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Essentiel prépas 27 - mai 2019

HEADway Advisory, premier cabinet de conseil entièrement dédié aux acteurs de l'enseignement supérieur vous propose chaque mois l'Essentiel du Sup Prépas, un magazine destiné aux professeurs des classes préparations économiques et commerciales. Plus d'information : headway-advisory.com / blog.headway-advisory.com/

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<strong>mai</strong> <strong>2019</strong> | N° <strong>27</strong><br />

Prépas économiques et commerciales<br />

paroles de profs<br />

La réforme du lycée et ses<br />

conséquences sur l’orientation<br />

vers les Classes Préparatoires EC<br />

entretiens<br />

Jean-Christophe Hauguel (Sigem)<br />

Didier Kling (CCIP)<br />

Delphine Manceau (Neoma BS)<br />

repères<br />

La hausse du nombre<br />

d’étudiants ne se dément pas<br />

Les oraux jouent la diversité<br />

Photographie : © Inseec SBE


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong><br />

édito + som<strong>mai</strong>re<br />

<strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

Palmarès :<br />

donner sa place à la RSE<br />

En publiant son premier University Impact Rankings,<br />

le Times Higher Education a montré la voie à une<br />

nouvelle forme de classements. Au lieu de s’appuyer<br />

sur des critères purement académiques ou de réussite<br />

sociale le grand média de l’enseignement supérieur<br />

britannique a décidé de prendre en compte le respect<br />

par les établissements d’enseignement supérieur de 11<br />

des Sustainable Development Goals définis par l’ONU.<br />

Santé, qualité de l’éducation, impact sur le climat, égalité<br />

des chances sont autant de critères qui ont permis de<br />

totalement bouleverser les hiérarchies habituelles.<br />

Un classement fondé qui rebat forcément les cartes. Classée dans le groupe 201-<br />

250 des meilleures universités mondiales sur un plan académique, c’est l’université<br />

d’Auckland qui l’emporte sur le plan de l’impact – elle est notamment 3ème mondiale<br />

pour son impact climatique - devant les canadiennes McMaster et British Columbia<br />

(respectivement 77ème et 37ème dans le classement « classique »). Du côté français<br />

c’est l’université d’Aix-Marseille qui se classe au meilleur rang - <strong>mai</strong>s seulement<br />

43ème - devant deux établissements de la ville sans doute la plus impliquée dans le<br />

sujet : Centrale Nantes et l’université de Nantes (toutes deux dans le groupe 101-200).<br />

Venu ouvrir le colloque où étaient présentés les résultats de l’étude Mobiliser l’enseignement<br />

supérieur pour le climat du Shift Project le 25 mars dernier le directeur<br />

général de l’ENS Paris, Marc Mézard remarquait : « En quelques promotions la<br />

sensibilité aux questions de climat et d’énergie est devenue très importante auprès<br />

des étudiants. Cela nous enjoint à aller plus loin dans l’offre de cours ». Et Lalie Ory,<br />

l’une des auteurs du Manifeste étudiant pour un réveil écologique et étudiante à<br />

l’ENSTA ParisTech, expliquait : « Avec notre manifeste nous avons d’abord voulu nous<br />

adresser aux entreprises. Aujourd’hui c’est également aux universités et Grandes<br />

écoles que nous demandons d’enseigner la transition énergétique ».<br />

Mais comment faire pour créer des indicateurs fiables ? Le label Développement<br />

Durable & Responsabilité Sociétale (DD&RS) a ainsi été créé par la Conférence des<br />

présidents d’université et la Conférence des grandes écoles pour valoriser des<br />

établissements impliqués dans la RSE (ils sont dix aujourd’hui à avoir obtenu le label).<br />

Le Réseau français des étudiants pour le développement durable (Refedd) « œuvre<br />

pour des campus durables ». Réunis au sein du programme Principles for Responsible<br />

Management Education (PRME) de l’ONU des enseignants-chercheurs issus de près<br />

de 700 business schools dans le monde (dont 32 en France) travaillent depuis 2007<br />

à en faire émerger des principes dans leurs<br />

programmes (PRME commence également à<br />

travailler avec des écoles d’ingénieurs). Enfin un<br />

test créé par un chercheur de Kedge, le Sulitest,<br />

permet de mesurer l’impact de la RSE chez les<br />

étudiants comme dans les entreprises. Autant<br />

d’éléments objectifs que les classeurs peuvent<br />

<strong>mai</strong>ntenant utiliser pour mieux répondre aux<br />

attentes des étudiants dans leur choix d’école.<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

Som<strong>mai</strong>re<br />

les essentiels du mois<br />

4 • Parcoursup : le premier bilan <strong>2019</strong><br />

• Ecricome présente sa nouvelle épreuve<br />

de langues vivantes<br />

5 • à la découverte d’Audencia<br />

6 • Qu’attendent les étudiants<br />

de l’enseignement supérieur ?<br />

• TBS dévoile sa nouvelle plateforme<br />

de marque<br />

7 • Emploi : les étudiants des Grande écoles<br />

veulent tout, tout de suite…<br />

8 • Spécialités du bac : les maths en tête<br />

• Les étudiants de l’IMT BS créent<br />

un escape game<br />

entretiens<br />

9 • Delphine Manceau (Neoma BS)<br />

19 • Jean-Christophe Hauguel<br />

(Sigem et EM Normandie)<br />

22 • Didier Kling (CCI Paris Ile de France)<br />

Dossier<br />

12 • Concours des écoles de management :<br />

les oraux jouent la diversité<br />

Paroles de profs<br />

25 • La réforme du lycée et les conséquences<br />

sur l’orientation vers<br />

les Classes Préparatoires<br />

Economiques et Commerciales<br />

repères<br />

29 • La hausse du nombre d’étudiants<br />

ne se dément pas<br />

« L’<strong>Essentiel</strong> du sup » est une publication du groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont<br />

(f.boleduchomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : élise Godmuse / olo. éditions<br />

Photo de couverture : Inseec SBE<br />

2


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> mars <strong>2019</strong> N° 25


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> l’essentiel du mois <strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

Parcoursup :<br />

le premier bilan <strong>2019</strong><br />

En proposant cette année 1500 formations de plus qu’en 2018<br />

pour atteindre les 14 500, Parcoursup a logiquement vu considérablement<br />

progresser le nombre de candidatures. Ce qu’il faut en retenir.<br />

Un nouveau directeur<br />

à Montpellier BS<br />

A<br />

eux seuls l’arrivée sur la plateforme des<br />

Instituts de formation en soins infirmiers<br />

(IFSI) a généré 1,5 millions de vœux. En<br />

tout les candidats ont formulé cette année<br />

6,9 millions de vœux. 8,6 millions si l’on y ajoute les<br />

sous-vœux révèle la DEPP (Direction de l’évaluation,<br />

de la prospective et de la performance) du ministère<br />

de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de<br />

l’Innovation dans une note sur les Vœux d’orientation<br />

des lycéens pour la rentrée <strong>2019</strong>.<br />

Au total, 639 905 lycéens préparant le baccalauréat<br />

ont confirmé au moins un vœu sur Parcoursup, un<br />

chiffre stable par rapport à l’an dernier. En moyenne,<br />

un candidat a confirmé 9 vœux (jusqu’à 10 pour les<br />

lycéens en terminale S et seulement 6,8 en L). Hors<br />

formations sanitaires et sociales nouvelles en <strong>2019</strong>,<br />

ce nombre moyen est ramené à 8,1. En 2018, les<br />

lycéens avaient exprimé 7,4 vœux.<br />

En moyenne, la liste de vœux se compose à 34 %<br />

de vœux en licence, à 31 % en BTS, à 13% en DUT et<br />

7% en CPGE. Les vœux en licence composent près<br />

de la moitié des listes pour les lycéens généraux,<br />

ceux en DUT 14% et 11% ceux en CPGE. Le BTS<br />

représente plus des trois quarts des listes de vœux<br />

des bacheliers professionnels et la moitié de celles<br />

des bacheliers technologiques.<br />

Si le nombre de vœux en licence de droit enregistre<br />

une progression particulièrement élevée (+25% par<br />

rapport à l’année dernière contre +14 % pour l’ensemble<br />

des licences), la répartition des vœux entre mentions<br />

de licence est globalement peu modifiée. Avec 256<br />

000 vœux, le droit représente ainsi 16% des vœux<br />

en licence en <strong>2019</strong> (en progression de 1,5 point), suivi<br />

des STAPS (8%, inchangé) et d’économie-gestion<br />

(7 %, -0,5 point). La PACES recueille 187 000 vœux<br />

cette année (+7 % par rapport à 2018).<br />

La seconde étape de la procédure Parcoursup<br />

<strong>2019</strong> s’est achevée le 3 avril. Depuis le 5 avril, les<br />

formations ont ainsi pu engager l’examen des vœux,<br />

préalable à la phase d’admission qui débutera le 15<br />

<strong>mai</strong> <strong>2019</strong>.<br />

© Université Lyon 3<br />

Bruno Ducasse, 49 ans, a été<br />

nommé directeur général de<br />

Montpellier Business School.<br />

Il prendra ses fonctions le 13<br />

<strong>mai</strong> <strong>2019</strong>. Lui-même diplômé<br />

du programme Grande école<br />

de MBS (promotion 1993)<br />

il était directeur général de<br />

la chambre de commerce<br />

et d’industrie de l’Hérault<br />

depuis 7 ans, après en avoir<br />

été le directeur financier. Il a<br />

« suivi de près la gestion et le<br />

fonctionnement de l’école et<br />

a piloté son autonomisation<br />

en association fin 2012 »<br />

et participe aux réunions<br />

de la gouvernance de MBS<br />

depuis plusieurs années.<br />

en bref<br />

Après le renouvellement de<br />

son accréditation EQUIS en<br />

septembre 2018, Grenoble<br />

Ecole de Management a<br />

obtenu le renouvellement<br />

de son accréditation<br />

AACSB pour la durée<br />

maximale de 6 ans.<br />

Ecricome présente sa nouvelle<br />

épreuve de langues vivantes<br />

Les premières vidéos de la nouvelle<br />

épreuve de langues vivantes des concours<br />

ECRICOME PRÉPA et ECRICOME<br />

TREMPLIN 2020 ont été mises en ligne<br />

sur le site internet d’ECRICOME. Pilotée<br />

en collaboration avec le professeur<br />

Philippe Kohler, professeur émérite et<br />

trésorier de l’APHEC (Association des<br />

professeurs des classes préparatoires économiques<br />

et commerciales), elle remplace<br />

l’épreuve actuelle qui porte sur un article<br />

tiré de la presse écrite, enregistré par un<br />

lecteur natif.<br />

Avec un passage à un format vidéo l’ambition<br />

d’ECRICOME n’est « pas seulement<br />

de vérifier l’aptitude des futurs étudiants<br />

à traduire des documents ou à s’exprimer<br />

correctement dans la langue étrangère<br />

étudiée ; elle est aussi de tester leur capacité<br />

à transformer leurs connaissances<br />

de la civilisation étrangère en une passerelle,<br />

un pont intellectuel vers l’autre ».<br />

La vidéo devra par conséquent permettre<br />

d’analyser un aspect particulier de la civilisation<br />

du ou des pays étudiés.<br />

4<br />

Les vidéos doivent être récentes (moins<br />

d’un an). Leur format doit être de 3 minutes<br />

sans excéder 3’ 30’’ de manière à<br />

permettre plusieurs visionnages.


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> l’essentiel du mois <strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

Pendant les vacances scolaires de printemps,<br />

plusieurs dizaines d’étudiants en première<br />

année de classe préparatoire se sont portés<br />

volontaires ou ont été sélectionnés par leurs<br />

professeurs pour découvrir le dispositif « Inside Audencia<br />

». En 2018, l’initiative avait rencontré un large<br />

succès puisque l’objectif initial de 30 places avait<br />

été dépassé et l’école dû refuser quelques dizaines<br />

d’étudiants faute de places. Cette année, plus de 60<br />

étudiants sont concernés principalement issus des<br />

régions lyonnaise et parisienne <strong>mai</strong>s également du<br />

sud de la France. «A l’issue de la première édition,<br />

les préparationnaires nous ont confié avoir été<br />

convaincus par cet événement inédit : cela leur a<br />

permis d’apprécier la grande diversité des parcours<br />

possibles au sein de l’école, d’échanger en direct<br />

avec d’autres étudiants et de se laisser séduire par<br />

la ville de Nantes. En vivant l’expérience au plus près<br />

des étudiants, ils peuvent observer la réelle proxià<br />

la découverte d’Audencia<br />

Fin avril dernier, Audencia a accueilli plus d’une soixantaine d’ étudiants de classes<br />

préparatoires pour leur faire vivre l’expérience étudiante du programme Grande Ecole.<br />

Cours, rencontres avec les étudiants et les diplômés, visite de la ville de Nantes, une nouvelle<br />

action de l’école en faveur du continuum CPGE-GE.<br />

© Audencia BS<br />

mité qui existe avec l’ensemble des intervenants du<br />

Programme Grande Ecole et sa direction», se félicite<br />

Nicolas Arnaud, directeur du programme Grande<br />

école d’Audencia.<br />

Au cours de leur séjour nantais, les élèves ont assisté<br />

à des cours marketing ou de droit des premières<br />

années et découvert les différentes spécialisations<br />

du programme Grande école avec des étudiants.<br />

5


L’ESSENTIEL DU SUP PréPaS L’ESSENtiEL Du moiS<br />

MAI <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

en bref<br />

• L’EDHEC BS et l’Ecole<br />

W, bachelor de création de<br />

contenus créé par le CFJ,<br />

signent un accord de double<br />

diplôme. Dès la rentrée<br />

de septembre <strong>2019</strong>, les<br />

deux écoles proposeront<br />

un programme de double<br />

diplôme permettant à<br />

leurs étudiants en bachelor<br />

d’enrichir leur cursus.<br />

• Rennes School of Business<br />

poursuit l’implantation<br />

au sein de son campus<br />

des premiers partenaires<br />

internationaux avec<br />

l’Université du Caucase,<br />

après l’Inde (INSOFE à<br />

Bangalore) et la Chine<br />

(ZUEL à Wuhan).<br />

Brest BS réaccréditée<br />

par la CEFDG<br />

D’autres écoles seraient<br />

déçues. C’est pour une<br />

durée de trois ans que la<br />

Commission d’évaluation<br />

des formations et diplômes<br />

de gestion (CEFDG) a<br />

reconduit le grade de master<br />

du programme Grande école<br />

de Brest BS améliorant ainsi<br />

le précédent verdict de la<br />

commission qui ne lui avait<br />

accordé que pour deux ans la<br />

fois précédente. Ses diplômes<br />

en management international<br />

(bac+3) et en développement<br />

commercial et marketing<br />

digital (bac+3) sont également<br />

visés pour une durée de<br />

3 ans. Tous à compter du<br />

1er septembre <strong>2019</strong>.<br />

Qu’attendent les étudiants<br />

de l’enseignement supérieur ?<br />

Pour les étudiants, réussir sa vie, c’est avant tout être « heureux et épanoui »<br />

dans son travail comme dans sa vie de famille. Harris Interactive a mené l’enquête<br />

pour INSEEC U. et publie une étude intitulée « Réussir dans un monde en transition.<br />

Les étudiants et leurs attentes à l’égard de l’enseignement supérieur ».<br />

Les priorités qu’ils affichent dans l’idéal sont<br />

d’exercer un métier intéressant (93%), d’avoir<br />

un bon équilibre entre leur vie privée et leur vie<br />

professionnelle (93%), et permettant d’avoir les<br />

moyens de faire ce qu’il leur plait durant leur temps<br />

libre (93%). Pourtant à la question « Dans votre vie<br />

souhaitez-vous de façon prioritaire... ? » les étudiants<br />

sont 52% à répondre que « gagner de l’argent est tout<br />

à fait prioritaire ». Bien plus que les 37% qui choisissent<br />

comme priorité absolue d’être « utiles à la société ».<br />

Aux questions portant sur leurs études les étudiants<br />

considèrent à la quasi-unanimité (94%) qu’elles jouent<br />

un rôle important dans leur réussite personnelle. Le<br />

même pourcentage en est d’ailleurs satisfait : 74% les<br />

ayant choisies et 20% « pas vraiment » <strong>mai</strong>s en étant<br />

néanmoins satisfaits. Ces derniers sont 53% à l’avoir<br />

fait parce qu’ils « ne savaient pas vraiment ce qu’ils<br />

souhaitaient ».<br />

Si 87% considèrent que leur établissement propose<br />

un enseignement « tout à fait ou plutôt adapté » ils<br />

sont également 3% à considérer qu’il n’est « pas du<br />

tout adapté » et 10% « plutôt pas adapté ». Quant à<br />

savoir s’il est adapté au monde du travail ils sont 46%<br />

à répondre « non » (et 56% dans les universités).<br />

Et s’ils devaient choisir un établissement aujourd’hui c’est<br />

d’abord une « formation qui vous donne les clés pour<br />

évoluer tout au long de votre carrière » qui les séduirait<br />

devant « Une formation qui vous rend opérationnel(le)<br />

rapidement sur le marché du travail ». Mais avec des<br />

différences puisque cet item n’arrive en tête que pour<br />

les formations universitaires et en deuxième position<br />

chez les étudiants en écoles de commerce comme en<br />

BTS/DUT. De même la faculté à « faciliter des échanges<br />

universitaires ou des double-diplômes à l’étranger »<br />

jouerait un rôle prioritaire dans un deuxième groupe<br />

de questions.<br />

Se sentant bien formés les étudiants sont à 82%<br />

confiants dans leurs études (91% dans les Grandes<br />

écoles) <strong>mai</strong>s aussi quant à leur vie personnelle et 80%<br />

pour leur avenir professionnel (88% dans les Grandes<br />

écoles). La grande majorité d’entre eux se sentent<br />

« confiants et enthousiastes » pour leur entrée sur le<br />

marché du travail, même si près des deux tiers ressentent<br />

aussi une certaine inquiétude. Pour autant ils<br />

sont 63% à considérer qu’ils auront besoin de continuer<br />

à se former au-delà de leurs études actuelles.<br />

1013 étudiants âgés de 18 ans et plus, issus de formations<br />

différentes (université, IUT, écoles de commerce,<br />

écoles d’ingénieurs, etc.), ont été sollicités pour répondre<br />

à cette enquête réalisée en ligne du 8 au 15 février <strong>2019</strong>.<br />

© Inseec BS<br />

Tbs dévoile sa nouvelle plateforme de marque<br />

Nouveau logo, nouveau nom - Toulouse<br />

Business School est officiellement renommée<br />

TBS, nouvelle signature, la réflexion<br />

engagée sur l’identité de Toulouse Business<br />

School a permis de « redéfinir les axes<br />

forts de sa promesse » : la qualité de l’expérience<br />

étudiante, l’excellence académique,<br />

l’ouverture internationale, la RSE (respon-<br />

sabilité sociale des entreprises) et une expertise<br />

pointue sur des secteurs d’avenir<br />

(l’aérospatial, l’intelligence artificielle et<br />

l’analyse de données) en sont <strong>mai</strong>ntenant<br />

les piliers affirmés. TBS se dote également<br />

d’une nouvelle baseline (« Inspiring Education,<br />

Inspiring Life ») et d’un nouveau<br />

logo recentré sur l’acronyme « TBS » qui<br />

6<br />

accompagne la transition vers le nouveau<br />

naming tout en « conservant les marqueurs<br />

historiques de l’école » : un point central, le<br />

triptyque de couleurs noir, corail et blanc<br />

et la locution « Business school » rappelant<br />

son do<strong>mai</strong>ne d’activité.


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> l’essentiel du mois <strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

Emploi : les étudiants des Grandes<br />

écoles veulent tout, tout de suite…<br />

Le cabinet Universum a révélé les résultats de son enquête annuelle sur les entreprises préférées<br />

des étudiants des Grandes écoles. Les résultats renforcent les tendances qui avaient émergé en 2018.<br />

Les futurs cadres sont toujours plus confiants (en<br />

l’économie française et en leur propre valeur sur le<br />

marché) et plus exigeants. Selon les analystes du<br />

cabinet ils « veulent tout, tout de suite: un métier<br />

challengeant, avec des responsabilités fortes et surtout<br />

un bon salaire dès leur embauche, allant jusqu’à avoir<br />

des prétentions salariales qui dépassent la réalité du<br />

marché ». Depuis 2014 les prétentions financières des<br />

futurs diplômés hommes des écoles de management<br />

sont ainsi passées en moyenne et par an de 37 <strong>27</strong>7€<br />

à 39 054€ quand dans les faits les entreprises ne leur<br />

en accordent que 36 000€ selon la dernière enquête<br />

de la Conférence des grandes écoles (les femmes<br />

ne demandent que 34 600€ en moyenne). Même s’ils<br />

continuent d’accorder une importance croissante à<br />

tous les critères liés à la RSE, à l’éthique et à l’égalité,<br />

« ils n’en font pas encore un critère déterminant dans<br />

leur choix d’employeur, postulant en priorité pour des<br />

secteurs d’activité ou des entreprises qui les font rêver<br />

plutôt que pour des employeurs éthiques ».<br />

Du côté des étudiants des écoles de management le<br />

podium est composé de LVMH (premier pour la 14 ème<br />

année consécutive) devant L’Oréal Group et Google.<br />

Chanel et Apple <strong>mai</strong>ntiennent leurs positions de 4 ème<br />

et 5ème du classement.<br />

© Edhec BS<br />

7


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> l’essentiel du mois <strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

Spécialités du bac :<br />

les maths en tête<br />

70% des élèves de seconde ont choisi cette année la spécialité « Mathématiques »<br />

de première selon les chiffres partiels divulgués par le ministère de l’Education.<br />

Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ?<br />

Les deux autres spécialités les plus demandées<br />

sont également très classiques puisqu’il s’agit<br />

des sciences de la vie et de la Terre (52,2 %)<br />

et de la physique-chimie (un peu plus de 50%).<br />

En tout un peu plus d’une moitié des futurs élèves<br />

de première générale choisiraient trois spécialités<br />

scientifiques. Ce qui correspond peu ou prou au même<br />

pourcentage que ceux qui optaient jusqu’ici un bac S.<br />

Et oui contrairement à ce qu’espéraient ses initiateurs à<br />

une hiérarchie fondée sur la bac S semble se substituer<br />

une autre fondée sur la spécialité mathématiques. A<br />

la fois avec beaucoup plus de demandes qu’il n’y avait<br />

d’élèves en S <strong>mai</strong>s finalement moins qu’il n’y avait à faire<br />

des mathématiques au lycée jusqu’ici : s’y on y ajoute les<br />

élèves de ES on parvenait à environ 85% des effectifs.<br />

Les mathématiques ne sont en effet pas présentes en<br />

tant que matière dans le tronc commun de première et<br />

terminale. En première les élèves peuvent opter pour<br />

une spécialité mathématiques de 4 heures qui passe<br />

à six heures en terminale auxquels peuvent s’ajouter<br />

trois heures d’option « mathématiques expertes ».<br />

Ceux qui préfèreraient abandonner la spécialité en<br />

terminale – on n’y a plus droit qu’à deux spécialités<br />

contre trois en première – se voient également offert<br />

la possibilité de suivre une option « mathématiques<br />

complémentaires » de 3 heures.<br />

Reste à connaître le pourcentage de vœux de choix<br />

de spécialités qui seront finalement acceptés. Si les<br />

grands lycées de centre-ville sont en capacité d’en<br />

ouvrir la plupart – ou d’avoir des accords avec des<br />

lycées proches pour les autres – beaucoup d’autre<br />

ont demandé à leurs élèves de faire quatre vœux (la<br />

moyenne est de 3,6) laissant ainsi la porte à des refus.<br />

© ESCP Europe<br />

EN BREF<br />

ArianeGroup devient<br />

partenaire d’HEC<br />

ArianeGroup maître d’œuvre<br />

des lanceurs européens<br />

Ariane 5 et de la future<br />

Ariane 6, HEC Paris et l’ESA<br />

(Agence spatiale européenne)<br />

créent une initiative de<br />

recherche appliquée pour<br />

identifier et étudier les<br />

tendances sur le long terme<br />

dans le secteur spatial. Cette<br />

collaboration encadrera le<br />

développement de projets<br />

académiques et de recherche<br />

sur la création de valeur dans<br />

le secteur spatial, sur les<br />

modèles macroéconomiques à<br />

fort potentiel et les tendances<br />

du secteur. Ces projets<br />

donneront lieu à des travaux<br />

de recherche à rayonnement<br />

international et feront l’objet<br />

de publications scientifiques,<br />

dans le cadre d’un tout<br />

nouveau « ESA_Lab@<br />

HEC Paris. « L’économie<br />

spatiale est en pleine<br />

évolution et notre mission est<br />

d’anticiper en permanence<br />

les nouvelles tendances de<br />

ce marché », estime André-<br />

Hubert Roussel, Président<br />

Exécutif d’ArianeGroup.<br />

Les étudiants de l’IMT BS créent un escape game<br />

Les 12 avril et 13 avril, les étudiants<br />

de Télécom SudParis, de l’ENSIIE et<br />

de l’Institut Mines Télécom Business<br />

School se sont retrouvés lors d’un escape<br />

game de 24h inédit mêlant jeu et<br />

entrepreneuriat Organisé par 8 étudiants<br />

de la majeure entrepreneuriat d’IMT-<br />

BS cet événement doit permettre aux<br />

étudiants de « tester et développer leurs<br />

idées de projets afin de pouvoir être potentiellement<br />

incubés dans les locaux de<br />

l’incubateur des 3 écoles, IMT Starter ».<br />

Le pitch : regroupés par équipes de 5<br />

personnes, les étudiants sont convoqués<br />

à l’IMT Starter, dans le bureau d’Emilia,<br />

une jeune entrepreneuse, afin de résoudre<br />

le mystère de sa disparition... Dans la peau<br />

de jeunes entrepreneurs, ils ont 24h pour<br />

trouver qui est à l’origine de sa disparition<br />

<strong>mai</strong>s surtout quelles en sont les raisons.<br />

Le seul moyen dont ils disposent<br />

pour réussir leur mission à temps est de<br />

se mettre à la place d’Emilia en recréant<br />

de A à Z une Start-up viable. Les participants<br />

débutent l’aventure en inspectant le<br />

bureau d’Emilia, dernier lieu où celle-ci a<br />

été aperçue. Des énigmes donneront accès<br />

aux étapes fondamentales de l’entrepreneuriat<br />

par lesquelles tout bon entrepreneur<br />

doit passer pour créer sa start-up.<br />

8


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong><br />

entretien<br />

<strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

Delphine Manceau<br />

Directrice générale de Neoma BS<br />

« Le programme Grande école de Neoma<br />

poursuit son évolution »<br />

Doubles diplômes pour tous, nouveau<br />

parcours d’excellence en finance,<br />

programme d’accueil de 20 étudiants<br />

de classes préparatoires en Chine,<br />

nouveaux programmes internationaux,<br />

Neoma BS est en évolution constante.<br />

Sa directrice, Delphine Manceau, revient<br />

sur toutes ces nouveautés.<br />

Olivier Rollot : Votre programme Grande<br />

école (PGE) évolue une nouvelle fois cette<br />

année. Qu’allez-vous proposer de nouveau<br />

à la rentrée ?<br />

Delphine Manceau : Oui, le programme Grande école<br />

de Neoma poursuit son évolution. Tous nos étudiants<br />

pourront désor<strong>mai</strong>s obtenir un double diplôme, avec<br />

à la fois le Master en Management et un MSc Neoma<br />

lié à leur spécialité de fin de cursus. Sans frais de<br />

scolarité supplémentaire. D’autres écoles comme HEC<br />

ou l’EDHEC ont déjà adopté ce type d’approche, nous le<br />

faisons également et de manière systématique, car cela<br />

permet de renforcer la spécialisation tout en favorisant<br />

un mélange avec les étudiants internationaux auprès<br />

desquels les MSc sont tant prisés.<br />

Par ailleurs, le cursus s’enrichit d’un nouveau parcours<br />

d’excellence « Risk & Financial technologies »<br />

en partenariat avec GARP (Global Association of Risk<br />

Professionnals). Celui-ci permet de préparer la certification<br />

professionnelle Financial Risk Manager®<br />

(FRM - Gestionnaire de risques financiers) que plus de<br />

90% des plus grandes institutions bancaires mondiales<br />

privilégient dans leurs démarches de recrutement.<br />

Dans les mois et les années à venir, d’autres MSc vont<br />

voir le jour, cette réforme permettant d’offrir davantage<br />

de spécialisations pointues.<br />

O. R : Les écoles de management ont<br />

beaucoup développé de nouveaux<br />

programmes ces dernières années. La<br />

priorité de votre programme Grande école<br />

est toujours de recruter des élèves en<br />

classes préparatoires ?<br />

D. M : Neoma est très attachée au recrutement en<br />

classes préparatoires. Elle est même l’école qui recrute le<br />

plus d’élèves qui en sont issus. Dans toute leur diversité.<br />

Le concours Ecricome, au sein duquel nous recrutons,<br />

donne ainsi toute leur place aux élèves issus de classes<br />

préparatoires littéraires (qui ont un nombre de places<br />

réservées) et de classes préparatoires technologiques.<br />

Les élèves de <strong>prépas</strong> ont étudié à très haut niveau<br />

pendant deux ans des matières fondamentales comme<br />

la philosophie, les mathématiques, la géopolitique, les<br />

langues, et mettent ensuite cette culture et cette ouverture<br />

en complémentarité avec le développement de<br />

compétences professionnelles dans notre Ecole. Cela<br />

constitue un parcours extrêmement riche et complet.<br />

Cette année, nous allons d’ailleurs accueillir le congrès<br />

de l’APHEC (Association des professeurs des classes<br />

préparatoires économiques et commerciales) pour<br />

échanger avec l’ensemble des professeurs. Notamment<br />

sur la réforme du bac qui est en cours et sur<br />

ses impacts potentiels sur les classes préparatoires.<br />

Un campus en Chine<br />

à la rentrée<br />

Neoma va ouvrir à l’automne<br />

prochain un campus commun<br />

avec l’Université de Nankai,<br />

une des meilleures de<br />

Chine, située à 100 km de<br />

Pékin. « Il s’agit pour nous<br />

d’y recruter des étudiants<br />

chinois ayant un très bon<br />

niveau au Gao Kao, le bac<br />

chinois. Et notre diplôme est<br />

reconnu par l’Etat chinois.<br />

Ensuite, certains étudiants<br />

français pourront y aller<br />

en échange <strong>mai</strong>s ce n’est<br />

pas notre objectif essentiel.<br />

Nous avons également avec<br />

l’Université de Nankai un<br />

centre de recherche joint<br />

comprenant des professeurs<br />

chinois et français », explique<br />

Delphine Manceau.<br />

© Neoma BS<br />

9


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> entretien <strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

O.R : Comme d’autres écoles, Neoma travaille<br />

sur la notion de « continuum » qui doit<br />

permettre d’effectuer la transition entre la<br />

classe préparatoire et la Grande école dans<br />

de meilleures conditions. Quelles actions<br />

menez-vous ?<br />

D. M : Nous avons renforcé l’enseignement des humanités<br />

avec un dispositif pluriel. En première année,<br />

un nouveau cours obligatoire sur les humanités et le<br />

management est consacré au thème du travail dont<br />

nous explorons les évolutions sur toutes les dimensions<br />

: philosophiques, ethnographiques, sociologiques,<br />

économiques...<br />

Nous avons également développé un « Itinéraire philosophique<br />

et artistique » construit autour de deux grandes<br />

expositions artistiques organisées sur nos campus à<br />

partir de fin avril. Il s’agit de faire davantage entrer l’art<br />

à l’Ecole avec des sculptures et des œuvres picturales.<br />

Enfin, et sous l’impulsion de Michel-Edouard Leclerc, le<br />

Président de l’école, nous organisons des conférences<br />

sur la thématique de l’utilité sociale des entreprises.<br />

Avec des personnalités comme Emmanuel Faber, le<br />

PDG de Danone, ou Louis Gallois, Président du conseil<br />

de surveillance de PSA, qui sont intervenus au cours<br />

des dernières se<strong>mai</strong>nes.<br />

O. R : Vous lancez également cette année<br />

une nouvelle initiative qui va permettre à<br />

des étudiants de classes préparatoires de<br />

découvrir la Chine…<br />

D. M : NEOMA Business School s’implique depuis<br />

longtemps dans le développement de relations étroites<br />

avec la Chine, avec notamment la présence sur ses<br />

campus du NEOMA Confucius Institute for Business<br />

(le premier en France). Avec l’APHEC (Association des<br />

professeurs des classes préparatoires économiques et<br />

commerciales), nous créons Leaders @the Next Generation<br />

: un programme qui permettra à 20 étudiants de<br />

classes préparatoires de partir en immersion en Chine,<br />

pour deux se<strong>mai</strong>nes, en juillet prochain. Composé de<br />

conférences, de visites, d’une formation en management<br />

interculturel, d’un projet de leadership pour ouvrir à la<br />

culture chinoise, et de cours à distance, le programme<br />

permettra même aux étudiants d’obtenir le niveau 2 du<br />

test de chinois officiel HSK grâce à des cours intensifs<br />

de langue chinoise.<br />

O. R : Leur développement international est<br />

au cœur des stratégies des business schools<br />

partout dans le monde. Quelles actions<br />

particulières menez-vous dans ce sens ?<br />

D. M : C’est un axe majeur, notamment pour faire progresser<br />

le nombre d’étudiants internationaux que nous<br />

diplômons. Nous constatons d’ailleurs actuellement une<br />

forte hausse du nombre de nos candidats internationaux.<br />

C’est en retour pour nos étudiants l’opportunité d’aller<br />

dans les établissements très bien établis dans leur<br />

pays pour une profonde immersion culturelle et dans<br />

les pédagogies propres à chaque pays. Nous continuons<br />

dans cette logique avec l’ambition d’avoir 400<br />

universités partenaires dans trois ans (elles sont 300<br />

aujourd’hui), avec toujours une exigence de grande<br />

qualité et de reconnaissance locale et internationale<br />

via des partenaires accrédités. Nous <strong>mai</strong>ntenons donc<br />

notre approche fondée sur des partenariats avec les<br />

universités locales de grand renom, tout en diversifiant<br />

les modalités d’immersion à l’international pour permettre<br />

une immersion dans les incubateurs des grandes<br />

universités locales ou dans les association étudiantes<br />

locales. Là encore, l’objectif est une expérience riche<br />

avec des étudiants du pays, dans l’écosystème local<br />

et avec les habitudes culturelles locales.<br />

© Neoma BS<br />

Le campus de Reims<br />

de Neoma BS<br />

Jusqu’à 24 mois<br />

à l’international<br />

Les étudiants de Neoma ont<br />

la possibilité d’effectuer entre<br />

quatre et dix mois d’études<br />

à l’étranger, et jusqu’à<br />

24 mois toutes formules<br />

confondues. Une « Journée<br />

internationale » est l’occasion<br />

pour les étudiants étrangers<br />

et ceux qui reviennent<br />

d’échange, de partager leur<br />

expérience avec les futurs<br />

candidats à la mobilité.<br />

Six mois minimum avant<br />

leur départ, les étudiants<br />

formulent leurs vœux via<br />

une plateforme en ligne. Il<br />

est possible de candidater<br />

jusqu’à 40 institutions à<br />

condition de remplir les<br />

critères. Les élèves sont<br />

ensuite affectés par un<br />

algorithme en fonction de<br />

leur classement académique<br />

10


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> entretien <strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

A Rouen Neoma BS bénéficie<br />

d’un grand espace champêtre<br />

© ESCP Europe<br />

© Neoma BS<br />

Ainsi, le programme « Entrepreneurs sans frontières »<br />

va permettre à nos étudiants entrepreneurs d’être<br />

reçus pendant six mois dans les incubateurs des<br />

plus grandes universités comme Jiao Tong à Shanghai<br />

ou FGV au Brésil. Et en retour à leurs étudiants<br />

de se rendre dans nos incubateurs en France. Nous<br />

montons ainsi un réseau d’incubateurs académiques<br />

avec des cours sur place sur l’entrepreneuriat et des<br />

rencontres avec les écosystèmes locaux, permettant de<br />

construire des start-ups « born global » comme disent<br />

les entrepreneurs. Dans le même esprit, le dispositif<br />

« Vie associative sans frontières » va permettre à nos<br />

étudiants les plus impliqués dans nos associations – qui<br />

suivent des cours le matin pour se consacrer à leur<br />

association l’après-midi – de rejoindre les associations<br />

de nos universités partenaires. Là encore, le dispositif<br />

intègre des cours sur les sujets d’activité de l’association<br />

délivrés dans l’université d’accueil et une immersion<br />

dans les associations de l’université.<br />

Enfin « Apprentissage sans frontières » donne la possibilité<br />

à nos apprentis de poursuivre leur mission<br />

dans la filiale locale d’une entreprise française tout en<br />

suivant les cours de Neoma en e-learning. J’ai toujours<br />

regretté que les étudiants d’école de commerce soient<br />

souvent contraints de choisir entre l’apprentissage et<br />

l’international : chez nous, ce n’est plus le cas !<br />

O.R : Votre plan de développement<br />

immobilier en France est également tout à<br />

fait remarquable. Avec notamment un tout<br />

nouveau campus à Paris.<br />

D. M : Nous venons de signer l’achat de l’immeuble que<br />

nous allons occuper dans le 13ème arrondissement<br />

(arrondissement où s’implante également l’Université<br />

de Chicago). Nous quitterons nos locaux actuels, près<br />

de Saint-Lazare, en 2021 pour nous installer dans un<br />

bâtiment de 6500 m2. Un investissement de 80 millions<br />

d’euros pour accueillir 1300 étudiants. Nous allons y<br />

ouvrir de nouveaux mastères spécialisés, de nouveaux<br />

MSc à destination des étudiants internationaux, <strong>mai</strong>s<br />

aussi les premières années de nos bachelors. Les<br />

programmes postbac ont en effet un public plus local.<br />

Nous dispenserons donc la première année de notre<br />

Global BBA à Paris, en plus de Reims et Rouen, avant<br />

une deuxième année qui s’effectue à l’international<br />

et les deux dernières années sur nos deux campus<br />

principaux. Même logique pour les programmes TEMA<br />

et CESEM. Notre programme Grande école restera,<br />

lui, dispensé uniquement à Reims et Rouen.<br />

Parcoursup en 2020<br />

Au sein du concours<br />

Sesame, les programmes<br />

Global BBA et Cesem<br />

connaissent cette année<br />

une très forte augmentation<br />

des candidatures. L’entrée<br />

dans Parcoursup doit<br />

encore renforcer leur<br />

visibilité l’année prochaine.<br />

« TEMA, notre programme<br />

postbac en 5 ans axé<br />

sur le développement de<br />

compétences hybrides<br />

autour du management et<br />

de la technologie, y fera<br />

son entrée en 2020 et,<br />

en lien avec Parcoursup,<br />

renforcera son recrutement<br />

national, a fortiori alors<br />

que le programme ouvre à<br />

Paris en plus de Reims »,<br />

assure Delphine Manceau qui<br />

« attend encore de savoir les<br />

conditions exactes de notre<br />

passage dans Parcoursup<br />

pour bien envisager comment<br />

nous allons organiser nos<br />

épreuves écrites et orales ».<br />

11


L’ESSENTIEL DU SUP PréPaS DoSSiEr<br />

MAI <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

concours des écoles<br />

de management :<br />

les oraux jouent<br />

la diversité<br />

© EM Strasbourg<br />

Entretien collectif, mise en situation, exercice<br />

prospectif, interview d’un membre du jury…<br />

La phase ultime de sélection des étudiants<br />

de classe prépa à l’entrée des écoles de<br />

management prend des formes très variées.<br />

Et, de ce fait, rend la préparation plus difficile.<br />

12


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> dossier <strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

Les oraux, c’est la dernière étape <strong>mai</strong>s<br />

aussi celle qui est souvent la plus<br />

redoutée des candidats à l’entrée<br />

dans une école de management, même<br />

s’ils abordent de manière stratégique<br />

cette épreuve décisive, programmant<br />

leur fameux « tour de France », dont les<br />

premières destinations font office de<br />

tour de chauffe. « J’avais deux écoles<br />

de prédilection : d’abord Grenoble Ecole<br />

de Management et, ensuite, Audencia.<br />

Pour me familiariser avec l’exercice,<br />

j’ai commencé par les oraux de deux<br />

écoles qui ne figuraient pas en tête de<br />

mes préférences », se remémore Nicolas<br />

O’Sullivan, qui après une prépa au lycée<br />

Carnot (Paris) a intégré Grenoble EM<br />

où il termine sa première année. Si la<br />

finalité de ces oraux est de distinguer les<br />

meilleurs profils, leurs modalités, elles,<br />

diffèrent d’un établissement à l’autre.<br />

Pour ces derniers, c’est un moyen de se<br />

distinguer en offrant une « expérience<br />

candidat » singulière, de se donner tous<br />

les moyens d’évaluer le potentiel de ceux<br />

qui les passent. Presqu’immanquablement,<br />

figure au programme un entretien, qu’il<br />

soit qualifié « de sélection », « de motivation<br />

» ou « de personnalité ».<br />

Le fameux « triptyque » d’HEC<br />

HEC fait exception à la règle, préférant<br />

confronter les étudiants admissibles au<br />

« triptyque », un exercice qui conduit<br />

chaque candidat à se fondre tour à tour<br />

dans trois rôles différents : celui du «<br />

convaincant » qui doit préparer et exposer<br />

un argumentaire sur un sujet donné, le «<br />

répondant » qui doit rebondir à la suite<br />

de cette présentation et, enfin, « l’observateur<br />

», chargé d’analyser l’échange<br />

et les contributions respectives des<br />

candidats observés. « Il s’agit d’un exercice<br />

très complet, permettant d’évaluer<br />

les différentes facettes d’un candidat,<br />

notamment sa capacité à argumenter,<br />

à convaincre, à analyser, à interagir,<br />

<strong>mai</strong>s aussi la qualité de l’expression et<br />

la vivacité d’esprit. Et il est difficile de le<br />

préparer, même si l’on peut s’entraîner<br />

», explique Julien Manteau, directeur du<br />

développement et de la stratégie d’HEC<br />

Paris. L’épreuve, conçue pour ne pas<br />

évaluer les connaissances déjà jugées<br />

à l’écrit, a d’ailleurs été intégrée il y a<br />

<strong>mai</strong>ntenant deux ans aux épreuves de<br />

sélection à l’ENA.<br />

Mais retour à celles qui proposent un<br />

entretien en bonne et due forme. A l’Essec,<br />

De 4 à 8 oraux<br />

Alors qu’en moyenne les<br />

meilleurs candidats se<br />

présentent à 4 ou 5 oraux (7<br />

à 8 pour les autres) quoi de<br />

mieux pour se « chauffer<br />

» que de passer les oraux<br />

d’une école moins réputée<br />

que celles auxquelles<br />

on prétend… Sans le<br />

conseiller formellement<br />

les professeurs de <strong>prépas</strong><br />

n’en font pas mystère.<br />

La qualité de l’accueil des<br />

élèves venant passer les oraux<br />

est cruciale. Un do<strong>mai</strong>ne<br />

où BSB se pose en maître.<br />

© EM Strasbourg<br />

13


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> dossier<br />

<strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

© BSB<br />

La fantaisie vestimentaire<br />

ne fait pas partie des<br />

codes des oraux comme<br />

ici lors de l’accueil des<br />

candidats à Rennes SB.<br />

par exemple, il dure quarante-cinq minutes<br />

et vient compléter les résultats d’une<br />

journée de tests psychotechniques destinés<br />

à évaluer l’aptitude au management.<br />

Sa vocation ? Évaluer les capacités de<br />

communication, l’ouverture et la curiosité,<br />

le leadership et l’engagement, <strong>mai</strong>s aussi<br />

la connaissance de soi et la motivation.<br />

« Il est vraiment complémentaire de<br />

l’écrit. Certains améliorent de manière<br />

notable leur score grâce à l’entretien.<br />

D’autres, très bons à l’écrit, s’avèrent<br />

moins convaincants à l’oral », constate<br />

Félix Papier, directeur général adjoint de<br />

l’Essec en charge du programme Grande<br />

Ecole. Une discussion libre entre les<br />

candidats et les trois membres du jury<br />

qui a été enrichie il y a trois ans d’une<br />

partie plus structurée. « Elle s’appuie<br />

sur des mises en situation qui donnent<br />

la possibilité de juger les compétences<br />

collectives, la capacité d’organisation, la<br />

créativité ou encore le sens des valeurs<br />

et l’intégrité », précise Zohra Zitouni,<br />

responsable du concours.<br />

Eviter les discours formatés<br />

En guise d’entrée en matière, des écoles<br />

proposent en préambule à l’entretien individuel<br />

un petit exercice de réflexion autour<br />

d’une citation ou d’un mot, comme c’est le<br />

cas à Audencia. « La finalité n’est pas de<br />

mesurer le « stock » de connaissances<br />

<strong>mai</strong>s plutôt la capacité à problématiser, à<br />

structurer sa pensée et son argumentation<br />

», indique Nicolas Arnaud, directeur<br />

du programme Grande Ecole d’Audencia.<br />

Même si s’appuyer sur des exemples<br />

historiques, littéraires, philosophiques<br />

ou géopolitiques ne nuit pas. « C’est<br />

aussi intéressant lorsqu’un candidat<br />

fait des liens avec un film, un roman ou<br />

une série télé. Plus les références sont<br />

variées, plus l’échange est riche », note<br />

encore Nicolas Arnaud.<br />

A La Rochelle Business School, l’entretien<br />

s’articule autour de deux exercices spécifiques.<br />

Le premier ? Le « Futurum Vitae<br />

», donnant l’occasion aux étudiants de<br />

se projeter dans le futur, en choisissant<br />

parmi toutes les possibilités de parcours<br />

Quand les écoles<br />

viennent conseiller<br />

les élèves<br />

Un certain nombre d’écoles<br />

de management envoient<br />

des équipes en <strong>prépas</strong> pour<br />

aider les futurs candidats à<br />

se préparer aux oraux, à se<br />

présenter… une démarche<br />

un peu paradoxale quand<br />

on prétend vouloir recevoir<br />

des candidats spontanés.<br />

14


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> dossier <strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

et d’options proposées par l’école, qu’il<br />

s’agisse des enseignements, des langues,<br />

des séjours à l’étranger ou des associations<br />

étudiantes. « Une expérience prospective<br />

qui va jusqu’au premier emploi, et<br />

qui constitue un prétexte pour apprécier<br />

de manière différente les capacités d’analyse<br />

et d’argumentation, le savoir-être<br />

ou encore la curiosité. Impossible de<br />

réciter un discours appris à l’avance »,<br />

assure Sébastien Chantelot, directeur<br />

de l’école rochelaise qui a également mis<br />

en place une épreuve collective, comme<br />

le font de plus en plus d’établissements.<br />

Le contexte ? Une réunion de cinq à sept<br />

candidats devant concevoir un projet<br />

commun dans le do<strong>mai</strong>ne culturel, humanitaire,<br />

sportif ou professionnel, en<br />

lien avec une association de l’école. « Ce<br />

qui donne des éléments sur le sens de la<br />

communication, la créativité, la capacité à<br />

s’adapter à l’imprévu ou encore l’enthousiasme.<br />

L’attitude et le non-verbal faut<br />

aussi partie des critères d’évaluation »,<br />

prévient Sébastien Chantelot.<br />

Interview inversée et commentaire<br />

de court-métrage<br />

Autre exercice couramment mis en place,<br />

le commentaire préparé d’un article de<br />

presse, en guise d’ouverture à l’entretien.<br />

A Toulouse Business School, qui y<br />

a recours depuis longtemps, il a connu<br />

deux évolutions récentes. Auparavant,<br />

les admissibles choisissaient un article<br />

parmi les quotidiens du jour puis disposaient<br />

de 30 minutes pour préparer leur<br />

intervention. Désor<strong>mai</strong>s, ils vont recevoir<br />

à l’avance un lien vers trente articles qu’ils<br />

pourront choisir et préparer deux ou trois<br />

se<strong>mai</strong>nes à l’avance. « Un moyen de faire<br />

disparaître un biais dans la sélection, entre<br />

ceux qui perdent leurs moyens devant<br />

l’imminence de l’entretien et ceux qui sont<br />

plus à l’aise. Un choix dicté aussi par un<br />

constat : de<strong>mai</strong>n, ce n’est pas la rapidité<br />

qui fera la différence <strong>mai</strong>s la profondeur<br />

de la réflexion et de l’analyse », prédit An-<br />

nabelle-Mauve Bonnefous, directrice du<br />

programme Grande École, des Mastères<br />

spécialisés et des Masters of Science de<br />

l’établissement toulousaine. Par ailleurs,<br />

les thèmes des articles, qui se limitaient<br />

jusqu’ici à l’actualité sociale, économique<br />

ou géopolitique, seront désor<strong>mai</strong>s diversifiés.<br />

« Dix articles seront désor<strong>mai</strong>s<br />

en lien avec la filière « Management des<br />

activités culturelles et créatives ». Et dix<br />

autres seront en fait des articles fictifs,<br />

datés de janvier 2040, et rédigés par<br />

nos enseignants. Une façon d’inviter les<br />

candidats à s’interroger sur le monde qui<br />

vient », explique encore Annabelle-Mauve<br />

Bonnefous.<br />

A Grenoble Ecole de Management, outre<br />

la présentation d’un sujet sur des thématiques<br />

géopolitiques ou économiques et<br />

un échange avec le jury, les admissibles<br />

sont invités à interviewer l’un de leurs<br />

interlocuteurs, représentant de l’école ou<br />

chef d’entreprise. « Celui qu’il veut, sans<br />

avoir à se justifier », précise Jean-François<br />

Fiorina, directeur général adjoint<br />

de Grenoble EM. Et là aucun moyen de<br />

préparer des éléments à l’avance ! « C’est<br />

justement l’un des buts recherchés de<br />

cet échange qui permet notamment de<br />

mesurer l’aptitude à mettre à l’aise un<br />

interlocuteur, à nouer le dialogue et à rebondir<br />

», poursuit Jean-François Fiorina.<br />

Ces dix minutes passées à discuter avec<br />

un membre du jury, l’étudiant Nicolas O<br />

‘Sullivan en garde un excellent souvenir.<br />

D’abord parce qu’il avait fait quelques «<br />

interviews inversés blancs » avec des<br />

enseignants du Lycée Carnot : « Et heureusement<br />

car c’est un exercice qui peut<br />

s’avérer déroutant. A l’issue du premier,<br />

il y avait un certain nombre de choses<br />

à perfectionner ! Parce qu’il n’est pas si<br />

simple, en fait, d’être à la fois à l’écoute<br />

et pertinent dans ses questions ». L’autre<br />

paramètre, c’est peut-être la qualité du<br />

jury qu’il avait choisi, un professionnel<br />

du commerce de l’art : « Je trouvais<br />

Langues : vers davantage<br />

de vidéo<br />

Dans le do<strong>mai</strong>nes des langues vivantes, les<br />

oraux des concours de management font<br />

nettement moins de place à la diversité. Au<br />

programme, le plus souvent, un échange<br />

avec le jury basé sur un article de presse<br />

écrite enregistré par un lecteur natif. « C’est<br />

un format qui a l’avantage de la facilité, tant<br />

pour les écoles que pour les candidats,<br />

constate Viviane Simpson, professeur<br />

d’anglais en classe préparatoire EC au Lycée<br />

Saint-Louis-de-Gonzague (Paris). « Mais<br />

il a ses limites puisqu’il conduit à tester à<br />

l’oral la compréhension écrite », regrette<br />

Brigitte Duconseille, professeur d’allemand<br />

en classe préparatoire EC au collège<br />

Stanislas (Paris). Cette modalité n’exclut pas<br />

pour autant les difficultés. « En début de<br />

première année, en 20 minutes, les étudiants<br />

arrivent généralement tout juste à réaliser<br />

le résumé du texte. Il faut progressivement<br />

les amener à davantage de rapidité dans<br />

la compréhension et de fluidité dans<br />

l’expression, pour qu’ils parviennent dans le<br />

même laps de temps, à le contextualiser et le<br />

commenter en identifiant les enjeux soulevés<br />

par le texte », explique Viviane Simpson.<br />

Le renouveau des épreuves est en cours.<br />

A partir de 2020, les épreuves de langues<br />

du concours Ecricome se feront sur la base<br />

d’une vidéo récente d’environ 3 minutes<br />

offrant un focus sur un aspect particulier<br />

de la civilisation du ou des pays étudiés.<br />

« C’est un format plus intéressant, parce<br />

qu’il correspond mieux à la manière dont<br />

s’informent les élèves », relève Brigitte<br />

Duconseille. « Elle va apporter un certain<br />

confort, car l’image donne des indices<br />

permettant de contextualiser immédiatement<br />

le propos », remarque de son côté Vivane<br />

Simpson. Pour autant, l’image n’en apporte<br />

pas moins une complexité supplémentaire.<br />

« Il est plus facile de se laisser distraire<br />

en se focalisant sur des détails qu’avec<br />

un enregistrement audio », pointe Brigitte<br />

Duconseille. Un écueil qui peut être évité<br />

grâce à un entraînement régulier au<br />

commentaire de vidéos, en alternance avec<br />

la préparation des oraux plus classiques.<br />

15


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> dossier <strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

que c’était un profil surprenant dans ce<br />

contexte, et de ce fait j’étais inspiré, j’avais<br />

beaucoup de questions à lui poser ».<br />

Peut-être aurait-il été davantage dérouté<br />

s’il avait passé l’entretien de sélection<br />

à l’ESC Clermont-Ferrand où l’une des<br />

épreuves consiste à commenter un<br />

court-métrage, généralement en lien<br />

avec des problématiques bien contemporaines.<br />

« C’est un choix que nous avons<br />

fait d’abord parce que nous sommes<br />

partenaires du Festival du court-métrage<br />

qui constitue un rendez-vous annuel<br />

important pour la ville, indique Catherine<br />

Rouchy, directrice de la communication et<br />

du recrutement de l’école. Ensuite, parce<br />

que c’est une manière d’entrer dans un<br />

entretien de manière moins intimidante.<br />

Et enfin, parce que l’image fait partie<br />

intégrante de la vie des étudiants. » Et<br />

la liste des particularismes de chaque<br />

école est loin d’être exhaustive.<br />

Une préparation qui débute dès la<br />

première année<br />

Pourtant, pas de quoi déstabiliser étudiants<br />

et enseignants des classes préparatoires.<br />

D’abord parce l’information<br />

sur ces exercices ne manque pas, les<br />

écoles envoyant des émissaires dans<br />

les classes préparatoires pour présenter<br />

leurs oraux, organisant en leur sein des<br />

journées d’entraînement et invitant les<br />

enseignants à faire partie des jurys. Sans<br />

compter les annales ou les « applis »,<br />

comme celle lancée récemment par La<br />

Rochelle Business School. De leur côté,<br />

les professeurs sont à l’affût des moindres<br />

changements dans les modalités des<br />

entretiens. Et commencent dès le début<br />

de la première année à distiller conseils et<br />

préparation. « Même si l’objectif semble<br />

lointain en début de première année,<br />

les oraux deviennent rapidement une<br />

préoccupation forte », constate Frédéric<br />

Brétecher, professeur de culture générale<br />

La notation<br />

HEC demande aux jurys de<br />

justifier toute note inférieure<br />

à 7. Grenoble EM insiste de<br />

son côté que les présidents de<br />

jury ne donnent pas de note<br />

moyenne – ils doivent noter<br />

entre 0 et 8 et 11 à 20 – pour<br />

ne pas risquer de recevoir<br />

des profils dont l’école ne<br />

veut pas. « Les candidats<br />

se tiennent de très près aux<br />

écrits et il faut vraiment<br />

pouvoir les départager<br />

à l’oral », commente<br />

Jean-François Fiorina.<br />

16


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> dossier <strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

© EM Strasbourg<br />

Un oral ça se prépare comme<br />

ici à l’EM Strasbourg.<br />

à le lycée Externat-Chavagnes (Nantes).<br />

Pour ce dernier, la diversité des épreuves<br />

ne change à l’objectif final : « Face à un<br />

jury, les étudiants doivent avoir une pensée<br />

structurée et être capables de faire<br />

émerger une personnalité authentique<br />

tout en l’articulant dans un discours<br />

construit ». Pas simple sans un travail<br />

sur soi, encouragé par les enseignants. «<br />

Ils vivent des choses <strong>mai</strong>s ne s’en nourrissent<br />

pas suffisamment, remarque de<br />

son côté Céline Guillemet-Bruno, professeure<br />

de culture générale à l’Internat de<br />

Sourdun, à Provins. Je leur recommande<br />

de prendre du recul sur chacune de<br />

leurs expériences, d’analyser la manière<br />

dont ils les ont vécus et ce qu’ils en ont<br />

retiré, de manière à ce qu’ils enrichissent<br />

progressivement leur connaissance<br />

d’eux-mêmes. » Pour les familiariser,<br />

cette enseignante organise plusieurs<br />

sessions d’entretiens individuels à ses<br />

étudiants à partir de la fin de la première<br />

année, les mettant parfois face à des<br />

interlocuteurs extérieurs, représentants<br />

d’écoles ou DRH. « Celui qu’ils passent<br />

lors de la première colle de seconde<br />

année est filmé. Le visionnage leur fait<br />

prendre conscience de l’importance de la<br />

position du corps, de l’attitude, du débit<br />

de la voix, du regard », indique encore<br />

Céline Guillemet-Bruno.<br />

De son côté, les écrits à peine terminés,<br />

Frédéric Brétecher invite ses étudiants<br />

pour des différentes mises en situation<br />

d’entretien, calqués sur ceux des écoles.<br />

Donc à un moment où ceux-ci ignorent<br />

encore dans quels établissements ils<br />

seront admissibles. « Certains choisissent<br />

de se confronter à tous les exercices et<br />

notamment au triptyque, même lorsqu’ils<br />

savent que leurs résultats ne leur permettront<br />

pas d’être admissibles à HEC »,<br />

note-t-il. Une démarche pertinente car,<br />

selon l’enseignant, ce qui compte avant<br />

tout, pour affronter les entretiens, c’est<br />

la capacité à appréhender l’inattendu<br />

pour ne pas courir le risque d’être déstabilisé<br />

par une questions. Et, dans une<br />

époque où la disruption est la règle dans<br />

le monde de l’entreprise, c’est doute aussi<br />

sur cette aptitude des étudiants que se<br />

joue aujourd’hui l’entrée dans les écoles<br />

de management, tout autant que leur<br />

insertion et leur future carrière.<br />

Jean-Marc Engelhard<br />

Au-delà des candidats…<br />

Les oraux constituent<br />

également un moyen de<br />

mobiliser son éco-système<br />

comme l’explique Jean-<br />

François Fiorina : « C’est<br />

aussi une belle campagne<br />

de communication vers<br />

notre environnement local<br />

qui constate de visu que<br />

nous attirons à Grenoble<br />

des élèves qui sont passés<br />

par Louis-Le-Grand et<br />

sont admissibles également<br />

à HEC. Ils voient que<br />

Grenoble EM est une<br />

très grande école ».<br />

17


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> dossier <strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

« L’épreuve du triptyque<br />

est parfois déstabilisante »<br />

Avant d’intégrer HEC en 2016 Oriane<br />

Brion avait obtenu son bac ES en 2014, au<br />

lycée Marcelin Berthelot de Saint-Maur<br />

des Fossés, puis fait 2 ans de classe<br />

préparatoire au lycée Saint-Louis de<br />

Gonzague (Franklin) à Paris. Les oraux<br />

l’ont beaucoup marquée. Entretien.<br />

Durant vos années de prépa, avez-vous<br />

été préparée aux oraux des concours ?<br />

De quelle manière ? Vous êtes-vous par<br />

ailleurs préparée plus spécifiquement<br />

aux épreuves de certains<br />

établissements que vous visiez ?<br />

Oui, j’ai très bien été préparée aux oraux des<br />

concours. A Franklin, nous avions 2 khôlles<br />

(2 épreuves orales) par se<strong>mai</strong>ne. Selon les<br />

se<strong>mai</strong>nes, nous passions soit les maths, la<br />

culture générale, l’ESH (économie, sociologie<br />

et histoire de la pensée économique), la<br />

LV1 ou la LV2. Le format de ces khôlles se<br />

rapprochait le plus possible de celui adopté<br />

pendant les concours : 20 minutes de<br />

préparation sur un sujet, puis 20 minutes<br />

d’échange avec un examinateur (10 minutes<br />

d’exposé, 10 minutes de dialogue). Une ou<br />

deux fois par an, nous avons également<br />

des entretiens de personnalité « blancs<br />

» pour nous préparer à cette épreuve.<br />

En deuxième année, après avoir passé<br />

les épreuves écrites nous entamons une<br />

phase intensive de préparation aux oraux.<br />

Certaines épreuves sont communes à toutes<br />

les écoles (oral de LV1, LV2 et entretien de<br />

personnalité), et d’autres sont spécifiques<br />

à une école. Par exemple, l’oral de culture<br />

générale ou le triptyque sont propres à<br />

HEC. Ils nécessitent donc une préparation<br />

particulière. Dans ma prépa, nous avions<br />

bénéficié d’une telle préparation, <strong>mai</strong>s je sais<br />

que toutes les <strong>prépas</strong> ne le permettent pas.<br />

Avez-vous été admissible dans plusieurs<br />

écoles et avez-vous passé plusieurs<br />

concours ? Si oui, lesquelles ?<br />

J’ai passé le concours Ecricome et le<br />

concours de la BCE (Banque commune<br />

d’épreuves). J’ai été admissible à<br />

toutes les écoles comprises dans<br />

ces 2 banques d’épreuves.<br />

Certains vous ont-ils semblé plus<br />

difficile à appréhender que d’autres, en<br />

raison de leurs modalités ? Lesquels ?<br />

Le concours le plus « difficile » reste celui<br />

de la BCE car il nécessite de passer un<br />

très grand nombre d’épreuves ! En 2016,<br />

l’année où j’ai passé les concours, les<br />

épreuves écrites se sont étalées sur plus<br />

de 2 se<strong>mai</strong>nes. Certaines épreuves ont été<br />

particulièrement difficiles : la contraction<br />

de texte par exemple, qui est toujours<br />

une course contre la montre, ou bien les<br />

épreuves de mathématiques de l’ESSEC<br />

et d’HEC qui sont souvent redoutées.<br />

Vous souvenez-vous de votre oral à HEC,<br />

et en particulier du « triptyque » ? Qu’en<br />

gardez-vous comme souvenir ? Quels<br />

sujets ont été abordé ? Dans lequel des<br />

trois rôles avez-vous été le plus à l’aise ?<br />

Oui je me souviens de mes oraux à HEC,<br />

qui durent 3 jours, pendant lesquels nous<br />

sommes logés sur le campus. L’épreuve<br />

du triptyque est intéressante et parfois<br />

déstabilisante car elle nous confronte<br />

directement à d’autres candidats. Cette<br />

épreuve est très normée, et tous les<br />

candidats ne sont pas au courant de<br />

ces normes en arrivant à l’épreuve,<br />

cette asymétrie d’information peut être<br />

préjudiciable à l’ensemble du groupe. Je me<br />

souviens que dans mon groupe, une mise<br />

au point sur le « format » et les « modalités<br />

» de l’épreuve avait été faite, afin que les<br />

débats se déroulent au mieux. Dans le rôle du<br />

convaincant j’ai traité le sujet « la presse estelle<br />

objective ? », dans le rôle du répondant<br />

« De nos jours, peut-on être désintéressé<br />

? » et en tant qu’observateur j’ai assisté à<br />

deux débats, dont l’un sur la pertinence du<br />

terme « intellectuel » aujourd’hui. Je me suis<br />

particulièrement sentie à l’aise dans le rôle<br />

d’observateur, qui fait appel à des qualités<br />

de synthèse, d’analyse et de critique.<br />

Aujourd’hui, avec le recul, quels seraient<br />

les conseils que vous donneriez à un<br />

candidat, en particulier à HEC ?<br />

Pour la préparation des épreuves écrites<br />

: persévérer, même quand des résultats à<br />

des concours blancs sont décevants, ou<br />

quand on a l’impression de stagner. Garder<br />

un rythme de travail très soutenu pendant<br />

toute la durée de la prépa, et prendre<br />

quelques jours de vraie pause pendant<br />

les vacances pour souffler (et bien plus<br />

que quelques jours pendant les grandes<br />

vacances). Augmenter le niveau de difficulté<br />

progressivement, notamment en maths…<br />

ça ne sert à rien de travailler sur des anales<br />

d’HEC et de l’ESSEC trop rapidement.<br />

Ne négliger aucune matière : même la<br />

culture générale en 1ère année de prépa<br />

(qui sert énormément pour l’oral d’HEC)<br />

ou la LV2 qui a un plus petit coefficient.<br />

Qu’est-ce qui fait, selon vous, la<br />

différence durant les épreuves orales ?<br />

Pour la préparation aux oraux : même s’il<br />

est difficile et peu motivant de travailler les<br />

maths et la culture générale lorsqu’on ne<br />

connaît pas encore nos admissibilités, il<br />

faut le faire pour ne pas être pris de court !<br />

Et je pense qu’à niveau de connaissance<br />

égal, l’énergie et l’enthousiasme et le<br />

niveau de stress apparent peuvent<br />

faire la différence pendant les oraux.<br />

Pouvez-vous parler de<br />

l’accompagnement que vous avez réalisé<br />

dans le cadre du programme PREPHEC<br />

et de l’aide apportée dans ce cadre ?<br />

Sur le campus, j’ai participé à PREP’HEC,<br />

programme d’accompagnement d’élèves en<br />

prépa par des étudiants-tuteurs d’HEC. Il<br />

s’inscrit dans les initiatives de promotion de<br />

l’égalité des chances d’HEC. Ce programme<br />

inclut des séances de soutien (en maths<br />

surtout) hebdomadaires, <strong>mai</strong>s aussi des<br />

venues ponctuelles des élèves sur le<br />

campus pour se préparer aux entretiens de<br />

personnalité et aux oraux. Avec une amie,<br />

nous avons suivi 3 élèves du lycée Michelet,<br />

qui étaient très demandeurs de conseils<br />

en maths, en langues et au niveau de<br />

l’organisation. Ils ont intégré de très bonnes<br />

écoles et nous avons gardé le contact !<br />

18


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> entretien<br />

<strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

Jean-Christophe Hauguel<br />

Président du Sigem et directeur adjoint de l’EM Normandie<br />

« Il existe une grande confiance<br />

entre les banques d’épreuves »<br />

Depuis plus de quinze ans le Sigem<br />

permet de répartir efficacemment<br />

les candidats issus de classes<br />

préparatoires entre les écoles des<br />

concours BCE et Ecricome. Son<br />

président, Jean-Christophe Hauguel,<br />

directeur général adjoint de l’EM<br />

Normandie, revient avec nous sur<br />

son mode de fonctionnement et, plus<br />

largement, sur les défis auxquels sont<br />

confrontés classes préparatoires<br />

et grandes écoles de management<br />

aujourd’hui.<br />

Olivier Rollot : Qu’est-ce qui fait l’actualité du<br />

Sigem cette année ?<br />

Jean-Christophe Hauguel : Il n’y a pas d’évolution<br />

particulière <strong>mai</strong>s un peu d’inquiétude devant la légère<br />

baisse des candidatures tant à la BCE (environ 2%) qu’à<br />

Ecricome (environ 1%). Elle s’explique notamment par la<br />

baisse des candidatures en ECT avec le réalignament<br />

sur les seuls bacheliers technologiques. Une sorte de<br />

purge qui a notamment amené une chute de 22% des<br />

candidats marocains dans la filière.<br />

En revanche le nombre de candidats issus des filière<br />

littéraires est en hausse.<br />

O. R : Que vous inspire l’augmentation du<br />

nombre de places proposées aux élèves de<br />

classes préparatoires par un certain nombre<br />

d’écoles, dont les toutes meilleures, cette<br />

année ?<br />

J-C. H : Au total le nombre de places que vont proposer<br />

l’ensemble des écoles ne progresse que de 70<br />

avec notamment une hausse de 20 places pour HEC<br />

après pratiquement 20 ans de stagnation. D’autres<br />

en revanche baissent leurs prétentions – par exemple<br />

40 de moins pour Toulouse BS – en se réajustant par<br />

rapport aux résultats de l’année précédente pour<br />

conserver leur sélectivité.<br />

Je rappelle que les 29 écoles que compte le Sigem<br />

disposent toutes du grade de master. C’est une communauté<br />

dont la force est aussi la diversité. Tous les<br />

candidats n’ont pas vocation à intégrer une école du<br />

top 5. L’important est de conserver une voie d’excellence<br />

sélective.<br />

O. R : Comment est géré le Sigem ?<br />

J-C. H : Nous fonctionnons principalement par le bénévolat.<br />

Le Sigem ne compte aucun salarié permanent<br />

et nous ne rétribuons finalement que les personnels<br />

qui assurent la hotline au mois de juillet pour répondre<br />

aux questions des préparationnaires. Nous versons<br />

également à la Direction des admissions et concours<br />

(DAC) de la CCI Paris Ile-de-France une contribution<br />

pour l’utilisation de ses ressources hu<strong>mai</strong>nes et informatiques.<br />

Pour régler nos frais, chaque école verse une cotisation<br />

symbolique de 50€ par an plus un droit pour<br />

chaque élève affecté à la fin de l’année. Nous gérons<br />

également pendant un mois les 800€ d’acompte versés<br />

par chaque candidat que nous réaffectons ensuite aux<br />

écoles en fonction du nombre d’élèves reçus ou que<br />

nous remboursons aux candidats non affectés.<br />

O. R : Tout le système repose sur la confiance<br />

entre les acteurs et les deux banques<br />

d’épreuves, la BCE et Ecricome.<br />

J-C. H : Il existe effectivement une grande confiance<br />

entre les banques. Pour ma part, j’ai d’ailleurs souhaité<br />

être secondé par un vice-président venu d’Ecricome,<br />

François Dubreu de Kedge, ce qui n’avait ja<strong>mai</strong>s été<br />

© EM Normandie<br />

Sigem 2018 : les +<br />

Affichant la plus forte<br />

progression Burgundy SB<br />

a affecté les trente places<br />

supplémentaires qu’elle<br />

offrait en 2018, emlyon,<br />

Institut Mines Télécom BS<br />

et l’Edhec leurs vingt places<br />

supplémentaires, ESCP<br />

Europe quinze, Audencia<br />

et Montpellier BS dix, EM<br />

Strasbourg, Rennes SB et<br />

l’Essec cinq, etc. Après un<br />

petit « coup de mou » en 2017<br />

(65 affectés pour 80 places)<br />

l’EM Normandie refait le<br />

plein cette année avec 80<br />

inscrits. Même bon résultat<br />

du côté de l’ESC La Rochelle<br />

à laquelle il manquait deux<br />

élèves l’année dernière. Enfin<br />

certes avec 30 places de<br />

moins (70 contre 100) l’ESC<br />

Pau fait le plein (et progresse<br />

même de cinq admis).<br />

19


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> entretien <strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

fait jusqu’ici. La trésorière, Béatrice Nerson est de<br />

Grenoble EM et récemment Béatrice Rabet de Rennes<br />

School of Business a rejoint le Bureau de l’Association<br />

en tant que Secrétaire.<br />

O. R : Pratiquement comment va se dérouler<br />

exactement la procédure Sigem cette<br />

année ?<br />

J-C. H : Nous reprenons la même procédure qu’en 2018<br />

avec une logique de non communication des résultats<br />

entre la fin des jurys d’admission et l’affectation des<br />

candidats. Les écoles ont bien compris les enjeux de<br />

cette auto-régulation.<br />

Du 3 au 9 juillet les candidats iront sur notre site pour<br />

signifier leur acceptation de la procédure et verser<br />

800€ par carte bancaire qu’ils soient ou non boursiers.<br />

Il faut forcément être admissible dans au moins une<br />

école pour pouvoir s’inscrire. Les 16 et 17 juillet ils<br />

exprimeront leurs préférences dans la liste de vœux<br />

dans les écoles où ils sont classés. Ils sauront le 19<br />

juillet s’ils sont finalement affectés et où. Il n’y a pas<br />

de deuxième tour pour ceux qui ne sont reçus dans<br />

aucune école qui corresponde à leurs vœux.<br />

O. R : Combien les candidats font-ils de vœux<br />

en général ?<br />

J-C. H : sur le dernier concours en 2018, en moyenne<br />

ils sont classés dans 4,02 écoles et font des vœux dans<br />

3,64. Au début des inscriptions dans les concours ils<br />

postulent à 12,08 écoles et sont admissibles dans 7,29.<br />

Le processus est donc très sélectif.<br />

O. R : Y a-t-il une stratégie particulière pour<br />

obtenir l’école qu’on souhaite intégrer ?<br />

J-C. H : Non il faut choisir selon ses préférences<br />

personnelles et de son rang car l’algorithme affecte<br />

tout simplement en fonction du nombre de places. Quel<br />

que soit son rang dans une école dans laquelle on est<br />

classé, on peut tenter de l’intégrer en la classant dans<br />

ses choix. De toute façon les écoles n’ont pas accès<br />

aux choix des candidats donc elles ne peuvent pas «<br />

sanctionner » un candidat qui ne l’aurait mise qu’en<br />

second, troisième ou même n-ième rang de préférence.<br />

O. R : Et les erreurs à ne pas commettre ?<br />

J-C. H : Déjà chaque année certains candidats oublient<br />

tout simplement de s’inscrire et ensuite de faire leurs<br />

vœux ! Nous incitons leurs professeurs de Classes<br />

Préparatoires à les sensibiliser fortement sur le processus<br />

SIGEM.<br />

Il faut rester attentif même si nous relançons les<br />

candidats inscrits qui n’ont pas émis de vœu dans la<br />

journée du 17 juillet. Ensuite il ne faut absolument pas<br />

émettre un vœu pour une école dans laquelle on ne<br />

veut absolument pas aller. On ne peut en effet plus<br />

revenir en arrière une fois qu’on est reçu dans une<br />

école qu’on a placée parmi ses vœux. Par contre on<br />

peut faire autant de vœux qu’on le souhaite ou n’en<br />

faire qu’un si on veut absolument être reçu dans une<br />

école et prendre le risque de ne pas avoir d’affectation<br />

si ce n’est pas le cas.<br />

O. R : Chaque année un certain nombre de<br />

candidats choisissent de n’être affectés<br />

dans aucune école. Que deviennent-ils ?<br />

J-C. H : En 2018 nous avons effectivement eu 1040<br />

candidats sur 8953 classés qui ont préféré n’intégrer<br />

aucune école. D’abord parce qu’ils considèrent que<br />

leur classement n’était pas suffisamment bon et qu’ils<br />

préfèrent khûber pour obtenir l’année suivante une école<br />

plus cotée. D’autres vont dans d’autres établissements,<br />

en France ou à l’étranger.<br />

Dans tous les cas c’est dommage car toutes les écoles<br />

du Sigem sont de bonne valeur. Mais il est également<br />

vrai que les concours des écoles de management ne<br />

donnent pas une « prime » au primo-entrant comme<br />

c’est le cas dans les écoles d’ingénieurs qui favorisent<br />

les candidats qui postulent pour la première fois.<br />

O. R : Dans un pays où on est aussi obsédé<br />

par le diplôme que la France, c’est quand<br />

même logique que les candidats se donnent<br />

beaucoup de mal pour obtenir la meilleure<br />

école possible ?<br />

J-C. H : Bien sûr <strong>mai</strong>s ce n’est pas ça qui va influencer<br />

toute leur vie. Et c’est encore plus vrai pour les 20%<br />

de diplômés qui partent chaque année démarrer leur<br />

carrière à l’étranger.<br />

O. R : Un message particulier aux<br />

professeurs de classes préparatoires pour<br />

conclure ?<br />

J-C. H : Oui qu’ils n’hésitent pas à nous poser directement<br />

des questions s’ils le souhaitent. Par exemple<br />

pour clarifier le fonctionnement de la hotline. Le bureau<br />

Sigem répond toujours aux e-<strong>mai</strong>ls qu’ils nous adressent<br />

à president.sigem@g<strong>mai</strong>l.com<br />

Sigem 2018 : les -<br />

Comme en 2017 huit écoles<br />

n’ont pas affecté toutes leurs<br />

places en 2018 (plus HEC<br />

qui ne le fait ja<strong>mai</strong>s faute<br />

de « marge de sécurité » et<br />

voit cette année six élèves<br />

l’abandonner pour l’Essec et<br />

un pour l’Ensae ParisTech).<br />

Dans ce cadre Toulouse BS<br />

porte une part majeure, l’ICN<br />

étant la deuxième école en<br />

souffrance du « top 15 ». Un<br />

peu derrière l’Inseec est loin<br />

de faire le plein. Si l’ISC ne<br />

le fait pas non plus elle n’en<br />

progresse pas moins. Pas<br />

de mieux au contraire pour<br />

l’ISG qui continue à baisser.<br />

Quant à la South Champagne<br />

School of Business (SCSB)<br />

elle obtient exactement<br />

le même score que l’ESC<br />

Troyes en 2017. Enfin, pas<br />

plus que l’année dernière,<br />

les deux ex-FBS, l’ESC<br />

Clermont et Brest BS, n’ont<br />

affecté toutes leurs places.<br />

Mais elles progressent !<br />

20


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> entretien<br />

<strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

Didier Kling<br />

Président de la chambre de commerce et d’industrie Paris Ile-de-France<br />

« La CCIP va conserver ses écoles<br />

dans le cadre d’une mission d’intérêt général »<br />

Alors que les investisseurs privés<br />

regardent l’enseignement supérieur<br />

avec les yeux de Chimène, le président<br />

de la Chambre de commerce et<br />

d’industrie Paris Ile-de-France, Didier<br />

Kling, entend bien conserver les «<br />

pépites » de l’enseignement supérieur<br />

qu’elle possède – HEC, ESCP Europe,<br />

Essec, Ferrandi, Esiee, etc. - en son<br />

sein. Il nous présente les évolutions qu’il<br />

entend <strong>mai</strong>ntenant mener dans le cadre<br />

d’une nouvelle holding qui verra le jour<br />

en <strong>2019</strong>.<br />

Olivier Rollot : La Chambre de commerce<br />

et d’industrie Paris Ile-de-France que<br />

vous présidez a voté l’été dernier la<br />

constitution d’une holding chargée de gérer<br />

ses nombreuses écoles. S’agit-il d’une<br />

privatisation ?<br />

Didier Kling : Pas du tout. Une chambre de commerce<br />

et d’industrie comme la nôtre a quatre types<br />

de mission : de service public quand nous gérons des<br />

activités pour le compte de l’Etat, remplissons des<br />

missions consultatives ou aidons les entreprises ;<br />

dans le secteur concurrentiel avec les salons et les<br />

espaces de congrès que nous gérons et enfin dans<br />

l’enseignement. Cette dernière activité fonctionne<br />

essentiellement avec des ressources propres dont font<br />

partie les droits de scolarité <strong>mai</strong>s qui ne suffisent pas à<br />

assurer tout le fonctionnement des écoles. Nous leur<br />

versons donc historiquement des subventions issues<br />

de la taxe pour « frais de chambre » que financent les<br />

entreprises. Mais cette ressource devient de plus<br />

en plus rare avec la volonté des pouvoirs publics de<br />

la diminuer drastiquement. Nous devons trouver un<br />

équilibre financier pour nos écoles.<br />

Dès lors deux stratégies sont possibles. Privatiser nos<br />

écoles, , et rejoindre ainsi un certain nombre d’écoles<br />

privées ou conserver ces écoles dans le cadre d’une<br />

mission d’intérêt général. C’est le choix que nous avons<br />

fait. Nous ne cherchons pas à gagner de l’argent – pas<br />

à en perdre non plus ! – <strong>mai</strong>s à servir les entreprises de<br />

notre territoire pour contribuer à son développement.<br />

O. R : Quel statut vont avoir vos écoles ?<br />

D. K : Alors que la plupart sont aujourd’hui des services<br />

de la CCIR, nous allons donner aux écoles un statut<br />

juridique. Ce ne seront pas des sociétés anonymes<br />

<strong>mai</strong>s bien des EESC (établissements d’enseignement<br />

supérieur consulaire) dans lesquels est réinvesti tout<br />

l’excédent – c’est le terme dans le secteur associatif<br />

pour bénéfice.<br />

L’EESC est un statut auquel je suis attaché, tel qu’il est<br />

aujourd’hui et je ne plaide pas l’évolution contrairement<br />

à ce que j’ai pu entendre. Les chambres de commerce<br />

et d’industrie doivent conserver une majorité de 51%<br />

des parts et cela me convient. Aucune autre entité ne<br />

peut dépasser les 33% des parts et cela me convient.<br />

Aucun dividende ne peut être distribué et cela me<br />

convient aussi.<br />

© CCIP<br />

60 millions chaque année<br />

L’investissement de la CCI<br />

Paris-Ile de France dans ses<br />

écoles est de 60 millions<br />

chaque année dont la moitié<br />

à HEC, l’Essec et ESCP<br />

Europe et le reste réparti<br />

entre toutes les écoles comme<br />

l’ESIEE notamment avec<br />

près de 7 millions d’euros.<br />

Dix millions donc pour<br />

chacune de ses Grandes<br />

écoles de commerce en 2018<br />

avec l’objectif de supprimer<br />

toutes les subventions en<br />

2021. Elles vont donc toucher<br />

20 millions en <strong>2019</strong>, 10<br />

en 2020 et rien en 2021.<br />

21


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> entretien<br />

<strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

O. R : Comment va être constitué cette<br />

holding ?<br />

D. K : Sur le modèle de ce que nous avons fait pour les<br />

salons et congrès nous allons constituer une holding<br />

dont nous conserverons 51% des parts. Les 49%<br />

restants seront destinés en priorité à des acteurs<br />

publics ou parapublics <strong>mai</strong>s aussi à des family offices<br />

qui investissent dans l’art ou les activités caritatives et<br />

qui sont prêts à investir sur le long terme. Cette holding<br />

détiendra une participation majoritaire dans chacune<br />

des EESC déjà constituées ou en cours de création<br />

O. R : Chaque école pourra également avoir<br />

ses propres actionnaires dans le cadre de<br />

son statut d’EESC ?<br />

D. K : Prenons la filière restauration et notre école<br />

Ferrandi. Les groupes hôteliers ont de grands besoins<br />

en compétences . Nous leur disons « venez travailler<br />

avec nous » pour nous aider à former vos employés<br />

en entrant au capital de l’EESC. Même chose pour<br />

Gobelins, La Fabrique, etc. Nous constituons ainsi un<br />

édifice à deux étages pour démultiplier notre capacité<br />

à trouver des financements.<br />

O. R : A quelle échéance cette holding va-telle<br />

voir le jour ?<br />

D. K : Le schéma a été approuvé le 5 juillet 2018. Depuis<br />

nous y avons travaillé pour démarrer cette année. Il<br />

faut d’abord déterminer la valeur de chaque école.<br />

Nous devons aussi attendre de connaître le montant<br />

auquel les contrats d’apprentissage serons financés<br />

dans le cadre de la réforme en cours.<br />

O. R : La réforme de l’apprentissage aura un<br />

impact très important pour vos écoles ?<br />

D. K : Pour une école comme l’Essec, qui forme 600<br />

apprentis, l’impact sera important si le financement est<br />

significativement inférieur à ses coûts de formation.<br />

Les entreprises abonderont-elles comme le souhaite<br />

le gouvernement ? Cela signifie que les entreprises<br />

ajoutent à la taxe d’apprentissage des ressources<br />

hors obligations fiscales ?<br />

Il est aussi important que les coûts contrats estimés<br />

soient homogènes dans toutes les branches d’activité.<br />

Nous ne pouvons pas avoir autant de rétribution que de<br />

branches professionnelles qui emploient nos apprentis,<br />

c’est tout l’enjeu des formations dites transversales<br />

comme les grandes écoles de gestion. D’autant que<br />

nous serons défavorisés si les coûts estimés sont les<br />

mêmes partout en France alors qu’opérer en Ile-de-<br />

France revient forcément plus cher.<br />

© Essec<br />

Autre question : comment les régions vont-elles se<br />

répartir l’enveloppe nationale d’investissement dans<br />

l’apprentissage qui se monte à 250 millions d’euros.<br />

Il y a peu de chances que la région Ile-de-France en<br />

obtienne autant que son poids dans l’économie – 30%<br />

- d’autant que le fléchage doit plutôt se faire vers les<br />

formations infra bac et qu’elles ne représentent que<br />

20% de l’apprentissage dans notre région.<br />

O. R : HEC semble avoir plus de marge dans<br />

l’augmentation de ses frais de scolarité…<br />

D. K : Mais il ne faut pas exagérer. Nos augmentations<br />

des frais de scolarité restent dans des proportions<br />

raisonnables pour HEC comme pour toutes nos écoles.<br />

Cela suffit pour parvenir petit à petit à l’équilibre. Reste<br />

la question d’un immobilier vieillissant.. Nous allons<br />

rénover les locaux existants. D’autant que nous avons<br />

un très beau projet qui correspondrait aux attentes<br />

de ceux qui traversent l’Atlantique pour venir à HEC.<br />

La question est aussi de savoir ce que sera une école<br />

de management dans 10 ou 15 ans. Il est certain qu’elles<br />

seront de plus en plus amenées à se rapprocher d’écoles<br />

d’ingénieurs <strong>mai</strong>s aussi d’autres acteurs académiques.<br />

Mais faut-il encore construire tel que nous le faisons<br />

? Nous allons en tout cas engager bientôt des travaux<br />

appuyés par la fondation HEC et d’autres investisseurs.<br />

Une seule école<br />

d’ingénieurs, l’Esiee<br />

Le déficit d’exploitation de<br />

l’Esiee est aujourd’hui de<br />

7 millions d’euros par an.<br />

Pour autant la CCI Paris Ile<br />

de-France n’entend pas s’en<br />

séparer. « Nous y tenons et<br />

nous allons la conserver.<br />

Parce que c’est notre seule<br />

école d’ingénieurs. Parce<br />

que nous l’avons dotée<br />

récemment de salles blanches<br />

de tout premier ordre et que<br />

nous voyons régulièrement<br />

que la stratégie mise en<br />

place par la CCI Paris Ilede-France<br />

porte ses fruits<br />

dans les classements »,<br />

révèle Diddier Kling qui<br />

se donne trois à quatre ans<br />

pour limiter son déficit<br />

notamment en gardant une<br />

coopération forte des écoles<br />

d’ingénieurs avec l’université.<br />

22


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> entretien <strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

Classement des business<br />

schools européennes :<br />

les écoles de la CCI<br />

performent<br />

O. R : ESCP Europe doit aussi rénover ses<br />

locaux. Comment allez-vous procéder ?<br />

D. K : La stratégie est la même que pour HEC <strong>mai</strong>s<br />

avec un périmètre immobilier très différent. HEC est<br />

essentiellement présente en France quand ESCP Europe<br />

gère cinq campus en Europe. Parfois en étant<br />

propriétaire, parfois locataire. Mais comme pour HEC<br />

le campus principal de Paris-République souffre du<br />

vieillissement. Nous nous sommes posé la question<br />

d’un déménagement sachant qu’une rénovation dans<br />

des locaux occupés a un coût supérieur. Mais nous<br />

ne voulions pas quitter Paris et nous ne sommes pas<br />

parvenus à y trouver des locaux. La question est donc<br />

résolue : nous allons rénover les bâtiments existants.<br />

O. R : ESCP Europe ne possède pas ses<br />

locaux comme l’a obtenu HEC en devenant un<br />

EESC. Pourquoi cette différence ?<br />

D. K : Nous n’avons pas apporté l’immobilier à ESCP<br />

Europe car je considère que gérer un patrimoine immobilier<br />

n’est pas le même métier que l’exploitation<br />

d’une institution académique. D’ailleurs la plupart des<br />

entreprises ne sont pas propriétaires de leurs locaux.<br />

Une chambre de commerce et d’industrie est mieux à<br />

même de discuter avec des investisseurs, les acteurs<br />

locaux ne doute pas d’ailleurs que la <strong>mai</strong>rie de Paris nous<br />

aidera pour ESCP Europe comme elle a aidé Sciences<br />

Po pour sa nouvelle implantation à l’hôtel de l’Artillerie.<br />

La <strong>mai</strong>rie de Paris tient à ce que nous restions à Paris.<br />

O. R : Ce n’est donc pas lié à une domiciliation<br />

à Jouy-en-Josas d’un côté, Paris de l’autre ?<br />

D. K : Pas du tout. La gestion de l’immobilier fait dorénavant<br />

partie des missions de la CCI. Nous avons en<br />

effet décidé de lui fixer une cinquième mission qui est<br />

de regrouper les actifs immobiliers de la chambre dans<br />

une foncière. Celle-ci va nous accompagner et lever<br />

de la dette. Il faudra ensuite que nous puissions fixer<br />

des montants de loyer que nous verserons les écoles<br />

en rapport avec le marché alors qu’ils sont aujourd’hui<br />

plus sous évalué.<br />

O. R : L’Essec s’apprête également à faire<br />

des travaux sur son campus et s’appuie pour<br />

cela sur sa fondation. Où en est la fondation<br />

d’HEC ?<br />

D. K : Concernant l’ESSEC, les acteurs ESSEC territoriaux<br />

ont été des soutiens importants à la rénovation du<br />

campus, la fondation l’est également.. La fondation HEC<br />

a obtenu d’excellents résultats dès sa première levée de<br />

fonds en dépassant les 100 millions d’euros et en faisant<br />

une des toutes premières françaises dans le monde<br />

académique. Pour la deuxième campagne qui va être<br />

lancée cette année l’objectif est également ambitieux.<br />

© HEC<br />

Alors que la London business<br />

school domine pour la<br />

cinquième année consécutive<br />

le Classement des écoles<br />

de commerce européennes<br />

du Financial Times, son<br />

dauphin et également<br />

pour la cinquième année<br />

consécutive HEC. Derrière<br />

l’excellente performance<br />

de l’Essec est la principale<br />

information à en retenir.<br />

En remontant de la 23ème<br />

à la 8ème place (suite à son<br />

entrée dans les classements<br />

des MBA après des années<br />

d’absence) l’école obtient en<br />

en effet là un classement qui<br />

correspond à son rang en<br />

France. En se classent à la<br />

11ème place ESCP Europe<br />

gagne également deux places.<br />

23


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong><br />

paroles de profs<br />

MAI <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

Violaine<br />

AUBERT<br />

Professeur<br />

de mathématiques<br />

en ECS2 (au lycée<br />

Lavoisier à Paris).<br />

Membre du CA<br />

de l’APHEC.<br />

Bernard<br />

DELACAMPAGNE<br />

Professeur<br />

de mathématiques<br />

en ECE2 (au lycée<br />

Madeleine Michelis<br />

à Amiens). Membre<br />

du CA de l’APHEC.<br />

Marylène<br />

DUDOGNON<br />

Professeur<br />

de mathématiques<br />

en ECE2 (au lycée<br />

Aliénor d’Aquitaine<br />

à Poitiers).<br />

Membre du bureau<br />

de l’APHEC.<br />

© D. R © D. R © D. R<br />

La réforme du lycée et les<br />

conséquences sur l’orientation<br />

vers les Classes Préparatoires<br />

Economiques et Commerciales<br />

Une réforme de<br />

grande ampleur<br />

des études au<br />

lycée est engagée :<br />

nouvelle seconde<br />

et nouvelle première<br />

à la rentrée <strong>2019</strong>,<br />

nouvelle terminale<br />

à la rentrée 2020.<br />

Cette nouvelle<br />

organisation<br />

du lycée va<br />

inévitablement avoir<br />

un impact sur la<br />

poursuite des études<br />

supérieures, et tout<br />

particulièrement<br />

sur l’organisation<br />

future des classes<br />

préparatoires<br />

économiques<br />

et commerciales.<br />

Après un état des lieux de la situation<br />

actuelle, un bref aperçu de la réforme<br />

du lycée et de ses conséquences<br />

actuellement connues ou prévisibles,<br />

quelques conseils seront donnés afin<br />

de tenter, du mieux possible, d’apaiser<br />

l’anxiété qui s’est emparée des<br />

lycéens et de leurs parents, avides<br />

d’informations précises concernant<br />

l’orientation post bac.<br />

I. La situation actuelle<br />

L’enseignement du lycée est<br />

actuellement organisé en diverses<br />

filières, de telle sorte que les<br />

bacheliers L (avec spécialité maths),<br />

ES, S et STMG ont accès aux CPGE<br />

EC. La filière EC est alors structurée<br />

autour de trois voies dans le<br />

prolongement de ces trois filières :<br />

• les bacheliers STMG continuent en<br />

classe préparatoire ECT (économique<br />

et commerciale option technologique)<br />

• les bacheliers ES et L (avec spécialité<br />

maths) en ECE (économique et<br />

commerciale option économique)<br />

• les bacheliers S en ECS (économique<br />

et commerciale option scientifique)<br />

Dans chacune de ces voies, les<br />

enseignements suivis prolongent<br />

ceux de terminale. L’organisation<br />

et les contenus des enseignements<br />

en classe préparatoire et les épreuves<br />

de concours sont communs aux trois<br />

voies en lettre, philosophie et langues,<br />

distincts pour les autres matières<br />

(mathématiques, économique, histoiregéopolitique,<br />

économie-droit…).<br />

A l’issue de ces deux années de<br />

classe préparatoire, les étudiants se<br />

présentent aux concours d’entrée<br />

aux Grandes Ecoles de management<br />

françaises et ont tous accès aux<br />

mêmes écoles, sans quota, <strong>mai</strong>s via<br />

un interclassement. Le système actuel<br />

donne toute satisfaction, tant du<br />

point de vue des étudiants, de leurs<br />

enseignants que des écoles, et assure<br />

avec efficacité l’équité, la diversité et<br />

la promotion sociale.<br />

Il faut également noter que les<br />

lycéens peuvent avoir accès aux<br />

Grandes Ecoles de management via<br />

les classes préparatoires littéraires,<br />

ce qui permet notamment à des<br />

élèves de terminales littéraires sans<br />

option mathématiques de passer les<br />

concours via une banque d’épreuves<br />

spécifique (BEL).<br />

24


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> paroles de profs MAI <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

économique et commerciale, nous<br />

allons analyser plus en détail la<br />

place des mathématiques dans cette<br />

réforme : les mathématiques ne sont<br />

pas présentes en tant que matière<br />

dans le tronc commun et doivent être<br />

choisies par les lycéens qui souhaitent<br />

poursuivre cet enseignement en tant<br />

que spécialité de la manière suivante :<br />

• En première : une spécialité<br />

mathématiques de 4 heures<br />

• En terminale :<br />

- une spécialité mathématiques<br />

de 6 heures dans le prolongement<br />

de celle de Première, éventuellement<br />

complétée par 3 heures d’option<br />

« mathématiques expertes »<br />

II. La réforme du lycée<br />

La réforme du lycée doit s’appliquer<br />

simultanément en seconde et première<br />

dès la rentrée scolaire <strong>2019</strong>, puis<br />

en terminale à la rentrée 2020 ; elle<br />

<strong>mai</strong>ntient une filière technologique (qui<br />

connaîtra quelques modifications <strong>mai</strong>s<br />

sans en changer fondamentalement la<br />

nature). En revanche, elle supprime les<br />

trois filières L, ES et S ; les classes de<br />

premières et de terminales générales<br />

seront organisées autour d’un tronc<br />

commun, et de spécialités à choisir<br />

(trois de quatre heures en première,<br />

puis deux de six heures en terminale).<br />

A cela s’ajoutent certaines options<br />

spécifiques que peuvent choisir<br />

les lycéens pour compléter leur<br />

formation.<br />

Les matières constituant le tronc<br />

commun sont les suivantes :<br />

Français (en première) puis<br />

philosophie en terminale, Histoire-<br />

Géographie, Enseignement Moral et<br />

Civique, Langues Vivantes A et B,<br />

Education Physique et Sportive et un<br />

module d’Enseignement Scientifique<br />

faisant intervenir des Sciences<br />

Physiques, des Sciences de la Vie<br />

et de la Terre et, dans une moindre<br />

mesure, des Mathématiques.<br />

Les enseignements de spécialité<br />

sont diversifiés et touchent<br />

plusieurs do<strong>mai</strong>nes (Langues<br />

Vivantes, Littérature, Histoire,<br />

Géopolitique et Sciences politiques,<br />

Sciences Economiques et Sociales,<br />

Mathématiques, Sciences de la Vie<br />

et de la Terre, Physique-Chimie,<br />

Sciences du Numérique, Sciences<br />

de l’Ingénieur...)<br />

Afin d’expliquer une des<br />

problématiques de la réforme<br />

pour la filière Classe Préparatoire<br />

© ICN BS<br />

- une option « mathématiques<br />

complémentaires » de 3 heures<br />

pour ceux qui abandonneraient<br />

la spécialité mathématiques en<br />

terminale, ou dans une moindre<br />

mesure, ceux qui n’auraient pas<br />

suivi la spécialité mathématiques en<br />

première (sous condition de remise à<br />

niveau des élèves).<br />

Ainsi, un lycéen pourra, en terminale,<br />

bénéficier de 0, 3, 6 ou 9 heures<br />

de mathématiques par se<strong>mai</strong>ne.<br />

A l’issue des trois années de lycée,<br />

les élèves passeront un baccalauréat<br />

général rénové, incluant du contrôle<br />

continu pour quarante pour cent<br />

du total des points.<br />

III. Les conséquences<br />

pour les CPGE EC<br />

A la rentrée 2021, les CPGE<br />

accueilleront les élèves issus de la<br />

nouvelle réforme du lycée. Celle-ci<br />

rendant obsolète les voies ES, L<br />

et S, une réflexion doit être menée<br />

sur l’organisation des classes<br />

25


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong><br />

paroles de profs<br />

MAI <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

© ESCP Europe<br />

préparatoires économiques et<br />

commerciales, dont l’architecture était<br />

entièrement basée sur ces filières.<br />

La voie technologique ECT pourra<br />

continuer à exister sous sa forme<br />

actuelle et à recruter des bacheliers<br />

technologiques, ce qui n’exclut pas<br />

des aménagements dans l’organisation<br />

et le contenu des programmes en<br />

fonction de ceux de l’amont.<br />

Concernant les voies ECE<br />

(économiques) et ECS (scientifiques),<br />

elles devront connaître des<br />

aménagements permettant de<br />

s’adapter aux nouveaux profils issus<br />

du lycée tout en continuant à attirer<br />

un large public. Si l’on ne connaît pas<br />

encore comment seront structurées<br />

les nouvelles filières, nous pouvons<br />

indiquer certains points majeurs qui<br />

doivent être pris en compte dans les<br />

réflexions et travaux à venir :<br />

• Les Grandes Ecoles de Management<br />

sont satisfaites des profils recrutés<br />

jusqu’à présent et de leur diversité ;<br />

la formation en classe préparatoire<br />

économique et commerciale actuelle<br />

crée des profils riches et polyvalents<br />

avec une nuance entre les deux<br />

filières :<br />

- La voie économique forme des<br />

étudiants au profil humaniste<br />

avec une formation solide en<br />

mathématiques et un équilibre<br />

avec les autres matières étudiées<br />

(économie, culture générale, langues<br />

vivantes…)<br />

- La voie scientifique forme des<br />

étudiants ayant suivi une formation<br />

poussée en mathématiques,<br />

certaines écoles étant très<br />

attachées à une formation<br />

mathématique de haut niveau<br />

(les étudiants pouvant viser ensuite<br />

un double diplôme avec des écoles<br />

d’ingénieurs, des masters de data<br />

scientist…)<br />

Ceci indique qu’il est fortement<br />

souhaitable de <strong>mai</strong>ntenir deux<br />

enseignements de mathématiques<br />

possibles, l’un de mathématiques<br />

approfondies, correspondant<br />

à l’actuelle ECS, l’autre de<br />

mathématiques « appliquées »<br />

correspondant à l’actuelle ECE. Il est<br />

également souhaitable que subsistent<br />

deux enseignements possibles en<br />

économie et sciences hu<strong>mai</strong>nes,<br />

l’un ressemblant à l’actuelle ESH<br />

(économie, sociologie, histoire du<br />

monde contemporain), enseignée<br />

26


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> paroles de profs MAI <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

en ECE, l’autre à l’actuelle HGG<br />

(histoire, géographie et géopolitique<br />

du monde contemporain), enseignée<br />

en ECS. Inutile de préciser que les<br />

enseignements de Culture Générale<br />

et de Langues Vivantes demeurent<br />

incontournables. Les acronymes<br />

ECE et ECS disparaîtront et quatre<br />

parcours possibles se profilent :<br />

mathématiques approfondies / HGG,<br />

mathématiques approfondies / ESH,<br />

mathématiques appliquées / HGG et<br />

maths appliquées / ESH.<br />

• Les classes économiques et<br />

commerciales doivent continuer à<br />

recruter des profils diversifiés issus<br />

de la classe de Terminale. Recrutant<br />

actuellement des bacheliers ES,<br />

L option maths, S et STMG, elles<br />

devront <strong>mai</strong>ntenant être accessibles<br />

à des profils de lycéens variés en<br />

termes de spécialités et/ou d’options<br />

choisies. Au regard du contenu des<br />

enseignements de tronc commun de<br />

la nouvelle organisation du lycée, un<br />

des seuls impératifs pour pouvoir<br />

accéder à ces classes préparatoires<br />

sera de ne pas avoir complètement<br />

abandonné les mathématiques<br />

à la fin de la classe de seconde,<br />

à savoir : avoir suivi la spécialité<br />

mathématiques en première<br />

et en terminale ou la spécialité<br />

mathématiques en première<br />

et l’option mathématiques<br />

complémentaires en terminale.<br />

• Il faudra également se poser<br />

la question des concours<br />

et de l’interclassement : comment<br />

conserver une diversité de profils<br />

avec les mêmes chances d’accès aux<br />

Grandes Ecoles ? La question des<br />

quotas par filière a été posée <strong>mai</strong>s<br />

les Grandes Ecoles n’y sont à priori<br />

pas favorables et souhaiteraient<br />

préserver l’interclassement ; il<br />

faudra alors réfléchir à la répartition<br />

des coefficients aux concours (des<br />

coefficients forts en mathématiques<br />

par exemple pour des étudiants<br />

ayant choisi un cursus « maths<br />

approfondies » et une répartition des<br />

coefficients beaucoup plus équilibrée<br />

pour les étudiants issus de l’autre<br />

filière).<br />

IV. Conseils<br />

à nos futurs élèves<br />

Compte-tenu des incertitudes<br />

actuelles et des projets qui se<br />

dessinent néanmoins, nous ne<br />

pouvons que fortement conseiller<br />

aux élèves de seconde, qui doivent<br />

dès à présent faire des choix de<br />

spécialité pour la classe de première,<br />

et qui ne veulent pas voir se fermer<br />

les portes d’un futur enseignement<br />

de type économique et commercial,<br />

en classes préparatoires ou<br />

à l’université, de choisir la spécialité<br />

mathématiques en première.<br />

Selon leur appétence pour la matière<br />

et/ou leur niveau, et en fonction des<br />

programmes de terminale, non encore<br />

connus au moment de l’écriture<br />

de cet article, et l’avancée de la<br />

réforme des CPGE, il leur faudra,<br />

en fin de première, choisir entre la<br />

spécialité mathématiques (six heures),<br />

éventuellement complétée des<br />

mathématiques expertes (trois heures)<br />

ou simplement l’option mathématiques<br />

complémentaires (trois heures) en<br />

terminale. Cela laisse encore du temps<br />

pour la réflexion.<br />

Quant aux autres choix de spécialités,<br />

ils doivent se faire en fonction<br />

appétences des lycéens (sciences<br />

économiques et sociales, histoiregéographie,<br />

géopolitique et sciences<br />

politiques, langues et littératures<br />

étrangères, sciences…) pour<br />

découvrir de nouveaux horizons et<br />

construire de nouvelles compétences,<br />

qui ne manqueront pas d’être utiles en<br />

CPGE EC. Les classes préparatoires<br />

économiques et commerciales<br />

souhaitent avant tout recruter des<br />

bacheliers épanouis et curieux !<br />

<strong>27</strong>


l’essentiel du sup <strong>prépas</strong> repères <strong>mai</strong> <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

La hausse du nombre<br />

d’étudiants<br />

ne se dément pas<br />

La hausse des effectifs étudiants va encore continuer une bonne dizaine d’années.<br />

En 20<strong>27</strong>, la France devrait en compter 2,8 millions, soit 180 000 de plus qu’en 2017.<br />

Ce sont 2,68 millions d’étudiants<br />

qui se sont inscrits dans l’enseignement<br />

supérieur à la rentrée<br />

2017 (2,62 hors doubles<br />

inscriptions universités/CPGE) selon une<br />

note sur les Projections des effectifs dans<br />

l’enseignement supérieur pour les rentrées<br />

de 2018 à 20<strong>27</strong> que le ministère<br />

de l’Enseignement supérieur, de la Recherche<br />

et de l’Innovation vient de publier.<br />

Le rythme de la hausse se réduit<br />

puisqu’il n’est que de 1,4 % entre 2016<br />

et 2017 après 1,8 % l’année précédente<br />

et 2,5 % entre 2014 et 2015. En revanche<br />

2018 a été marquée par les conséquences<br />

du boom démographique de l’an 2000 et<br />

on devrait, selon les chiffres provisoires<br />

de la DEPP (Direction de l’évaluation, de<br />

la prospective et de la performance), recenser<br />

une hausse du nombre d’inscriptions<br />

d’environ 55 000 étudiants en 2018-<br />

<strong>2019</strong> soit + 2,1%.<br />

Cette hausse serait plus modérée dans<br />

les filières « traditionnelles » (universités<br />

y compris IUT, STS, CPGE) à + 1,6<br />

% <strong>mai</strong>s en progression plus sensible dans<br />

les autres formations (+ 3,4 %) et notamment<br />

en écoles de commerce (+ 9 700 inscriptions<br />

soit + 5,9 %), en écoles d’ingénieurs<br />

(+ 6 300, + 4,6 %) <strong>mai</strong>s aussi dans<br />

les écoles privées (+ 5,2 %). Dans l’ensemble,<br />

ces formations auraient accueilli<br />

18400 étudiants supplémentaires à la<br />

rentrée 2018.<br />

De plus en plus vers<br />

des formations<br />

non universitaires<br />

Le taux de poursuite des bacheliers généraux<br />

à l’université (hors IUT) serait en légère<br />

baisse, de 0,2 point, à la rentrée 2018<br />

pour s’établir à 52%. La poursuite des<br />

nouveaux bacheliers généraux en IUT, qui<br />

diminue depuis plusieurs années (9,5 % à<br />

la rentrée 2017, - 1,2 point depuis 2010),<br />

serait en retrait de 0,2 point. Les mêmes<br />

tendances sont observées en CPGE où le<br />

taux de poursuite s’établirait à 10,8 % en<br />

2018, en diminution de 0,9 point par rapport<br />

à 2017 et de 2,4 points depuis 2010.<br />

En STS, le taux de poursuite, qui s’était<br />

stabilisé à la rentrée 2017 après plusieurs<br />

années de baisse, fléchirait à nouveau en<br />

2018 pour s’établir à 6%, soit 0,3 point de<br />

moins que l’année précédente et 1,9 point<br />

de moins qu’en 2010.<br />

« Face aux contraintes de capacité, une<br />

partie des étudiants semble s’être reportée<br />

vers des formations non universitaires<br />

telles que les écoles d’ingénieurs,<br />

de commerce, en facultés privées ou encore<br />

en écoles paramédicales, sociales,<br />

artistiques ou culturelles », notent les experts<br />

de la DEPP. En 2017-2018, près de<br />

3% de néo-bacheliers des séries générales<br />

poursuivent leurs études en école d’ingénieurs<br />

et autant en école de commerce.<br />

Ces taux de poursuite seraient stables à<br />

la rentrée 2018.<br />

En tout à la rentrée 2018, près de 456<br />

000 nouveaux bacheliers se seraient inscrits<br />

dans les principales filières de l’enseignement<br />

supérieur soit 21 000 de plus<br />

qu’à la rentrée précédente. Hors IUT la<br />

hausse est de 5,4 % à l’université (jusqu’à<br />

9,2 % en STAPS). L’augmentation atteint<br />

les 7,1 % en IUT et 4% en STS alors que<br />

les effectifs sont quasi stables en CPGE<br />

(- 0,6 %). « Lors de cette rentrée, le caractère<br />

novateur de l’outil Parcoursup,<br />

en particulier le délai autorisé pour valider<br />

une proposition et peut-être la longueur<br />

insuffisante des listes d’admission,<br />

semblent avoir conduit les classes de préparatoires<br />

aux grandes écoles (CPGE) à<br />

ne pas accueillir tous les étudiants ayant<br />

formulé ce vœu et tous ceux qu’ils auraient<br />

souhaité », notent les auteurs de<br />

la note. Enfin les entrées en école d’ingénieur,<br />

de commerce ou en écoles privées<br />

devraient de nouveau avoir sensiblement<br />

progressé à la rentrée 2018 : + 7,6 % sur<br />

l’ensemble de ces formations.<br />

Et en <strong>2019</strong> ?<br />

Une légère baisse - 0,4% - des nouveaux<br />

bacheliers entrants dans l’enseignement<br />

supérieur est attendue pour <strong>2019</strong>. La<br />

hausse des effectifs n’en serait pas moins<br />

de 21 500 étudiants au total sur les filières<br />

traditionnelles et de 33 500 sur l’ensemble<br />

de l’enseignement supérieur (+ 1,3 %),<br />

À l’université hors IUT, le nombre de nouveaux<br />

bacheliers serait en recul à - 0,9%<br />

ce qui n’empêche pas les effectifs en licence<br />

d’augmenter de 9 000 étudiants (+<br />

1,1%) et ceux en master de 5 000 étudiants<br />

(+ 0,9%). Peu de fluctuations sont attendues<br />

dans les filières courtes : stabilité en<br />

IUT et + 0,2% en STS. En revanche, les<br />

nouvelles inscriptions en CPGE, après<br />

une année de recul technique, progresseraient<br />

par contrecoup en <strong>2019</strong> (+ 0,7%). Le<br />

nombre d’inscriptions de néo-bacheliers<br />

en écoles d’ingénieurs non universitaires,<br />

en écoles de commerce et dans les écoles<br />

privées serait quant à lui en baisse de 1%<br />

28


L’ESSENTIEL DU SUP PréPaS<br />

DéBat<br />

MAI <strong>2019</strong> N° <strong>27</strong><br />

Et dans dix ans ?<br />

En 20<strong>27</strong>, un peu plus de 2,8 millions<br />

d’étudiants seraient recensées dans l’enseignement<br />

supérieur français (hors<br />

doubles inscriptions en licence-CPGE).<br />

Soit 180 000 de plus qu’en 2017 (+ 6,9%).<br />

Le nombre de bacheliers augmenterait<br />

quant à lui de 6,5%, soit 41 000 bacheliers<br />

supplémentaires. La croissance serait<br />

forte pour les bacs généraux (+ 24 300, +<br />

7,4%) et pour les bacs technologiques (+<br />

17 200, +13,6%) tandis que le nombre de<br />

bacheliers professionnels diminuerait légèrement<br />

sur cette période (- 0,3%). Une<br />

hausse substantielle telle que celle anticipée<br />

sur l’année 2018 devrait intervenir<br />

de nouveau en 2024 avec l’arrivée dans<br />

le supérieur des jeunes nées en 2006, génération<br />

particulièrement nombreuse.<br />

En 20<strong>27</strong>, le nombre de nouveaux bacheliers<br />

entrant à l’université hors IUT serait<br />

supérieur de 8% à celui de la rentrée<br />

2017 (+ 17 000). S’ils seraient plus nombreux<br />

dans toutes les disciplines, leur<br />

progression serait moins élevée en santé<br />

(+ 2,8 %) et en droit (+ 3,%) alors qu’il<br />

progresserait de 10,5% dans les IUT. Les<br />

flux d’entrée des bacheliers en CPGE devraient<br />

connaitre une légère hausse de 2,4<br />

% sur la période alors qu’ils enregistreraient<br />

une hausse de 8,5 % en STS. Enfin<br />

la hausse en écoles de commerce, facultés<br />

privées et écoles d’ingénieur se poursuivrait<br />

à 11,2 % (3 000 étudiants).<br />

En dix ans, l’université gagnerait au total<br />

78 000 étudiants (+5,3%) dont 6,9% en licence<br />

et 4% en master. Les effectifs de<br />

doctorants seraient quant à eux en baisse<br />

de 5,2%. Les effectifs seraient particulièrement<br />

dynamiques en sciences (+ 7,5%),<br />

en Staps (+ 9,5 %) et en lettres et sciences<br />

hu<strong>mai</strong>nes (+ 5,9%). La progression serait<br />

plus modérée en droit (4,4%), en économie<br />

(4%) et en disciplines de santé (3,6%).<br />

La hausse prévue serait également importante<br />

dans les filières sélectives que sont<br />

les IUT (+ 6,8%) et les STS (+ 5,8%). En<br />

CPGE, l’évolution sur dix ans est une<br />

stabilité essentiellement imputable à la<br />

baisse observée entre 2017 et 2018.<br />

Pour l’ensemble des filières traditionnelles,<br />

la hausse des inscriptions serait<br />

de 5,2%, soit 101 000 étudiants supplémentaires.<br />

Les écoles de commerce et<br />

d’ingénieurs non universitaires verraient<br />

même leurs effectifs croitre respectivement<br />

de 15,2% (+ 25 000 étudiants) et<br />

de 11,6% (+ 16 000 étudiants). L’augmentation<br />

du nombre d’étudiants dans<br />

les facultés privées serait très élevée <strong>mai</strong>s<br />

concerne moins d’étudiants (+ 24,3 %, + 7<br />

000 étudiants). Les effectifs des « autres<br />

formations » (formations artistiques, paramédicales,<br />

sociales et autres écoles...)<br />

seraient eux aussi dynamiques, avec une<br />

croissance de 8,7 % (+ <strong>27</strong> 000 étudiants).<br />

180 000 de plus<br />

Au final, en 20<strong>27</strong>, la<br />

projection à long terme<br />

conduit à estimer à<br />

2,8 millions le nombre<br />

d’étudiants dans<br />

l’enseignement supérieur<br />

français (hors doubles<br />

inscriptions licence-CPGE),<br />

soit 180 000 inscriptions de<br />

plus qu’en 2017 (+ 6,9 %).<br />

29

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