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#1257 - Numéro 1 : Éclairages sur le cinéma

#1257 : la revue de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

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© Ciné Tamaris<br />

bilités offertes par l’enregistrement du son, ainsi que tout ce qui a trait au mouvement<br />

et à la durée – <strong>le</strong>s choses, à l’écran, peuvent nous être redonnées dans <strong>le</strong>ur<br />

temporalité propre. Le récit filmique, en revanche, parvient moins faci<strong>le</strong>ment<br />

que <strong>le</strong> récit romanesque à traiter ce qui relève du non-événementiel, à faire sentir<br />

<strong>le</strong> caractère banal et répétitif de l’action d’un personnage – sans doute parce que<br />

l’image <strong>cinéma</strong>tographique est toujours perçue comme étant au présent.<br />

Pour examiner plus finement <strong>le</strong>s outils descriptifs et narratifs dont dispose <strong>le</strong><br />

<strong>cinéma</strong>, il semb<strong>le</strong> impératif de faire entrer en ligne de compte la démarcation<br />

traditionnel<strong>le</strong> qui sépare films de fiction et films documentaires. Il faut éga<strong>le</strong>ment,<br />

bien entendu, aborder la question sous un ang<strong>le</strong> historique. Les symphonies<br />

urbaines des années 1920 – qui créent des montages dynamiques à partir<br />

de la vie foisonnante des grandes vil<strong>le</strong>s modernes – doivent être appréhendées<br />

au regard des recherches artistiques menées par <strong>le</strong>s avant-gardes de l’époque.<br />

El<strong>le</strong>s n’ont rien de commun avec ce qui s’invente, par exemp<strong>le</strong>, dans <strong>le</strong> cadre<br />

du néoréalisme italien, où la place dévolue aux scènes de la vie quotidienne<br />

correspond à la volonté de montrer la réalité matériel<strong>le</strong> et mora<strong>le</strong> du pays après<br />

la défaite et la fin de la seconde guerre mondia<strong>le</strong>. Et cette approche, là encore,<br />

n’a rien à voir avec cel<strong>le</strong> d’un cinéaste comme Ozu, chez qui <strong>le</strong> quotidien est<br />

appréhendé dans sa dimension cérémoniel<strong>le</strong>, et donne lieu à tout un travail de<br />

la temporalité qui se fonde <strong>sur</strong> une mise en scène extrêmement codifiée. En<br />

Photogramme extrait<br />

de Daguerréotypes<br />

(Agnès Varda, 1975)<br />

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Juin 2019<br />

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