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#1257 - Numéro 1 : Éclairages sur le cinéma

#1257 : la revue de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

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Réussites<br />

L’Ordolibéralisme (1932-1950) :<br />

une économie politique du pouvoir<br />

Raphaël Fèvre<br />

Économie,<br />

sous la direction de<br />

Jérôme Lal<strong>le</strong>ment<br />

L<br />

a thèse de Raphaël Fèvre propose une histoire intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong> de<br />

l’ordolibéralisme al<strong>le</strong>mand (1932-1950), centrée <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s travaux de<br />

Walter Eucken et de Wilhelm Röpke, incluant éga<strong>le</strong>ment de nombreuses<br />

références à Franz Böhm, A<strong>le</strong>xander Rüstow, Leonhard Miksch et<br />

Friedrich Lutz. La thèse entend répondre à la question suivante : comment<br />

expliquer que la pensée ordolibéra<strong>le</strong> ait eu <strong>le</strong>s ressources intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>s pour<br />

peser <strong>sur</strong> la reconstruction al<strong>le</strong>mande après 1945 et au-delà et qu’il fasse toujours<br />

sens de faire référence à ce courant de pensée aujourd’hui ?<br />

Dans un premier temps, la thèse établit que l’ordolibéralisme, dans ses composantes<br />

épistémologique, théorique, idéologique ou politique, peut être défini<br />

comme une économie politique du pouvoir : c’est-à-dire une forme de savoir économique,<br />

plutôt qu’une sous-variété de (néo)libéralisme. L’objectif premier de<br />

cette économie politique est de conduire une analyse des sources, des manifestations<br />

et des conséquences du pouvoir dans la sphère socia<strong>le</strong>.<br />

Ensemb<strong>le</strong>, ces quatre premiers chapitres de la thèse ne traitent pas tout dans<br />

la pensée ordolibéra<strong>le</strong>, mais l’analyses comme un tout. Fort d’une définition<br />

systématique de l’économie politique ordolibéra<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s deux derniers chapitres<br />

de la thèse interrogent non plus directement la nature, mais la posture ordolibéra<strong>le</strong><br />

dans <strong>le</strong> contexte politique de l’après-guerre et de la montée du keynésianisme.<br />

Il s’agit alors d’expliquer comment l’ordolibéralisme s’est érigé comme<br />

projet de société capab<strong>le</strong> d’être entendu et de résister à ses concurrents.<br />

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Juin 2019<br />

© Julien Benhamou – Chancel<strong>le</strong>rie des<br />

universités de Paris<br />

Dans ce second temps, la thèse montre en quoi <strong>le</strong>s idées ordolibéra<strong>le</strong>s ont<br />

pu jouer positivement dans la fondation d’une rationalité politique dans <strong>le</strong>s<br />

années d’après-guerre en Al<strong>le</strong>magne de l’Ouest, et négativement comme<br />

rempart aux programmes concurrents, et en particulier face à celui<br />

de John Maynard Keynes. En définitive, la thèse interroge <strong>le</strong> discours ordolibéral<br />

dans sa capacité à servir de référence à des politiques économiques<br />

al<strong>le</strong>mandes, puis européennes : une pérennité accompagnée d’une profonde<br />

transformation d’une économie politique du pouvoir initia<strong>le</strong> à la forme<br />

contemporaine de l’orthodoxie ordolibéra<strong>le</strong>.<br />

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