#1257 - Numéro 1 : Éclairages sur le cinéma
#1257 : la revue de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
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© INA<br />
La CGT manifeste<br />
au Champ de Mars -<br />
revendications<br />
<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s salaires,<br />
Les Actualités françaises,<br />
24 juil<strong>le</strong>t 1946 (49’’)<br />
irrégulière. Ces vues disparates se transforment en montages d’extraits filmés<br />
en 35 mm, souvent doublés d’imprimés à usage publicitaire et explicatif.<br />
En avril 1908 est créé Pathé Faits Divers transformé l’année suivante en Pathé<br />
journal. Dans un jeu ouvert à la concurrence, d’autres émergent : en 1910, Gaumont<br />
Actualités, pour un journal de quinze minutes ; en 1912, L’Éclair et L’Éclipse.<br />
Les uns et <strong>le</strong>s autres donnent lieu à des modes de production centralisés, privilégiant<br />
la diffusion d’images tournées dans la capita<strong>le</strong> française ou de vues<br />
de province conçues depuis Paris. Des sociétés de production se développent<br />
à travers <strong>le</strong> monde, précisément en Europe et aux États-Unis pour fournir des<br />
reportages d’actualité alliant information et divertissement. Selon la même logique<br />
à l’œuvre au sein de la presse d’information, la course au sensationnel et<br />
la rapidité des déplacements pour que <strong>le</strong>s « nouvel<strong>le</strong>s » arrivent au plus vite deviennent<br />
des éléments centraux. Le souci d’être bien placé dans la course à l’événement<br />
– ce faisant, contribuant à l’instituer – et une certaine <strong>sur</strong>enchère dans<br />
la mise en spectac<strong>le</strong> de l’actualité peuvent conduire à la fabrication de scènes<br />
reconstituées, voire d’images truquées. Ail<strong>le</strong>urs dans <strong>le</strong> monde, en Grande-<br />
Bretagne et aux États-Unis, au Canada, en Australie ou en Nouvel<strong>le</strong>-Zélande,<br />
en Al<strong>le</strong>magne et en Italie, se multiplient <strong>le</strong>s agences et <strong>le</strong>s succursa<strong>le</strong>s, consacrant<br />
l’existence de moments internationaux partagés.<br />
Dès <strong>le</strong>s années 1910, montages de plans disparates, recherches <strong>sur</strong> la cou<strong>le</strong>ur,<br />
pourtant vite abandonnées, accompagnements musicaux, puis, dans <strong>le</strong>s années<br />
1930, <strong>le</strong> passage au sonore témoignent d’une sophistication précoce et<br />
continue des moyens mis en œuvre. Aussi, très tôt, se sont fixés <strong>le</strong>s principes<br />
conducteurs des actualités <strong>cinéma</strong>tographiques : un rythme hebdomadaire ; la<br />
composition d’un journal à partir d’une dizaine de sujets d’une durée d’une<br />
minute, une minute trente, cherchant à brasser des sujets divers, de la politique<br />
internationa<strong>le</strong> aux sports et aux loisirs en passant par <strong>le</strong>s catastrophes et<br />
<strong>le</strong>s mondanités ; à la recherche du sensationnel s’ajoute cel<strong>le</strong> de l’authentique.<br />
Ces actualités investissent des lieux particuliers. En Grande-Bretagne en mai<br />
1909, <strong>le</strong> Daily Bioscope figure comme <strong>le</strong> premier <strong>cinéma</strong> d’information. Vingt<br />
ans plus tard, William Fox fait de l’Embassy à Broadway <strong>le</strong> premier théâtre d’actualités<br />
de New York. Parfois, dans de grandes sal<strong>le</strong>s urbaines, une sal<strong>le</strong>, plus<br />
petite, est réservée au journal filmé. Aussi, quand bien même ces vues se fixent<br />
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Juin 2019<br />
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