#1257 - Numéro 1 : Éclairages sur le cinéma

© Philharmonie de Paris
Collection Cinémathèque française.© Alexis Oussenko
la cohérence et la complexité des formes à l’œuvre dans la comédie musicale,
et à montrer sa signifiance artistique, au-delà du plaisir spectaculaire et immédiat
; Alain Masson 3 (souvent cité par Gilles Deleuze 4 , grand défenseur du
genre) et Rick Altman 5 font figures de pionniers en la matière. Deuxièmement,
un axe plus idéologique, issu du structuralisme, s’interroge sur le genre musical
dans son contexte culturel au sens large : conditions de production (économie,
censure), évolution technologique (y compris le cinéma d’animation), lien
avec les autres moyens d’expression (théâtre, édition, radio, TV, disque, etc.),
fonction politique, rapport au monde, sociologie de la réception… L’Américaine
Jane Feuer fut, dans ce domaine, une figure fondatrice sur les études culturelles
d’aujourd’hui (gender studies, queer studies, media studies, star studies…),
en soulignant à quel point le musical était un genre « auto-réflexif », c’est-à-dire
qu’il racontait et mythifiait dans ses récits la fabrication même d’un spectacle
musical : comme l’exprime Stanley Donen dans la phrase citée en exergue, la
comédie musicale, souvent, « parle de cinéma » ou, en tout cas, met volontiers
en abyme la notion de mise en scène de la vie. Cela mena aux développements
actuels de Marguerite Chabrol dans l’atelier de recherche qu’elle codirige depuis
3 Alain Masson, Comédie musicale, Paris, Stock, 1981.
4 Gilles Deleuze, L’Image-temps, Paris, Les Éditions de minuit, 1985.
5 Rick Altman (dir.), Genre: The Musical, Londres, British Film Institute, 1981.
Visuel de l’exposition
Comédies musicales,
la joie de vivre
du cinéma, création
de l’agence BETC
Affiche française de
Chantons sous la pluie
(Singin’ in the Rain,
Gene Kelly et Stanley
Donen, 1952)
Affiche Alexis Oussenko
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Juin 2019
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