#1257 - Numéro 1 : Éclairages sur le cinéma

Grand angle
Les choix relatifs aux matériaux et à leur préparation,
de la toile à la dernière touche de peinture, se fondent sur
la nécessité d’assurer sa bonne conservation dans le temps.
PictOu s’appuie sur une collaboration pluriannuelle, entre l’équipe d’accueil
Histoire Culturelle et Sociale de l’Art (HiCSA) de l’université Paris 1
Panthéon-Sorbonne et le Centre de Recherche et de Restauration des Musées
de France (C2RMF). Claire Betelu, maîtresse de conférences à Paris 1
Panthéon-Sorbonne, Claire Gerin-Pierre, conservatrice du Patrimoine, et
Johanna Salvant, ingénieure de recherche, du C2RMF, participent à ce projet.
En 2018, PictOu a reçu le soutien du DIM-MAP Île-de-France (Domaine
d’intérêt majeur-matériaux anciens du patrimoine) par le financement d’un
post-doctorat d’un an, attribué en mars 2018 à Dorothée Lanno, docteure
en histoire de l’art.
Scruter la technique picturale de Jean-Baptiste Oudry (1686-1755)
Élève de Largillière et agréé à l’Académie royale de peinture et de sculpture
en 1717, Jean-Baptiste Oudry s’illustre dans les genres du portrait, de la
peinture animalière et du paysage dans la première moitié du xviii e siècle 1 .
Directeur de la manufacture royale des tapisseries de Beauvais à partir de
1734, il est élu professeur à l’Académie en 1743. Dans le cadre de ses fonctions,
il donne deux conférences : Sur la manière d’étudier la couleur (7 juin
1749) et Sur la pratique de peindre (2 décembre 1752). Énoncées à la fin de
sa carrière, elles témoignent de son expérience de peintre, mais également
d’une riche connaissance des productions de ses contemporains et de ses
prédécesseurs, sans doute nourrie par ses fonctions beauvaisiennes.
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Juin 2019
La première conférence est prononcée alors que le directeur Coypel travaille
à revaloriser la position de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture
vis-à-vis des autres académies et à son image auprès du pouvoir royal 2 .
Oudry intervient dans ce contexte de réorganisation et il se concentre alors
sur la question de la couleur. Bien qu’il s’agisse de l’exercice quotidien d’un
peintre, il se restreint à une approche théorique, expliquant l’importance
des contrastes de valeur et de teinte dans la tradition des discours coloristes.
La bonne réception de ce premier discours l’encourage à proposer une
seconde intervention en 1752. La situation de l’Académie a alors changé.
1 Hall Opperman et Pierre Rosenberg, J.-B. Oudry, [exposition Galeries nationales du Grand Palais, Paris,
1 er octobre 1982-3 janvier 1983], Paris, RMN, 1982.
2 Christian Michel, Académie Royale de Peinture et de Sculpture : La naissance de l’école française,
Genève, Librairie Droz, 2012.
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