LG 217 / 218
Décembre 2018 / Janvier 2019 LG N° 217 / 218 www.gemengen.lu Norman Fisch Secrétaire général INDR FRANK MULLER OEKOSTROUM Les dames du Mistral gagnant JEAN-MARIE BENEKÉ ENGIE COFELY LUXEMBOURG Biomasse: après la cogénération, la trigénération MARTINE SCHUMMER ET GUILLAUME DUBOIS SCHROEDER & ASSOCIÉS La déconstruction: un vivier de ressources
- Page 2 and 3: LE CLOUD HYBRIDE, UNE SOLUTION AGIL
- Page 4 and 5: SOMMAIRE ENERGIE 38 | JEAN-MARIE BE
- Page 6 and 7: 6 LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019
- Page 8 and 9: 8 LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019
- Page 10 and 11: 10 LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019
- Page 12 and 13: 12 LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019
- Page 14 and 15: 14 LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019
- Page 16 and 17: 16 LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019
- Page 18 and 19: 18 LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019
- Page 20: 20 LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019
- Page 23 and 24: LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019 23
- Page 25 and 26: LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019 25
- Page 27 and 28: TM
- Page 29 and 30: LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019 29
- Page 31 and 32: PROPPERE STROUM FIR ENG LIEWENSWÄE
- Page 33 and 34: LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019 33
- Page 35 and 36: LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019 35
- Page 37 and 38: moving people, moving you. Die Allt
- Page 39 and 40: LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019 39
- Page 41 and 42: UN FABRICANT S’ENGAGE À VOS CÔT
- Page 43 and 44: actuellement à l’étude afin d
- Page 45 and 46: LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019 45
- Page 47 and 48: LG DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019 47
- Page 49 and 50: CONSTRUCTIONS & RENOVATION CHAPES &
- Page 51 and 52: pour chaque pièce; la dernière é
Décembre 2018 / Janvier 2019<br />
<strong>LG</strong> N° <strong>217</strong> / <strong>218</strong><br />
www.gemengen.lu<br />
Norman Fisch<br />
Secrétaire général<br />
INDR<br />
FRANK MULLER<br />
OEKOSTROUM<br />
Les dames du Mistral gagnant<br />
JEAN-MARIE BENEKÉ<br />
ENGIE COFELY LUXEMBOURG<br />
Biomasse: après la cogénération, la trigénération<br />
MARTINE SCHUMMER ET GUILLAUME DUBOIS<br />
SCHROEDER & ASSOCIÉS<br />
La déconstruction: un vivier de ressources
LE CLOUD HYBRIDE,<br />
UNE SOLUTION AGILE.<br />
Avec le Cloud Hybride de Telindus, l’infrastructure dynamique<br />
s’adapte et évolue en fonction des besoins de votre entreprise.<br />
Le Cloud Hybride de Telindus, c’est un service de consultance, de gestion<br />
et de gouvernance, pour faire évoluer votre IT en mode hybride.<br />
Tirez pleinement profit de la performance et de l’agilité d’une infrastructure<br />
évolutive et fiable, optimisez vos coûts de gestion et l’administration de<br />
vos données sur des environnements privés et publics, en toute sérénité.<br />
www.telindus.lu<br />
SHARE MORE THAN TECHNOLOGY.
EDITO<br />
PAR JULIEN BRUN<br />
Aux gilets qui ne réfléchissent pas<br />
La violence ne dessert-elle pas toujours les causes qu’elle prétend<br />
défendre? Albert Camus donne une définition de L’Homme révolté:<br />
«Un homme qui dit non. Mais s’il refuse, il ne renonce pas: c’est<br />
aussi un homme qui dit oui, dès son premier mouvement». On aura<br />
beau chercher, quel est le «oui» dans le «mouvement» qui brise le<br />
visage de Marianne, éteint la flamme du Soldat inconnu de l’Arc de<br />
Triomphe, défonce la vitrine d’une boutique de luxe pour y voler<br />
son fonds de caisse, incendie un lycée puis une voiture, fusse-t-elle<br />
de sport ou de police? Ces mouvements-là relèvent d’un anarchisme<br />
qui fissurent l’Etat de droit.<br />
Considérer que c’est la pauvreté qui pousse à la violence est une<br />
position populiste que certains politiques opportunistes n’hésitent<br />
plus à défendre. À l’inverse, considérer que c’est parce qu’ils sont<br />
violents qu’ils sont pauvres est une posture bourgeoise qui méprise<br />
la profonde, intolérable et révoltante détresse sociale. Depuis<br />
plusieurs semaines maintenant, la société française est comme<br />
cristallisée par ces deux pôles antinomiques qui refusent les nuances<br />
et dont l’étendard commun pourrait être: «avec ou contre nous».<br />
Jamais pourtant, le désespoir - aussi profond soit-il - ne saurait<br />
justifier le recours à la violence et «je me révolte, donc nous sommes»<br />
ne peut aboutir que sur le chemin des idées. Tout le problème réside<br />
peut-être dans cette assourdissante absence des Foucault, Deleuze,<br />
Derrida et Bourdieu de 1968, dans l’ahurissant mutisme des<br />
Diderot, Montesquieu, Rousseau, Voltaire et Condorcet de 1789;<br />
car force est de constater que les intellectuels de 2018 ont brillé par<br />
leur incapacité à donner une forme aux gilets jaunes.<br />
Et pour cause, né sur les réseaux sociaux, le mouvement s’y est<br />
développé à travers des images, vidéos et discours donnant parfois<br />
à rire, souvent à pleurer mais presque jamais à comprendre. Au fil<br />
des partages et des publications, la moquerie et l’indignation ont fait<br />
croître une vague qui maintenant s’essouffle et bientôt s’échouera<br />
morte sur une plage aux allures de mesurettes.<br />
En France, les petites gens, les pauvres, les déshérités, les prolétaires<br />
- aussi appelés «les sans dents» par un ancien président de la<br />
République (fût-il socialiste) - préfèrent Facebook aux Twitter et<br />
autres Insta plus “glam’s”. Si certaines publications nauséabondes ont<br />
des relents de gitane froide, de gazole à la pompe et de bière plate,<br />
c’est parce que sur le réseau social, n’importe quel conspirationniste<br />
au QI d’un poulpe mort, biberonné à la téléréalité, aux jeux vidéo et à<br />
Cyril Hanouna peut dorénavant, seul derrière son écran, se prendre<br />
pour le Zorro du Meilleur des Mondes, répandre de sa superbe justice<br />
numérique et dénoncer la tyrannique dictature française.<br />
Cette modalité narcissique aplatit les nuances jusqu’à la comparaison<br />
photographique de résistants et de lycéens. Ce n’est pas tant ce qui<br />
se passe en amont des images qui importe (un acte de résistance<br />
face à l’occupant nazi et des bombonnes de gaz empilées devant un<br />
lycée) mais bien en aval: mise à mort et mise en garde à vue. La<br />
comparaison entre SS et CRS n’est pas raison de l’agenouillement<br />
mains derrière la nuque mais d’une déraison pure singeant le geste<br />
d’un prisonnier de guerre dans un État policier, tyrannique et<br />
dictatorial que la France n’est plus depuis la Guerre d’Algérie.<br />
Sur Facebook, le réel a raison perdue dans une inéluctable<br />
décadence. Certes les journalistes ont leur part de responsabilité<br />
lorsqu’ils traitent l’information comme un spectacle à l’américaine,<br />
lorsqu’ils n’ont plus le temps de vérifier leurs sources, lorsque les<br />
chaînes d’info en continu commentent les images plus qu’elles ne les<br />
interrogent ou lorsque l’événement est un point que l’on commente<br />
sans le relier au précédent avant de passer au prochain buzz. Mais la<br />
méfiance à l’égard des journalistes est un prétexte facile pour celui<br />
dont la principale source d’information n’est pas l’AFP Factuel,<br />
Le Monde, France Inter et les autres rédactions sérieuses mais<br />
Facebook où l’attentat de Strasbourg est présenté comme un acte<br />
gouvernemental pour faire taire le mouvement des gilets jaunes.<br />
Selon Victor Hugo, «la rumeur est la fumée du bruit». Une rumeur<br />
se moque d’être vraie, ce qui lui importe c’est de le devenir, elle ne<br />
dépend donc pas de la vérité mais du nombre de republications et<br />
de pouces bleus qui font penser à autant de pollice verso de la Rome<br />
antique. Dans la mesure où combattre une rumeur, c’est la renforcer<br />
et que l’ignorer, c’est la laisser prospérer, on ne contient jamais une<br />
fumée. Ne faudrait-il pas s’attaquer au foyer de l’incendie, à savoir<br />
la “digitaïnomanie” des esprits et l’incapacité de penser contre soimême?<br />
Nietzsche la France! n
SOMMAIRE<br />
ENERGIE<br />
38 | JEAN-MARIE BENEKÉ<br />
ENGIE Cofely Luxembourg<br />
COVERSTORY<br />
10 | NORMAN FISCH<br />
INDR<br />
Biomasse:<br />
après la cogénération, la trigénération<br />
MOBILITE VERTE<br />
42 | GEORGES HILBERT<br />
Sales-Lentz Group S.A.<br />
L’Entreprise Responsable<br />
Premiers minibus<br />
autonomes au Luxembourg<br />
ECONOMIE CIRCULAIRE<br />
16 | PASCAL HEUSCHLING<br />
ET PHILIPPE WERY<br />
Arendt Business Advisory<br />
ECONOMIE CIRCULAIRE<br />
24 | GUY SPANIER ET ALBERT KALMES<br />
Commune de Schifflange<br />
MOBILITE VERTE<br />
44 | JEAN-LUC HANNOSSET DE MOXHE<br />
MOVE2 Group<br />
Pour une valeur durable<br />
Economie circulaire:<br />
le modèle de Schifflange<br />
L’hydrogène, un carburant d’avenir<br />
ECONOMIE CIRCULAIRE<br />
18 | PIERRE KOPPES<br />
Commune de Wiltz<br />
ENERGIE<br />
32 | FRANK MULLER<br />
Oekostroum<br />
MOBILITE VERTE<br />
46 | ROMAIN KRIBS<br />
Voyages Emile Weber<br />
Le laboratoire de l’économie circulaire<br />
Les dames du Mistral gagnant<br />
En voyage avec Emile Weber
BATIMENT & CONSTRUCTION<br />
50 | MARTINE SCHUMMER<br />
Schroeder & Associés<br />
DIGITALISATION<br />
70 | ROXANE FILIPPA<br />
KPMG Luxembourg<br />
LETZEBUERGER GEMENGEN<br />
Publication éditée par Euro-Editions S.A.<br />
www.gemengen.lu<br />
Société éditrice<br />
Euro-Editions S.A.<br />
24, rue Michel Rodange • L-4660 Differdange<br />
Régie publicitaire<br />
Julien Malherbe<br />
marketing@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 30<br />
La déconstruction: un vivier de ressources<br />
BATIMENT & CONSTRUCTION<br />
56 | PAUL KAUTEN<br />
Eida S.A.<br />
Quand le bâtiment devient source d’énergie<br />
LOGEMENT<br />
64 | DIANE DUPONT<br />
Fonds du Logement<br />
Digitalisation:<br />
un marathon de bouleversements<br />
FINANCE<br />
80 | ERIC PAQUES ET PHILIPPE PIERRE<br />
PwC Luxembourg<br />
Aux préjudices de la fiscalité transfrontalière<br />
PORTRAITS<br />
92 | MARTIN GUÉRIN<br />
Luxembourg-City Incubator<br />
Administration<br />
Lucia Ori<br />
Tél. 58 45 46 29 • Fax 58 49 19<br />
admin@euroeditions.lu<br />
Raouf Hatira<br />
secretariat@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 23<br />
Rédaction<br />
Julien Brun<br />
julien@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 26<br />
Martina Cappuccio<br />
martina@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 26<br />
Pierre Birck<br />
pierre@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 24<br />
Raouf Hatira<br />
Stéphane Etienne<br />
Conception et réalisation graphique<br />
Sophie Glibert<br />
sophie@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 25<br />
Photographie<br />
Marie De Decker<br />
Eric Devillet<br />
Mouvement<br />
luxembourgeois<br />
pour la Qualité<br />
et l’Excellence<br />
PERFORMANCE DURABLE<br />
L’accès au logement pour tous<br />
Repousser les limites de l’imagination<br />
LOGEMENT<br />
66 | GILLES HEMPEL<br />
Agence Immobilière Sociale<br />
PORTRAITS<br />
96 | CLAUDE SEYWERT<br />
Encevo<br />
Impression<br />
Imprimerie Centrale<br />
Promouvoir l’immobilier social<br />
Diriger, c’est prévoir<br />
© Euro-Editions<br />
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />
Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la<br />
rédaction ne peuvent être exploités qu’avec l’accord<br />
de leurs auteurs. Publiés ou non, ils ne seront pas<br />
restitués. Les reportages signés n’engagent que<br />
leurs auteurs. Les prix figurant dans cette revue<br />
sont indicatifs et peuvent être sujets à des variations<br />
dont l’éditeur ne pourrait nullement être tenu pour<br />
responsable.
6<br />
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
Index des<br />
intervenants<br />
10 | NORMAN<br />
FISCH<br />
Secrétaire général<br />
INDR<br />
16 | PASCAL<br />
HEUSCHLING<br />
Engagement Advisor<br />
Arendt Business Advisory<br />
16 | PHILIPPE<br />
WERY<br />
CEO<br />
Arendt Business Advisory<br />
18 | PIERRE<br />
KOPPES<br />
Echevin<br />
Commune Wiltz<br />
22 | GREGORY<br />
CLAUDY<br />
CEO<br />
R-Lease<br />
24 | ALBERT<br />
KALMES<br />
Echevin<br />
Commune de Schifflange<br />
24 | GUY<br />
SPANIER<br />
Chef de service et conseiller<br />
climat<br />
Commune de Schifflange<br />
28 | GÉRARD<br />
ZOLLER<br />
Directeur général<br />
Peintures Robin<br />
32 | FRANK<br />
MULLER<br />
CEO<br />
Oekostroum<br />
34 | LEIF<br />
CHIOTIS<br />
Branch manager<br />
Boydens Engineering<br />
38 | JEAN-MARIE<br />
BENEKÉ<br />
Chef de projet<br />
ENGIE Cofely Luxembourg<br />
42 | GEORGES<br />
HILBERT<br />
Directeur Général Technique<br />
Sales-Lentz<br />
44 | JEAN-LUC<br />
HANNOSSET<br />
DE MOXHE<br />
Managing Director<br />
MOVE2 Group
your business advisors<br />
Distinctive perspectives in Advisory<br />
corporate finance & modeling / strategy & sustainability / operations & performance<br />
arendt.com/advisory
8<br />
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
46 | ROMAIN<br />
KRIBS<br />
Attaché à la direction<br />
Voyages Emile Weber<br />
50 | MARTINE<br />
SCHUMMER<br />
Administrateur<br />
Schroeder & Associés<br />
50 | GUILLAUME<br />
DUBOIS<br />
Ingénieur<br />
Schroeder & Associés<br />
56 | PAUL<br />
KAUTEN<br />
Administrateur délégué<br />
Eida S.A.<br />
60 | GÜNTER<br />
KRINGS<br />
Directeur<br />
Viessmann<br />
64 | DIANE<br />
DUPONT<br />
Présidente du conseil<br />
d’administration<br />
Fonds du Logement<br />
66 | GILLES<br />
HEMPEL<br />
Directeur<br />
Agence Immobilière Sociale<br />
70 | ROXANE<br />
FILIPPA<br />
Associate Partner<br />
KPMG Luxembourg<br />
72 | GÉRARD<br />
HOFFMANN<br />
CEO<br />
Proximus Luxembourg<br />
Tango - Telindus<br />
72 | HUGUES<br />
STIERNON<br />
Head of Telecom Solutions<br />
Telindus<br />
74 | MAÎTRE SABRINA<br />
MARTIN<br />
Associée fondatrice<br />
Martin Avocats Sàrl<br />
80 | ERIC PAQUES<br />
Associé spécialiste<br />
dans le conseil fiscal<br />
PwC Luxembourg<br />
Copyright: Mike Zenari<br />
80 | PHILIPPE PIERRE<br />
Associé en charge du secteur<br />
public et responsable mondial<br />
Institutions européennes<br />
PwC Luxembourg<br />
82 | LAURENCE<br />
LHOTE<br />
Indirect Tax Partner<br />
KPMG Luxembourg<br />
82 | QUENTIN<br />
WARSCOTTE<br />
Indirect Tax Associate Partner<br />
KPMG Luxembourg<br />
84 | VINCENT<br />
EGGEN<br />
Managing Director<br />
Pictet Technologies
Pour tous vos déplacements,<br />
nous sommes à vos côtés !<br />
Que ce soit pour un simple déplacement professionnel, pour la mise en place d’un<br />
service de navettes pour votre société, ou encore pour l’organisation du transport<br />
lors d’un de vos événements, nos collaborateurs mettent tout en œuvre pour vous<br />
proposer de nombreux services « à la carte ».
10 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
COVERSTORY<br />
L’Entreprise Responsable<br />
L’Institut National pour le Développement durable et la<br />
Responsabilité sociale des entreprises vient de passer le cap<br />
des dix années d’activités en faveur de la RSE au Luxembourg.<br />
À ses débuts, 8% des dirigeants en avaient entendu parler,<br />
contre quelque 150 entreprises labellisées et plus de 1.100<br />
sensibilisées à ce jour; mais l’INDR ne compte pas en rester<br />
à ces chiffres. Norman Fisch, secrétaire général de l’INDR,<br />
dévoile ses ambitions pour 2019.<br />
elle évolue. Norman Fisch complète<br />
cette définition en expliquant qu’«une<br />
entreprise ne peut plus considérer le retour<br />
sur investissement comme seule pierre<br />
angulaire de son édifice économique».<br />
Toute la mission de l’INDR est de renvoyer<br />
les entreprises vers leurs responsabilités et<br />
de les accompagner pour s’investir dans<br />
un développement durable. Un premier<br />
objectif étant d’arriver à une masse critique<br />
suffisante pour que la RSE devienne une<br />
norme commerciale.<br />
Missions<br />
La première mission de l’INDR est de<br />
sensibiliser, d’informer, mais aussi de former<br />
les entreprises aux enjeux de la RSE. Ses<br />
experts formulent des recommandations et<br />
des conseils essentiels pour accompagner les<br />
dirigeants d’entreprises dans l’identification<br />
de leurs responsabilités, la réalisation d’un<br />
diagnostic interne et l’établissement d’un<br />
programme d’amélioration.<br />
Les efforts de l’entreprise sont ensuite<br />
valorisés avec l’obtention du label ESR qui<br />
est alloué pour une durée de trois ans. Passé<br />
ce délai, un nouvel audit vérifie la mise en<br />
œuvre du plan d’amélioration. Le taux de<br />
reconduite du label dépasse les 95%.<br />
Sensibiliser, évaluer, accompagner puis<br />
labelliser, c’est la gamme des services que<br />
l’INDR assure depuis ses débuts, mais ces<br />
quatre missions sont désormais optimisées<br />
dans un programme complet: ESR –<br />
Entreprise Responsable. 2019 verra aussi un<br />
rajeunissement du site internet de l’INDR,<br />
la publication de son nouveau logo et une<br />
campagne nationale de sensibilisation.<br />
Une enquête sur l’expérience client<br />
accompagnera les projets de l’INDR.<br />
Guide ESR<br />
Le label s’appuie sur le Guide ESR qui<br />
se compose de quatre chapitres que sont<br />
la Stratégie, la Gouvernance, le Social et<br />
l’Environnemental. Ces quatre chapitres<br />
sont indissociables et interdépendants.<br />
Subdivisé en une centaine de sujets, ce<br />
référentiel se veut un outil pratique. Il<br />
est donc régulièrement mis à jour par les<br />
experts agréés qui conseillent et auditent<br />
les entreprises. Les problématiques<br />
rencontrées par rapport aux différentes<br />
thématiques peuvent ainsi facilement y être<br />
incorporées.<br />
La version française a été revue afin de<br />
mieux mettre en évidence les différentes<br />
solutions qui existent au Luxembourg;<br />
elle sera publiée prochainement. Une<br />
version anglaise sera aussi éditée au<br />
deuxième semestre afin que le processus de<br />
labellisation puisse être mené en anglais.<br />
Dans la mesure où le Guide n’est pas un<br />
texte statique mais évolutif, les thématiques<br />
ont été retravaillées à la lumière des<br />
nouvelles attentes de la société.<br />
Le Guide ESR est donc un support pratique<br />
qui prend en compte les préoccupations<br />
sociétales de son temps. Développé en<br />
collaboration avec les principaux acteurs<br />
nationaux de la RSE au Luxembourg, il est<br />
l’ouvrage de référence des entreprises et<br />
donne une vue d’ensemble des principales<br />
attentes de la société à leur égard. Il reprend<br />
les principales thématiques de la RSE jugées<br />
pertinentes au Luxembourg et est en ligne<br />
avec les standards internationaux usuels.<br />
RSE<br />
La RSE est l’outil stratégique dont dispose<br />
l’entreprise pour s’adapter à son contexte<br />
économique, social et environnemental,<br />
tout en créant de la valeur partagée pour<br />
l’entreprise et pour la société dans laquelle<br />
“Une entreprise<br />
ne peut plus<br />
considérer<br />
le retour sur<br />
investissement<br />
comme seule<br />
pierre angulaire<br />
de son édifice<br />
économique”<br />
Les attentes de la société changent, les<br />
entreprises doivent s’y adapter et se<br />
poser ces questions en interne. «D’où<br />
l’importance du coordinateur RSE qui est<br />
un nouveau poste pouvant être comparable<br />
à l’émergence du DRH ou du directeur de<br />
la qualité dans les années 80», explique le<br />
secrétaire général.<br />
À travers l’association ProRSE, qui rassemble<br />
les professionnels de la RSE au Luxembourg,<br />
l’INDR est devenu une plateforme d’échanges<br />
sur les problématiques et les solutions<br />
existantes. «Pour chaque thématique du<br />
Guide ESR, nous souhaitons identifier des<br />
ambassadeurs spécialistes parmi les entreprises<br />
labellisées». Leur objectif sera de faire la<br />
promotion de leurs bonnes pratiques auprès<br />
de leurs parties prenantes internes et externes.<br />
«Les meilleures pratiques existent, il suffit de<br />
les identifier et de les inclure dans un réseau<br />
où elles seront utiles à d’autres entreprises.
Norman Fisch
12 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
COVERSTORY<br />
Nous espérons ainsi insuffler une prise de<br />
conscience, tisser des liens et créer une<br />
économie vertueuse».<br />
“Insuffler<br />
une prise de<br />
conscience, tisser<br />
des liens et créer<br />
une économie<br />
vertueuse”<br />
Prise de conscience<br />
Les entreprises sont désormais conscientes<br />
qu’il existe des problématiques sociétales<br />
qui peuvent nuire à leur pérennité. On sait<br />
par exemple que trois heures de bouchons<br />
par jour ont des répercussions sur la<br />
productivité des salariés. Penser à la mise<br />
en place du télétravail ou d’une possibilité<br />
de travailler durant les trajets pourrait y<br />
remédier.<br />
Du recrutement au départ à la retraite,<br />
en passant par l’intégration des nouveaux<br />
salariés, leur évolution de carrière, leur<br />
formation, leur employabilité ou leur<br />
mobilité, la RSE prend en compte toutes les<br />
étapes de vie des employés dans l’entreprise.<br />
Le cycle de formations a lieu trois fois<br />
par an et se compose d’une journée de<br />
sensibilisation qui est gratuite et de quatre<br />
modules de spécialisation (1 par chapitre).<br />
En 2019, un accent particulier sera mis sur la<br />
réduction des risques psycho-sociaux et sur la<br />
diminution des accidents du travail. L’INDR<br />
est d’ailleurs le partenaire de l’Association<br />
d’assurance accident (AAA) et de l’Union des<br />
Entreprises Luxembourgeoises (UEL) dans<br />
la mise en œuvre de la stratégie nationale<br />
VISION ZERO dont l’objectif est de réduire<br />
le nombre et la gravité des accidents du<br />
travail, des accidents de trajet et des maladies<br />
professionnelles au Luxembourg.<br />
PAN RSE<br />
En collaboration avec le ministère de<br />
l’Economie et les principaux acteurs de la<br />
RSE au Luxembourg, l’INDR a participé à<br />
la rédaction du Plan d’Action National pour<br />
la RSE. Communiqué au ministère il y a plus<br />
d’un an déjà, il mériterait de figurer dans le<br />
Plan National pour un Développement<br />
durable. Sa mise en œuvre serait utile sur<br />
les scènes européennes et internationales.<br />
Selon Norman Fisch, «ce plan a nécessité<br />
beaucoup d’efforts, de temps et d’intelligence<br />
collaborative» et il «espère que le nouveau<br />
gouvernement va officialiser le PAN RSE<br />
cette année, car il serait dommage qu’il<br />
tombe dans l’oubli». n<br />
RSE en chiffres<br />
1.100<br />
entreprises sensibilisées<br />
154<br />
labels ESR<br />
70<br />
membres ProRSE<br />
200<br />
inscriptions aux formations<br />
INDR<br />
Institut National pour le Développement<br />
durable et la Responsabilité sociale<br />
des entreprises<br />
7 Rue Alcide de Gasperi,<br />
L-1615 Luxembourg<br />
www.indr.lu<br />
www.prorse.lu
Vous avez un projet ? Réalisons-le ensemble !<br />
Visitez notre Maison Témoin équipée d’un système complet en domotique sans-fil<br />
EnOcean ® et d’installations technologiques écologiques à base d’énergies renouvelables.<br />
Visites sur rendez-vous.<br />
clk.lu<br />
E gudde Projet brauch e staarke Partner<br />
Le bon plan aux mains d’un partenaire solide<br />
(+352) 88 82 01 2, Zone Industrielle L-9166 Mertzig www.clk.lu
14 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
Remise officielle du label ESR<br />
La 16 e cérémonie de remise officielle du label ESR «Entreprise Socialement Responsable», organisée<br />
par l’INDR, s’est déroulée le 30 novembre dernier à la Chambre de Commerce en présence de Yuriko<br />
Backes, chef de la représentation de la Commission européenne à Luxembourg. A cette occasion, le<br />
label ESR, qui compte désormais plus de 150 entreprises récompensées, a officiellement été remis à 24<br />
entreprises ayant répondu avec succès aux critères de la démarche de labellisation de l’INDR. Une séance<br />
particulière pour <strong>LG</strong> Magazine puisque Euro-Editions, la société éditrice, fait partie des heureux lauréats.<br />
ArcelorMittal<br />
24-26, Boulevard d’Avranches<br />
L-1160 Luxembourg<br />
Banque Internationale à Luxembourg<br />
69, Route d’Esch<br />
L-2953 Luxembourg<br />
BNP Paribas Securities Services<br />
60, Avenue John F. Kennedy<br />
L-1855 Luxembourg<br />
Bourse de Luxembourg<br />
35, Boulevard Joseph II<br />
L-1840 Luxembourg<br />
Cargolux Airlines International S.A.<br />
Aéroport de Luxembourg,<br />
L-2990 Findel<br />
Centre Hospitalier Neuro-Psychiatrique<br />
17, Avenue des Alliés<br />
L-9012 Ettelbruck<br />
Ecobatterien ASBL — Ecotrel ASBL<br />
11, Boulevard du Jazz<br />
L-4370 Belvaux<br />
Encevo S.A. — Creos S.A.<br />
Enovos Luxembourg S.A. — LEO S.A<br />
2, Schlassgoard L-4327 Esch-sur-Alzette<br />
Euro-Editions S.A.<br />
24, Rue Michel Rodange<br />
L-4660 Differdange<br />
ING Luxembourg<br />
26, Place de la Gare<br />
L-1616 Luxembourg<br />
KPMG Luxembourg<br />
39, Avenue John F. Kennedy<br />
L-1855 Luxembourg<br />
LuxFLAG<br />
12, Rue Erasme<br />
L-1468 Luxembourg
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019 15<br />
nettoservice — nr docusafe<br />
4, Breedewues<br />
L-1259 Senningerberg<br />
Œuvre Nationale de Secours Grande-<br />
Duchesse Charlotte — Loterie Nationale<br />
18, Rue Léon Laval L-3372 Leudelange<br />
RBC Investor & Treasury Services<br />
14, Porte de France<br />
L-4360 Esch-sur-Alzette<br />
S+B Inbau s.àr.l.<br />
43, rue Gabriel Lippmann<br />
L-6947 Niederanven<br />
Tralux s.àr.l.<br />
10A, Rue du Chateau d’Eau<br />
L-3364 Leudelange<br />
Translatores s.àr.l.<br />
6, Rue St Joseph<br />
L-4156 Esch-sur-Alzette<br />
© All rights reserved - Michel Brumat<br />
Matériels agricoles I Motoculture I Matériels communaux et forestier<br />
vous oore la gamme complète !<br />
pour toutes sortes d’applications<br />
Tondeuses<br />
pour l’entretien des espaces verts<br />
Porte-outils<br />
Une multitude d’outils pour tous travaux<br />
Équipements<br />
Motoculteurs, motobineuses, tondeuses<br />
Véhicules électriques<br />
Version plateau-ridelles à benne<br />
hydraulique ou version minibus<br />
Tracteurs<br />
Une gamme complète adaptée<br />
aux travaux communaux<br />
Outils électriques<br />
pour l’entretien des parcs et jardins<br />
Chargeurs<br />
Des machines multi-talents<br />
Désherbage<br />
Élimine de manière écologique<br />
les herbes indésirables<br />
Agri-Distribution<br />
14, Nidderpallenerstrooss<br />
L-8551 Noerdange<br />
Contactez nos spécialistes !<br />
+352 236 37-200<br />
+352 236 37 200 www.wowey.eu info@wowey.eu /Agri-Distribution
16 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
ECONOMIE CIRCULAIRE<br />
Pour une valeur<br />
durable<br />
Le Luxembourg a le potentiel de devenir un centre européen<br />
et international de l’économie circulaire; c’est tout du moins<br />
la conviction d’Arendt Business Advisory. Par les voix de son<br />
Engagement Advisor, Pascal Heuschling, et de son CEO,<br />
Philippe Wery, le cabinet de conseil nous invite à penser un<br />
investissement selon une grille de référence où la création de<br />
valeur ne serait plus uniquement financière mais également<br />
durable. Interview.<br />
Pourquoi la création d’une valeur durable<br />
est-elle nécessaire?<br />
PW: Les entreprises ne devraient plus<br />
seulement évaluer la valeur d’un projet<br />
à la lumière financière mais également<br />
considérer ses impacts sociaux, sociétaux et<br />
environnementaux. Repenser son activité<br />
selon ces nouveaux paramètres ne va pas<br />
toujours de soi mais cela devient possible dès<br />
lors que l’image commerciale de l’entreprise<br />
est engagée. Les possibilités de rencontrer<br />
une rentabilité à moyen et long termes tout<br />
en suivant les préceptes de la circularité et du<br />
développement responsable et durable sont<br />
aujourd’hui existantes. Dans la mesure où le<br />
secteur public pense la valeur en fonction des<br />
intérêts du citoyen, nous pensons qu’il peut<br />
jouer un rôle majeur d’influence.<br />
PH: Mais comment donner leur juste<br />
place aux leviers de création de valeur non<br />
financiers dans chaque prise de décision<br />
d’investissement?<br />
La commune qui participe au financement<br />
d’un projet de construction de logements<br />
sociaux peut peser sur le choix des produits,<br />
des matériaux et des technologies utilisées<br />
par exemple. Les innovations qui font<br />
l’économie des énergies fossiles au profit des<br />
renouvelables, qui sont facilement recyclables<br />
ou réutilisables lorsque le bâtiment devra être<br />
démantelé, sont souvent les plus onéreuses.<br />
Si la commune est consciente que le moins<br />
coûteux n’est pas synonyme de plus de valeur,<br />
elle doit néanmoins faire face à des contraintes<br />
budgétaires. Dépasser ce dilemme requiert<br />
une rationalité nouvelle et constante dans la<br />
prise de décisions.<br />
Comment aider une entreprise ou une<br />
commune à prendre en compte les valeurs<br />
non financières d’un projet?<br />
PH: Grâce à une grille de référence qui, de<br />
l’intention initiale jusqu’à la fin des travaux,<br />
guidera les décisions prises durant toutes les<br />
étapes intermédiaires.<br />
Cette méthodologie s’articule autour de trois<br />
axes de création de valeur. Le premier traite des<br />
échéances financières classiques. Le deuxième<br />
rend compte des éléments non-financiers qui<br />
dépendent des parties prenantes au projet<br />
(commune, organe public, entreprises privées,<br />
utilisateurs finaux). Le troisième axe offre<br />
une cartographie des valeurs créées pour la<br />
société, les citoyens, les habitants mais aussi<br />
des impacts environnementaux et sociaux.<br />
Cette feuille de route permet aux parties<br />
internes et externes, de cataloguer les<br />
investissements qui sont alloués à tel ou tel<br />
levier. L’objectif étant de ne pas revoir à la<br />
baisse ces principes à mesure que le budget<br />
global diminue.<br />
“Les pouvoirs<br />
publics ont<br />
les moyens<br />
d’influencer et<br />
de favoriser les<br />
comportements<br />
commerciaux plus<br />
vertueux”<br />
PW: La difficulté d’une entreprise ou d’un<br />
groupe à déployer sa vision stratégique est<br />
également valable pour le secteur public.<br />
Cette grille de référence, composée de deux<br />
critères financiers majeurs et au plus d’une<br />
dizaine de non financiers, transforme la<br />
vision en un plan tactique et opérationnel.<br />
Cette approche systémique donne une vue<br />
d’ensemble sur les investissements tout<br />
au long de leur réalisation et les uns par<br />
rapport aux autres, ainsi que sur leurs raisons<br />
économiques (minimiser les coûts, augmenter<br />
les recettes, gain d’image, favoriser un pôle<br />
d’activités, créer du lien social, etc.).<br />
Tout l’enjeu est de favoriser des systèmes<br />
économiques où les acteurs auraient<br />
un comportement plus citoyen et les<br />
consommateurs seraient plus responsables.<br />
Notre approche permet de le faire dans des<br />
conditions de réalisme et de pragmatisme<br />
économique qui rendent possible la<br />
prise en compte réelle de ces principes<br />
au lieu d’intentions certes louables mais<br />
in fine peu mises en œuvre dans les<br />
projets d’investissement. La durabilité et<br />
la circularité font pleinement partie du<br />
nouveau programme gouvernemental mais<br />
le Luxembourg pourrait également devenir<br />
une terre pilote pour l’économie de l’usage<br />
et de la fonctionnalité.
Quels sont les nouveaux modèles économiques<br />
qui pourraient émerger?<br />
PW: Nonobstant les réglementations<br />
contraignantes et les entreprises soucieuses<br />
de leur image auprès des consommateurs,<br />
le principe capitaliste continue d’œuvrer en<br />
bonne logique dans l’intérêt de la croissance<br />
continue. L’émergence des nouvelles théories<br />
de l’économicité de la durabilité vont changer<br />
la donne pour passer d’un mode de production<br />
de volume dédié à la croissance vers un mode<br />
de production d’ultra-qualité dédié aux services<br />
prodigués par les produits fabriqués. On se<br />
rappelle l’exemple de nos grand-mères qui<br />
vantaient les mérites de certaines marques de<br />
machine à laver réputées «increvables» mais<br />
cette époque est révolue. La durabilité a laissé<br />
place à l’obsolescence des matériaux, mais cette<br />
réalité ne doit pas devenir une fatalité.<br />
On pourrait imaginer que les logements<br />
sociaux, les rénovations et les nouvelles<br />
constructions favorisent les économies du<br />
partage et de la fonctionnalité par exemple.<br />
L’utilisateur paierait alors le juste prix de son<br />
usage, des productions d’énergies pourraient<br />
être décentralisées et certaines installations<br />
seraient partagées. Les industriels loueraient<br />
les équipements techniques (chaudières,<br />
machines à laver, télévisions, etc.) à un<br />
particulier ou une communauté de particuliers<br />
et auraient dès lors, tout intérêt à la durabilité<br />
de leurs produits. Ce serait un véritable<br />
changement de paradigme qui favoriserait<br />
le développement industriel de haute qualité<br />
et la création d’emplois de services associés.<br />
Cela permettrait aussi à chacun de payer en<br />
fonction de ses besoins réels, et donc à un plus<br />
juste prix, ce qui limiterait la surconsommation<br />
des ressources.<br />
De même que l’Etat œuvre à l’intérêt général<br />
de la nation, les communes travaillent dans<br />
l’intérêt des citoyens. Dans la mesure où<br />
le secteur public considère des dimensions<br />
hautement plus importantes que celles des<br />
marchés privés, nous pourrions utiliser<br />
les appels d’offres du secteur public pour<br />
faire bouger les lignes et peser sur les<br />
comportements.<br />
Il existe déjà certaines contraintes comme<br />
celles du Pacte climat, du passeport des<br />
matériaux actuellement à l’étude ou des<br />
Pascal Heuschling et Philippe Wery<br />
bâtiments intelligents et modulables. Nous<br />
pourrions néanmoins aller plus loin et<br />
favoriser les matériaux, les technologies et les<br />
pratiques d’avenir.<br />
Les pouvoirs publics ont les moyens<br />
d’influencer et de favoriser les comportements<br />
commerciaux plus vertueux. Au fur et à<br />
mesure des appels d’offres, c’est un nouveau<br />
modèle d’affaires qui se constituerait dans<br />
lequel les industriels intègreraient le fait qu’il<br />
leur est plus rentable, et peut-être même<br />
indispensable, d’investir dans la durabilité.<br />
Pour cela nous pensons qu’une approche<br />
structurée et multidimensionnelle de<br />
planification et de gestion des investissements<br />
est une clé pour réussir de façon répétée<br />
cette transition vertueuse et qu’ainsi le<br />
Luxembourg serait à la pointe du domaine qui<br />
profitera à tous ses citoyens et ses industries et<br />
commerces. n<br />
Arendt Business Advisory<br />
41A, Avenue J-F Kennedy<br />
L-2082 Luxembourg<br />
www.arendt.com/advisory
18 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
ECONOMIE CIRCULAIRE<br />
Le laboratoire<br />
de l’économie circulaire<br />
Désignée «Hotspot communal de l’économie circulaire» en<br />
2015, la commune de Wiltz a mis en place pas moins d’une<br />
vingtaine de projets ambitieux pour le développement durable<br />
de son territoire. Pierre Koppes, échevin de la commune<br />
Wiltz, en charge du développement de l’économie circulaire,<br />
nous parle en détail des ambitions de la commune impliquant<br />
l’ensemble des secteurs d’activité.<br />
Comment votre engagement pour le<br />
développement d’une économie circulaire<br />
se concrétise-t-il?<br />
Depuis 2015, Wiltz a développé avec<br />
différents partenaires une vingtaine de<br />
projets communaux liés au développement<br />
d’une économie circulaire (EC) dans<br />
l’objectif de devenir un laboratoire à ce<br />
niveau. Jusqu’ici, une grande réflexion<br />
théorique avait été portée au niveau national<br />
sur les moyens d’appliquer ces principes,<br />
aujourd’hui nous décidons de les mettre en<br />
pratique pour perfectionner les démarches<br />
et les appliquer à plus large échelle sur base<br />
de nos expériences.<br />
Pour développer les compétences nécessaires<br />
au sein de notre équipe, nous proposons<br />
régulièrement des formations dans ce<br />
domaine. L’année dernière une formation<br />
à destination du personnel de toutes les<br />
communes avait réuni 90 personnes.<br />
L’objectif était d’échanger sur les bonnes<br />
pratiques que nous avons mises en place<br />
et de présenter des entreprises proposant<br />
des produits intégrant les principes de<br />
l’économie circulaire dès leur conception.<br />
Nous sommes entrés dans cette démarche<br />
afin d’élever la qualité de vie des<br />
habitants de la commune et de préserver<br />
l’environnement. Par ailleurs, la situation<br />
géographique excentrée de Wiltz n’attire<br />
pas les entreprises et nous avons vu dans<br />
l’EC une opportunité de redynamiser<br />
la région grâce à cette niche pouvant<br />
attirer les entreprises de ce domaine et<br />
créer de l’emploi. En tant qu’ancienne<br />
ville industrielle, nous avons observé<br />
les dégâts que peuvent causer l’arrêt<br />
d’activités basées sur les énergies fossiles,<br />
aujourd’hui nous opérons une transition<br />
vers un développement durable et croyons<br />
au potentiel que cela représente pour la<br />
commune.<br />
Comment avez-vous appliqué les<br />
principes de l’EC dans l’aménagement<br />
du territoire et la construction de<br />
nouvelles structures?<br />
Tout d’abord, nous avons intégré l’EC dans<br />
le règlement communal des bâtisses. Celuici<br />
est encore à l’étude, avec myenergy et<br />
le ministère de l’Intérieur, de manière<br />
à le rendre réaliste et exécutable par les<br />
habitants et les entreprises. Si ce projet<br />
fonctionne à Wiltz, il pourra alors être<br />
appliqué dans d’autres communes.<br />
Un premier projet pilote national pour le<br />
développement d’un quartier urbain de 27<br />
hectares sur le modèle de l’EC a par ailleurs<br />
été lancé en collaboration avec le Fonds<br />
du Logement. Le quartier «Wunne mat<br />
der Wooltz» représente la construction<br />
de plus de 750 habitations organisées en<br />
quartiers favorisant les interactions sociales.<br />
D’autres actions comme la renaturalisation<br />
de la rivière Wiltz s’inscrivent au cœur<br />
d’un concept d’urbanisation axé autour<br />
des principes de l’économie circulaire.<br />
Un quartier public y rassemblera maison<br />
relais, école de musique, hall sportif et<br />
musée interactif dans un projet dirigé par la<br />
commune de manière à pouvoir supporter<br />
infrastructurellement la croissance<br />
démographique de la commune. Les<br />
premiers quartiers devraient voir le jour en<br />
2022.<br />
Dans la même idée, nous avons mis à<br />
disposition un terrain sous la forme d’un<br />
bail emphytéotique à la société HelioSmart<br />
pour la réalisation du projet de construction<br />
«Nesto», une résidence circulaire à coût<br />
modéré de six appartements. La société<br />
multinationale Tarkett, dont l’un des<br />
centres de recherche est implanté à Wiltz,<br />
a notamment collaboré à la réussite de ce<br />
projet grâce à ses solutions innovantes au<br />
niveau des revêtements de sol.<br />
Nous sommes également en train de<br />
rénover l’hôtel de ville en appliquant<br />
autant que possible les principes de l’EC,<br />
compte tenu des contraintes liées au fait<br />
que le bâtiment est protégé de par sa<br />
valeur pour le patrimoine architectural<br />
de Wiltz. Autre exemple de projet, nous<br />
allons remplacer progressivement tous<br />
les produits utilisés pour le nettoyage des<br />
bâtiments communaux par des produits<br />
certifiés «Cradle to Cradle».<br />
“Perfectionner<br />
les démarches<br />
et les appliquer<br />
à plus large échelle<br />
sur base de<br />
nos expériences”<br />
Au niveau des entreprises, que mettezvous<br />
en place pour favoriser le recours<br />
aux principes de l’EC?<br />
En collaboration avec l’agence Luxinnovation,<br />
nous avons fait appel à un bureau d’étude pour<br />
analyser les flux de déchets et de ressources<br />
des entreprises et des établissements publics<br />
et pour dégager des pistes de réutilisation<br />
de certains matériaux sur le territoire de la<br />
commune. En 2019, nous lancerons cinq<br />
projets pilotes visant à l’optimisation des<br />
ressources et à la revalorisation des «déchets».<br />
Par ailleurs, nous avons soutenu les entreprises<br />
du zoning économique Salzbaach pour lancer<br />
un programme d’entraide et d’échange de<br />
services entre celles-ci. Par exemple, les<br />
entreprises ont centralisé leur achat d’énergie<br />
de manière à pouvoir négocier un prix réduit<br />
pour une énergie verte, elles ont mis en place<br />
une solution de covoiturage,… Le zoning<br />
sera par ailleurs agrandi selon les principes<br />
de l’EC. Nous y construirons des structures<br />
mutualisées au niveau des parkings, des salles<br />
de réunion,… Nous envisageons également<br />
la création d’un parc à matériaux commun<br />
permettant de rentabiliser l’espace et de<br />
favoriser la réutilisation et le recyclage à plus<br />
grande échelle.
Pierre Koppes
20 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
ECONOMIE CIRCULAIRE<br />
élaborés par myenergy ont été testés<br />
dans notre commune afin d’évaluer leur<br />
pertinence et leur faisabilité.<br />
Ce projet sera officiellement présenté<br />
en 2019 et s’ouvrira alors aux autres<br />
communes.<br />
Et concernant la mobilité…?<br />
Nous travaillons sur plusieurs projets<br />
dénommés «Parking as a Service». Dans<br />
un concept d’économie collaborative, l’idée<br />
est d’encourager à la location de places de<br />
stationnement en un lieu central plutôt<br />
que de construire chacun de son côté des<br />
parkings dans son habitation ou devant son<br />
entreprise. Nous étudions à l’heure actuelle le<br />
plan de développement de ce service avec un<br />
constructeur luxembourgeois.<br />
Agissez-vous également auprès des<br />
particuliers?<br />
Oui par le biais d’activités ouvertes au grand<br />
public! Par exemple, le CIGR Wiltz+,<br />
dépendant des communes de la région et<br />
du ministère du Travail, est une association<br />
aidant les chercheurs d’emplois à se réinsérer<br />
sur le marché du travail. Dans le cadre de<br />
ses missions, l’association a créé un atelier<br />
de récupération où tous les habitants de la<br />
commune peuvent déposer leur mobilier<br />
inutilisé. Cet atelier, le KlimBim, réinsère<br />
ainsi professionnellement des chercheurs<br />
d’emplois pour reconditionner le mobilier<br />
et lui offrir une seconde vie, le tout de<br />
manière encadrée par des professionnels.<br />
Dans la même idée, CoLab est une asbl qui<br />
met un atelier ouvert de type «Makerspace»<br />
à disposition des habitants de la commune.<br />
Grâce à une carte de membre, les<br />
habitants peuvent utiliser les différents<br />
équipements et machines de l’atelier sur<br />
base d’un tarif horaire avantageux. Cela<br />
permet au particulier de ne pas acheter<br />
individuellement du matériel pouvant être<br />
communautarisé et d’être encadré par des<br />
professionnels lors de leur utilisation.<br />
Nous travaillons également sur un module<br />
de formation à la thématique de l’EC pour<br />
des élèves de 16 ans. Nous venons tout juste<br />
de le tester en classe et allons maintenant<br />
l’adapter en fonction de nos constatations<br />
sur le terrain et des retours des élèves.<br />
Pour communiquer nos avancées<br />
et impliquer le grand public, nous<br />
développons actuellement un lieu<br />
d’exposition et d’information sur les projets<br />
liés à l’EC de la commune, et ce, dans un<br />
espace dédié au sein de la gare de Wiltz.<br />
Il s’agira notamment d’un lieu d’échange<br />
entre les habitants et les gestionnaires<br />
de la commune pour que nous puissions<br />
entendre les besoins et les craintes des<br />
habitants quant aux changements que nous<br />
proposons.<br />
Enfin, nous soutenons activement depuis<br />
deux ans l’organisation du «Festival Do it<br />
yourself Ardennes» qui propose notamment<br />
un Repair Café aux visiteurs, encourageant<br />
ainsi à la réparation plutôt qu’au rachat.<br />
En quoi consiste le programme Pacte<br />
Climat Plus auquel vous avez adhéré?<br />
Le Pacte Climat existe maintenant depuis<br />
plusieurs années, mais aujourd’hui il intègre<br />
également un volet relatif à l’économie<br />
circulaire. Les futurs critères d’évaluation<br />
“Nous avons vu<br />
dans l’économie<br />
circulaire une<br />
opportunité de<br />
redynamiser la<br />
ville et la région”<br />
Quelles obligations reprend votre<br />
Charte d’engagement pour l’économie<br />
circulaire?<br />
Cette charte donne un cadre d’évolution à<br />
notre démarche et nous montre le chemin<br />
à suivre en s’accordant sur une définition<br />
commune de l’EC. Celle-ci est consultable<br />
à tout moment sur le site de la commune.<br />
Nous tenons par exemple à respecter un<br />
équilibre entre trois pôles dans toutes<br />
nos démarches, à savoir l’environnement,<br />
l’Homme et l’économie.<br />
Nous y avons par ailleurs inscrit notre<br />
ambition à long terme de créer une «House<br />
of Circular Economy» à Wiltz. Il s’agira<br />
d’un centre de compétence et de formation<br />
national autour de l’économie circulaire<br />
ainsi que d’un lieu dans lequel l’innovation<br />
autour de l’EC pourra être progressivement<br />
développée. n<br />
Administration communale de Wiltz<br />
8 - 10, Grand-Rue<br />
L-9530 Wiltz<br />
citymanagement@wiltz.lu<br />
www.wiltz.lu
22 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
ECONOMIE CIRCULAIRE<br />
Une démarche louable<br />
Proposant des solutions globales à ses clients, la société<br />
R-Lease s’engage à louer aux entreprises tout ce dont elles<br />
pourraient avoir besoin et qui puisse être isolé de leur cœur<br />
de métier. Gregory Claudy, CEO de R-Lease, nous parle des<br />
avantages environnementaux, logistiques et économiques du<br />
leasing d’équipements.<br />
Présentez-nous R-Lease en quelques<br />
mots…<br />
R-Lease, filiale de Rgroupe, intervient<br />
en tant que facilitateur de la vente de<br />
produits et services pour l’ensemble du<br />
groupe. Nous proposons en effet une offre<br />
combinée d’hardware, software et services<br />
de manière à faciliter la gestion des services<br />
de Rcarré et de Rcube pour le compte du<br />
client. Nous louons ainsi à cette clientèle<br />
des PC, laptops, écrans, claviers, licences<br />
et services connexes. Nous collaborons<br />
dans ce cadre avec plusieurs banques de<br />
la Place et cherchons pour le compte du<br />
client celle qui offrira les conditions les<br />
plus intéressantes selon le type de contrat<br />
choisi.<br />
Gregory Claudy
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
23<br />
Par ailleurs, nous proposons le leasing<br />
de tout autre équipement technique et<br />
technologique et travaillons pour cela<br />
avec d’autres prestataires œuvrant dans<br />
différents secteurs tels que l’électricité, le<br />
mobilier, les garages automobiles,… Tout<br />
actif identifiable et séparable peut être mis<br />
en location, l’objectif étant d’inclure en<br />
une seule mensualité l’ensemble des actifs<br />
et des services y étant reliés. En tant que<br />
partenaire du client, nous nous assurons en<br />
contrepartie que les prestations prévues dans<br />
le contrat soient correctement réalisées.<br />
Cette formule est intéressante pour les<br />
entreprises car contrairement à un prêt<br />
classique, nous incluons le financement<br />
des services connexes et leur permettons<br />
ainsi de dédier leur liquidité et leur capacité<br />
d’emprunt à leur cœur de métier. De plus,<br />
peu importe le nombre et la diversité<br />
d’actifs que le client décide de louer par<br />
notre intermédiaire, nous centralisons ces<br />
informations en une facturation unique<br />
et sans coûts imprévus, par souci de<br />
simplification administrative.<br />
Quel type de contrats proposez-vous?<br />
La première caractéristique de nos contrats<br />
est qu’ils s’adaptent à tous moments à<br />
l’évolution des besoins d’une entreprise:<br />
les contrats sont flexibles et ils peuvent être<br />
modifiés à différents niveaux. La fréquence<br />
des paiements peut même être adaptée à<br />
celle des revenus du client. Nous pouvons<br />
aussi prévoir à l’avance des montées en<br />
puissance au cours d’un exercice pour<br />
éviter un ajustement constant des loyers.<br />
Par exemple, si une entreprise prévoit un<br />
recrutement massif, il est possible d’établir<br />
un contrat à conditions prédéfinies qui<br />
permet d’augmenter la mensualité par<br />
palier à des échéances bien définies.<br />
Enfin, le «Sale and Lease back» offre<br />
aux entreprises déjà propriétaires d’actifs<br />
la possibilité d’accéder à un contrat<br />
de leasing. Dans ce cas de figure, nous<br />
rachetons leur matériel et le leur louons<br />
ensuite. Cela leur permet de redégager<br />
une certaine liquidité et d’accéder à tous<br />
les avantages du leasing.<br />
“Proposer<br />
des produits<br />
dont la valeur de<br />
reconditionnement<br />
est intéressante”<br />
En quoi le leasing d’équipements<br />
s’inscrit-il dans une logique d’économie<br />
circulaire?<br />
La location répond essentiellement à un<br />
besoin concernant la gestion de la fin de<br />
vie des équipements. A la fin du premier<br />
cycle d’utilisation, comme nous restons<br />
propriétaires, nous pouvons les reprendre,<br />
les anonymiser et mettre en place une<br />
“reverse supply chain”. Nous optimisons<br />
la gestion des volumes et la logistique afin<br />
de trouver le meilleur équilibre entre les<br />
intérêts économiques et environnementaux.<br />
Avec nos partenaires, nous cherchons à<br />
optimiser la valeur que l’on peut tirer du<br />
reconditionnement ou de la réutilisation<br />
de certains des composants. Le client<br />
pourra alors récupérer la valeur résiduelle<br />
de ses équipements sous la forme d’une<br />
réduction des mensualités dans son prochain<br />
contrat de leasing. Dans certains cas, nous<br />
pouvons fournir un rapport d’impact<br />
environnemental.<br />
Dans notre approche, nous privilégions<br />
des fournisseurs et des partenaires<br />
géographiquement proches du Luxembourg,<br />
de manière à favoriser le renvoi du matériel<br />
en fin de cycle. Ces produits sont parfois<br />
un peu plus chers que la moyenne mais la<br />
différence de prix peut être relativisée par<br />
un fractionnement en plusieurs mensualités<br />
et amortie par la revalorisation du matériel.<br />
Notre objectif est d’amener les clients à<br />
se doter d’équipements dont la valeur de<br />
reconditionnement est la plus intéressante.<br />
Pour aller plus loin dans ce processus, il<br />
faudrait que les fournisseurs privilégient du<br />
matériel éco-conçu de manière à pouvoir<br />
réutiliser davantage de composants en fin de<br />
cycle.<br />
Notre démarche est par exemple plus simple<br />
avec des équipements comme le mobilier<br />
car il est plus facile de les remettre à neuf<br />
et de les réutiliser pour un nouveau cycle de<br />
location. Les coûts de reconditionnement<br />
sont étalés sur le cycle de location mais la<br />
valeur résiduelle est plus élevée: les impacts<br />
écologique et économique sont alors<br />
fortement réduits! De plus, comme dans<br />
nos pays nous ne disposons pas toujours<br />
des ressources matérielles suffisantes, il est<br />
d’autant plus pertinent de les récupérer dans<br />
nos équipements en fin de vie. n<br />
SwiftMiler<br />
Grégory Claudy, CEO de R-Lease, et Jean-<br />
Guy Roche, fondateur de Rgroupe, ont créé la<br />
société SwiftMiler qui a pour ambition d’offrir<br />
aux entreprises des solutions de mobilité douce<br />
sous forme de service. L’entreprise propose des<br />
formules dont les mensualités comprennent<br />
trottinettes, vélos traditionnels ou électriques,<br />
pliables ou non, ainsi que tous les services<br />
pouvant y être associés comme l’entretien<br />
sur site et les équipements. La démarche est<br />
environnementale mais également fiscalement<br />
intéressante! Une plateforme communautaire<br />
est associée à ces services et permet, entre<br />
autres, au client de faciliter sa prise de rendezvous<br />
avec des techniciens et de partager les<br />
meilleures pistes cyclables du pays. Les mêmes<br />
principes d’économie circulaire sont appliqués<br />
pour les fins de cycles.<br />
R-Lease S.A.<br />
77-79, Parc d’activités de Capellen<br />
L-8308 Capellen<br />
contact@r-lease.com
24 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
ECONOMIE CIRCULAIRE<br />
Economie circulaire:<br />
le modèle<br />
de Schifflange<br />
Guy Spanier et Albert Kalmes<br />
Certifiée à 75% du Pacte Climat, Schifflange fait partie<br />
des pionniers en termes d’écologie et d’environnement au<br />
Grand-Duché. Guy Spanier, conseiller climat de la commune<br />
de Schifflange, et Albert Kalmes, échevin de la même<br />
administration communale, reviennent sur les différents<br />
projets de la ville en matière d’économie circulaire.<br />
Quand avez-vous intégré ce concept<br />
d’économie circulaire dans vos travaux<br />
et vos projets communaux?<br />
GS: En fait, nous nous y intéressons depuis<br />
très longtemps, mais sans le savoir et sans<br />
pouvoir le nommer (rires). Pourquoi? Car<br />
l’expression «économie circulaire» est<br />
encore un concept récent. Nous avons par<br />
exemple appuyé notre production d’énergie<br />
au niveau local, sans oublier la distribution<br />
d’énergie thermique que nous avons mise<br />
en place depuis désormais 20 ans.<br />
Depuis dix ans, aussi, nous avons modifié<br />
nos règles urbanistiques, notamment<br />
dans le secteur de la construction. Nous<br />
portons une attention toute particulière aux<br />
produits régionaux, aux modes d’édification<br />
démontables et réutilisables, avec des<br />
matières qui n’ont pas besoin d’être<br />
incinérées ou placées en décharge.<br />
Nous sommes également actifs dans<br />
la gestion des déchets et du recyclage.<br />
En presque 20 ans, nous sommes passés de<br />
270 kg de déchets par habitant à environ<br />
142 kg aujourd’hui, ce, depuis que nous<br />
avons introduit l’e-container auquel<br />
s’ajoute un système d’identification (du<br />
poids et des résidents). Cela s’inscrit dans<br />
le principe pollueur payeur, un citoyen<br />
qui polluera moins et qui se raccorde aux<br />
collectes des fractions recyclables du papier,<br />
du verre et des biodéchets, verra sa taxe de<br />
raccordement diminuée par exemple. D’ici<br />
quelques années, nous visons les 100 kg de<br />
déchets par personne.<br />
AK: L’école Nelly Stein, par exemple,<br />
a été réalisée en 1988 avec des pierres<br />
produites au Luxembourg et avec un<br />
système de récupération des eaux de pluie.<br />
Aujourd’hui ce système est installé dans<br />
chaque nouveau projet de la commune et<br />
permet de répondre à plusieurs besoins liés<br />
aux sanitaires, à l’arrosage, au nettoyage,…<br />
“Nous avons<br />
défini<br />
une classe<br />
énergétique B<br />
pour l’ensemble<br />
des bâtiments”<br />
Toutes nos avancées en matière de<br />
circularité et d’environnement forment, au<br />
fur et à mesure, des critères qui se trouvent<br />
fixés dans nos parties écrites pour les PAP,<br />
elles concernent en particulier les logements<br />
ou les nouveaux quartiers. Je pense aussi<br />
aux panneaux photovoltaïques qui font<br />
partie de nos prérogatives, tout comme les<br />
déchets bios qui sont circulaires à 100% et<br />
transformés en composte ou en biogaz.<br />
Au niveau du réseau de chaleur, nous allons<br />
procéder d’ici 2020 à 2021, à l’ajout d’une<br />
troisième centrale d’énergie qui utilisera
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
25
26 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
ECONOMIE CIRCULAIRE<br />
comme énergie primaire, le bois. Pour<br />
un PAP, nous avons installé une centrale<br />
d’énergie avec possibilité de raccordement<br />
pour toutes les résidences. Ceci permet<br />
d’éviter l’installation d’une chaudière<br />
individuelle. Cela a plusieurs avantages<br />
pour l’habitant car économiquement<br />
c’est plus viable et en termes d’espaces,<br />
nul besoin de posséder un local de<br />
chaufferie,… Chaque mètre carré dans<br />
une résidence a son importance, il faut<br />
pouvoir les optimiser du mieux possible.<br />
Vous évoquez d’anciens projets, existet-il<br />
de nouveaux liés à l’économie<br />
circulaire qui sont en cours de réflexion<br />
ou de construction?<br />
GS: Oui, la nouvelle zone d’activité<br />
économique «Op Herbett» va s’inscrire<br />
dans ce concept d’économie circulaire.<br />
Elle sera surtout dédiée à l’artisanat. Nous<br />
ne voulions pas nous calquer sur les autres<br />
ZAE plus classiques, nous avons ainsi<br />
imaginé une zone qui répond, au mieux,<br />
à ce concept. Ce projet est actuellement<br />
en cours de réalisation et nous sommes<br />
en train de réaliser les infrastructures. Le<br />
projet devrait être bouclé d’ici 2020, tout<br />
en sachant que la surface totale du PAP<br />
s’élève à 21,4 ha.<br />
D’abord, nous exigeons une utilisation<br />
optimale des toitures, qu’elles soient<br />
productrices d’énergie, utilisées sous la<br />
forme de parking, d’une toiture verte<br />
pour l’«urban-gardening», intégrées de<br />
coupoles pour laisser l’éclairage naturel<br />
entrer dans le bâtiment et donc limiter<br />
la consommation en électricité,… Les<br />
choix qui s’offrent sont donc multiples.<br />
Nous avons également défini une classe<br />
énergétique B pour l’ensemble des<br />
bâtiments, ce qui se situe au-delà du<br />
standard actuel.<br />
AK: Comme évoqué précédemment, il<br />
ne faut pas oublier non plus le choix visà-vis<br />
des matériaux. Nous mettons un<br />
point d’honneur à utiliser des matières et<br />
des éléments écologiques, régionaux et<br />
respectueux de l’environnement. Il faut<br />
aussi savoir que nos conceptions peuvent,<br />
certes, être valables aujourd’hui, mais<br />
qu’en sera-t-il dans dix, quinze ou vingt<br />
ans? Le modulable et le démontable font<br />
partie des solutions qui peuvent apporter<br />
une réponse à cette problématique.<br />
“Mettre<br />
en place des<br />
infrastructures<br />
dédiées<br />
à la mobilité<br />
douce”<br />
Quels sont les autres grands principes<br />
qui seront mis en place au sein de cette<br />
nouvelle zone?<br />
GS: Très souvent, les zones d’activités<br />
sont formées avec des bâtiments isolés les<br />
uns des autres, avec des surfaces vertes<br />
éparses qui n’ont finalement pas beaucoup<br />
d’utilité. Ce sont des espaces perdus qui<br />
ne sont pas utilisés de manière optimale,<br />
tant écologiquement qu’économiquement.<br />
De notre côté, les bâtiments seront alignés<br />
et accolés et ils s’élèveront jusqu’à une<br />
hauteur de 12 m maximale. Nous avons<br />
également décidé de créer une grande<br />
zone verte, commune à tous, au niveau de<br />
la plaine alluviale Kiemelbach. L’objectif<br />
sera alors de renaturer le cours d’eau en le<br />
réaménageant, la nature suivra ensuite son<br />
cours et s’occupera du reste.<br />
Cette nouvelle zone reliera Foetz et nous<br />
concentrons aussi nos efforts pour mettre<br />
en place des infrastructures dédiées à<br />
la mobilité douce comme des pistes<br />
cyclables ou des chemins piétonniers qui<br />
relieront la zone «Op Herbett» au centre<br />
de Schifflange avec sa gare et à la zone<br />
limitrophe de Foetz, qui se raccordera à<br />
la piste cyclable express reliant Belval à<br />
Luxembourg-Ville. Nous réfléchissons<br />
également à un système de car-sharing et<br />
de vélo-sharing (Vël’ok). Il faut aussi revoir<br />
l’utilisation de l’espace et l’optimiser. Les<br />
emplacements dédiés au déchargement des<br />
camions ne doivent, par exemple, pas être<br />
individuels mais collectifs. Pourquoi ne pas<br />
imaginer une cour intérieure commune<br />
à toutes les sociétés avec des quais et qui<br />
limiterait ainsi la demande en surface?<br />
Il s’agira aussi de réduire et optimiser le<br />
nombre de places de stationnement. Le<br />
volet financier de l’économie circulaire<br />
n’est pas à négliger puisque ce concept<br />
permet à la fois d’économiser de l’argent,<br />
tout en gagnant plus de surfaces à exploiter.<br />
AK: Nous ne nous posons aucune limite<br />
et nous sommes ouverts à toutes sortes<br />
d’idées. La thématique de l’économie<br />
circulaire est très vaste, elle englobe<br />
plusieurs paramètres comme le télétravail,<br />
le coworking pour créer un espace<br />
d’échanges et de synergies, le partage<br />
d’outils et de machines,… Jusqu’à présent,<br />
tout le monde semble ouvert à notre<br />
projet, même si les propriétaires nous<br />
demandent tout de même une conception<br />
plus précise du rendu final car l’économie<br />
circulaire reste quand même un principe<br />
relativement récent. Ce sont aujourd’hui<br />
des réflexions nouvelles, mais jusqu’à<br />
présent, ils sont tous restés ouverts d’esprit<br />
et sensibles par rapport à l’essence de notre<br />
projet. n<br />
Administration Communale<br />
de Schifflange<br />
L-3801 Schifflange<br />
Tél.: 54 50 61 1<br />
Fax: 54 42 02<br />
www.schifflange.lu
TM
28 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
ECONOMIE CIRCULAIRE<br />
Excellence,<br />
écologie et équité<br />
Très engagée au niveau local, la société Peintures Robin a<br />
toujours été vectrice de valeurs fortes comme l’équité tant<br />
dans ses démarches commerciales qu’au sein de son équipe,<br />
l’excellence dans les produits et services qu’elle propose<br />
sur le marché et l’écologie dans sa conception de produits<br />
et son comportement. Gérard Zoller, directeur général de<br />
l’entreprise, nous présente les efforts de Peintures Robin<br />
dans ces domaines et sa vision à long terme.<br />
Rappelez-nous brièvement l’historique<br />
de la société…<br />
L’entreprise a été créée en 1927 à Useldange.<br />
Depuis lors, nous nous sommes implantés<br />
à Luxembourg-Ville, à Leudelange et<br />
aujourd’hui un site est en construction à<br />
Bissen. Nous avons connu une croissance et<br />
une diversification constante si bien qu’au<br />
cours des 30 dernières années nous avons<br />
doublé notre effectif pour atteindre les 102<br />
employés.<br />
Nos activités ont débuté avec les peintures<br />
industrielles et bâtiment et peu à peu nous<br />
avons rajouté d’autres divisions comme<br />
les peintures bois et automobile ainsi que<br />
la fabrication de mélanges pour l’industrie<br />
chimique. Aujourd’hui nous vendons<br />
également tout le matériel nécessaire au<br />
peintre (pinceaux, papier-peint, rouleaux,<br />
tape,…) et au cours des trois dernières<br />
années, nous avons développé nos activités<br />
autour des façades isolantes.<br />
Gérard Zoller
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
29<br />
En tant que producteurs luxembourgeois<br />
nous collaborons déjà avec beaucoup<br />
de communes, pour qui nous pouvons<br />
créer des produits sur-mesure. Elles font<br />
notamment appel à nous dans le cadre<br />
de leur engagement au Pacte Climat. En<br />
effet, comme ces dernières sont tenues de<br />
respecter des circuits de transports courts,<br />
elles privilégient forcément les produits<br />
locaux. De plus, nos peintures écologiques<br />
et circulaires répondent parfaitement aux<br />
objectifs du Pacte Climat.<br />
Comment peut-on définir la philosophie<br />
de l’entreprise?<br />
Notre philosophie se décline selon trois<br />
axes – excellence, écologie et équité – qui<br />
impactent notre manière de travailler<br />
au quotidien. Nous aspirons en effet à<br />
l’excellence et sommes pour cela dans une<br />
démarche d’amélioration continue de nos<br />
produits et services. Nous voulons devenir<br />
le «Front Runner» du marché et à ce titre<br />
être le moteur de l’innovation dans le<br />
domaine de la peinture. Pour y parvenir,<br />
nous formons en permanence notre<br />
personnel et sommes à l’écoute de leurs<br />
besoins et envies de formation.<br />
Notre laboratoire comprend huit<br />
ingénieurs chimistes travaillant chaque<br />
jour à l’amélioration de la qualité et<br />
de la durabilité de nos produits. Nous<br />
développons d’ailleurs notre gamme de<br />
peintures fonctionnelles dont certaines<br />
permettent d’absorber le CO 2<br />
, d’éviter la<br />
formation de glace ou le développement<br />
de coquillages,… Que ce soit pour nos<br />
collaborateurs directs ou nos partenaires<br />
de vente, nous voulons nous entourer des<br />
meilleurs et assurer une certaine stabilité<br />
dans notre personnel.<br />
Notre grand objectif écologique est de sortir<br />
de l’ère fossile et de remplacer les produits<br />
pétroliers par des produits biosourcés. Dans<br />
les années 70, les produits toxiques utilisés<br />
ont disparu au profit de pigments plus<br />
adaptés. Au début des années 2000, nous<br />
avons remplacé nos peintures solvants par<br />
une gamme diluable à l’eau – qui nous a<br />
valu le premier prix de l’environnement –<br />
mais les résines étaient toujours à base de<br />
pétrole. Aujourd’hui, nous substituons les<br />
ingrédients à base acrylique par des bases<br />
renouvelables. Notre peinture Verdello<br />
applique déjà ce principe et a également<br />
reçu le premier prix de l’environnement<br />
et la certification Cradle to Cradle.<br />
Cette peinture est très sollicitée par les<br />
communes pour leurs écoles et maisons<br />
relais car elle n’intoxique pas le climat<br />
d’une pièce. Au-delà de nos produits,<br />
l’écologie impacte nos comportements. A<br />
chaque nouvelle acquisition de véhicule,<br />
nous réduisons un peu plus notre impact<br />
écologique en passant à des véhicules<br />
électriques. De plus, notre consommation<br />
d’électricité provient à 100% de sources<br />
renouvelables. Nous avons par ailleurs une<br />
gestion des ressources optimisée puisque<br />
nous réutilisons au maximum les restes dans<br />
nos nouvelles fabrications. Les déchets sont<br />
quant à eux triés, conformément à notre<br />
label SuperDrecksKëscht.<br />
nous acceptons les Bekis, monnaie locale<br />
du canton de Redange promouvant le<br />
circuit économique régional. De plus, nous<br />
accueillons chaque année des stagiaires des<br />
écoles et lycées de la région et je me déplace<br />
même personnellement dans les classes<br />
pour les entraîner à passer un entretien ou<br />
pour leur parler des emplois qui existent<br />
dans une société.<br />
Nous veillons également à traiter<br />
équitablement chaque membre du<br />
personnel selon les mêmes règles. Notre<br />
système d’évaluation est transparent et<br />
équitable: chacun sait facilement où il se<br />
trouve dans un plan d’évolution au sein de<br />
la société. De plus, j’encourage à la critique<br />
constructive, même lorsqu’elle m’est<br />
adressée, car si quelque chose peut être<br />
amélioré, alors il est du devoir de chacun<br />
de le souligner.<br />
Enfin, toujours par principe d’équité et<br />
de respect, nous promouvons l’utilisation<br />
passive des langues nationales (allemand,<br />
français et luxembourgeois) car nous<br />
estimons que chacun a le droit de<br />
s’exprimer dans sa langue. Pour que tous<br />
puissent comprendre les langues parlées<br />
dans l’entreprise, nous offrons des cours<br />
gratuits.<br />
Vous avez récemment rejoint Letzshop.<br />
lu. Quel atout supplémentaire cela vous<br />
apporte-t-il?<br />
Nous sommes très heureux de pouvoir<br />
partager nos produits sur cette première<br />
plateforme nationale de vente en ligne,<br />
cela nous offre une belle visibilité! C’est<br />
exactement ce que nous attendions du<br />
gouvernement: la mise en place d’une<br />
plateforme onéreuse, mais rendue<br />
accessible – au prix d’à peine 500 euros –<br />
à toutes les entreprises du pays, même les<br />
plus modestes, pour la promotion de leurs<br />
produits. Nous avons donc mis nos 100<br />
produits les plus importants sur Letzshop.lu<br />
et attendons une progression des ventes<br />
grâce à cet outil. n<br />
Qu’en est-il de la place de l’équité dans<br />
vos démarches?<br />
Tout d’abord, nos produits sont respectueux<br />
de la vie humaine et n’exploitent pas les<br />
producteurs des ressources auxquelles<br />
nous avons recours. Nous sommes par<br />
ailleurs très engagés dans notre région<br />
que nous voulons soutenir. A ce titre,<br />
Peintures Robin<br />
31, rue de la gare<br />
L-8705 Useldange<br />
Tél.: 23 63 23-1<br />
peintures@robin.lu<br />
www.robin.lu
30<br />
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
BRÈVES COMMUNALES<br />
PAR PIERRE BIRCK<br />
BERDORF<br />
Le conseil communal s’est réuni juste<br />
avant les fêtes, le 14 décembre, pour<br />
délibérer sur plusieurs sujets différents<br />
afin de tirer le bilan de l’année 2018<br />
et présenter les objectifs à venir pour<br />
l’année 2019. Il y était notamment<br />
question de la vie associative ou encore<br />
de la comptabilité communale avec<br />
l’approbation des budgets. La gestion<br />
de projets, autour du Pacte Climat de la<br />
commune et de ses mesures, a aussi fait<br />
partie des thématiques discutées.<br />
<br />
Source: berdorf.lu<br />
FLAXWEILER<br />
JUNGLINSTER<br />
Le centre culturel «Am Duerf» accueillera<br />
le samedi 26 janvier prochain, un<br />
nouveau café des langues, organisé par la<br />
commission consultative de l’intégration<br />
de Junglinster. Des langues comme le<br />
luxembourgeois, l’allemand, le français,<br />
l’anglais, l’italien, le polonais, le portugais<br />
et l’espagnol pourront être pratiquées en<br />
compagnie de locuteurs natifs, dans un<br />
cadre convivial et qui laisse place à tous<br />
les niveaux.<br />
<br />
Source: junglinster.lu<br />
REMICH<br />
Des cours et des formations de premiers<br />
secours seront délivrés à Flaxweiler à<br />
partir du 10 janvier, jusqu’au 7 mars 2019<br />
au centre culturel. Les organisateurs, à<br />
savoir la Croix-Rouge, le Corps grandducal<br />
d’incendie et de secours et la<br />
commune, ont étoffé leur enseignement<br />
en prévoyant plusieurs cas pratiques<br />
avec des situations d’urgence<br />
différentes: accidents domestiques,<br />
du travail, de la circulation, problèmes<br />
cardio-vasculaires,… L’objectif étant<br />
de connaître les bons gestes selon une<br />
situation spécifique pour intervenir<br />
rapidement, efficacement et prodiguer<br />
les premiers soins essentiels avant<br />
l’arrivée des secours.<br />
<br />
Source: flaxweiler.lu<br />
ECHTERNACH<br />
Pour sensibiliser les consommateurs,<br />
changer les mentalités et les approches<br />
vis-à-vis des produits consommés,<br />
la commune d’Echternach a accueilli<br />
l’exposition «ANTIGASPI» durant<br />
une semaine, du 7 au 14 décembre<br />
dernier. Cette initiative a été lancée<br />
par le Collège des bourgmestre et<br />
échevins, mais aussi par le ministère de<br />
l’Agriculture, de la Viticulture et de la<br />
Protection des consommateurs afin de<br />
lutter contre le gaspillage alimentaire.<br />
<br />
Source: echternach.lu<br />
Photo Marlene Soares<br />
Lex Delles<br />
MONDORF-LES-BAINS<br />
Lex Delles, bourgmestre de la commune, fait son entrée au<br />
gouvernement suite aux élections législatives en tant que<br />
ministre des Classes moyennes et ministre du Tourisme depuis<br />
le 5 décembre 2018. Pour rappel, le jeune ministre de 34 ans<br />
a été élu premier échevin de Mondorf-les-Bains en 2011 avant<br />
d’être assermenté bourgmestre en 2014. Il a également été élu à<br />
la Chambre des députés en 2014, à 29 ans, pour devenir le plus<br />
jeune député-maire du Grand-Duché. Le premier échevin de la<br />
commune, Steve Reckel, est largement pressenti pour prendre<br />
sa succession à la tête de l’administration communale.<br />
<br />
Source: gouvernement.lu<br />
SCHENGEN<br />
En 1995, une nécropole d’environ 2.500 ans et de 55 tombes<br />
a été découverte entre Remerschen et Schengen. Parmi<br />
elles, celle d’une dame, ornée de plusieurs bijoux et objets<br />
funéraires uniques. Depuis, ces reliques ont fait l’objet d’études<br />
archéologiques et scientifiques. Toutes se retrouvent aujourd’hui<br />
dans une exposition baptisée «la Princesse de Schengen»,<br />
organisée par le Centre national de recherche archéologique, au<br />
Biodiversum, du 30 novembre 2018 au 14 février 2019. Il s’agira<br />
de découvrir, pour les petits et les plus grands, la mode et les<br />
techniques de l’artisanat de l’âge du fer.<br />
<br />
Source: schengen.lu<br />
Nico Langehegermann<br />
Nico Langehegermann, l’artiste luxembourgeois,<br />
a déposé ses œuvres le<br />
temps d’une exposition d’art à Remich<br />
du 1 er au 9 décembre au «visit Remich<br />
Shop», au premier étage de la nouvelle<br />
gare routière de la ville. L’artiste de<br />
72 ans est connu pour sa créativité<br />
et son univers où la couleur joue un<br />
rôle prépondérant. Ses tableaux sont<br />
réalisés sur tôle avec plusieurs couches<br />
de laque transparente qui démontrent,<br />
en plus d’une maîtrise esthétique et<br />
artistique, une maitrise technique et<br />
artisanale rigoureuse.<br />
<br />
Source: bierger.remich.lu<br />
WALDBREDIMUS<br />
La maison relais «Am Kiischtenascht»<br />
s’est transformée en salle de<br />
conférence le jeudi 13 décembre, en<br />
collaboration avec «Bee Secure» et<br />
avec pour principal sujet: «les jeunes<br />
et leurs usages du net». Il s’agissait de<br />
présenter les enjeux et les différentes<br />
bonnes pratiques à adopter vis-àvis<br />
des nouveaux médias, car ils ont<br />
beaucoup bouleversé le quotidien<br />
de plusieurs génération, dont la<br />
dernière. Le Big Data, l’interactivité,<br />
le harcèlement en ligne, l’internet<br />
des objets,… ont été autant de sujets<br />
évoqués lors de cette conférence<br />
qui avait avant tout pour objectif<br />
d’informer les citoyens qui formeront<br />
les mondes virtuels de demain.<br />
<br />
Source: waldbredimus.lu
PROPPERE STROUM FIR<br />
ENG LIEWENSWÄERT ZUKUNFT<br />
Source de revenus supplémentaire<br />
pour la commune<br />
Notoriété accrue<br />
de la commune<br />
Obligations dans le<br />
cadre du Pacte Climat<br />
Vous êtes intéressé à avoir plus de renseignements<br />
sur la construction d’un parc éolien ? Contactez-nous sur<br />
www.oekostroum.lu
32 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
ENERGIE<br />
Les dames du Mistral gagnant<br />
Que peut pousser un instituteur à quitter le confort douillet<br />
de sa salle de classe pour se lancer dans l’aventure incertaine<br />
des éoliennes? L’immobilier ayant été certainement plus<br />
lucratif, une profonde conscience écologique semble une<br />
meilleure explication que l’appât du gain. Rencontre avec<br />
Frank Muller, CEO d’Oekostroum, qui a depuis longtemps<br />
l’intime conviction que les enjeux écologiques ne concernent<br />
pas uniquement les pays lointains mais qu’ils prennent forme<br />
ici, dans nos mentalités.<br />
Frank Muller<br />
Se rappelant des sècheresses de 2003, de<br />
2015 et de cette année encore qui jaunirent<br />
séquentiellement les champs de sa ferme,<br />
Frank Muller ne regrette pas d’avoir quitté<br />
l’éducation nationale en 2006 pour se lancer<br />
dans un projet de sept éoliennes dans le<br />
Nord luxembourgeois. Aujourd’hui encore,<br />
Weiler est le plus grand parc d’éoliennes<br />
du pays. S’en suivront quatre éoliennes à<br />
Tarchamps en collaboration avec Soler et<br />
une autre à Feelen. Dans la mesure où la<br />
protection du climat ne se limite pas aux<br />
frontières nationales, cinq autres projets<br />
sont en cours d’étude en Grande Région.
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
33<br />
Conscience écologique<br />
Le citoyen engagé considère que, dans<br />
la mesure où les technologies rendent<br />
abordables l’achat de véhicules électriques<br />
d’une autonomie de 300 à 400 km,<br />
l’industrie porte une responsabilité<br />
sociétale. «Certes, l’extraction des matières<br />
premières doit être plus vertueuse et nous<br />
devons mieux penser le recyclage des<br />
batteries, mais l’électromobilité est une<br />
chance de sortir de la mobilité carbone qu’il<br />
nous faut saisir». On pourrait d’ailleurs<br />
raisonnablement imaginer que les véhicules<br />
électriques deviennent une norme pour les<br />
classes moyennes à moyens termes. Dans la<br />
mesure où il serait ubuesque que le nucléaire<br />
ou le charbon alimente ces véhicules<br />
électriques, l’approvisionnement en<br />
électricité verte est dès lors incontournable.<br />
Nos sociétés doivent redoubler d’efforts<br />
dans la convergence énergétique et plus<br />
précisément dans la production d’électricité<br />
verte. À l’échelle luxembourgeoise, l’éolien,<br />
le solaire, la biomasse et la géothermie<br />
sont autant d’opportunités qu’il nous<br />
faut soutenir. Et si la part des énergies<br />
renouvelables ne représente qu’une infime<br />
minorité de l’approvisionnement national,<br />
force est de reconnaître la volonté politique<br />
de faire plus.<br />
Un terrain propice<br />
Les régions luxembourgeoises du Nord<br />
sont propices à l’éolien et c’est pour cela<br />
que le parc Weiler s’étend sur 12 ha de<br />
la commune de Wincrange. Huit années<br />
d’études ont été nécessaires afin de trouver<br />
les meilleurs emplacements, négocier<br />
avec les propriétaires tout en rassurant<br />
les populations. De nombreux critères<br />
existaient comme la distance par rapport<br />
aux habitations, le sens du vent ou encore<br />
la non-obstruction à la lumière du jour<br />
mais aussi le respect de la nature car tout<br />
autour des éoliennes, il existe des zones<br />
de protection pour les oiseaux. «Sans<br />
compter qu’il a fallu s’armer de patience<br />
et de diplomatie afin de désamorcer les<br />
préoccupations des habitants». Le résultat<br />
est qu’une commune qui compte 4.200<br />
habitants a soutenu un projet capable<br />
d’alimenter 13.000 ménages. En 2020, ces<br />
sept éoliennes produiront environ 21,5%<br />
de l’énergie éolienne du Grand-Duché, soit<br />
6,6% de sa production d’électricité verte.<br />
le rendement est une fois et demie plus<br />
important que les anciennes. «La population<br />
luxembourgeoise est majoritairement<br />
favorable à l’éolien mais c’est à condition<br />
du bon sens et il ne faudrait pas que ce bon<br />
vent tourne mal», s’amuse à conclure Frank<br />
Muller. Pour exemple, le seuil de tolérance<br />
quant au bruit depuis les maisons est deux<br />
fois plus important au Luxembourg qu’en<br />
Allemagne.<br />
Tarifs et responsabilité<br />
Les tarifs d’Oekostroum dépendent des<br />
prix de la bourse (actuellement à 3 centimes<br />
d’euro) mais aussi des subsides étatiques<br />
alloués sur une période de quinze ans. Passé<br />
ce délai, «soit le prix de la bourse s’établit<br />
à la hausse, soit il faudra remplacer les<br />
anciennes éoliennes par de nouvelles afin<br />
de percevoir de nouveaux subsides et rester<br />
compétitif», explique Frank Muller.<br />
Oekostroum prend toujours soin d’éviter<br />
les désagréments relatifs aux bruits et à<br />
l’ombre des retords. Il faut également<br />
réaliser des études minutieuses quant à<br />
l’impact environnemental des éoliennes et<br />
la migration des oiseaux et des chauvessouris<br />
tout en respectant leurs terrains<br />
de chasse. Enfin, il faut réaliser plusieurs<br />
réunions d’information auprès des habitants<br />
afin de les rassurer et de les inclure au plus<br />
tôt dans l’aventure. n<br />
“La population<br />
luxembourgeoise<br />
est majoritairement<br />
favorable<br />
à l’éolien…”<br />
L’éolien au Luxembourg<br />
Au regard de la densité des habitations et<br />
de la distance entre les villages, un projet<br />
de même ampleur est malheureusement<br />
impossible à implémenter le long de<br />
la Moselle ou dans le sud du pays. Le<br />
minimum raisonnable est d’un kilomètre<br />
de distance et trouver les espaces propices<br />
n’est pas chose facile au Luxembourg. Des<br />
études sont actuellement en cours dans<br />
des régions qui ont des vents plus faibles<br />
mais qui pourraient néanmoins accueillir<br />
de nouvelles générations d’éoliennes dont<br />
Oekostroum<br />
info@oekostroum.lu<br />
www.oekostroum.lu
34 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
ENERGIE<br />
10 ans de présence<br />
au Luxembourg<br />
Le bureau d’études en génie technique Boydens Engineering<br />
fête ses dix ans d’activité au Luxembourg. Fondée à Bruges en<br />
1961 par Raymond Boydens, puis reprise par deux visionnaires<br />
que sont Wim et Dirk Boydens en 1994, l’entreprise familiale<br />
a toujours été consciente des enjeux environnementaux et<br />
a donc orienté ses projets vers le développement durable.<br />
Le succès grandissant l’a conduite à établir deux bureaux<br />
au Vietnam et une représentation à Singapour mais aussi à<br />
réaliser des projets au Luxembourg pour certains de ses<br />
clients, ce qui a tout naturellement abouti à un établissement.<br />
Explications de son Branch Manager, Leif Chiotis.<br />
Présentation<br />
Boydens Engineering a été le lauréat<br />
du concours de la Maison des Sciences<br />
Humaines à Belval dans le groupement<br />
composé des bureaux d’architectures<br />
ABSCIS et Tatiana Fabeck Architectes.<br />
C’est ce qui a motivé son implémentation<br />
sur le territoire grand-ducal et donc à son<br />
inscription à l’OAI (Ordre des Architectes<br />
et des Ingénieurs).<br />
D’autres projets avaient précédé cette<br />
référence et bien d’autres encore suivront,<br />
dont le Solarwind au Windhof, connu pour<br />
son avant-gardisme et son ancrage dans<br />
le développement durable et l’économie<br />
circulaire. En 2015 Boydens Engineering<br />
déménage dans le bâtiment House of<br />
Biohealth I, dont il a assuré les études et le<br />
suivi des techniques spéciales. Les effectifs<br />
du bureau luxembourgeois ont connu<br />
une évolution considérable en passant<br />
de 2 à 18 collaborateurs; ce qui porte les<br />
effectifs globaux du groupe à près de 140<br />
collaborateurs répartis entre l’Europe et<br />
l’Asie du Sud-Est.<br />
Objectifs et orientation<br />
Boydens Engineering est un bureau<br />
d’ingénierie actif dans la conception et<br />
le suivi des installations techniques du<br />
bâtiment. Sa méthodologie de conception<br />
est inhérente à l’expérience et la qualité de<br />
ses collaborateurs qui utilisent des outils de<br />
pointe ou le BIM. Ses experts techniques<br />
œuvrent en étroite collaboration pour<br />
penser les techniques de demain qui<br />
assureront la fonctionnalité, la qualité et le<br />
confort des installations.<br />
En plus de fournir des conceptions<br />
originales, innovantes et durables, les<br />
ingénieurs de Boydens suivent la réalisation<br />
des installations et offrent des conseils pour<br />
leur optimisation, extension ou réingénierie<br />
future; tout ceci dans un souci de durabilité<br />
et d’économie circulaire.<br />
En plus de ses affiliations professionnelles<br />
luxembourgeoises, belges, européennes<br />
et mondiales dans les domaines de<br />
l’ingénierie, Boydens Engineering fait<br />
également partie de diverses associations<br />
professionnelles comme le Rehva (réseau<br />
de plus de 100.000 ingénieurs de 27 pays).<br />
Boydens est aussi un des 120 membres<br />
belges à s’être engagé lors de la COP 21<br />
à Paris en 2015, ce qui le conduit à penser<br />
ses solutions techniques en adéquation avec<br />
ses engagements. Le groupe fait aussi partie<br />
de plusieurs groupements de recherche<br />
et de développement dans différentes<br />
techniques comme pour le programme<br />
«hybridGEOTABS» supporté par la<br />
Commission européenne réunissant des<br />
universités européennes, des constructeurs<br />
et des spécialistes du secteur. L’objectif<br />
de ces recherches étant l’optimisation<br />
de la conception et de l’exploitation des<br />
bâtiments combinant la géothermie à des<br />
dalles actives.<br />
Des cas concrets<br />
Il serait impossible de citer ici tous les<br />
projets luxembourgeois mais quelquesuns<br />
des plus emblématiques renseignent<br />
sur l’innovation du bureau. Le Solarwind<br />
du Windhof combine par exemple de la<br />
géothermie des dalles actives réversibles<br />
qui distribuent tant le froid que le<br />
chaud. D’autres projets ont vu le jour,<br />
combinant la ventilation adiabatique<br />
ou «free cooling», la production<br />
de chaud et ECS solaire ou solaire<br />
hybride, aux pellets, à la biomasse ou le<br />
photovoltaïque.<br />
“La force<br />
d’un bureau<br />
d’études,<br />
c’est sa capacité<br />
à s’entourer<br />
de gens<br />
compétents<br />
qui chacun<br />
excelle dans<br />
un domaine<br />
spécifique”<br />
La production d’eau chaude sanitaire<br />
reposant sur la récupération d’énergie<br />
des eaux grises commence à faire parler<br />
d’elle et a déjà été introduite dans divers<br />
projets dont le concept repose sur un<br />
mix énergétique. Le complexe sportif<br />
du Lycée technique d’Ettelbruck a été<br />
équipé de cette technique, mise en<br />
service depuis le mois de février 2018.<br />
Depuis, quatre résidences regroupant<br />
60 appartements au Limpertsberg et un<br />
ensemble de 65 appartements à la route<br />
d’Arlon ont été mis en service avec la<br />
même technique.<br />
En outre, Boydens milite pour que le<br />
potentiel géothermique soit développé<br />
et soutenu, et force est de reconnaître<br />
que même avec le contexte règlementaire<br />
exigeant qui vise à protéger les nappes<br />
phréatiques, six projets de 737 forages en<br />
géothermie vont voir le jour en seulement<br />
cinq ans sur le territoire de la ville de<br />
Luxembourg et ses environs.
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
35<br />
Leif Chiotis<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5 6<br />
Références: 1. Opkorn — 2.One on One— 3. Sofitel — 4. House of Biohealth — 5. Solarwind — 6. Ibis
36 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
ENERGIE<br />
1<br />
3<br />
2<br />
4<br />
1. et 3. Complexe sportif d’Ettelbruck — 2. Goodyear Dudelange— 4. Sonde géothermique hélicoïdale<br />
Pour un futur durable<br />
L’avenir d’une société ne peut se construire<br />
durablement que sur les compétences<br />
humaines. C’est pourquoi Boydens<br />
Engineering renforce la complémentarité<br />
de ses collaborateurs, qui sont issus de<br />
parcours différents. Comme aime le<br />
préciser Leif Chiotis, la force d’un bureau<br />
d’études, c’est sa capacité à s’entourer de<br />
gens compétents qui chacun excelle dans<br />
un domaine spécifique.<br />
Le partage et la transmission des<br />
connaissances se fait entre collaborateurs<br />
mais aussi au sein du groupe via une<br />
plateforme d’échange des connaissances et<br />
ce «Wiki» propre à Boydens est complété<br />
par des formations internes et externes.<br />
Cela se traduit également par l’acquisition<br />
de nouvelles compétences adaptées aux<br />
changements des pratiques de conception<br />
allant vers la conception BIM.<br />
“Des techniques<br />
qui favorisent<br />
le mix des<br />
productions<br />
énergétiques”<br />
Le bureau Boydens table sur une performance<br />
accrue des enveloppes thermiques des<br />
bâtiments et sur des techniques qui favorisent<br />
le mix des productions énergétiques. Il est<br />
certain que les techniques devront à l’avenir<br />
plus encore combiner les sources d’énergies<br />
renouvelables comme le photovoltaïque,<br />
le solaire thermique, le solaire hybride, la<br />
géothermie, la récupération d’énergie dans<br />
les eaux grises et très bientôt la production<br />
d’énergie à l’hydrogène. n<br />
Présentation du Branch Manager<br />
Leif Chiotis a rejoint le groupe Boydens en<br />
qualité de Branch Manager en mars 2014. Né<br />
en Grèce, qu’il quitte en 1981 pour la Belgique<br />
et d’un père grec et d’une mère danoise, il suit<br />
des études générales et passe une formation en<br />
électromécanique. Il exerce un temps en qualité<br />
d’indépendant dans le domaine de l’électricité<br />
avant de rejoindre le bureau d’Etudes<br />
Bevilacqua & Associés en 1999 qu’il quitte en<br />
2014 pour diriger le bureau luxembourgeois de<br />
l’étude Boydens.<br />
Boydens Engineering<br />
29, rue Henri Koch<br />
L-4354 Esch-sur-Alzette<br />
www.boydens.lu
moving people,<br />
moving you.<br />
Die Alltagsmobiltät von morgen schon heute erleben.<br />
Autonome Shuttle by Sales-Lentz.<br />
100% autonom. 100% elektrisch.<br />
mobilitypioneers.lu
38 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
ENERGIE<br />
Biomasse: après<br />
la cogénération, la trigénération<br />
Les centrales à biomasse d’Engie Cofely Services ont le vent en poupe au Luxembourg.<br />
Ce qui est une bonne chose pour l’environnement puisqu’une centrale biomasse produit<br />
une énergie (électrique, de chaleur et de froid) régulière tout en étant faible émettrice en<br />
CO 2<br />
. Acteur majeur dans le développement des énergies renouvelables pour les communes,<br />
le secteur tertiaire, les collectivités et l’industrie, Engie Cofely Services réalise la construction,<br />
la maintenance, l’exploitation et le suivi énergétique de nombreuses installations au<br />
Luxembourg. L’entreprise a déjà signé plusieurs projets communaux de biomasse à travers le<br />
territoire et est à l’étude d’une centrale de 20 mégawatts pour l’industrie prévue pour 2020.<br />
Explications de Jean-Marie Beneké, ingénieur industriel et chef de projet chez Cofely Services.<br />
Jean-Marie Beneké
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
39<br />
Comment fonctionne une centrale à<br />
biomasse?<br />
Une centrale biomasse produit de<br />
l’électricité grâce à de la chaleur dégagée par<br />
la combustion de matières organiques. Ces<br />
dernières peuvent être des résidus végétaux,<br />
des déchets ménagers ou du biogaz issus de<br />
la fermentation de matières organiques;<br />
autant de sources d’énergies renouvelables<br />
disponibles en grande quantité.<br />
Le combustible est acheminé dans la<br />
chambre de combustion de la chaudière. En<br />
brûlant, il dégage de la chaleur qui chauffe<br />
des tubes remplis d’eau. L’eau transformée<br />
en vapeur fait tourner une turbine qui<br />
entraîne un alternateur, créant ainsi un<br />
courant électrique.<br />
On appelle «cogénération», la centrale<br />
qui récupère la chaleur pour produire de<br />
l’électricité avec l’alimentation en parallèle<br />
des activités industrielles ou même pour<br />
approvisionner un réseau de chaleur urbain.<br />
Enfin, les fumées sont filtrées avant d’être<br />
évacuées par les cheminées.<br />
Les centrales biomasses sont-elles<br />
adaptées aux communes?<br />
Sans aucun doute car les chaudières<br />
traditionnelles sont émettrices de CO 2<br />
,<br />
participent à l’exploitation des énergies<br />
fossiles et représentent un risque de<br />
pollution en cas de fuite. Il est donc<br />
environnementalement plus vertueux<br />
que les bâtiments communaux et les<br />
industries soient alimentés par une centrale<br />
à biomasse. La production d’énergie y<br />
est faite de manière responsable et sous<br />
une surveillance permanente. Nous<br />
exploitons actuellement plusieurs centrales<br />
communales de chauffage dont la chaudière<br />
à pellets de Roeser (500 kW) qui vient<br />
d’être mise en service et la centrale<br />
thermique de Mersch (1.500 kW). L’eau<br />
chaude alimente un réseau de chauffage qui<br />
dessert des bâtiments communaux tels que<br />
des gymnases, crèches, écoles ou maisons<br />
relais par exemple.<br />
“Penser chaque<br />
déperdition<br />
à la lumière<br />
de leur<br />
exploitation”<br />
Même si les investissements d’une usine à<br />
cogénération (production électrique et de<br />
chauffage) sont relativement importants<br />
pour les petites centrales, il faudrait<br />
encourager encore plus les communes à<br />
se diriger vers des usines à cogénération<br />
plutôt que du chauffage uniquement.<br />
De nombreux processus leurs seraient<br />
utiles comme la gazéification du bois<br />
qui alimente le réseau de gaz naturel, ou<br />
l’huile thermique qui entraîne d’abord une<br />
turbine vapeur (ORC) pour la production<br />
d’électricité puis est réutilisée, moins<br />
chaude, pour le chauffage.<br />
Réduire l’utilisation des énergies fossiles,<br />
c’est réduire nos émissions de CO 2<br />
.<br />
L’avantage de la cogénération c’est qu’elle<br />
utilise des matières renouvelables comme le<br />
bois qui est disponible en grande quantité<br />
dans nos régions.<br />
Justement, d’où proviennent les matières<br />
premières?<br />
Nous utilisons essentiellement les résidus<br />
de bois naturel de la Grande Région.<br />
Les parties nobles comme les troncs des<br />
arbres étant destinées à la construction ou<br />
à d’autres industries, nous récupèrerons<br />
les branchages inutilisés. Bois naturel,<br />
broyat forestier ou plaquette forestière;<br />
cela représente un approvisionnement de<br />
60.000 tonnes de bois par an.<br />
Parlez-nous de votre projet de centrale<br />
à Clervaux…<br />
Dès 2020, une centrale biomasse de<br />
dernière génération alimentera une usine de<br />
production. Cette industrie souhaite réduire<br />
son empreinte écologique en substituant sa<br />
chaudière à gaz, et donc le carburant fossile,<br />
par une énergie renouvelable.<br />
La combustion dans la chambre sera<br />
optimisée afin d’éviter un travail plus<br />
important de filtration des poussières de<br />
fumées. La combustion se fera sur un lit de<br />
sable fluidisé, les gaz de combustion iront<br />
chauffer les tubes d’eau dans la chaudière<br />
et puis moyennant des surchauffeurs, l’eau<br />
sera transformée en vapeur de 520°C et<br />
d’une pression de 90 bar.<br />
Cette vapeur est envoyée dans la turbine<br />
dont l’arbre entraine la génératrice qui<br />
produit de l’électricité envoyée directement<br />
dans le réseau public.<br />
Des extractions de vapeur seront effectuées<br />
à différents niveaux du processus. Ainsi<br />
la vapeur dilatée va chauffer de l’huile<br />
thermique (200°C à 250°C) pour les besoins<br />
de l’industrie ainsi que de l’eau (90°C à<br />
110°C) destinée aux besoins de chauffage<br />
en hiver et/ou de refroidissement en été.<br />
Cette usine est remarquable dans la mesure<br />
où elle produira de l’électricité, du chaud et<br />
du froid. Nous allons même plus loin car<br />
nous utiliserons la chaleur pour sécher du<br />
bois et produire des pellets.<br />
C’est en pensant chaque déperdition à<br />
la lumière de leur exploitation que nous<br />
affichons un rendement de plus de 80% des<br />
matières premières. n<br />
ENGIE Cofely Luxembourg<br />
12 ZARE Ilot Ouest<br />
L-4384 Ehlerange<br />
mail@engie-cofely.lu<br />
www.engie-cofely.lu
SAVE<br />
THE<br />
DATE<br />
EUROPEAN<br />
ASSET<br />
MANAGEMENT<br />
CONFERENCE<br />
5-6 March 2019<br />
Luxexpo The Box, Luxembourg
UN FABRICANT<br />
S’ENGAGE À VOS CÔTÉS<br />
WWW.WAKO.LU<br />
Portes et fenêtres en aluminium et PVC<br />
Savez-vous pourquoi tous nos clients<br />
recommandent la solution Wako ?<br />
L’exigence d’une qualité impeccable pour tous nos produits,<br />
Une large gamme de portes, fenêtres et vérandas<br />
pour répondre à toutes vos attentes,<br />
Un menuisier professionnel, proche de chez vous,<br />
qui vous guide dans vos choix et vous accompagne<br />
jusqu’au service après-vente.<br />
UN FABRICANT<br />
S’ENGAGE À VOS CÔTÉS
42 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
MOBILITE VERTE<br />
Premiers minibus<br />
autonomes<br />
au Luxembourg<br />
Vous avez pu les remarquer à Luxembourg-Ville entre le<br />
Pfaffenthal et le funiculaire, ou encore à Contern entre la<br />
gare et la zone industrielle. Ce ne sont pas tant ses courbes<br />
futuristes qui attirent les selfies des touristes et les journalistes<br />
du monde entier mais bien le fait qu’il s’agisse de navettes<br />
électriques autonomes. Rencontre avec Georges Hilbert,<br />
directeur général technique chez Sales-Lentz qui nous<br />
présente le «Shuttle».<br />
Genèse<br />
Sales-Lentz a fait l’acquisition des<br />
premiers bus hybrides au Luxembourg<br />
dès 2009, puis de bus hybrides<br />
rechargeables via pantographe en 2016<br />
et de bus 100% électriques en 2017. Les<br />
véhicules autonomes s’inscrivent donc<br />
dans la continuité technologique de la<br />
marque et favorisent sa transition vers<br />
l’électromobilité.<br />
Sales-Lentz entretient des liens étroits avec<br />
les grands constructeurs du marché mais<br />
aussi avec de plus petites marques. «Cela<br />
fait trois ans que nous avons pris contact<br />
avec le constructeur lyonnais Navya dont<br />
la navette a déjà fait ses preuves dans<br />
plusieurs villes européennes comme Lyon,<br />
Copenhague et Genève», explique Georges<br />
Hilbert.<br />
Les projets pilotes ont nécessité une<br />
année de préparation durant laquelle il<br />
a fallu étudier les trajets, la faisabilité et<br />
les risques. Les navettes autonomes sont<br />
programmées en fonction des spécificités<br />
de leurs trajets respectifs comme la<br />
présence des piétons, les pistes cyclables, les<br />
infrastructures, la végétation, les anomalies<br />
dans la circulation, etc. Dès lors, même si<br />
elles sont en tous points identiques, on ne<br />
peut les interchanger sans réinitialiser leurs<br />
mémoires.<br />
Caractéristiques<br />
Affichant des mensurations de 4,75 m de<br />
long pour 2,65 m de hauteur, les navettes<br />
sont très spacieuses. Elles offrent huit<br />
places assises, trois strapontins et quatre<br />
debout. On y est assis face à face dans une<br />
ambiance conviviale où l’on peut discuter et<br />
interagir avec d’autres passagers le temps<br />
du trajet.<br />
“Une autonomie<br />
de neuf heures<br />
de conduite”<br />
Vitrées et lumineuses elles offrent une vue<br />
imprenable sur les paysages urbains et il<br />
n’est pas rare d’y surprendre les touristes en<br />
plein selfie. Avec comme seule commande<br />
un large écran tactile, l’opérateuraccompagnateur<br />
est parmi les passagers, il<br />
leur donne les consignes de sécurité, répond<br />
aux nombreuses questions et s’improvise<br />
même de temps à autres guide touristique.<br />
Les navettes affichent une autonomie de<br />
9 heures de conduite et sont rechargées<br />
localement. Elles sont actuellement bridées<br />
à 20km/h mais pourront très prochainement<br />
monter à 25km/h.<br />
«Elles peuvent techniquement rouler<br />
jusqu’à 45km/h mais nous souhaitons<br />
augmenter la vitesse de manière progressive<br />
afin de laisser le temps aux automobilistes<br />
de se faire à leur présence».<br />
Bardées de capteurs en tous genres, elles<br />
sont également de véritables bijoux de<br />
technologie. Équipées d’une douzaine de<br />
radars et de caméras 2D et 3D, l’ordinateur<br />
de bord reconnait l’environnement à 360<br />
degrés. Elles sont aussi dotées d’un système<br />
de géolocalisation GPS via des antennes<br />
fixes qui leur sont dédiées. Durant les tests<br />
de juin et juillet 2018 qui ont été réalisés au<br />
QG de Sales-Lentz à Bascharage, la navette<br />
roulait, tournait et s’arrêtait au centimètre<br />
près.<br />
Responsabilités et sécurité<br />
Ces navettes s’inscrivent dans le cadre<br />
réglementaire du code de la route qui<br />
est régi par la convention de Vienne de<br />
1968 et plusieurs groupes de travail sont
actuellement à l’étude afin d’y introduire<br />
les véhicules autonomes.<br />
Dans la mesure où il s’agit d’un transport<br />
public de personnes, l’autorisation de<br />
transport public de Sales-Lentz est<br />
naturellement engagée. Le chauffeur<br />
est responsable de sa conduite et c’est<br />
pourquoi un opérateur-accompagnateur<br />
doit être présent à bord afin de reprendre<br />
le contrôle de la navette en mode manuel<br />
s’il le fallait. Dans le cas d’un accident,<br />
c’est lui qui remplira le constat qui sera<br />
remis aux compagnies d’assurance. Il doit<br />
respecter la réglementation en vigueur,<br />
les temps de repos et avoir son permis de<br />
bus.<br />
«Nous avons préparé ce chantier avec les<br />
assurances Axa qui ont prévu ce genre de<br />
scénarios», précise le directeur général<br />
technique. Le jour où le cadre légal<br />
permettra de se passer des accompagnateurs,<br />
les boîtes noires des véhicules devraient être<br />
utilisées afin de définir les responsabilités<br />
de chacun.<br />
Mais «nous n’y sommes pas encore», assure<br />
Georges Hilbert et d’ajouter «que le travail<br />
des chauffeurs de bus n’est pas menacé» car<br />
ces navettes ont la vocation de transporter<br />
les personnes sur le dernier kilomètre qui<br />
les sépare de leurs lieux de travail. Il n’y<br />
aura donc aucune suppression de lignes de<br />
bus ni de postes de chauffeurs. n<br />
Sales-Lentz Group S.A.<br />
ZAE Robert Steichen<br />
4, rue Laangwiss<br />
L-4940 Bascharage<br />
www.saleslentzgroup.lu<br />
Georges Hilbert<br />
La Navette Autonome<br />
en chiffres<br />
15 passagers<br />
(11 assis et 4 debout)<br />
4,75 m de long<br />
2,11 m de large<br />
2,65 m de hauteur<br />
2.400 kg à vide<br />
Moteur électrique<br />
de 15 kW nominal<br />
Vitesse max. théorique:<br />
45 km/h<br />
Vitesse max. pratique:<br />
25 km/h<br />
Autonomie de 9 heures<br />
(33 kW.h.)
44 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
MOBILITE VERTE<br />
L’hydrogène,<br />
un carburant d’avenir<br />
Utiliser des moyens de transport sans polluer, c’est ce que la<br />
société MOVE2 Group propose avec ses solutions de mobilité<br />
fonctionnant à base d’hydrogène. Jean-Luc Hannosset<br />
de Moxhe, Managing Director, nous a en effet exposé les<br />
avantages de ce carburant, tant au niveau de sa production<br />
qu’à celui de son utilisation et nous a présenté les vélos et<br />
systèmes de recharge fonctionnant à l’hydrogène de la société.<br />
Interview.<br />
Quels sont les différents éléments<br />
constituant votre écosystème basé sur<br />
des carburants à zéro émission?<br />
Notre groupe est divisé en différents<br />
départements; le premier concerne les<br />
BIKIBOX ® et rassemble notre expertise<br />
concernant les consignes à vélos individuelles,<br />
sécurisées et intelligentes. La consigne est<br />
mobile et peut être facilement déplacée et<br />
installée sans demande de permis de bâtir.<br />
Une autre branche de nos activités nous a<br />
permis de développer le WHEELYLIFT ® ,<br />
le système de rangement à vélo automatique<br />
sans effort physique. Ce dernier permet<br />
d’accueillir un vélo de manière horizontale<br />
et de le verticaliser pour optimiser l’espace de<br />
rangement en gagnant 50% de surface au sol.<br />
Notre troisième département, H2TEC ® ,<br />
conçoit et développe des Range Extenders<br />
(Kit de pile à combustible H2, réservoir en<br />
kevlar et kit de gestion) pour des véhicules<br />
électriques légers (vélo, scooter, cargobike,<br />
golfkart, microcar, minivan, bateau taxi).<br />
En Allemagne, notre filiale, ANLEG<br />
Gmbh (MOVE2-DE), située à Wesel, est<br />
spécialisée depuis plus de 20 ans dans la<br />
planification et la production de systèmes<br />
Jean-Luc Hannosset de Moxhe
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
45<br />
d’alimentation en gaz pour les garnitures<br />
mécaniques, le développement de vannes<br />
spéciales pour les applications hydrogène,<br />
les solutions de systèmes de réservoirs<br />
d’hydrogène et les réservoirs d’hydrogène<br />
de 250 à 900 bars, ainsi que les piles à<br />
combustibles pour véhicules légers.<br />
En Suisse, notre filiale MOVE2-CH<br />
fabrique et assemble les H2BIB ® , mini<br />
stations de recharge à hydrogène, sur base<br />
des pièces conçues en Allemagne. Nous<br />
misons essentiellement sur la qualité et<br />
nos produits ont d’ailleurs tous reçu la<br />
certification TÜV.<br />
Où peut-on trouver l’hydrogène nécessaire<br />
à l’alimentation des véhicules?<br />
L’hydrogène peut notamment être produite<br />
grâce au courant électrique généré par<br />
l’énergie solaire, hydraulique ou éolienne.<br />
Au Luxembourg, c’est bien sûr l’énergie<br />
éolienne qui sera privilégiée, au vu de la<br />
facilité d’approvisionnement via les parcs<br />
éoliens du pays. Pour créer ce carburant,<br />
il serait opportun et plus rentable, pour les<br />
propriétaires de parcs éoliens d’investir dans<br />
une centrale de production et de distribution<br />
qui permet grâce à un électrolyseur de<br />
transformer l’eau en hydrogène grâce à<br />
de l’électricité verte. L’hydrogène passe<br />
ensuite par un compresseur pour qu’elle<br />
puisse être stockée.<br />
La construction d’une éolienne est très<br />
onéreuse et l’ennui avec l’électricité produite<br />
est qu’à l’heure actuelle nous n’avons pas les<br />
moyens de la stocker. Nous ne pouvons donc<br />
pas produire de manière intense et continue,<br />
si nous ne sommes pas sûrs de l’utiliser<br />
directement. La production d’hydrogène<br />
pourrait alors se présenter comme une forme<br />
de stockage et d’utilisation de cette énergie.<br />
Comment fonctionne votre concept de<br />
mobilité à base d’hydrogène?<br />
Si l’alimentation des grandes stations<br />
nécessite de grands camions remorques<br />
pour le transport de l’hydrogène, nous<br />
avons conçu des remorques spécifiques<br />
spécialement pensées pour alimenter les<br />
réservoirs de nos stations H2BIB ® . Ces<br />
mini stations – coûtant entre 40 et 50.000<br />
euros – peuvent uniquement recharger les<br />
véhicules légers tels que vélos, scooters,<br />
cargo-bikes ou golf-karts, par exemple, à<br />
raison d’environ 60 vélos par jour.<br />
Nous avons, en parallèle, conçu notre<br />
propre vélo à hydrogène EZEE-H2TEC ®<br />
possédant une puissance de 250 W et<br />
un poids de 28 kg, pour un prix de 4.500<br />
euros hors TVA. Avec un réservoir de<br />
35 grammes d’hydrogène compressé, il<br />
possède une autonomie de 120 km et sa<br />
recharge s’effectue en à peine une minute.<br />
De plus, au prix actuel du marché, un tel<br />
plein ne coûte qu’un euro! En comparaison,<br />
une voiture nécessite 5 kg d’hydrogène pour<br />
une recharge complète de trois minutes, ce<br />
qui correspond à une autonomie de plus de<br />
500 km.<br />
“Le vélo à<br />
hydrogène possède<br />
une autonomie<br />
de 120 km et sa<br />
recharge s’effectue<br />
en une minute”<br />
Contrairement à ses voisins allemand,<br />
français et suisse, le pays ne possède pas<br />
encore ce type d’infrastructures et pour<br />
développer ce concept, l’impulsion devrait<br />
venir des institutions publiques comme les<br />
villes ou les communes. Au Luxembourg,<br />
un consortium se créée avec différentes<br />
instances mais nous cherchons encore<br />
des investisseurs, des sociétés de leasing<br />
automobile, des propriétaires de parcs<br />
éoliens et des sociétés de transport pour créer<br />
des synergies et assurer le développement<br />
infrastructurel des stations hydrogène au<br />
niveau national. Tout peut aller très vite:<br />
dès la première installation d’une station au<br />
Luxembourg, les constructeurs automobiles<br />
très avancés dans la matière (nous avons déjà<br />
eu des séances avec Toyota Luxembourg)<br />
alimenteront rapidement le marché avec<br />
leurs véhicules à hydrogène. Dès lors, les<br />
entreprises envisageront cette alternative<br />
pour leur flotte et les sociétés de leasing<br />
automobile s’aligneront à la demande.<br />
Les particuliers seront influencés par cette<br />
tendance et le marché sera alors conquis.<br />
Quels sont les avantages de ce carburant?<br />
L’avantage environnemental est énorme<br />
puisqu’il s’agit d’un carburant à zéro<br />
émission. De plus, il s’agit d’une solution<br />
très économique! Au niveau de l’électrique,<br />
la production des batteries et leur recyclage<br />
ne sont pas écologiques et leur rendement<br />
s’affaiblit de 20% chaque année. De plus<br />
l’électricité ne peut pas être stockée, on<br />
ne peut donc pas toujours utiliser de<br />
l’énergie électrique verte. L’alternative<br />
de l’hydrogène, qui ne présente pas tous<br />
ces désavantages, est en train de prendre<br />
de l’ampleur sur le marché européen de la<br />
mobilité verte. En Suisse, par exemple, les<br />
deux plus grandes chaînes de supermarchés<br />
ont décidé de passer à l’hydrogène, avec<br />
les camions HYUNDAI, pour le transport<br />
de leurs marchandises, et ce, à partir du 1 er<br />
janvier 2019.<br />
Quels sont vos projets pour 2019?<br />
Dès le début de l’année, notre nouveau<br />
portail (www.move2.lu) sera en ligne et<br />
reprendra toutes les informations sur<br />
nos différents produits et sur les activités<br />
de nos filiales. Nous restons à l’écoute<br />
d’investisseurs actifs désireux de développer<br />
les marchés de l’Angleterre, l’Autriche,<br />
l’Espagne, l’Italie, le Portugal et la<br />
Scandinavie.<br />
En février prochain, nous participerons à<br />
une conférence à Mondorf sur la mobilité<br />
et les carburants zéro émission (hydrogène).<br />
En parallèle, nous continuerons à nous<br />
investir dans la création et l’évolution d’un<br />
consortium pour le développement de la<br />
mobilité hydrogène au Luxembourg.<br />
Par ailleurs, des nouveautés dérivées<br />
du BIKIBOX ® et du WHEELYLIFT ®<br />
sortiront en 2019 comme les BIKIBUS ® –<br />
un BIKIBOX ® avec un arrêt de bus – les<br />
BIKIBOX ® collectifs permettant d’accueillir<br />
32 vélos ou encore le SKIBOX ® , permettant<br />
de ranger 126 paires de skis et de sécher 87<br />
paires de bottines de ski, pour les stations<br />
de ski.<br />
Et enfin, nous exposerons tous les produits<br />
de notre écosystème lors de six salons<br />
européens qui auront lieu en Autriche,<br />
Belgique, France, Hollande et Suisse. n<br />
MOVE2 Group<br />
28, rue Grande Duchesse Charlotte<br />
L-9515 WILTZ<br />
info@move2.lu<br />
www.bikibox.com
46 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
MOBILITE VERTE<br />
En voyage avec Emile Weber<br />
Au beau milieu des champs qui composent le paysage de Canach, le verger de la famille Weber<br />
a accueilli l’entreprise familiale dès 1875, sur le site Reckschléed. Les premières diligences<br />
tirées par les chevaux d’il y a plus de 140 ans ont aujourd’hui laissé place aux derniers modèles<br />
électriques lancés par le groupe. Romain Kribs, attaché à la direction, nous a transportés, le<br />
temps d’une après-midi, à travers le site et son histoire.<br />
L’entrée, sécurisée<br />
A l’arrivée sur le site de 7 ha, une barrière<br />
intelligente permet aux véhicules de gagner<br />
du temps grâce à un lecteur de plaques les<br />
laissant automatiquement passer après leur<br />
identification. Dans un même temps, des<br />
lasers placés au sol vérifient la pression et le<br />
profil des pneus et signalent les anomalies.<br />
Au détour de notre parcours, nous passons<br />
devant le chantier d’agrandissement<br />
des bureaux qui permettra d’accueillir<br />
une cinquantaine de nouveaux postes<br />
administratifs. Cet agrandissement fait suite<br />
à la diversification du groupe avec l’inclusion<br />
des sociétés Voyages Ecker, Simon-Tours,<br />
Pletschette et plus récemment Autocars<br />
Zenners. Pour renforcer l’identité du groupe<br />
tout en conservant l’ancrage local de chacune<br />
de ces sociétés, un design commun a été<br />
établi tout en conservant la couleur d’origine<br />
de chaque société. «Avec une implantation<br />
aux quatre coins du Luxembourg nos sociétés<br />
couvrent l’ensemble du territoire national.<br />
Nous opérons par ailleurs sur des lignes de<br />
bus transfrontalières allant jusqu’à Trèves et<br />
Thionville», précise l’attaché de direction.<br />
Mais le groupe, partenaire de Flixbus, est<br />
également présent hors de ses frontières<br />
sur deux lignes, une première journalière<br />
qui réalise l’aller-retour Luxembourg-<br />
Trêves-Francfort-Berlin, la seconde part<br />
de Bruxelles, fait arrêt à Luxembourg et<br />
continue jusqu’à Zurich.<br />
Une routine bien rodée<br />
Sur le site de Canach, un véritable ballet<br />
de bus s’organise: plus de 400 véhicules y<br />
transitent en effet chaque jour. Quand un<br />
chauffeur termine son parcours, une équipe<br />
spécialisée emmène le véhicule à la station<br />
essence, puis à la station de lavage avant<br />
d’aller le stationner au bon endroit.<br />
«Nous renouvelons nos bus tous les quatre<br />
ans en fonction de leur kilométrage dans un<br />
objectif à la fois économique et écologique.<br />
Nous investissons d’une part dans des<br />
moteurs thermiques au meilleur rendement<br />
et de l’autre dans la technologie électrique.<br />
Le personnel de l’atelier et les chauffeurs<br />
sont continuellement familiarisés avec les<br />
nouvelles technologies afin de garantir la<br />
qualité de nos services». Ainsi l’entreprise<br />
a démarré son aventure électrique avec ses<br />
bus hybrides en 2009, puis a évolué vers les<br />
plug-in hybrides avant de se tourner vers<br />
le 100% électrique. En février 2018, la<br />
société a franchi une étape en électrifiant<br />
complètement la première ligne RGTR<br />
du Luxembourg, à savoir la ligne 305 entre<br />
Dudelange et Bettembourg. Tous ces projets<br />
font partie du programme d’électrification<br />
baptisé «empoweringMobility».<br />
L’envers du décor:<br />
mécanique et carrosserie<br />
Sur le chemin de la station de lavage, un<br />
arrêt de bus a été aménagé dans le cadre<br />
du programme «Mam Wibbel sécher an<br />
d’Schoul». Des enfants des cycles scolaires<br />
1 à 3 y apprennent de manière ludique<br />
à bien se comporter à l’intérieur des<br />
transports en commun et à l’arrêt de bus.<br />
Les écoliers apprennent ainsi les bases de<br />
la sécurité routière et l’importance de leur<br />
visibilité.<br />
Aux abords des ateliers de carrosserie et de<br />
mécanique, les bus affluent pour assurer<br />
maintenance et grandes réparations. Tous<br />
les véhicules du groupe y passent: les bus<br />
aux différent usages (transport scolaire,<br />
touristique, transport de personnes en<br />
situation de handicap pour Adapto, bus surdemande<br />
Kussbus, bus de voyage,…) ainsi<br />
que les bus interurbains et les Webtaxis<br />
sont régulièrement révisés dans les ateliers.<br />
Dans l’atelier mécanique, les réparations<br />
sont facilitées par la présence de fosses<br />
en sous-sol et d’équipements spéciaux<br />
comme les ponts de levage hydrauliques.<br />
On y retrouve également une station de<br />
contrôle technique: «Avec une flotte de 500<br />
véhicules, nous gagnons beaucoup de temps<br />
en faisant venir sur site des inspecteurs<br />
du contrôle technique afin de tester nos<br />
véhicules».<br />
La coordination des forces<br />
En revenant vers les locaux administratifs,<br />
on peut apercevoir deux halls destinés<br />
au stationnement des véhicules. Dans<br />
l’un d’entre eux, de plus vieux bus datant<br />
des années 1950 rappellent les débuts<br />
de Voyages Emile Weber. D’époque<br />
ou reconstitués, ces «Rapid Canach»<br />
comme ils étaient alors appelés, ne sont<br />
qu’occasionnellement remis en circulation<br />
pour des événements spéciaux.<br />
A la fin du tour, Romain Kribs ouvre les<br />
portes des bâtiments mis à disposition<br />
des chauffeurs. Ces derniers peuvent<br />
notamment y consulter des informations<br />
sur les routes à emprunter. «Bientôt, ces<br />
données seront digitalisées et les chauffeurs<br />
ne recevront plus que les notifications<br />
importantes à connaître pour les itinéraires<br />
les concernant». Dans une salle attenante,<br />
les équipes du dispatching attribuent à<br />
chaque chauffeur un bus et en assurent le<br />
suivi. En cas d’accident, l’information y est<br />
automatiquement remontée. Cette équipe<br />
vérifie également la ponctualité des bus<br />
et informent du temps d’attente à chaque<br />
arrêt. Dernier lieu de la visite, cet espace<br />
est pourtant de première importance pour<br />
le groupe, puisqu’il représente le cœur de<br />
son activité. n<br />
Voyages Emile Weber<br />
Z.A. Reckschleed<br />
L-5411 Canach<br />
Tél.: 35 65 75 1<br />
www.emile-weber.lu
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
47<br />
Romain Kribs
ECOLE<br />
crèche<br />
SMARCITIES. LE MAGAZINE.
CONSTRUCTIONS & RENOVATION<br />
CHAPES & CARRELAGES<br />
TOITURES<br />
MENUISERIES<br />
24h sur 24h<br />
S.O.S TECHNIQUES<br />
ISOLATIONS & ETANCHEITES<br />
ECHAFAUDAGES<br />
PEINTURES<br />
FACADES<br />
CLES - MAINS<br />
Tél:37 11 11
50 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
BATIMENT & CONSTRUCTION<br />
La déconstruction:<br />
un vivier<br />
de ressources<br />
Le démantèlement d’un bâtiment est souvent associé à la<br />
production de déchets et Schroeder & Associés entend bien<br />
changer cette vision. Avec la création d’un outil systématisant<br />
l’audit préalable à la déconstruction en collaboration avec le<br />
LIST, le bureau d’étude prouve qu’un édifice en fin de vie<br />
peut encore receler des ressources insoupçonnées. Interview<br />
de Martine Schummer, administrateur, ingénieur et chef du<br />
service «Bâtiments», et Guillaume Dubois, ingénieur et chef<br />
d’unité dans le service «Ouvrages d’art».<br />
Que prévoit le cadre légal luxembourgeois<br />
quant à la gestion des déchets dans le<br />
secteur de la construction?<br />
GD: La loi luxembourgeoise relative à<br />
la gestion des déchets de 2012 impose un<br />
tri, en commençant par la séparation des<br />
éléments. Cette législation oblige d’abord<br />
à leur trouver une réutilisation ou une<br />
revalorisation; si rien n’a pu en être tiré,<br />
alors les déchets doivent être évacués.<br />
Comment optimiser la gestion des<br />
déchets lors d’une déconstruction?<br />
MS: Pour gérer les déchets de manière<br />
optimale, la meilleure solution est de créer<br />
des bâtiments modulaires, adaptables en<br />
fonction du changement des besoins. Il est<br />
possible d’en augmenter la flexibilité en<br />
réduisant le nombre d’éléments porteurs<br />
verticaux, ou d’augmenter les hauteurs libres<br />
des étages pour permettre des changements<br />
d’affectation,… Cette démarche engendre<br />
en général des coûts de construction plus<br />
élevés qu’une construction traditionnelle,<br />
mais elle augmente la valeur du bâtiment à<br />
long terme.<br />
De plus, en choisissant des matériaux<br />
durables, sains et de haute qualité,<br />
en faisant un bon choix de principes<br />
d’assemblage et en prévoyant la possibilité<br />
de dissocier les éléments selon leur durée<br />
de vie individuelle, ces derniers seront plus<br />
facilement réutilisables ou recyclables..<br />
Il est également important d’identifier tous<br />
les matériaux qui ont été mis en œuvre, et<br />
ce, dès la phase de conception. Pour les<br />
bâtiments à construire, nous travaillons sur<br />
des projets pilotes de création de passeports<br />
de matériaux dans l’outil BIM afin de<br />
connaître en détail l’inventaire du type de<br />
matériaux, des endroits où ils sont utilisés,<br />
de leurs spécifications techniques,…<br />
“Anticiper le<br />
déroulement d’une<br />
déconstruction<br />
afin d’éviter<br />
les mauvaises<br />
surprises”<br />
Le but étant que ce passeport soit mis à jour<br />
tout au long de la vie du bâtiment. Il est<br />
alors facile d’en penser la déconstruction<br />
et même d’en créer un petit film explicatif!<br />
Pour les anciennes bâtisses, la démarche<br />
est plus complexe et demande un effort<br />
de recherche conséquent. En prévoyant<br />
cette étape dès la conception, un gain de<br />
temps considérable est opéré. Penser la<br />
déconstruction dès la conception n’est pas<br />
aussi difficile qu’il n’y paraît, il s’agit d’un<br />
même processus, mais inversé.<br />
Parlez-nous de l’outil systématisant<br />
l’audit préalable à la déconstruction…<br />
GD: Le LIST a été mandaté par<br />
l’Administration de l’Environnement<br />
pour établir un procédé type d’inventaire<br />
préalable à la démolition, qui constitue<br />
une étape exigée par la loi. Dans ce cadre,<br />
l’institut nous avait contacté pour réaliser<br />
un essai sur le terrain.<br />
Cet outil d’audit préalable à la<br />
déconstruction a été lancé cette année et<br />
propose une approche systématique en trois<br />
étapes en amont des travaux. La première<br />
vise à retracer l’histoire du bâtiment, de<br />
son utilisation et de ses transformations<br />
à travers la documentation et les plans<br />
de ce dernier; la deuxième étape consiste<br />
en l’analyse des matériaux qui composent<br />
la construction de manière systématique
pour chaque pièce; la dernière étape veille<br />
à la documentation des types de polluants<br />
utilisés.<br />
Si nous appliquions déjà la plupart de ces<br />
processus sur le terrain, cet outil donne un<br />
fil conducteur à notre démarche et nous<br />
permet de la systématiser et d’anticiper<br />
le déroulement d’un démantèlement afin<br />
d’éviter les mauvaises surprises.<br />
Ces projets nécessitent entre autres la<br />
collaboration d’architectes, d’ingénieurs<br />
techniques et de la statique pour<br />
l’identification des matériaux, ainsi que<br />
de l’aide de bureaux spécialisés dans les<br />
polluants pour leur identification, la<br />
collaboration d’entreprises spécialisées<br />
dans la déconstruction, et des maîtres<br />
d’ouvrage qui pourront aider à trouver des<br />
filières de réutilisation.<br />
Quels sont les avantages de cet outil?<br />
GD: Tout d’abord, il permet de réduire le<br />
coût d’un projet de 15 à 20% grâce à l’identification<br />
des éléments qui pourront être<br />
réutilisés; la phase de planification étant<br />
plus complète, le coût estimé est souvent<br />
plus proche du coût effectif. En parallèle,<br />
la mise en décharge – à la fois coûteuse et<br />
nocive pour l’environnement – sera réduite.<br />
Les transports de matériaux s’en trouvent<br />
quant à eux réduits et les ressources<br />
limitées luxembourgeoises sont renforcées<br />
par cette dynamique de récupération des<br />
matières premières. Enfin, cet audit rend le<br />
déroulement du chantier plus fluide et fait<br />
gagner énormément de temps sur le terrain.<br />
MS: Les mentalités doivent toutefois<br />
changer, il ne faut plus considérer un<br />
bâtiment comme une pile de déchets mais<br />
Martine Schummer<br />
comme un minier de nouvelles ressources.<br />
De plus, il faut accepter qu’une telle<br />
planification implique un temps plus long de<br />
conception, en amont de la déconstruction,<br />
dans un intérêt économique et écologique.<br />
Parlez-nous de vos expériences sur le<br />
terrain…<br />
GD: Nous travaillons actuellement à la<br />
déconstruction sélective des bureaux Jean<br />
Monnet au Kirchberg. Cet édifice datant<br />
des années 70, on y retrouve des éléments<br />
problématiques comme l’amiante. D’autres<br />
matières, comme l’aluminium, y ont été<br />
retrouvées mais les profils de l’époque ne sont<br />
plus utilisés dans les constructions modernes.<br />
Elles conservent toutefois une grande valeur<br />
sur le marché des matériaux et pourraient<br />
donc être réutilisées.
52 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
BATIMENT & CONSTRUCTION<br />
Guillaume Dubois<br />
Le Jean Monnet était principalement constitué<br />
de bureaux presque identiques. Partant de<br />
ce constat, nous avons convaincu le maître<br />
d’ouvrage de démonter entièrement un bureau<br />
pour quantifier les éléments le composant<br />
et pouvoir calculer proportionnellement la<br />
quantité totale de chaque matériau de tout le<br />
bâtiment. Le temps que nous avons pris pour<br />
réaliser ce «mock-up» au moment de l’étude<br />
a été largement rentabilisé par la suite car<br />
nous n’avons rencontré aucune surprise et des<br />
filières de réutilisation ont pu être cherchées<br />
à l’avance.<br />
Nous avons également collaboré avec les<br />
CFL pour le démantèlement de bâtiments à<br />
Luxembourg et à Mersch. Ces édifices ont<br />
nécessité un grand travail d’analyse au vu de<br />
leurs reconstructions et adaptations au fil des<br />
années. Dans ces projets, les matériaux inertes<br />
comme le béton ont par exemple été réutilisés<br />
pour combler le terrain en vue de sa prochaine<br />
utilisation.<br />
réutilisés. D’autres équipements, comme<br />
des bancs d’écoles, ont été envoyés dans<br />
des pays en développement. Les maîtres<br />
d’ouvrage n’ont pas encore le réflexe de<br />
la réutilisation et nous les sensibilisons à<br />
cette démarche. La difficulté est de trouver<br />
un repreneur pour les différents matériaux<br />
et de les stocker pendant cette période de<br />
recherche.<br />
“Réduire le coût<br />
d’un projet de 15 à<br />
20% en identifiant<br />
des éléments qui<br />
pourront être<br />
réutilisés”<br />
potentiel qu’ils peuvent dégager de ce<br />
qu’ils considèrent comme des déchets,<br />
ils comprennent l’intérêt économique de<br />
cette démarche. L’idéal serait qu’ils nous<br />
contactent le plus tôt possible, un an ou<br />
deux avant leurs échéances, pour que nous<br />
ayons le temps de planifier le processus.<br />
MS: Pour réduire ce temps, nous proposons<br />
d’estimer au moment de l’inventaire<br />
le potentiel que nous pourrions tirer<br />
d’une déconstruction et de chercher des<br />
acquéreurs avant même le début des travaux.<br />
C’est dans cet objectif que nous avons eu<br />
l’idée de créer une plateforme de matériaux<br />
au niveau de notre bureau d’études. Chacun<br />
peut y proposer les matériaux à récupérer<br />
sur ses chantiers et nos collègues peuvent y<br />
trouver leur bonheur pour leurs projets de<br />
construction. Dans le futur, nous espérons<br />
que cette dynamique servira d’exemple<br />
pour la création d’une plateforme à échelle<br />
nationale. n<br />
MS: Nous avons également aidé la<br />
commune de Bertrange à déconstruire une<br />
école. Au moment de l’inventaire avec le<br />
maître d’ouvrage, ce dernier a pu prendre<br />
conscience du nombre d’éléments, comme<br />
des luminaires, des pavés extérieurs ou<br />
encore des bacs à fleurs, qui pouvaient être<br />
GD: A l’heure actuelle, nous estimons qu’il<br />
faut environ une année pour parcourir<br />
toutes les étapes de la planification de la<br />
déconstruction sélective d’un bâtiment<br />
ancien. Les maîtres d’ouvrages sont<br />
impatients et trouvent ces délais trop<br />
longs. Toutefois lorsqu’ils réalisent le<br />
Schroeder & Associés<br />
Ingénieurs-conseils<br />
8, rue des Girondins<br />
L-1626 Luxembourg<br />
www.schroeder.lu
54 <strong>LG</strong><br />
BEST OF - <strong>LG</strong> 215 - OCTOBRE 2018<br />
BATIMENT & CONSTRUCTION<br />
La gestion intelligente<br />
des chantiers<br />
La pertinence de la durabilité, de la protection de<br />
l’environnement et du climat dans les projets de construction,<br />
qu’il s’agisse de nouvelles constructions, de rénovations ou<br />
de transformations, est désormais de notoriété publique.<br />
La construction respectueuse de l’environnement signifie<br />
le choix de matériaux de construction durables, une bonne<br />
isolation thermique et une domotique économe en énergie.<br />
Mais elle implique également la prévention des déchets et une<br />
gestion écologique de ceux-ci, c’est-à-dire la collecte séparée<br />
des déchets de chantiers.<br />
Le concept de chantiers de la<br />
SuperDrecksKëscht ® sert d’instrument<br />
pour la mise en application pratique d’une<br />
gestion écologique des déchets dans la<br />
construction. La SuperDrecksKëscht ®<br />
partage son savoir-faire avec de nombreux<br />
acteurs comme l’OAI, l’Oekozenter<br />
Pafendall, l’artisanat, l’industrie, les<br />
autorités et des établissements de recherche<br />
publics, par exemple.<br />
Comme les entreprises, les chantiers<br />
peuvent être distingués par le label reconnu<br />
SuperDrecksKëscht ® fir Betriber qui est<br />
certifié selon la norme internationale DIN<br />
EN ISO 14024.<br />
Une planification intelligente - planifier<br />
également l’utilisation et la transformation!<br />
Dans la planification de nouvelles<br />
constructions et de transformations, en règle<br />
générale, ce sont des facteurs esthétiques<br />
et fonctionnels qui sont d’abord pris en<br />
compte. D’autres facteurs importants sont<br />
souvent négligés, par exemple la facilité de<br />
nettoyage ou l’aptitude à la transformation.<br />
La construction écologique et durable<br />
signifie:<br />
• Utiliser des matériaux sains et écologiques<br />
• Planifier de manière compatible avec le<br />
nettoyage<br />
• Valoriser et éviter les déchets<br />
• Penser à la transformation et à la<br />
rénovation<br />
• Utiliser intelligemment l’orientation de la<br />
maison et la construction<br />
Voici un choix de conseils pouvant être<br />
appliqués dans la pratique:<br />
La planification intelligente des<br />
bâtiments - facilité de nettoyage<br />
• Utilisation de revêtements de sol faciles<br />
à nettoyer et à entretenir (il n’est pas<br />
nécessaire d’utiliser des nettoyants spéciaux<br />
onéreux)<br />
• Minimisation des coins, des angles et<br />
des niches (pour ne pas laisser de place aux<br />
dépôts de saleté)<br />
Eviter et valoriser les déchets<br />
• Utilisation de matériaux et de techniques<br />
produisant peu de déchets<br />
• Planification d’un espace suffisant pour<br />
les systèmes de tri des déchets (surtout à la<br />
cuisine et à la cave)<br />
• Planification de locaux à poubelles dans<br />
les résidences/immeubles multifamiliaux<br />
Planifier d’emblée la transformation et<br />
la rénovation<br />
• Utilisation de matériaux réutilisables − les<br />
bâtiments sont des entrepôts de matières<br />
premières<br />
• Création d’un plan de bâtiment avec les<br />
matériaux et techniques de liaison utilisés<br />
• Renonciation aux matériaux composites<br />
• Éviter de coller des matériaux, plutôt les<br />
visser et utiliser des liaisons mécaniques<br />
Sur le site internet de la SuperDrecksKëscht ® ,<br />
sous bau.sdk.lu, vous trouverez des<br />
informations détaillées sur le concept du<br />
chantier. Les conseils pour éviter les déchets<br />
dans la phase de planification et dans<br />
l’organisation et la réalisation du chantier y<br />
figurent au premier plan. Les conseils sont<br />
classifiés selon les corps de métier.
Nouveau en 2018 - la SuperDrecksKëscht ®<br />
LECO-Box<br />
La SuperDrecksKëscht ® LECO-Box a été<br />
créée pour répondre aux exigences de tri<br />
sélectif des déchets par matériau sur les<br />
chantiers de petite taille. Les chantiers<br />
plus importants disposent souvent de<br />
parcs à conteneurs installés sur place,<br />
contrairement aux chantiers de logements<br />
individuels, de pavillons, de résidences, etc.<br />
qui souffrent généralement du manque de<br />
place.<br />
La SuperDrecksKëscht ® LECO-Box permet<br />
de trier sélectivement et d’entreposer plus<br />
de 20 types de déchets différents dans<br />
un espace extrêmement réduit. Il suffit<br />
d’environ la taille d’une place de parking<br />
(2100 x 1140 x 2320 mm de dimensions<br />
extérieures, hors rails extérieurs).<br />
Durant les travaux, la LECO-Box s’adapte<br />
aux différents types de déchets spécifiques à<br />
chaque corps de métier et peut être enlevée<br />
du chantier par grue ou transpalette. Elle<br />
permet de trier sélectivement, entre autres,<br />
le Styrodur, le Styropor, les films plastiques,<br />
les sacs en papier kraft, la laine de roche,<br />
la laine de verre, le carton, mais aussi les<br />
aérosols, la mousse polyuréthane en bombe,<br />
les déchets de bitume, les peintures/laques,<br />
les emballages de produits nocifs, les<br />
lampes fluorescentes, les piles et batteries,<br />
les appareils électriques, les résidus de<br />
câbles, le verre creux, les emballages PMC<br />
(Valorlux) et les déchets ménagers en faible<br />
quantité.<br />
La collecte centralisée de tous les déchets<br />
et leur enlèvement par un prestataire<br />
spécialisé permet au chantier d’établir<br />
un bilan précis et de calculer le coût des<br />
déchets. Elle permet notamment d’être<br />
conforme aux exigences de LENOZ pour le<br />
subventionnement de locaux d’habitation.<br />
D’autres domaines d’utilisation possibles<br />
sont la collecte séparée des déchets dans les<br />
petits ateliers ou en cas de manque de place<br />
intérieure, ainsi que la collecte lors de fêtes<br />
et de concerts. n<br />
“Partenariats<br />
pour la durabilité<br />
et la réduction<br />
des frais au sens<br />
de l’économie<br />
circulaire”<br />
Source photos: SuperDrecksKëscht ®
56 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
BATIMENT & CONSTRUCTION<br />
Quand le bâtiment<br />
devient source<br />
d’énergie<br />
Et si les habitations de demain pouvaient devenir productrices<br />
d’énergie et non pas seulement consommatrices? Paul Kauten,<br />
administrateur délégué d’Eida, revient sur le concept global de<br />
la «Residenz um Juck» à Beckerich, une résidence intelligente<br />
et respectueuse de l’environnement qui s’inscrit dans le<br />
principe d’économie circulaire.<br />
Pouvez-vous revenir sur le concept de<br />
cette résidence?<br />
Cette nouvelle construction se trouve à<br />
Beckerich, elle se présente sous la forme d’une<br />
résidence passive de quatre unités. C’est-à-dire<br />
qu’elles connaissent une consommation très<br />
basse au niveau de l’énergie utilisée, à savoir<br />
l’électricité. Les 77 panneaux photovoltaïques<br />
placés sur la surface sud du bâtiment<br />
permettent de couvrir 50% des besoins<br />
énergétiques en temps réel de la résidence, ce<br />
qui comprend à la fois, le chauffage par pompe<br />
à chaleur, la production d’eau chaude sanitaire<br />
ou encore la consommation ménagère. Nous<br />
avons également rajouté des batteries pour<br />
favoriser le stockage du surplus d’énergie.<br />
Pour résumer, l’idée principale du concept<br />
consiste à produire de l’électricité verte<br />
directement chez nos clients et qu’ils puissent<br />
la consommer sur place au lieu de la prendre<br />
du réseau. En bilan annuel, nous arrivons ainsi<br />
à une couverture solaire de 105%.<br />
Vous gérez l’aspect énergétique, c’està-dire?<br />
Il faut une certaine intelligence au niveau<br />
de la gestion énergétique pour couvrir un<br />
maximum de besoins en temps réel. Les<br />
factures d’énergie sont remplacées par le<br />
concept “energy as a service”, un nouveau<br />
modèle de financement, avec un décompte au<br />
niveau des charges et des coûts énergétiques<br />
compris, par exemple, dans l’achat de la<br />
maison pour une période prédéfinie. En<br />
bref, nous gérons tout l’aspect énergétique<br />
comme la surveillance des températures,<br />
où les habitants peuvent par exemple nous<br />
donner des retours à propos d’impressions<br />
de trop chaud ou de trop froid,… Le confort<br />
des occupants fait partie de nos priorités.<br />
Beaucoup de paramètres peuvent encore<br />
être améliorés, dont celui du système de<br />
récupération d’énergie au niveau de l’eau<br />
grise. Différentes options techniques<br />
peuvent nous permettre de récupérer entre<br />
30 et 40% d’énergie supplémentaire, ce<br />
qui nous permettra par la suite de couvrir<br />
davantage de besoins avec l’énergie solaire.<br />
Il faut rechercher l’efficience à tous les<br />
niveaux.<br />
“Le confort des<br />
occupants fait partie<br />
de nos priorités”<br />
Quels sont les avantages d’un tel concept<br />
pour aujourd’hui et la ville de demain?<br />
Ces constructions ont toutes été réalisées avec<br />
des matériaux écologiques. Une partie de la<br />
maçonnerie extérieure portante est réalisée<br />
en bloc de chanvre de 49 cm d’épaisseur et<br />
tous sont liés à de la chaux. Ils permettent la<br />
régulation thermique, hydrique et acoustique.<br />
Cette résidence parvient ainsi à atteindre la<br />
classe énergétique AAA sans ajout de façade<br />
isolante.<br />
Le stockage de l’énergie sera, quant à lui, l’un<br />
des principes les plus importants à l’avenir,<br />
qu’il soit de court terme avec des batteries,<br />
des ballons d’eau chaude,… ou saisonnier,<br />
afin de conserver l’énergie de l’été en hiver.<br />
De telles solutions existent déjà au Danemark,<br />
par exemple, avec un grand réservoir d’eau<br />
chaude souterrain. Le grand défi sera de<br />
répondre au caractère fluctuant des énergies<br />
renouvelables à cause des conditions<br />
météorologiques et les solutions sont le<br />
stockage et la gestion de la consommation.<br />
Enfin l’idée n’était pas non plus de produire<br />
des bâtiments qui sont coupés du réseau.<br />
Pourquoi? Car le surplus d’énergie doit<br />
être revendu et redistribué dans celui-ci et<br />
le mettre à disposition d’autres points de<br />
fourniture. Finalement, une résidence comme<br />
la nôtre réduit son impact environnemental. À<br />
l’avenir, tous les acteurs devront fonctionner<br />
ensemble au sein d’un réseau intelligent et<br />
interconnecté afin que chacun d’eux puisse<br />
devenir producteur et non pas seulement<br />
consommateur d’énergie… car c’est aussi cela,<br />
la transition énergétique. n<br />
Eida S.A.<br />
6 Jos Seyler Strooss<br />
L-8522 Beckerich<br />
www.eida.lu
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
57<br />
Florian Rochko et Adrian Popescu
58 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
BATIMENT & CONSTRUCTION<br />
Bois et béton, un choix d’avenir<br />
mais aussi une affaire de style<br />
A première vue, ces deux matériaux semblent antinomiques.<br />
Pourtant, ce mariage des contraires dans la construction est<br />
intéressant à plus d’un titre. Comme en témoigne le nouveau<br />
concept hybride Tomwood lancé par Thomas & Piron. François-<br />
Xavier Gilen, manager ventes maisons et petites résidences,<br />
nous en dit plus sur les nombreuses possibilités offertes par ce<br />
métissage inédit, mêlant à la fois tradition et modernité.<br />
Pourquoi votre entreprise a-t-elle<br />
décidé de proposer Tomwood?<br />
Thomas & Piron a plus de 40 ans<br />
d’expérience et s’est forgée la réputation<br />
de construire des maisons dans la tradition<br />
du maçon. Avec l’apparition des nouvelles<br />
normes énergétiques et l’évolution<br />
des mentalités vers des maisons plus<br />
respectueuses de l’environnement, notre<br />
directeur général, Louis-Marie Piron,<br />
a demandé à notre cellule Recherche &<br />
Développement de réfléchir à un concept<br />
d’ossature bois. Entre 2011 et 2013, nous<br />
avons réalisé en Belgique une dizaine de<br />
chantiers tests qui se sont avérés concluants.<br />
En 2015, notre maison expo durable,<br />
construite suivant le concept Tomwood,<br />
était inaugurée au Senningerberg.<br />
Quels sont les principaux avantages du<br />
concept constructif Tomwood?<br />
L’ambiance est saine, douce et chaleureuse.<br />
Les espaces de vie sont vastes et les volumes<br />
harmonieux grâce aux portées plus longues<br />
de la construction à ossature bois. Notre<br />
système s’adapte à tous les terrains, quelles<br />
que soient leur déclivité, leur orientation ou<br />
leur configuration, et offre une large palette<br />
de lignes architecturales. Le bâtiment peut<br />
être facilement modifié selon les besoins<br />
du client et toutes les combinaisons sont<br />
possibles: pierres, crépi et bois. Le bois<br />
dégage un véritable bien-être. Beaucoup de<br />
nos clients, au départ sceptiques, ont visité<br />
notre maison témoin au Senningerberg et<br />
en sont repartis convaincus.<br />
Contrairement à une idée communément<br />
répandue, les constructions à ossature<br />
bois possèdent des qualités mécaniques<br />
exceptionnelles. Elles résistent aux vibrations<br />
et mouvements de terrain, ne s’écroulent<br />
pas et maintiennent la sécurité.<br />
Saviez-vous que le bois, à poids égal, est<br />
30% plus résistant que l’acier et six fois<br />
plus résistant que le béton armé?<br />
Il y a aussi bien sûr l’isolation. Les ponts<br />
thermiques sont pratiquement inexistants.<br />
De hautes performances acoustiques sont<br />
atteintes grâce à une chape ciment sous<br />
le plancher des étages. La conjugaison<br />
d’une ossature extérieure en bois et de<br />
parois intérieures en béton (ou en terre<br />
crue ou en pierre naturelle en fonction des<br />
souhaits du client) limite la surchauffe en<br />
période estivale et évite un refroidissement<br />
trop rapide pendant les saisons moins<br />
ensoleillées.<br />
S’ajoute également la dimension écologique.<br />
L’utilisation du bois préserve les ressources<br />
fossiles et contribue à lutter contre l’effet<br />
de serre. On considère qu’une maison en<br />
ossature bois de 100 m 2 habitables stocke à<br />
vie 32 tonnes de CO 2<br />
!<br />
Pourquoi vos maisons durables sont-elles<br />
souvent plus intéressantes financièrement<br />
que celles de la filière traditionnelle en<br />
béton?<br />
Elles sont éligibles à la Prime House 2017,<br />
qui peut monter jusqu’à 24.000 euros pour<br />
une maison de 150 m 2 . Avant le démarrage<br />
de tout chantier, notre bureau d’études<br />
partenaire 1nergie vérifie, via la méthode<br />
de calcul émanant de la certification<br />
environnementale luxembourgeoise LENOZ<br />
(Letzebeuerger Nohaltegkeets – Zertifierung<br />
fir Wunngebaier), si le bâtiment remplit bien<br />
la liste des 46 critères imposés par la Prime<br />
House 2017.<br />
Dans une maison à ossature bois, la<br />
surface d’habitation augmente de manière<br />
substantielle. Les parois extérieures en bois<br />
sont moins épaisses pour des performances<br />
équivalentes et permettent de gagner une<br />
dizaine, voire une quinzaine de mètres<br />
carrés sur une maison qui en fait 200.<br />
Du coup, le prix au mètre carré devient<br />
beaucoup plus intéressant.<br />
“Une maison<br />
Tomwood<br />
de 100 m 2<br />
habitables<br />
stocke à vie<br />
32 tonnes de CO 2<br />
”<br />
Une construction Tomwood est plus légère,<br />
demande des fondations moins importantes<br />
et permet une occupation des lieux plus<br />
rapide. La structure porteuse en bois du<br />
bâtiment est effectuée en atelier et se monte<br />
en deux semaines à peine contre trois mois<br />
pour une maison traditionnelle. Nous<br />
privilégions également les matériaux secs,<br />
ce qui réduit considérablement le temps de<br />
séchage.<br />
En résumé, notre concept constructif<br />
hybride a tout pour plaire, tant sur les plans<br />
architectural et esthétique que technique,<br />
financier et écologique. n<br />
1<br />
La maison expo passive AAA, NZEB (Nearly Zero Energy<br />
Building) et durable est située 12, rue du Gruenewald L-1646<br />
Senningerberg et se visite sur rendez-vous par téléphone (+352<br />
18 14 1) ou en remplissant le formulaire sur le site Internet.<br />
Thomas & Piron Luxembourg<br />
2, rue Marie Curie<br />
L-8049 STRASSEN<br />
+352 34 18 14 1<br />
accueil@thomas-piron.eu<br />
www.thomas-piron.lu
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
59
60 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
BATIMENT & CONSTRUCTION<br />
S’adapter aux<br />
besoins du marché<br />
A l’heure où les nouvelles technologies dans le domaine<br />
des systèmes de chauffage facilitent toujours plus la vie de<br />
l’utilisateur final, l’entreprise Viessmann s’attache également<br />
à simplifier la tâche des installateurs. Günter Krings, directeur<br />
de l’agence au Luxembourg, nous parle des dernières<br />
évolutions récemment apportées sur le marché.<br />
Quelle place tient l’innovation dans les<br />
activités de Viessmann?<br />
Elle a une place très importante. Nous<br />
avons d’ailleurs inauguré il y a un an le<br />
«Technikum», notre nouveau centre de<br />
recherche et d’innovation, en présence<br />
d’Angela Merkel, chancelière allemande.<br />
L’objectif de ce centre est de pouvoir<br />
proposer au marché les produits qu’il<br />
réclame.<br />
Le Luxembourg a adopté au niveau<br />
gouvernemental une stratégie dite «Rifkin»<br />
visant à mettre le développement durable au<br />
premier plan; avec une longueur d’avance à<br />
ce niveau, le marché luxembourgeois est très<br />
porteur et nous intéresse particulièrement<br />
puisque nos innovations s’articulent<br />
justement autour de la protection de<br />
l’environnement, de la durabilité et de la<br />
fiabilité des produits, ainsi que du confort<br />
des utilisateurs.<br />
Ces innovations impliquent-elles toutes<br />
la conception de nouveaux produits?<br />
Pas uniquement! Notre micro-cogénération<br />
Vitovalor, par exemple, est déjà présente<br />
sur le marché depuis quelques années.<br />
Elle se compose notamment d’une pile à<br />
combustible qui fabrique de la chaleur et<br />
de l’électricité à partir de gaz naturel pour<br />
des maisons unifamiliales bien isolées.<br />
Son rendement est poussé à presque<br />
100%, si bien que nous exploitons le gaz<br />
naturel, énergie primaire, de la manière la<br />
plus efficace pour produire un maximum<br />
d’électricité et de chaleur.<br />
Mais une production d’énergie efficace<br />
doit être gérée de manière intelligente!<br />
C’est pourquoi la Vitovalor est équipée<br />
d’un gestionnaire d’énergie, de manière à<br />
produire l’énergie en fonction des besoins<br />
de l’utilisateur, de la disponibilité et du<br />
prix de l’énergie sur le réseau public, des<br />
prévisions météorologiques,… En effet, le<br />
gestionnaire d’énergie communique avec<br />
des objets connectés de la maison. Ainsi,<br />
relié aux consommateurs et producteurs du<br />
bâtiment, il assure la production d’énergie<br />
nécessaire à la consommation globale,<br />
tout en adaptant la charge de boilers ou de<br />
batteries aux baisses des prix du marché et<br />
en privilégiant la consommation d’énergie<br />
renouvelable comme le photovoltaïque, par<br />
exemple.<br />
“Une panne<br />
détectée et réparée<br />
dans une même<br />
journée, sans<br />
que l’utilisateur<br />
ne s’en aperçoive”<br />
Quels sont les autres produits que vous<br />
avez récemment améliorés?<br />
Nous avons apporté des modifications aux<br />
panneaux solaires thermiques Vitosol-<br />
TM qui ne peuvent ainsi plus surchauffer.<br />
Viessmann fabrique des panneaux<br />
solaires depuis presque 50 ans, et avec<br />
la construction de maisons aux classes<br />
énergétiques élevées, la production d’eau<br />
chaude sanitaire par des installations<br />
solaires intéresse de plus en plus de clients.<br />
Un panneau solaire thermique peut en effet<br />
fournir presque la moitié de l’énergie totale<br />
d’une maison passive. Cependant, lorsque<br />
l’on surdimensionne une installation solaire<br />
pour capter un maximum d’énergie, il y a<br />
des risques de surchauffe en été lorsque<br />
les habitants partent en vacances et que la<br />
production solaire est plus grande que la<br />
consommation.<br />
Pour pallier ce problème, nous avons conçu<br />
un système breveté, «ThermProtect»,<br />
qui implique que, par un effet physicochimique,<br />
la lumière du soleil ne soit<br />
plus transformée en chaleur mais soit<br />
partiellement réfléchie si la température<br />
du collecteur dépasse un certain seuil. Ce<br />
système facilite la vie à l’installateur qui ne<br />
doit pas prendre de précautions spéciales<br />
à l’installation et offre une fiabilité et une<br />
durée de vie supérieure au produit. Les frais<br />
d’entretiens seront également réduits.<br />
Nous avons également innové en<br />
améliorant notre pompe à chaleur air/eau<br />
«split». Cette dernière récupère l’énergie<br />
de l’air extérieur à partir de laquelle elle
produit de la chaleur et de l’eau chaude.<br />
Elle peut même rafraîchir une habitation –<br />
tout en consommant seulement une petite<br />
partie de l’énergie provenant du réseau<br />
électrique. Le principal défaut de ce type de<br />
pompes à chaleur est d’être trop bruyant,<br />
si bien que certaines communes avaient<br />
interdit leur installation suite à des plaintes<br />
pour nuisance sonore.<br />
Nous avons réalisé une étude acoustique<br />
baptisée “Advanced Acoustic Design” sur<br />
notre pompe à chaleur Vitocal 200-S dans<br />
l’objectif de réduire la pollution sonore au<br />
maximum. Sur cette base, nous avons créé<br />
notre unité extérieure silencieuse qui a été<br />
conçue et fabriquée dans notre propre usine<br />
en Allemagne. A seulement trois mètres<br />
de la Vitocal 200-S, le niveau sonore ne<br />
dépasse pas les 35 dBA ce qui correspond<br />
aux normes de niveau sonore acceptable<br />
devant une fenêtre de chambre à coucher.<br />
Vous proposez également un système de<br />
gestion digitale à distance…<br />
Notre Vitoconnect est en effet un petit<br />
boîtier qui communique via wifi avec<br />
internet. Grâce à celui-ci le client final peut<br />
gérer et contrôler son installation partout où<br />
il se trouve par le biais d’un smartphone, dans<br />
une logique d’optimisation du chauffage afin<br />
qu’il ne s’enclenche que lorsque cela s’avère<br />
vraiment utile et nécessaire. Ce boîtier vise<br />
donc à offrir un niveau de confort plus<br />
élevé à l’utilisateur et à lui faire réaliser des<br />
économies financières et d’énergie.<br />
Si l’utilisateur l’accepte, son installateur<br />
pourra également consulter par ce biais<br />
l’état général de la chaudière. Grâce à un<br />
système d’alerte chez l’installateur, une<br />
panne pourra être détectée et réparée dans<br />
une même journée, sans que l’utilisateur ne<br />
s’en soit aperçu!<br />
Viessmann<br />
35, rue J.F. Kennedy<br />
L-7327 Steinsel<br />
info@viessmann.lu<br />
www.viessmann.lu<br />
Günter Krings<br />
Jusqu’ici nous avons voulu simplifier<br />
au maximum la vie des utilisateurs en<br />
complexifiant parfois celle des installateurs.<br />
Aujourd’hui nous voulons rééquilibrer<br />
cela en facilitant également la démarche<br />
de l’installateur. Dans le futur, nous<br />
intégrerons donc des systèmes de mise<br />
en route presque automatisés dans les<br />
générateurs de chaleur et implémenterons<br />
des dispositifs d’autodiagnostics intégrés<br />
qui préviendront l’installateur des faiblesses<br />
du système. n
62<br />
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
BRÈVES MINISTERIELLES<br />
PAR RAOUF HATIRA<br />
Mobilité<br />
et Travaux publics<br />
Le comité de gestion de l’Unesco Site<br />
Management “Ville de Luxembourg,<br />
vieux quartiers et fortifications” a pris<br />
connaissance de l’avis rendu par le<br />
centre du patrimoine mondial auprès<br />
de l’Unesco concernant l’aménagement<br />
du tronçon B du tram. Celui-ci traverse<br />
la zone tampon entre la place de<br />
Bruxelles et la place de Paris. L’Unesco<br />
note qu’il n’y a aucun inconvénient à<br />
la prolongation d’un tramway vers la<br />
gare dont les rames n’encombrent pas<br />
plus le paysage que les autobus ou les<br />
automobiles.<br />
<br />
Source: SIP<br />
Ministère de l’Education<br />
Le ministère de l’Éducation nationale,<br />
de l’Enfance et de la Jeunesse lance<br />
une campagne de sensibilisation<br />
pour lutter contre le phénomène du<br />
“grooming” sur internet. Une affiche,<br />
largement distribuée, sensibilise<br />
au phénomène. Elle renvoie vers<br />
des liens utiles où trouver des<br />
conseils pour des parents soucieux<br />
d’encadrer et de préparer leurs<br />
enfants afin qu’ils puissent naviguer<br />
en ligne en sécurité. On parle de<br />
“grooming” quand une personne<br />
adulte contacte un enfant, souvent<br />
en ligne et sous une fausse identité,<br />
dans le but de l’abuser sexuellement<br />
ou de lui extorquer de l’argent.<br />
<br />
Source: SIP<br />
Ministère de l’Egalité<br />
Le ministère de l’Égalité des chances<br />
a lancé sa nouvelle campagne<br />
d’information, de prévention et de<br />
sensibilisation sur la convention du<br />
Conseil de l’Europe sur la prévention<br />
et la lutte contre la violence à l’égard<br />
des femmes et la violence domestique,<br />
communément appelée “Convention<br />
d’Istanbul”. Le nouveau site www.<br />
convention-istanbul.lu renseigne sur<br />
les différentes formes de violence<br />
couvertes par la convention. Le site<br />
montre comment elles sont incriminées<br />
au Luxembourg et fournit toutes les<br />
adresses utiles pour se faire aider.<br />
<br />
Source: SIP<br />
Ministère de l’Intérieur<br />
La nouvelle ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding, dresse les<br />
priorités à venir de son action. «Je vais m’occuper de la refonte<br />
générale de la loi communale, qui sera adaptée et dont les<br />
procédures seront simplifiées». D’autre part, «une réforme de<br />
l’impôt foncier s’impose pour pouvoir contrecarrer la spéculation<br />
foncière», a-t-elle déclaré.<br />
<br />
Source: SIP<br />
François Bausch<br />
Mobilité et Travaux publics<br />
La date précise de l’entrée en vigueur de la gratuité des<br />
transports devrait être communiquée fin janvier, début février<br />
2019, selon François Bausch, ministre de la Mobilité et des<br />
Travaux publics. La mise en œuvre concrète de la mesure<br />
est prévue au premier trimestre 2020. «Il faut non seulement<br />
discuter avec les réseaux voisins, mais aussi laisser le temps aux<br />
usagers de s’adapter», a déclaré le ministre.<br />
<br />
Source: SIP<br />
Ministère d’Etat<br />
Suite à l’attaque de Strasbourg dans la soirée du 11 décembre<br />
2018, le groupe de coordination en matière de lutte contre<br />
le terrorisme (GCT) s’est réuni sur demande du Premier<br />
ministre afin d’évaluer la menace sur le territoire national. Au<br />
vu des éléments actuellement disponibles, le GCT ne dispose<br />
d’aucun élément laissant présager qu’il existe une menace<br />
vraisemblable et concrète sur le territoire luxembourgeois.<br />
Ainsi, le niveau de la menace “2” (la menace terroriste est<br />
réelle mais abstraite) est maintenu.<br />
<br />
Source: SIP<br />
Ministère de l’Agriculture<br />
Le nouveau ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et<br />
du Développement rural, Romain Schneider, a participé au<br />
conseil des ministres “Agriculture et pêche” qui s’était tenu<br />
le 17 décembre dernier à Bruxelles. Les discussions ont<br />
essentiellement porté sur le paquet “réforme de la politique<br />
agricole commune (PAC) post-2020”. Le Conseil a ensuite<br />
procédé à un échange de vues sur la stratégie de l’Union<br />
européenne pour la bio-économie récemment mise à jour par<br />
la Commission. Cette stratégie vise à améliorer et à développer<br />
l’utilisation durable des ressources renouvelables.<br />
<br />
Source: SIP<br />
Ministère de l’Intérieur<br />
Par arrêtés ministériels du 13 décembre<br />
2018, Andrée Colas et Bob Wagner ont<br />
été nommés aux fonctions d’échevin<br />
de la commune de Weiler-la-Tour.<br />
Les intéressés ont prêté auprès de<br />
Taina Bofferding, nouveau ministre<br />
de l’Intérieur, le serment prescrit par<br />
l’article 6 de la loi communale modifiée<br />
du 13 décembre 1988. Ces nominations<br />
sont la suite logique de la démission de<br />
l’ancienne bourgmestre de la commune<br />
de Weiler-la-Tour.<br />
<br />
Source: SIP<br />
Ministère du Travail,<br />
de l’Emploi et de l’Economie<br />
sociale et solidaire<br />
Les entreprises qui occupent au moins<br />
quinze salariés entre le 1 er février 2018 et<br />
le 31 janvier 2019 seront tenues de faire<br />
désigner des délégués du personnel. La<br />
nouveauté des élections sociales de 2019<br />
est la simplification et la digitalisation de<br />
certaines démarches administratives.<br />
Toutes les informations concernant les<br />
différentes démarches à réaliser seront<br />
disponibles sur le portail informationnel<br />
Guichet.lu, ainsi que sur le site internet<br />
de l’ITM.<br />
<br />
Source: SIP<br />
Ministère de l’Agriculture<br />
La quatrième édition de la «Semaine<br />
du lait» qui s’est déroulée du 13 au<br />
19 décembre dernier, a permis à près<br />
de 3.000 élèves issus de 150 classes<br />
de l’enseignement fondamental de<br />
visiter des exploitations laitières.<br />
Plus de 70 exploitations ont ouvert<br />
leurs portes afin de permettre aux<br />
enfants de découvrir une production<br />
laitière et d’avoir un aperçu du travail<br />
journalier des producteurs laitiers au<br />
Luxembourg.<br />
<br />
Source: SIP<br />
Ministère de la Culture<br />
et du Logement<br />
Consciente de la charge de travail, due<br />
à la double casquette ministérielle, la<br />
nouvelle ministre de la Culture et du<br />
Logement, Sam Tanson a déclaré: «La<br />
culture est quelque chose qui me tient<br />
vraiment à cœur, où j’ai mes aises,<br />
alors que le logement constitue un défi<br />
politique considérable. D’un point de vue<br />
logistique, il s’agit d’un challenge. Mais<br />
je ne suis pas la seule à être dans cette<br />
situation du double mandat».<br />
<br />
Source: SIP
So geht Energiesparen einfach von der Hand<br />
5 Jahre Garantie*<br />
bei Anlagenaufschaltung über<br />
die ViCare App<br />
Energiesparen, Komfort und Sicherheit<br />
genießen<br />
Viessmann Luxemburg · 35, rue J.F. Kennedy · L-7327 Steinsel<br />
Tel: + 352 26 33 621 · info@viessmann.lu<br />
Mit der ViCare App können Sie ganz komfortabel die Heizung<br />
bedienen und Energiesparen – zu jeder Zeit, von jedem<br />
Ort aus. So haben Sie den Anlagenstatus immer im Blick.<br />
Mit einer Wischbewegung stellen Sie die gewünschte<br />
Raumtemperatur ein; per Fingertipp wählen Sie eine Tagesablauf-Vorlage<br />
und sparen automatisch Energie.<br />
Lassen Sie sich beraten:<br />
Ihren Viessmann Fachpartner in Ihrer Nähe finden Sie unter<br />
www.viessmann.lu<br />
* Voraussetzungen unter www.viessmann.lu
64 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
LOGEMENT<br />
L’accès au logement<br />
pour tous<br />
Après avoir connu une réorganisation interne, le Fonds du<br />
Logement entend renforcer ses liens avec les communes et<br />
collaborer plus étroitement avec ces dernières pour augmenter<br />
l’offre de logements à coût modéré au Luxembourg. Diane<br />
Dupont, présidente du conseil d’administration, revient<br />
avec nous sur les différentes formes que peut prendre la<br />
collaboration entre le Fonds et les communes dans ce cadre.<br />
Diane Dupont<br />
Quels sont les objectifs et les missions<br />
du Fonds du Logement?<br />
Le Fonds du Logement est un<br />
établissement public comptant une<br />
centaine de collaborateurs. Notre conseil<br />
d’administration est aujourd’hui composé<br />
de treize membres dont un représentant du<br />
Syvicol veillant à la défense des intérêts des<br />
communes. Notre hiérarchie est composée<br />
d’un directeur et de deux directeurs<br />
adjoints chargés pour l’un des aspects<br />
administratifs et financiers et pour l’autre<br />
de l’opérationnel, de la construction et de<br />
la gestion du patrimoine.<br />
Notre mission principale est de construire des<br />
logements à coût modéré pour les catégories<br />
les plus défavorisées de la population selon<br />
deux modèles: le logement subventionné<br />
locatif ou destiné à la vente. Pour le premier,<br />
nous sommes propriétaires d’environ<br />
1.900 logements, gérons le suivi social de
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
65<br />
1.900 ménages et assurons parfois même la<br />
fonction de syndicat. Nous sommes à ce titre<br />
le plus grand propriétaire-bailleur du pays.<br />
Concernant la vente, nos critères sont très<br />
stricts et nous ne cédons les propriétés<br />
que sur base d’un système de bail<br />
emphytéotique. Pendant les 99 ans de ce<br />
bail, le Fonds du Logement se garde un<br />
droit de rachat, de manière à ce que les<br />
logements subventionnés restent dans nos<br />
mains et ne soient pas immédiatement<br />
revendus sur le marché privé dans l’objectif<br />
de réaliser un bénéfice. Les biens que<br />
nous rachetons dans ce cadre sont ensuite<br />
revendus sous bail emphytéotique aux<br />
ménages remplissant les critères de départ.<br />
Enfin, pour garantir une mixité sociale et<br />
de fonctions, le Fonds du Logement peut<br />
intervenir dans la création de surfaces<br />
ayant une destination commerciale, sociale<br />
ou professionnelle, de même que des<br />
logements non subventionnés.<br />
Quels services proposez-vous aux<br />
communes?<br />
Les communes ne disposent parfois pas des<br />
ressources nécessaires pour concrétiser des<br />
projets résidentiels. Dans ce contexte, si elles<br />
possèdent un terrain, elles peuvent le proposer<br />
sous forme d’une emphytéose au Fonds du<br />
Logement qui sera alors promoteur pour le<br />
développement du site et pourra y bâtir des<br />
logements destinés à la location ou à la vente<br />
subventionnée. Nous collaborons alors<br />
étroitement avec les communes et sommes<br />
à l’écoute de leurs besoins. Dans le cadre de<br />
la vente, nous pouvons respecter certaines<br />
conditions imposées par les communes,<br />
comme la favorisation d’habitants selon leur<br />
lieu d’habitation ou de travail, leur âge, leur<br />
classe sociale,… Toutefois, dans le cadre<br />
d’une location, la priorité est donnée aux<br />
personnes inscrites sur notre liste nationale<br />
établie en fonction de critères imposés par le<br />
règlement grand-ducal.<br />
“Nous sommes<br />
le plus grand<br />
propriétairebailleur<br />
du pays”<br />
Nous proposons également aux communes<br />
de collaborer dans le cadre de projets de<br />
grande envergure pour la réurbanisation de<br />
quartiers. Nous avons par exemple des projets<br />
de ce type en cours à Dudelange, Wiltz,<br />
Echternach et Mamer. Nous ne développons<br />
alors pas uniquement des logements mais<br />
aussi des fonctions accessoires comme des<br />
commerces, ou toutes autres infrastructures<br />
dont un quartier peut avoir besoin.<br />
Quelles sont les aides étatiques dont<br />
peuvent bénéficier les communes?<br />
Le ministère du Logement offre aux<br />
communes des subsides à hauteur de<br />
75% du coût total d’une acquisition ou<br />
construction de biens destinés à la location<br />
subventionnée. Ensuite, les communes sont<br />
tenues de calculer les loyers en fonction des<br />
normes imposées par le règlement grandducal.<br />
Elles peuvent également bénéficier de<br />
subsides à hauteur de 50% des frais d’études<br />
et d’infrastructures, ainsi que d’acquisition<br />
d’un terrain à condition qu’à terme, elles y<br />
proposent des logements destinés à la vente<br />
subventionnée dont le terrain est cédé dans<br />
le cadre d’un bail emphytéotique.<br />
En comparaison, le Fonds et la Société<br />
Nationale des Habitations à Bon Marché<br />
reçoivent 70% de subsides étatiques pour<br />
leurs projets de construction de logements<br />
locatifs et 50% des frais d’études et<br />
d’infrastructures dans le cadre d’une vente<br />
sous la forme d’un bail emphytéotique.<br />
Le Pacte Logement offre également<br />
beaucoup d’outils aux communes, dont<br />
un droit de préemption élargi aux zones<br />
urbanisées ou destinées à être urbanisées<br />
sur leur territoire. Si les communes ne sont<br />
pas intéressées par la zone en question,<br />
alors le Fonds du Logement pourra à son<br />
tour exercer son droit de préemption, mais<br />
seulement pour les parcelles se trouvant<br />
entièrement ou partiellement dans une<br />
bande de 100 m longeant la limite de la<br />
zone urbanisée ou destinée à l’être et située<br />
à l’extérieur de ces zones.<br />
Le Pacte prévoit également l’exemption<br />
d’impôt sur la plus-value pour les<br />
propriétaires privés vendant un bien<br />
immobilier à une commune. Cette dernière<br />
peut aussi attribuer un impôt foncier plus<br />
important sur les terrains inoccupés pour<br />
inciter à leur cession ou à y construire.<br />
La taxe spécifique permet quant à elle<br />
aux communes de taxer les logements<br />
inoccupés.<br />
Quelle aide le Fonds du Logement peutil<br />
apporter aux communes?<br />
Le Fonds du Logement peut conseiller les<br />
communes au niveau de la réalisation des<br />
projets de lotissement et de construction<br />
destinés à la vente ou la location<br />
subventionnée ainsi que de logements<br />
étudiants et de locaux destinés aux<br />
commerces ou à des activités libérales.<br />
Si une commune est propriétaire d’un<br />
grand site, elle peut le vendre au Fonds,<br />
le céder symboliquement ou via un bail<br />
emphytéotique, ce qui nous permet de<br />
prendre en charge le développement des<br />
sites. Nous pouvons par ailleurs les soutenir<br />
concernant la rénovation et la réhabilitation<br />
d’anciens bâtiments et la revalorisation de<br />
friches industrielles dans l’objectif de créer<br />
de nouveaux quartiers. A travers ces actions,<br />
notre objectif reste d’aider les personnes<br />
dans le besoin à trouver un logement décent<br />
et à coût modéré. n<br />
Fonds du Logement<br />
52, Boulevard Marcel Cahen<br />
L-1311 Luxembourg<br />
info@fondsdulogement.lu<br />
www.fondsdulogement.lu
66 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
LOGEMENT<br />
Promouvoir<br />
l’immobilier social<br />
L’Agence Immobilière Sociale œuvre à l’inclusion par le<br />
logement en gérant des propriétés à destination de personnes<br />
en difficulté. Après neuf années d’activités, 520 logements<br />
en gestion et quelques 36 employés, son gestionnaire, la<br />
Fondation pour l’Accès au Logement (FAL) a décidé de<br />
diversifier ses activités en faisant de la promotion immobilière.<br />
Maisons individuelles, appartements, modules temporaires<br />
sur les Baulücken et aujourd’hui promotion immobilière, la<br />
FAL combat sur tous les fronts de l’inclusion sociale. Interview<br />
de son directeur, Gilles Hempel.<br />
Quelles sont les missions de l’AIS?<br />
L’Agence Immobilière Sociale est un<br />
instrument de lutte contre l’exclusion sociale<br />
liée au logement. Le cœur de notre métier<br />
est de transformer des logements vides en<br />
logements sociaux. Nous essayons de trouver<br />
des lieux inoccupés, par exemple de personnes<br />
qui sont parties en maison de retraite ou qui<br />
ont fait un héritage mais qui n’en ont pas<br />
besoin, pour mettre ce bien à disposition des<br />
personnes à revenus modestes.<br />
C’est une sorte de sous-location dans laquelle<br />
le nom de l’AIS est inscrit sur le bail. Les<br />
propriétaires n’ont donc pas de relations<br />
directes avec les occupants. Nous sommes leur<br />
interlocuteur et payons tous les mois le loyer,<br />
ce qui veut dire qu’il n’y aura jamais un défaut<br />
de paiement. Nous garantissons aussi l’état du<br />
logement, son entretien et, éventuellement,<br />
sa rénovation. Le propriétaire peut récupérer<br />
son bien en cas de besoin.<br />
Pourquoi de la promotion immobilière?<br />
Nous réinsérons des personnes en<br />
précarité de logement par le biais de biens<br />
immobiliers sur le marché privé et nos<br />
locataires ne peuvent donc bénéficier que<br />
d’une mise à disposition de trois ans. Avec<br />
une augmentation des prix de 7% par an, il<br />
est toujours plus difficile de se loger pour<br />
les plus démunis qui n’ont aucune chance<br />
sur le marché de l’immobilier.<br />
Dans la mesure où l’AIS est un département<br />
de la Fondation pour l’Accès au Logement,<br />
il nous semblait important d’agir aussi en<br />
tant que promoteur immobilier. Avec le<br />
cofinancement de l’Etat, nous pourrons<br />
être propriétaires d’appartements et donc<br />
d’offrir des baux à durée indéterminée et<br />
à des prix abordables. Nous avons d’ores<br />
et déjà commencé les travaux de notre<br />
premier projet de sept appartements à<br />
Niederkorn prévu pour septembre 2019<br />
et allons bientôt commencer le chantier<br />
d’une autre résidence de six appartements à<br />
Hosingen. Et ce n’est qu’un début.<br />
Nous savons aussi que de nombreuses<br />
communes du pays souhaiteraient utiliser<br />
leurs terrains pour y construire des<br />
logements sociaux mais renoncent devant la<br />
lourde charge que représente la gestion d’un<br />
parc immobilier. Elles ne sont pas outillées<br />
pour le faire mais nous oui et c’est pourquoi<br />
nous leur proposons une gestion complète.<br />
“Les plus démunis<br />
n’ont aucune chance<br />
sur le marché<br />
de l’immobilier”<br />
Aux côtés du Fonds du Logement et la<br />
Société Nationale des Habitations à Bon<br />
Marché (SNHBN), la Fondation pour<br />
l’Accès au Logement pourrait donc<br />
devenir le troisième acteur national du<br />
logement social?<br />
C’est là toute notre ambition. Nous<br />
souhaitons nous constituer un parc locatif<br />
de logements sociaux et aider les communes<br />
à faire de même. Luxembourg a depuis<br />
toujours favorisé l’accès à la propriété<br />
mais dès lors qu’un logement social cesse<br />
d’être sur le marché de la location, il vient<br />
consolider l’envolée des prix.
Le logement est une cause nationale qui<br />
mérite des solutions courageuses.<br />
C’est pourquoi nous avons développé avec<br />
Polygone et Banice Architects une solution<br />
d’habitat préfabriqué qui pourrait être<br />
installé ou démonté en très peu de temps.<br />
Ces conteneurs aménagés permettraient de<br />
valoriser les friches et d’y loger ceux qui en<br />
ont le plus besoin. Nous nous proposons<br />
d’utiliser le terrain tant que le propriétaire<br />
n’en a pas le besoin et, comme dans le cadre<br />
de nos locations classiques, de le lui rendre<br />
dans les meilleurs délais quand il en fait la<br />
demande. Une belle opportunité pour les<br />
propriétaires de fonciers qui verraient ainsi<br />
les réseaux d’eau et d’électricité arriver sur<br />
leurs terrains, les trottoirs entretenus, avant<br />
d’en reprendre possession.<br />
Nous recherchons aujourd’hui des<br />
Baulücken dans tout le pays. Cela permettra<br />
également aux propriétaires d’éviter<br />
d’éventuelles taxes sur les logements et<br />
terrains vacants. Notre objectif est d’en<br />
faire des logements qui ressemblent à<br />
des constructions classiques, pour ne<br />
pas déranger le voisinage. L’idée est de<br />
poser les premiers modules cette année.<br />
Ils s’inscriront en plus dans le cadre de<br />
l’économie circulaire, car ils pourront être<br />
récupérés, déplacés et seront fabriqués en<br />
matériaux recyclables.<br />
Les occupants resteront accompagnés, dans<br />
leur quotidien, par un encadrement social<br />
car nous ne faisons pas du logement social<br />
classique mais de l’inclusion sociale. Le<br />
logement est un tremplin vers l’autonomie<br />
pour ces personnes qui ne gagnent souvent<br />
que le salaire social minimum. En leur<br />
enlevant le poids du logement, elles<br />
peuvent se consacrer à la recherche d’un<br />
emploi. Notre travail commence vraiment<br />
quand nous remettons les clés à un locataire<br />
et il s’achève lorsqu’elles nous sont rendues.<br />
Depuis neuf ans, plus de 230 ménages nous<br />
ont ainsi quittés et 10% d’entre eux sont<br />
même devenus propriétaires. n<br />
Agence Immobilière Sociale<br />
202b, rue de Hamm<br />
L-1713 Luxembourg<br />
info@ais.lu<br />
www.ais.lu<br />
Gilles Hempel
68 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
PROJETS COMMUNAUX<br />
Centre<br />
Modernisation du réseau<br />
de transport en commun<br />
dans la Ville de Luxembourg<br />
Nord<br />
Un lycée technique agricole<br />
en cours de construction<br />
à Bettendorf<br />
Lydie Polfer,<br />
bourgmestre<br />
Dans le cadre du projet de modernisation du réseau de transport en<br />
commun de la Ville de Luxembourg, lequel intègre la réalisation du<br />
tram, les autorités et administrations compétentes ont prévu d’aménager<br />
une voie de bus supplémentaire sur le Pont Passerelle leur permettant<br />
de circuler dans le sens de la ville vers la gare, tout en assurant le<br />
maintien des deux voies de circulation actuelles dans le sens de la gare<br />
vers la ville. Cette modernisation prévoit également le maintien et<br />
l’amélioration des conditions de circulation en toute sécurité tant des<br />
vélos que des piétons sur tout le long de l’ouvrage en amont, ainsi que le<br />
maintien de la circulation des piétons sur le trottoir en aval. De ce fait,<br />
l’élargissement du trottoir en amont a pour objectif de placer de façon<br />
déportée une large bande de 4,50 m réservée aux cyclistes, combinée<br />
avec une bande réservée aux piétons y compris les personnes à mobilité<br />
réduite et de libérer l’espace occupé actuellement par la piste cyclable<br />
pour les besoins de la nouvelle voie de bus.<br />
Le choix de la structure d’élargissement du Pont Passerelle a été fait<br />
dans le souci de préserver et mettre en valeur l’aspect architectural de<br />
l’ouvrage existant, tout en rajoutant une légère touche de modernité. La<br />
fin de tous les travaux est prévue pour l’été 2020. n<br />
Pascale Hansen,<br />
bourgmestre<br />
La localité de Gilsdorf, une section de la commune de Bettendorf,<br />
a été retenue pour la nouvelle construction du lycée agricole, en<br />
chantier depuis deux ans désormais. Le budget total du projet s’élève<br />
à un peu plus de 111 millions d’euros, pour une surface de 35.000 m 2 .<br />
Le lycée pourra accueillir 800 élèves et se divisera en 29 salles de<br />
classe, 25 salles spéciales (dédiées à la physique, l’horticulture,<br />
l’informatique, la biologie,…), 24 ateliers et laboratoires<br />
(mécanique, électrotechnique, constructions métalliques, ateliers de<br />
réparation,…), 1 hall pour les machines agricoles, 2.400 m 2 de serres<br />
et tunnels, sans oublier une salle de sport.<br />
Treize bureaux, une salle polyvalente et un restaurant d’une<br />
capacité de 200 personnes, une bibliothèque ou encore un SPOS<br />
(Service de psychologie et d’orientation scolaire) composeront le<br />
nouveau bâtiment qui disposera également d’un internat pour 60<br />
élèves. Ce projet se base sur des conceptions énergétiques qui visent<br />
un développement plus durable: isolants thermiques performants,<br />
utilisation de l’éclairage naturel, chaudière à copeaux de bois,…<br />
Le chantier devrait vraisemblablement être terminé d’ici 2021. n<br />
Est<br />
Projet de construction<br />
de logements pour environ<br />
250 habitants à Grevenmacher<br />
Sud<br />
Un centre pour les réfugiés<br />
à Esch-sur-Alzette<br />
Léon Gloden,<br />
bourgmestre<br />
Le projet d’aménagement particulier (PAP) «Pietert», en discussion<br />
depuis les années 1960, a été introduit par le collège échevinal en<br />
date du 2 octobre 2018. Après maintes réunions et négociations<br />
avec toutes les parties concernées, la procédure relative au PAP<br />
«Pietert», pour la création d’un nouveau quartier résidentiel, est<br />
maintenant lancée. Le terrain, situé en face de l’écluse, dispose<br />
d’une superficie urbanisable de 2,52 hectares. Avec la création<br />
de 106 logements, ce projet constituera un quartier durable<br />
pour environ 250 habitants. Il représente par ailleurs une réelle<br />
opportunité et revêt une importance certaine pour Grevenmacher,<br />
commune prioritaire pour le développement du logement. Le PAP<br />
«Pietert», réunit les avantages d’une vie rurale avec les atouts de la<br />
proximité de commerces, des administrations publiques, des écoles<br />
et de l’accès aux moyens de transports en commun, en proposant<br />
des habitats durables et écologiques. n<br />
Georges Mischo,<br />
bourgmestre<br />
Caritas Luxembourg a pour principal objectif de soutenir les<br />
populations vulnérables: enfants, familles monoparentales, sansabri,<br />
personnes défavorisées ou aux revenus précaires, mais aussi<br />
les migrants et les réfugiés. A Esch-sur-Alzette, au niveau du Quai<br />
Neudorf, Caritas Luxembourg et les autorités publiques installeront<br />
un nouveau centre de réfugiés qui sera construit et terminé d’ici<br />
l’année prochaine. Pour l’instant, seules les fondations et l’armature<br />
du bâtiment sont visibles.<br />
Le coût total du projet s’élève à 6 millions d’euros. Ce nouveau<br />
centre aurait dû accueillir près de 300 réfugiés, mais le nombre<br />
total a été revu à la baisse pour passer à 150. Cette initiative menée<br />
par l’administration communale d’Esch-sur-Alzette, avec l’Office<br />
luxembourgeois de l’accueil et de l’immigration (OLAI), permet<br />
d’apporter un élan supplémentaire d’humanisme sur le territoire<br />
grand-ducal. n
ICI.<br />
LÀ.<br />
ICI AUSSI.<br />
CLOUD<br />
EXPERTISE IT<br />
INFRASTRUCTURE IT<br />
CONTINUITÉ<br />
DES AFFAIRES<br />
COMMUNICATIONS<br />
INNOVATION<br />
SÉCURITÉ<br />
& CONFORMITÉ<br />
FINANCEMENT<br />
PARTOUT OÙ NOUS POUVONS<br />
VOUS ACCOMPAGNER VERS L’EXCELLENCE.<br />
Rcarré met à la disposition des PME son savoir-faire et son expertise informatique depuis plus de 17 ans, en leur proposant des solutions adaptées<br />
à leur cœur de métier, pour accompagner leur dynamique de croissance. Retrouvez-nous sur www.rcarre.com<br />
Rcube offre aux sociétés dont les métiers requièrent une parfaite continuité de l’information et aux PSF ses services et solutions hébergées<br />
dans un environnement redondant et audité, ainsi que ses services de continuité des affaires. Retrouvez-nous sur www.rcube.lu<br />
Rcarré S.A. Rcube Professional Services S.A.<br />
77-79, Parc d’Activités de Capellen L-8308 Capellen Luxembourg<br />
Tél. : +352 31 71 32-1 www.rcarre.com www.rcube.lu
70 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
DIGITALISATION<br />
Digitalisation:<br />
un marathon<br />
de bouleversements<br />
Le 14 novembre dernier KPMG Luxembourg a accueilli,<br />
en collaboration avec l’Economist Club Luxembourg, la<br />
conférence «The future of jobs» qui abordait le sujet des<br />
nouvelles compétences requises sur le marché du travail. Dans<br />
ce cadre, Roxane Filippa, Associate Partner chez KPMG dans<br />
le service Advisory «People and Change», revient avec nous<br />
sur les pistes de réflexion dégagées lors de cet événement<br />
et fait le point sur les défis, les craintes mais surtout sur les<br />
opportunités que cette transformation génère.<br />
A quelles mutations de l’emploi le marché<br />
est-il confronté aujourd’hui?<br />
La principale mutation qu’il connaît est liée<br />
à la digitalisation qui va toucher absolument<br />
tous les secteurs. 25% des tâches<br />
inhérentes à chaque métier changeront,<br />
et plus celles-ci seront répétitives, plus les<br />
changements observés seront importants,<br />
jusqu’à l’étape où ces métiers routiniers se<br />
verront remplacés par la Robotic Process<br />
Automation (RPA).<br />
Même les emplois nécessitant une<br />
compétence humaine très forte vont voir<br />
leur façon de travailler changer. On verra<br />
par exemple les médecins s’aider de la<br />
«cognitive intelligence» pour poser un<br />
diagnostic.<br />
Quels sont les défis qu’une telle transformation<br />
implique?<br />
Le premier défi concernera les équipes RH.<br />
En effet, les décideurs d’une entreprise<br />
auront un horizon de visibilité réduit à<br />
deux années, car les transformations à venir<br />
seront trop importantes et rapides pour<br />
établir une stratégie efficace au-delà de ce<br />
délai. Ce challenge doit être appréhendé<br />
comme un marathon et non comme un<br />
sprint car les responsables RH seront<br />
confrontés à une amélioration constante<br />
des processus. Dans ce cadre, un DRH<br />
doit développer une dynamique continue<br />
d’agilité dans la manière dont il va recruter,<br />
former et s’assurer de l’employabilité de ses<br />
collaborateurs.<br />
La fonction RH ne sera pas épargnée<br />
non plus. Un tiers des départements RH<br />
prévoient d’ici un an d’introduire la RPA<br />
dans leurs processus par le biais de ChatBots<br />
permettant aux employés d’obtenir une<br />
réponse à des interrogations fréquentes<br />
par eux-mêmes. Ce temps gagné pourra<br />
être dédié aux bilans des compétences de<br />
leurs équipes, à l’accompagnement des<br />
collaborateurs dans cette transformation,<br />
à la formation continue et au travail sur la<br />
culture d’entreprise.<br />
“D’ici cinq ans,<br />
un tiers des<br />
compétences<br />
nécessaires<br />
aujourd’hui<br />
ne seront plus<br />
les mêmes”<br />
Selon l’étude Forrester, d’ici 2027, 17%<br />
des métiers actuels disparaîtront et 10%<br />
de nouveaux émergeront. Il ne va donc<br />
pas seulement falloir former les jeunes de<br />
demain à ces nouveaux emplois – souvent<br />
liés au digital – mais également y former<br />
des personnes exerçant des métiers voués<br />
à disparaître. Cette étude montre donc<br />
l’importance de mettre la formation<br />
continue au cœur des préoccupations d’un<br />
DRH. On voit déjà clairement que de<br />
nouvelles filières de professionnalisation<br />
s’ouvrent et des cursus innovants émergent<br />
au Luxembourg afin de développer les<br />
compétences recherchées sur le marché<br />
et de former aux nouveaux métiers qui se<br />
créent.<br />
Au Luxembourg, cette prise de<br />
conscience quant à la nécessité de garantir<br />
l’employabilité ne cesse de croître. Par<br />
exemple, dans la nouvelle convention<br />
collective du secteur bancaire, un budget<br />
de 1% en 2018 et de 1,5% en 2019 a été<br />
accordé à la formation continue (de la masse<br />
salariale de référence). Dans ce secteur, on<br />
voit le nombre de guichets diminuer au<br />
profit d’applications et de services en ligne.<br />
Grâce à des ChatBots, même le contact<br />
avec son banquier n’est plus nécessaire<br />
et les questions peuvent être directement<br />
posées en ligne. Il est donc primordial de<br />
réorienter les employés qui effectuaient des<br />
tâches opérationnelles avec la clientèle vers<br />
d’autres métiers comme l’accompagnement<br />
et le conseil au client. Cette préoccupation<br />
ne touche pas que les entreprises car des<br />
initiatives sont également mises en place par
l’Etat pour les épauler dans leurs démarches,<br />
comme le «Digital Skills Bridge» qui vise à<br />
encourager la formation et la gestion des<br />
talents au sein d’une entreprise.<br />
Quelles nouvelles compétences seront<br />
recherchées sur le marché de demain?<br />
Une étude du World Economic Forum<br />
montre que d’ici cinq ans, un tiers des<br />
compétences nécessaires aujourd’hui ne<br />
seront plus les mêmes. Les «soft skills»<br />
telles que la créativité, la flexibilité et<br />
l’agilité seront par exemple davantage<br />
recherchées. Former à ces compétences<br />
est toutefois plus complexe et nécessite de<br />
toucher à la culture d’entreprise, puisque<br />
ces dernières naissent dans l’échange et le<br />
partage. C’est à l’employeur de cultiver une<br />
philosophie favorable au développement<br />
de ce type de compétences. Chez KPMG,<br />
nous accompagnons ainsi nos clients<br />
dans la création de team buildings qui<br />
permettent de travailler sur l’introduction<br />
et le développement d’une culture de<br />
l’innovation et de la créativité au sein des<br />
entreprises.<br />
Les robots permettront d’allouer plus<br />
de temps à être plus «humain», c’est-àdire<br />
qu’il y aura plus de temps donné à<br />
collaborer, à communiquer, à échanger<br />
entre les équipes et à brainstormer.<br />
Toutes ces compétences humaines seront<br />
de plus en plus déterminantes pour les<br />
employeurs.<br />
La digitalisation génère souvent<br />
la crainte de voir un jour les offres d’emplois<br />
chuter à cause de l’automatisation des<br />
métiers. Cette peur est-elle fondée?<br />
Les robots permettront de soulager et<br />
d’accompagner, mais ne remplaceront pas<br />
l’humain. Ils peuvent en revanche réduire<br />
le stress dans certains emplois; par exemple,<br />
dans des métiers techniques comme<br />
l’installation, la réalité augmentée permet<br />
de visualiser un mode opératoire avant de<br />
se rendre sur le terrain afin de réduire de<br />
taux d’erreur, de rassurer le technicien et<br />
de diminuer le temps de travail en situation<br />
réelle. Ces nouvelles méthodes de travail<br />
impliquent bien sûr une formation continue<br />
plus poussée.<br />
KPMG<br />
39, Avenue John F. Kennedy<br />
L-1855 Luxembourg<br />
info@kpmg.lu<br />
www.kpmg.lu<br />
Roxane Filippa<br />
L’objectif de la robotisation est de<br />
remplacer des tâches peu valorisantes,<br />
souvent répétitives et ne nécessitant<br />
pas de compétences humaines. En les<br />
automatisant, le taux d’erreurs baisse, le<br />
travail des collaborateurs est facilité et<br />
leur temps pourra être alloué à des tâches<br />
plus stimulantes et épanouissantes qui le<br />
rendront plus productif.<br />
Les métiers tournés vers l’humain ne seront<br />
jamais remplacés par des robots et même<br />
au niveau de fonctions plus répétitives, la<br />
manière de travailler sera transformée mais<br />
le niveau de qualification requis à l’entrée<br />
ne sera pas forcément plus élevé. En<br />
revanche, les entreprises devront prévoir<br />
de former davantage les nouvelles recrues<br />
à leurs modes opératoires spécifiques et aux<br />
outils de travail développés en interne. n
72 <strong>LG</strong><br />
BEST OF - <strong>LG</strong> 216 - NOVEMBRE 2018<br />
DIGITALISATION<br />
Telindus, expert<br />
Télécom & ICT<br />
Les entreprises comme les administrations voient leurs besoins<br />
en téléphonie et en connectivité augmenter, dans un contexte où<br />
les usages et les modes de travail tendent vers toujours plus de<br />
mobilité. Le poste de travail traditionnel évolue et se délocalise,<br />
permettant le télétravail lors de missions chez un client et même<br />
sur la voie publique. Couplés à des contraintes réglementaires<br />
et notamment de sécurité, l’innovation et le «sur-mesure»<br />
paraissent plus que jamais indispensables. Interview de Hugues<br />
Stiernon, Head of Telecom Solutions chez Telindus et Gérard<br />
Hoffmann, CEO de Proximus Luxembourg - Tango - Telindus.<br />
Comment expliquez-vous l’accroissement<br />
des besoins en offres convergentes<br />
télécoms et ICT?<br />
GH: Les téléphones portables sont de plus<br />
en plus puissants, requérant par conséquence<br />
de grandes capacités pour le transport<br />
des données… Personne ne souhaite plus<br />
avoir à attendre le téléchargement d’une<br />
vidéo ou l’ouverture d’une page web. Les<br />
télécommunications sont considérées par la<br />
majorité des utilisateurs comme une simple<br />
commodité leur permettant d’échanger<br />
plus, plus vite et mieux. Or elles peuvent<br />
aujourd’hui être vectrices de solutions<br />
essentielles et innovantes, notamment en<br />
matière de sécurisation des données.<br />
HS: Nous vivons une époque charnière<br />
où l’émergence de nouvelles technologies<br />
engendre toujours plus de besoins.<br />
L’accès aux nouvelles technologies de communications,<br />
comme aux récentes pratiques en<br />
matière d’économie (collaborative, circulaire<br />
ou même écologique), est rendu possible grâce<br />
aux lignes et réseaux de télécommunications.<br />
Or ces pratiques nécessitent un partage<br />
d’informations depuis des plateformes et des<br />
clouds, impliquant de grandes capacités de<br />
connectivité, que ce soit via une ligne fixe ou<br />
depuis des appareils mobiles.<br />
Justement, l’actualité foisonne d’exemples<br />
de failles de sécurité informatique. Estce<br />
que la cybersécurité est enfin une<br />
nécessité reconnue?<br />
GH: La transformation digitale des<br />
communes doit être accompagnée, dans la<br />
mesure où les administrations communales<br />
disposent d’informations privées voire<br />
sensibles sur leurs citoyens. Les entreprises<br />
et les institutions doivent aussi faire face à des<br />
menaces informatiques qui sont d’autant plus<br />
difficiles à contrer qu’elles sont polymorphes.<br />
Dans le même temps, toutes doivent s’ouvrir à<br />
une économie décentralisée et communiquer<br />
plus facilement avec les citoyens… les défis à<br />
relever sont nombreux!<br />
“Transformer et<br />
sécuriser ses télécommunications<br />
et sa<br />
connectivité passe<br />
aussi par des technologies<br />
adaptées!”<br />
HS: La première des priorités est d’avoir un<br />
accès à cette nouvelle économie qui passe<br />
par Internet, où la question de la sécurité<br />
prédomine. C’est pourquoi Telindus s’est doté<br />
d’un centre opérationnel de sécurité (SOC)<br />
à partir duquel nous réalisons des tests de<br />
pénétrations et autres piratages éthiques. Dans<br />
la mesure où les fibres optiques peuvent ellesaussi<br />
être piratées, la sécurisation des lignes<br />
télécoms passe par l’encryptage des données.<br />
Nous permettons à nos clients de conserver<br />
leurs données dans le périmètre restreint<br />
de l’entreprise ou de l’administration. Les<br />
informations sensibles peuvent ainsi être<br />
disponibles à distance sans transiter par<br />
d’autres systèmes.<br />
Nous assistons aujourd’hui à l’essor des<br />
demandes en matière de gestion des<br />
terminaux mobiles, en combinaison avec<br />
des solutions de protection type «Mobile<br />
Threat Defense» (MTD). Les gestionnaires<br />
peuvent ainsi sécuriser une flotte d’appareils<br />
mobiles, connaître précisément les<br />
flux entrants et sortants. Les solutions<br />
anti DDOS (attaques massives qui saturent les<br />
serveurs) deviennent par ailleurs essentielles<br />
pour une continuité des activités sans baisse de<br />
productivité.<br />
Toutes ces mesures que nous mettons en<br />
œuvre permettent à nos clients de bénéficier<br />
d’une excellente connexion à Internet, depuis<br />
un poste fixe ou un appareil mobile et d’accéder<br />
de manière sécurisée à leurs données, qu’elles<br />
soient stockées sur un serveur interne ou dans<br />
un centre de données.<br />
Finalement, l’objectif n’est-il pas de<br />
favoriser la transformation digitale?<br />
GH: C’est tout à fait vrai. De l’infrastructure<br />
de télécommunications aux
solutions ICT déployées, tous les tenants<br />
de la transformation digitale doivent<br />
être considérés sous le prisme de leurs<br />
interactions, en gardant à l’esprit que le but<br />
est de faciliter les processus de travail d’un<br />
utilisateur final.<br />
Le premier maillon de cette chaîne de<br />
valeurs est le réseau interne câblé et wifi, la<br />
dernière maille pouvant être le stockage des<br />
données.<br />
Actifs depuis 40 ans auprès des secteurs<br />
publics et privés luxembourgeois, notre métier<br />
consiste à sécuriser, simplifier, connecter et<br />
à transformer… Nous accompagnons les<br />
entreprises et organisations dans leur stratégie<br />
de transformation digitale en considérant<br />
tous les aspects de leur métier et de leur<br />
environnement, jusqu’à la formation de leurs<br />
salariés.<br />
En matière de cloud, nous offrons des<br />
solutions d’hébergement dans des centres<br />
de données à Luxembourg et assurons aussi<br />
des liaisons avec des centres de données à<br />
l’international. Enfin, nous rendons possible<br />
l’hybridité entre serveur interne, cloud privé<br />
et cloud public. Nous offrons par ailleurs un<br />
transport sécurisé vers des providers clouds<br />
comme Google, Amazon et Microsoft sans<br />
passer par Internet.<br />
HS: Si toujours plus de communes viennent<br />
à nous, c’est parce nous proposons des<br />
solutions sur-mesure à leurs problématiques<br />
spécifiques. Les employés peuvent par<br />
exemple utiliser leurs appareils nomades<br />
pour une utilisation professionnelle durant<br />
la journée, et privée à partir d’une heure<br />
donnée. Les objets à faible consommation<br />
électrique sont par ailleurs utiles dans le<br />
cadre des villes intelligentes, du monitoring<br />
industriel ou encore de l’agriculture. Nous<br />
proposons dans ce cadre toute une gamme<br />
de services IoT via notre réseau LoRa (une<br />
technologie réseau longue portée permettant<br />
la communication à bas débit d’objets<br />
connectés), qui peuvent accompagner<br />
efficacement la croissance démographique<br />
du pays. n<br />
Hugues Stiernon et Gérard Hoffmann<br />
A propos de Telindus Luxembourg –<br />
www.telindus.lu<br />
Fondée en 1979, Telindus Luxembourg<br />
accompagne toutes les entreprises et<br />
les administrations publiques dans leur<br />
transformation digitale en leur fournissant<br />
des solutions ICT et télécoms holistiques ainsi<br />
que des services de support sur-mesure.<br />
Telindus est devenue «Telindus powered<br />
by Tango», pour offrir des solutions toujours<br />
plus innovantes à ses clients et renforcer leurs<br />
relations quotidiennes, tout en les simplifiant.<br />
Avec plus de 500 collaborateurs expérimentés,<br />
ses domaines d’expertise comprennent les<br />
télécommunications fixes et mobiles, les<br />
infrastructures ICT, le multicloud, les solutions<br />
FinTech, la cybersécurité et les services managés.<br />
Telindus Luxembourg est une filiale du Groupe<br />
Proximus, principal fournisseur de services de<br />
téléphonie, d’internet, de télévision et d’ICT en<br />
Belgique. Proximus est présente au Luxembourg<br />
via ses deux filiales, Telindus et Tango.
74 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
DIGITALISATION<br />
Cloud Computing et protection<br />
des données personnelles<br />
Depuis le 25 mai, le Règlement général sur la protection<br />
des données (RGPD) impose aux entreprises collectant des<br />
données à caractère personnel différentes mesures quant à leur<br />
traitement et leur conservation. Dans ce cadre, la question du<br />
stockage de ces données par le biais de technologies comme<br />
le Cloud Computing soulève de nombreuses interrogations<br />
parmi les différents acteurs impliqués. Maître Sabrina Martin,<br />
associée fondatrice du cabinet Martin Avocats Sàrl, revient<br />
avec nous sur celles-ci et souligne l’importance d’un conseil<br />
juridique quant à ces questions.<br />
Comment définir la notion de Cloud<br />
Computing?<br />
Le Cloud Computing, dans une définition<br />
originairement donnée par la CNIL en<br />
2012, est défini comme «le déport vers le<br />
nuage Internet de données et d’applications<br />
qui auparavant étaient situées sur les serveurs<br />
et ordinateurs des sociétés, des organisations<br />
ou des particuliers. Le modèle économique<br />
associé s’apparente à la location de ressources<br />
informatiques avec une facturation en<br />
fonction de la consommation».<br />
Sur le plan terminologique, le Cloud<br />
Computing peut par conséquent être<br />
aujourd’hui défini comme une forme évoluée<br />
d’externalisation dans laquelle le client ou<br />
l’utilisateur dispose d’un service en ligne, dont<br />
l’administration et la gestion opérationnelle<br />
sont effectuées par un sous-traitant.<br />
Sur le plan technique, il peut être réalisé via<br />
différents services. En effet, les nombreux<br />
avantages du Cloud Computing ont entraîné<br />
un important essor des projets informatiques<br />
d’externalisation en mode SaaS, PaaS ou IaaS.<br />
En raison des particularités technologiques<br />
et contractuelles des offres cloud, il est bien<br />
entendu fortement recommandé de se faire<br />
assister par un avocat.<br />
Il ne faut pas perdre de vue qu’une entreprise<br />
héberge, sauvegarde ou simplement<br />
collecte des données à caractère personnel,<br />
et devient ainsi actrice aux yeux du RGPD.<br />
Force est de constater que le Cloud<br />
Computing est aujourd’hui, par conséquent,<br />
au cœur des discussions de nombreuses<br />
entreprises, et ce, peu importe leur taille,<br />
eu égard à l’entrée en vigueur du RGPD.<br />
Ce règlement est d’application en<br />
Europe depuis six mois. Comment avezvous<br />
accompagné vos clients dans cette<br />
transition?<br />
Afin d’assurer une conformité globale, ainsi<br />
qu’une gouvernance RGPD pérenne, nous<br />
proposons d’allier à l’approche juridique une<br />
approche technique avec la collaboration<br />
d’une société luxembourgeoise spécialisée<br />
dans le domaine de la sécurité informatique<br />
et de la mise en place de management de<br />
la sécurité des informations directement<br />
impactée par la gouvernance d’entreprises,<br />
partenaire de Martin Avocats.<br />
Notre offre conjugue dès lors trois<br />
domaines, juridique, technique et<br />
organisationnel, et permet d’appréhender<br />
la mise en conformité au RGPD, de<br />
façon transversale. À titre exemplatif,<br />
Martin Avocats assiste ses clients dans<br />
l’établissement de registre de traitements<br />
et les dirige dans le choix des mesures<br />
de sécurité les plus adaptées aux risques<br />
encourus.<br />
Nous les assistons également dans la<br />
rédaction personnalisée de politique de<br />
gestion des données personnelles, dans<br />
la mise à jour des contrats ainsi que dans<br />
l’analyse des infrastructures de sécurité<br />
informatique des données. Martin Avocats<br />
propose également des formations, ainsi<br />
qu’une analyse d’impact.<br />
Nous sommes membre de l’Association<br />
pour la Protection des Données à<br />
Luxembourg, ce qui implique un devoir<br />
de veille juridique en la matière et une<br />
implication dans les commissions de travail.<br />
Cela nous permet d’être au fait de l’actualité<br />
en la matière et d’appréhender au mieux<br />
l’approche concrète de la CNPD en qualité<br />
d’autorité de contrôle à Luxembourg, ce<br />
qui rassure naturellement nos clients.<br />
S’agissant de l’avancée de la mise en<br />
conformité des entreprises du secteur privé,<br />
deux approches opposées sont constatées,<br />
certaines entreprises sont dans l’expectative<br />
notamment des premières sanctions<br />
administrées par la CNPD et d’autres de<br />
bonne volonté sont en cours de mise en<br />
conformité au RGPD.<br />
“La rédaction<br />
d’un contrat de<br />
service de Cloud<br />
Computing<br />
a une importance<br />
capitale”<br />
Concernant l’utilisation du Cloud<br />
Computing par les entreprises pour<br />
le stockage de leurs données, quelles<br />
problématiques légales de protection de<br />
celles-ci peuvent se présenter?<br />
Nous assistons nos clients dans le traitement<br />
de problématiques comme celles des droits<br />
de la propriété intellectuelle, de la protection<br />
des données à caractère personnel, de la<br />
responsabilité des parties (notamment<br />
la clause limitative de responsabilité,<br />
définissant les conditions d’indemnisation<br />
en cas de dysfonctionnement créant un<br />
préjudice tel que la perte de données ou<br />
de bénéfices), ou encore de la clause de<br />
réversibilité, indispensable pour permettre<br />
à l’entreprise de récupérer ses données<br />
auprès du prestataire informatique en cas<br />
de résiliation des relations contractuelles,<br />
qu’elle soit amiable ou contentieuse.<br />
Pour les entreprises, la décision de migrer<br />
vers des solutions de Cloud Computing<br />
et de faire héberger dans le cloud ou<br />
dans le data center d’un hébergeur leur<br />
système informatique ou certaines de leurs<br />
applications stratégiques, ou simplement<br />
d’y stocker une sauvegarde en ligne,
Sabrina Martin
76 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
DIGITALISATION<br />
implique de prendre des précautions<br />
juridiques en termes de cybersécurité<br />
(risques de piratage), de sauvegarde, de plan<br />
de reprise d’activité.<br />
La rédaction d’un contrat de service de<br />
Cloud Computing a donc une importance<br />
capitale. Les procédés de restitution des<br />
données et la sécurisation de l’information<br />
sous-traitée requièrent une attention<br />
particulière.<br />
Il est primordial désormais de s’assurer que<br />
le fournisseur de services cloud se conforme<br />
au RGPD. Ce dernier prévoit expressément<br />
d’insérer dans les contrats de sous-traitance<br />
un droit d’audit afin de permettre au<br />
responsable de traitement de constater les<br />
mesures établies par le fournisseur. Dans<br />
un futur proche, les fournisseurs pourront<br />
obtenir des certifications de conformité<br />
au RGPD, ce qui établira un rapport de<br />
confiance avec leur client (B2C) et entre les<br />
entreprises (B2B).<br />
Dans le cadre d’une migration des<br />
données dans un Cloud Computing, nous<br />
recommandons, suivant l’activité du client,<br />
une solution Iaas ou Paas. Le conseil d’un<br />
avocat s’avère indispensable lorsqu’il<br />
s’agit de limiter contractuellement la<br />
responsabilité des clients et de dédommager<br />
ces derniers en cas de mauvaise exécution<br />
du contrat, se traduisant par une violation<br />
des données notamment (clause pénale).<br />
Quelles garanties une entreprise doitelle<br />
exiger de son sous-traitant de<br />
service cloud pour se conformer au<br />
RGPD?<br />
Nous constatons aujourd’hui que les<br />
entreprises jugent que le Règlement général<br />
sur la protection des données conditionne<br />
fortement leur choix et leur approche en<br />
matière de cloud. Elles exigent un prestataire<br />
disposant de garanties en adéquation avec le<br />
RGPD, travaillent plus étroitement avec les<br />
juristes et avocats, lancent des programmes<br />
de sensibilisation interne et mettent en place<br />
de nouvelles gouvernances et une gestion<br />
des risques associés.<br />
Le RGPD peut aussi induire la création de<br />
nouvelles fonctions en charge des aspects<br />
de «compliance» au sein des entreprises<br />
et les pousser à opter pour une préférence<br />
européenne en matière de solution.<br />
Concernant ce dernier point, on notera<br />
que le Conseil de l’Union européenne<br />
devrait adopter le Règlement sur la libre<br />
circulation des données non personnelles<br />
dans les prochaines semaines, suite à un avis<br />
favorable émis par le Parlement européen,<br />
ce qui implique que la libre circulation<br />
des données, à caractère personnel ou non<br />
personnel, s’inscrira dans le cadre d’un<br />
espace européen unique des données.<br />
Force est de constater qu’aujourd’hui les<br />
entreprises estiment que le passage au Cloud<br />
Computing complexifie leur approche en<br />
matière de sécurité et de protection des<br />
données. Dans ce contexte, nombreuses sont<br />
celles qui attendent spécifiquement que leurs<br />
prestataires de cloud hébergent leurs solutions<br />
dans des datacenters conformes aux exigences<br />
du RGPD, proposent des garanties quant à<br />
leur responsabilité en matière d’hébergement<br />
de données et s’engagent sur des SLAs en<br />
matière de protection des données sur les<br />
contrats existants.<br />
Protéger la confidentialité et la sécurité des<br />
données personnelles va devenir un élément<br />
majeur de la relation client. Il faut voir la<br />
mise en conformité avec le RGPD comme<br />
un impératif bénéfique, et ce, notamment<br />
afin d’éviter les amendes qui peuvent se<br />
révéler conséquentes, mais également<br />
comme un argument commercial de poids.<br />
La prise en compte du risque réputationnel<br />
devenant incontournable dans le cadre d’une<br />
concurrence toujours plus aiguisée. n<br />
Martin Avocats<br />
28, bld Grande-Duchesse Charlotte<br />
L-1330 Luxembourg<br />
etude@martin-avocats.lu<br />
www.martin-avocats.lu
LE centre de compétence pour la<br />
formation continue et professionnelle<br />
universitaire<br />
Health and Management<br />
Law and Management<br />
Innovation and Learning<br />
Digital Skills and Smart ICT<br />
... more to come<br />
Unleash your full potential<br />
competence.lu<br />
Maison du Savoir - 10 e étage - 2, avenue de l’Université<br />
L-4365 Esch-sur-Alzette - +352 26 15 92 17
78<br />
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
BRÈVES ÉCONOMIQUES<br />
PAR RAOUF HATIRA<br />
La conduite autonome et<br />
connectée<br />
POST Luxembourg vient d’être sélectionné<br />
par la Commission européenne<br />
dans le cadre du projet de recherche<br />
européen 5GCroCo (5G Cross-Border<br />
Control) pour fournir la couverture 5G de<br />
la section luxembourgeoise du tronçon<br />
d’autoroute reliant Metz, Merzig et le<br />
Grand-Duché en vue de réaliser des<br />
tests grandeur nature de la technologie<br />
5G appliquée aux besoins de la conduite<br />
autonome et connectée. Source: SIP<br />
Activité économique<br />
sensiblement ralentie<br />
en Europe<br />
La croissance économique a<br />
significativement freiné, dans la zone<br />
Euro, depuis le début de l’année et ce<br />
mouvement devrait se prolonger en<br />
2019 à cause du moindre dynamisme<br />
des exportations. L’ampleur du<br />
ralentissement serait relativement<br />
limitée, mais les risques de révision<br />
à la baisse ont augmenté, en lien<br />
surtout avec les tensions commerciales<br />
internationales. Source: Statec<br />
L’économie sociale<br />
et solidaire en marche<br />
L’Union Luxembourgeoise de l’Economie<br />
Sociale et Solidaire a déménagé au centre<br />
de Luxembourg et a intégré la toute<br />
nouvelle maison de l’économie sociale<br />
et de l’innovation sociale - MESIS qui a<br />
ouvert ses portes le 1 er octobre 2018.<br />
La création du MESIS découle d’une<br />
conviction forte: l’économie sociale et<br />
solidaire est au cœur du développement<br />
économique du Grand-Duché. Le<br />
Luxembourg dispose dorénavant d’un<br />
lieu unique d’information, de rencontre<br />
et d’échange sur l’entrepreneuriat social.<br />
<br />
Source: ULESS<br />
Conférence<br />
Le Cluster AutoMobility de Luxinnovation,<br />
organise le 21 février prochain<br />
une conférence sur les opportunités que<br />
peut offrir l’hydrogène comme source<br />
d’énergie propre pour la mobilité de<br />
demain. Cette conférence sera l’occasion<br />
d’écouter des experts d’universités, de<br />
centres de recherche et d’industries<br />
automobiles qui dévoileront des<br />
méthodes d’utilisation de l’hydrogène<br />
qui pourraient créer de nouvelles<br />
opportunités d’affaires. Source:<br />
Luxinnovation<br />
Les comptes de l’Etat présentent un solde positif<br />
Le ministère des Finances a présenté l’évolution des comptes<br />
de l’État au 30 novembre 2018. Les recettes ont progressé de<br />
8,8% par rapport à la même période en 2017 et s’établissent<br />
à 16.528 millions d’euros. Les recettes continuent donc<br />
d’augmenter plus rapidement que les dépenses et présentent<br />
un excédent de 304 millions d’euros. Cette tendance positive<br />
est due à un environnement économique favorable et au bon<br />
résultat du secteur financier.<br />
<br />
Source: ministère des Finances<br />
© Copyright : eu2005.lu<br />
Les entreprises luxembourgeoises ont le moral<br />
Selon une étude de la Chambre de Commerce, les entreprises<br />
luxembourgeoises ne sont pas particulièrement pessimistes<br />
sur l’avenir. En effet, 70% de celles qui ont répondu à l’enquête<br />
estiment que le climat économique restera inchangé en 2019,<br />
malgré les incertitudes qui pèsent sur le contexte international dues<br />
essentiellement au Brexit, au ralentissement économique dans les<br />
pays voisins ainsi que la résurgence du protectionnisme.<br />
<br />
Source: Chambre de Commerce<br />
Reconnaissance internationale<br />
Le programme Luxembourg Digital Skills Bridge a été reconnu<br />
par le Financial Times, Google et les principaux décideurs<br />
européens comme l’un des 100 pionniers de la numérisation<br />
en Europe. Ce programme a été sélectionné pour son<br />
approche innovante en matière de formation aux technologies<br />
numériques. L’objectif étant d’encourager les entreprises à<br />
anticiper leurs besoins en compétences, tout en favorisant<br />
la mobilité des employés sur un marché du travail en pleine<br />
mutation.<br />
Source: ADEM<br />
Acquisition de terrain par Fage<br />
Le géant du yaourt grec Fage a acquis pour la somme de 30<br />
millions d’euros, un terrain dans la zone industrielle Wolser,<br />
entre Bettembourg et Dudelange. Cette acquisition, signe<br />
annonciateur de la prochaine installation de Fage dans<br />
le paysage économique luxembourgeois, a soulevé des<br />
interrogations parmi les parlementaires portant notamment sur<br />
le montant de la transaction. Le ministère de l’Economie a tenu<br />
à rassurer quant à la conformité de la transaction.<br />
<br />
Source: ministère de l’Economie<br />
Conjoncture économique<br />
favorable au Luxembourg<br />
À l’approche de 2019, la situation<br />
conjoncturelle demeure favorable<br />
au Luxembourg. Les perspectives<br />
d’expansion sont néanmoins révisées<br />
à la baisse, en lien notamment avec<br />
la dégradation de l’environnement<br />
économique international. La croissance<br />
du PIB luxembourgeois devrait ainsi<br />
s’élever à 3% par an cette année et<br />
l’année prochaine. Source: Statec<br />
KPMG récompensé<br />
KPMG Luxembourg a été désigné conseiller<br />
stratégique de l’année en matière<br />
de TIC lors du salon IT One Awards,<br />
qui s’est déroulé au Casino 2000. La<br />
société a reçu cette distinction pour<br />
ses alliances stratégiques avec des<br />
fournisseurs de technologies de premier<br />
plan, ainsi que pour son expertise en<br />
matière de transformation numérique,<br />
d’automatisation et de réduction des<br />
coûts, de cybersécurité et de conformité.<br />
<br />
Source: KPMG<br />
Le Luxembourg,<br />
un pays compétitif<br />
L’Observatoire de la compétitivité<br />
(ODC), une cellule de veille et d’analyse<br />
du ministère de l’Économie en charge de<br />
suivre la compétitivité du Luxembourg,<br />
vient de publier son Bilan Compétitivité<br />
2018. Selon l’ODC, le Luxembourg<br />
se classe en 9 e position dans l’Union<br />
européenne et fait ainsi partie du groupe<br />
de pays à “performance élevée”. Pour<br />
les trois sous-catégories, le Luxembourg<br />
se classe 11 e pour l’aspect économique,<br />
4 e pour l’aspect social et 14 e pour l’aspect<br />
environnemental.<br />
Source: ministère de l’Economie<br />
31% d’énergie verte<br />
pour le Luxembourg<br />
La production d’électricité à partir de<br />
sources renouvelables a augmenté<br />
de 31% par rapport à 2016. L’Institut<br />
Luxembourgeois de régulation (ILR)<br />
constate en effet qu’en 2017 la part<br />
des énergies renouvelables dans la<br />
production s’élève à 605 GWh, ce qui<br />
correspond à 9,25% de la consommation<br />
nationale. Le Luxembourg commence<br />
à combler son retard dans son mix<br />
énergétique sur les quotas fixés par<br />
l’Union européenne. A moins de<br />
deux ans de l’échéance que lui a fixée<br />
Bruxelles pour atteindre l’objectif de<br />
11% de sources renouvelables dans sa<br />
consommation totale d’énergie, le pays<br />
semble en mesure d’inverser la tendance.<br />
<br />
Source: ILR
625<br />
APPARTEMENTS/AN<br />
650<br />
| MAISONS/AN |<br />
+ DE 40<br />
ANNÉES D’EXPÉRIENCE<br />
WEISWAMPACH<br />
WEICHERDANGE<br />
PROJETS<br />
MAISONS<br />
PROJETS<br />
APPARTEMENTS<br />
INSENBORN<br />
ROODT/ELL<br />
NOUVEAU<br />
NOUVEAU<br />
NOUVEAU<br />
OBERPALLEN<br />
TUNTANGE<br />
NOSPELT<br />
KOPSTAL<br />
KŒRICH<br />
STEINFORT<br />
MAMER<br />
SENNINGERBERG<br />
GRASS STRASSEN LUXEMBOURG<br />
BERTRANGE<br />
HOWALD<br />
DIPPACH<br />
HESPERANGE<br />
BASCHARAGE<br />
ASPELT<br />
OBERKORN<br />
ELVANGE<br />
MONDORF-LES-BAINS<br />
NOUVEAU<br />
NOUVEAU<br />
NOUVEAU<br />
NOUVEAU<br />
NOUVEAU<br />
NOUVEAU<br />
NOUVEAU<br />
SENNINGERBERG<br />
HOWALD<br />
anawa.lu<br />
À STRASSEN | 2, RUE MARIE CURIE | T. (+352) 34 18 14 1 | WWW.THOMAS-PIRON.LU
80 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
FINANCE<br />
Aux préjudices de la fiscalité<br />
transfrontalière<br />
Selon une récente étude du LISER, les frontaliers occupent<br />
46% des emplois salariés. L’économie luxembourgeoise<br />
dépend donc pour moitié d’une main d’œuvre qui habite en<br />
dehors des frontières nationales. Le courrier parvenu à tous les<br />
frontaliers mariés en octobre 2017, invitant à confirmer le taux<br />
d’imposition préétabli et à choisir leurs classes d’imposition, a<br />
néanmoins eu l’effet d’un électrochoc. Le 1 er janvier 2018, une<br />
nouvelle réforme fiscale entrait en vigueur, laissant à chacun<br />
une période de transition d’un an pour s’adapter. Explications<br />
d’Eric Paques, associé spécialiste dans le conseil fiscal<br />
personnes physiques, et Philippe Pierre, associé en charge<br />
du secteur public à Luxembourg et responsable mondial<br />
Institutions européennes chez PwC Luxembourg.<br />
Eric Paques et Philippe Pierre<br />
Les prix de l’immobilier au Luxembourg<br />
ne cessent de grimper, dépassant même les<br />
10.000 euros le m 2 à Luxembourg-Ville et<br />
Strassen. À défaut de pouvoir s’y installer,<br />
les frontaliers français, belges et allemands<br />
sont donc contraints de traverser la<br />
frontière tous les jours pour rejoindre<br />
leur lieu de travail. D’autant plus que la<br />
mobilité s’est considérablement dégradée<br />
ces dernières années pour l’ensemble des<br />
salariés résidents et frontaliers mais plus<br />
particulièrement pour ceux qui viennent de<br />
Thionville, de Metz ou de Belgique. Dans<br />
l’ensemble, tous les travailleurs aspirent à<br />
plus de flexibilité, à un meilleur équilibre<br />
entre vie privée et vie professionnelle<br />
et l’évolution des défis liés à la mobilité<br />
pousse les entreprises à repenser leur<br />
manière de s’organiser pour continuer à<br />
attirer ces travailleurs.
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
81<br />
Les travailleurs frontaliers sont-ils<br />
fiscalement désavantagés par rapport<br />
aux résidents?<br />
EP: Ce sentiment est légitime ou tout<br />
du moins compréhensible, puisque la<br />
réforme de 2018 leur est en effet moins<br />
avantageuse que le système qui était en<br />
vigueur en 2017.<br />
Suite à une baisse du taux d’imposition,<br />
les revenus nets de la grande majorité des<br />
salariés au Luxembourg ont augmenté en<br />
2018. Dans un second temps cependant,<br />
une mesure spécifique a été prise à<br />
l’endroit des non-résidents, considérés<br />
alors comme avantagés comparés aux<br />
résidents. C’est donc au nom du principe<br />
de non-discrimination et d’égalité devant<br />
la loi fiscale que cette mesure a été prise<br />
afin de mettre tout le monde sur le même<br />
pied d’égalité.<br />
D’un point de vue de la fiscalité<br />
luxembourgeoise, tout ceci est parfaitement<br />
juste mais pour les frontaliers, cela a eu un<br />
impact négatif.<br />
À quelle hauteur se chiffre le différentiel<br />
et qui sont les plus impactés?<br />
EP: Prenons l’exemple d’un salarié<br />
marié gagnant 80.000 euros annuels au<br />
Luxembourg et de son conjoint dont le<br />
salaire annuel est de 60.000 euros dans<br />
un pays frontalier. En 2017, le salarié<br />
luxembourgeois reportait seul ses revenus<br />
à Luxembourg, en classe d’impôt 2.<br />
Il payait un impôt annuel de 8.325 euros.<br />
En 2018, ce même salarié a le choix de<br />
reporter ses revenus seuls, il est alors en<br />
classe 1 et paiera 18.143 euros d’impôts.<br />
Il peut néanmoins rester en classe 2 mais<br />
à condition de rapporter les revenus de<br />
son conjoint qui ne seront pas taxés mais<br />
uniquement pris en compte. L’impôt<br />
s’élèvera alors à 15.198 euros. Avec une<br />
différence de 6.873 euros comparé à 2017,<br />
cela fait une diminution de 572,75 euros<br />
sur le salaire mensuel.<br />
PP: La personne qui travaille au<br />
Luxembourg gagne en général plus que son<br />
conjoint dans le pays frontalier. En 2017,<br />
ce travailleur au Luxembourg était imposé<br />
sur ses revenus professionnels uniquement<br />
et dans la classe la plus favorable (classe 2).<br />
Les revenus de son conjoint n’étaient alors<br />
pas pris en compte, et c’est ce qui change<br />
depuis 2018. Dorénavant si ces personnes<br />
veulent continuer à bénéficier de la classe<br />
d’imposition 2, ils doivent gagner plus que<br />
leur conjoint (plus de 50%) et rapporter ces<br />
sources de revenus.<br />
Quelles sont les embuches du télétravail<br />
qui sont régulièrement présentées comme<br />
la solution aux problèmes de mobilité?<br />
EP: J’y vois deux problèmes majeurs,<br />
l’un est fiscal et l’autre relatif à la sécurité<br />
sociale. En matière fiscale, chaque pays a<br />
ses propres règles et des accords bilatéraux<br />
existent entre chaque pays. Le principe de<br />
base étant que l’on paie ses impôts dans<br />
le pays où l’on travaille. Si je travaille<br />
20% de mon temps en Belgique, 20% de<br />
mon salaire est alors taxé en Belgique et le<br />
reste au Luxembourg. Cela implique une<br />
taxation plus importante du côté belge mais<br />
cela n’est pas vraiment un point de blocage.<br />
Ce qui est véritablement un problème, c’est<br />
la sécurité sociale, qui est régie par une<br />
règle européenne, et qui prévoit que l’on<br />
est soumis sur l’entièreté de son salaire à<br />
la sécurité sociale du pays dans lequel on<br />
travaille. Si on travaille dans deux pays, on<br />
est soumis au régime de sécurité sociale<br />
dans le pays dans lequel l’employeur se<br />
trouve sauf si plus de 25% du temps est<br />
presté dans le pays de résidence. Dans ce<br />
cas l’employé frontalier sera entièrement<br />
soumis au régime social de son pays de<br />
résidence, et ce, sur 100% de ses revenus.<br />
C’est une situation que les employeurs<br />
luxembourgeois tentent d’éviter car c’est<br />
une usine à gaz à gérer et surtout, cela<br />
représente un coût additionnel conséquent<br />
pour les frontaliers belges et français.<br />
“Est-il toujours<br />
aussi intéressant<br />
de venir travailler<br />
au Grand-Duché?”<br />
Pourrait-on imaginer un statut à part<br />
pour les travailleurs frontaliers de la<br />
Grande Région?<br />
EP: Le règlement européen ne le prévoit<br />
pas et espérer un accord entre les 27 pays<br />
membres semble pour le moins ambitieux,<br />
pour ne pas dire utopique. Envisager des<br />
accords bilatéraux entre les pays concernés<br />
paraîtrait plus réaliste mais c’est tout aussi<br />
compliqué dans la pratique. Car quel serait<br />
l’intérêt pour Paris ou Bruxelles d’adopter<br />
un système qui permettrait aux employés<br />
résidents français et belges de travailler à<br />
domicile toute l’année sous le régime de<br />
santé luxembourgeois, beaucoup moins<br />
coûteux? Ce serait un manque à gagner<br />
considérable pour les systèmes belges et<br />
français. Le télétravail constitue donc une<br />
solution à hauteur d’un jour par semaine.<br />
PP: L’Europe a été conçue avec l’ambition<br />
de faciliter le mouvement des personnes, des<br />
biens et des capitaux mais nous constatons<br />
les limites des frontières fiscales.<br />
Beaucoup espèrent une Europe plus<br />
homogène mais les impôts sur les personnes<br />
et les entreprises restent et resteront encore<br />
longtemps, une prérogative nationale.<br />
Augmenter le ratio de 25% impliquerait<br />
un accord entre tous les états membres. Et<br />
par voie de conséquence, une proposition<br />
de la Commission, un débat au Parlement,<br />
puis une ratification du Conseil. Une<br />
harmonisation fiscale au sein de l’UE, n’est<br />
donc pas pour si tôt.<br />
Cela pourrait-il entacher le pouvoir<br />
d’attractivité luxembourgeois?<br />
PP: Le Luxembourg tend à perdre des<br />
places en terme de compétitivité ces<br />
dernières années, situation aggravée par le<br />
coût du logement, en forte progression, et<br />
la congestion des infrastructures routières.<br />
On sait pourtant à quel point l’attractivité<br />
des talents est un enjeu de poids pour<br />
l’économie nationale et plus précisément<br />
dans certains secteurs de l’IT.<br />
Dans la mesure où la fiscalité des personnes<br />
est un stimulant et qu’il est possible<br />
d’augmenter l’attractivité à travers plusieurs<br />
mécanismes, on ne peut qu’espérer que la<br />
fiscalité des entreprises et des personnes<br />
physiques sera à l’agenda du nouveau<br />
gouvernement. Il est indispensable pour un<br />
petit pays comme le Luxembourg de rester<br />
attractif sur la scène internationale.<br />
EP: Le régime général luxembourgeois<br />
d’imposition s’étend jusqu’à 47% aux taux<br />
les plus importants. Ce qui n’est pas super<br />
compétitif sur la scène internationale.<br />
Toutes les entreprises connaissent des<br />
collaborateurs qui ont fait le choix de ne<br />
plus travailler au Luxembourg. Les raisons<br />
sont elles aussi multifactorielles mais il est<br />
souvent admis que les trois heures de trajet<br />
quotidien ne valent pas un différentiel<br />
salarial bien moins avantageux qu’il ne l’a<br />
été par le passé pour certains frontaliers. n<br />
PwC Luxembourg<br />
2 Rue Gerhard Mercator<br />
L-1014 Luxembourg<br />
www.pwc.lu
82 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
FINANCE<br />
Blockchain: une solution<br />
contre la fraude à la TVA?<br />
La fraude à la TVA représente chaque année des milliards<br />
d’euros de revenus perdus pour l’Union européenne. Parmi<br />
ses différentes formes, c’est la fraude à la TVA transfrontalière<br />
qui est à l’origine des pertes les plus conséquentes et KPMG<br />
Luxembourg présente un concept innovant, basé sur la<br />
technologie blockchain, pour lutter contre celle-ci. Laurence<br />
Lhote, Indirect Tax Partner, et Quentin Warscotte, Indirect<br />
Tax Associate Partner, nous en détaillent le fonctionnement.<br />
Quel manque à gagner représente la<br />
fraude à la TVA au sein de l’Union<br />
européenne?<br />
QW: La TVA est une taxe indirecte, c’est-àdire<br />
que les personnes qui en subissent le coût<br />
ne sont pas celles qui la reversent à l’Etat.<br />
Au Luxembourg par exemple, la collecte<br />
est effectuée au travers de 75.000 assujettis,<br />
dont certains peuvent être défaillants.<br />
En 2014, l’écart TVA en Europe (soit la<br />
différence entre les recettes théoriques et<br />
celles effectivement récoltées) était de 170<br />
milliards d’euros, ce qui représente 17% du<br />
total des recettes. Cet écart reste théorique<br />
et n’est pas forcément entièrement lié à la<br />
Laurence Lhote et Quentin Warscotte
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
83<br />
fraude, toutefois les statistiques montrent<br />
que la fraude à la TVA intracommunautaire<br />
représente 50 milliards d’euros perdus par<br />
an. Le Luxembourg est quant à lui un bon<br />
élève au sein de l’UE avec un écart TVA de<br />
seulement 3,8%.<br />
Comment la technologie blockchain<br />
pourrait éliminer la fraude à la TVA?<br />
LL: La blockchain est un enregistrement<br />
permanent et immuable de toute une série de<br />
transactions en temps réel au sein d’un réseau<br />
de nœuds. Pour qu’une transaction puisse<br />
être effectuée, toute une série de croisements<br />
d’informations sont nécessaires. Cette<br />
technologie peut s’appliquer à la perception<br />
de la TVA: nous proposons d’utiliser le<br />
concept de croisement d’informations<br />
pour vérifier la nature correcte de chaque<br />
transaction et la valider en amont, et ce, tout<br />
au long de la chaîne, jusqu’au consommateur<br />
final qui en supporte le coût.<br />
QW: La blockchain appartient à la famille<br />
des technologies «Distributed Ledger<br />
Technology» (DLT) qui implique une<br />
notion de distribution. Plutôt que d’avoir un<br />
point central de validation de la transaction,<br />
cette dernière s’approuve via un croisement<br />
d’informations au sein d’un réseau avant de<br />
s’inscrire dans un registre décentralisé.<br />
LL: En appliquant la technologie blockchain<br />
à la perception de la TVA, la vérification<br />
des transactions se fait en temps réel. Cela<br />
implique de pouvoir détecter beaucoup plus<br />
rapidement les anomalies, au contraire des<br />
contrôles réalisés a posteriori et au cours<br />
desquels une anomalie peut mettre des<br />
mois à être détectée, le risque étant que la<br />
personne malintentionnée ait disparu dans<br />
la nature entre temps. Avec la blockchain,<br />
il serait possible d’agir plutôt que de réagir,<br />
en fonctionnant grâce à un réseau de<br />
nœuds impliquant chacun une validation<br />
décentralisée. En cas d’incohérence, la<br />
transaction sera bloquée et l’information<br />
transmise aux autorités fiscales quasiment<br />
en temps réel. Cela représente des gains de<br />
temps et d’argent car la fraude est stoppée<br />
avant d’être concrétisée!<br />
“Prévenir la fraude<br />
TVA avant qu’elle<br />
se concrétise”<br />
Pouvez-vous nous donner un exemple<br />
de solution qu’il serait possible<br />
d’implémenter sur base de cette<br />
technologie?<br />
QW: Nous avons développé en ce sens<br />
un concept hybride alliant blockchain et<br />
tokenisation. La façon d’empêcher la fraude<br />
serait ainsi double: d’un côté la blockchain<br />
permettrait de valider la transaction avant<br />
qu’elle ne soit effectuée. De l’autre, l’idée<br />
serait de convertir la partie de la somme<br />
versée par l’acheteur correspondant à la<br />
TVA en une devise virtuelle qui ne pourrait<br />
être utilisée par le vendeur que pour payer sa<br />
redevance auprès de l’administration.<br />
De plus, si toutes les données sont intégrées<br />
à la blockchain alors des démarches telles<br />
que les déclarations de TVA et la facturation<br />
ne seraient plus nécessaires et le fardeau<br />
administratif pesant sur les assujettis s’en<br />
verrait même allégé.<br />
Les avantages sont donc multiples: la fraude<br />
devient presque impossible, les démarches<br />
administratives sont moins lourdes pour les<br />
assujettis, le contrôle se fait en temps réel,…<br />
Cette situation peut faire gagner du temps<br />
et de l’argent aussi bien à l’assujetti qu’à<br />
l’administration et permettra éventuellement,<br />
à terme, de diminuer la pression fiscale.<br />
Quel rôle l’UE a-t-elle à jouer dans<br />
le combat contre la fraude fiscale<br />
transfrontalière?<br />
QW: Une grande partie de la fraude<br />
étant transfrontalière, l’implémentation<br />
d’un système sur une base nationale ne<br />
résoudrait que des problèmes mineurs. Il<br />
est donc nécessaire qu’une harmonisation<br />
européenne ait lieu que ce soit au niveau<br />
de la méthode de collecte de la TVA, de la<br />
simplification et de l’uniformisation de ses<br />
directives ou encore de leurs interprétations.<br />
Des réunions vont en ce sens au niveau<br />
européen, mais la fraude parvient toujours<br />
à se réinventer, nous devons donc en faire<br />
de même pour la contrer, et la blockchain<br />
nous paraît être la meilleure solution pour<br />
y parvenir.<br />
LL: Le Luxembourg est un lieu idéal pour<br />
le développement de mesures anti-fraude<br />
car il possède un écosystème foisonnant<br />
de FinTechs. Cette solution ne pourrait<br />
toutefois pas être implémentée à court terme<br />
car il s’agit d’une technologie assez récente<br />
dont les usages sont encore méconnus. Cela<br />
demanderait par ailleurs une législation<br />
favorable et un effort infrastructurel assez<br />
important – les assujettis devant avoir les<br />
outils leur permettant de participer à la<br />
blockchain. Nous voulons dès aujourd’hui<br />
organiser une prise de conscience au niveau<br />
de l’UE quant aux possibilités qu’elle ouvre<br />
et aux bénéfices qu’elle peut apporter.<br />
Dans le cadre des nouvelles réformes de la<br />
TVA attendues ces prochaines années, l’UE<br />
doit également procéder à un arbitrage<br />
entre les différentes solutions visant à<br />
réduire la fraude qui sont proposées sur le<br />
marché et trouver celle qui lui semble la<br />
plus adéquate. La blockchain est sans doute<br />
l’approche la plus ambitieuse compte tenu<br />
des résultats intéressants qu’elle pourrait<br />
donner, mais devra tout de même être<br />
complémentaire à d’autres solutions et<br />
réformes cohérentes et compatibles visant<br />
à éliminer la fraude à la TVA. n<br />
KPMG<br />
39, Avenue John F. Kennedy<br />
L-1855 Luxembourg<br />
info@kpmg.lu<br />
www.kpmg.lu
84 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
FINANCE<br />
Pictet Technologies:<br />
Why we chose<br />
Luxembourg<br />
Pictet Technologies operates a unique and agile software<br />
company in Luxembourg that works for the Pictet Group.<br />
The leading independent wealth and asset management firm,<br />
headquartered in Switzerland, already has a well-established<br />
subsidiary in Luxembourg, which employs over 500 people.<br />
LFF spoke with Vincent Eggen, Managing Director, Pictet<br />
Technologies, to find out why Luxembourg was a natural<br />
choice for developing Pictet’s digital platform and providing<br />
innovative solutions for its clients.<br />
What is Pictet Technologies?<br />
Pictet Technologies was set up in<br />
Luxembourg in 2016. We’re the software<br />
factory of the Pictet Group. Our mission<br />
is to develop the software engineering<br />
activity for the Group’s IT Division. We’re<br />
an accelerator, supporting innovation<br />
initiatives and the development of what will<br />
become the digital banking solutions of the<br />
future.<br />
It’s a somewhat unique set-up, and a smart<br />
one too; and it’s also exceptionally well<br />
implemented. All the IT infrastructure,<br />
tools and environments we’re using are at<br />
the top level of what you can find anywhere<br />
in the industry.<br />
What is the role of Pictet Technologies<br />
within the Pictet Group?<br />
We help to develop the Pictet Group’s<br />
software: its digital platform, web<br />
applications, all the portfolio management<br />
systems, compliance, reporting, and<br />
advisory tools. We work for the whole Group<br />
including Pictet Wealth Management and<br />
Pictet Asset Management.<br />
We work closely with our colleagues in<br />
the IT Division in Geneva and use video<br />
conference systems to enhance how we<br />
work together.<br />
In which areas does your expertise lie,<br />
and how does this complement the<br />
Group’s work?<br />
We’re close to Switzerland, under an hour’s<br />
flight away from our colleagues in Geneva<br />
and Zurich. We speak French and English<br />
and are very internationally-minded in<br />
Luxembourg. We’re also close to the second<br />
largest Pictet office outside Switzerland,<br />
namely Luxembourg, which specialises in<br />
fund management and private banking.<br />
“We’re very<br />
international,<br />
just like<br />
Luxembourg itself,<br />
with 16 different<br />
nationalities”<br />
Every banking environment today needs<br />
to be able to adapt quickly. Our mission<br />
is to help the development teams in every<br />
business line to adopt a more modern<br />
style of software engineering, i.e. moving<br />
away from traditional processes towards<br />
the “agile approach”, which is a rapid and<br />
Copyright: Mike Zenari<br />
flexible response to change. Our industry<br />
has learnt a lot in the past decades about<br />
how to be more efficient in software<br />
engineering, we’re implementing those<br />
new ways of working together.<br />
How do you see your activities evolving?<br />
Things have evolved quickly since we<br />
successfully finished our first project for<br />
the Pictet Group at the end of 2016. We<br />
started two years ago with just a few staff<br />
members, and we’ve now grown to 81.<br />
This means that our current premises are<br />
becoming too small, so we’re expanding<br />
to a new floor in our building that will be<br />
ready in the coming weeks. We’ll continue<br />
our expansion, and the plan is to have a<br />
total headcount of 125.<br />
Our “software factory” feels very much at<br />
home in the modern Belval site, once the<br />
site of Luxembourg’s biggest ironworks.<br />
It’s now one of the most ambitious urban<br />
development projects in Europe and
eflects our innovative, yet grounded<br />
philosophy. We’re next to the Technoport,<br />
a technology-oriented business incubator,<br />
and the University of Luxembourg. It’s<br />
a fantastic location, extremely active. It’s<br />
great for engineers, and they love it and<br />
find it very efficient.<br />
Has it been easy to expand your office<br />
space and recruit new talent?<br />
It has been quick and easy for us to increase<br />
our space in Belval, where there are lots of<br />
available options.<br />
Creating an innovative and happy work<br />
culture was one of the most important<br />
things for us when we started out. At<br />
Pictet Technologies, our management style<br />
is similar to other technology startups.<br />
Our staff are empowered to have a lot of<br />
freedom and autonomy to do things.<br />
We have a great team here that we have<br />
recruited both locally and also from Asia,<br />
Latin America and beyond. We’re very<br />
international, just like Luxembourg itself,<br />
with 16 different nationalities. We have<br />
junior people, and senior people as well, so<br />
it’s a really nice blend of energy and great<br />
minds working together.<br />
We recently received an award as the best<br />
workplace in Luxembourg for a medium-size<br />
business from Great Place to Work, so that<br />
certainly helps with recruitment. But most<br />
important is the Pictet brand, which stands<br />
for quality and innovation. That’s why it’s not<br />
been difficult for us to find the best talents.<br />
How does the Information &<br />
Communications Technology (ICT)<br />
ecosystem in Luxembourg support you?<br />
For entrepreneurs like me and a Group<br />
like Pictet, proximity to the authorities<br />
is helpful. It’s easy to get in touch with<br />
decision-makers and get feedback in very<br />
constructive exchanges, which would be<br />
more difficult in other countries.<br />
Vincent Eggen<br />
There are plenty of great things about<br />
the ICT ecosystem in Luxembourg. The<br />
numerous data centres help IT companies<br />
to grow and have the right regulatory<br />
framework for them. But I’d also say that<br />
it’s great because Luxembourg is small.<br />
Once you are into the IT ecosystem,<br />
everyone knows everyone, so as a developer<br />
it’s easy to get access to knowledge and<br />
share experience.<br />
And looking ahead to the future…?<br />
These are exciting times, and we’re<br />
contributing to something that’s new,<br />
innovative and very important for the Pictet<br />
Group in this new digital world. We’re<br />
defining together how the business will be<br />
done in the future. That’s an exciting task<br />
for my team and for me. n<br />
LEO Mag September 2018,<br />
Luxembourg for Finance,<br />
Gilly Mathieson
86 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
FINANCE<br />
Launching a startup<br />
and medium-sized companies and midcap<br />
companies in innovative projects by<br />
guaranteeing 50% of the financing granted.<br />
What about subsidies?<br />
The first contact between Sparc Industries and the BCEE<br />
was in July 2017. At that moment the two founders had the<br />
idea of launching a startup, but were uncertain about the<br />
actual implementation. Sparc Industries and Yves Wampach,<br />
Corporate Adviser at BCEE, guide us through the early stages<br />
of starting a business. Interview.<br />
A further step is to choose a legal form for<br />
your company. Each type of company (SARL<br />
and SA are the most common) has specific<br />
characteristics with regard to the setup of<br />
the business, its partners, management<br />
and taxation. All these elements must be<br />
taken into account when choosing the most<br />
appropriate form for your company.<br />
Sparc Industries receives subsidies from<br />
the Ministry of Economy. These subsidies<br />
are paid once the company has reached<br />
predefined milestones. They received a<br />
first prepayment to get the business off<br />
the ground, but until achieving the first<br />
milestone for the next payment, the company<br />
often has no further income. On the other<br />
side salaries and costs have to be paid.<br />
“It is vital<br />
to have a bank<br />
which understands<br />
your business<br />
and knows how<br />
to think ahead”<br />
“To meet the specific requirements of<br />
young and ambitious entrepreneurs who<br />
have the idea of creating their own business,<br />
the BCEE has specialists who will support<br />
them throughout the entire life cycle“,<br />
states Yves Wampach. “Our consulting<br />
services are not limited to financing, but<br />
also include advice to companies at every<br />
stage of the business life cycle“.<br />
Indeed, setting up a new business is a<br />
process that requires careful planning.<br />
Before launching a company, a business<br />
permit is required for any person that<br />
wishes to engage in a professional activity<br />
as a company. Further permits may be<br />
requested depending on the future activities<br />
of the business.<br />
“My role as a Corporate Adviser at BCEE<br />
is to guide you through the administrative<br />
procedures for setting up your business and<br />
getting your startup off the ground”, says<br />
Yves Wampach.<br />
How to qualify for a Business Startup<br />
Loan?<br />
In many cases new companies face issues<br />
in financing their business. Banks often<br />
deny startup loans due to a high risk<br />
environment. Therefore the BCEE works<br />
together with actors like the SNCI (Société<br />
Nationale de Crédit et d’Investissement<br />
in Luxembourg), the Mutualité des PME<br />
or the Mutualité de Cautionnement to<br />
increase the chances of getting a loan.<br />
These actors have the facility to grant<br />
additional guarantees to the startup and<br />
thereby reduce the risk for the bank.<br />
To improve even more the chances of<br />
being granted a loan, the BCEE joined<br />
the InnovFin programme in 2018 with a<br />
budget of 40.000.000 euros. In order to<br />
boost innovation, this programme provides<br />
a whole range of tools to facilitate access<br />
to funding for innovative companies. The<br />
InnovFin guarantee is one of these tools<br />
and enables the BCEE to support small<br />
In that case the assistance of a bank is crucial.<br />
We were pleased to assist Sparc Industries<br />
by pre-financing the future subsidies and<br />
by putting in place a line of credit. That<br />
way operating costs, gaps in cash flow or<br />
unforeseen expenditures can be quickly<br />
paid and in a flexible way, explains Yves<br />
Wampach. “In order to grow, your company<br />
needs effective financing solutions at the<br />
right moment, therefore it is vital to have a<br />
bank which understands your business and<br />
knows how to think ahead”. n<br />
SPARC Industries sarl<br />
Technoport SA - Belval<br />
9, avenue des Hauts-Fourneaux<br />
L-4362 Esch-sur-Alzette<br />
info@sparc-industries.com<br />
www.sparc-industries.com
Elevator Technology<br />
Economiser de l’espace –<br />
Se garer facilement.<br />
Découvrez les systèmes de parking Wöhr pour voitures et vélos.<br />
Infos et devis au 40 08 96.<br />
luxembourg@thyssenkrupp.com<br />
www.thyssenkruppascenseurs.lu<br />
www.woehr.de
88 <strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
JEUDI 08.11.2018<br />
Joyeux anniversaire KPMG Luxembourg!<br />
C’est dans une ambiance féérique que KPMG Luxembourg a célébré le 30 e<br />
anniversaire de sa création, entourée d’invités de marque. Comme l’a souligné le<br />
Premier ministre, Xavier Bettel, lors de son discours, l’entreprise qui ne comptait<br />
à ses débuts que 55 employés en rassemble aujourd’hui plus de 1.600 et doit son<br />
succès et sa croissance à sa capacité à diversifier son activité. Philippe Meyer,<br />
Managing Partner de l’entreprise, a quant à lui rappelé le chemin parcouru par<br />
la société et s’est également projeté dans son avenir: «Lorsqu’on observe ce que<br />
KPMG Luxembourg et le Luxembourg dans sa globalité ont accompli au cours<br />
de ces 30 dernières années, il est excitant d’imaginer ce que les 30 prochaines<br />
nous réservent», a-t-il commenté, après avoir remercié tous les acteurs qui ont<br />
participé au succès de KPMG Luxembourg au cours des trois décennies passées.<br />
1. Xavier Bettel, Premier ministre<br />
2. Philippe Meyer, Managing Partner KPMG Luxembourg<br />
3. René Oly, R&D Innovation and Methods Manager, Astron Buildings; Gerard Zoller, CEO, Peintures Robin et Armand<br />
D’Antonio, CEO, <strong>LG</strong> Magazine<br />
4. Xavier Bettel et Philippe Meyer<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4
Digitization<br />
you can trust<br />
Rather than digitizing at any cost,<br />
our clients – be they financial or<br />
non-financial, based in Luxembourg<br />
or abroad – opt for smart digitization<br />
methods built on quality and security.<br />
Will you choose digitization you can trust?<br />
www.kpmg.lu<br />
© 2018 KPMG Luxembourg, Société coopérative, a Luxembourg entity and a member firm<br />
of the KPMG network of independent member firms affiliated with KPMG International<br />
Cooperative (“KPMG International”), a Swiss entity. All rights reserved.
90<br />
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
BRÈVES COMMUNALES<br />
PAR PIERRE BIRCK<br />
FRISANGE<br />
La mobilité s’améliore et continue<br />
d’évoluer à Frisange. A partir du 1 er<br />
janvier 2019, le Frisibus desservira<br />
quatre nouvelles destinations. D’abord<br />
à Remich, au niveau de la maison de<br />
retraite «Josefhaus» et le quai de la<br />
Moselle, ensuite à Hassel, au niveau de<br />
l’arrêt Gëltz, en direction du Rehazenter.<br />
La troisième se situe à Dalheim au centre<br />
médial et la quatrième à Düdelingen,<br />
au niveau de la mairie. Pour rappel,<br />
tous les citoyens de la commune de<br />
Frisange peuvent utiliser cette navette<br />
qui dessert deux autres localités<br />
voisines à savoir Mondorf-les-Bains et<br />
Bettembourg. Pour rappel, le prix par<br />
personne et par course s’élève à deux<br />
euros mais le Frisibus reste gratuit pour<br />
les enfants de moins de six ans.<br />
<br />
Source: frisange.lu<br />
PÉTANGE<br />
L’Union Cycliste Pétange, sous le<br />
haut patronage de l’administration<br />
communale, ne laisse pas de place au<br />
repos après les fêtes de fin d’année.<br />
L’UCP a effectivement organisé sa<br />
première manifestation sportive<br />
importante de l’année 2019, le<br />
lendemain de la Saint-Sylvestre, à<br />
savoir le cyclo-cross international du<br />
nouvel an, dont les épreuves comptent<br />
pour le challenge mondial UCI. Quatre<br />
grands prix ont rythmé la journée<br />
de compétition: le grand prix Alleva,<br />
dédié à une épreuve régionale mixte<br />
pour les débutants, le grand prix de la<br />
commune de Pétange, une épreuve<br />
internationale pour les juniors, le grand<br />
prix G.I.L. Immobilière pour une course<br />
internationale dames élites et dames<br />
espoirs et enfin le grand prix Garage<br />
Colle, qui lui s’adresse aux hommes<br />
élites et de moins de 23 ans.<br />
<br />
Source: petange.lu<br />
Paul Weismerkirch, bourgmestre de Schifflange<br />
SCHIFFLANGE<br />
11.000, c’est le nombre d’habitants que compte la commune<br />
de Schifflange depuis le 6 décembre dernier. Le Collège des<br />
bourgmestre et échevins a tenu à fêter et féliciter ce nombre<br />
historique. Les élus ont ainsi invité le nouveau couple et leur fils<br />
qui se sont installés dans cette localité luxembourgeoise le 16<br />
octobre 2018 et qui ont porté le nombre d’habitants à 11.000.<br />
<br />
Source: schifflange.lu<br />
© Patrick Berger<br />
ESCH-SUR-ALZETTE<br />
«Brûlent nos cœurs insoumis», tel est le nom du spectacle qui<br />
se déroulera au théâtre d’Esch, mené par les chorégraphes<br />
Christian et François Ben Aïm et écrit par l’auteur dramaturge<br />
Guillaume Poix. Ces derniers avaient déjà représentés<br />
leur spectacle «La Légèreté des tempêtes» sur la même<br />
scène luxembourgeoise l’an dernier pour un franc succès.<br />
En représentation le 17 janvier, «Brûlent nos cœurs insoumis»<br />
regroupera quatre danseurs et chacun d’entre eux illustrera, par<br />
chaque geste, le temps qui passe dans un monde qui tourne de<br />
plus en plus vite. L’enregistrement de la bande son sera quant à<br />
lui réalisé par Ibrahim Maalouf (trompette et percussions).<br />
<br />
Source: plurio.net<br />
BETTEMBOURG<br />
L’harmonie municipale de Bettembourg<br />
s’est réunie le dimanche 16 décembre<br />
pour un concert avant les fêtes au<br />
sein du château de Bettembourg et<br />
sous la direction du nouveau chef<br />
d’orchestre Amaury Goffinet. A l’issue<br />
de l’événement, une quête caritative<br />
dédiée à la Croix-Rouge a été organisée<br />
pour collecter des fonds et apporter un<br />
élan de générosité en cette fin d’année.<br />
<br />
Source: hmb.lu<br />
DIFFERDANGE<br />
Les images valent plus que mille mots<br />
et Differdange a souhaité mettre en<br />
évidence les photos qui ont changé le<br />
monde et marqué l’Histoire suite à une<br />
conférence menée le 18 décembre<br />
dernier par Christian Mosar, journaliste<br />
et critique d’art luxembourgeois.<br />
Il est revenu sur la grande histoire du<br />
photojournalisme et des photographes<br />
iconiques comme Robert Capa. Parmi<br />
ces photos, il était possible de se<br />
retrouver devant cette petite fille brûlée<br />
par le napalm prise par le photographe<br />
Nick Ut durant la guerre du Vietnam ou<br />
encore devant Daniel Cohn-Bendit, l’air<br />
arrogant, devant un garde mobile en<br />
mai 68. Toutes ces photos ont forgé la<br />
mémoire collective et Christian Mosar est<br />
revenu, en détail, sur l’histoire cachée ou<br />
peu connue de chacun de ces clichés qui<br />
ont fait le tour du monde.<br />
<br />
Source: differdange.lu<br />
LEUDELANGE<br />
Des travaux de canalisation d’eau<br />
potable et de réseaux seront effectués<br />
aux abords de la rue du Lavoir à<br />
partir du 21 janvier. Ce qui implique<br />
un changement de réglementation<br />
de façon temporaire concernant la<br />
circulation routière dans cette rue.<br />
Celle-ci sera barrée à toute circulation,<br />
sauf pour les riverains et les fournisseurs<br />
qui doivent accéder aux commerces.<br />
Ces modifications seront en vigueur<br />
jusqu’à la fin du chantier.<br />
<br />
Source: leudelange.lu<br />
Photographe : Gerda Taro<br />
Robert Capa
KRAMER RAD- & TELESKOPLADER<br />
Leistung:<br />
Schaufelinhalt:<br />
Höhe/Breite über Reifen:<br />
Gewicht:<br />
Geschwindigkeit:<br />
Kipplast Schaufel:<br />
Nutzlast Stapeleinrichtung:<br />
Max. Stapelhöhe:<br />
Schaufeldrehpunkt:<br />
Wenderadius, Außenkante Rad:<br />
KL12.5<br />
31 PS – 37 PS<br />
0,35 – 0,55 m 3<br />
1.980mm/1.177mm<br />
1.670 kg – 1.790 kg<br />
0 – 20 km/h<br />
1.250 kg<br />
750 kg<br />
2.680 mm<br />
2.800 mm<br />
1.950 mm<br />
Leistung:<br />
Schaufelinhalt:<br />
Höhe/Breite über Reifen:<br />
Gewicht:<br />
Geschwindigkeit:<br />
Kipplast Schaufel:<br />
Nutzlast Stapeleinrichtung:<br />
Max. Stapelhöhe:<br />
Schaufeldrehpunkt:<br />
Wenderadius, Außenkante Rad:<br />
KT276<br />
75 PS<br />
0,85 – 1,80 m 3<br />
1.980mm/1.960mm<br />
4.900 kg<br />
0 – 30 km/h *option<br />
- kg<br />
2.700 kg<br />
5.730 mm<br />
6.080 mm<br />
3.670 mm<br />
Leistung:<br />
Schaufelinhalt:<br />
Höhe/Breite über Reifen:<br />
Gewicht:<br />
Geschwindigkeit:<br />
Kipplast Schaufel:<br />
Nutzlast Stapeleinrichtung:<br />
Max. Stapelhöhe:<br />
Schaufeldrehpunkt:<br />
Wenderadius, Außenkante Rad:<br />
KL30.8T<br />
75 PS<br />
0,85 – 1,30 m 3<br />
2.590mm/1.720mm<br />
5.500 kg<br />
0 – 40 km/h *option<br />
3.300 kg<br />
2.000 kg<br />
4.470 mm<br />
4.690 mm<br />
2.840 mm<br />
Leistung:<br />
Schaufelinhalt:<br />
Höhe/Breite über Reifen:<br />
Gewicht:<br />
Geschwindigkeit:<br />
Kipplast Schaufel:<br />
Nutzlast Stapeleinrichtung:<br />
Max. Stapelhöhe:<br />
Schaufeldrehpunkt:<br />
Wenderadius, Außenkante Rad:<br />
KT447<br />
136 PS<br />
1,20 – 3,00 m 3<br />
2.520mm/2.500mm<br />
8.000 kg – 9.000 kg<br />
0 – 40 km/h<br />
- kg<br />
4.400 kg<br />
7.000 mm<br />
7.409 mm<br />
3.755 mm
92 <strong>LG</strong><br />
OCTOBRE BEST OF - <strong>LG</strong> 2018 216 - NOVEMBRE 2018<br />
PORTRAIT<br />
Repousser les limites<br />
de l’imagination<br />
PAR MARTINA CAPPUCCIO<br />
Martin Guérin, aujourd’hui CEO du Luxembourg-City Incubator, a accepté de nous livrer le<br />
récit de son parcours atypique et riche en rebondissements. Il démontre ainsi qu’à force de<br />
travail et de détermination, entreprendre est un rêve qu’il est possible de toucher du bout des<br />
doigts.<br />
Martin Guérin a débuté son parcours<br />
original de manière pourtant très<br />
traditionnelle, sur les bancs de l’école. Dès<br />
l’âge de dix ans, le jeune garçon rêvait de<br />
devenir un véritable homme d’affaires,<br />
parcourant le monde à la recherche<br />
d’opportunités. Également passionné par<br />
les nouvelles technologies, ses ambitions<br />
précoces semblaient déjà présager un<br />
avenir dans le domaine de l’innovation et<br />
de l’entrepreneuriat.<br />
Le Bac S en poche, l’étudiant peut enfin<br />
commencer à concrétiser ses rêves d’avenir<br />
et passe alors les concours de grandes<br />
écoles de commerce françaises, avec une<br />
appréhension toutefois, celle d’entrer dans<br />
un univers qu’il pensait à tort prétentieux et<br />
à ce titre trop éloigné de lui. Retenu dans<br />
cinq écoles, son choix se porte finalement<br />
sur celle du Havre à la fois pour son réseau,<br />
ses programmes à l’étranger, son bon<br />
niveau, son concours international des<br />
ventes mais aussi sa localisation parfaite<br />
pour la pratique de la planche à voile!<br />
Premiers pas dans l’entreprenariat<br />
En fin d’études, Martin Guérin est toujours<br />
à la recherche de l’idée révolutionnaire<br />
qui pourrait le porter dans ses projets.<br />
La laissant germer, il se lance dans une<br />
carrière dans le marketing de l’innovation<br />
et intègre de grands groupes, à la pointe de<br />
la technologie. Au lancement du GSM en<br />
Europe, il travaille ainsi pour Motorola et<br />
s’initie au Trade Marketing dans l’objectif<br />
d’introduire ce produit révolutionnaire<br />
auprès des distributeurs afin de toucher<br />
plus largement les consommateurs.<br />
A cette époque, une société en particulier<br />
nourrit le marché par les nouvelles<br />
technologies qu’elle concrétise et démocratise<br />
en Europe et Martin Guérin rêve de<br />
l’intégrer: «Les produits de Sony étaient<br />
tellement innovants que tout le monde voulait<br />
rejoindre cette entreprise. Quand j’ai vu passer<br />
une annonce indiquant qu’ils cherchaient<br />
des commerciaux, j’ai tout de suite sauté<br />
sur l’occasion», explique-t-il. Grâce à son<br />
expérience professionnelle et à son premier<br />
prix du concours international de vente des<br />
grandes écoles, il obtient le poste et grimpe<br />
petit à petit les échelons de la société jusqu’à<br />
se voir confier, à 27 ans à peine, la gestion de<br />
comptes clés pour toute la gamme audio.<br />
“Quand<br />
j’accompagne<br />
un entrepreneur<br />
je sais de quoi je<br />
parle, je l’ai vécu<br />
sur le terrain”<br />
Travailler pour un grand groupe n’a<br />
toutefois jamais freiné Martin Guérin<br />
dans sa dynamique d’entreprendre. Alors<br />
que pendant son temps libre il anime<br />
musicalement des soirées avec un ami<br />
ingénieur, ils ont tous les deux l’idée de<br />
stocker de la musique dématérialisée dans<br />
un dispositif. Le projet leur paraît tellement<br />
idéal que Martin Guérin s’empresse de le<br />
proposer à Sony… qui n’a pas jugé bon<br />
d’y donner suite. Quelques temps plus<br />
tard, le premier lecteur MP3 par Diamond<br />
Multimédia sortait et se vendait à un<br />
million d’exemplaires. Avec le sentiment<br />
amer d’avoir raté une grande opportunité,<br />
le jeune entrepreneur se promet qu’à la<br />
prochaine occasion, il exploitera son idée<br />
jusqu’au bout.<br />
La création d’une startup<br />
Quelques mois plus tard, les deux amis<br />
décident de se lancer dans un nouveau<br />
projet: la conception d’une chaîne hifi<br />
connectée à internet pouvant stocker et<br />
échanger de la musique dématérialisée.<br />
En 1999, ils créent alors leur première<br />
startup «Future Sound Technologies»,<br />
accompagnée par Paris Innovation, le<br />
premier – et à l’époque seul – incubateur<br />
de la capitale française. «Tout va alors<br />
très vite!», se souvient-il. «Notre produit<br />
était révolutionnaire. L’entreprise a été<br />
valorisée à hauteur de treize millions et<br />
nous en avons levé six, tout en gardant<br />
la majorité des parts. Mais alors qu’en<br />
octobre 2001 nous devions organiser une<br />
levée de fonds pour lancer notre première<br />
présérie, l’explosion de la bulle internet et<br />
les attentats du 11 septembre ont gelé le<br />
marché», relate-t-il, encore déçu.<br />
Pendant deux ans, l’entreprise poursuit ses<br />
efforts et lance d’autres produits annexes<br />
pour générer des profits. Le succès est<br />
au rendez-vous, mais le projet initial<br />
qui avait fédéré toute une équipe étant<br />
passé au second plan, la motivation des<br />
débuts retombe. L’équipe décide alors<br />
de vendre les actifs et de procéder à une<br />
dissolution anticipée amiable de la startup<br />
afin de redistribuer les profits parmi les<br />
actionnaires et de passer à un autre projet.<br />
De l’autre côté<br />
Dans le même temps, afin de<br />
consolider ses compétences<br />
managériales, l’entrepreneur<br />
a pris l’initiative de se former<br />
au coaching professionnel<br />
d’entrepreneurs. Paris&Co,<br />
intéressée par son profil<br />
professionnel atypique, lui
Martin Guérin
94 <strong>LG</strong><br />
BEST OF - <strong>LG</strong> 216 - NOVEMBRE 2018<br />
PORTRAIT<br />
“Rapprocher<br />
le monde des<br />
startups de celui<br />
des industries<br />
locales pour<br />
favoriser l’open<br />
innovation”<br />
propose de rejoindre ses rangs et pour la<br />
première fois, il travaille pour un incubateur<br />
et conseille de jeunes entrepreneurs tout<br />
au long du chemin qu’il a lui-même déjà<br />
emprunté. «Quand j’accompagne un<br />
entrepreneur je sais de quoi je parle, je l’ai<br />
vécu sur le terrain: je connais l’angoisse<br />
et sa gestion, les difficultés ou les grands<br />
plaisirs managériaux,…», explique-til.<br />
Dix ans plus tard, il est à l’origine de<br />
trois des plus gros incubateurs parisiens<br />
et accompagne chaque année plus de 250<br />
startups.<br />
Nicolas Buck, aujourd’hui président<br />
de la Fedil, s’intéresse à son profil et lui<br />
propose le poste de CEO chez Nyuko,<br />
au Luxembourg. Mais son projet à long<br />
terme est bien plus ambitieux encore:<br />
«Nicolas Buck projetait déjà de faire du<br />
pays une Startup Nation. Pour y parvenir,<br />
il souhaitait que je sois le gestionnaire<br />
du projet qui a préfiguré la House Of<br />
Startups, fer de lance du pays en matière<br />
d’accompagnement des startups», dit-il.<br />
Le chef d’entreprise est aujourd’hui optimiste<br />
quant à sa mission, mais il mesure le chemin<br />
qu’il reste à parcourir: «Tout d’abord, nous<br />
devons fédérer la Grande Région pour<br />
qu’elle devienne une entité cohérente dont la<br />
taille critique atteint celle des autres grandes<br />
capitales européennes. Ensuite, nous devrons<br />
rapprocher le monde des startups de celui<br />
des industries locales afin de favoriser l’open<br />
innovation dans nos grands groupes et de<br />
leur donner un avantage compétitif au niveau<br />
international», détaille-t-il.<br />
Martin Guérin reste attaché à l’accompagnement<br />
des entrepreneurs et espère que<br />
son expérience pourra les encourager dans<br />
leurs démarches: «Créer sa propre startup est<br />
une aventure, il en restera toujours une trace<br />
et même en cas d’échec, l’apprentissage est<br />
garanti. Créer un réseau, prouver sa capacité<br />
à entreprendre, être autonome, gérer une<br />
équipe,… les défis sont multiples. Quoi qu’il<br />
arrive, chaque entrepreneur aura acquis un<br />
solide bagage et vécu une aventure qui aura<br />
bouleversé sa vie», conclut-il. n
We give you the energy<br />
You write the story<br />
Luxembourg energy provider<br />
enovos.lu
96 <strong>LG</strong><br />
BEST OF - <strong>LG</strong> 215 - OCTOBRE 2018<br />
Diriger, c’est prévoir<br />
PAR JULIEN BRUN<br />
PORTRAIT<br />
Claude Seywert est devenu le 15 septembre 2018, le nouveau CEO et président du comité<br />
de direction d’Encevo. 47 ans, dynamique, souriant, plein d’humour, le successeur de Jean<br />
Lucius, affiche néanmoins un sérieux Curriculum Vitae. Deux semaines seulement après sa<br />
prise de fonction, il a accepté de se prêter au jeu du portrait biographique pour <strong>LG</strong> magazine.<br />
Récit d’un parcours professionnel.<br />
Le temps de la formation<br />
Claude grandit, entouré de deux sœurs<br />
et d’un frère, au sein d’une famille<br />
luxembourgeoise de Dudelange. Le garçon<br />
affiche de très bons résultats scolaires mais<br />
n’est pas toujours le plus assidu en classe.<br />
Du latin aux mathématiques, ses facilités<br />
lui permettent de sillonner avec brio et non<br />
sans outrecuidance les filières classiques de<br />
l’Athénée. Il s’essaie à l’athlétisme, au tennis,<br />
au tennis de table, suit des cours de solfège<br />
et de piano et a le goût de la littérature.<br />
Dans le respect de la tradition littéraire<br />
luxembourgeoise qui refuse les traductions<br />
au profit des textes originaux, il s’efforce<br />
de vaguer entre les auteurs francophones,<br />
germanophones et anglophones. Aujourd’hui<br />
encore, il n’est pas de ceux qui lisent sur un<br />
écran, lui préférant la rugosité du papier<br />
sous les doigts, l’odeur des pages écorchées<br />
et l’objet-livre dans la main. Des grands<br />
auteurs classiques aux textes philosophiques,<br />
en passant par la littérature fantastique, il a la<br />
lecture éclectique et romantique.<br />
En 1990, avec son baccalauréat en poche<br />
et le regard vissé dans le ciel par la passion<br />
des avions, il a dans l’espoir d’intégrer une<br />
grande école française. Il renonce à l’idée<br />
de passer par les classes préparatoires et<br />
prend la direction du centre économique,<br />
financier, scientifique et artistique<br />
helvétique où il passe un master en physique<br />
à l’Ecole polytechnique de Zurich. En 1995,<br />
il s’envole pour la Californie, ses plages,<br />
son soleil, sa cité des anges, ses parfums<br />
de liberté mais aussi et surtout pour les<br />
laboratoires du «California Institute of<br />
Technology» où il passe un master et un<br />
doctorat en aéronautique. Le doctorant sait<br />
déjà qu’il ne fera pas de la recherche toute<br />
sa vie et souhaite être actif dans le monde de<br />
l’entreprise. Il hésite un temps à rester aux<br />
Etats-Unis mais le bureau allemand d’une<br />
entreprise de consultance venu recruter en<br />
Californie cherche des étudiants qui parlent<br />
allemand. Un weekend tous frais payés à<br />
San Francisco et la perspective de revenir<br />
en Europe suffisent à le convaincre.<br />
“Un homme<br />
de discussions<br />
qui entend les<br />
oppositions mais<br />
qui sait prendre<br />
les décisions<br />
et donner<br />
les directives”<br />
Responsabilités formatrices<br />
Le monde de l’entreprise lui plaît aussitôt et<br />
la consultance stratégique dans l’industrie<br />
lui permet d’acquérir des compétences en<br />
économie et en finance. Il gratte beaucoup<br />
de papier, apprend à se développer<br />
rapidement au contact d’interlocuteurs<br />
expérimentés et voyage constamment. La<br />
distance commence à peser et il revient<br />
alors au pays en 2002.<br />
Lui qui au lycée aimait dire, comme<br />
beaucoup d’ados, qu’il ne travaillerait jamais<br />
à l’ARBED comme papa, rentre au contrôle<br />
de gestion du nouveau groupe Arcelor,<br />
alors animé d’une certaine effervescence et<br />
attirant des collaborateurs internationaux.<br />
«Les fusions commençaient à peine à se faire<br />
et il restait encore tout à construire dans les<br />
couches transversales et notamment dans le<br />
contrôle de gestion», se souvient-il. Michel<br />
Wurth, alors membre de la direction du<br />
groupe et directeur financier, le prend<br />
sous son aile comme assistant exécutif. Il<br />
traite des mêmes dossiers et notamment<br />
des affaires luxembourgeoises et c’est à ce<br />
moment-là qu’il fait la connaissance des<br />
sociétés qui formeront le noyau du groupe<br />
Encevo.<br />
Son désir opérationnel l’amène en 2007<br />
dans les usines de Florange avec l’objectif<br />
d’augmenter la production d’acier mais<br />
la crise de 2008 changea la donne. La<br />
surproduction européenne obligea l’arrêt<br />
des hauts fourneaux, et par la même,<br />
le travail des ouvriers bientôt en grève.<br />
Directeur des usines à froid en 2009,<br />
Claude Seywert va à la rencontre de ces<br />
hommes chauffés de colères. «La grève<br />
se faisant surtout à l’entrée de l’usine, je<br />
devais négocier les passages des camions et<br />
des trains afin de répondre aux commandes<br />
des clients», explique-t-il. Un patron en<br />
costume au milieu d’ouvriers en grève laisse<br />
imaginer une violence du verbe et une<br />
animosité des rapports de forces. Pourtant,<br />
l’hypermnésie d’Internet garde dans sa<br />
mémoire d’éléphant, de nombreuses vidéos<br />
de ces confrontations où la franchise et la<br />
dureté n’enlèvent rien au respect et à la<br />
complicité. Claude Seywert explique cette<br />
bienveillance par deux facteurs: «d’abord<br />
j’avais déjà été amené à négocier avec<br />
les syndicats, de sorte que nous avions<br />
confiance dans les engagements que nous<br />
prenions. Ensuite, si le groupe entendait<br />
réduire sa production pour faire face à la<br />
surproduction européenne, il était clair<br />
que le directeur de l’usine que j’étais se<br />
battrait pour que cette réduction ne se fasse<br />
pas sur notre site». Et de conclure qu’«en<br />
cela nous étions complices d’un objectif en<br />
commun».
<strong>LG</strong><br />
DÉCEMBRE 2018 / JANVIER 2019<br />
97<br />
Claude Seywert
98 <strong>LG</strong><br />
BEST OF - <strong>LG</strong> 215 - OCTOBRE 2018<br />
PORTRAIT<br />
Le directeur connaît la responsabilité de<br />
sa fonction et une fois le salon feutré de ses<br />
appartements retrouvé, il sait que derrière les<br />
colères se jouent autant de drames personnels<br />
et familiaux. Même en s’efforçant de dresser<br />
des murs entre les sphères professionnelles et<br />
privées, les voix traversantes de la conscience<br />
ne s’éteignent pas aisément.<br />
Transparence et responsabilité<br />
Arcelor Mittal quitte l’actionnariat d’Encevo<br />
en 2012, l’année où Claude Seywert quitte<br />
le géant de l’acier pour le gestionnaire<br />
de réseaux d’électricité et de gaz naturel<br />
Creos. S’il a beaucoup appris au sein de ce<br />
grand groupe, la prochaine étape aurait été<br />
de repartir pour l’étranger et il souhaitait<br />
retrouver une entreprise à taille humaine. Il<br />
devient alors responsable de la stratégie en<br />
vue de remplacer à la tête de Creos Romain<br />
Becker parti à la retraite en 2015. Là, son<br />
expérience de terrain à Florange, lui aura<br />
permis d’imposer son style avec la volonté<br />
de faire évoluer cette entreprise du groupe<br />
Encevo.<br />
Lorsque Jean Lucius annonce son départ<br />
en retraite, le conseil d’administration<br />
d’Encevo se met à la recherche d’un<br />
successeur. Le choix se porte sur Claude<br />
Seywert qui a la gestion de Creos pour lui<br />
mais aussi une jeunesse, un dynamisme et<br />
un humour qui pourraient servir à donner<br />
une deuxième vitalité au groupe.<br />
Le quadragénaire définit son style de<br />
management par la transparence et la<br />
responsabilité. Leur donnant une certaine<br />
marge de main-d’œuvre et les impliquant<br />
dans les sujets, il aime à penser qu’il favorise<br />
la participation de ses collaborateurs.<br />
Il est un homme de discussions qui entend<br />
les oppositions mais qui sait prendre les<br />
décisions et donner les directives. De<br />
nature optimiste, il part du principe que du<br />
poste le plus bas jusqu’à la direction, tous<br />
œuvrent pour le meilleur de l’entreprise.<br />
Deux semaines après sa prise de fonction,<br />
Claude Seywert prend encore ses marques<br />
mais ne cache rien de ses ambitions pour le<br />
groupe. Il entend donner plus d’importance<br />
encore aux clients, réduire la bureaucratie<br />
et offrir davantage de visibilité au groupe.<br />
Réactivité, agilité, dynamisme; l’ambition<br />
est de faire prospérer le groupe et de rester<br />
le leadeur de l’énergie au Luxembourg et<br />
en Grande Région. «Le premier réflexe<br />
lorsqu’on pense aux panneaux solaires, aux<br />
batteries, aux systèmes d’électromobilité,<br />
ou autres questions énergétiques, doit<br />
être de s’adresser à une entité du groupe<br />
Encevo».<br />
«Le monde de l’énergie est en mouvement<br />
et nous devons nous transformer pour mieux<br />
l’accompagner. Personne ne peut dire à quoi<br />
il ressemblera dans dix ans et il faut donc se<br />
réinventer quotidiennement. Le groupe est<br />
fort de plusieurs départements et sociétés<br />
encore hétérogènes qu’il faudra plus encore<br />
rassembler dans une vision cohérente».<br />
On sait que le Luxembourg a de fortes<br />
ambitions pour son développement à venir<br />
qu’il veut durable. L’idée d’une société où<br />
les citoyens, les entreprises, les industries<br />
doivent tous être impliqués pour une<br />
transition énergétique économiquement et<br />
socialement responsable prend alors tout<br />
son sens. n
Profitez d’une exonération<br />
de 50 % de vos impôts<br />
sur les revenus locatifs<br />
Vous êtes propriétaire d’un logement inoccupé ?<br />
Vous voulez investir dans l’immobilier ?<br />
Le partenaire des communes dans la lutte contre la pénurie du logement vous offre plein d’avantages :<br />
Loyer garanti<br />
Remise en état du logement<br />
Récupération en cas de besoin<br />
Encadrement de l’occupant<br />
Avantages fiscaux<br />
Nous recherchons des logements que nous prenons nous-mêmes en location afin de vous garantir le<br />
paiement régulier du loyer. Votre bien sera mis à disposition d’un ménage à revenu modeste.<br />
Contactez-nous au :<br />
26 48 39 52<br />
ou consultez notre site internet :<br />
www.ais.lu<br />
pour plus d’informations !
L’énergie<br />
tout compris<br />
- financement<br />
- installation<br />
- exploitation<br />
©visible.be v19143 - image : Adobe Stock<br />
lea-services.lu<br />
T. +352 26 55 33 1<br />
LEA (leasing energy access)<br />
est un service développé<br />
en partenariat par<br />
Engie Cofely Services &<br />
Weishaupt Luxembourg.