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L’INSOLITE DU MOIS<br />
Captive State<br />
LE RÉALISATEUR DE LA PLANÈTE DES SINGES : LES ORIGINES RACONTE LA RÉSISTANCE<br />
D’UNE POIGNÉE DE TERRIENS CONTRE UN ENVAHISSEUR EXTRATERRESTRE.<br />
LE FILM DE SF LE PLUS ORIGINAL DU MOIS.<br />
PAR CÉDRIC PAGE<br />
John Goodman<br />
et Ashton Sanders.<br />
Et si L’Armée des ombres, le chef-d’œuvre de Jean-<br />
Pierre Melville sur la résistance, rencontrait<br />
Independance Day ? Ce n’est sans doute pas ce<br />
que s’est dit le réalisateur Rupert Wyatt avant<br />
de concevoir Captive State, mais c’est à ça qu’on pense<br />
à l’énoncé du pitch de son film : celui-ci raconte en<br />
eet le combat d’une poignée de rebelles, dix ans après<br />
que la Terre a été envahie par des extraterrestres au<br />
comportement dictatorial. Plutôt que de raconter l’invasion<br />
de notre planète par les aliens – l’un des thèmes<br />
les plus rebattus de la science-fiction – Captive State<br />
fait donc le choix original de débuter son récit après :<br />
quand l’envahisseur a pris ses quartiers, se comporte<br />
comme un colon et que les humains sont condamnés à<br />
l’obéissance et la passivité. D’où son aspect « film de<br />
résistance ». Situé dans un Chicago grisâtre, maussade,<br />
le récit raconte les destins d’une poignée d’humains en<br />
lutte, dans une atmosphère assez proche des meilleures<br />
dystopies young adult, type Hunger Games ou Divergente,<br />
et se focalise sur un jeune homme séparé de son frère,<br />
héros de la résistance (Ashton Sanders, révélation de<br />
Moonlight). John Goodman (Argo, The Big <strong>Le</strong>bowski) incarne<br />
quant à lui un flic aux ordres du pouvoir, mais dont le<br />
comportement et les motivations pourraient bien être<br />
plus complexes que prévu.<br />
Chemin faisant, Captive State réactive une haute idée de<br />
la science-fiction : loin de la pyrotechnie et des eets<br />
spéciaux, le film fait le pari d’une SF à hauteur d’homme,<br />
qui doit autant aux classiques des années 50 (type <strong>Le</strong><br />
jour où la terre s’arrêta) qu’à un chef-d’œuvre de la littérature<br />
comme 1984 de George Orwell. Sous couvert de<br />
divertissement, il s’agit de réfléchir ici aux notions de<br />
libre arbitre, à la dialectique éternelle entre liberté et<br />
sécurité. « <strong>Le</strong> film montre ce que vivre sous occupation<br />
veut dire, les obligations morales et les choix que l’on doit<br />
faire quand la société est mise en péril et qu’on risque de<br />
perdre sa famille, sa carrière, son gagne-pain, explique<br />
le réalisateur Rupert Wyatt. La science-fiction permet<br />
de créer un reflet de notre société tout en préservant<br />
un degré de séparation qui permettra aux spectateurs<br />
d’avoir des points de vue diérents. »<br />
CAPTIVE STATE<br />
Réalisation : Rupert Wyatt<br />
Genre : Science-Fiction<br />
Durée : 1 h 50<br />
Avec : Ashton Sanders, John Goodman,<br />
Vera Farmiga…<br />
SORTIE : 3 AVRIL<br />
12<br />
LES CINÉMAS PATHÉ ET GAUMONT