. Les contrôles et vérifications<br />
portent sur les installations électriques et les ensembles mécaniques,<br />
les ponts roulants, les apparaux de levage, les ascenseurs,<br />
les plateformes d’accès de montage des bennes sur grue,<br />
les structures des outillages et équipements complémentaires,<br />
les freins, les climatisations et les extincteurs.<br />
Autre type de prestation, les travaux d’amélioration. Ceux-ci<br />
ont pour objectif l’amélioration des performances et de la fiabilité<br />
(diminuer les fréquences d’interventions), l’amélioration de<br />
la maintenabilité (amélioration de l’accessibilité des sous-systèmes<br />
et des éléments à haut risque de défaillance), la standardisation<br />
de certains éléments, l’amélioration de la sécurité<br />
du personnel et des conditions de travail. Aussi, l’ancrage des<br />
engins portuaires consiste en des opérations de brochage et<br />
d’ancrage des portiques et des grues en cas de dépassement des<br />
seuils de vitesse de vent ou en cas d’alerte portuaire ou cyclonique,<br />
déclenchée par les autorités compétentes et ce à toute<br />
heure et à n’importe quel moment. Enfin, Endel Engie assure<br />
l’assistance jusqu’à l’exploitation, comprenant le contrôle des<br />
portiques en début et en fin de chaque shift.<br />
Une application dédiée aux<br />
rondes de contrôle sur les<br />
équipements portuaires est<br />
basée sur la technologie des<br />
QR Codes.<br />
En matière d’innovation, Endel<br />
Engie n’est pas en reste. « Nous<br />
avons développé une application<br />
informatique métier utilisable<br />
par tous les acteurs d’une<br />
opération, du chargé d’affaires<br />
jusqu’au client final, en passant<br />
par les agents de terrain et même<br />
les sous-traitants », précise Rabah<br />
Achemaoui. Et ce, tout au long<br />
de la réalisation des interventions<br />
: depuis la phase de préparation jusqu’au reporting final<br />
en passant par la phase de réalisation terrain. Application d’une<br />
très grande souplesse, celle-ci permet de couvrir un large spectre<br />
de types d’interventions : les rondes de surveillance (niveau<br />
1), les interventions de maintenance courante (niveaux 2 et<br />
3), et jusqu’aux interventions complexes de reconstruction ou<br />
de construction (niveaux 4 et 5). « Nous avons aussi développé<br />
une application dédiée aux rondes de contrôle sur les équipements<br />
portuaires en s’appuyant sur la technologie des QR Codes.<br />
Nos techniciens sont guidés dans la réalisation de leurs actions<br />
et nos clients connaissent en temps réel l’état des installations ».<br />
Mais la technologie ne doit pas occulter les bonnes pratiques<br />
à mettre en œuvre : « Notre premier conseil est d’accompagner<br />
et de former les techniciens de maintenance », recommande<br />
Rabah Achemaoui. « Au-delà de ces actions, il faut aussi repenser<br />
les processus d’intervention pour intégrer ces outils. En effet,<br />
avec ces innovations, l’organisation du travail évolue et doit être<br />
repensée en suivant des process plus réactifs et plus optimisés ».<br />
Dans le domaine délicat de la corrosion, l’entreprise a la responsabilité<br />
de surveiller l’évolution dans le temps du système<br />
anti-corrosion, dans le cadre des contrats de maintenance.<br />
« Nous informons nos clients sur la dégradation de l’état général<br />
des peintures en constituant des dossiers avec, au minimum, un<br />
reportage photos avec mesure des épaisseurs de peinture ». Les<br />
équipes d’Endel Engie réalisent les retouches de peinture après<br />
démontage ou réparation d’un équipement après une intervention<br />
de maintenance. Le système de peinture, le mode d’application<br />
(couche primaire, intermédiaire et de finition), la teinte<br />
et l’épaisseur sont définis dans une procédure spécifique. ●<br />
Valérie Brenugat<br />
46 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
PUBLI REPORTAGE<br />
TRIBUNE<br />
L’Usine 4.0 n’est pas une révolution technologique, mais…<br />
La quatrième révolution industrielle se caractérise par l’introduction de nouvelles technologies au sein des processus de fabrication,<br />
gestion, logistique, maintenance, démantèlement. Considéré comme un nouvel eldorado, il convient toutefois de prendre en compte<br />
le fait qu’une vision réductionniste basée sur les technologies risque de ne pas produire un ROI élevé. Tous les processus sont<br />
con cernés et doivent impérativement intégrer les parties prenantes, sous cette approche les échanges d’information prennent<br />
une nou velle dimension. De plus, un management 4.0 s’impose ( est à créer) au sein duquel l’exploitation de la donnée facilite le<br />
pilotage. Un management 4.0 qui analyse l’impact organisationnel, les méthodes et les outils.<br />
Nous sommes dans l’ère de l’ultra connecté, Internet est partout et nous l’utilisons comme<br />
nous utilisons l’électricité. C’est devenu une véritable ressource qui semble acquise et inébranlable,<br />
prédiction d’un monde de plus en plus smart. Les ingénieurs issus de la génération Z<br />
n’ont pas connu le monde sans Internet, ceux-ci ne sor tent jamais sans leurs smartphones,<br />
leurs tablettes et sont doréna vant sur le marché du travail. Ces nouveaux décideurs deviennent<br />
donc les leviers à la mutation digitale. C’est avec eux que s’opère le passage à l’usine 4.0. Toutefois,<br />
il est illusoire de penser que cette rupture se décrète et que, de facto, le succès sera au rendez-vous.<br />
Véritable projet dans le projet, le Facteur Organisation nelle et Humain (FOH) est<br />
une composante de toute initiative digi tale, les sciences humaines et sociales 4.0 sont à créer.<br />
DE NOMBREUSES OPPORTUNITÉS MAIS ÉGALEMENT<br />
DE NOMBREUX DÉFIS.<br />
Les projets numériques 4.0 s’avèrent complexes. Or, toute direction ayant un management<br />
enclin à entrer dans l’ère de l’usine 4.0 décidera rapidement, sous la pression de la compétition.<br />
Il est ainsi important d’analyser la conjonction organisation-méth ode-homonuméricus<br />
afin de pouvoir réduire le plus de problèmes. Penser à remettre en question l’organisation, les<br />
méthodes, suivant une stratégie moyen-long terme, en intégrant communication et formation<br />
est essentiel. De nouveaux métiers sont à créer, celui de modérateur par exemple, fonction<br />
traitant des contrôles de données mais également des nouveaux supports comme les<br />
photos, vidéos, géolocalisation, etc.<br />
Par ailleurs, il convient de souligner que les projets d’usine 4.0 seront dans un premier temps<br />
des projets de transformation plus que de création. Les approches nouvelles devront pénétrer<br />
et in tégrer les usines existantes afin de répondre aux enjeux de compéti tivité. Nous<br />
serons alors confrontés à un mix technologique en traînant une nécessaire rupture méthodologique<br />
et parfois organisa tionnelle. Afin d’assurer ces évolutions de l’existant, il convient<br />
d’adopter une réelle politique de reprise de passif aussi bien en dématérialisant les contenus<br />
qu’en numérisant les infrastructures.<br />
L’automatisation, la numérisation, apportent un grand volume de questions. Où est la bonne<br />
information ? Qui détient la responsabil ité de cette information? Autant de questions auxquelles<br />
il convient dorénavant de répondre en amont de la mise en place de ces pro jets.<br />
QUELLE PLACE POUR LE PRESTATAIRE ?<br />
Peu de littérature sur le positionnement du prestataire au sein de l’usine du futur. Et pourtant<br />
c’est bien un acteur majeur dans le pro cessus de création de datas ! Il a lui-même ses propres<br />
besoins : tracer, justifier, capitaliser, être force de proposition et plus encore. Développer une<br />
politique de capitalisation sur tous les sites où il tra vaille afin de réaliser un REX pertinent<br />
semble donc inévitable s’il veut parvenir à répondre aux exigences de ses différents clients.<br />
Que dire de l’opérateur devant travailler à partir des données d’au tomates ou produites par<br />
des robots ? A qui impute-t-on la re sponsabilité en cas de problème ? L’analyse du risque<br />
juridique s impose!<br />
Des métiers sont à reconsidérer en profondeur. La métrologie, par exemple, quand des capteurs<br />
font des relevés en temps réel, quel est l’intérêt d’un relevé ponctuel ?<br />
L’industriel et le prestataire, deux prismes différents sur l’informa tion. Quand s’arrête une<br />
intervention technique ? Au geste tech nique ? A la validation de l’intervention ? A la date et<br />
l’heure saisies dans la base de données ? Ces notions imposeront aux acteurs du monde industriel<br />
de développer des nouveaux indicateurs, de nou velles règles dans un schéma «étendu».<br />
L’OFFRE DE TECHNODOC.<br />
C’est dans ce contexte que nous intervenons actuellement. Forte de 30 années d’expérience en<br />
milieu industriel, l’équipe de Technodoc a été amenée à travailler sur des projets précurseurs<br />
sur différents axes : Installation de tablettes, déploiement de solutions 1000/o au tonomes au<br />
sein d’un réseau permettant de maîtriser et piloter une installation industrielle.<br />
Technodoc a su se réinventer afin d’intégrer une R&D forte et trans verse entre ses services.<br />
Internet des Objets, Réalité Augmentée, Réalité Virtuelle, Data Management, Mobilité, sont<br />
autant d’axes sur lesquels les solutions de Gestion d’information de Technodoc ont été analysées,<br />
développées, déployées et sont maintenues.<br />
Notre récente réalisation validée par un acteur majeur du secteur in dustriel a permis de mettre<br />
en avant le fait que nous avons créé un véritable progiciel permettant la modélisation des<br />
processus indus triels générant automatiquement les interfaces sur les différents outils numériques.<br />
Nous sommes aussi parvenus à atteindre des niveaux d’excellence dans des opérations<br />
hautement fastidieuses de capitalisation pour des métiers dont ce n’est pas l’expertise première<br />
: production automatisée des rapports finaux (RFI), ges tion d’activité de maintenance, gestion<br />
d’activités techniques et en cours de réalisation les process soudage en atelier, sur le chantier,<br />
étude sur la simplification des LOMC/LOFC, les fiches suiveuses pour alimenter le dossier<br />
final, intégration du client dans les processus en configuration étendue. Technodoc travaille<br />
actuellement sur les concepts de rétrofitage avec un industriel Cherbourgeois.<br />
Notre savoir-faire a par ailleurs été hautement reconnu lors du salon WNE 2018 en nous<br />
nominant dans la catégorie « Management des connaissances et des compétences », grande<br />
réussite valorisant 16 années d’expérience dans le domaine.<br />
L’investissement incorporel dans une démarche 4.0 nécessite et impose de démontrer la rentabilité<br />
de celui-ci, donc d’être en mesure de justifier de la performance de cet investissement, toute<br />
démarche doit s’ auto-mesurer. Mesurer, n’est-ce point le socle même des concepts qualité ?<br />
L’usine 4.0 sera donc faite de qualité. Mesurer l’efficacité du process et l’excellence industrielle<br />
permet tent de constituer une véritable base de connaissances. Cela permet de valoriser financièrement<br />
l’information et donc d’enrichir le haut de bilan. Dans ce cas, vous admettrez que<br />
nous sommes loin de la technologie, celle-ci dans ce contexte étant un moyen, un smart<br />
moyen!<br />
L’avenir sera celui que nous imaginons, pas de performance industrielle sans performance<br />
informationnelle est notre slogan, il se justifie pleinement dans les théories 4.0. ●<br />
direction@technodoc.fr<br />
0233020165<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I47
BOITE À OUTILS<br />
A LIRE, VOIR, ÉCOUTER<br />
INNOVER COMME ELON MUSK,<br />
Jeff Bezos et Steve Jobs<br />
L’inexorable essor des<br />
fameux GAFA (Google,<br />
Amazon, Facebook,<br />
Apple) et autres NATU<br />
(Netflix, Airbnb, Tesla,<br />
Uber) est désormais<br />
l’étalon de la réussite<br />
industrielle au XXIe<br />
siècle. Croissance exponentielle<br />
à deux chiffres, marges élevées,<br />
partenariats public-privé, diversification,<br />
capital-risque : autant de facteurs que nos<br />
économies européennes ont du mal à susciter<br />
ou à intégrer. Alors, comment innover en<br />
s’inspirant d’entrepreneurs emblématiques<br />
tels qu’Elon Musk, Jeff Bezos ou encore Steve<br />
Jobs ? Qu’apprendre de leurs modèles, de leurs<br />
visions et de leur manière d’organiser leurs<br />
entreprises, tout en rejetant les dérives de leurs<br />
démarches et de leurs comportements ?<br />
Trois spécialistes s’unissent ici pour analyser<br />
ces phénomènes et en tirer les principaux<br />
enseignements, afin de faciliter chez<br />
nous l’émergence de ces grands entrepreneurs<br />
capables de se lancer simultanément dans la<br />
conquête de l’espace et la voiture électrique<br />
autonome, de révolutionner le commerce, l’informatique,<br />
la société numérique ou encore<br />
les réseaux sociaux.<br />
À mi-chemin entre la réflexion de fond et le<br />
livre pratique, un guide pour les innovateurs<br />
du XXIe siècle.<br />
Alain Dupas, physicien, consultant, auteur de<br />
nombreux ouvrages sur l’aventure spatiale, est<br />
un expert des ruptures technologiques et des<br />
transformations industrielles.<br />
Jean-Christophe Messina est conseiller stratégique<br />
de dirigeants et d’élus territoriaux. Il<br />
est associé fondateur d’Audalom.<br />
Cyril de Sousa Cardoso, expert en conduite<br />
de projets d’innovation, s’intéresse à l’histoire<br />
de la créativité et des inventions. Il est également<br />
associé fondateur d’Audalom.<br />
« Innover comme Elon Musk, Jeff Bezos et Steve Jobs »,<br />
Alain Dupas, Jean-Christophe Messina et Cyril<br />
de Sousa Cardoso, Odile Jacob, 176 p, 17,90 €.<br />
www.odilejacob.fr<br />
LE PIÈGE<br />
américain<br />
Qui le sait ? Depuis la fin 2014, la France a<br />
perdu une partie du contrôle de ses centrales<br />
nucléaires au profit des<br />
Américains.<br />
Frédéric Pierucci s’est<br />
retrouvé au cœur d’un<br />
scandale d’État. Ancien<br />
patron de la filiale chaudière<br />
d’Alstom, il a connu<br />
les dessous d’un thriller<br />
à 12 milliards de dollars.<br />
Après avoir été longtemps contraint au silence,<br />
il a décidé, avec le journaliste Matthieu Aron,<br />
de les révéler.<br />
En avril 2013, il a été arrêté à New York par le<br />
FBI et poursuivi pour une affaire de corruption.<br />
Il n’a pas touché un centime dans cette<br />
transaction, mais les autorités américaines<br />
l’ont enfermé pendant plus de 2 ans – dont 14<br />
mois dans une prison de très haute sécurité.<br />
Un véritable chantage a été engagé pour<br />
obliger Alstom à payer la plus gigantesque<br />
amende jamais infligée par les États-Unis,<br />
et à se vendre à General Electric, son grand<br />
concurrent américain.<br />
Son histoire illustre la guerre secrète que les<br />
États-Unis livrent à la France et à l’Europe<br />
en détournant le droit et la morale pour les<br />
utiliser comme des armes économiques.<br />
L’une après l’autre, les plus grandes sociétés<br />
françaises (Alcatel, Total, Société Générale<br />
et bientôt d’autres) sont déstabilisées.<br />
Ces dernières années, plus de 14 milliards<br />
de dollars d’amende ont ainsi été payés par<br />
ces multinationales ces dernières années au<br />
Trésor américain. Et ce n’est qu’un début…<br />
« Le piège américain »,<br />
Frédéric Pierucci et Matthieu Aron, JC<br />
Lattès, 480 p, 22 €.<br />
www.hachette.fr<br />
LA RÉVOLUTION<br />
des organisations<br />
Pas une semaine ne passe<br />
sans qu’un dirigeant, ou<br />
un nouveau rapport, ne<br />
mentionne les grandes<br />
mutations auxquelles sont<br />
confrontées les entreprises.<br />
Tiraillées entre les<br />
bouleversements générés<br />
par la transformation digitale, l’aspiration<br />
des salariés à travailler autrement et la<br />
demande d’une meilleure prise en compte<br />
des défis sociaux ou environnementaux, elles<br />
doivent aujourd’hui concilier progrès humain<br />
et performance durable.<br />
Face à ces enjeux, l’accent est surtout mis<br />
aujourd’hui sur la réinvention du management.<br />
Mais quid des organisations ?<br />
Comment reconfigurer le design organisationnel<br />
et repenser l’architecture même de l’entreprise<br />
pour répondre aux usages des clients,<br />
aux attentes des collaborateurs et aux acteurs<br />
de son écosystème ?<br />
Daniel Baroin et David Gateau, sur la base<br />
de leurs expériences en entreprise et dans<br />
le monde du conseil, commencent dans cet<br />
ouvrage par rappeler en quoi ces mutations<br />
de l’environnement sont accélératrices d’évolutions<br />
des organisations, pour expliquer<br />
ensuite comment les entreprises tentent de<br />
s’adapter en révolutionnant leur structure et<br />
leur manière de travailler. Ils dégagent alors<br />
4 dynamiques organisationnelles, qui sont<br />
les ferments de la transformation : la centricité<br />
client, le mode agile, l’innovation par les<br />
communautés et la réinvention des fonctions<br />
support. En découle une nouvelle architecture<br />
d’entreprise, en quatre pôles, adaptée aux<br />
enjeux de demain.<br />
Riche en analyses, observations et pistes de<br />
réflexions, illustré de nombreux exemples, cet<br />
ouvrage avec une préface de Pierre Deheunynck,<br />
DGA du Groupe Engie, est un outil<br />
recommandé pour repenser une organisation.<br />
« La révolution des organisations »,<br />
Daniel Baroin et David Gateau, Pearson,<br />
240 p, 24,90 €.<br />
www.pearson.fr<br />
48 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
AGENDA<br />
SALONS<br />
Juin<br />
Du 17 au 23<br />
SALON INTERNATIONAL DE<br />
L’AÉRONAUTIQUE ET DE L’ESPACE<br />
Fort de ses 2 300 exposants internationaux, 150<br />
000 visiteurs professionnels, 30 pavillons nationaux<br />
et près de 300 délégations officielles, le Salon du<br />
Bourget reste le plus grand salon au monde et le<br />
rendez-vous incontournable pour les professionnels<br />
de l’aéronautique et du spatial. Il est organisé par le<br />
SIAE, filiale du Groupement des Industries Françaises<br />
Aéronautiques et Spatiales (GIFAS).<br />
Parc des Expositions, Le Bourget<br />
www.siae.fr<br />
Du 28 au 29<br />
RDVCONNECT<br />
RDV Connect, est le 1er salon de la région dédié aux<br />
nouvelles technologies multi-secteurs, à destination<br />
des professionnels et du grand public.<br />
Arena du Pays d’Aix<br />
https://rdvconnect.com<br />
Octobre<br />
Du 1 au 3<br />
MOBILITY FOR BUSINESS<br />
Depuis 2011, Mobility for Business s’est imposé<br />
comme l’unique salon dédié aux solutions et<br />
applications mobiles sur le marché national et<br />
développe depuis 3 ans sa portée internationale.<br />
Son format est axé sur une combinaison entre<br />
l’organisation de Rendez-vous Business, qui<br />
mettent en relation les porteurs de projets<br />
désireux de gagner du temps et qui préfèrent<br />
organiser leur planning de manière optimale ;<br />
et un salon B2B traditionnel (avec des stands<br />
de démo, des tables rondes thématiques, des<br />
ateliers) qui permet de rencontrer plus de 3<br />
500 visiteurs tous les ans.<br />
Paris Porte de Versailles<br />
www.mobility-for-business.com<br />
Du 1 au 3<br />
APS<br />
Tous les deux ans, le salon professionnel APS réunit<br />
les offreurs du marché de la sûreté-sécurité pour<br />
répondre à vos besoins. Pendant trois jours, 6 500<br />
professionnels découvrent un panorama à 360° des<br />
innovations du marché. Le tout agrémenté d’une<br />
offre de contenu étendue, afin de décrypter les<br />
dernières tendances, les normes et réglementations,<br />
à travers des sessions de conférences, des retours<br />
d’expérience et un programme de rendez-vous<br />
d’affaires.<br />
Paris Porte de Versailles<br />
www.salon-aps.com<br />
Du 2 au 3<br />
IBS<br />
Évènement du Smart Building depuis 2010, la<br />
10ème édition d’IBS s’inscrit dans une démarche<br />
de réflexions et d’échanges visant à promouvoir<br />
une vision européenne d’une Gestion Technique<br />
et Énergétique du Bâtiment « résiliente, inclusive<br />
et connectée » à travers une offre complète de<br />
services aux occupants.<br />
Paris – Porte de Versailles<br />
www.ibs-event.com<br />
Du 8 au 10<br />
SEPEM INDUSTRIES ANGERS<br />
Sepem Industries convie tous les cadres et techniciens<br />
opérationnels à venir rencontrer des solutions<br />
attendues en matière de productivité, de sécurité,<br />
d’environnement ou de maintenance, quelle que<br />
soit leur industrie d’appartenance.<br />
Angers parc expo<br />
http://angers.sepem-industries.com<br />
Du 8 au 10<br />
PRÉVENTICA MARSEILLE<br />
Depuis 2013, Préventica est l’événement<br />
de référence au service de la sécurité des<br />
personnes et des biens dans les régions de<br />
France. Son objectif : sécuriser les entreprises,<br />
les commerces et les espaces publiques contre<br />
les actes de malveillance, l’incendie et les<br />
risques majeurs.<br />
Marseille Parc Chanot<br />
www.preventica.com<br />
Formation<br />
JUIN<br />
DU 22 AU 23<br />
Formation M37- Management<br />
de la maintenance : les<br />
fondamentaux<br />
www.afim.asso.fr<br />
DU 25 AU 27<br />
Formation Application du CTM<br />
<strong>Maintenance</strong> ESP (Equipements<br />
Sous Pression)<br />
MAISON DE LA MÉCANIQUE – SNCT, COURBEVOIE<br />
WWW.SNCT.ORG<br />
DU 25 AU 27<br />
Organiser au quotidien les activités<br />
de maintenance<br />
BLOIS<br />
WWW.CIMI.FR<br />
JUILLET<br />
DU 1 AU 4<br />
<strong>Maintenance</strong> des Vannes de<br />
Régulation<br />
ARLES<br />
WWW.IRA.EU<br />
LE 8<br />
Exploiter en sécurité les<br />
installations de gaz dans<br />
l’industrie et le tertiaire<br />
TAVERNY<br />
WWW.APAVE-FORMATION.COM<br />
SEPTEMBRE<br />
DU 10 AU 12<br />
Formation Pompes : pannes,<br />
diagnostic et maintenance<br />
NANTES<br />
WWW.CETIM.FR<br />
Retrouvez toutes<br />
les dates de<br />
manifestations sur :<br />
www.maintenanceandco.com/agendas<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019 I 49
INDEX<br />
Au sommaire du prochain numéro :<br />
DOSSIER<br />
• La maintenance du Grand Ouest<br />
(Bretagne, Pays-de-Loire et<br />
Normandie)<br />
SOLUTIONS<br />
• Technologies innovantes et<br />
prestataires au service de la qualité de<br />
l’air<br />
PRATIQUE<br />
• Solutions de consignation<br />
• Sécurité des données<br />
TERTIAIRE<br />
• Optimiser la maintenance dès la<br />
conception avec le BIM, la GTB et GTC<br />
Index des associations, organismes et sociétés cités dans ce numéro<br />
C<br />
ACCES INDUSTRIE.................................................45<br />
ACR..........................................................................10<br />
AMIRAL TECHNOLOGIES......................................17<br />
ANSYS.....................................................................35<br />
DB VIB............................................ 2 e de couverture<br />
DSD SYSTÈME..........................................................4<br />
CARL SOFTWARE.....................................................9<br />
CLEMESSY SERVICES...........................................26<br />
DEEPOMATIC..........................................................19<br />
EMIS........................................................................13<br />
ENDEL ENGIE.........................................................44<br />
ESI............................................................................29<br />
FUCHS LUBRIFIANTS...................4 e de Couverture<br />
GROUPE ADP..........................................................40<br />
HENKEL..................................................................38<br />
HUCHEZ TREUILS..................................................27<br />
IAC...........................................................................21<br />
JCB............................................................................8<br />
KSB....................................................................37, 39<br />
PAGE PERSONNEL................................................24<br />
POLYPOLES............................................................12<br />
SALON PREVENTICA...............................................6<br />
RIWALL...................................................................11<br />
SEPEM ANGERS............................ 3 e de couverture<br />
SIT............................................................................12<br />
SKYREAL.................................................................31<br />
STRASS...................................................................14<br />
SYNAMAP...............................................................10<br />
TECH INTER LOCATION.........................................13<br />
TECNODOC..............................................................47<br />
WC LOC....................................................................11<br />
M<br />
J<br />
CM<br />
MJ<br />
CJ<br />
CMJ<br />
N<br />
Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />
www.maintenance-entreprise.com<br />
50<br />
IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°654 • Juin - Juillet 2019
SALON DES SERVICES, ÉQUIPEMENTS, PROCESS ET MAINTENANCE<br />
LA RÉPONSE À TOUTES VOS PROBLÉMATIQUES :<br />
PRODUCTION, MAINTENANCE,<br />
SÉCURITÉ, ENVIRONNEMENT...<br />
7 SALONS NATIONAUX<br />
ANGERS<br />
08>10<br />
OCTOBRE 2019<br />
ROUEN<br />
28>30 JANVIER 2020<br />
GRENOBLE<br />
COLMAR<br />
11>13 FÉVRIER 2020<br />
09>11 JUIN 2020<br />
CRÉDIT PHOTO : ISTOCK / RÉALISATION PUBLIROM<br />
AVIGNON<br />
29 SEPT. > 01 OCT. 2020<br />
DOUAI<br />
26>28 JANVIER 2021<br />
TOULOUSE<br />
30 MARS>1 er AVRIL 2021<br />
SALON<br />
PERMANENT<br />
DES MILLIERS<br />
D’ÉQUIPEMENTS ET<br />
DE SERVICES<br />
24H/7J<br />
DATA<br />
LOCATION DE<br />
FICHIERS INDUSTRIELS<br />
MULTI-REQUÊTES<br />
63 350 sites 276 800<br />
de production<br />
directs<br />
WWW.SEPEM-PERMANENT.COM<br />
WWW.SEPEM-DATA.COM<br />
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