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SUPERFOOD N°8

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Les clichés ont la vie dure. À la Provence,<br />

ses champs vallonnés recouverts de<br />

lavandes avec, en toile de fond, coucher<br />

de soleil rouge orangé et silhouettes tordues<br />

d’oliviers plusieurs fois centenaires ; au Quercy,<br />

sa truffe noire, ses noix, ses confits de canard et<br />

ses fromages de chèvre au goût puissant.<br />

Et pourtant… Cette région de plateaux calcaires<br />

et de nombreuses vallées, ancienne province<br />

qui englobe aujourd’hui le département du Lot,<br />

la moitié nord du Tarn-et-Garonne et quelques<br />

communes d’Aveyron, de Corrèze et de<br />

Dordogne, a compté dans les années soixante<br />

jusqu’à plus de 200 producteurs de lavande<br />

et douze distilleries – fournissant près de 10 %<br />

de la production nationale d’huile essentielle<br />

de lavande. Puis cette culture, compliquée car<br />

peu mécanisée, a périclité inexorablement,<br />

ravagée par la maladie (probablement le<br />

dépérissement), les mauvaises ventes et<br />

l’apparition des parfums des synthèses au début<br />

des années soixante-dix. Fin de l’histoire ? Pas<br />

du tout !<br />

Une histoire de famille<br />

Car c’est là que commence aussi celle de<br />

Rachel et Jean-Marc Soulayres dans leur ferme<br />

des Alix, à Rocamadour. Au milieu des années<br />

2000, Rachel, qui travaille comme chef de<br />

projet autour de l’interprétation des causses<br />

du Quercy, est en train de faire des recherches<br />

sur le patrimoine du territoire – économique,<br />

culturel, agricole… – quand elle découvre qu’il<br />

y est un peu question de lavande. Surprise,<br />

elle en parle à son mari qui, lui, en parle à<br />

ses parents. Resurprise : ces derniers leur<br />

apprennent que non seulement il y a eu de la<br />

lavande en Quercy mais que le grand-père<br />

de Jean-Marc en cultivait sur son exploitation !<br />

« C’était à un moment où on réfléchissait à<br />

comment faire évoluer l’exploitation, explique<br />

Rachel. On s’est dit alors “Pourquoi pas la<br />

lavande ?” » Pour cette titulaire d’un DESS en<br />

conception de projets en développement<br />

durable, ce genre d’aventures est une seconde<br />

nature. « J’aime monter des projets, avoue-telle.<br />

Et Jean-Marc partage avec moi cet esprit<br />

<strong>SUPERFOOD</strong><br />

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