JOURNAL ASMAC No 6 - décembre 2018

No 6 décembre 2018
Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte
Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique
Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica
JOURNAL ASMAC
Miracles
• Cardiologie
• Hypertension
• Mesures pour
maîtriser les coûts

SOMMAIRE
Page de couverture: aebi, grafik & illustration, berne
EDITORIAL
5 Miracles sur miracles
POLITIQUE
7 Politique de la santé
Le cadeau de Pâques est déballé
10 CC –«Jamais sans l’ASMAC»
FORMATION POSTGRADUÉE /
CONDITIONS DE TRAVAIL
12 Une aide à l’orientation dans la jungle
des professions médicales
15 L’essentiel en BREF:
La bonne doctoresse
16 Apprendre à lire: Une bonne moyenne
17 Bien encadré jusqu’au but
ASMAC
22 Section Argovie
23 Section Bâle
24 Section Berne
25 Section Suisse centrale
26 Section Zurich/Schaffhouse
27 Conseil juridique ASMAC
29 ASMAC-Inside
POINT DE MIRE MIRACLES
30 La genèse des miracles
32 L’herbe ne pousse pas plus vite quand on
tire dessus
34 Les chuchotements du pommier
36 Les miracles, ça n’existe pas,
où bien?
37 Le top sept de l’Antiquité
39 Corriger la nature
PERSPECTIVES
42 Série disciplines médicales: Actualités en
cardiologie: dispositifs d’assistance ventriculaire
extracorporels: Une solution
provisoire ou définitive
45 Lettre de lecteur
46 Aus der «Therapeutischen Umschau»:
Kardiovaskuläre Risikostratifizierung bei
arterieller Hypertonie und therapeutische
Implikationen
53 L’objet choisi: Quand l’héroïsme est parti
en fumée
MEDISERVICE VSAO-ASMAC
55 Boîte aux lettres
57 Entremise de partenaires pour
le jobsharing
FONDATION DE PRÉVOYANCE
ASMAC
59 Rachat facultatif dans la caisse de pension
62 Impressum
Vertrauen
CH-3860 Meiringen
Telefon +41 33 972 81 11
www.privatklinik-meiringen.ch
Ein Unternehmen der Michel Gruppe
Ärztliche Leitung:
Prof. Dr. med. Thomas J. Müller
Wo Patienten auch Gäste sind.
N° 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
3

STS 0292
INNO
VATION
Prix Viollier 2019
Exiger l’engagement
pour encourager la science
Sous le patronage de la Société Suisse de Médecine
Interne Générale SSMIG, un prix est mis au concours par
Viollier.
Ce prix est doté de CHF 10’000.– et sera décerné lors du
Congrès de printemps 2019 de la SSMIG.
La publication originale devra porter sur des travaux de
recherche expérimentale ou clinique présentant une
importance significative pour la médecine de laboratoire.
Date limite des envois : 22.02.2019
Lauréats
2018 PD PhD Nicolas Bonnet | 2017 Dr méd. Bettina Felicitas
Winzeler | 2016 PD Dr méd. Dr phil. Michael Nagler | 2015
Prof. Dr méd. Daiana Stolz | 2014 PD Dr méd. Jens Kuhle |
2013 Prof. Dr méd. Pierre Fontana | 2012 PD Dr Alexandre
Harari | 2011 Dr Thomas von Känel | 2010 Prof. Dr méd.
Gilbert Greub | 2009 Prof. Dr méd. Tobias Reichlin | 2008 PD
Dr méd. Lukas A. Altwegg | 2007 Dr Patrice François | 2006
PD Dr méd. Spasenija Savic | 2005 Prof. Dr méd. Mirjam
Christ-Crain | 2004 Prof. Dr méd. Christian Müller | 2003 Prof.
Dr méd. Kaspar Berneis
viollier.ch/viollier-preis

ÉDITORIAL
Foto: Severin Novacki
Catherine Aeschbacher
rédactrice en chef du Journal ASMAC
Miracles sur miracles
Croyez-vous aux miracles? Oui? Non? Peut-être? Quelle que
soit la réponse: même les plus sceptiques ont probablement déjà
vécu des situations où ils espéraient un miracle. A la rubrique
point de mire, nous nous intéressons aux miracles en tout
genre, qu’ils soient divins, humains ou naturels. Et nous avons
demandé à un oncologue et une gynécologue s’ils avaient déjà
assisté à un miracle dans leur vie professionnelle. Vous trouverez
les réponses dans notre point de mire.
Au printemps, le Conseil fédéral avait ficelé un paquet surprise
qu’il a maintenant ouvert, et qui n’a rien d’une surprise. Il se
fonde sur le rapport du groupe d’experts Diener relatif aux
mesures pour endiguer l’augmentation des coûts de la santé.
Le groupe a présenté 38 propositions. Le Conseil fédéral est
entré en matière sur la plupart de ses propositions, mais a en
aussi ajouté d’autres. Vous lirez à la rubrique politique comment
l’ASMAC voit les choses. Vous y trouverez aussi les résultats
de la séance d’automne du Comité central de l’ASMAC et
de l’Assemblée des délégués de MEDISERVICE.
Le douzième congrès MEDIfuture s’est déroulé le 3 novembre
à Berne devant une assemblée nombreuse. Les étudiants en
médecine et les jeunes médecins ont entre autres pu s’informer
sur les objectifs de carrière possibles et les différentes voies pour
y parvenir, une avocate a parlé du thème de la durée maximale
de travail et de la règlementation concernant les heures supplémentaires.
Des spécialistes du service du personnel des hôpitaux
de Soleure ont montré comment déposer sa candidature
avec succès. Vous trouverez de plus amples informations sur
MEDIfuture 2018 à la rubrique «Formation postgraduée/
Conditions de travail».
L’historienne de la médecine Iris Ritzmann enrichit depuis
2014 notre Journal avec sa chronique «L’objet choisi». Elle termine
cette série dans ce numéro. Nous remercions Iris Ritzmann
pour tous ces objets spéciaux, intrigants, parfois magnifiques,
parfois surprenants, qu’elle nous a présentés au cours
des cinq dernières années.
A cette occasion, la rédaction du Journal ASMAC vous remercie,
chères lectrices et chers lecteurs, pour votre intérêt et vous
souhaite de merveilleuses fêtes de fin d’année et une tout aussi
merveilleuse nouvelle année!
N° 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
5

An ESC Update Meeting, Davos, 16 – 20 February 2019
23 rd International Postgraduate Course on Cardiovascular Disease
Main Topics
Inflammation and atherosclerosis • Risk factors • Lifestyle modification • Diabetes and the heart •
Hypertension • Sports cardiology • Lipid management • Cardiac imaging • Adult congenital heart disease •
Coronary artery disease • Acute coronary syndromes • Cardiomyopathies • Cardio-oncology •
Atrial fibrillation • Ventricular arrhythmias • Pulmonary hypertension • Valve disease • Heart failure
Features
State of the art lectures • Clinical decision seminars • Video live presentations •
Meet the expert sessions • Poster sessions • Webcasts
Course Directors
Thomas F. Lüscher, M. D. Bertram Pitt, M. D.
Professor of Cardiology
Professor of Medicine Emeritus
Royal Brompton & Harefield, London University of Michigan, Ann Arbor, USA
Organisation
On behalf of Zurich Heart House:
Medworld AG
CH-6312 Steinhausen
Phone +41 41 478 23 00
registration@medworld.ch
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POLITIQUE
POLITIQUE DE LA SANTÉ
Le cadeau de Pâques est déballé
Avant Pâques, le Conseil fédéral a présenté son premier volet de mesures contre l’augmentation
des coûts de la santé – bien ficelé et décoré. Le contenu définitif était annoncé pour l’automne,
consultation incluse. Après avoir déballé le paquet, l’ASMAC constate que beaucoup de choses
vont dans la bonne direction, mais que d’autres aboutissent dans l’impasse.
Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’ASMAC
Les cadeaux font particulièrement plaisir
lorsque l’on ne s’y attend pas, ou qu’ils
sont attendus mais que l’on n’en connaît
pas le contenu. Le cadeau de Pâques en
provenance du Palais fédéral n’offre de
surprise à aucun égard. Il contient ce qui
était annoncé, en majeure partie du
moins.
Le projet a vu le jour avec le rapport du
groupe d’experts conduit par l’ancienne
conseillère aux Etats et conseillère d’Etat
Verana Diener (PVL/ZH). Le groupe a recommandé
38 mesures à mettre en
œuvre. Le Conseil fédéral est entré en
matière sur la plupart de ses propositions,
mais en a aussi ajouté d’autres.
Oui, ou oui mais
Le Comité directeur de l’ASMAC les a examinées
en détail dans le cadre de la
consultation. «De façon constructive et
différenciée», souligne la présidente de
l’association, Anja Zyska, «ce que nous
considérons comme essentiel dans le
contexte actuel où la politique se montre
très critique vis-à-vis des médecins. Notre
profession a aussi besoin d’être entendue
au Palais fédéral, actuellement par
exemple à propos de la révision du tarif
ambulatoire et du pilotage des admissions.»
L’association est majoritairement
favorable au projet du Conseil fédéral,
«mais formule certaines réserves», résume
Anja Zyska. En détail:
• Article expérimental
(mesure 2 dans le rapport d’experts):
Permet de réaliser des projets pilotes
dont l’objet, la durée et l’application
territoriale sont limités et qui dépassent
le cadre de l’assurancemaladie
(LAMal).
L’ASMAC considère qu’il s’agit d’une
idée louable. Elle demande cependant
que les compétences pour de tels essais
ne relèvent pas exclusivement du
Conseil fédéral. Les fournisseurs de
prestations, assureurs et cantons
doivent pouvoir y participer sur un pied
d’égalité. Enfin, il ne doit pas s’agir que
des coûts. Le point de vue médical, c’està-dire
la qualité et donc le bénéfice
pour les patients, doit aussi être pris en
considération de manière appropriée.
Contre le démantèlement de la loi sur le travail
En mars 2016, les conseillers aux Etats Konrad Graber (PDC/LU) et Karin Keller-Sutter (PLR/SG) ont
déposé deux initiatives parlementaires relatives à la loi sur le travail. L’initiative Graber permet à
l’employeur d’introduire pour certaines catégories d’employés une durée de travail annuelle, celle de
Karin Keller-Sutter permet de renoncer à la saisie de la durée de travail et du repos. Les deux initiatives
visent donc à réduire la protection des travailleurs. Elles toucheraient des centaines de milliers de
personnes, ce que même la Commission de l’économie et des redevances du Conseil des Etats (CER-S)
admet. Dans la consultation, l’ASMAC a clairement manifesté son rejet des deux initiatives et annoncé
qu’elle allait envisager de soutenir un référendum.
Vous trouverez plus d’informations sur: www2.vsao.ch/Opinions/positions
• Organisation tarifaire
nationale
(mesure 34 dans le rapport d’experts)
Pour le domaine ambulatoire,
analogue à la solution actuelle
dans le domaine stationnaire
(SwissDRG). Composition:
paritaire avec les partenaires tarifaires.
Objectif: résoudre les blocages
existants.
L’ASMAC soutient la proposition dans la
mesure où l’autonomie structurelle et
organisationnelle des partenaires tarifaires
est maintenue (analogue Swiss-
DRG). De plus, le Conseil fédéral doit
continuer de n’approuver le tarif que
sur proposition de la nouvelle organisation.
• Maintenir la structure tarifaire à
jour (mesure 25 dans le rapport d’experts)
Pour ce faire, les partenaires tarifaires/la
nouvelle organisation tarifaire
(voir plus haut) doivent fournir
au Conseil fédéral des données concernant
le domaine ambulatoire. Les
violations peuvent être punies. Objectif:
limiter la croissance des prestations.
Un examen et une adaptation régulière
du tarif sont salués. Mais dans sa forme
actuelle, la proposition remet en cause
l’autonomie des partenaires tarifaires. En
effet, le Conseil fédéral recevrait les données
même lorsqu’il ne s’agit pas de l’approbation
du tarif. Il pourrait alors luimême
fixer les tarifs indépendamment
des négociations tarifaires. Les données
devraient donc d’abord être transmises à
la nouvelle organisation tarifaire. Le
Conseil fédéral les recevrait après l’adaptation
par les partenaires tarifaires. A
noter qu’il n’est guère réaliste de vouloir
procéder à des modifications annuelles.
• Promouvoir les forfaits dans le
domaine ambulatoire (mesure 15
dans le rapport d’experts) Sur la base
d’une structure tarifaire uniforme
au niveau national (comme pour les
tarifs à la prestation). En cas de désaccord
des partenaires tarifaires, le
Conseil fédéral peut intervenir.
Chaque forfait doit se fonder sur un
tarif à la prestation fixé d’après les
Nº 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
7

POLITIQUE
Le système de santé suisse est complexe. Celui qui actionne un rouage doit s’attendre à des risques et effets secondaires
à d’autres endroits. On le constate pour le premier volet de mesures visant à maîtriser les coûts. (Photo:
Kapley/Fotolia)
règles applicables en économie d’entreprise
et structuré de manière appropriée.
Si cette condition est remplie,
l’ASMAC approuve cette mesure.
• Copie de la facture pour les assurés
(NOUVEAU) Les patientes et les
patients reçoivent dans tous les cas
une facture (aussi après un séjour
hospitalier). En cas d’omission, les
fournisseurs de prestations s’exposent
à des sanctions.
Pour l’ASMAC, il s’agit d’une évidence.
• Renforcer le contrôle des factures
(mesure 9 dans le rapport d’experts)
La Confédération renforce la surveillance
sur les assureurs. Si le contrôle
accru des factures ne produit
pas l’effet souhaité, il est possible
d’envisager la création d’un organe
indépendant de contrôle des factures
(mesure 35).
Il est judicieux d’uniformiser et professionnaliser
les contrôles. Cependant,
ces efforts ne doivent pas se
traduire par davantage de bureaucratie
et de coûts.
Nous disons non
L’association rejette par contre les trois
autres propositions:
• Mesures des partenaires tarifaires
concernant le pilotage
des coûts (NOUVEAU)
Campagne «Plus de médecine et
moins de bureaucratie!»
La deuxième vague de la campagne a débuté en septembre avec le lancement
du site www.plus-de-médecine-moins-de-bureaucratie.ch. Le
premier moment fort a été une manifestation organisée au Palais fédéral
lors de laquelle les contacts existants avec les parlementaires ont été approfondis
et de nouveaux contacts noués. Mais la vague n’est pas encore
retombée: la campagne se poursuit, et nous continuons de chercher des
exemples qui illustrent la façon dont les hôpitaux mettent en œuvre la
devise de la campagne (retours via le site web ou à marti@vsao.ch).
Cette mesure se base sur l’initiative
parlementaire «Pilotage des coûts
dans le cadre de la LAMal par les
partenaires tarifaires» de la Commission
de la sécurité sociale et de
la santé publique du Conseil national
(CSSS-N). Elle prévoit que les
fournisseurs de prestations et les
assureurs conviennent de mesures
visant à piloter les coûts. Les augmentations
injustifiées des volumes
et coûts auraient pour
conséquence des remboursements
par les fournisseurs de prestations.
Si les conventions échouent, le
Conseil fédéral peut intervenir. Le
Conseil national a rejeté l’initiative
au printemps 2018 par 97:91 voix.
Pour le Parlement, elle est donc
classée. Malgré cela, le Conseil fédéral
l’a intégrée dans son projet.
Dans ce cas, l’ASMAC dit clairement
non. En effet, il s’agit en réalité d’introduire
des tarifs dégressifs et/ou des
budgets globaux annuels.
• Système de prix de référence
pour les médicaments (mesure
22 dans le rapport d’experts) Un
prix de référence maximal doit
s’appliquer pour les médicaments
qui ont le même principe actif et
dont le brevet a expiré. Cela lors-
8 VSAO JOURNAL ASMAC Nº 6 Décembre 2018

POLITIQUE
qu’au moins trois de ces médicaments
figurent dans la liste des
spécialités. Objectif: promouvoir la
remise de génériques et de préparations
originales dont le brevet a
expiré.
Ici aussi, l’ASMAC dit non: elle craint
des pénuries d’approvisionnement et
une mise en danger de la sécurité des
patients.
• Droit de recours des assurances
vis-à-vis des cantons
(NOUVEAU) Les assurances doivent
pouvoir déposer un recours contre
les décisions des gouvernements
cantonaux concernant la planification
et la liste des hôpitaux, des
maisons de naissance et des établissements
médico-sociaux (EMS).
Pas d’accord. Cela renforcerait encore
le pouvoir des assurances-maladie,
et leur veto provoquerait des incertitudes
pour la planification par
les cantons et les hôpitaux. Avec des
Pilotage des admissions: ce qui est dit est dit
Le pilotage des admissions reste un thème très discuté, aussi pendant la session d’hiver en cours. Certes,
il y a un consensus sur le fait de prolonger la limitation actuelle jusqu’à la mi-2021. Mais le reste demeure
dans l’incertitude, en particulier le catalogue des exigences de la Commission de la santé du
Conseil national (CSSS-N). Par contre, l’ASMAC reste ferme, avec la FMH à ses côtés. Elle poursuit son
lobbying pour ses revendications centrales édulcorées par la CSSS-N:
• L’admission pour l’activité indépendante est liée, comme jusqu’à présent, à un minimum de trois
ans d’activité dans un établissement de formation postgraduée reconnu, mais désormais dans la
discipline demandée pour l’admission.
• Par ailleurs, il faudra réussir un examen suisse de compétence linguistique pour exercer dans la
région souhaitée, et ce avant de pratiquer. Les personnes en possession d’une maturité suisse, ou qui
ont passé leur examen fédéral dans la langue officielle de la région où elles exercent, sont exemptées
de l’examen linguistique.
Vous trouverez plus d’informations sur :
www2.asmac.ch, rubrique Politique de la santé/Pilotage des admissions
répercussions inconnues sur l’approvisionnement
des patients qui ne
disposent pas d’un droit de recours.
Le décompte, c’est pour
plus tard
• Reste à savoir ce que ce paquet d’idées
apportera pour freiner la hausse des
coûts. Le Conseil fédéral fait preuve
d’honnêteté dans son rapport explicatif:
«Les conséquences financières
d’une grande partie des mesures ne
peuvent être quantifiées avec précision
(...).» Il est par contre clair que
le deuxième volet de mesures sera
mis en consultation au plus tard à la
fin 2019. L’accent sera alors mis sur
le domaine des médicaments, des
soins appropriés et de la transparence.
L’ASMAC l’attend avec impatience.
■
Pour en savoir plus sur le sujet:
www2.asmac.ch/Opinions/positions
www.bag.admin.ch
Assurances/Assurance-maladie/Projets de
révision en cours/Révision LAMal: 1er
volet de mesures visant à maîtriser les
coûts
Nº 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
9

POLITIQUE
«Jamais sans l’ASMAC»
Les sujets se ressemblaient, les visages étaient pour la plupart connus, mais pas le lieu: pour la
première fois, la séance d’automne du Comité central (CC) s’est déroulée dans les nouveaux locaux
du secrétariat central. Le 24 novembre à Berne, les débats et discussions se sont concentrés sur la
marche à suivre pour différentes mesures stratégiques.
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal ASMAC. Photos: Severin Nowacki
Ce qui a été couché sur le papier dans la
stratégie 2017 se réalise progressivement :
par exemple le projet consacré au travail
à temps partiel ou l’élaboration d’un
concept de communication. L’objectif central
de tous ces projets est d’apporter un
bénéfice direct aux jeunes médecins.
Renforcer le sentiment
d’appartenance à l’association
Le concept de communication est sur le
point d’être terminé. Marcel Marti, responsable
politique et communication, l’a
présenté et en a évoqué les objectifs. En
substance, la communication vise deux
objectifs: le slogan «Jamais sans
l’ASMAC» résume la volonté de l’association
d’être considérée comme indispensable
dans ses sujets phares, par les autres
acteurs, mais aussi et surtout par les
membres. De plus, il s’agit de renforcer le
sentiment d’appartenance: les membres
doivent s’identifier à l’association ; l’association
faîtière et les sections doivent se
rapprocher, tout comme les sections entre
elles. L’appel à davantage d’unité sur les
sujets importants a provoqué l’irritation
de certains représentants des sections. Il
ne s’agit pas d’une mise au pas, mais de
coordination, a corrigé Simon Stettler,
directeur de l’association professionnelle.
L’intention est d’obtenir «la diversité dans
l’unité». En premier lieu, il s’agit d’uniformiser
et rajeunir la présentation, par
exemple par une présence accrue sur les
réseaux sociaux.
La section Zurich a entrepris un pas dans
cette direction en lançant une plate-forme
en ligne pour les membres. Elle sera mise
en service en février 2019 et offrira un
espace fermé permettant non seulement
la publication d’informations de nature
professionnelle, mais aussi un échange
informel. Elle utilisera toutes les formes
de communication numériques disponibles.
Pour que la plate-forme ne soit pas
seulement utilisée par les membres de la
section Zurich, le CC a adopté une proposition
des Zurichois pour un échange de
données à des fins de vérification de l’affiliation.
Les détails techniques concernant
la protection des données doivent
encore être élaborés.
Plans bleus et modèles
Réinventer la roue est non seulement onéreux,
mais aussi dépourvu de sens. Copier
Une procédure connue, mais un environnement nouveau: la première
séance du Comité central au Bollwerk 10 à Berne
de bonnes solutions ou les modifier pour
qu’elles puissent être adaptées aux circonstances
spécifiques permet d’être
beaucoup plus efficace. C’est sur cette idée
que se fonde le concept «Plan de construction,
clinique à temps partiel». Pour encourager
la création de postes à temps
partiel dans les cliniques, il est prévu de
mettre à disposition d’autres cliniques des
modèles existants quasiment sous forme
de «plans bleus». Dans ce contexte, il est
décisif que les cliniques soient comparables
en matière de tâches et d’organisation.
D’une part, cela permet aux responsables
de constater que le temps partiel
fonctionne ailleurs et de répondre au
préjugé souvent formulé «cela ne fonctionne
pas chez nous». D’autre part, on
peut ainsi relativement rapidement introduire
des changements qui ne se
contentent pas de satisfaire les besoins des
jeunes médecins. En effet, les cliniques
s’exposent à des difficultés croissantes
pour le recrutement du personnel si elles
ne proposent pas de modèles de travail au
goût du jour.
La promotion du travail à temps partiel
fait partie des mesures stratégiques de
l’ASMAC. Le concept «Plan de construction,
clinique à temps partiel» a convaincu
les délégués du CC. Ils ont donc approuvé
la mise en œuvre qui débutera au
printemps prochain.
Le conseil en matière de planification des
services est un outil indispensable pour
toutes les mesures ayant trait aux conditions
de travail. Cette prestation de
l’ASMAC, probablement la plus populaire
jusqu’ici, est très appréciée des sections et
des hôpitaux. La demande est telle qu’elle
risque d’être victime de son succès. Il est
prévu de régler toutes les questions
concernant cette prestation et son orientation
future dans un atelier.
Les modèles et les plans bleus sont aussi
très demandés quand il s’agit de se battre
contre la bureaucratie excessive. La campagne
«Plus de médecine et moins de
10 VSAO JOURNAL ASMAC Nº 6 Décembre 2018

POLITIQUE
La communication fonctionne: la présidente de l’ASMAC Anja Zyska (au centre), Patrizia Kündig (vice-présidente)
et Angelo Barrile (vice-président) en discussion avec les délégués du CC.
bureaucratie!» se poursuit : en septembre
s’est déroulée une manifestation pour les
parlementaires couronnée de succès. En
particulier les médecins-assistants présents
à cette occasion ont ouvert les yeux
des politiciens de tous bords en leur offrant
un aperçu de leur travail quotidien, ce qui
leur a aussi attiré beaucoup de sympathie.
Les contacts établis à cette occasion avec
les conseillers nationaux et conseillers
aux Etats présents seront approfondis.
Parallèlement, il est prévu de porter la
campagne dans les sections. Elles sont
Nouveau membre
du Comité directeur
Helen Manser
Membre de la direction de la
section Zurich
Médecin-assistante chez sihldoc4kids,
cabinet de pédiatrie
toutes invitées à communiquer des mesures
exemplaires pour la réduction de la
surcharge administrative. Celles-ci serviront
ensuite de modèles pour d’autres
cliniques. De plus, il est prévu de décerner
la Rose d’hôpital 2019 à un hôpital ou une
clinique dont l’engagement dans ce domaine
mérite récompense.
Les délégués du CC ont élu à l’unanimité
une nouvelle représentante au Comité
directeur (CD). Avec Helen Manser,
membre du comité de la section Zurich,
l’organe exécutif national accueille une
connaisseuse du travail de terrain en son
sein. Car en plus de son engagement au
niveau local, Helen participe depuis deux
ans à intervalles réguliers à titre d’invitée
aux séances du CD et connaît donc aussi
très bien son fonctionnement (voir encadré).
Pour finir, le CC a encore élu des
nouveaux délégués et délégués suppléants
à la Chambre médicale.
Une adaptation à la
réalité est nécessaire
Les modifications législatives ou le développement
de la société exigent des adaptations.
Cela concerne par exemple
l’ASMAC Fondation pour indépendants.
Depuis peu, elle propose une nouvelle
forme de la prévoyance des cadres (appelée
solution de prévoyance 1e). Heinz
Wullschläger, directeur de l’ASMAC Fondation
pour indépendants, a souligné que
sa fondation ne voulait pas rester à l’écart.
Environ 25% des personnes assurées auprès
de la fondation pourraient profiter
d’une telle solution. L’idée n’est pas d’établir
une nouvelle fondation, mais de s’affilier
à un prestataire existant. Une solution
correspondante est actuellement
élaborée. Comme le Comité central devra
prendre une décision à ce sujet en avril
prochain, des représentants du secrétariat
central et des sections siégeront dans le
groupe de travail.
Oui à la modification
des statuts
Le principal point inscrit à l’ordre du jour
de l’Assemblée des délégués de MEDI-
SERVICE VSAO-ASMAC était lié à l’évolution
de la société. Comme un nombre
croissant de membres de l’organisation de
prestations de service travaille dans des
cabinets de groupe, il a fallu procéder à
une modification des catégories de
membres et donc des statuts. Les délégués
ont approuvé à l’unanimité cette modification,
tout comme le budget et la simplification
de la structure du budget et du
reporting. L’Assemblée des délégués, qui
était intercalée dans la séance du Comité
central, était pour la première fois placée
sous la conduite du nouveau président
Daniel Schröpfer qui, après des années
passées à la tête de l’ASMAC, s’est retrouvé
en terrain connu.
■
Nº 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
11

FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL
Une aide à l’orientation dans la
jungle des professions médicales
Hôpital ou cabinet? Telle était la principale question autrefois. Aujourd’hui, le domaine de travail
des médecins est tellement large qu’il est utile de s’intéresser de plus près aux options de carrière.
Le congrès MEDIfuture est là pour cela. Des médecins expérimentés ont parlé de leur expérience
professionnelle et donné des conseils utiles pour leur parcours professionnel à plus de 300 jeunes
médecins.
D r méd. Alan Niederer, rédacteur scientifique NZZ, photos: Micha Riechsteiner
«Tu es médecin? Dans ce cas, tu n’as pas
à te soucier de ton avenir.» C’est un avis
très répandu, car le chômage semble relever
de l’impossible dans cette profession,
et le revenu est considérable suivant la
discipline. Pour les étudiants en médecine
et les jeunes médecins, le choix de la discipline
et du contexte professionnel pourrait
donc être relativement clair. Pourtant,
le salaire n’est qu’un critère parmi de
nombreux autres lors du choix professionnel.
Par ailleurs, des études montrent que,
notamment en début de carrière, la plupart
des médecins sont animés par des
motifs plus idéalistes que matériels.
Alors, que choisir? Et si je sais ce que je
veux devenir, comment puis-je atteindre
efficacement cet objectif? La douzième
édition du congrès MEDIfuture a une nouvelle
fois fourni des informations et idées
utiles pour répondre à ce genre de questions.
La manifestation organisée par
l’ASMAC et MEDISERVICE s’est déroulée le
3 novembre au Stade de Suisse à Berne et
a fait salle comble. Le journaliste Daniel
Lüthi a animé la journée avec brio et ainsi
grandement contribué à la réussite de
la manifestation.
Christoph Hänggeli, de l’Institut suisse
pour la formation médicale postgraduée
et continue (ISFM), a parlé des exigences du
parcours menant au titre de spécialiste. «Une
bonne planification facilite grandement les
choses», a-t-il déclaré. Ce faisant, il faut tenir
compte du fait que la quasi-totalité des 45
titres de spécialiste peut aujourd’hui être
obtenue à temps partiel. Le taux d’occupation
minimal est cependant de 50% et la
période de formation postgraduée la plus
courte de six mois. Des exceptions ne peuvent
guère être accordées en raison du principe
de l’égalité qui doit être respecté.
D’après le spécialiste de la formation
postgraduée, les séjours à l’étranger sont
généreusement imputés sur la durée requise.
Les engagements doivent toutefois
s’effectuer dans des institutions reconnues.
«Nous recommandons d’éclaircir ce
point à temps», a souligné C. Hänggeli.
Pour ce qui concerne les établissements
de formation postgraduée reconnus en
Suisse, il a renvoyé au site web de l’ISFM.
Il faut être passionné
Pour donner un visage aux titres de
spécialiste, certains d’entre eux ont été
présentés plus en détail. Sven Streit a
présenté le titre le plus prisé, celui de
médecine interne générale, qui destine à
Une bonne planification prépare la voie vers le titre de spécialiste:
Christoph Hänggeli de l’ISFM informe sur les grands principes.
la profession de médecin de famille. Rien
d’étonnant donc que la société de discipline
correspondante compte environ
7000 membres. Sven Streit a déclaré qu’il
était heureux que la médecine de famille
soit à nouveau plus attractive. Durant ses
études, on n’en parlait qu’à voix basse, car
la grande majorité s’intéressait à des spécialités
plus prestigieuses. Arthur Helbling
a présenté la Société Suisse d’Allergologie
et d’Immunologie et le titre de spécialiste
correspondant. Aux jeunes médecins, il a
conseillé: «Le choix de la spécialité ne doit
pas être commandé par l’argent.» Il faut
avant tout être passionné.
Quant à Stefan Bützberger, il a parlé de sa
fascination pour la médecine physique et
de réadaptation. Et Alexander Minzer a
souligné l’importance de la médecine psychosomatique,
qui selon lui est loin d’être
«négligeable». Il a ainsi répondu à l’attitude
de beaucoup de collègues qui, lorsqu’ils
ne trouvent pas de cause organique
à un mal, répondent simplement au patient:
«Oh, ce n’est rien.» Contrairement
à d’autres disciplines, on ne peut pas obtenir
de titre de spécialiste en médecine
psychosomatique, mais seulement une
attestation de formation complémentaire.
Il a beaucoup été question de passion et
d’enthousiasme ce samedi. Des exemples
à suivre ont été présentés. La gynécologue
Franziska Maurer Marti en fait indéniablement
partie. Elle a non seulement fait
carrière dans la médecine, mais aussi
réussi à concilier profession et vie de famille.
De plus, elle éprouve une passion
inaltérée pour son métier.
Dans un exposé amusant, elle a raconté
comment elle a grandi en tant qu’enfant
de la génération des soixante-huitards et
vécu les changements sociaux et politiques
de cette époque. Plus tard, dotée
12 VSAO JOURNAL ASMAC Nº 6 Décembre 2018

FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL
Médecin de famille ou chirurgien cardiaque? Un public intéressé a écouté,
discuté et posé des questions.
d’une personnalité charismatique, elle a
suivi son parcours de médecin-assistante
jusqu’à devenir médecin-cheffe de la maternité
du Bürgerspital de Soleure. Pour y
arriver, elle a cependant d’abord dû fusionner
les deux maternités de Granges et
Soleure et donc rassembler deux cultures.
Cela n’a pas toujours été facile, a-t-elle résumé
sans nostalgie. Lorsqu’elle était cheffe
de clinique, elle a «souffert, pleuré et juré,
mais aussi beaucoup appris», par exemple
à assumer des responsabilités. Et plus tard,
à la direction, elle a appris à «évoluer dans
un monde de requins». Quelle est sa
conclusion? Dans son métier, il faut faire
des choix, car «on ne peut pas tout faire».
Ses priorités sont la direction du service,
une médecine de qualité pour les patientes
et sa vie de famille. «Dans ce contexte, je
n’ai pas le temps de m’occuper de la recherche»,
déclare Franziska Maurer Marti.
seulement le large éventail médical, mais
aussi le fait de pouvoir être un interlocuteur
de confiance pour ses patients. En effet, on
a plus de temps à consacrer aux patients
dans un cabinet médical qu’à l’hôpital, la
charge administrative étant moindre. Et
quels sont les aspects négatifs? En tant que
médecin de famille, il se sent parfois exclu
parce que les décisions importantes pour
les patients sont prises à l’hôpital.
Dans l’exposé de Marcel Marti, directeur
adjoint de l’ASMAC, et d’Angelo Barrile,
co-vice-président de l’ASMAC, il était aussi
question d’influence. Ils ont montré
comment faire entendre les thèmes de
l’ASMAC tels que la formation médicale
postgraduée, les conditions de travail ou
la politique de la santé dans la politique
fédérale, à l’exemple de la campagne actuellement
en cours «Plus de médecine et
moins de bureaucratie!». L’objectif est de
permettre aux médecins-assistant(e)s de
consacrer davantage de temps à leurs patients,
car aujourd’hui, ils n’y consacrent
qu’un tiers de leur temps de travail.
Angelo Barrile a aussi parlé du climat politique
sous la coupole fédérale. Beaucoup
de politiciens éprouvent de la sympathie
pour les jeunes médecins, a-t-il déclaré.
Mais à l’heure actuelle, c’est «l’autre visage»
qui domine les débats: de nombreux
politiciens perçoivent les médecins comme
des égoïstes qui ne s’expriment que lorsque
leur revenu est en péril. Pour ce qui est de
la récente étude sur les salaires de la
Nº 6 Décembre 2018
En largeur plutôt qu’en
profondeur
Ceux parmi les participants au congrès
qui ne cherchaient pas la spécialisation,
mais la généralisation dans la médecine
auront sans aucun doute trouvé un modèle
intéressant en la personne du médecin
de famille Cyrill Bühlmann, installé
à Sempach. Né dans une famille de médecins
– son père était déjà médecin de
famille à Sempach –, il a depuis son plus
jeune âge entendu dire qu’il le deviendrait
à son tour. Même sa maîtresse à l’école
primaire lui a dit un jour: «Tu n’es pas
encore médecin, alors écris proprement,
s’il te plaît!»
Cyrill Bühlmann s’est alors demandé:
«C’est moi qui veux étudier la médecine,
ou est-ce que je le fais que parce que tout le
monde l’attend de moi?» C’est lui qui le
voulait. Entre-temps, il a transformé le cabinet
de son père en cabinet communautaire.
Dans son travail, il apprécie non
VSAO JOURNAL ASMAC
13

FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL
dustrie tentait d’influencer les médecins
par des paiements directs et des invitations
à des voyages de luxe.
«Cette époque est révolue», a souligné
Ernst Herzig. Aujourd’hui, la collaboration
professionnelle est encadrée à plusieurs
niveaux par des lois (LPTh, LA-
Mal) et des directives (ASSM, codex de
l’industrie). Son interlocuteur, le médecin
de famille, a déclaré qu’il recevait
cinq à dix fois par année la visite d’un
représentant dans son cabinet privé et
qu’il appréciait ce contact. Il a cependant
souligné qu’il attendait de l’industrie
qu’elle respecte l’indépendance des médecins
dans le choix des médicaments
qu’ils prescrivent aux patients.
Ernst Herzig a rappelé que dans la collaboration
entre médecins et l’industrie
pharmaceutique, tout n’est pas simplement
noir ou blanc. Il a évoqué la formation
postgraduée sponsorisée, un sujet
également controversé. Bien que
beaucoup de médecins sont d’avis que
l’industrie pharmaceutique exerce une
trop grande influence sur la formation
médicale postgraduée, la majorité n’est
pas disposée à la financer de sa poche.
Le commentaire d’Ernst Herzig: «L’indépendance
a un prix.»
L’engouement pour la relève médicale s’est
aussi illustré par l’exposition dans le cadre
du congrès, comptant plus de 40 stands.
Outre les hôpitaux cantonaux et universitaires,
ce sont aussi les cliniques privées et
les fournisseurs de prestations pour les
médecins, les organisations professionnelles
et les entreprises pharmaceutiques
qui ont cherché à s’attirer les faveurs des
jeunes talents. Au stand de l’Hôpital de
l’Ile, on pouvait lire «Démarrez votre carrière
médicale chez nous». L’Hôpital universitaire
de Zurich s’est montré encore
plus offensif: «Nous écrivons l’histoire de
la médecine que d’autres lisent.»
Les jeunes médecins sont convoités: les cliniques et ONG tentent d’attirer leur
attention, tout comme les sociétés de discipline ou les prestataires en tout
genre.
Confédération, Angelo Barrile a souligné
que les médecins-assistant(e)s n’ont pas
été pris en compte; avec eux, le revenu
moyen aurait été nettement inférieur.
Outre les médecins expérimentés, ce sont
aussi d’autres professionnels qui se sont
adressés aux jeunes médecins. Une avocate
a abordé le thème de la durée maximale
de travail et de la réglementation
concernant les heures supplémentaires.
D’autres spécialistes du service du personnel
des hôpitaux de Soleure ont montré
comment déposer sa candidature avec
succès. Ils ont précisé les activités annexes
et expériences auxquelles les médecins-chef(fe)s
et spécialistes RH s’intéressent
et les éléments qu’il vaut mieux ne
pas mentionner.
Nous remercions tous les sponsors et exposants, en particulier
Mundipharma, pour leur soutien. Nous remercions
aussi les conférencières et conférenciers. Sans eux,
MEDIfuture 2018 n’aurait pas vu le jour. Le prochain
congrès MEDIfuture se déroulera le samedi 2 novembre
2019 au Stade de Suisse à Berne.
Ni tout noir ni tout blanc
Avec le thème «collaboration entre corps
médical et industrie pharmaceutique –
opportunités et risques», Ernst Herzig de
l’entreprise pharmaceutique Mundipharma
a abordé le sujet le plus délicat de la
journée. Dans un débat avec un médecin
de famille, le chef de vente a expliqué le
modèle commercial de la branche pharmaceutique.
Ce faisant, le représentant de
l’industrie pharmaceutique n’a pas occulté
le fait que ce modèle a provoqué plus
d’un scandale par le passé parce que l’in-
Engagement
et enthousiasme
L’entretien avec Thierry Carrel, chirurgien
cardiaque bien connu, s’est aussi avéré
passionnant. A l’origine, il voulait avoir
une ferme, une grande famille et des animaux,
a-t-il déclaré. Mais rien de tout cela
ne s’est réalisé. A l’hôpital, ses maîtres l’ont
enthousiasmé pour la chirurgie cardiaque.
Carrel en a conclu: «Il faut avoir
la liberté de faire des détours.»
Il s’est aussi montré critique par rapport à
l’accroissement des tâches administratives
à l’hôpital: «Les caisses-maladie et la politique
veulent en savoir toujours plus sur
le comment et le pourquoi de notre travail.»
Carrel a insisté sur le fait qu’avant
de discuter des coûts, il fallait parler de la
qualité. Il est cependant aussi d’avis que
d’autres choses ont évolué dans le bon
sens. Ainsi, il a expressément salué les
horaires de travail d’aujourd’hui. «Autrefois,
ils étaient insensés et malades.»
Quelles sont les caractéristiques qu’il observe
en particulier chez ses médecinsassistant(e)s?
«Nous leur donnons une
année de temps d’observation», a déclaré
Thierry Carrel. Il porte alors son attention
notamment sur la motivation et la fascination
pour la discipline. Evidemment, il
faut aussi disposer d’aptitudes manuelles
et d’une bonne capacité de représentation
spatiale. «Car dépourvu de sang, le cœur
devient une structure musculaire irrégulière.»
Il est alors plus difficile d’appréhender
les différents éléments de cette structure
quand il s’agit d’intervenir chirurgicalement.
Frauke Jochims a quant à elle donné un
aperçu à la fois captivant et bouleversant
de son travail chez Médecins sans Frontières
(MSF). Elle travaille depuis 1999
pour l’organisation médicale et a déjà effectué
de nombreuses missions comme
médecin de terrain et spécialiste de la
tuberculose. Dans son exposé, elle a rappelé
que MSF avait été fondée par 20
jeunes hommes en 1971 en réponse aux
horreurs de la guerre du Biafra au Nigéria.
L’organisation indépendante et neutre
voulait être le porte-parole des personnes
en détresse. Aujourd’hui, elle compte plus
de 45 000 collaborateurs et est active dans
73 pays. ■
14 VSAO JOURNAL ASMAC Nº 6 Décembre 2018

FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL
L’essentiel en BREF
La bonne doctoresse
Patrizia Kündig
vice-présidente de l’ASMAC
Comment peut-on définir un bon médecin?
Par ses connaissances théoriques?
Bien sûr, elles sont nécessaires. Cependant,
aujourd’hui, nous devons surtout
savoir où chercher pour nous y retrouver
dans la masse de connaissances. Des aptitudes
manuelles? Ça ne fait de mal à
personne. De l’expérience? C’est toujours
un avantage. Mais au final, nous traitons
des patients, des individus qui nous font
confiance, qui n’ont d’ailleurs souvent pas
d’autre choix, et qui espèrent que nous
pourrons les aider. C’est pourquoi je suis
d’avis que l’empathie est essentielle.
Le hic, c’est que tous les autres points sont
nettement plus faciles à enseigner, acquérir
et mesurer.
La médecine devient de plus en plus moderne,
technique, rapide et précise. Aujourd’hui,
on peut presque toujours «encore
faire quelque chose». Il me semble
parfois que les possibilités sont quasi illimitées.
Autrefois, il arrivait régulièrement
que l’on doive dire aux patients: la médecine
ne peut plus rien pour vous. On était
obligé de faire face à leur souffrance, de
la leur expliquer, les aider à gérer leur mal
et les épauler humainement. Aujourd’hui,
on se contente souvent de proposer la prochaine
thérapie ou opération ou de les
envoyer chez le spécialiste. L’aspect humain,
les besoins des malades, leur gestion
de la situation passent parfois au second
plan.
Souvent, les patients apprécient qu’on leur
consacre du temps, que l’on ne parle pas
seulement de la prochaine option médicale,
que l’on fasse preuve de compassion.
Mais comment peut-on enseigner cela aux
médecins-assistant(e)s? Où peut-on intégrer
l’empathie dans la formation postgraduée?
Dans l’effort d’aménager la formation
pré- et postgraduée de façon plus
moderne, objective et comparable, des
cadres d’évaluation tels que OSCE, DOCE,
Mini-CEX, DOPS, etc. sont établis. Les
examens se déroulent avec des acteurs qui
jouent le rôle des malades. Dans ce
contexte, l’aspect humain qui est souvent
non structuré, peu objectif et ne peut être
planifié perd de son importance. Des
études montrent d’ailleurs que l’expertise
et la compétence en communication sont
très difficiles à reproduire dans des listes
de contrôle. Rien d’étonnant donc que
l’appréciation de ces aptitudes dans le domaine
de l’enseignement médical fasse
l’objet d’une discussion controversée.
Malgré tout, je ne souhaite pas revenir à
l’époque de la machine à écrire. Les nouveaux
outils d’évaluation ont aussi leurs
bons côtés, au même titre que l’ordinateur
et les moyens de communication modernes
ont leurs avantages. A l’instar de la
revendication de l’ASMAC «Plus de médecine
et moins de bureaucratie!», je plaide
cependant pour que l’on accorde davantage
de place à l’aspect humain (peut-être
selon le principe «Plus d’empathie et
moins de listes de contrôle!»). Prenons le
temps de regarder nos patients dans les
yeux, essayons de les voir comme une entité
et donnons-leur le sentiment d’être en
sécurité et entourés. Au lieu de mettre une
coche à la question «le médecin-assistant
a-t-il interrogé le patient sur tous les
symptômes et la liste des médicaments
est-elle complète?», on pourrait aussi évaluer
le comportement (même si cette notion
semble vague et difficile à définir) du
médecin avec les malades. Car finalement,
nous sommes des médecins et non
pas des gestionnaires de valeurs de laboratoires
et radiographies. Pour nous, être
bons dans notre métier devrait donc dépasser
le contrôle et la gestion. ■
Nº 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
15

FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL
A B C D E F ...
a b c d e f ...
APPRENDRE À LIRE
Une bonne moyenne
Lukas Staub, spécialiste en épidémiologie clinique, membre de la rédaction du Journal ASMAC
Pour décrire les valeurs quantitatives,
nous utilisons des valeurs statistiques
qui représentent la position et la dispersion
des valeurs. Les deux principales
valeurs de mesure sont la moyenne et la
médiane.
La moyenne est la moyenne arithmétique
des valeurs, c’est-à-dire la somme de
toutes les valeurs observées divisée par le
nombre d’observations.
La médiane, aussi appelée valeur centrale,
est le point central des valeurs observées
classées selon la taille. S’il s’agit
d’un nombre pair d’observations, la valeur
centrale sera mise des deux côtés (voir
l’exemple dans le tableau 2).
Les bonnes publications présentent les
deux valeurs statistiques, étant donné que
leur comparaison peut être très informative.
La valeur moyenne est influencée par
les différentes valeurs qui sont nettement
plus élevées (ou basses) que le reste des
valeurs.
La médiane est par contre robuste face à de
telles valeurs extrêmes. Si la moyenne et la
médiane sont identiques, il s’agit probablement
d’une distribution symétrique (p. ex.
une distribution normale, exemple 1); si
elles divergent, on peut s’attendre à une
distribution asymétrique (exemple 2). ■
Moyenne
Médiane
Définition Moyenne arithmétique des valeurs Valeur centrale qui coupe les valeurs en la
moitié supérieure et la moitié inférieure
Propriétés
Exemple 1:
distribution symétrique
Regroupe arithmétiquement toutes les valeurs
observées
Valeurs: 2, 3, 3, 5, 8, 10, 11
Moyenne = 6
Reproduit une valeur typique au centre de la
distribution
Valeurs: 2, 3, 3, 5, 8, 10, 11
Médiane = 5
Exemple 2:
distribution asymétrique
Valeurs: 2, 2, 3, 3, 5, 7, 8, 130
Moyenne = 20
Valeurs: 2, 2, 3, 3, 5, 7, 8, 130
Médiane = 4
Feedback-Pool
Une contribution modeste, mais
utile pour une formation
post-graduée et continue de
bonne qualité
Pour une activité ayant trait à la formation médicale postgraduée
et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulièrement
l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que
le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez
à l’ASMAC d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort
Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses réflexions.
Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par
e-mail à l’adresse ribeaud@asmac.ch.
Ton expérience compte!
Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la qualité
de la formation postgraduée dans les établissements de
formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée de
représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale
correspondante et de l’ASMAC, visitent une clinique; le concept
et les conditions de formation postgraduée peuvent ainsi être
vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de mettre à profit
les éventuels potentiels d’amélioration, le tout dans le sens
d’un feedback constructif et positif.
Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui souhaitent
accompagner des visites pour l’ASMAC sont priés de
s’annoncer chez Sabrina Ribeaud, notre gestionnaire pour la
formation postgraduée et les visites à l’ASMAC (ribeaud@
asmac.ch).
16 VSAO JOURNAL ASMAC Nº 6 Décembre 2018

FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL
Bien encadré jusqu’au but
Le nouveau curriculum bernois veut donner une orientation claire à la formation postgraduée
en médecine interne générale (MIG). Les médecins-assistant(e)s qui suivent ce programme profitent
d’un mentoring de longue durée et d’un conseil de carrière individuel. Que ce soit comme futur
interniste hospitalier ou médecin de famille, tous sont accompagnés par des mentors expérimentés.
Cornelia Biner, Beatrice Diallo, Patricia Baud, Christine Roten, Kristina Tänzler,
spécialistes en médecine interne générale et mentors du curriculum bernois de médecine interne générale
Le système de santé suisse a besoin de suffisamment
de généralistes bien formés, en
particulier compte tenu du manque de médecins
de famille et d’internistes hospitaliers.
La formation postgraduée pour l’obtention
du titre de spécialiste en médecine
interne générale (MIG) est certes très flexible
et peut être accomplie dans de nombreux
établissements de formation postgraduée,
mais elle se déroule souvent de manière non
coordonnée et fragmentée, ce qui se traduit
par une durée moyenne de huit à neuf ans.
C’est pourquoi un mentoring longitudinal
et un conseil de carrière sont primordiaux.
En mai 2018, le curriculum bernois de médecine
interne générale a vu le jour dans le
cadre d’une collaboration entre l’hôpital
universitaire et les hôpitaux périphériques
de l’Insel Gruppe AG, ainsi que l’Institut
bernois de médecine de famille (BIHAM).
Avec 136 postes de rotation dans 25 disciplines,
le curriculum bernois de MIG représente
le plus grand curriculum structuré de
formation postgraduée pour les médecins-assistant(e)s
souhaitant obtenir le titre
de spécialiste en MIG. L’intérêt et le nombre
de candidats augmentent. Ci-dessous, nous
tentons de répondre aux différentes questions
qui se posent dans le cadre des entretiens
de candidatures et de mentoring.
Objectifs et description
Qu’est-ce que le curriculum bernois de
médecine interne générale et quels objectifs
poursuit-il?
Le curriculum bernois de MIG comprend
une formation postgraduée complète et
structurée de cinq ans pour l’obtention du
titre de spécialiste en médecine interne générale
conformément au programme de
formation postgraduée actuel. Le curriculum
de deux étapes est flexible et modulable
en fonction des objectifs de formation
postgraduée et de la situation familiale et
privée. Les généralistes sont accompagnés
sur leur chemin vers le titre de spécialiste par
des mentors expérimentés qui les épaulent
aussi dans la planification de leur carrière.
Quels avantages puis-je en retirer?
• Avec l’admission dans le curriculum
bernois de médecine interne générale, les
candidats bénéficient de l’offre suivante:
• conseil et planification de carrière exclusifs
jusqu’au titre de spécialiste en MIG;
• élaboration structurée de la formation
postgraduée selon les désirs du candidat;
• entretiens de mentoring personnels par
des médecins spécialistes expérimentés
de l’Institut bernois de médecine de famille
et de la clinique universitaire de
médecine interne générale;
• accès à des postes de rotation ambulatoires
et stationnaires intéressants (auprès
de l’Institut bernois de médecine de
famille et de la clinique universitaire de
médecine interne générale);
• accès à des formations postgraduées
théoriques et pratiques utiles;
• options de carrière et encadrement dans
la vie professionnelle (cabinet ou hôpital)
par des mentors, aussi après l’obtention
du titre de spécialiste.
Conditions
Qui peut postuler?
Le curriculum bernois est ouvert à toutes
les médecins-assistant(e)s qui veulent
obtenir le titre de spécialiste en MIG, indépendamment
du stade de la formation
postgraduée. Les médecins fraîchement
Structure du curriculum bernois de médecine interne générale
ÉTUDES À LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE BERNE
(ou autre université)
4 e / 5 e ANNÉE
CURRICULUM
MÉDECIN DE FAMILLE
– Assistanat au cabinet médical
– ORL, dermatologie, psychiatrie,
pédiatrie, néphrologie, urgences
– Oncologie, hématologie, cardiologie,
diabétologie ambulatoires
– Chirurgie
– Recherche
– Sonographie
FORMATION POSTGRADUÉE DE BASE
1 re ANNÉE
Médecine interne
générale, hôpital
périphérique Münsingen,
Riggisberg, Aarberg*
2 e ANNÉE
Médecine interne générale
stationnaire, clinique
universitaire de médecine
interne générale, Hôpital
de l’Ile*
*ou autre hôpital
3 e ANNÉE
Centre des urgences
Hôpital de l’Ile/
Policlinique médicale/
Assistanat au cabinet
médicale
4e/ 5e ANNÉE
CURRICULUM
INTERNISTE HOSPITALIER
– Soins intensifs
– Services d’oncologie, médecine
palliative, pneumologie, cardiologie,
neurologie, néphrologie
– Policliniques d’hépatologie,
infectiologie
– Recherche
– Sonographie
TITRE DE SPÉCIALISTE EN MÉDECINE INTERNE GÉNÉRALE
Reprise d’un cabinet médical, fonction de chef(fe)e de clinique, carrière académique (recherche, enseignement)
Nº 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
17

FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL
sortis des études, tout comme les médecins-assistant(e)s
ayant déjà acquis une
expérience professionnelle, peuvent profiter
du programme.
Dois-je être domicilié dans le canton de
Berne pour postuler?
Non. Les médecins domiciliés en dehors du
canton de Berne peuvent aussi déposer leur
candidature. Toutefois, les hôpitaux partenaires
du curriculum bernois se trouvent
tous dans le canton de Berne.
De quelle expérience dois-je disposer
pour postuler?
Une entrée est en tout temps possible, aussi
après avoir déjà entamé la formation
postgraduée. Même pendant les études de
médecine, les candidats peuvent profiter du
mentoring, p. ex. pour la planification de
leur premier emploi.
Puis-je postuler si j’ai commencé ma
formation postgraduée dans une autre
discipline?
Oui, les médecins-assistant(e)s sont aussi les
bienvenu(e)s s’ils ont déjà commencé leur
formation postgraduée ailleurs. Suivant
l’expérience, elle peut être prise en compte
pour la formation postgraduée conformément
au programme de formation postgraduée
de l’ISFM. Si le candidat possède de
l’expérience dans un hôpital en dehors de
l’Insel Gruppe AG ou dans une autre discipline,
le curriculum est adapté en fonction
de l’état de la formation postgraduée.
Quels délais dois-je respecter pour la
candidature?
Il n’y a pas de délai pour postuler pour le
curriculum. L’inscription est possible à tout
moment. Une candidature dans les différents
hôpitaux doit se faire séparément, si
possible en même temps que le dépôt de la
candidature pour le curriculum.
Avec quels hôpitaux le curriculum bernois
de médecine interne générale collabore-t-il?
Les engagements dans le cadre du curriculum
bernois s’effectuent au moyen de
contrats de travail spécifiques relatifs aux
postes de rotation respectifs. Les hôpitaux
partenaires du curriculum sont:
––
les hôpitaux périphériques de l’Insel
Gruppe AG, c’est-à-dire les hôpitaux Aarberg,
Münsingen et Riggisberg;
––
la clinique universitaire de médecine
interne générale, House-Staff.
Par ailleurs, le curriculum propose par le
biais de l’Institut bernois de médecine de
famille des postes de rotation dans d’autres
hôpitaux.
Quand doit-on définitivement arrêter
son choix quant à l’objectif médecin de
famille ou interniste hospitalier?
Dès que la planification de la carrière est
claire: le plus tôt sera le mieux. Cela permet
d’aménager individuellement la planification
du curriculum et, le cas
échéant, d’être encadré par un mentor
adapté à l’objectif de carrière.
Obligations
A quoi est-ce que je m’engage en participant
au curriculum bernois de médecine
interne générale?
• En participant au curriculum bernois de
médecine interne générale, les candidats
s’engagent à régulièrement:
• participer aux entretiens de mentoring
et au teaching;
• participer aux évaluations (par e-mail/
courrier);
• entamer leur activité sur les postes de
rotation convenus.
Que se passe-t-il si j’abandonne prématurément
le curriculum?
Un abandon est en principe possible en
respectant le délai de résiliation convenu
dans le contrat de travail. La prise en
compte pour la formation de spécialiste
s’effectue selon les dispositions de l’ISFM.
Encadrement
Qui m’encadre pendant le curriculum
bernois de médecine interne générale?
Les candidats se voient attribuer un médecin
mentor en fonction de leur objectif de carrière.
Un état des lieux et la planification des
rotations à venir selon les désirs et possibilités
sont réalisés lors d’entretiens réguliers.
Les mentors connaissent les conditions pour
l’obtention du titre de spécialiste en médecine
interne générale et peuvent y préparer
les candidats de façon optimale. De plus, les
mentors s’engagent pour la compatibilité
entre profession et vie de famille.
Qui m’aide à planifier ma formation
postgraduée dans le curriculum bernois
de médecine interne générale?
Le mentor responsable conformément à
l’objectif de carrière indiqué.
Que comprend le mentoring?
Un mentoring individuel et actif par l’hôpital
ou les généralistes responsables des
cabinets médicaux accompagne les participants
durant tout le curriculum.
Conjointement avec le mentor, la situation
actuelle du candidat est analysée et les
prochaines étapes de la planification de sa
formation postgraduée sont définies.
Taux d’occupation/
interruptions
Est-il possible de travailler à temps partiel?
Les postes à temps partiel et le jobsharing
sont possibles. Le taux d’occupation mini-
Quelles disciplines
offre le Curriculum
bernois de MIG?
• Angiologie
• Assistanat au cabinet médical
• Cardiologie, y compris réadaptation
• Chirurgie
• Chirurgie cardiovasculaire
• Chirurgie viscérale
• Dermatologie
• Endocrinologie
• Gastroentérologie/Hépatologie
(stationnaire)
• Hématologie
• Hépatologie (ambulatoire)
• Infectiologie
• Médecine intensive
• Médecine interne générale
(policlinique)
• Médecine interne générale
(stationnaire)
• Néphrologie (ambulatoire)
• Néphrologie (stationnaire)
• Neurologie, y compris Urgences
• Oncologie (ambulatoire)
• Oncologie (stationnaire)
• ORL
• Orthopédie
• Pédiatrie (Urgences)
• Pharmacologie clinique
• Pneumologie
• Psychiatrie
• Radiologie (Ultrason)
• Recherche clinique
• Rhumatologie (ambulatoire)
• Rhumatologie (stationnaire)
• Soins palliatifs
• Urgences
18 VSAO JOURNAL ASMAC Nº 6 Décembre 2018

FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL
mal est cependant de 50 %. Les deux voies
(la formation postgraduée de base en médecine
interne générale et les deux années
de formation postgraduée secondaire) sont
conçues de manière flexible, modulable et
perméable et permettent en grande partie
une formation postgraduée personnalisée.
Est-il possible d’interrompre le curriculum
bernois de médecine interne générale
et de le poursuivre ultérieurement?
(p. ex. pour la maternité, congé
non payé, etc.)
Oui, c’est possible. On continue de bénéficier
de l’offre de mentoring.
Rotations/contenus
Quels postes de rotation puis-je choisir?
Les postes de rotation actuels sont présentés
dans le tableau 1. Les rotations marquées
avec HA sont en premier lieu pour
les médecins de famille, celles portant la
mention SI pour les internistes hospitaliers.
En principe, on peut les combiner
librement. Au maximum une année de
formation postgraduée clinique est reconnue
par discipline (voir le programme de
formation postgraduée en médecine interne
générale, chapitre 2.3). De plus, il est
possible d’effectuer un assistanat au cabinet
médical chez un pédiatre. A ce propos,
on notera qu’un assistanat au cabinet
médical en dehors de la médecine interne
générale ne peut être pris en compte que
pour la durée maximale de la discipline
respective indiquée dans le programme de
formation postgraduée en médecine interne
générale.
Puis-je choisir librement les postes de rotation?
En principe, on peut choisir les postes de
rotation librement, il n’y a pas de rotations
obligatoires. L’accent sera mis selon l’intérêt
personnel ou l’objectif de carrière. Dans la
formation postgraduée de base, on peut
choisir parmi 300 établissements de formation
postgraduée MIG et environ 1200 rotations
en cabinet.
Quelles rotations sont recommandées?
Le choix des rotations dépend des préférences
et aptitudes personnelles, mais
aussi du domaine d’activité en cabinet visé
ou de la spécialisation visée comme interniste
hospitalier.
Comment se déroule l’attribution des
postes de rotation?
Si un candidat s’intéresse à un poste de
rotation, il doit s’en tenir au processus de
candidature ordinaire. La participation au
curriculum bernois de médecine interne
générale ne donne pas droit à un poste de
rotation. Il incombe au médecin-chef ou
planificateur responsable concerné de
choisir le candidat, choix qui dépend aussi
de la disponibilité des postes. Une planification
à long terme est donc judicieuse.
Les mentors ont la possibilité de
rédiger une lettre de re commandation à
l’intention du médecin-chef.
A quel moment de la formation postgraduée
faut-il effectuer la formation
MÉDECINE
INTERNE GÉNÉRALE
Update Refresher
6 – 9 mars 2019, Genève
19 – 22 juin 2019, Lausanne
32 heures de formation
DIABÈTE
Update Refresher
20 – 21 juin 2019, Lausanne
15 heures de formation
Direction scientifique générale :
PD Dr François R. Jornayvaz,
Hôpitaux Universitaires de Genève
Localités
Lausanne : Centre de Congrès Beaulieu
Genève : Forum Genève
Information / Inscription
tél. 041 567 29 80 | fax 041 567 29 81
info@fomf.ch | www.fomf.ch

FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL
Skills training
(© Pascal Gugler, Insel Gruppe)
postgraduée dans un hôpital de catégorie
A? Dans quels hôpitaux puis-je l’effectuer?
Il est recommandé de ne pas planifier l’année
A au début de la formation postgraduée,
mais après avoir au moins une année d’expérience
clinique en médecine interne générale
à son actif.
Assistanat au cabinet
médical
Quel est le moment propice pour un assistanat
au cabinet médical?
C’est individuel. En principe, il est possible
en tout temps. Suivant l’état de la formation
postgraduée, les priorités sont différentes.
Un assistanat au cabinet médical tôt dans
la formation postgraduée présente l’avantage
d’offrir précocement une idée du travail
du médecin de famille et des aptitudes
nécessaires, ce qui permet ensuite de mieux
planifier les années de formation postgraduée
suivantes en fonction de cet objectif.
Si l’on accomplit un assistanat au cabinet
médical plus tard dans la formation
postgraduée, on a l’avantage de disposer
d’une plus grande expérience clinique, de
pouvoir travailler de façon plus autonome
et d’avoir une meilleure vue d’ensemble, p.
ex. aussi pour les questions liées à l’exploitation
d’un cabinet.
Quelle durée de l’assistanat au cabinet
médical peut-elle être prise en compte
pour la durée de la formation postgraduée?
Les praticiens formateurs bénéficient normalement
d’une reconnaissance de la formation
postgraduée pour une année, c’est-à-dire une
année par cabinet médical. Théoriquement,
les trois années de formation postgraduée
non stationnaire peuvent être accomplies
dans un cabinet médical (donc dans trois
cabinets différents).
Comment le travail est-il organisé pendant
un assistanat au cabinet médical?
C’est très individuel, suivant la personnalité
et l’état de la formation postgraduée,
la collaboration dans le cabinet médical
s’effectue rapidement de façon autonome.
Il se peut aussi que la période de supervision
soit plus longue. Quoi qu’il en soit, il
ne faut jamais hésiter à poser des questions.
La durée d’une consultation pour les
médecins-assistant(e)s est habituellement
de 30 min/patient. Cette donnée peut aussi
être adaptée individuellement.
Science
Peut-on exercer une activité scientifique
pendant le curriculum bernois de médecine
interne générale?
Comme la relève universitaire fait défaut
dans plusieurs disciplines et aussi en médecine
interne générale, le curriculum bernois
de médecine interne générale propose un
maximum de possibilités de recherche dans
le domaine de la médecine interne générale
ambulatoire. A l’Institut bernois de médecine
de famille, l’accent étant cependant
clairement mis sur la recherche clinique
centrée sur le patient.
L’activité de recherche est accompagnée par
un mentoring universitaire (p. ex. rédaction
d’articles scientifiques, rédaction de protocoles
de recherche). Il est également envisageable,
si les aptitudes nécessaires sont là,
de poursuivre par un séjour de recherche
dans une université renommée aux Etats-
Unis, qui inclut aussi le suivi d’un programme
de master en recherche clinique.
Il est également possible d’obtenir le titre de
Master of Medical Education à l’Université
de Berne ou à l’étranger.
Puis-je entamer une carrière académique
pendant le curriculum bernois
de médecine interne générale?
Oui, il y a différentes possibilités pour entamer
une activité universitaire dans le cadre
du cursus bernois de médecine interne générale.
Les médecins intéressés sont invités
à en discuter avec le mentor.
Formation postgraduée
et continue
Quelles sont les options de formation
postgraduée internes dont je dispose pendant
le curriculum bernois de médecine
interne générale?
La clinique universitaire de médecine interne
générale propose régulièrement des
«skills trainings» qui permettent d’exercer
toutes les ponctions sur des modèles. Dans
le service, on procède régulièrement à des
ponctions (suivant l’afflux de patients) qui
sont inscrites sur une feuille d’attestation.
Cette feuille permet au mentor de voir dans
quels domaines un appui reste nécessaire.
Les cours de formation postgraduée interne
de la clinique universitaire de médecine
interne générale comprennent un curriculum
hebdomadaire, un journal club et le
skill training. De plus, deux fois par semaine,
une «teaching session» a lieu avec
un «teaching succinct» proposé par un
médecin-cadre.
Dans les services, il est possible de procéder
soi-même à des sonographies. Une
supervision correspondante devrait être
possible dans un proche avenir. Des rotations
pour la sonographie de deux ou trois
mois en radiologie sont également proposées.
Quelles formations postgraduées externes
sont soutenues dans le cadre du
curriculum bernois de médecine interne
générale?
A la clinique universitaire de médecine
interne générale, chaque médecin-assistant(e)
a droit à trois jours de formation
postgraduée par année. Dans d’autres
hôpitaux, cette réglementation peut éventuellement
être un peu différente. Un soutien
financier peut être accordé sur demande.
Où puis-je obtenir des informations
détaillées sur le cursus bernois de médecine
interne générale?
Les informations sont disponibles sur notre
site web www.bernercurriculum- aim.ch.
Les candidats peuvent obtenir d’autres renseignements
dans le cadre d’entretiens personnels
avec nos mentors (prise de contact
via info@bernercurriculum-aim.ch ou par
le formulaire de contact).
Comment et où puis-je déposer ma candidature
pour le curriculum bernois de
médecine interne générale?
Les candidatures peuvent être déposées en
tout temps par le formulaire de contact ou
par e-mail. Les candidats sont contactés par
nos mentors ou une secrétaire après examen
du dossier.
■
20 VSAO JOURNAL ASMAC Nº 6 Décembre 2018

Le risque perdure.
Malgré les mesures préventives secondaires,
1 patient sur 10 atteint
de maladie coronarienne
subit un autre événement dans les 2 ans.
Référence: 1. Bhatt, D. et al.: Patients With Prior Mycordial Infarction, Stroke or Symptomatic
Peripheral Arterial Disease in the CHARISMA Trial (2007). J Am Coll Cardiol 2007; 49:1982-8.
Bayer (Schweiz) AG, Grubenstrasse 6, 8045 Zürich
L.CH.MKT.PM.10.2018.0434-DE/FR/IT

ASMAC
SECTION ARGOVIE
Saisie du temps
de travail
Dans nos relations avec les hôpitaux, nous
vivons parfois des situations pour lesquelles
on ne peut que s’étonner de la
manière dont les collaborateurs sont traités.
A titre d’exemple, nous reproduisons
ci-après la correspondance anonyme
d’une médecin-assistante avec une clinique
de réadaptation. La médecin-assistante
a demandé au service du personnel
de bien vouloir lui envoyer ses relevés des
heures de travail. Bien que le service du
personnel soit compétent en la matière,
elle a systématiquement été renvoyée à la
clinique. Là-bas, elle n’a pendant des mois
reçu aucune réponse à ses demandes. Ce
n’est que par son e-mail adressé à la directrice
et en copie à la section qu’elle a
immédiatement reçu une réponse – du
service du personnel. Nous ne pouvons
que déplorer cette situation.
La correspondance montre qu’il vaut la
peine de s’en tenir aux faits et de ne pas
attaquer son interlocuteur, mais d’exiger
systématiquement et avec insistance son
dû. Au besoin, il peut être utile de faire
appel à la section, ce qui peut produire des
miracles.
L’employeur est tenu de documenter correctement
et pleinement le temps de travail
des employés. Pour ce faire, il doit
mettre à disposition des outils adéquats.
Quant à l’employé, il doit pour sa part
toujours déclarer correctement son temps
de travail. Les relevés des heures doivent
être remis aux employés et conservés par
l’hôpital. Dans le meilleur de cas, cela se
fait mensuellement par la remise des relevés
aux collaborateurs. Les relevés des
heures doivent être contrôlés par le collaborateur
et corrigés en cas d’erreurs. Une
fois que le relevé a été approuvé, il ne
pourra plus être remis en question. De
plus, il est recommandé de conserver les
relevés pour pouvoir les consulter ultérieurement
si nécessaire. Les prétentions découlant
des rapports de travail se prescrivent
après cinq ans. Il est donc d’autant
plus important d’être bien documenté.■
Philipp Rahm, coprésident de la
section Argovie
De: MA
A: via l’hôpital aux RH
Objet: Demande de relevé des heures de
travail
Madame,
Jusqu’en mai 2017, j’étais employée
comme médecin-assistante à la KK. Il me
manque les relevés des heures pour cette
période d’engagement, étant donné qu’ils
ne nous étaient pas transmis automatiquement.
Pourriez-vous me faire parvenir par courrier
ou e-mail le relevé pour l’ensemble de
la durée d’engagement?
Merci
Meilleures salutations
MA
De: RH
A: MA
Objet: Demande de relevé des heures de
travail
Bonjour,
De quel relevé des heures de travail s’agitil?
S’il s’agit des heures de travail, je vous
prie de vous adresser à votre supérieur
hiérarchique. Il pourra certainement
vous faire parvenir un relevé PEP.
Meilleures salutations
XX
Spécialiste RH
De: MA
A: RH
Objet: Demande de relevé des heures de
travail
Madame,
Je vous remercie pour votre réponse rapide.
Oui, il s’agit du relevé PEP pour la durée
de mon engagement. Je vous serais reconnaissante
si vous pourriez les obtenir
et me les envoyer. Je pars du principe
que vous devez les avoir à disposition
aux RH.
Meilleures salutations
MA
De: RH
A: MA
Objet: Demande de relevé des heures de
travail
Je vous prie de vous adresser à votre ancien
supérieur hiérarchique.
Meilleures salutations
XX
Spécialiste RH
De: MA
A: RH
Cc: Direction RH; médecin-chef
Objet: Demande de relevé des heures de
travail
Madame,
Je vous ai adressé une demande simple en
votre qualité de spécialiste RH. Sans motif
valable, vous m’avez renvoyée à mon ancien
chef, le D r CA. Ma demande n’a pourtant
rien à voir avec lui, mais avec mes
rapports de travail dans la KK. Je vous prie
de m’envoyer les relevés des heures de travail.
Meilleures salutations
MA
De: RH
A: MA
Bonjour,
Le supérieur hiérarchique est responsable
de la saisie du temps de travail, pas les RH.
Je vous prie donc une nouvelle fois de vous
adresser à votre ancien supérieur hiérarchique.
Meilleures salutations
XX
Spécialiste RH
De: MA
A: CA
Cc : Spécialiste RH, Direction RH
Objet: Demande de relevé des heures de
travail
Docteur,
Comme vous pouvez le lire dans l’échange
d’e-mail ci-dessous, les RH me renvoient
à vous concernant ma demande. Pourriez-vous
faire en sorte que l’on m’envoie
les relevés des heures de travail?
Je ne comprends pas pourquoi ce ne sont
pas les RH qui peuvent m’envoyer ces relevés.
Meilleures salutations
MA
22 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

ASMAC
De: MA
A: CA
Objet: Demande de relevé des heures de
travail
Docteur,
Comme je n’ai pas reçu de réponse de
votre part, je voulais m’assurer que vous
avez bien reçu mon e-mail.
Pourriez-vous s’il vous plait m’envoyer les
documents?
Meilleures salutations
MA
De: MA
A: CA
Cc : Direction RH, Spécialiste RH
Objet: Demande de relevé des heures de
travail
Docteur,
Jusqu’ici, je n’ai pas reçu de réponse de
votre part à mes deux e-mails du 30 juillet
et du 26 août 2018. M me XX des RH m’a
cependant explicitement renvoyé à vous et
expliqué que vous étiez compétent pour
répondre à ma demande. Je vous prie donc
de me donner une réponse d’ici une semaine
(au plus tard jusqu’au 23 septembre
2018) et de demander que l’on
m’envoie les documents.
Meilleures salutations
MA
De: MA
A: CEO
Cc: RH ; CA ; coprésident de la section
Argovie
Objet: Demande de relevé des heures de
travail
Madame,
Cela fait deux mois que je tente d’obtenir
les relevés des heures de travail pour mon
engagement à la KK où j’ai travaillé
jusqu’en mai 2017. Les RH m’ont renvoyé
au D r CA en disant qu’il était compétent
pour répondre à ma demande. Malgré mes
demandes réitérées, je n’ai pas non plus
obtenu de réponse de sa part. Je vous prie
donc de bien vouloir me les envoyer. Une
copie de cet e-mail est aussi adressée à
notre représentant de l’association ASMAC.
Je vous prie de confirmer la réception de
mon message et de me communiquer
quand je vais les recevoir.
Meilleures salutations
MA
De: Direction d’équipe RH
A: MA
Cc: CA, CEO, Spécialiste RH, Direction RH
Objet: Demande de relevé des heures de
travail
Madame,
Nous vous remercions de vos messages
concernant le thème de la gestion de vos
heures de travail.
En annexe, nous vous transmettons
l’aperçu annuel pour les années 2016 et
2017. Nous sommes volontiers disposés à
vous présenter en détail la situation dans
le système de gestion du temps, personnellement
ou par téléphone. Si vous le souhaitez,
vous pouvez volontiers me contacter
à ce sujet.
Je vous remercie de prendre bonne note de
ce qui précède et demeure à votre disposition
pour d’autres questions.
Meilleures salutations
RH
Direction d’équipe RH
SECTION BÂLE
Halte à la
critique
systématique …
Les négociations pour une nouvelle
convention collective de travail (CCT) rendues
nécessaires par la fusion hospitalière
prévue de l’hôpital cantonal de Bâle-
Campagne avec ses sites Liestal, Bruderholz
et Laufen avec l’hôpital universitaire
de Bâle sous le toit de l’Universitätsspital
Nordwest AG occupent toujours la direction
de l’ASMAC Bâle, mais les interminables
discussions autour des salaires des
médecins, qui semblent parfois très
étranges, sont aussi un sujet de préoccupation.
Notamment la récente campagne de l’Office
fédéral de la santé publique (OSFP)
affirmant que le salaire moyen des médecins
en Suisse dépasserait 250 000 francs
par année a choqué le comité et la direction
de l’ASMAC Bâle, comme bien d’autres
d’ailleurs. Sachant que les salaires des
milliers de médecins-assistant(e)s ne sont
pas saisis par cette statistique, nous
sommes d’avis que la Berne fédérale porte
une part de responsabilité dans la critique
systématique exprimée à l’égard des salaires.
L’ASMAC Bâle a donc estimé nécessaire
d’envoyer une prise de position relative à
la statistique de l’OFSP aux médias locaux
dans le but de classer et relativiser les
chiffres de l’office fédéral. L’ASMAC Bâle a
ainsi publié les salaires minimaux des
médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique
en fonction de l’ancienneté.
La section Bâle a cependant aussi constaté
qu’il était très difficile de corriger par
un investissement normal en termes de
communication l’opinion colportée par
les médias, selon laquelle les salaires des
médecins sont le principal facteur à l’origine
des coûts de la santé élevés.
A quelques exceptions près, les médias
reprennent le plus souvent ces déclarations
récurrentes d’origine officielle
(l’OFSP ou le conseiller fédéral Alain Berset)
sans trop se poser de questions et sans
remettre en cause, par exemple, la méthode
employée pour les sondages. Critiquer
le corps médical et quasiment le
punir collectivement à cause des salaires,
bien qu’il soit évident que certains salaires
extrêmement élevés faussent le tableau,
semble être une voie volontiers empruntée
par certains médias qui préfèrent les gros
titres au détriment d’une analyse détaillée
des statistiques et affirmations.
Nous citerons à titre d’exemple un commentaire
sur le sujet dans la «Basellandschaftliche
Zeitung», une édition
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
23

ASMAC
régionale de l’«Aargauer Zeitung», qui
mentionne que les médecins-assistant(e)
s doivent être considérés comme des apprentis.
Le commentateur aurait été bien
inspiré de faire preuve de plus de respect
en rappelant que les médecins-assistant(e)s
sont aussi des apprentis, au lieu
de les rabaisser au niveau de simples apprentis
et stagiaires.
L’ASMAC Bâle estime qu’il est important
de s’engager sous l’autorité de l’association
suisse et en collaboration avec toutes les
sections pour ne pas simplement laisser la
politique et l’administration gérer la communication
sur ce sujet récurrent, mais
pour que l’ensemble du corps médical,
c’est-à-dire la base, intervienne. ■
Josef Zindel,
chargé des relations publiques de la
section Bâle
SECTION BERNE
Portrait de
l’ASMAC Berne
Actuellement, l’ASMAC Berne compte 3504
membres et s’engage pour les revendications
des médecins-assistant(e)s et chef(fe) s
de clinique. Le bureau permanent est dirigé
par Janine Junker. Il se tient à la disposition
des membres pour répondre à toute
question. Vous pouvez nous contacter par
e-mail (junker@vsao-bern.ch) ou par
téléphone (031 381 39 39). La plupart des
informations sont disponibles sur notre site
web vsao-bern.ch. Nous sommes également
présents sur Facebook (VSAO Bern). De plus,
une assemblée générale ordinaire a lieu
une fois par année – la prochaine est prévue
le jeudi 25 avril 2019 à 19h00 au
Restaurant Tramdepot à Berne. Les nouveaux
intéressés sont les bienvenus! ■
Janine Junker,
directrice de l’ASMAC Berne
Nora Bienz
Présidente
Miriam Grädel
Vice-présidence
Marius Grädel-Suter
Vice-présidence
Benjamin Hess
Vice-présidence
Gerhard Hauser
Suppléance
Janine Junker
Direction
David Schreier
Comité restreint
Valentine Mercier
Comité restreint
Helene Mellerowicz
Comité restreint
Anna Meister
Comité restreint
Gerlinde Heil
Comité restreint
Katharina Stegmayer
Comité élargi
Dario Häberli
Comité élargi
Nicolas Clément
Comité élargi
Anne Lafranchi
Comité élargi
Luzia Gisler
Comité élargi
Kristina Tänzler
Comité élargi
www.vsao-bern.ch
24 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018
collage_2018_de-fr.indd 2 12.11.18 10:43

ASMAC
SECTION SUISSE CENTRALE
Des objectifs importants
ont été
atteints, d’autres
nous attendent
Le plus grand projet de
ces dernières années est
presque terminé: la
mise en œuvre de la loi
sur le travail pour tous
les employés, c’està-dire
aussi pour les
chef(fe)s de clinique à
l’Hôpital cantonal de
Lucerne. Beaucoup de
cliniques ont profité de
l’occasion et n’ont pas
seulement mis en
conformité sur le papier
les horaires de service
avec la loi sur le travail, mais ont aussi
examiné ces derniers pour ce qui concerne
l’efficacité et les besoins des médecins-assistant(e)s
et chef(fe)s de clinique. Dès le
début, nous visions, outre d’éviter des réductions
de salaire, un autre objectif: la
durée de travail doit notamment être réduite
dans le domaine administratif et
pour les tâches inefficaces, mais pas pour
la formation postgraduée et les parts intéressantes
du travail de médecin. A ce propos,
nous tenons à vivement remercier
Philipp Rahm et son équipe du projet de
conseil en matière de planification des
services de l’ASMAC Suisse.
En parallèle, nous avons sillonné la Suisse
centrale au cours des dernières années, et
ce au moins à une reprise pour les indemnités
pour heures supplémentaires, les
négociations salariales, l’introduction de
la loi sur le travail, la qualité de la formation
postgraduée, etc. à NW, OW, SZ, GL,
ZG et à plusieurs reprises à LU. Presque à
chaque fois, nous avons trouvé des solutions
par la négociation et en étroite collaboration
avec les personnes concernées.
Et d’autres projets nous attendent : qualité
de la formation postgraduée, respect de la
loi sur le travail, éviter les coupes dans le
financement de la formation postgraduée,
promouvoir les postes à temps partiel, atténuer
les conséquences des mesures
d’économie, fusions hospitalières... Pour
tous ces sujets, il est important que les
jeunes collègues du comité fassent part de
leurs revendications. La prochaine occasion
de le faire se présentera lors de notre
assemblée générale au début février 2019.
Bien entendu, il est possible d’adresser ses
doléances au comité en tout temps. L’expérience
montre qu’il vaut mieux répartir
la charge de travail sur plusieurs épaules.
En tant qu’association professionnelle,
nous devons donner la parole aux personnes
concernées pour fixer les axes essentiels
de notre activité. Eu égard à la
situation politique (et financière) actuelle
dans les cantons de Suisse centrale, un
arrêt des efforts se traduira immanquablement
par une régression au niveau des
conditions de travail et des salaires.
Tu as des idées pour améliorer les
choses? Tu sais où se situent les problèmes?
Tu es mécontent des conditions
de travail ou au contraire heureux au
point que tu aimerais partager ton savoir
et ton expérience? Tu travailles dans
un hôpital de Suisse centrale? J’invite
tous les collègues à me contacter ou à
s’annoncer auprès de notre bureau permanent.
L’invitation à l’assemblée générale
sera envoyée l’année prochaine,
comme d’habitude par e-mail aux
membres de notre section. ■
Regula Wiesmann,
présidente de la section Suisse
centrale
COACHING
Profession de
médecin & famille /vie privée
Conseil téléphonique:
044 462 71 23 • info@und-online.ch
Comment puis-je concilier famille, loisirs et profession? Comment puis-je reprendre mon travail après mon congé
maternité? Comment puis-je surmonter les défis quotidiens? L’ASMAC propose à ses membres les réponses et
solutions à ces questions, et à bien d’autres encore, dans le cadre d’un coaching gratuit. Le conseil téléphonique
est assuré par le Bureau UND. Vous trouverez plus de détails au sujet de cette offre de conseil de l’ASMAC sur
notre site web www2.asmac.ch, dans la rubrique Profession de médecin & famille/vie privée.
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
25

ASMAC
SECTION ZURICH /
SCHAFFHOUSE
La fin de la discrimination
des
femmes médecins
enceintes?
Depuis un certain temps déjà, les femmes
médecins enceintes sont régulièrement
discriminées dans le cadre de leur engagement
à durée déterminée en cas de
grossesse/maternité et livrées à l’arbitraire
de leurs supérieurs hiérarchiques.
Cela concerne notamment les médecins-assistantes.
Mais dans le canton de
Zurich, il y a même des cheffes de clinique
qui sont engagées avec des contrats
à durée déterminée. L’argument régulièrement
présenté que les médecins-assistantes
et -assistants sont depuis toujours
engagés avec des contrats à durée déterminée
pour une bonne raison, la formation
postgraduée, n’est pas valable dans
le canton de Zurich. Jusqu’en 2000, les
médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de
clinique bénéficiaient aussi de contrats
à durée indéterminée.
Un contrat à durée déterminée peut avoir
des conséquences négatives importantes
pour les collaborateurs en cas de maladie
ou de grossesse/maternité. En effet, l’obligation
de verser le salaire et le congé maternité
deviennent caducs à la fin des
rapports de travail. La fin de l’obligation
de verser le salaire en cas de maladie et
d’accident touche aussi bien les femmes
que les hommes. Ce risque peut être assuré
par une assurance privée. Les femmes
médecins engagées à durée déterminée
perdent par contre souvent une partie ou
la totalité du congé maternité. Certes, les
engagements à durée déterminée sont
valables pour les deux sexes, mais se répercutent
encore plus négativement sur les
femmes. On peut donc partir du principe
qu’il s’agit d’une discrimination selon
l’art. 3 de la loi sur l’égalité entre femmes
et hommes (LEg). Dans le cas d’espèce, il
s’agit d’une discrimination indirecte,
étant donné que par rapport au reste du
personnel de l’hôpital ou de l’établissement,
l’inégalité de traitement est rattachée
à une caractéristique neutre (la formation
postgraduée), mais que ce rattachement
désavantage proportionnellement
plus les femmes.
Grâce au cas d’une femme médecin enceinte
à l’hôpital Triemli, qui avait accouché
à la fin de son engagement à durée
déterminée et qui n’a pas accepté de renoncer
à son indemnité de maternité,
l’ASMAC ZURICH a pu obtenir une appréciation
de la situation juridique par le
bureau de l’égalité de la ville de Zurich et
par celui du canton de Zurich. Les deux
ont estimé qu’il s’agissait d’une discrimination
indirecte. Cette discrimination
pourrait être supprimée par l’abandon
systématique des engagements à durée
déterminée. Il faudrait au moins que les
rapports de travail à durée déterminée de
femmes médecins qui sont enceintes ou
en congé maternité au moment de l’expiration
des rapports de travail soient automatiquement
prolongés jusqu’à la fin du
congé maternité. Le nouveau chef du département
de la santé et de l’environnement
de la ville de Zurich a ordonné la
suppression immédiate de cette discrimination.
Outre la médecin mentionnée,
toutes les femmes médecins enceintes
employés par la ville de Zurich bénéficient
dès à présent de 16 semaines de congé
maternité.
L’ASMAC ZURICH va maintenant inviter
les autres hôpitaux du canton de Zurich à
adapter leurs règlements et contrats en
conséquence pour supprimer cette discrimination.
Sinon, nous nous chargerons de faire valoir
vos droits!
■
Jana Siroka (présidente)
et Susanne Hasse (directrice)
Vous cherchez une place
de crèche – l’ASMAC vous apporte son soutien
Si vous cherchez une place de crèche pour votre enfant, n’oubliez pas que depuis 2011, votre association vous
apporte son soutien pour cette tâche importante. Une demande au moyen du formulaire en ligne auprès de l’ASMAC
suffit, et vous recevrez des informations relatives à des places disponibles dans la région de votre choix ainsi que les données
de contact correspondantes des crèches. Vous trouverez d’autres informations importantes et le formulaire dans
la nouvelle rubrique Profession de médecin et famille sur le site web de l’ASMAC www.asmac.ch.
26 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

ASMAC
Susanne Hasse, avocate SHlegal,
directrice de l’ASMAC Zurich
Une représentante des
médecins-assistant(e)s d’un
hôpital zurichois demande
à l’ASMAC Zurich si les
médecins ont le droit de
faire la grève. En effet,
depuis une éternité, ils
sont en sous-effectifs, ce
qui rend impossible de
respecter la durée du travail
légale. Rien ne semble vouloir
changer. Leur patience
est à bout.
Dans certaines circonstances, le droit de
grève est un droit fondamental garanti
par la Constitution fédérale (art. 28 CF).
D’après la jurisprudence du Tribunal fédéral,
la grève est le «refus collectif de la
prestation de travail due pour imposer
une revendication à propos de conditions
de travail spécifiées vis-à-vis d’un ou plusieurs
employeurs». Une grève pour imposer
des objectifs politiques, p. ex. la
modification de la loi sur le travail, serait
illicite. De plus, l’article constitutionnel
précise aussi que les obligations de préserver
la paix du travail ou de recourir à
une conciliation doivent être considérées
avant toute chose. C’est notamment le cas
si les parties ont convenu de recourir à
une conciliation ou lorsqu’une convention
collective de travail a été conclue. Il
faut alors respecter la paix du travail selon
l’art. 357a CO (la CCT pour les médecins-assistant(e)s
qui s’applique dans le
canton de Zurich pour les quatre hôpitaux
cantonaux).
La grève comme mesure de lutte (comme
la grève des crayons zurichoise en 1998)
n’est donc admise que comme ultime
recours, si l’employeur refuse de négocier
ou que les négociations n’aboutissent pas.
Car en cas de grève, l’employeur risque de
subir un dommage économique.
D’après la Constitution fédérale, la loi
peut interdire le recours à la grève à certaines
catégories de personnes. Ainsi, la
loi sur le personnel de la Confédération
précise que si la sécurité de l’Etat, la sauvegarde
d’intérêts importants commandés
par les relations extérieures ou la
garantie de l’approvisionnement du pays
en biens et services vitaux l’exigent, le
Conseil fédéral peut limiter ou supprimer
le droit de grève pour certaines catégories
d’employés. La loi sur le personnel du
canton de Zurich et l’ordonnance sur le
droit du personnel de la ville de Zurich ne
s’expriment pas sur le droit de grève. A
Zurich, on estime cependant que, sur la
base du devoir de fidélité ancré dans les
lois sur le personnel, la grève peut être
interdite ou restreinte pour certaines catégories
du personnel, par exemple pour
l’approvisionnement hospitalier absolument
nécessaire.
En d’autres termes: si dans un hôpital le
service de garde est assuré et que les médecins-assistant(e)s
n’ont pas l’obligation
de respecter la paix du travail conformément
à la CCT, ils peuvent s’organiser
collectivement et faire grève pour obtenir
des conditions de travail légales. Toutefois,
seulement si des négociations ont été
entamées avec l’employeur et que cellesci
n’ont pas abouti. Comme les médecins-assistant(e)s
ne souhaitent en général
pas s’exposer pour des motifs de
carrière dans ce genre de négociations,
il faut faire appel à l’ASMAC Zurich.
Celle-ci se charge de représenter les employés
dans les négociations avec l’employeur
et, si nécessaire, de faire appel à
l’inspectorat du travail du canton de
Zurich. Dans ce contexte, il est recommandé,
comme mesure immédiate,
d’analyser les processus de planification
des horaires de service avec le soutien du
conseil en matière de planification des
services de l’ASMAC Suisse et de voir dans
quelle mesure la planification peut du
moins être optimisée avec le personnel
actuel.
■
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
27

Publireportage
L’IFAS s’impose comme une plateforme très prisée
des acteurs de la santé
permettent de piloter le fauteuil roulant.
Les premières livraisons sont
prévues pour fin 2019.
Les exposants se sont félicités de la qualité des visiteurs.
L’IFAS, le salon spécialisé du marché
de la santé, reste un point de rencontre
très apprécié des acteurs du
secteur de la santé.
Au total, 16 000 visiteurs environ sont
venus s’informer sur les tendances et
les nouveautés lors de la 35e édition
du salon, qui s’est tenue du 23 au 26
octobre 2018 à Zurich. L’IFAS a ainsi
renoué avec l’excellent résultat de
2016. Organisé pour la première fois,
le concours «IFAS Innovation Challenge»
destiné aux start-ups a rencontré
un franc succès. Le lauréat, la jeune
entreprise Scewo, a séduit le jury
grâce à une première mondiale: un
fauteuil roulant capable de monter
les escaliers.
Heinz Salzgeber, le directeur du salon,
tire un bilan positif: «Avec un profil
de visiteurs très intéressant, 401 exposants,
l’IFAS Forum, l’exposition
spéciale «L’hôtellerie dans le secteur
de la santé», l’IFAS Innovation Challenge
et le salon de l’emploi intégré
CareFair, l’IFAS s’est imposé une
nouvelle fois comme le principal
rendez-vous de la branche.» D’après
l’enquête d’un institut de sondage indépendant,
les visiteurs ont apprécié
l’expertise des acteurs du salon,
le transfert des connaissances et les
possibilités de réseautage.
Globalement, les exposants sont eux
aussi satisfaits et ils se sont félicités
de la qualité des visiteurs. Stefano
Prosia, responsable des ventes de Bigla
Care AG, déclare: «L’IFAS est le salon
le plus important pour notre société.
Cette année, nous avons certes
accueilli moins de visiteurs au total
que lors de l’IFAS 2016, mais leur profil
était plus intéressant.» Rolf Häller,
CEO et gérant de medi-lan, parvient à
la même conclusion: «Jamais la qualité
des contacts n’a été aussi bonne.
Il n’existe en Suisse aucune manifestation
comparable.»
Des chenilles pour monter les
escaliers
L’un des temps forts du salon a été
l’IFAS Innovation Challenge. Après
s’être imposées face à une cinquantaine
de concurrents, 14 jeunes entreprises
ont réussi à se qualifier en
finale et ainsi pu présenter leurs innovations
à l’IFAS. L’avant-dernier
jour du salon, Nik Hartmann a révélé
le nom du gagnant de cette année:
Scewo a remporté le prix du
jury spécialisé avec à la clé un montant
de 10 000 francs suisses. La jeune
entreprise du Technopark de Winterthour
a impressionné le jury avec
«Bro», un fauteuil roulant capable de
monter les escaliers. Cette nouveauté
mondiale allie un design sportif à
une remarquable fonctionnalité. Ce
qui le rend unique, c’est sa capacité
à monter les escaliers en toute sécurité
grâce à deux chenilles rétractables.
Un joystick et une application
La sécurité dans le domaine de la
santé
L’IFAS FORUM a été l’une des manifestations
phares du salon. Cette
année, il avait pour devise «Envisager
l’avenir en toute sécurité». Dans
le cadre d’exposés et de tables rondes,
des experts ont abordé des thématiques
telles que l’informatique
dans la pratique médicale, la sécurité
des soins au moyen de réseaux
interprofessionnels ou le recours à
l’intelligence artificielle pour soutenir
les praticiens. «La sélection de
sujets intéressants et variés a attiré
de nombreux visiteurs», résume le directeur
du salon.
Dans le cadre de l’exposition spéciale
«L’hôtellerie dans le secteur de
la santé», dix exposants ont montré
comment continuer à assurer la qualité
de vie et de l’habitat des personnes
âgées ou malades. Des solutions
intéressantes et éprouvées sur la
question ont été présentées dans le
cadre de l’exposition spéciale comme
du forum.
Prochaine édition: l’IFAS 2020
«Le succès de l’IFAS 2018 confirme
que le salon reste un point de
rencontre très prisé des acteurs du
secteur de la santé, et ce alors que
la transformation numérique est en
pleine accélération», se réjouit Heinz
Salzgeber. Il saisit l’occasion pour
annoncer dès maintenant les dates
du prochain salon: la 36e édition de
l’IFAS se tiendra du 20 au 23 octobre
2020. Une version réaménagée de
l’IFAS Innovation Challenge est notamment
prévue.
Exhibit & More AG
www.ifas-messe.ch
T +41 (0)44 806 33 77

ASMAC
-INSIDE
Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte
Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique
Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica
Sergio Sesia
Lieu de domicile: Huningue
A l’ASMAC depuis: 2013
L’ASMAC en trois mots:
Communauté, défense des intérêts
des médecins, politique de la
santé
Profession ou vocation? Lorsqu’on s’entretient
avec Sergio Sesia, on constate rapidement
qu’il considère son métier comme
une vocation. Mais pour y arriver, il a
fallu quelques détours. «Médecin a toujours
été ma profession de rêve, mais j’ai
dû financer moi-même ma formation.
Après quelques années passées à la
Banque du commerce et de l’industrie à
Berlin, j’avais économisé assez d’argent
pour commencer mes études de médecine.»
Il a suivi ses études à Berlin, Milan
et Nancy, où il a débuté son activité pratique
comme médecin-assistant en
chirurgie générale. L’année suivante, il a
poursuivi sa formation à Liestal. Et en
2005, il est passé au service de chirurgie
pédiatrique à Bâle (Bruderholz), où il a
travaillé comme chef de clinique dès 2011.
Depuis 2017, il est chef de clinique suppléant
au service de chirurgie thoracique
de l’Hôpital de l’Ile à Berne. Sa spécialité:
les déformations de la paroi thoracique,
sujet de son habilitation en cours.
Profession ou vocation? Lorsqu’on s’entretient
avec Sergio Sesia, on constate que sa
profession n’est pas seulement une vocation.
«Concilier la vie privée, la recherche
et le quotidien clinique s’est avéré difficile
pour moi. Il y a toujours quelqu’un qui en
pâtit : mes quatre enfants et ma femme
savent de quoi je parle.» Lorsqu’il est entré
en contact avec l’ASMAC Bâle, il a vite
constaté «à quel point il est important que
nous, médecins, nous impliquions dans le
débat politique pour que nos conditions de
travail ne soient pas simplement dictées
par des tiers». En 2013, il est donc devenu
membre et co-président de la section. Il y
a une année, le Comité central l’a élu au
Comité directeur de l’association faîtière.
Dans cet organe, il se consacre notamment
aux thèmes de la cybersanté et de la
qualité.
Mais le sujet central de son engagement
reste les conditions de travail. A 48 ans, ce
père de famille souhaite que tous les médecins-assistant(e)s
et chef(fe)s de clinique
en Suisse adhèrent à l’ASMAC. Cela
donnerait encore plus de poids à l’association
dans ses combats. En effet, il trouve
inadmissible qu’une administration hospitalière
lui dise que «les jeunes médecins
n’ont pas besoin de contrats à durée indéterminée,
car ils sont encore en apprentissage
et d’ailleurs, être médecin est une
vocation et pas une profession!».
Encore une fois: profession ou vocation?
Pour Sergio Sesia, il n’y a pas de choix
univoque: «Il s’agit d’optimiser les déroulements
de travail à l’hôpital dans un esprit
de compromis et de réduire la bureaucratie
au minimum. Cela permet aux
médecins de se focaliser sur les patients et
de mieux concilier vie de famille et vocation.»
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N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
29

POINT DE MIRE MIRACLES
La genèse des miracles
Chaque année, plusieurs millions de personnes se rendent à Lourdes, Fátima, Medjugorje et
Czestochowa, autant de lieux de pèlerinage importants où la Vierge Marie est censée être
apparue. Cette forme de piété populaire constitue un défi pour l’enseignement et la doctrine de
l’Eglise catholique. Comment se déroulent ces apparitions de la Vierge? Et qui détermine s’il
s’agit d’«authentiques miracles»?
Prof. Michaela Schäuble, professeur en anthropologie sociale à l’Université de Berne
En 1858, à proximité de Lourdes dans le
Sud de la France, la Vierge Marie est censée
être apparue à une jeune bergère âgée
de 14 ans, dénommée Bernadette Soubirous.
Suite à cet événement, la paisible
petite ville des Hautes-Pyrénées est rapidement
devenue un lieu de pèlerinage
international et le théâtre d’un nouveau
«spectacle moderne». Bientôt la ligne de
chemin de fer, construite et développée à
cet effet, transporta vers Lourdes des centaines
de milliers de personnes. Des récits
circulèrent au sujet de guérisons miraculeuses,
qui furent relayés par les médias
de masse, alors en plein essor. Aussi les
trains furent-ils équipés de nouveaux
compartiments, prévus pour transporter
les malades voyageant sur des civières.
Le lieu du miracle fut bientôt modernisé
et aménagé comme ville sans barrières,
accessible à tous. De nombreux hôtels et
restaurants ouvrirent leurs portes, en plus
d’innombrables commerces d’objets religieux
(fournissant des articles tels que
cierges, chapelets, médailles et statuettes).
S’y ajouta une offre de loisirs qui convertit
bientôt le pèlerinage en forme précoce du
tourisme de masse moderne. Par des reconstitutions
efficaces des visions de Bernadette,
les pèlerins purent dès lors assister
au récit du miracle et se projeter
comme spectateurs d’une révélation religieuse.
Durant les années qui suivirent
l’apparition, les récits de guérisons miraculeuses
se multiplièrent, à tel point qu’un
cabinet médical s’installa dans la ville.
Parmi les quelque 6000 guérisons recensées,
l’Eglise catholique-romaine en a
reconnu jusqu’ici environ 2000 en tant
que faits inexplicables sur le plan médical
et 69 en tant que miracles. Ce n’est que
cette année, le 11 février 2018, que l’Eglise
est officiellement parvenue au nombre de
70 guérisons miraculeuses.
Un modèle récurrent
Lourdes est un paradigme à bien des
points de vue et la majorité des apparitions
de la Vierge qui ont eu lieu depuis le XIXe
siècle se sont déroulées selon un schéma
comparable: Marie apparaît en général
dans des régions rurales éloignées et ce
sont principalement des personnes modestes
qui bénéficient de ces visions; il
s’agit très souvent de jeunes filles ou de
groupes d’enfants bergers qui font part
d’expériences visionnaires. Leurs récits
présentent aussi des similitudes remarquables:
la Vierge est décrite comme une
jeune et belle femme, portant un long
manteau bleu ou blanc, la tête ceinte
d’une couronne d’étoiles ou d’un halo de
lumière. Elle parle d’une voix claire et
s’exprime dans la langue du pays. Parfois,
les jeunes gens évoquent aussi un parfum
de roses dans le sillage de l’apparition.
Dans la plupart des cas, des sources d’eau
jaillissent en arrière-plan, auxquelles on
prête des propriétés curatives, comme c’est
le cas à Lourdes.
Le moment des apparitions présente aussi
un schéma récurrent. C’est principalement
en des temps de crise et de troubles politiques
que se déroulent certaines visions
s’adressant à l’ensemble de la société. On
les retrouve à une certaine fréquence, par
exemple lors de la Première Guerre mondiale,
lors de l’année fatidique 1933, ou au
cours de la guerre froide (Scheer 2006).
C’est la raison pour laquelle les messages
de la Vierge présentent autant de similitudes:
elle lance des avertissements sur des
dangers qui menacent la société toute entière,
elle exhorte à la conversion et au
repentir et promet d’intercéder auprès de
son fils afin de détourner la catastrophe
qui s’annonce, de préserver l’humanité et
la paix. C’est à ce titre qu’on la désigne
aussi comme Reine de la paix, bien que ses
apparitions et ses messages aient donné
lieu à bien des controverses par le passé.
L’espoir d’une guérison miraculeuse: pèlerins à Lourdes. (® mimohe/shutterstock.com)
Sur place et à Rome
Différents facteurs déterminent si une
apparition va rester cantonnée à un phé-
30 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

POINT DE MIRE MIRACLES
La certification du miracle
La procédure prévoit qu’une commission
d’examen se forme sur place, comprenant
par exemple des théologiens, des historiens
et des psychologues. Cette commission
vérifie l’état d’esprit et la crédibilité
de la personne témoignant d’une apparition.
Elle contrôle si le message concorde
avec l’enseignement de l’Eglise. Sur la
base de ses conclusions, le diocèse compétent
prononce l’une des sentences suivantes,
soit:
a.) «Constat de supernaturalitate» (il est
établi que le phénomène est d’origine
surnaturelle). Ce jugement a notamment
été prononcé au sujet de Lourdes et de la
révélation faite à Bernadette Soubirous,
qui a été reconnue comme authentique.
b.) «Constat de non-supernaturalitate»
(il est établi que le phénomène n’est pas
d’origine surnaturelle). Ce jugement réfute
l’authenticité de la vision.
c.) «Non-constat de supernaturalitate»
(l’origine surnaturelle du phénomène
n’est pas établie). Dans le cas de Medjugorje
notamment, c’est cette troisième
formule, plus neutre, qui a été utilisée,
signifiant que l’Eglise n’a pas pris définitivement
position à ce sujet. Le pèlerinage
dans cette région d’Herzégovine est toléré
par le Vatican, tout comme le culte marial
qui s’y est instauré. L’interprétation du
message est laissée aux soins du diocèse
et de la communauté franciscaine compétente,
pour autant qu’elle soit conforme
à la doctrine de l’Eglise catholique-romaine.
La Vierge Marie est apparue à Bernadette Soubirous, fille d’une modeste famille
de paysans de Lourdes. (® GoneWithTheWind/fotolia.com)
Ce jugement est toujours transmis à la
Congrégation pour la doctrine de la foi au
Vatican, qui examine encore une fois
l’affaire et prononce un décret officiel.
nomène local ou si elle va transformer le
lieu en destination de pèlerinage: l’accessibilité
du lieu, la crédibilité du témoin,
la portée politique du message et, enfin,
sa capacité à toucher la foule. L’aspect qui
revêt une importance centrale est cependant
toujours la façon dont le clergé local
«gère» l’événement et dont les autorités
ecclésiastiques jugent les faits. L’Eglise
catholique-romaine traite les apparitions
de la Vierge comme des «révélations privées».
En règle générale, aucun miracle,
aucune révélation ou vision n’est admise
comme telle sans être approuvée par
l’évêque local.
Au Vatican, c’est la Congrégation pour la
doctrine de la foi – une commission composée
de 26 membres, dont des cardinaux,
des archevêques et des évêques,
nommée par le pape pour une période de
cinq ans – qui est compétente pour traiter
ce type de cas. La Congrégation pour la
doctrine de la foi a édicté un ensemble de
«normes procédurales pour le discernement
des apparitions ou révélations présumées».
Son but est d’établir «la certitude
morale» ou, du moins, «la grande
probabilité» quant à l’existence du fait,
ainsi que la véracité et l’absence d’erreur
«de la doctrine théologique et spirituelle».
(http://www.vatican.va/roman_
curia/congregations/cfaith/documents/
rc_con_cfaith_doc_19780225_
norme-apparizioni_fr.html)
Les critères objectifs pour le constat d’un
miracle font défaut, tout comme les
preuves factuelles des apparitions de la
Vierge. Le phénomène se soustrait aux
explications scientifiques aussi bien que
théologiques, même quand certaines circonstances
– un contexte politique, historique,
économique ou socio-culturel
– peuvent être analysées. Dans une perspective
socio-anthropologique, ce n’est
pas l’authenticité d’une apparition qui est
examinée ou évaluée, mais l’expérience
de la rencontre du croyant et du divin qui
permet à celui-ci de l’appréhender par les
sens.
■
Source:
Scheer, Monique, Rosenkranz und Kriegsvisionen.
Marienerscheinungskulte im
20. Jahrhundert. TVV: Tübingen 2006.
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
31

POINT DE MIRE MIRACLES
L’herbe ne pousse pas plus vite
quand on tire dessus
Un enfant de 8 ans qui fréquente l’université, une fillette de 5 ans virtuose du piano: le phénomène
des enfants prodiges n’est pas nouveau. Mozart, Marie Curie ou encore le philosophe Gottfried Wilhelm
Leibniz sont autant de figures connues, qui ont très tôt fait preuve de capacités exceptionnelles.
Mais à quoi reconnaît-on un enfant prodige? Et quelle est la part du talent véritable ou de
l’entraînement intensif imposé par les parents?
Gerhard Müller, directeur du Conservatoire de Berne
Goethe était déjà âgé de 72 ans quand, en
1821, il reçut la visite d’un jeune garçon de
12 ans venu de Berlin. Deux heures durant,
celui-ci a interprété au clavier principalement
des fugues de Bach, pour le prince des
poètes et ses invités. Puis il a improvisé des
morceaux de sa composition et joué avec
brio, à la plus grande stupéfaction de l’assistance,
des œuvres de Mozart et de Beethoven,
à partir de partitions originales.
C’était la première fois que le jeune Felix
Mendelssohn venait à Weimar, mais il avait
déjà rencontré Goethe quatre ans auparavant.
Bien des années plus tôt, ce dernier
avait fait la connaissance du jeune Mozart,
alors qu’il était âgé lui-même âgé de 14 ans.
Quant aux impressions que les deux jeunes
prodiges ont faites sur lui, il s’en est confié
à Carl Friedrich Zelter, l’exigeant professeur
berlinois de Mendelssohn. Goethe estima
que ce dernier s’exprimait dans «un langage
d’adulte», contrairement à Mozart,
dont il a comparé la performance «aux
balbutiements d’un enfant». Comme nous
le savons aujourd’hui, tous deux ont composé
des œuvres inoubliables et ils ont été
considérés comme des enfants prodiges.
une année pour le Master et la thèse. Enfin,
une violoniste de 13 ans qui compose des
opéras dans le style du XVIIIe siècle. Les
talents particuliers peuvent s’exprimer
dans toutes sortes de disciplines et il en a
toujours existé. Celui qui a inspiré l’expression
d’enfant prodige, Christian Heinrich
Heineken, n’a vécu que quatre ans. Il est
né en 1721 à Lübeck et l’on raconte qu’il
maîtrisait le latin et le grec à l’âge de 2 ans.
A 3 ans, il a rédigé une histoire du Danemark.
Emmanuel Kant l’a décrit comme
un «enfant prodige à l’existence éphémère».
Il a forgé ainsi le terme qui est
Le boom des enfants prodiges
Notre époque connaît aussi un certain
nombre d’enfants prodiges, dont voici
quelques exemples: un Américain de 16
ans qui parle couramment huit langues,
dont le hindi et le chinois, qui résout des
équations mathématiques complexes et
s’attache avec passion à apprendre par
cœur les nombres premiers; un Néerlandais
de 8 ans qui a passé les épreuves de
maturité ne sait pas encore s’il va s’orienter
vers les mathématiques ou les sciences de
l’ingénieur, mais dont le plan d’études est
déjà établi: une année pour le Bachelor,
La rencontre de deux géants: Mendelssohn joue pour Goethe.
(Moritz Oppenheim, 1864; ® wikipédia)
32 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

POINT DE MIRE MIRACLES
toujours en vigueur de nos jours et utilisé
sans modération, particulièrement dans le
domaine de la musique.
Qu’est-ce au juste qu’un enfant prodige?
Quelle est la différence entre un haut potentiel
et un prodige? Comment se manifeste
le haut potentiel et quelle influence
exercent les parents? Comment la santé ou
le contexte social influencent-ils ces dispositions?
Quand le diagnostic de « syndrome
du savant », rarement prononcé, est-il
adéquat? Où se situe la frontière entre génie
et folie? A partir de quand le terme de prodige
est-il indiqué? Les distinctions sont
difficiles et en fin de compte subjectives.
Se produire devant les grands de ce monde. Alma Deutscher avec Sebastian
Kurz et Vladimir Poutine (® www.kremlin.ru.)
Le Conservatoire de Berne
en bref
Le Conservatoire de Berne compte parmi les principaux
établissements de formation de ce type en Suisse. Actuellement,
2800 enfants, jeunes et adultes suivent les quelque
3000 cours dispensés par environ 120 enseignants.
L’enseignement comprend une palette d’instruments particulièrement
vaste, qui s’étend de l’accordéon schwyzois
au violoncelle baroque. Il englobe la musique de chambre
et la musique orchestrale, ainsi que les groupes de musique
actuelle, sans oublier les formations adressées aux
tout petits. Les adultes aussi peuvent bénéficier d’une vaste
gamme de cours. Informations détaillées dans la brochure
à télécharger sur le site www.konsibern.ch.
Le miracle programmé
La jeune Londonienne Alma Deutscher,
âgée de 13 ans, est considérée par les médias
comme un enfant prodige. Son talent
ne fait pas de doute, mais il n’est pas certain
qu’il faille la qualifier de prodige à proprement
parler. Sa formation a été réglée
comme un plan directeur: enseignement
du piano à l’âge de 2 ans, cours de violon
dès 3 ans, avec école à domicile, cela va de
soi. Familiarisée tôt avec les techniques de
composition du XVIIIe siècle, elle écrit désormais
des sonates, des symphonies et des
opéras dans le style des maîtres anciens. La
musique moderne se résume à «du bruit
qui lui fait mal aux oreilles», selon elle.
Aussi n’a-t-elle jamais écouté ni jazz ni
musique pop. On la compare souvent au
jeune Mozart, mais ce parallèle pose problème
déjà sur ce point: contrairement à
Alma, Mozart a été tout jeune baigné dans
la musique de son temps. Bizarrement,
l’exemple de Mozart est encore et toujours
convoqué dans le monde entier, et régulièrement
utilisé comme argument pour justifier
l’entraînement des enfants, dès leur
plus jeune âge, parfois bien au-delà des
limites du supportable. Il est vrai que le père
de Mozart a bel et bien imposé ce régime à
son fils. Or les enfants sont bien souvent
malmenés au nom de projections ou d’espoirs
déçus de leurs parents ou enseignants.
Les agences flairent la bonne affaire et le
public se pâme devant des prestations qui,
il faut bien le dire, sont parfois réellement
époustouflantes. Mais ce qui dans tous les
cas est mis de côté, c’est le développement
de la personnalité de l’enfant. Or la personnalité
est précisément ce qui est appelé à
manquer le plus dans les cas qui nous occupent,
que la musique classique ait ou non
un avenir. La personnalité ne s’obtient au
prix d’aucun entraînement, si intensif soitil.
Les exemples sont légion de prétendus
enfants prodiges qui ont engrangé les succès
au cours de leurs jeunes années, mais
qui ont ensuite sombré dans une mer de
médiocrité. Le nombre de jeunes prodiges
supposé ne décroît pourtant pas.
Créatif plutôt que surentraîné
Quelques-uns parviennent pourtant à mener
une carrière, allez savoir à quel prix!
Les exemples d’enfants prodiges qui affirment
avoir été épanouis sont excessivement
rares. Anne-Sophie Mutter en est un. La
biographie de Lang Lang, en revanche,
laisse entrevoir des abîmes de souffrance
derrière la façade de la réussite. Il est en
outre intéressant de relever que dans le
domaine de la musique (classique), ce sont
presque exclusivement d’interprètes dont il
s’agit. La créativité qui distingue un Mozart
ou un Mendelssohn semble s’épuiser le plus
souvent dans la production de pâles copies
d’imitateurs. Il en va tout autrement quand
le jeune prodige a la possibilité de déterminer
lui-même son destin, comme la montré
l’exemple de Mendelssohn. Certes, il a
grandi au sein d’une famille de musiciens
qui s’intéressait à toutes les formes d’art. Le
jeune homme, qui était aussi un vrai génie
des langues, a bénéficié, ainsi que sa sœur
tout aussi douée que lui, de l’environnement
le plus stimulant qui soit, dans un
milieu culturel des plus raffinés. Mais Felix
Mendelssohn a très tôt suivi sa propre voie
et s’est rebellé contre le sévère régime de son
professeur Friedrich Zelter. Dégoûté des
exercices de contrepoint, ce n’est qu’à l’issue
d’une première crise de créativité, surmontée
à l’âge de 16 ans, qu’il est parvenu
à composer des œuvres telles que l’octuor,
puis le «Songe d’une nuit d’été» peu après,
qui comptent jusqu’à aujourd’hui parmi
les plus belles et les plus significatives de la
musique romantique.
«L’herbe ne pousse pas plus vite quand on
tire dessus», dit un proverbe africain. Fort
à propos! Les plantes s’épanouissent différemment
en fonction de leur environnement,
de la lumière, de la température, du
sol et de l’engrais. La rapidité de croissance
n’est en aucun cas un gage de qualité. Au
Conservatoire de Berne, nous nous consacrons
à l’éducation musicale depuis des
générations. Parmi nos élèves, il se trouve
des talents de toutes sortes, qui seraient
peut-être ailleurs désignés comme des enfants
prodiges. Indépendamment du talent
et des aptitudes, on découvre, en y regardant
de plus près, de merveilleuses dispositions
dans chaque enfant. Notre mission
consiste à développer et à promouvoir
celles-ci en fonction des possibilités et des
besoins individuels. Nous la remplissons
avec diligence et avec passion, mais aussi
avec toute l’humilité requise. ■
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
33

FOKUS WUNDER
Les moineaux volent au secours des arbres qui sont attaqués. (Shutterstock/Natalia Bachkova)
Les chuchotements du pommier
Plus nous approfondissons nos connaissances sur les animaux et plus leurs capacités nous surprennent.
Les plantes, en revanche, restent le plus souvent considérées comme des espèces de «robots
vivants», dont toute l’habileté se résume au processus de photosynthèse. De récentes découvertes
scientifiques permettent cependant de révéler le pouvoir des plantes sous un jour nouveau.
Leurs divers modes de communication, tout comme leur capacité à exercer une véritable économie
du troc, confinent au merveilleux.
Florianne Koechlin, biologiste et auteur
Le plus vieux pommier de Suisse se trouve
dans un jardin de la paroisse d’Interlaken
et il est âgé de près de 150 ans. Depuis le
début de son existence, plusieurs milliers
de générations d’insectes, de bactéries, de
virus, d’animaux ou de champignons l’ont
menacé sans avoir eu raison de lui. Vents,
tempêtes, vagues de froid, inondations et
canicules l’ont assailli tour à tour, mais il
a tenu bon. Cette résistance est d’autant plus
remarquable que l’arbre, contrairement
aux hommes ou aux bêtes, n’a pas la possibilité
de fuir devant le danger. Pour survivre
dans ces conditions, il doit s’appuyer
sur des capacités de communication particulièrement
développées, qui lui permettent
par exemple d’appeler des alliés à son secours.
Dialectes
Quand un pommier est infesté par la vorace
chenille phalène brumeuse (Operophthera
brumata L.), il émet un cocktail de substances
odorantes qui attire à lui la mésange
charbonnière. L’oiseau perçoit le signal
d’alarme et se dirige tout droit vers l’arbre
attaqué, où il trouve des proies en quantité
dont il fait son festin. Mais si ce même pommier
est assailli par l’acarien rouge des
pomacées (Panonychus ulmi), il dégage
une autre mixture aromatique, qui attire
un autre acarien (Amblyseius andersoni),
un prédateur naturel du précédent. Mais
comment l’arbre sait-il qui est en train de
le dévorer? Il le sait parce qu’il détecte la
salive qui pénètre les feuilles entamées par
le parasite. Les recherches menées sur
d’autres espèces végétales (plants de tomates,
de haricots ou de tabac par exemple)
ont montré que celles-ci parviennent à reconnaître
la salive des insectes et à identifier
leurs agresseurs par toute une série de
combinaisons chimiques. Au moyen de
substances aromatiques, elles appellent
ensuite à leur secours le défenseur adéquat,
en fonction de l’agresseur, ce qui constitue
un véritable tour de force en matière de
communication!
Tous les arbres et toutes les plantes communiquent
par le biais de substances aromatiques.
Ils envoient par ce biais des signaux
d’alarme qui attirent des organismes utiles
de manière ciblée. Par ce moyen, ils
s’alertent aussi mutuellement d’un danger
imminent et coordonnent même leur comportement.
On a pu identifier jusqu’à maintenant
environ 2000 «signaux aromatiques»
dans 900 familles de plantes. Il
existe une base de cinq à dix signaux
chimiques qui est commune à toutes les
plantes. Chacune peut en outre émettre un
grand nombre de mélanges aromatiques
différents. Il existe en somme un langage
végétal basique, qui se décline en outre en
de nombreux «dialectes», caractérisant
chacun une espèce végétale. Ces dialectes
s’obtiennent par de fines différences dans
la façon d’accommoder le mélange
chimique des molécules aromatiques.
Marché souterrain
Observée en surface, une forêt semble
constituer un groupe d’arbres distincts,
appartenant à diverses espèces: hêtres,
chênes, aulnes, épicéas, etc. Mais en soussol,
elle forme une entité particulière, extrêmement
dynamique et complexe. L’ensemble
des individus est relié par un système
de réseau de racines d’arbres et
d’hyphes (les filaments de champignons)
que l’on nomme «mycorhize», mot qui
vient du grec et signifie «racine de cham-
34 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

POINT DE MIRE MIRACLES
pignon». La majorité des arbres forestiers et
de nombreux champignons – dont les bolets,
les chanterelles et les cèpes – participent
à ce réseau, qui est appelé dans la
littérature scientifique «WWW» (pour
«Wood Wide Web»).
La plupart des plantes, de nombreux arbres
et arbustes, incluant notre pommier, forment
de tels réseaux mycorhiziens avec
d’autres groupes de champignons. Le fait
qui nous intéresse en l’occurrence est qu’ils
échangent en sous-sol aussi bien des nutriments
que des informations par le biais de
ce réseau commun.
Dans les cultures mixtes adaptées, qui
étaient pratique courante dans les anciens
jardins et exploitations agricoles, les plantes
organisent en sous-sol une sorte de marché
dynamique, où chacune peut transmettre
ses nutriments superflus et les échanger au
moment voulu contre d’autres substances
dont elle a urgemment besoin. Le trèfle
fournit par exemple de l’azote au réseau
mycorhizien, tandis que les plantes dotées
de longues racines, comme les arbustes ou
les arbres, vont puiser l’eau en profondeur
en cas de sécheresse et la propagent dans le
réseau. Il s’agit en somme d’une vaste communauté
de vie connectée et souterraine.
Des tests ont récemment démontré que les
plantes échangent aussi des informations
par ce réseau, afin, par exemple, de s’alerter
mutuellement en cas de danger. Le réseau
mycorhizien fonctionne en somme comme
un internet souterrain reliant des communautés
de plantes, et ce dans une mesure
encore insoupçonnée.
Les plantes peuvent toutefois aussi se faire
concurrence par le biais de ce réseau. Un
groupe de chercheurs de l’Université libre
de Berlin a pu l’observer en faisant pousser
des tagètes à proximité de laitues. Les végétaux
n’étaient reliés entre eux que par la
mycorhize. Or les scientifiques ont remarqué
que les laitues s’épanouissaient nettement
mieux quand elles n’étaient pas accompagnées
de tagètes dans leur voisinage.
Ils ont démontré que les tagètes produisent
une substance toxique, appelée thiophène,
qu’elle répand par ses racines et transmet à
son environnement par le biais du réseau
mycorhizien, pénalisant ainsi la croissance
de ses voisines.
Racines communes
Ces découvertes récentes permettent d’éclairer
notre pommier sous un tout autre jour.
Les arbres et les plantes étaient jusqu’ici
considérés par la science comme des «objets»
plus ou moins isolés, simples consommateurs
d’eau et de nutriments, produisant
des fruits et générant de la matière organique
à l’aide de la lumière (photosynthèse),
en somme des «robots vivants», très
bien réglés et suivant fidèlement leur programme
génétique. Or ils apparaissent
aujourd’hui comme des êtres actifs, communicatifs
et étroitement connectés.
C’est incontestable: les plantes sont différentes
de nous. Mais plus nous approchons
le niveau cellulaire et plus les similitudes
apparaissent. A l’instar des cellules animales,
les cellules végétales communiquent
au moyen de substances de signalisation et
de signaux électriques. Les plantes sont
dotées d’une sorte de système immunitaire
et peuvent, d’une manière encore mystérieuse
pour nous, faire la différence entre
ce qui est semblable et ce qui est différent
d’elles. Ce n’est peut-être pas si étonnant si
on songe à l’évolution. Les plantes, les animaux
et les hommes ont pour ancêtres
communs les organismes unicellulaires,
qui se sont développés durant plus de trois
milliards d’années. A partir de ces protozoaires,
interagissant entre eux, les
plantes et les animaux se sont développés
dans des directions différentes, mais seulement
au cours des 3 à 400 derniers millions
d’années. Nous nous apparentons aux
plantes, en fin de compte, et nos ressemblances
sur le plan cellulaire reposent sur
une histoire commune. Au niveau supérieur,
celui des tissus et des organismes
individuels, les plantes et les animaux se
distinguent de manière radicale. Un fait
demeure toutefois: ils ont tous deux développé
au cours de l’évolution une grande
flexibilité pour être en mesure de s’adapter
à un univers constamment changeant.
C’est grâce à cette surprenante flexibilité,
grâce à ses capacités à communiquer et à
échanger en réseau que notre fameux pommier
a pu résister près de 150 ans à toutes
les intempéries et à tous les prédateurs. Il a
toujours su quand il était temps de fleurir,
comment ses feuilles pouvaient éviter
l’ombre, comment attirer les abeilles ou
d’autres pollinisateurs, avec quelle force le
vent secouait ses branches. Sinon il serait
mort depuis longtemps. ■
www.blauen-institut.ch
Vient de paraître: Was Erbsen hören
und wofür Kühe um die Wette laufen
(Lenos Verlag, 2018) und Schwatzhafte
Tomate, wehrhafter Tabak (Lenos-
Verlag, 2016)
Invisible mais très dynamique: le Wood Wide Web (Shutterstock/Günter Albers)
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
35

POINT DE MIRE MIRACLES
Les miracles, ça n’existe pas,
où bien?
La plupart d’entre nous fronceront les sourcils en entendant parler de guérison miraculeuse. Ces
histoires relèvent probablement plus du monde des mythes et légendes que de la réalité clinique.
Malgré cela, nous avons demandé à Stephanie von Orelli, médecin-cheffe de la maternité de l’hôpital
Triemli, et au professeur émérite d’oncologie Thomas Cerny s’ils avaient une fois au long de
leur parcours professionnel assisté à quelque chose s’apparentant à un miracle. Voici leurs réponses.
M me von Orelli, avez-vous jamais
vécu un miracle?
Oui, tant pour moi-même que pour la
patiente, ce fut un vrai miracle:
Mme S. est arrivée à ma consultation, car
elle était contre toute attente tombée enceinte
d’un nouveau partenaire à l’âge
de 46 ans. Femme d’apparence jeune,
très sportive, elle était en bonne condition
physique. Les résultats des tests prénatals
étaient normaux, mais j’avais un mauvais
pressentiment. D’autres contrôles ne
présentaient pas non plus d’anomalies,
le couple se réjouissait de l’enfant à
naître.
Un matin, j’étais comme d’habitude à 7h
au bureau lorsqu’un chef de clinique
m’appela. Il me rapporta que Mme S.
était en salle d’accouchement, qu’elle
saignait fortement, qu’elle en était à sa
33e semaine de grossesse et qu’il n’entendait
plus l’activité cardiaque de l’enfant.
J’ai accouru dans la salle d’accouchement
et l’ai vu de mes propres yeux: le
cœur ne faisait plus que des mouvements
à peine perceptibles. L’enfant n’avait plus
bougé depuis un certain temps déjà. Faisant
confiance à mon intuition et en
accord avec la patiente, nous avons alors
procédé à une césarienne d’urgence.
Douze minutes plus tard, l’enfant était là
et réanimé par les néonatologues. Tout
s’est bien terminé, la fille a maintenant
8 ans et est en bonne santé. Rétrospectivement,
je me suis demandé ce qui
m’avait si fortement incité à agir. Cela
aurait aussi pu très mal se passer et la
fillette aurait pu être gravement handicapée
en raison du manque d’oxygène.
Mais voilà, ce fut un miracle.
Monsieur Cerny, avez-vous jamais
vécu un miracle?
Non, je n’ai jamais vécu un évènement
allant au-delà de toute attente. Il y a eu
des cas de lymphomes avec une régression
spontanée au fil des années. Mais au final,
ce sont des cas connus, même si les patients
considèrent une telle évolution
comme un cadeau ou un miracle. Toutefois,
la maladie ne disparaît généralement
pas totalement, mais revient, même si elle
n’a pas nécessité de traitement pendant de
nombreuses années.
Ensuite, nous avons eu plusieurs cas de
patients atteints d’un carcinome des cellules
rénales métastatique qui, p. ex. après
une pneumonie, ont connu une régression
impressionnante de leurs métastases. Je
m’en souviens si bien parce qu’il est tellement
stupéfiant de voir régresser les métastases
sur la radiographie avec la pneumonie.
La pneumonie déclenche physiologiquement
un déferlante de cytokines,
qui peuvent agir contre ces métastases, au
même titre que l’interféron autorisé dans
le traitement du cancer. Un phénomène
immunologique collatéral, comme p. ex.
l’effet abscopal en cas de radiothérapie
locale, n’est donc pas nouveau. D’ailleurs,
l’écrivain et médecin russe Anton Tchekov
aurait rapporté de tels cas. Ces «miracles»
peuvent donc être expliqués. Personnellement,
je ne connais pas de cas
totalement inexplicables. ■
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MEDISERVICE VSAO-ASMAC
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Publication2018
CIBLÉ
COMPÉTENT
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36 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

POINT DE MIRE MIRACLES
Le top sept de l’Antiquité
Le tourisme n’est rien de nouveau. Déjà avant le début de l’ère chrétienne, on s’intéressait à ce que
l’on pouvait voir dans le monde habité. Cela donna naissance au premier guide touristique présentant
les sept curiosités les plus remarquables, aussi appelé les sept merveilles du monde. On jugea
non seulement la taille et la beauté, mais surtout la performance technique nécessaire à la construction
des édifices.
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal ASMAC
Citer les sept conseillers fédéraux n’est pas
un exercice très difficile pour ceux qui
s’intéressent un tant soit peu à la politique.
Pour les sept merveilles du monde, c’est
un peu différent. La grande pyramide de
Gizeh, les jardins suspendus de Babylone,
le colosse de Rhodes sont probablement les
plus connus. Le mausolée d’Halicarnasse,
la statue chryséléphantine de Zeus à
Olympie, le temple d’Artémis d’Ephèse et
le phare d’Alexandrie le sont moins. Au
deuxième siècle avant J.-C., ces sept édifices
étaient considérés comme les plus
beaux et les plus impressionnants du
monde. Cette liste a été établie par l’écrivain
phénicien Antipatros de Sidon, qui
rédigea au milieu du deuxième siècle
avant J.-C. le premier guide de voyage
connu. Ce n’est cependant pas lui qui employa
la désignation de merveille du
monde. Il n’établit d’ailleurs pas non plus
un classement de sa sélection. A l’origine,
il mentionnait à la place du phare
d’Alexandrie les murailles de Babylone.
Mais comme elles furent détruites, Grégoire
de Tours adapta la liste au sixième
siècle.
Antipatros et ses contemporains étaient
impressionnés par la beauté, mais aussi
par la taille des édifices et par les prouesses
techniques qui avaient permis d’atteindre
de telles dimensions. Le mausolée d’Halicarnasse
haut de 50 mètres n’était pas
seulement un mélange de style réussi
d’éléments grecs, égyptiens et perses, mais
aussi la première structure monumentale
à deux niveaux de l’architecture grecque.
Quant au colosse de Rhodes, il aurait mesuré
près de 36 mètres et pesé 2 tonnes. Le
gigantesque temple d’Artémis reposait sur
117 colonnes dont chacune mesurait environ
18 mètres et il fallut 120 ans pour
terminer sa construction. Par contre, la
construction de la grande pyramide de
Gizeh ne dura que 20 ans. Elle constitue,
à côté de la Grande Muraille de Chine, le
plus grand édifice jamais bâti.
Une grandeur éphémère
Excepté la plus ancienne merveille du
monde, les pyramides, toutes ont à ce jour
soit totalement ou partiellement disparu.
Les sept merveilles du monde de l’Antiquité présentées avec plus ou moins de fantaisie (®ArtMari/Shutterstock.com)
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
37

POINT DE MIRE MIRACLES
Les sept merveilles du monde élues en 2007, loin de faire l’unanimité (® Angelica Ermakova/shutterstock.com)
Les catastrophes naturelles ou la folie destructrice
humaine s’en sont chargées.
Ironiquement, le plus jeune édifice fut le
premier touché. Le colosse de Rhodes fut
détruit par un tremblement de terre seulement
66 ans après sa construction. Ses
restes demeurèrent cependant visibles et
ont pu être admirés pendant environ 700
ans. Mais lorsque les Arabes conquirent
Rhodes, ils vendirent les pièces en bronze
qui furent fondues. Les jardins suspendus
de Babylone ont aussi disparu sans laisser
de traces, tout comme la statue de Zeus à
Olympie. Les fouilles et les objets conservés
témoignent encore aujourd’hui d’autres
merveilles. Et au moins deux ont laissé des
traces linguistiques: la désignation
«mausolée» pour des tombes somptueuses
remonte au roi Mausole II, le mot
italien ou français pour phare (faro ou
phare) rappelle l’île de Pharos située au
large d’Alexandrie, sur laquelle trônait le
plus grand phare jamais construit.
Nouvelles listes, nouvelles
merveilles
Antipatros n’était pas le seul à établir des
listes de curiosités. Déjà durant l’Antiquité,
la concurrence se fit remarquer en
établissant d’autres listes comprenant le
capitole à Rome ou l’autel de la déesse
Artémis sur Délos. Les listes furent ensuite
adaptées suivant la région et
l’époque. Ainsi, à certaines époques, l’ensemble
de la ville de Rome, la basilique
Sainte-Sophie et même l’arche de Noé
ont compté parmi les merveilles du
monde.
En 2001, le Suisse Bernhard Weber fonda
la New7Wonders Foundation avec pour
objectif de renforcer la prise de
conscience des peuples pour l’héritage
culturel et les merveilles de la nature.
Inspiré par Pierre de Coubertin, qui fit
revivre les jeux olympiques à la fin du
XIXe siècle, il voulait établir une nouvelle
liste des sept merveilles du monde.
Cette fois cependant dans un procédé
démocratique auquel (théoriquement)
chacun pouvait participer. Parmi les
propositions déposées, un groupe d’expert
a ensuite établi une liste comprenant
21 édifices. Le 7 juillet 2007, environ
100 millions de personnes ont choisi
les sept nouvelles merveilles du monde:
la pyramide maya Chichén Itzá au Yucatán,
la Grande Muraille de Chine, la
statue du Christ Rédempteur à Rio, le
colisée à Rome, la cité inca Machu
Picchu au Pérou, la cité de Pétra en Jordanie
et le Taj Mahal en Inde. Après les
irrégularités constatées dans le processus
de vote, l’UNESCO a retiré son soutien.
Les nouvelles merveilles du monde
n’ont pas de sceau officiel, ce qui les relie
à la liste d’Antipatros. Le plaisir d’établir
des listes reste inchangé et produit donc
toujours de nouvelles merveilles du
monde en tout genre.
■
38 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

POINT DE MIRE MIRACLES
Corriger la nature
Depuis l’Antiquité, les hommes tentent d’améliorer leur apparence naturelle. Les premiers essais
chirurgicaux furent entrepris au XIXe siècle. Aujourd’hui, la chirurgie esthétique s’est établie dans le
monde entier. Elle ne peut pas faire de miracles, mais souvent apporter une amélioration. L’art
consiste cependant aussi à montrer aux patients les limites du possible.
Rosmarie Adelsberger, spécialiste en chirurgie plastique, reconstructive et esthétique, Klinik Pyramide am See, Zurich
Davantage de beauté est toujours possible.
Depuis toujours, l’homme tente d’améliorer
son apparence. Les archéologues découvrent
régulièrement des traces du sens
de l’esthétique de nos ancêtres. Déjà dans
l’Egypte antique, on se servait non seulement
de maquillage, d’huiles parfumées,
de bains et pommades, mais aussi de
perruques qui devaient d’une part donner
une apparence saine à son porteur, mais
aussi souligner son statut social. Dans
l’Empire romain, non seulement les
femmes se maquillaient, elles se vernissaient
aussi les ongles des doigts et des
orteils et s’épilaient.
Le nombre d’or
Mais qu’est-ce que la beauté? Ce que l’individu
considère comme beau dépend
sans aucun doute des circonstances et de
la mode de l’époque. La beauté n’est cependant
pas seulement une question
d’obésité et de minceur, de petite ou
grande taille, mais une question de proportions,
de symétrie et de la manière
dont différents éléments se rassemblent
en un tout: le célèbre nombre d’or. Les
philosophes de l’Antiquité étaient déjà
d’accord sur ce point, car chez la femme,
la beauté est synonyme de santé, de bons
gènes et de fécondité. Pour évaluer l’attractivité
de l’homme, il y a outre la beauté
un autre élément important à prendre
en compte: le pouvoir. Les femmes étaient
fascinées par Napoléon, malgré son apparence
défavorable. La beauté joue aussi
un rôle décisif dans le monde animal.
Une expérience réalisée avec des euplectes
à longue queue en Afrique l’a montré.
Plus la queue du mâle est longue, plus les
femelles se sentent attirées et plus la progéniture
sera nombreuse. Dans l’expérience,
les plus longues queues ont été
coupées (un procédé indolore pour les
oiseaux) et leurs plumes collées aux
mâles qui n’avaient jusqu’ici pas suscité
l’intérêt des femelles. Soudain, les femelles
se sont montrées plus intéressées
par ces oiseaux, au détriment des oiseaux
convoités auparavant.
Amélioration active
L’homme est cependant la seule espèce à
pouvoir activement modifier sa beauté,
raison pour laquelle cela se fait. C’està-dire
que les possibilités pour améliorer
notre beauté sont disponibles et sollicitées.
La première opération réalisée dans un
but purement esthétique était une correction
des oreilles. Le chirurgien allemand
Jacques Joseph réalisa l’opération en 1896
à Berlin sur un enfant. Les autres enfants
se moquaient tellement de lui que sa mère
demanda que l’on procède à cette correction
esthétique.
Par la suite, le progrès médical, les procédés
d’anesthésie toujours plus sûrs et
l’amélioration du niveau de vie ont conféré
une importance nettement accrue à la
chirurgie esthétique. Les gens sont de
moins en moins disposés à accepter leur
apparence comme le fait du destin.
Dans les années 80 et 90, la chirurgie
esthétique a connu un essor supplémentaire,
comme les gens voulaient ressembler
aux acteurs ou mannequins célèbres.
Dans les années 2000, la téléréalité et
ensuite les réseaux sociaux ont permis à
la chirurgie esthétique d’être acceptée et
suscité une demande supplémentaire
pour des traitements et opérations esthétiques.
Poitrine, graisse, paupière
Le top cinq des opérations esthétiques
dans le monde n’a pas beaucoup évolué
au cours des huit dernières années. Parmi
celles-ci figurent toujours l’augmentation
mammaire, la liposuccion, la
blépharoplastie, la rhinoplastie et l’abdominoplastie.
Seul le classement a quelque
peu changé durant cette période. Ainsi,
en 2010 et 2011, la liposuccion était en
tête du classement, en 2013 l’augmentation
mammaire, en 2014 la blépharoplastie
et depuis 2015 à nouveau l’augmentation
mammaire.
La correction labiale enregistre actuellement
la plus forte croissance avec +45%.
D’autres tendances en augmentation sont
constatées pour
• le Lower Body Lift (plastie abdominale,
dorsale et des cuisses) avec +29%;
Top 5 des opérations esthétiques dans le monde 2016
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
39

POINT DE MIRE MIRACLES
• le Upper Body Lift (plastie dorsale supérieure,
de la poitrine, des bras)
+22%;
• l’augmentation mammaire avec
graisse autologue +22%;
• et le Body Lift postérieur avec +20%.
La Grèce en tête
Le top 5 des pays avec le plus grand
nombre d’opérations esthétiques réalisées
en 2016 était: 1. Etats-Unis 2. Brésil 3.
Japon 4. Italie 5. Mexique
Top 5 des tendances pour les opérations esthétiques dans le monde 2016
La statistique est un peu différente si l’on
ne considère pas les chiffres absolus, mais
les opérations esthétiques les plus fréquemment
effectuées par 10 000 habitants.
Dans ce classement, la Grèce est
largement en tête, suivie de la Belgique,
de l’Italie et du Liban. Les Etats-Unis n’arrivent
qu’en cinquième position. En particulier
la Grèce à la première place
montre clairement que même en temps
de crise, les affaires du secteur de la beauté
fleurissent.
Top 5 des pays avec le plus grand nombre d’opérations esthétiques
La Suisse au septième
rang
Contrairement aux pays cités plus haut,
il n’existe pas de registre central pour les
opérations ou traitements esthétiques en
Suisse. D’après les estimations, on pense
que la Suisse se trouverait au septième
rang pour les opérations esthétiques par
10 000 habitants et que l’opération la
plus fréquemment effectuée est la liposuccion.
A la Klinik Pyramide am See, les opérations
esthétiques les plus souvent réalisées
étaient en 2017/18:
• 1. Opération mammaire (augmentation,
réduction, mastopexie)
• 2. Blépharoplastie
• 3. Liposuccion
• 4. Rhinoplastie
• 5. Abdominoplastie
• 6. Lifting du visage et de la nuque
• 7. Otopexie
• 8. Correction labiale
Top 5 des pays avec le plus grand nombre d’opérations esthétiques par
10 000 habitants
L’âge moyen des patients est de 40,3 ans.
L’âge moyen des patients de sexe féminin
est de 39,8 ans, alors que celui des patients
de sexe masculin est de 47,6 ans.
Avec 5,5%, la part des hommes reste encore
faible. Le top 5 des opérations chez
40 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

POINT DE MIRE MIRACLES
les hommes s’écarte du classement susmentionné:
1. Blépharoplastie 2. Liposuccion 3.
Otopexie 4. Rhinoplastie 5. Abdominoplastie
Toxine botulique et acide
hyaluronique
Outre les interventions chirurgicales, les
traitements non- ou mini-invasifs tels
que le traitement des rides à la toxine
botulique ou à l’acide hyaluronique augmentent
chaque année. Aux Etats-Unis,
une augmentation extrême de 40,6% a été
constatée entre 2012 et 2017.
Les traitements non- ou mini-invasifs les
fréquemment réalisés à la Klinik Pyramide
am See étaient en 2017/18:
• 1. Traitement des rides à la toxine botulique
A
• 2. Traitement des rides à l’acide hyaluronique
• 3. Rajeunissement cutané au laser
• 4. Rajeunissement cutané ou stimulation
de la croissance capillaire au Platelet
Rich Plasma
• 5. Transplantation capillaire
Les opérations esthétiques les plus fréquemment réalisées à la Klinik Pyramide
am See, Zurich 2017/2018 (* Augmentation et réduction mammaire,
mastopexie)
Montrer ce qui est
possible
Outre l’intervention à proprement parler,
il est essentiel que le chirurgien plastique
explique au patient les possibilités,
risques et limites d’interventions esthétiques
et de leurs résultats. En effet, tout
ne peut pas être résolu par une opération.
Le patient doit accepter certaines caractéristiques
données par la nature. En
chirurgie esthétique aussi, le mieux est
parfois l’ennemi du bien. Le grand art du
bon chirurgien plastique est de trouver
cet équilibre et de le faire comprendre au
patient. En effet, il ne faudrait en aucun
cas réaliser des opérations esthétiques
qui donnent un air artificiel à la personne
opérée.
■
Top 5 des opérations esthétiques chez l’homme à la Klinik Pyramide am
See, Zurich 2017/2018
Sources: ISAPS, ASAPS, Watson, Klinik
Pyramide am See
Top 5 des traitements non- ou mini-invasifs à la Klinik Pyramide am See,
Zurich 2017/2018
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
41

PERSPECTIVES
SÉRIE DISCIPLINES MÉDICALES: ACTUALITÉS EN CARDIOLOGIE:
DISPOSITIFS D’ASSISTANCE VENTRICULAIRE EXTRACORPORELS
Une solution provisoire ou définitive
En Suisse, environ 5000 patients atteints d’une insuffisance cardiaque à un stade avancé sont
susceptibles de recevoir un cœur de donneur. Chaque année, ce ne sont que 30 à 40 organes qui
sont disponibles. Les dispositifs d’assistance ventriculaire extracorporels servent de solution
transitoire ou définitive. A l’avenir, on s’attend non seulement à une miniaturisation accrue de
ces systèmes, mais aussi à un pilotage sans fil de la pompe.
David Reineke et Thierry Carrel, Clinique universitaire de chirurgie cardio-vasculaire, Centre cardio-vasculaire suisse,
Hôpital de l’Ile Berne
Dans le monde, ce sont environ 25 millions
de personnes qui souffrent d’une
insuffisance cardiaque. La prévalence a
augmenté au cours des 20 dernières années,
en particulier dans le monde occidental,
aussi en raison de l’espérance de
vie accrue. Un traitement médicamenteux
optimisé reste l’objectif premier
dans le traitement de l’insuffisance cardiaque,
alors que la transplantation cardiaque
constitue aujourd’hui la meilleure
option pour traiter l’insuffisance
cardiaque terminale lorsque toutes les
possibilités conservatrices sont épuisées.
En Suisse, on compte environ 200 000
personnes atteintes d’une insuffisance
cardiaque. 2 à 3% d’entre elles sont dans
la classe fonctionnelle NYHA III à IV
(env. 5000 patients). Chaque année, 30
à 40 cœurs de donneurs sont disponibles
pour ce groupe de patient en Suisse. Si
une transplantation cardiaque ne peut
pas être effectuée à temps, en raison des
critères de sélection stricts et du délai
d’attente souvent long, les dispositifs
d’assistance peuvent y remédier.
Dispositifs d’assistance
Depuis plus de 40 ans, on tente d’assister
ou de remplacer entièrement la fonction
cardiaque par des systèmes de pompe
cardiaque extra- ou intracorporels. Le
remplacement anatomique complet
(cœur artificiel classique) n’est effectué
que dans de rares cas et ne s’est jusqu’ici
pas imposé. Généralement, les systèmes
employés sont directement branchés sur
le cœur du patient.
La stratégie de traitement s’oriente principalement
selon l’âge et l’état du patient.
Aujourd’hui, les stratégies suivantes sont
appliquées, dans l’ordre de leur fréquence:
––
transition jusqu’à la transplantation
(bridge to transplant)
––
thérapie définitive (destination therapy)
––
transition jusqu’au rétablissement
(bridge to recovery)
––
transition jusqu’à la décision (bridge
to decision).
On opère aussi une distinction entre assistance
à court et long terme. Pour l’assistance
à court terme, on décharge les
deux ventricules pour obtenir une récupération
rapide du cœur. Parfois aussi
pour gagner du temps, jusqu’à ce qu’une
prise de décision soit possible, par
exemple après une réanimation avec état
neurologique indéterminé ou après une
opération cardiaque classique lorsque le
cœur du patient présente une puissance
de pompage réduite (bridge to decision).
Dans ces cas, un renvoi à domicile n’est
généralement pas possible.
Dispositif d’assistance ventriculaire gauche implantable
Pour la transition à long terme (mois
ou années), les dispositifs d’assistance
ventriculaire gauche implantés dans le
corps ont remplacé les systèmes pneumatiques
extracorporels utilisés autrefois. Il
s’agit de petits dispositifs artificiels de
pompage qui sont par exemple entraînés
par une hélice (comme pour une hélice
de bateau).
L’énergie est amenée par un câble d’alimentation
et la batterie est portée à l’extérieur
du corps. Il faut donc durable-
42 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

PERSPECTIVES
Avenir
Il faut s’attendre à une miniaturisation
supplémentaire des pompes et des systèmes
de commande ainsi qu’à une simplification
de ces derniers. La combinaison
de turbines électromagnétiques et
hydrodynamiques permet de développer
des dispositifs extrêmement petits et à
haut régime pour une assistance ventriculaire
partielle ou complète. La prochaine
étape du développement consistera
en un système de commande sans fil
(TET = transfert d’énergie transcutané)
qui rendra obsolète la sortie du câble de
commande et le risque d’infection qu’elle
implique.
Dispositifs d’assistance ventriculaire miniaturisés du futur
Critères INTERMACS et moment de l’implantation
ment établir une sortie pour le câble.
L’entretien de ces câbles est très important
pour éviter les infections. Entretemps,
ces dispositifs ont été miniaturisés
au point de pouvoir être utilisés pour
des enfants.
Les expériences positives réalisées avec
les dispositifs d’assistance ventriculaire
gauche entièrement implantés ont eu
pour conséquence que ces dispositifs
peuvent être utilisés comme solution
permanente, c’est-à-dire une assistance
cardiaque pour une durée de ≥ 5 ans,
chez des patients qui, en raison de leur
âge ou de la somme des pathologies
secondaires, ne peuvent plus être
transplantés. Il s’agit là d’un traitement
définitif.
Assignation et moment
de l’implantation
D’après les lignes directrices de la Société
européenne de cardiologie (SEC), l’implantation
d’un cœur artificiel chez des
patients hautement sélectifs candidats à
la transplantation cardiaque correspond
à une recommandation de classe IB.
Il s’agit de patients souffrant d’une grave
insuffisance cardiaque symptomatique
chez qui l’ensemble des mesures conventionnelles
chirurgicales, médicamenteuses
et électrophysiologiques sont épuisées,
pour qui le temps d’attente pour un
cœur de donneur est trop long (bridge to
transplantation) ou qui doivent d’abord
atteindre un état leur permettant d’être
transplantés (bridge to candidacy).
L’implantation d’un cœur artificiel chez
des patients comparables, qui ne sont cependant
pas en mesure d’être transplantés,
correspond à une recommandation de
la classe IIA (destination therapy).
L’implantation doit s’effectuer avant l’apparition
de lésions irréversibles des reins,
du foie ou du cœur. Les critères INTER-
MACS sont une aide à la décision importante.
Ils permettent d’évaluer le degré
d’atteinte du patient et d’en déduire le
moment optimal pour l’implantation d’un
dispositif d’assistance ventriculaire.
En plus de déterminer le moment propice
de l’implantation, il est essentiel que le
médecin de famille et le cardiologue installé
procèdent à temps à l’assignation du
patient vers une équipe expérimentée
dans la problématique de l’insuffisance
cardiaque. Après l’implantation du dispositif
d’assistance, cette équipe doit à inter-
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
43

PERSPECTIVES
www.swisstransplant.org Grafik 4.2. | Stand 3/18
Herztransplantationen und Warteliste | 2017
Transplantations Herztransplantationen cardiaques und et liste Warteliste d’attente
160
1481
140
120
100
80
60
40
20
0
2009
2011
2013
2015
2017
2017
40/112
1 Ce chiffre correspond au nombre de
1
Die Zahlen setzen sich zusammen aus
patients der Anzahl figurant Patienten sur la auf liste der d’attente Warte-
(au
liste
31
(Stand
décembre
31. Dezember
2016), additionné
2016) plus
au
der Anzahl Patienten, welche 2017
neu gelistet wurden.
2017.
2
davon im Urgent-Status
nombre de patients ajoutés à la liste en
2 dont en statut urgent
Warteliste
Liste Warteliste d’attente
Transplantationen
Transplantations
Transplantationen
1
Zahlen setzen sich zusammen aus der Anzahl Patienten auf der Warteliste (Stand 31. Dezember 2016)
Nombre de transplantations cardiaques et patients sur la liste d’attente en Suisse (source Swisstransplant, rapport annuel 2017)
plus der Anzahl Patienten, welche 2017 neu gelistet wurden.
2
davon im Urgent-Status
www.swisstransplant.org
valles réguliers contrôler les paramètres,
adapter la coagulation sanguine et surveiller
étroitement les plaies, en particulier
au niveau du câble d’alimentation et
de commande. Les problèmes qui ne sont
pas détectés à temps peuvent avoir de
graves conséquences.
Alors que les patients atteints de lésions
organiques graves ou d’un cancer sont
2003–2012 L’ALLEMAGNE EN COMPARAISON INTERNATIONALE
généralement rapidement Grafik 4.1. envoyés | Stand 3/18vers
un centre spécialisé, il ne semble toujours
pas évident d’envoyer les patients
souffrant d’une insuffisance cardiaque
avancée, dont la mortalité et la morbidité
n’ont rien à envier à une tumeur métastatique,
vers une équipe spécialisée. Il
faut empêcher la survenance de séquelles
telles qu’une insuffisance rénale concomitante
(syndrome cardio-rénal), une
Taux de fonctionnement* après transplantation cardiaque (étude CTS)
POURCENT
*selon Kaplan-Meier
1 an 2 ans 3 ans 4 ans 5 ans
Survie après transplantation cardiaque (Deutsche Stiftung für Organspende)
International
(n = 12,733)
Allemagne
(n = 2,647)
hypertension artérielle pulmonaire ou
une cachexie cardiaque.
L’avenir de la transplantation
cardiaque
La Suisse et d’autres pays européens font
depuis des années face à un manque
d’organes de donneurs. Le nombre des
transplantations cardiaques se situe
entre 30 et 40 par année. Comparé aux
80 à 100 patients sur la liste d’attente,
il est insuffisant.
Les organes de donneurs restent généralement
(notamment en Allemagne)
réservés pour les cas urgents. Etant
donné que la qualité des organes donnés
tend à baisser et que les receveurs
(en raison de leur niveau de priorité
maximal) sont généralement très malades,
les résultats de la transplantation
ne peuvent pas être améliorés. Au cours
des dernières années, le taux de survie
à une année est passé en dessous de
80%.
Bien que les transplantations cardiaques
jouent toujours un rôle important
dans le traitement de l’insuffisance
cardiaque terminale, la thérapie à
l’aide d’un cœur artificiel va gagner en
importance, notamment comme thérapie
définitive. Si l’on considère les données
de survie de la thérapie au moyen
d’un cœur artificiel à un an, trois ans
et cinq ans, elles sont égales à celles
après la transplantation cardiaque. ■
44 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

PERSPECTIVES
Littérature recommandée
Parameshwar J, Hogg R, Rushton S, Taylor R, Shaw
S, Mehew J, Simon A, MacGowan GA, Dalzell JR,
Al Attar N, Venkateswaran R, Lim HS, Schueler
S, Tsui S, Banner NR. Patient survival and therapeutic
outcome in the UK bridge to transplant
left ventricular assist device population. Heart.
2018, pii: heartjnl-2018-313355. doi: 10.1136/
heartjnl-2018-313355.
Walther CP, Niu J, Winkelmayer WC, Cheema FH,
Nair AP, Morgan JA, Fedson SE, Deswal A,
Navaneethan SD. Implantable Ventricular
Assist Device Use and Outcomes in People
With End-Stage Renal Disease. J Am Heart
Assoc. 2018;7. pii: e008664. doi: 10.1161/
JAHA.118.008664.
Koval C. VAD infection during bridge-to-transplant,
unique aspects of treatment and prevention.
Curr Opin Organ Transplant.
2018;3:400–406.
Buchholz S, Guenther SPW, Michel S, Schramm
R, Hagl C. Ventricular assist device therapy
and heart transplantation : Benefits, drawbacks,
and outlook. Herz. 2018;43:406–414.
Ponikowski P Voors AA, Anker SD, Bueno H,
Cleland JD, Coats AJ. 2016 ESC Guidelines for
the diagnosis and treatment of acute and
chronic heart failure The Task Force for the
diagnosis and treatment of acute and chronic
heart failure of the European Society of
Cardiology (ESC) Developed with the special
contribution of the Heart Failure Association
(HFA) of the ESC Authors/Task Force. European
Heart Journal, 2016; 27:2129–2200.
Stevenson L, Pagani F, Young J, et al. Intermacs
profiles of advanced heart failure: the current
picture. J Heart Lung Transplant 2009 ; 28:
535–41.
Netuka I, Sood P, Pya Y et al. Fully Magnetically
Levitated Left Ventricular Assist System for
Treating Advanced HF: A Multicenter Study.
Am Coll Cardiol. 2015;66: 2579–89.
Takeda K, Takayama H, Kalesan B et al. Longterm
outcome of patients on continuous-flow
left ventricular assist device support. J Thorac
Cardiovasc Surg 2014 ;148 : 1606–14.
Pour un
monde
meilleur
LETTRE DE
LECTEUR
Les étudiants en médecine et jeunes médecins
investissent beaucoup de temps
dans leur formation pré- et postgraduée,
s’accommodent de diverses difficultés et
épreuves pour exercer l’un des plus beaux
métiers du monde et pour conseiller et
soigner au mieux leurs patients. Le travail
se focalise sur la compassion et l’individu.
Nous évoluons dans un monde toujours
plus complexe. Souvent, nous n’avons pas
le temps de nous préoccuper de thèmes
généraux ou politiques. J’ai aussi vécu cela
quand j’étais jeune.
Pour un monde meilleur et en raison de
l’actualité, je vous invite tous à adhérer à
l’association «Médecins pour une responsabilité
sociale/pour la prévention de la
guerre nucléaire PSR/IPPNW Suisse».
L’organisation a reçu le Prix Nobel de la
Paix en 1985 et l’ICAN, organisation issue
de l’IPPNW, a reçu le même prix en 2017
pour sa tentative d’imposer dans le cadre
de l’ONU et d’actuellement 122 nations un
traité global sur l’interdiction des armes
nucléaires.
Cet engagement mérite notre soutien, notamment
parce que le Conseil fédéral ne
veut actuellement PAS ratifier ce traité.
A titre alternatif, ou en complément, vous
pouvez aussi adhérer à moindres frais au
nouveau mouvement pour la paix friedenskraft.ch
(partenariat avec l’IPPNW)
ou télécharger l’application gratuite
«Friedenskraft » pour rester informé.
Seul le renoncement à la violence ne
connaît pas d’alternative.
Dr méd. Paul Steinmann, ophtalmologue
à Worb, membre IPPNW
Suisse et friedenskraft.ch
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
45

PERSPECTIVES
AUS DER «THERAPEUTISCHEN UMSCHAU»
Kardiovaskuläre Risikostratifizierung
bei arterieller Hypertonie
und therapeutische Implikationen
Für eine zielgerichtete Prävention kardiovaskulärer Ereignisse bzw. Komplika tionen ist es wichtig,
die individuellen kardiovaskulären Risikofaktoren und eventuell bereits vorhandene subklinische
oder klinische Endorganschäden zu erfassen und hierüber das individuelle Risiko des Patienten
adä quat abzuschätzen. Die Kenntnis des individuellen Risikos bildet die Grundlage für die patientenzentrierte
nicht-medikamentöse und medikamentöse Therapie und damit eine optimale Senkung
des kardiovaskulären Risikos. In diesem Artikel werden die wichtigsten Neuerungen der Guidelines
zusammengefasst und die Bedeutung von einfachen diagnostischen Tools für die Durchführung der
kardiovaskulären Risikostratifikation bei hypertensiven Patienten aufgezeigt.
Medizinische Universitätsklinik, Kantonsspital Baselland, Liestal
Anja Handschin, Katja Henny-Fullin, Daniel Buess, Thomas Dieterle
* Der Artikel erschien ursprünglich in der «Therapeutischen
Umschau» 2015; 72 (6): 361–368.
MEDISERVICE VSAO-Mitglieder können die «Therapeutische
Umschau» zu äusserst günstigen Konditionen
abonnieren. Details siehe unter www.hogrefe.
ch/downloads/vsao.
Einleitung
Die arterielle Hypertonie ist weltweit der
wichtigste Risikofaktor für einen frühzeitigen
Tod und mit einer erhöhten kardiovaskulären
Morbidität und Mortalität assoziiert
[1 – 3]. Trotz guter Behandlungsmöglichkeiten
ist jedoch eine Vielzahl der
Hypertoniker ungenügend eingestellt und
das Therapiemanagement stellt oft eine
grosse Herausforderung dar. So stellt sich
beispielsweise die Frage, ob eine 40-jährige
rauchende und übergewichtige Patientin
mit Blutdruck werten von 150/90
mmHg gleich behandelt werden soll wie
ein 60-jähriger normalgewichtiger Nicht-
Raucher mit identischen Blutdruckwerte,
aber einer leichten Niereninsuffizienz
(GFR 55 ml/min/1.73 m 2 ) und positiver
kardiovaskulärer Familienanamnese.
Wann sind Lifestylemodifikationen genügend?
Wann und wie schnell muss eine
medikamentöse antihypertensive Therapie
eingeleitet werden und welche medikamentöse
Therapie ist zu empfehlen?
Die beiden Beispiele illustrieren, dass ein
erhöhter Blutdruck (BD) nicht gleich einem
erhöhten Blutdruck ist. Entsprechend
wird in den aktuellen Richtlinien zur Diagnostik
und Therapie der arteriellen Hypertonie
auch empfohlen, die Wahl der therapeutischen
Strategie nicht alleine an den
absoluten Blutdruckwerten, sondern gezielt
am initialen kardiovaskulären Risiko auszurichten,
da die Wahrscheinlichkeit kardialer
oder zerebrovaskulärer Komplikationen
stark von der Anzahl und Kombination
existierender kardiovaskulärer Risikofaktoren
und gegebenenfalls schon bestehender
Endorganschäden abhängt.
Einführung in die
Guidelines
1999 wurden durch die Weltgesundheitsorganisation
(WHO) erstmals Guidelines
für Hypertoniker erarbeitet, welche eine
ausführliche kardiovaskuläre Risikostratifizierung
empfahlen [4]. Die kardiovaskuläre
Risikostratifizierung wurde auch
Tabelle 1: Gradierung der Hypertonie [8]
in die Leitlinien der European Society of
Hypertension und European Society of
Cardiology (ESH/ESC) [5] implementiert,
im Laufe der Jahre weiter angepasst und
in nationale Richtlinien umgesetzt. Diese
sollen praktizierende Ärzte in der Wahl des
therapeutischen Vorgehens, abhängig
vom kardiovaskulären Risiko, unterstützen.
Kardiovaskuläre
Risikostratifizierung
Ein exakter Schwellenwert des Blutdrucks,
ab dem ein erhöhtes kardiovaskuläres
Risiko vorliegt, kann nicht definiert werden.
Vielmehr stellt der Blutdruck hinsichtlich
kardiovaskulärem Risiko ein
Kontinuum dar [6].
In der Praxis ist die Hypertonie für
Erwachsene jeden Alters definiert als systolischer
Blutdruck ≥ 140 mmHg und/
oder diastolischer Blutdruck ≥ 90 mmHg.
Klasse Systolisch (mmHg) Diastolisch (mmHg)
Optimaler Blutdruck < 120 < 80
Normaler Blutdruck 120 – 129 80 – 84
Hochnormaler Blutdruck 130 – 139 85 – 89
Hypertonie Grad 1 140 – 159 90 – 99
Hypertonie Grad 2 160 – 179 100 – 109
Hypertonie Grad 3 ≥ 180 ≥ 110
46 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

PERSPECTIVES
Art der BD-Messung Systolisch (mmHg) Diastolisch (mmHg)
Praxis/Klinik ≥ 140 ≥ 90
24-Stunden BD
Tag
Nacht
≥ 130
≥ 135
≥ 120
≥ 80
≥ 85
≥ 70
Heimmessung ≥ 135 ≥ 85
Tabelle 2: Grenzwerte für die Diagnose einer arteriellen Hypertonie nach
Blutdruckmessmethode [8]
Des Weiteren wird eine Einteilung in die
Hypertoniegrade 1 – 3 vorgenommen (siehe
Tab. 1). Zur Dia gnosestellung ist ein
Minimum von zwei Messungen zu unterschiedlichen
Zeitpunkten notwendig. Dabei
ist, zumindest initial, auch seitenvergleichend
zu messen. Neben dieser sogenannten
Praxisblutdruckmessung hat die
24-Stunden-Blutdruckmessung in der
Diagnostik und dem Monitoring der Hypertonie
in den letzten Jahren einen grossen
Stellenwert erlangt. Wie die 24 h-
Blutdruckmessung ermöglicht auch die
Heim-Blutdruckmessung häufige Messungen
und korreliert, wie die 24-Stunden-Blutdruckmessung,
verglichen mit
der Praxisblutdruckmessung, besser mit
Hypertonie-assoziierten Endorganschäden,
erfordert aber eine gute Patientenschulung
[7]. Nachteilig gegenüber der
24 h-Blutdruckmessung ist die fehlende
Möglichkeit nächtlicher Blutdruckmessungen.
Diese können beispielsweise bei
fehlendem nächtlichem Blutdruckabfall
Hinweise auf ein obstruktives Schlafapnoe-Syndrom
geben. Ein Zusammenspiel
der verschiedenen Blutdruck-Messmethoden
ermöglicht eine optimale Behandlung
des Patienten.
Neben der Höhe des Blutdrucks fliessen
weitere kardiovaskuläre Risikofak toren wie
z. B. Rauchen, Dyslipidämie (ins besondere
Cholesterin > 4.9 mmol/L), Übergewicht,
männliches Geschlecht, Alter ≥ 55 bei
Männern und ≥ 65 bei Frauen, eine positive
kardiovaskuläre Familienanamnese
und erhöhte Blutglukosewerte in die Risikostratifizierung
ein (siehe Tab. 3).
In vielen Berechnungen des kardiovaskulären
Risikos wie beispielsweise nach Systematic
Coronary Risk Evaluation
(SCORE) [9], Prospective Cardiovascular
Münster (PROCAM) [10] und Framingham
[11] werden Endorganschäden nicht
berücksichtigt, obwohl subklinische Endorganschäden
das kardiovaskuläre Risiko
signifikant beeinflussen [12, 13]. Die
wichtigsten Zeichen allfälliger Endorganschäden,
nach denen gesucht werden
sollte, sind die linksventrikuläre Herzhypertrophie
(LVH), die Mikroalbuminurie,
die Niereninsuffizienz und atherosklerotische
Gefässplaques (siehe Tab. 3).
Zu den manifesten kardiovaskulären Endorganschäden
gehören Begleiterkrankungen
wie Herzkrankheiten (KHK, Herzinsuffizienz,
Status nach Myokardinfarkt
oder Revaskularisa tion), zerebrovaskuläre
Erkrankungen (Hirnschlag, Transitorische
ischämische Attacke), peripher arterielle
Verschlusskrankheit (PAVK), schwere
Nephropathie und die schwere Retinopathie
(siehe Tab. 3).
Zusammen mit dem Hypertoniegrad
kann unter Berücksichtigung aller genannten
Faktoren, beruhend auf Daten
der Framingham Heart Study, das 10-Jahres-Risiko
für kardiale und zerebrovaskuläre
Ereignisse genauer ermittelt werden
[11]. Das Risiko wird in vier Klassen (tiefes,
moderates, hohes und sehr hohes
Risiko) eingeteilt (siehe Tab. 4).
Risikostratifizierung:
Must haves und Nice
to haves
Die oben erwähnten kardiovaskulären
Risikofaktoren sollten bei allen Patienten
erfasst werden. Dazu ist eine ausführliche
Anamnese inklusive der kardiovaskulären
Familienanamnese und Raucheranamnese,
ein klinischer Status einschliesslich
Blutdruckmessung, Körpergrösse, Gewicht,
Bauchumfang und eine laborchemische
Untersuchung mit dem Lipidstatus
und der Plasma-Glukose die optimale
Basis. Bei allen Patienten, vor allem bei
denen, die aufgrund der erhobenen Befunde
nicht bereits zu einer Hochrisikogruppe
gehören, sollte zusätzlich nach
subklinischen End organschäden gesucht
werden. Dabei sind Überlegungen zur Kosteneffizienz,
Verfügbarkeit und zum kardiovaskulär
prädiktiven Wert essentiell.
Als Mindestabklärung bezüglich der subklinischen
Endorganschäden wird aktuell
die laborchemische Messung des Kreatinins
zur Errechnung der GFR und der
Nachweis bzw. Ausschluss einer Mikroalbuminurie
zur Abklärung eines möglichen
subklinischen Nierenschadens empfohlen.
Ausserdem sollte bei jedem Pa tienten
ein Elektrokardiogramm (EKG) unter
Anderem zur Suche einer LVH durchgeführt
werden. Die genannten Untersuchungen
sind kosteneffizient, gut verfügbar
und reproduzierbar. Eine echokardiographische
Suche nach LVH oder sonstigen
strukturellen Änderungen sollte im
Falle einer Reevaluation des kardiovaskulären
Risikos, zur Diagnosebestätigung
eines auffälligen Befundes im EKG oder
bei Verdacht auf eine koronare Herzkrankheit
durchgeführt werden. Einige
weitere Untersuchungen zur Suche nach
Endorganschäden zeigen eine niedrigere
Kosten-Effektivität, eine geringere klinische
Relevanz oder schlechtere Verfügbarkeit
und sind deshalb nicht immer erforderlich,
so zum Beispiel der sonographische
Nachweis von atherosklerotischen
Plaques, die sonographische Messung der
Karotis-femoralen Pulswellengeschwindigkeit
und der Knöchel-Arm-Index. Neben
der Suche nach Endorganschäden
sollte in jedem Fall eine pathologische
Glukosetoleranz bzw. ein Diabetes mellitus
gesucht werden.
Therapeutische
Implikationen
Eine sorgfältige Risikostratifizierung, wie
oben beschrieben, hilft Patienten ganzheitlich
zu erfassen und dadurch ein individuell
angepasstes Therapieschema zu
erarbeiten.
Generell sind bei Hypertonikern Zielblutdruckwerte
< 140/90 mmHg anzustreben.
Nach neuesten Erkenntnissen gilt
auch bei Diabetikern der systo lische Zielblutdruckwert
< 140 mmHg, der diastolische
Grenzwert wurde für Diabetiker
bei < 85 mmHg festgelegt [14]. Eine striktere
Einstellung auf Werte unter
130 mmHg systolisch kann ausnahmsweise
bei Patienten mit ausgeprägter Proteinurie
erwogen werden [15].
Basis jeder antihypertensiven Therapie
sind die sogenannten Lifestyle-Modifikationen,
welche in Tabelle 5 zusammengefasst
sind.
Ist die Indikation für eine medikamentöse
Therapie gegeben (s. Tab. 4), stellt sich
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
47

PERSPECTIVES
Kardiovaskuläre Risikofaktoren
Schweregrad der arteriellen Hypertonie (siehe Definition): ≥ 140/90 mmHg
Männliches Geschlecht
Alter (Männer ≥ 55 Jahre; Frauen ≥ 65 Jahre)
Rauchen
Dyslipidämie
• Gesamtcholesterin > 4.9 mmol/L (190 mg/dL), und/oder
• LDL-Cholesterin > 3.0 mmol/L (115 mg/dL), und/oder
• HDL-Cholesterin: Männer < 1.0 (40 mg/dL), Frauen < 1.2 mmol/L (46 mg/dL), und/oder
• Triglyceride > 1.7 mmol/L (150 mg/dL)
Nüchternblutzucker 5.6 – 6.9 mmol/L (102 – 125 mg/dL)
Pathologischer Glukosetoleranztest
Adipositas [BMI ≥ 30 kg/m2]
Abdominale Adipositas (Bauchumfang: Männer ≥ 102 cm, Frauen ≥ 88 cm)
Positive kardiovaskuläre Familienanamnese (Männer < 55 Jahre, Frauen < 65 Jahre)
Diabetes Mellitus
• Nüchternblutzucker ≥ 7.0 mmol/L (126 mg/dL) in zwei unterschiedlichen Messungen und/oder
• HbA1c > 7 % (53 mmol/mol) und/oder
• Postprandialer Blutzucker > 11.0 mmol/L (198 mg/dL)
Subklinische Organschäden
Linksventrikuläre Hypertrophie (LVH)
• Elektrokardiogramm (EKG): (Sokolow-Lyon-Index : > 3.5 mV; Cornell-Produkt > 244 mV*ms),
und/oder
• Echokardiographie: [LVM-Index : Männer > 115 g/m2, Frauen > 95 g/m2]
Chronisches Nierenversagen
• Verminderte glomeruläre Filtrationsrate (GFR) 30 – 60 ml/min/1.73 m2 KOF
(Geschätzt nach Cockroft-Gault oder MDRD)
• Mikroalbuminurie (30 – 300 mg/24 h) oder pathologischer Albumin/Kreatinin-Quotient
≥ 2.26 mg/mmol oder Uristix ≥ 2++
Gefäße
• Verdickung der Arteria carotis (Intima-Media-Dicke > 0.9 mm) oder atherosklerotische Plaques
• Karotis-Femoralis-Pulswellengeschwindigkeit > 10 m/s
• Knöchel-Arm-Index (ABI) < 0.9
Blutdruckamplitude (bei Älteren) ≥ 60 mmHg
Manifeste, Hypertonie-assoziierte Erkrankungen; chronische Niereninsuffizienz
Zerebrovaskuläre Erkrankungen : Hirnschlag (ischämisch oder hämorrhagisch), TIA
Kardiopathie: Myokardinfarkt; Angina pectoris; koronare Revaskularisation; Herzinfarkt
Peripher arterielle Verschlusskrankheit (PAVK)
Schwere Niereninsuffizienz: GFR < 30 ml/min/1.73 m2; Proteinurie (> 300 mg/24 h)
Fortgeschrittene Retinopathie Stadium 3 und 4 (multiple Blutungen, weiche Exsudate, Papillenödem)
Tabelle 3: Kardiovaskuläre Risikostratifizierung [8]
BMI: Body Mass Index; HDL: High Density Lipoprotein, KOF: Körperoberfläche; LDL: Low Density Lipoprotein; LVM: Linksventrikuläre Masse; MDRD:
Modification of Diet in Renal Disease
die Frage nach der Wirkstoffwahl. Dabei
helfen die in der Risikostratifizierung erhobenen
Daten. Je nach Komorbiditäten
ist der Einsatz bestimmter Wirkstoffgruppen
zu bevorzugen bzw. sollte vorsichtig
erfolgen oder ist sogar kontraindiziert. Die
Tabellen 6 und 7 fassen die wichtigsten
Aspekte zusammen.
Mono- oder
Kombinationstherapie
Bei der Initiierung einer medikamentösen
antihypertensiven Therapie sollte je nach
Risikohöhe mit einer Mono- (niedriges bis
moderates Risiko) bzw. Kombinationstherapie
(hohes bis sehr hohes Risiko) begonnen
werden. Bei sehr hohen Blutdruckwerten
ist auch bei moderatem oder
niedrigem Risiko der direkte Einsatz einer
Kombinationstherapie gerechtfertigt [16].
Durch diese Strategie werden nur die Patienten
mit einer Monotherapie behandelt,
bei denen auch Aussicht auf Erfolg besteht.
Dies ist von fundamentaler Wichtigkeit,
da jeder nötige Therapiewechsel und
48 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

PERSPECTIVES
Hochnormal Grad1 Grad2 Grad3
SBP130139
oder
DBP8589
SBP140159
oder
DBP9099
SBP160179
oder
DBP100109
SBP≥180
oder
DBP≥110
KeineRisikofaktoren
KeineTherapiederAHT
Lebensstiländerungen für
einigeMonate,
dannauchmedikamentöse
TherapiederAHT
Lebensstiländerungen für
einigeWochen,
dannauchmedikamentöse
TherapiederAHT
Sofortigemedikamentöse
TherapiederAHT
und
Lebensstiländerungen
12Risikofaktoren
Lebensstiländerungen
Keinemedikamentöse
TherapiederAHT
Lebensstiländerungen für
einigeWochen,
dannauchmedikamentöse
TherapiederAHT
Lebensstiländerungen für
einigeWochen,
dannauchmedikamentöse
TherapiederAHT
Sofortigemedikamentöse
TherapiederAHT
und
Lebensstiländerungen
≥3Risikofaktoren
Lebensstiländerungen
Keinemedikamentöse
TherapiederAHT
Lebensstiländerungen für
einigeWochen,
dannauchmedikamentöse
TherapiederAHT
Medikamentöse Therapie
derAHT
und
Lebensstiländerungen
Sofortigemedikamentöse
TherapiederAHT
und
Lebensstiländerungen
Subklinische
Endorganschäden,
Diabetesmellitus
Lebensstiländerungen
Keinemedikamentöse
TherapiederAHT
Medikamentöse Therapie
derAHT
und
Lebensstiländerungen
Medikamentöse Therapie
derAHT
und
Lebensstiländerungen
Sofortigemedikamentöse
TherapiederAHT
und
Lebensstiländerungen
Klinischmanifeste
Endorganschäden
Lebensstiländerungen
Keinemedikamentöse
TherapiederAHT
Medikamentöse Therapie
derAHT
und
Lebensstiländerungen
Medikamentöse Therapie
derAHT
und
Lebensstiländerungen
Sofortigemedikamentöse
TherapiederAHT
und
Lebensstiländerungen
Kardiovaskuläres10JahresRisiko:
NiedrigesRisiko
30%
-ausbau die Adherence der Patienten beeinträchtigen
kann. Mangelnde Adherence
ist bei der Behandlung von Bluthochdruck
ein bekanntes und grosses
Problem, dem wenn immer möglich,
Rechnung getragen werden sollte. Der
Nachteil einer direkt initiierten Kombinationstherapie
besteht natürlich darin, dass
für den behandelnden Arzt nicht ersichtlich
ist, welcher Wirkstoff bei bestimmten
Patienten den grössten Benefit bringt bzw.
nicht wirksam ist, was im Krankheitsverlauf
wiederum zu Therapie- und Dosierungswechseln
führen kann.
Auch bei der Kombinationstherapie kann
die Wirkstoffwahl durch obenstehende
Salzrestriktion
Reduzierter Alkoholkonsum
Diätetische Massnahmen
Gewichtsreduktion
Körperliche Aktivität
Rauchstopp
Tabelle 5: Lifestyle-Massnahmen bei
Patienten mit arterieller Hypertonie
[8]
Tabellen vereinfacht werden. Welche
Kombination gewählt wird, stellt aber eine
weitere Herausforderung dar. Grundsätzlich
können die Wirkstoffgruppen Diuretika,
ACE-Hemmer, ATII-Blocker (Sartane)
und Kalziumantagonisten frei miteinander
kombiniert werden. Eine wichtige
Ausnahme stellt die Kombination von
Renin-Angiotensin-System (RAS)-Blockern
(z. B. Sartane und ACE-Hemmer)
dar. Diese sollte wenn immer möglich
vermieden werden, da ein deutlich erhöhtes
Auftreten von Nierenschäden festgestellt
werden konnte [17]. Verschiedene
grosse Studien zeigten mögliche Vorteile
der Kombination eines ACE-Hemmers mit
einem Kalziuman tagonisten auf, diesbezüglich
sind aber weitere Studien nötig.
Betablocker bleiben in den aktuellen Leitlinien
etwas aussen vor, haben jedoch
aufgrund ihrer Bedeutung in der Herzinsuffizienztherapie
trotzdem eine massgebliche
Rolle im Management von Patien
ten mit arterieller Hypertonie.
Bezüglich der Adherence konnte eindeutig
festgestellt werden, dass die Kombination
mehrerer Wirkstoffe in einer Pille
Vorteile bringt [18]. In der Folge sind
nebst den bereits gut etablierten Zweierkombinationen
zudem Präparate in Dreierkombination
auf dem Markt erhältlich.
Dabei wird fast ausschliesslich auf die
Kombination von RAS-Blockern mit Kalziumantagonisten
und Diuretika gesetzt,
was bereits bei der Therapieinitiierung
eine Favorisierung dieser Wirkstoffgruppen
nahelegt.
Therapie assoziierter
Risikofaktoren
Neben den Lifestyle-Modifikationen und
der medikamentösen antihypertensiven
Therapie sollten auch die Risikofaktoren
behandelt werden. Bei Hypertonikern mit
erhöhten Choles terinwerten und/oder
niedrigem HDL besteht ein erhöhtes kardiovaskuläres
Risiko [19, 20]. In verschiedenen
Studien konnte die Effektivität der
Statine in der Prävention von kardiovaskulären
Ereignissen bei hypertensiven
Patienten gezeigt werden, weswegen der
Gebrauch von Statinen in hypertensiven
Patienten mit einem hohen oder sehr hohen
kardiovaskulären Risiko unabhängig
von den Lipidwerten empfohlen wird [21,
22]. Des Weiteren hat Aspirin einen festen
Platz in der Sekundärprävention bei Hypertonikern
mit Status nach Myokardinfarkt
[23]. Ausserdem ist die Behandlung
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
49

PERSPECTIVES
Zustand
Asymptomatischer Endorganschaden
Linksventrikuläre Hypertrophie
Asymptomatische Atherosklerose
Mikroalbuminurie
Chronische Niereninsuffizienz
(GFR 30 – 59 ml/min/1,73 m 2 KOF)
Klinische kardiovaskuläre oder renale Erkrankung
Status nach Schlaganfall
Status nach Myokardinfarkt
Angina pectoris
Herzinsuffizienz
Aortenaneurysma
Vorhofflimmern, Prävention
Vorhofflimmern, Frequenzkontrolle
Chronische Nierenerkrankung (< 30 ml/min/1,73 m2 KOF)/
Proteinurie
Periphere arterielle Verschlusskrankheit
Andere
Isoliert systolische Hypertonie (ältere Patienten)
Metabolisches Syndrom
Diabetes mellitus
Schwangerschaft
Schwarze
Wirkstoffgruppe
ACE-Hemmer, Kalziumantagonist, ARB
Kalziumantagonist, ACE-Hemmer
ACE-Hemmer, ARB
ACE-Hemmer, ARB
Diuretikum, Kalziumantagonist
ACE-Hemmer, ARB, Kalziumantagonist
ACE-Hemmer, ARB
Methyldopa, Betablocker, Kalziumantagonist
Diuretikum, Kalziumantagonist
Tabelle 6: Endorganschäden und empfohlene medikamentöse Therapie [8]
ACE: Angiotensin-konvertierendes Enzym; ARB: Angiotensin-Rezeptor-Blocker; DHP: Dihydropyridin
Jedes wirksame Antihypertensivum, bevorzugt ACE-Hemmer
Betablocker, ACE-Hemmer, ARB
Betablocker, Kalziumantagonist
Diuretikum, Betablocker, ACE-Hemmer, ARB,
Mineralokortikoidrezeptorantagonist
Betablocker
Zu erwägen: ARB, ACE-Hemmer, Betablocker oder
Mineralokortikoidrezeptorantagonist
Betablocker, Nicht-DHP-Kalziumantagonist
ACE-Hemmer, ARB
ACE-Hemmer, Kalziumantagonist
einer Hypergly kämie bei Hypertonikern
mit Diabetes Mellitus wichtig, um kardiovaskuläre
Ereignisse zu reduzieren [24,
25].
Spezielle
Patientengruppen
Da die arterielle Hypertonie ein
weitverbreitetes Krankheitsbild ist, sind oft
spezielle Patientengruppen (Schwangere,
Jugendliche, Diabetiker usw.) betroffen,
die ein angepasstes Management erfordern.
Besonders erwähnenswert scheinen
Modifika tionen, die bei betagten Menschen
beachtet werden sollten und in einem
weiteren Artikel in dieser Ausgabe der
«Therapeutischen Umschau» ausführlich
behandelt werden. ■
Korrespondenzadresse
PD Dr. med. Thomas Dieterle
Medizinische Universitätsklinik
Kantonsspital Baselland
Rheinstrasse 26
4410 Liestal
thomas.dieterle@ksbl.ch
Literatur
1. Institute for health Metrics and Evaluation
(IHME). 2010. (Accessed 9. February, 2015,
at www.healthdata.org.).
2. MacMahon S, Peto R, Cutler J, et al. Blood
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Part 1, Prolonged differences in blood pressure:
prospective observational studies corrected
for the regression dilution bias. Lancet
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relevance of usual blood pressure to
vascular mortality: a meta-analysis of individual
data for one million adults in 61 prospective
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the Management of Hypertension. Guidelines
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histories and consequences. The American
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7. Gaborieau V, Delarche N, Gosse P. Ambulatory
blood pressure monitoring versus selfmeasurement
of blood pressure at home:
correlation with target organ damage. Journal
of hypertension 2008; 26: 1919 – 27.
8. Mancia G, Fagard R, Narkiewicz K, et al.
2013 ESH/ESC Guidelines for the manage-
50 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

PERSPECTIVES
Wirkstoff absolute KI relative KI
Diuretika (Thiazide) Gicht Metabolisches Syndrom
Glukoseintoleranz
Schwangerschaft
Hyperkalzämie
Hypokaliämie
Betablocker
Asthma
AV-Block Grad 2
AV-Block Grad 3
Metabolisches Syndrom
Glukoseintoleranz
Athleten und sportlich aktive
Patienten
Chronisch obstruktive
Atemwegserkrankung
(ausser für vasodilatatorische
Betablocker)
Kalziumantagonisten
(Dihydropyridine)
Kalziumantagonisten (Verapamil,
Diltiazem)
ACE-Hemmer
Angiotensin-Rezeptor-Blocker
Mineralokortikoidrezeptorantagonisten
AV-Block Grad 2
AV-Block Grad 3
Trifaszikulärer Block
Hochgradige LV-Dysfunktion
Herzinsuffizienz
Schwangerschaft
Angioneurotisches Ödem
Hyperkaliämie
Bilaterale Nierenarterienstenose
Schwangerschaft
Hyperkaliämie
Bilaterale Nierenarterienstenose
Akute oder schwere Niereninsuffizienz (GFR < 30 ml/min)
Hyperkaliämie
Tabelle 7: Kontraindikationen bei antihypertensiver Therapie [8]
ACE: Angiotensin-konvertierendes Enzym; AV-Block: Atrioventrikulärer Block
Tachyarrhythmie
Herzinsuffizienz
Frauen im gebärfähigen Alter
Frauen im gebärfähigen Alter
ment of arterial hypertension : the Task
Force for the management of arterial hypertension
of the European Society of Hypertension
(ESH) and of the European Society of
Cardiology (ESC). Journal of hypertension
2013; 31: 1281 – 357.
9. Conroy RM, Pyorala K, Fitzgerald AP, et al.
Estimation of ten-year risk of fatal cardiovascular
disease in Europe: the SCORE project.
European heart journal 2003; 24 :
987 – 1003.
10. Assmann G, Cullen P, Schulte H. Simple
scoring scheme for calculating the risk of
acute coronary events based on the 10-year
follow-up of the prospective cardiovascular
Munster (PROCAM) study. Circulation 2002;
105: 310 – 5.
11. D’Agostino RB, Sr., Vasan RS, Pencina MJ, et
al. General cardiovascular risk profile for use
in primary care: the Framingham Heart
Study. Circulation 2008; 117: 743 – 53.
12. Sehestedt T, Jeppesen J, Hansen TW, et al.
Risk prediction is improved by adding markers
of subclinical organ damage to SCORE.
European heart journal 2010 ; 31: 883 – 91.
13. Volpe M, Battistoni A, Tocci G, et al. Cardiovascular
risk assessment beyond Systemic
Coronary Risk Estimation : a role for organ
damage markers. Journal of hypertension
2012; 30 : 1056 – 64.
14. Patel A, Group AC, MacMahon S, et al. Effects
of a fixed combination of perindopril and
indapamide on macrovascular and microvascular
outcomes in patients with type 2
diabetes mellitus (the ADVANCE trial): a
randomised controlled trial. Lancet 2007;
370 : 829 – 40.
15. Appel LJ, Wright JT, Jr., Greene T, et al. Intensive
blood-pressure control in hypertensive
chronic kidney disease. The New England
journal of medicine 2010 ; 363: 918 – 29.
16. Wald DS, Law M, Morris JK, et al. Combination
therapy versus mono therapy in reducing
blood pressure: meta-analysis on 11,000
participants from 42 trials. The American
journal of medicine 2009 ; 122: 290 – 300.
17. ONTARGET Investigators, Yusuf S, Teo KK,
et al. Telmisartan, ramipril, or both in patients
at high risk for vascular events. The
New England journal of medicine 2008;
358: 1547 – 59.
18. Gupta AK, Arshad S, Poulter NR. Compliance,
safety, and effectiveness of fixed-dose
combinations of antihypertensive agents: a
meta-analysis. Hypertension 2010 ; 55:
399 – 407.
19. Prospective Studies Collaboration. Blood
cholesterol and vascular mortality by age,
sex, and blood pressure: a meta-analysis of
individual data from 61 prospective studies
with 55,000 vascular deaths. Lancet 2007;
370 : 1829 – 39.
20. Chapman MJ, Ginsberg HN, Amarenco P, et
al. Triglyceride-rich lipoproteins and highdensity
lipoprotein cholesterol in patients at
high risk of cardiovascular disease: evidence
and guidance for management. European
heart journal 2011; 32: 1345 – 61.
21. Sever PS, Poulter NR, Dahlof B, et al. Antihypertensive
therapy and the benefits of
atorvastatin in the Anglo-Scandinavian
Cardiac Outcomes Trial : lipid-lowering arm
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
51

PERSPECTIVES
extension. Journal of hypertension 2009 ; 27:
947 – 54.
22. Ridker PM, Danielson E, Fonseca FA, et al.
Rosuvastatin to prevent vascular events in
men and women with elevated C-reactive
protein. The New England journal of medicine
2008; 359 : 2195 – 207.
23. Antithrombotic Trialists Collaboration. Aspirin
in the primary and secondary prevention
of vascular disease: collaborative meta-analysis
of individual participant data from randomised
trials. Lancet 2009; 373: 1849 – 60.
24. Nathan DM, Cleary PA, Backlund JY, et al.
Intensive diabetes treatment and cardiovascular
disease in patients with type 1 diabetes.
The New England journal of medicine 2005;
353: 2643 – 53.
25. Ray KK, Seshasai SR, Wijesuriya S, et al. Effect
of intensive control of glucose on cardiovascular
outcomes and death in patients with diabetes
mellitus: a meta-analysis of randomised
controlled trials. Lancet 2009; 373: 1765 – 72.
Cardiovascular risk stratification and therapeutic
implications in arterial hypertension
To improve the prevention of cardiovascular complications and events in hypertensive
patients, it is of major importance to estimate the patient’s individual risk for
cardiovascular events. Antihypertensive treatment should not only be based on blood
pressure values anymore, but also on the patient’s comorbidities and risk profile. Risk
stratification takes into account cardiovascular risk factors, diabetes, asymptomatic
organ damage and established cardiovascular or renal disease. The most important
markers for asymptomatic organ damage which should be searched for are microalbuminuria
and LVH.
Current guidelines emphasize the importance of the adaption and selection of
treatment according to asymptomatic and established organ damage and provide
assistance for treatment decisions. They focus also on the different non-pharmacological
therapy options and lifestyle modifications. The goal of this article is to
summarize the most important innovations and to point out the importance of
simple tools for the implementation of cardiovascular risk stratification in hypertensive
patients.
52 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

PERSPECTIVES
L’objet choisi
Quand l’héroïsme est parti
en fumée
Prof. Iris Ritzmann, historienne de la médecine à Zurich
«Cette boîte a été remplie par les parents
des soldats pour t’être offerte, valeureux
défenseur de la patrie.» L’inscription rédigée
à la main se trouvait dans une boîte
en fer blanc aujourd’hui vide. Elle contenait
50 cigarettes de précieux tabac oriental.
Au début de la Première Guerre mondiale,
la fabrique de cigarettes Laferme à
Dresde a mis sur le marché une nouvelle
marque, «la cigarette des héros allemands»
(Deutsche Helden Zigarette). Le
nom de la marque tout comme la typographie,
la facture et le design sobre de la
boîte voulaient refléter un sentiment de
fierté nationale.
Pour les producteurs de cigarettes, de spiritueux,
de savon et de chocolat, ces envois
de cadeaux aux soldats ont représenté une
vraie manne providentielle. Entre 1914 et
1918, la poste a acheminé en moyenne 16
millions de colis par jour. Vous avez bien
lu: par jour!
Voilà 100 ans que s’est achevée la Grande
Guerre, au cours de laquelle un nombre
considérable d’hommes ont perdu la vie.
Lutz a été libéré du service et renvoyé chez
lui en décembre 1918, avec 55 marks de
prime de guerre. Contrairement à des
millions d’autres jeunes gens, le valeureux
défenseur de la patrie a pu retrouver
les siens. «Les cigarettes du héros allemand»
étaient naturellement parties en
fumée.
Durant ces quatre dernières années, le
Stadtmuseum d’Esslingen, dans le sud de
l’Allemagne, a présenté chaque mois un
nouveau témoignage de la Première
Guerre mondiale. Ces 48 objets soigneusement
sélectionnés, parmi lesquels cette
boîte à cigarettes, sont présentés ensemble
dans une exposition intitulée «Vie au
front et changement d’époque» (Heimatfront
und Zeitenwende). ■
N˚ 6 Décembre 2018
Cette boîte a appartenu à Walter Lutz, un
jeune technicien sur machine habitant
la jolie ville d’Esslingen am Neckar. Ce
jeune homme s’est porté volontaire dès
le début du conflit, quelques semaines à
peine après son 19e anniversaire. Il a
reçu son cadeau au front, au moment de
la première bataille des Flandres, en automne
1914.
1914–1918. Esslingen et la Première Guerre
mondiale. Vie au front et changement
d’époque. 9 novembre 2018–3 mars 2019
Stadtmuseum im Gelben Haus, Hafenmarkt 7, 73728 Esslingen am Neckar
Horaires d’ouverture: Du mardi au samedi 14–18 h
Dimanches et jours fériés 11–18 h
VSAO JOURNAL ASMAC
53

Nos offres – vos avantages
MEDISERVICE VSAO-ASMAC a conclu des contrats de collaboration avec les entreprises suivantes
dont elle peut proposer les solutions d’assurance:
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Helvetia
• Assurances RC entreprise et professionnelle
• Assurance d'entreprise
• Assurance technique
ZURICH
• Assurance de véhicules à moteur
• Assurance-ménage /
Assurance responsabilité civile privée
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• Assurance voyages
• Assurance-maladie d’indemnités journalières
Visana
• Assurance-accidents selon la LAA
• Assurance complémentaire LAA
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AXA-ARAG
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Innova
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Caisse-Maladie des Médecins Suisses
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54 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

MEDISERVICE VSAO-ASMAC
BOÎTE AUX
LETTRES
Dommage sur le lieu de travail: à qui incombe la responsabilité?
La circulation sur les routes est très dense. Dr Z. revient d’une visite
chez un patient. Un moment d’inattention de la part du Dr Z. provoque
une collision impliquant le véhicule de fonction du cabinet médical. Il
s’agit heureusement d’un accident mineur et l’assurance responsabilité
civile du cabinet couvre les dommages en résultant. Le cabinet médical
doit néanmoins payer une franchise de CHF 1000.–. Qui doit
supporter ce coût? Le cabinet médical peut-il tenir l’employé responsable
de l’accident de la circulation et déduire le montant de la franchise
du salaire du Dr Z.?
En Suisse, conformément à l’article 321e CO, le travailleur répond du dommage qu’il
cause à l’employeur intentionnellement ou par négligence. En principe, l’employé répond
ainsi personnellement de tout dommage, peu importe pourquoi et comment il l’a provoqué.
Toutefois, l’employé ne doit pas toujours prendre en charge l’intégralité du dommage.
Les coûts pouvant être répercutés sur l’employé dépendent, comme pour de nombreuses
questions juridiques, du cas d’espèce.
Lea Halter, Key Account Manager,
Worksite/Affinity, Allianz Suisse
Responsabilité des employés: négligence légère ou négligence
grave?
Dans le cadre de l’appréciation, il convient tout d’abord d’opérer une distinction en
matière de comportement de l’employé.
Si ce dernier ne fait pas attention à une chose à laquelle il aurait dû faire attention après
réflexion, il s’agit d’une négligence légère. Le cas échéant, le dommage causé peut être
répercuté sur l’employé tout au plus dans une mesure symbolique.
Par contre, si l’employé manque à des obligations de prudence élémentaires que toute
personne raisonnable n’aurait pas omis d’observer dans sa situation – il s’agit alors
d’une négligence grave – ou s’il provoque intentionnellement le dommage, il répond de
l’intégralité du dommage.
Lorsqu’aucune négligence légère ni grave n’est établie, la responsabilité réside en quelque
sorte entre les deux (négligence moyenne). La règle générale est la suivante: en cas de
négligence légère à moyenne, jusqu’à un mois de salaire peut être demandé à l’employé
pour couvrir les dommages.
Responsabilité des employés: facteurs individuels
Dans un second temps, il convient de considérer certains facteurs supplémentaires, tels
que le risque professionnel général, le niveau de formation, les connaissances techniques
et les qualités concrètes de l’employé, mais également le montant de son salaire et si
l’employé a été instruit et surveillé par l’employeur et, le cas échéant, dans quelle mesure.
Le métier, la formation et les connaissances techniques de l’employé jouent donc un rôle
particulièrement important dans l’appréciation. La prise en compte de ces facteurs individuels
peut conduire à ce que seule une infime partie des coûts puisse être répercutée
sur l’employé, voire à ce qu’il en soit totalement exempté.
Dans notre exemple, Dr Z. ne doit supporter aucun coût si, par exemple, il n’a dépassé
la vitesse autorisée que de 5 km/h ou s’il n’a commis qu’une erreur de conduite minime
et excusable (négligence légère) et qu’il s’agit par ailleurs d’un employé fiable et de longue
date. S’il écrit un SMS pendant le trajet ou s’il conduit en état d’ébriété, il doit alors
supporter la totalité de la franchise, dans la mesure où son comportement relève d’une
négligence grave. Toutefois, si le salaire du Dr Z. est inférieur à la moyenne, cet élément
serait pris en compte et il ne devrait supporter qu’une partie des coûts résultant du
dommage, même s’il s’est rendu coupable d’une négligence grave.
Si le cabinet médical souhaite réclamer tout ou partie de la franchise au Dr Z., il
est important qu’il le fasse dans la foulée sur le prochain versement de salaire. En
effet, si le salaire est intégralement versé comme à l’accoutumée sans aucune
mention ni déduction, on peut alors supposer que le cabinet médical renonce à la
créance. Dans certaines circonstances, il n’est plus possible d’effectuer une réclamation
ultérieure, notamment en cas de rupture du rapport de travail dans l’in-
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
55

MEDISERVICE VSAO-ASMAC
tervalle ou après l’expiration du délai
de prescription général de dix ans.
Il convient par ailleurs de noter, surtout
en cas de dommages significatifs du fait
de l’employé, que l’employeur ne peut retenir
la totalité du salaire. Les prescriptions
légales prévoient qu’il soit toujours
au moins versé à l’employé un revenu
minimum vital. Dans un tel cas, il est
utile de remettre à l’employé, par écrit, le
calcul du montant du dommage accompagné
des futures déductions de salaire
prévues.
Sachant que la responsabilité de l’employé
dépend fortement des circonstances
concrètes et qu’en cas de litiges, les tribunaux
disposent d’une grande marge
de manœuvre dans leur décision, il est
judicieux, notamment en présence de
dommages significatifs, de solliciter au
préalable un conseil juridique afin de ne
perdre aucun droit.
Il convient par ailleurs de noter que tout
accord qui prévoit une responsabilité
forfaitaire de l’employé est proscrit. Une
discussion sur la responsabilité des employés
ne peut donc pas être éludée de
cette manière. ■
MEDISERVICE VSAO-ASMAC et Allianz Suisse entretiennent une collaboration fructueuse
depuis de nombreuses années. En tant que membres de MEDISERVICE
VSAO-ASMAC, vous bénéficiez de conditions avantageuses lors de la conclusion d’une
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56 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

MEDISERVICE VSAO-ASMAC
Entremise de partenaires pour le
jobsharing
Un tiers des médecins suisses souhaiterait travailler à temps partiel. Malgré cela, le nombre d’hôpitaux
qui proposent des postes à temps partiel reste insuffisant. Le jobsharing est une solution à
l’avantage des employés et des hôpitaux. La plate-forme Doppeldoc aide à trouver un partenaire de
jobsharing qui convient.
Salomé Kisker, cofondatrice de Doppeldoc
Pour Salomé Kisker, médecin et mère de
deux enfants, la décision de fonder Doppeldoc
a été motivée par son besoin d’avoir un
meilleur équilibre entre vie professionnelle
et vie privée, et plus de temps pour sa famille.
Dans son projet, elle a notamment été soutenue
par son frère Jakob Kisker. En collaboration
avec Leila Eppenberger, elle réunit
les médecins qui cherchent un partenaire
pour partager un poste et collabore avec les
hôpitaux progressistes.
L’essentiel pour l’avenir est de réduire les
préjugés par rapport au jobsharing et au
travail à temps partiel et, en contrepartie, de
reconnaître les nombreux avantages de
modèles de travail modernes. Il s’agit notamment
de motiver les hommes à travailler
dans des modèles de jobsharing. Pour pouvoir
recruter les meilleurs médecins, les
employeurs doivent s’adapter aux changements
démographiques.
Jobsharing à succès
Un nombre croissant d’exemples montrent
que le modèle présente des avantages indéniables.
Nous n’en mentionnerons qu’un:
deux médecins-assistantes étaient employées
pour un poste à plein temps en médecine
interne à l’Hôpital cantonal des
Grisons à Coire avec chacune un contrat à
55%. Elles ont travaillé à un rythme hebdomadaire
de façon à être alternativement
présentes lors de la visite du médecin-chef
et aussi pour pouvoir tirer le meilleur profit
du programme de formation postgraduée.
Avant le passage de témoin hebdomadaire,
elles étaient les deux présentes à l’hôpital
pendant un après-midi. Ainsi, elles pouvaient
avoir un échange et préparer la reprise
des patients hospitalisés. Le jobsharing
leur permettait de bien concilier vie de famille
et profession.
Que propose Doppeldoc?
Vous souhaitez obtenir un titre de spécialiste
pour lequel le travail à temps partiel semblait
jusqu’ici impossible? Inscrivez-vous sur
Doppeldoc.ch, placez une annonce et trouvez
ainsi rapidement le partenaire idéal.
En outre, la plate-forme propose des informations
sur le jobsharing (rapports d’expérience,
assistance juridique pour le contrat
de travail, etc.). Bien évidemment, les employeurs
peuvent aussi publier des annonces
de jobsharing. Par exemple, si une paire de
jobsharing se sépare ou si l’employeur veut
se faire remarquer positivement avec des
offres d’emploi alternatives. Doppeldoc veut
être une communauté efficace.
Quelles sont les questions
les plus fréquentes au sujet
de Doppeldoc?
Il n’y a pas de partenaires dans ma région/
discipline. Que dois-je faire?
Si c’est possible, tu pourrais accepter le poste
convoité et demander à ton chef si un jobsharing
serait envisageable. Peut-être qu’un
membre de ton équipe souhaiterait temporairement
travailler à temps partiel.
A quoi dois-je faire attention lors du choix
d’un partenaire de jobsharing?
Votre relation doit bien fonctionner. Vous
devez vous compléter judicieusement, apprécier
le travail de l’autre et vous soutenir
mutuellement. Un écart trop important
dans le niveau de la formation postgraduée
peut représenter une difficulté.
Comment Doppeldoc est-il financé?
Doppeldoc est financé par des sponsors.
Nous nous réjouissons cependant de tout
don. Si tu veux nous soutenir, contacte-moi
(salome@doppeldoc.ch).
Aide-nous à faire mieux connaître Doppeldoc
et recommande notre page à tes collègues
de travail! ■
Tu peux adresser tes questions ou suggestions
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Innovations
MEDISERVICE VSAO-ASMAC présente
ici des start-up dont les idées et objectifs
convainquent et qu’elle soutient.
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
57

Nous conseillons les médecins, parce que nous les comprenons bien.
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parlerons de vos assurances de personnes, de chose et de patrimoine et accidents.
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LA FONDATION DE PRÉVOYANCE ASMAC
Rachat facultatif dans la caisse
de pension
Les personnes assurées actives ou celles qui bénéficient d’une rente d’invalidité peuvent procéder à
des rachats jusqu’à concurrence des prestations de vieillesse réglementaires. Le rachat augmente le
capital épargne vieillesse et donc la rente de vieillesse en résultant.
Christoph Rytz, directeur de l’agence fondation de prévoyance ASMAC
Chers assurés, chères assurées,
Le montant du futur capital épargne
vieillesse et de la rente de vieillesse en
résultant dépend, entre autres, du salaire,
du taux de contribution, de la rémunération
du capital, de l’apport par la prestation
de libre passage et des apports facultatifs
(rachats réglementaires). Le rachat
est définitif, permanent et irrémédiablement
consacré à la prévoyance et ne peut
pas être remboursé. Vous trouverez ciaprès
des informations sur le but, les
restrictions dont il faut tenir compte, le
mode de calcul et la démarche administrative
pour procéder à un rachat auprès
de la Fondation de prévoyance ASMAC.
Quel est le but du rachat?
––
Augmenter le futur capital épargne
vieillesse, c’est-à-dire augmenter la
rente de vieillesse à la retraite.
––
Combler les lacunes dans le processus
d’épargne en raison d’années de cotisation
manquantes.
––
Profiter des avantages fiscaux.
Quelles sont les
restrictions?
––
S’il a été procédé à un versement anticipé
pour l’encouragement à la propriété,
les rachats ne sont possibles qu’à
partir du moment où le versement
anticipé a été entièrement remboursé.
––
En cas d’arrivée de l’étranger, la
somme de rachat maximale est limitée
à 20% du salaire assuré durant les cinq
premières années après l’arrivée en
Suisse, à condition que la personne
assurée n’ait auparavant jamais été
affiliée à une institution de prévoyance.
––
Les avoirs du pilier 3a sont pris en
compte pour la somme de rachat si
l’avoir maximal dans le pilier 3a selon
le tableau de l’Office fédéral des assurances
sociales est dépassé. La Fondation
de prévoyance ASMAC s’occupe de
l’examen.
––
Toutes les prestations de libre passage
de comptes de libre passage et polices
de libre passage doivent être versées. Si
un versement n’est pas possible, les
avoirs non versés sont imputés sur la
somme de rachat.
––
Si l’assuré bénéficie de plusieurs rapports
de prévoyance et que la somme
de tous les salaires et revenus AVS est
supérieure à dix fois le montant limite
selon l’art. 8 al. 1 LPP (actuellement
CHF 846 000.–), la Fondation de prévoyance
ASMAC doit en être informée.
De quoi faut-il encore
tenir compte?
––
Les rachats, intérêts inclus, sont bloqués
pendant trois ans pour les retraits
en capital (versement anticipé pour
l’encouragement à la propriété, retrait
en capital à la retraite, versement en
espèces suite au départ de Suisse ou au
démarrage d’une activité lucrative indépendante).
––
Les rachats et les rachats à la suite d’un
divorce peuvent généralement être déduits
du revenu imposable.
––
L’avantage fiscal après un rachat n’est
plus accordé rétroactivement par les
autorités fiscales si un retrait en capital
est déclaré dans les trois ans après le
rachat.
––
La Fondation de prévoyance ASMAC ne
peut pas rembourser un rachat effectué.
––
Les rachats à la suite d’un divorce ne
sont pas considérés comme des rachats.
––
Les transferts de fonds du pilier 3a dans
la Fondation de prévoyance ASMAC ne
sont pas considérés comme des rachats.
––
Le rachat est entièrement crédité à la
part surobligatoire du capital épargne
vieillesse.
Nous recommandons de verser le montant
maximal dans le pilier 3a avant de
procéder à un rachat.
Comment la somme de
rachat maximale est-elle
calculée?
L’âge, le salaire assuré et le capital
épargne vieillesse disponible au 31 décembre
sont pris en compte pour le calcul
de la somme de rachat maximale.
L’âge correspond à un pourcentage 1 qui
est multiplié par le salaire assuré 2 (voir
annexe 1 du règlement de fondation en
vigueur). Ensuite, le capital épargne vieillesse
disponible au 31 décembre de l’année
du calcul 4 est déduit de la somme 3
ainsi calculée. Si le calcul de cette
somme 5 dépasse 1 franc, un rachat est
possible.
Exemple de calcul pour une personne
âgée de 45 ans:
295% 1 × CHF 10 000 2 = CHF 295 000 3
./. CHF 250 000 4
= CHF 45 000 5
Vous souhaitez effectuer un rachat?
Voici comment procéder:
––
Le formulaire de demande pour le rachat
peut être obtenu par téléphone ou
e-mail auprès de la Fondation de prévoyance
ASMAC (www.fondationasmac.ch).
Le formulaire doit obligatoirement
être rempli.
––
Après réception du formulaire rempli
et signé (autodéclaration), le calcul du
rachat accompagné du bulletin de versement
est envoyé à la personne assurée.
Le montant indiqué dans le calcul
correspond à la somme de rachat
N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
59

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60 VSAO JOURNAL ASMAC N˚ 6 Décembre 2018

LA FONDATION DE PRÉVOYANCE ASMAC
maximale. Si cette somme est très élevée,
il peut valoir la peine de répartir
les rachats sur plusieurs années afin
d’obtenir le meilleur avantage fiscal
possible.
IMPORTANT: Les rachats pour
l’année 2018 doivent être versés
au plus tard jusqu’au 21 décembre
2018 sur le compte de la
Fondation de prévoyance ASMAC.
Afin que nous puissions tenir à jour
notre fichier des adresses, nous prions
toutes les personnes assurées de nous
communiquer leur adresse de domicile
actuelle sur http://adresse.fondationasmac.ch.
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Je vous souhaite de joyeuses
fêtes et une heureuse nouvelle
année.
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N˚ 6 Décembre 2018
VSAO JOURNAL ASMAC
61

IMPRESSUM
ADRESSES DE CONTACT DES SECTIONS
N o 6 • 37 e année • Décembre 2018
Editeur
MEDISERVICE VSAO-ASMAC
Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne
Téléphone 031 350 44 88
journal@asmac.ch, journal@vsao.ch
www.asmac.ch, www.vsao.ch
Sur mandat de l’ASMAC
Rédaction
Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),
Giacomo Branger, Franziska Holzner-Arnold, Kerstin
Jost, Lukas Staub, Anna Wang, Sophie Yammine
Comité directeur
Anja Zyska (présidente), Patrizia Kündig (viceprésidente),
Angelo Barrile (vice-président), Nora
Bienz, Christoph Bosshard, Michel Clément, Karin
Etter, Marius Grädel-Suter, Dina-Maria Jakob, Helen
Manser, Gert Printzen, Miodrag Savic, Sergio Sesia,
Hervé Spechbach, Robin Walter (swimsa)
Impression et expédition
Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern
Téléphone +41 31 300 66 66, info@staempfli.com
www.staempfli.com
Maquette
Tom Wegner
Annonces
Zürichsee Werbe AG, Fachmedien, Markus Haas
Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa
Telefon 044 928 56 53
E-Mail vsao@fachmedien.ch
Tirage
Exemplaires imprimés: 22 550
Certification des tirages par la REMP/FRP 2018:
21 893 exemplaires
Fréquence de parution: 6 numéros par année
L’abonnement est inclus dans la contribution
annuelle pour les membres de l’ASMAC
ISSN 1422-2086
L’édition no 1/2019 paraîtra en février 2019.
Sujet: Artificiel
© 2018 by ASMAC, 3001 Berne
Printed in Switzerland
AG VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der Mauer 2,
8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20
BL/BS
VSAO Sektion beider Basel,
Geschäftsleiterin und Sekretariat: lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin,
Hauptstrasse 104, 4102 Binningen, tél. 061 421 05 95,
fax 061 421 25 60, sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch
BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,
bern@asmac.ch, www.vsao-bern.ch
FR ASMAC section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler, Wattenwylweg 21,
3006 Berne, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12, info@gkaufmann.ch
GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch
GR
JU
VSAO Sektion Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG,
RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 078 880 81 64, info@vsao-gr.ch,
www.vsao-gr.ch
ASMAC Jura, 6, chemin des Fontaines, 2800 Delémont, marie.maulini@h-ju.ch
NE ASMAC section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat, Rue du Musée 6,
Case postale 2247, 2001 Neuchâtel, tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch
SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,
9000 St. Gallen, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,
Surber@anwaelte44.ch
SO
TI
VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20
ASMAC Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,
segretariato@asmact.ch
TG VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der Mauer 2,
8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20
VD
VS
ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,
asmav@asmav.ch, www.asmav.ch
ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,
Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch
Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)
VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,
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de l’association média suisses
ZH/SH VSAO ZURICH/SCHAFFHOUSE, avocate Susanne Hasse, Rämistrasse 31,
case postale 160, 8024 Zurich, tél. 044 941 46 78, info@vsao-zh.ch
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