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CONNECT N°4 12/2018

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<strong>CONNECT</strong><br />

by<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong> Business Media<br />

Le magazine de la confédération<br />

luxembourgeoise du commerce<br />

N°04<br />

GRAND FORMAT<br />

DU CADASTRE<br />

À L’OBSERVATOIRE DU COMMERCE<br />

3 QUESTIONS À…<br />

JERRY KLEIN,<br />

LETZSHOP.LU<br />

ARTICLE SERVICE<br />

ARNAQUES :<br />

DÉTECTER, Y METTRE FIN<br />

SOCIÉTÉ<br />

RÉFORMÉE,<br />

L’ITM S’ATTAQUE À DE NOMBREUX CHANTIERS


<strong>12</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Édito<br />

EN ATTENDANT NOËL ET UN GOUVERNEMENT<br />

Chers Membres, Chers Lecteurs,<br />

NICOLAS HENCKES,<br />

DIRECTEUR clc<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

À l’heure où nous mettons sous presse,<br />

nous n’avons pas encore de nouveau<br />

gouvernement, mais cela devrait être<br />

le cas lorsque vous lirez ces lignes. La<br />

clc a bien fait une liste de Saint Nicolas<br />

en communiquant ses desiderata<br />

en amont des élections. Je suis sûr<br />

que nous avons tous été sages, mais<br />

serons-nous vraiment entendus ? Rien<br />

n’est moins certain et ce que j’indiquais<br />

dans mon édito de septembre semble<br />

se concrétiser dans le programme<br />

gouvernemental en préparation.<br />

En effet, à en croire les dernières fuites<br />

dans la presse avant l'impression<br />

de notre magazine, le salaire social<br />

minimum devrait se voir augmenté<br />

au-delà des mécanismes habituels<br />

(indexation et ajustement) et tout ne<br />

pourra pas être fait en travaillant sur le<br />

montant net de ce salaire (en baissant<br />

p.ex. les impôts sur cette tranche de<br />

revenu). En d’autres termes, le montant<br />

brut augmentera donc également ce qui<br />

impactera fortement les marges de nos<br />

entreprises sans apporter la moindre<br />

plus-value en termes de productivité.<br />

En effet, cette seule hausse aura des<br />

répercussions sur l’ensemble des grilles<br />

salariales et sur le plafond cotisable.<br />

À cela s’ajoute que les programmes<br />

électoraux des trois partis qui formeront<br />

le nouveau gouvernement ont tous, à des<br />

degrés divers, prévu d’améliorer l’offre<br />

de congés en tous genres visant à faciliter<br />

un équilibre entre vie professionnelle<br />

et vie privée. La dernière réforme du<br />

congé parental a déjà fortement mis à<br />

mal l’organisation de nos PME, mais il<br />

semblerait que le nouveau gouvernement<br />

souhaite remettre le couvert. La clc a en<br />

tout cas clairement signalé, dans une<br />

lettre au Formateur du Gouvernement,<br />

qu’elle n’accepterait aucune concession<br />

supplémentaire en la matière tant que la<br />

flexibilité dans l’organisation du temps<br />

de travail ne sera pas améliorée d’une<br />

manière ou d’une autre.<br />

Bref, attendons de voir et espérons une<br />

bonne surprise, mais comme disent<br />

nos amis français « Chat échaudé craint<br />

l’eau froide » !<br />

Heureusement, il y a quand même<br />

de bonnes nouvelles et le cadastre<br />

du commerce devrait voir le jour très<br />

prochainement ! Après Letzshop.lu, il<br />

s’agit du deuxième projet important<br />

réalisé sous l’égide du Pakt Pro Commerce<br />

signé avec le Ministère de l’Économie et la<br />

Chambre de commerce. Cet outil essentiel<br />

de « big data » luxembourgeoise offrira des<br />

données sur les surfaces commerciales<br />

que de nombreux acteurs attendent<br />

depuis longtemps. Pour en savoir plus,<br />

je ne saurais trop vous recommander la<br />

lecture de notre Grand Format, dans ce<br />

numéro, qui traite du sujet.<br />

« CHAT ÉCHAUDÉ<br />

CRAINT L’EAU FROIDE ! »<br />

Enfin, nous avons consacré un grand<br />

article à l’ITM et à son directeur emblématique,<br />

Marco Boly. De nombreux dossiers<br />

épineux concernent nos membres<br />

des différents secteurs et nous ne lui<br />

avons épargné aucune question.<br />

Vu l’époque de l’année et les usages,<br />

je me permets d’ores et déjà de vous<br />

souhaiter de joyeuses fêtes et une bonne<br />

année 2019 ! Ce qui est certain, c’est<br />

que nous travaillons activement sur de<br />

nouveaux événements et services. Nous<br />

commencerons alors l’année en fanfare<br />

avec deux conférences pour vous<br />

préparer aux élections sociales de mars<br />

2019. 2019 verra aussi le renouvellement<br />

de l’assemblée plénière de la Chambre<br />

de commerce au printemps, ainsi que<br />

les élections européennes en juin. La<br />

clc se positionnera évidemment sur ces<br />

sujets dans la défense des intérêts de<br />

ses membres.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 03


Sommaire<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

SOMMAIRE<br />

AGENDA<br />

CARTE BLANCHE<br />

Marre des no shows !<br />

ENTREVUE COMMERCE<br />

Tournez manège !<br />

EN COULISSE COMMERCE<br />

L’expérience de la fête foraine<br />

NEWS COMMERCE<br />

L‘AVIS DE L’EXPERT // DROIT SOCIAL<br />

GRAND FORMAT<br />

Du cadastre à l’observatoire du commerce<br />

3 QUESTIONS À… Jerry Klein<br />

L‘AVIS DE L’EXPERT // FISCALITÉ<br />

ENTREVUE SERVICES<br />

Arnaques : détecter, y mettre fin<br />

EN COULISSE SERVICES<br />

User expérience : prenez votre client par la main<br />

NEWS SERVICES<br />

SOCIÉTÉ<br />

Réformée, l’ITM s’attaque à de nombreux chantiers<br />

L‘AVIS DE L’EXPERT // DROIT DES SOCIÉTÉS<br />

ENTREVUE SOCIAL<br />

Interview d'Arthur Carvas<br />

« Nous donner les moyens de mettre en œuvre la réglementation »<br />

EN COULISSE SOCIAL<br />

Le déchet, ressource de demain<br />

NEWS SOCIAL<br />

ENTREVUE DIGITAL<br />

Interview de Wijnand Jongen<br />

Le futur du commerce dépendra du client<br />

EN COULISSE DIGITAL<br />

Permettre aux PME de profiter des opportunités liées à l’Internet<br />

ENTREVUE TRANSPORT<br />

Interview de Dimitri Konstantas<br />

Des navettes autonomes sur les routes luxembourgeoises<br />

EN COULISSE TRANSPORT<br />

Un premier véhicule utilitaire électrique au Luxembourg<br />

NEWS TRANSPORT<br />

LES DESSOUS DE LA CLC<br />

NETWORKING Ramborn<br />

06<br />

08<br />

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<strong>12</strong><br />

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52<br />

54<br />

56<br />

58<br />

60<br />

62<br />

P.08<br />

CARTE BLANCHE<br />

Marre des no shows !<br />

P.44<br />

ENTREVUE SOCIAL<br />

« Nous donner les moyens de mettre<br />

en œuvre la réglementation »<br />

04 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>12</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Sommaire<br />

P.18<br />

GRAND FORMAT<br />

Du cadastre à l’observatoire<br />

du commerce<br />

P.28<br />

3 QUESTIONS À…<br />

Jerry Klein<br />

P.38<br />

SOCIÉTÉ<br />

Réformée, l’ITM s’attaque<br />

à de nombreux chantiers<br />

P.54<br />

ENTREVUE TRANSPORT<br />

Des navettes autonomes<br />

sur les routes luxembourgeoises<br />

P.60<br />

LES DESSOUS DE LA CLC<br />

La clc et vous :<br />

tous les avantages d'être membre !<br />

P.62<br />

clcNETWORKING<br />

OURS DEVENEZ MEMBRE !<br />

EDITEUR<br />

confédération luxembourgeoise du commerce<br />

RÉDACTEUR-EN-CHEF<br />

Nicolas Henckes<br />

RÉDACTION<br />

Sarah Braun / Anny Delgado Freitas / Quentin Deuxant<br />

Elisabeth Guissart / Nicolas Henckes / Nelly Mazarol /<br />

Marie-Laure Moreau / Ruben Mendes / Michael Peiffer /<br />

Jeanne Renauld / Pierrot Schiltz / Erwin Sotiri<br />

PHOTOGRAPHES<br />

Julian Benini / Marie De Decker<br />

SOCIÉTÉ ÉDITRICE<br />

Wat Editions<br />

74, rue Ermesinde<br />

L-1469 Luxembourg<br />

Tél.: +352 26 20 16 20<br />

RÉGIE PUBLICITAIRE<br />

Wat Editions<br />

Maria Pietrangeli<br />

maria.clc@wateditions.lu<br />

DIRECTION ARTISTIQUE & MISE EN PAGE<br />

Wat Editions<br />

Julie Mallinger<br />

julie.clc@wateditions.lu<br />

Rendez-vous sur www.clc.lu sous l’onglet « Devenir membre »<br />

et demandez votre membership directement !<br />

NOUS CONTACTER<br />

confédération luxembourgeoise du commerce<br />

7 Rue Alcide de Gasperi, L-1615 Luxembourg<br />

Tél.: +352 43 94 44 1 / info@clc.lu / / www.clc.lu<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 05


Agenda<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

29.<strong>12</strong>.18 AU 26.01.19<br />

SOLDES D’HIVER <strong>2018</strong>/2019<br />

À vos marques, prêts, partez !<br />

Les soldes d’hiver débuteront<br />

le samedi 29 décembre <strong>2018</strong><br />

au Luxembourg et se termineront<br />

le samedi 26 janvier 2019 (inclus).<br />

Ne vous privez pas,<br />

faites-le plein de bonnes affaires !<br />

Plus d’informations<br />

sur www.clc.lu<br />

08.01 & 16.01<br />

SÉANCE D’INFORMATION<br />

SUR LES ÉLECTIONS SOCIALES<br />

Les élections sociales arrivent à grands<br />

pas. Êtes-vous concernés ?<br />

Quelle est la procédure ?<br />

Quels sont les délais à respecter<br />

pour les entreprises ?<br />

Quelles sont les attributions<br />

et les compétences des délégués ?<br />

Quelles sont les nouveautés<br />

par rapport aux élections précédentes ?<br />

Deux sessions d’informations seront<br />

organisées par le pôle juridique<br />

de la clc en coopération<br />

avec Me Christian Jungers,<br />

Partner chez KLEYR GRASSO.<br />

Le 8 janvier 2019 de <strong>12</strong>h00 à 14h00<br />

la séance d’information se tiendra<br />

en luxembourgeois et allemand.<br />

Le 16 janvier 2019 de <strong>12</strong>h00 à 14h00<br />

la séance d’information<br />

sera en langue française.<br />

16.01<br />

Plus d’informations à venir<br />

sur www.clc.lu<br />

POT DE NOUVELLE ANNÉE<br />

DU SYNDICAT<br />

DES PHARMACIENS (SPL)<br />

25.01<br />

POT DE NOUVEL AN GSPL<br />

Janvier ou le mois pendant lequel<br />

on se souhaite le meilleur<br />

pour l’année à venir…<br />

Le 25 janvier 2019, le Groupement<br />

des Syndics du Luxembourg (GSPL)<br />

réunira exclusivement ses membres<br />

au Café des Artistes afin de tirer<br />

le bilan de <strong>2018</strong>, rencontrer<br />

les nouveaux membres et échanger<br />

sur les défis à venir…<br />

Inscriptions réservées uniquement<br />

aux membres du GSPL sur invitation.<br />

Plus d’informations<br />

sur www.gspl.lu<br />

Petits fours et meilleurs vœux seront<br />

à l’honneur pour la réception du Nouvel<br />

An réunissant les membres du SPL.<br />

La soirée se déroulera au sein<br />

du Château de la BCEE en date<br />

du mercredi 16 janvier 2019 !<br />

Vous êtes membre du SPL<br />

et vous n’êtes pas encore inscrit ?<br />

Inscrivez-vous en envoyant un email<br />

au Conseiller de la Fédération SPL,<br />

Théodore Biewer :<br />

theodore.biewer@clc.lu<br />

06 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Carte Blanche<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

MARRE DES NO SHOWS !<br />

« NE PAS VENIR À UN ÉVÉNEMENT<br />

SANS PRÉVENIR INDUIT DONC<br />

UN GASPILLAGE DE NOURRITURE<br />

ET D’ÉNERGIE »<br />

En tant qu’organisateur d’événements,<br />

nous constatons une évolution croissante<br />

du nombre de no shows. Il est devenu normal<br />

d’estimer à 10 ou 20% le nombre de<br />

personnes qui se sont inscrites, mais qui<br />

ne viendront pas. Mais est-ce que ceci doit<br />

devenir la norme ?<br />

ous est-il déjà arrivé de ne pas aller<br />

Vchez des amis sans prévenir ? Personnellement,<br />

non ! Je trouve que, quelle qu’en<br />

soit la raison, prévenir son hôte quand<br />

on a un empêchement est la moindre des<br />

choses. Il semblerait que cette attitude<br />

soit de moins en moins partagée et que les<br />

règles de bonne éducation fassent de plus<br />

en plus défaut.<br />

UNE MARQUE DE RESPECT<br />

Il est certain que vous n’êtes jamais aussi<br />

proche de l’organisateur de l’événement<br />

auquel vous êtes convié que d’un ami. Cependant,<br />

je pense qu’il est important de se<br />

rendre compte des efforts qui sont mis en<br />

place pour vous accueillir. En effet, organiser<br />

un événement demande de l’argent c’est<br />

certain, mais également du temps. Toute<br />

une équipe se cache derrière n’importe quel<br />

événement. Cette dernière investit toute<br />

son énergie afin que vous vous sentiez bien<br />

et que l’événement soit un succès et remplisse<br />

ses objectifs. On se dit toujours que<br />

si je ne viens pas, ce sera insignifiant sur<br />

200 personnes. Le problème surgit quand<br />

30 personnes pensent la même chose. Ces<br />

no shows engendrent des frustrations chez<br />

les organisateurs qui ne se sentent pas respectés<br />

et induisent des dépenses qui auraient<br />

pu être évitées.<br />

UN GASPILLAGE CERTAIN<br />

Quand un cocktail est prévu pour 200 personnes<br />

et, qu’au final, il n’y a que 150 personnes, Il y a<br />

automatiquement du gaspillage de nourriture.<br />

En cette période où on parle beaucoup de<br />

surconsommation, de responsabilité sociale<br />

et de développement durable, il est de la<br />

responsabilité de chacun de se rendre compte<br />

de l’impact personnel de ses actes. Ne pas venir<br />

à un événement sans prévenir induit donc un<br />

gaspillage de nourriture et d’énergie.<br />

Il est certain que l’augmentation des no shows<br />

est due à l’augmentation des sollicitations<br />

auxquelles vous devez répondre. Cependant,<br />

il est important de se rendre compte de<br />

l’impact qu’un no show peut engendrer. En<br />

espérant que vous y réfléchirez à deux fois la<br />

prochaine fois....<br />

TEXTE: NETTY THINES,<br />

CONSEIL EN COMMUNICATION,<br />

MEDIATION SA<br />

IMAGE : MARIE DE DECKER<br />

08 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Entrevue Commerce<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

TOURNEZ MANÈGE !<br />

Regroupés sous une nouvelle fédération<br />

nationale depuis fin 2017, les commerçants<br />

forains luxembourgeois veillent<br />

notamment, à travers elle, à préserver<br />

la qualité des événements auxquels ils<br />

participent et à saisir de nouvelles opportunités<br />

de développement. En effet,<br />

bien qu’empreint de tradition, le secteur<br />

cherche sans cesse à se renouveler.<br />

TEXTE : JEANNE RENAULD<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

Charles Hary<br />

« Nous exerçons l’un des plus vieux métiers<br />

du monde », assure fièrement Charles Hary,<br />

président de la Fédération Nationale des<br />

Commerçants Forains (FNCF). La tradition<br />

des fêtes foraines remonte en effet au Moyen<br />

Âge. Créée en 1340 par Jean l’Aveugle, alors<br />

Comte de Luxembourg, la Schueberfouer témoigne<br />

de cette ancienneté.<br />

Avec plus de deux millions de visiteurs en<br />

trois semaines, la 678 e édition a été un très<br />

bon cru. « Très peu de pluie et une chaleur<br />

modérée : le temps a joué en notre faveur,<br />

explique Charles Hary. La gratuité du tram et<br />

l’élargissement de ses horaires durant toute<br />

la foire ont également été bénéfiques. Nous<br />

essayerons donc de préserver ces avantages<br />

pour le futur. » Selon Luxtram, près de<br />

500.000 visiteurs ont ainsi emprunté le tram<br />

entre le 23 août et le 11 septembre pour rejoindre<br />

le Glacis. « Nous devons également<br />

remercier la Ville de Luxembourg et ses services<br />

qui veillent à la diversité des métiers<br />

présents, garantissent une excellente sécurité<br />

sur le site, contrôlent rigoureusement les manèges<br />

et l’hygiène. Tous ces éléments contribuent<br />

à une foire de qualité », ajoute Manon<br />

Schmit, trésorière de la FNCF et présidente de<br />

la fédération du marché de Noël Gëlle Fra.<br />

DES FÊTES FORAINES<br />

AUX MARCHÉS DE NOËL<br />

Si la Schueberfouer constitue la fête foraine<br />

la plus importante du Grand-Duché, avec<br />

une réputation qui dépasse les frontières du<br />

pays, elle est loin d’être la seule sur le territoire<br />

luxembourgeois. « On réduit souvent<br />

l’activité foraine à la Schueberfouer, confie<br />

Charles Hary. Mais nous participons aussi à<br />

10 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>12</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Commerce<br />

« NOTRE SOUHAIT EST DE POURSUIVRE NOTRE ROUTE,<br />

DE CONTINUER À NOUS DÉVELOPPER EN METTANT EN ŒUVRE<br />

DE NOUVELLES IDÉES » – CHARLES HARY<br />

Parallèlement, les forains cherchent désormais<br />

à redynamiser les kermesses de<br />

villages. « Autrefois, il s’agissait de l’évétamment<br />

pour pouvoir mieux négocier avec<br />

les autorités locales, reprend Charles Hary.<br />

Sans leur soutien et leurs investissements<br />

dans les infrastructures des villes, nous ne<br />

pouvons pas aller de l’avant. Heureusement,<br />

ici, nous avons la chance d’être écoutés et<br />

appuyés par les communes, ce qui est loin<br />

d’être toujours le cas dans d’autres pays. »<br />

Pour tous ses projets futurs, la fédération<br />

entend également collaborer avec les autres<br />

comités et fédérations de forains, tels que<br />

le Comité International des Festivités de la<br />

Schueberfouer qui représente les intérêts de<br />

cette foire ainsi que la fédération du marché<br />

de Noël Gëlle Fra, mais aussi avec les commerçants<br />

des villes. « Nous devons œuvrer<br />

main dans la main en vue de créer des fêtes<br />

toujours plus attrayantes pour nos clients.<br />

Toute la ville, incluant les commerces stationnaires,<br />

profite du flux de personnes<br />

additionnel que ne générons, souligne le<br />

président. Dans ce contexte, nous réfléchissons<br />

à mettre en place des groupes de<br />

travail selon les enjeux et les événements. »<br />

l’Oktav (Octave en français) de Luxembourg<br />

ainsi qu’à de nombreuses foires organisées<br />

dans d’autres villes du pays, telles que<br />

Esch-sur-Alzette, Dudelange, Ettelbruck ou<br />

encore Differdange, et qui connaissent un<br />

franc succès. »<br />

Au-delà des foires, les forains prennent<br />

également part aux marchés de Noël. « La<br />

saison des foires s’étend de Pâques à fin octobre.<br />

Auparavant, entre les deux, s’écoulaient<br />

4-5 mois durant lesquels notre activité<br />

était réduite à néant », commente Charles<br />

Hary. Proactifs, les forains ont cherché des<br />

solutions à cette problématique et ont mis<br />

sur pied le marché de Noël voici une quarantaine<br />

d’années. « Nous pouvons ainsi<br />

continuer à gagner notre pain durant l’hiver,<br />

continue le président. Les marchés de Noël<br />

représentent ainsi aujourd’hui en moyenne<br />

un quart de nos revenus. »<br />

nement principal de l’année pour les villageois.<br />

Aujourd’hui, les gens ont beaucoup<br />

d’autres occasions de se divertir. L’attrait<br />

pour ces kermesses est donc moins grand »,<br />

indique Manon Schmit. La FNCF travaille<br />

ainsi en étroite collaboration avec les autorités<br />

communales pour développer à nouveau<br />

ces foires dans les villages et les faire<br />

grandir afin de renforcer leur attractivité.<br />

« ŒUVRER MAIN DANS LA MAIN »<br />

Pour répondre aux enjeux qui concernent<br />

leur secteur, les forains luxembourgeois<br />

ont décidé, l’an dernier, de se rassembler<br />

sous une nouvelle fédération, la Fédération<br />

Nationale des Commerçants Forains<br />

(FNCF). Celle-ci représente les 60 familles<br />

qui exercent en tant que forains au<br />

Grand-Duché. « Nous sommes concurrents,<br />

mais nous formons une grande famille »,<br />

explique Manon Schmit.<br />

Cette fédération, affiliée à la clc, œuvre au<br />

bon développement du secteur. « Nous avons<br />

ressenti le besoin de nous regrouper, no-<br />

ENTRE MODERNITÉ ET TRADITION<br />

Désireux de vivre avec leur temps, les commerçants<br />

forains travaillent aussi sur la digitalisation<br />

de leur activité. « À travers cette<br />

initiative, l’objectif est de faciliter la venue<br />

des visiteurs, confie Manon Schmit. Nous ne<br />

pouvons pas être fermés à l’avenir. » Les forains<br />

peuvent également s’appuyer sur les<br />

jeunes générations qui prennent la relève et<br />

amènent leur lot de nouvelles idées. « Il faut<br />

les écouter, voir dans quelle mesure ces initiatives<br />

sont réalisables et peuvent ensuite<br />

être mises en œuvre si on ne veut pas rouiller<br />

», s’amuse Charles Hary.<br />

Le souhait des commerçants forains est en<br />

effet de continuer à se développer pour assurer<br />

la pérennité de leur secteur. « Nous<br />

apprécions la démarche effectuée récemment<br />

par l’État d’inscrire la Schueberfouer<br />

et d’autres traditions sur la liste du<br />

patrimoine culturel immatériel de l’UNES-<br />

CO, poursuit Manon Schmit, trésorière de<br />

la FNCF. Les fêtes foraines font partie de<br />

notre histoire culturelle et sociale. En tant<br />

que forains, nous amenons la joie au cœur<br />

des villages et des villes, nous permettons<br />

à chacun de prendre du plaisir. Ce sont des<br />

événements où se mêlent tout type de personnes.<br />

Sur la Schueberfouer par exemple,<br />

on croise aussi bien des enfants que des<br />

personnes plus âgées, des ouvriers, des<br />

banquiers en costume ou des touristes<br />

d’un jour. Préserver cette diversité et ce<br />

patrimoine est indispensable. »<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 11


En coulisse Commerce<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

L’EXPÉRIENCE<br />

DE LA FÊTE FORAINE<br />

Secteur regroupant de nombreux métiers – c’est ainsi que l’on appelle les différents<br />

stands et manèges sur les foires –, le monde forain regorge de compétences diverses<br />

et d’un savoir-faire unique qui se transmettent bien souvent de génération en génération.<br />

Dans la restauration, une grande attention est ainsi portée à la qualité des spécialités<br />

culinaires proposées.<br />

TEXTE : JEANNE RENAULD<br />

1983<br />

La sauce « Café de Paris »<br />

de Gaston Becker remporte<br />

la médaille d’or lors d’un concours<br />

culinaire organisé à Osaka<br />

On trouve encore au Luxembourg des familles<br />

foraines qui exercent de père en fils.<br />

« Mon arrièregrandpère est venu de Suisse<br />

au Luxembourg, raconte ainsi Jérôme Zellweger.<br />

Il réalisait des spectacles sur la Schueberfouer,<br />

avant d’acquérir des manèges ainsi<br />

qu’un stand de glaces. Mes grands-parents<br />

et mes parents ont continué avec d’autres<br />

métiers. » Ils reprennent la " Confiserie Coné "<br />

en 1975 avant de la céder à leur fils Jérôme.<br />

Elle est aujourd’hui devenue une institution.<br />

Dans cette grande boutique ambulante, on se<br />

régale de 200 spécialités culinaires, dont du<br />

nougat, des amandes grillées ou des pommes<br />

d’amour. Le stand est également reconnu<br />

pour son " Schapp Nougat ", exclusivement<br />

disponible pendant la Schueberfouer et dont<br />

Jérôme garde la recette secrète. « C’est un<br />

nougat dur à tailler à la main et qui, une fois<br />

emballé, devient plus tendre. Il est fabriqué<br />

sans amande, avec une base vanille-sucre.<br />

C’est la température lors de la cuisson qui lui<br />

donne sa spécificité. » L’hygiène et la qualité<br />

sont au cœur des préoccupations de Jérôme,<br />

qui dispose de son propre atelier à Bertrange.<br />

« Nous fabriquons nos produits nous-mêmes<br />

ou nous nous approvisionnons auprès d’ateliers<br />

spécifiques en France. Nous cuisinons<br />

aussi sur place, car ces délicieuses odeurs attirent<br />

les clients. »<br />

Cuisinier-traiteur de formation, Gaston Becker<br />

a quant à lui longtemps travaillé au sein<br />

de son restaurant et sur les foires en parallèle.<br />

« Ma maman tenait une confiserie à la<br />

Schueberfouer. De mon côté, j’ai commencé<br />

avec un stand de cuisine espagnole voici<br />

une quarantaine d’années, une première<br />

au Luxembourg. Nous avons par la suite eu<br />

plusieurs métiers différents. Et après 21 ans<br />

passés à la fois dans la restauration et sur les<br />

foires, j’ai choisi de faire du commerce forain<br />

mon métier principal. Lorsque mon fils m’a<br />

dit qu’il souhaitait poursuivre l’activité, nous<br />

avons continué à investir et innover. » Depuis<br />

l’an dernier, Gaston et Mike ont ainsi ouvert<br />

leur restaurant de 110 places sur la Schueberfouer,<br />

" Taverne Op der Fouer ". « Nous y<br />

proposons une cuisine traditionnelle. On ne<br />

veut pas faire de la masse. Nous choisissons<br />

nos fournisseurs avec soin et nous travaillons<br />

des produits frais. Nous avons par exemple<br />

une bouchée à la reine à la poule et au veau<br />

ainsi qu’une très belle carte des vins que<br />

nous importons nous-mêmes. » Mais ce qui<br />

fait surtout la renommée de ce restaurant,<br />

c’est sa sauce " Café de Paris ", une référence.<br />

« La recette a remporté en 1983 la médaille<br />

d’or lors d’un concours culinaire organisé à<br />

Osaka », souligne avec fierté Gaston Becker.<br />

« NOUS FABRIQUONS<br />

NOS PRODUITS NOUS-MÊMES<br />

OU NOUS NOUS APPROVISION-<br />

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SPÉCIFIQUES EN FRANCE.<br />

NOUS CUISINONS AUSSI SUR<br />

PLACE, CAR CES DÉLICIEUSES<br />

ODEURS ATTIRENT LES CLIENTS »<br />

JÉRÔME ZELLWEGER<br />

Si certains sont nés dans le monde forain,<br />

d’autres ont choisi de le rejoindre par passion.<br />

C’est le cas de Gaston Schmol. « Je suis<br />

menuisier à l’origine. Quand j’étais jeune,<br />

j’ai travaillé sur des foires et ça m’a plu.<br />

J’ai donc acheté différents métiers, avant<br />

de reprendre le " Chalet Au Gourmet " ».<br />

Celui-ci est spécialisé dans les gromperekichelcher,<br />

ces galettes de pommes de<br />

terre luxembourgeoises. « C’est un produit<br />

qui doit être travaillé avec beaucoup de délicatesse.<br />

Selon la saison, il faut adapter la<br />

recette, car la pomme de terre est tantôt<br />

riche en eau, tantôt plus sèche. Pour moi,<br />

il n’y a qu’une seule loi : celle de la qualité.<br />

Nos galettes sont faites chaque nuit pour<br />

arriver fraîches. » Une qualité qui paie.<br />

Depuis 3 ans, on retrouve les galettes de<br />

Gaston Schmol dans de nombreux supermarchés<br />

et stations essence du pays. C’est<br />

également lui qui approvisionne la plupart<br />

des autres stands sur les foires et marchés.<br />

Des restaurateurs lui font également<br />

confiance. « C’est un métier très prenant, il<br />

ne faut pas compter ses heures. Entre le<br />

montage, les préparations, le nettoyage,<br />

la maintenance, il y a énormément à faire.<br />

Mais tant que le plaisir y est… »<br />

<strong>12</strong> - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


News Commerce<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

SOLDES<br />

PÉRIODES DE VENTE<br />

EN SOLDES 2019<br />

Suite à la publication dans le Mémorial A921<br />

des dates officielles des périodes de vente en soldes,<br />

la date d'ouverture en hiver est fixée<br />

au samedi 29 décembre <strong>2018</strong> et la date de clôture<br />

au samedi 26 janvier 2019 inclus.<br />

En été, la date d'ouverture des périodes de vente en soldes<br />

est fixée au vendredi 28 juin <strong>2018</strong> et la date de clôture<br />

au samedi 27 juillet <strong>2018</strong> inclus.<br />

COMMERCE<br />

ONLINE GOES OFFLINE<br />

Immer mehr ehemals reine Online-Unternehmen wie Amazon oder Zalando<br />

zieht es immer häufiger in die Innenstädte oder Einkaufszentren. Mit der Eröffnung<br />

von Ladenlokalen wollen sie das „Look & Feel“ ihrer Produkte<br />

aus der digitalen in die reale Welt transportieren.<br />

Die Nutzung der Ladenlokale ist dabei sehr unterschiedlich und nicht immer<br />

steht der klassische Verkauf im Vordergrund. Um auf sich aufmerksam<br />

zu machen, lassen sich die Unternehmen einiges einfallen: Im Trend stehen<br />

vor allem ‚neue‘ Formen wie Showrooms, Concept- oder Flagship Stores -<br />

also Flächennutzungen, die primär als Marketinginstrument oder als reine<br />

Experimentierfelder gedacht sind. Innovativ zeigt sich auch Zalando,<br />

das neben seinen bestehenden Outlets kürzlich auch eine ‚Beauty Station‘<br />

eröffnet hat – eine Spielwiese, um Neues auszuprobieren,<br />

Content zu produzieren und um den Kunden besser kennen zu lernen.<br />

COMMERCE<br />

DAS AUTO ALS ‘POINT-OF-SALES’?<br />

Was auf den ersten Blick eher ungewöhnlich klingt, könnte in Zukunft Realität werden.<br />

Apps und intelligente Sprachsysteme machen das Einkaufen immer einfacher und bequemer<br />

und damit auch das Auto immer mehr zum Mobile Device. Da kann das langweilige<br />

im Stau Stehen gerne auch von Shopping-Erlebnissen begleitet werden.<br />

An der Umsetzung arbeiten nicht nur die bekannten Internet-Riesen aus den USA –<br />

auch einige der großen Automobilkonzerne warten mit innovativen Konzepten auf:<br />

An den Volants einiger SEAT, Toyota, BMW und Ford-Modelle finden sich beispielsweise<br />

direkte Verknüpfungen mit Amazon’s Alexa Diensten. Der Sprachassistent auf dem<br />

Control Display bei BMW soll zudem zusätzlich auch noch visuelle Informationen anbieten.<br />

VW setzt mit seinen Konzepten „WeDeliver“ und „WeExperience“ unter anderem<br />

auf die Kofferraumzustellung sowie auf personalisierte Angebote.<br />

Einen Einblick in zukünftige Entwicklungen gibt General Motors mit seinem Infotainment<br />

Marketplace: Damit können die Fahrzeugnutzer Produkte beispielsweise bei Dunkin‘<br />

Donuts, Shell oder Starbucks bestellen und kaufen.<br />

14 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


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L’avis de l’expert // Droit Social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

LES OBLIGATIONS DE L’EMPLOYEUR<br />

EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ<br />

ET SANTÉ AU TRAVAIL<br />

Assurer la sécurité et la santé au travail,<br />

c’est d’abord sauver des vies et, dans<br />

des cas moins graves, prévenir d’une<br />

infirmité, maladie ou lésion affectant le<br />

travailleur accidenté.<br />

La sécurité et la santé au travail sont une<br />

mission qui incombe à l’État. La santé des<br />

travailleurs est un droit à valeur constitutionnelle,<br />

l’État étant obligé de légiférer<br />

pour garantir la protection de la santé des<br />

travailleurs . Le législateur luxembourgeois<br />

est secondé par les institutions communautaires<br />

qui sont à l’origine de nombreuses<br />

directives. Une fois le cadre légal en place,<br />

la responsabilité d’implémenter et de<br />

mettre en pratique ces normes de santé<br />

et de sécurité au sein d’une entreprise<br />

incombe tout d’abord à l’employeur (1.).<br />

Cette charge pouvant s’avérer importante<br />

alors que la réglementation autour de la<br />

sécurité et de la santé au travail a littéralement<br />

explosé ces dernières années, le<br />

chef d’entreprise a la possibilité de désigner<br />

un travailleur responsable à sa place<br />

pour s’occuper de la sécurité et de la santé<br />

au travail (2.).<br />

TEXTE : PIERROT SCHILTZ,<br />

PENNING SCHILTZ WURTH<br />

IMAGE : PENNING SCHILTZ WURTH<br />

L’EMPLOYEUR EN CHARGE<br />

DE LA SANTÉ ET DE LA SÉCURITÉ<br />

DES SALARIÉS SUR LE LIEU<br />

DU TRAVAIL<br />

L’employeur est obligé d’assurer la sécurité<br />

et la santé des salariés dans tous les aspects<br />

liés au travail.<br />

Quel est le contenu de cette responsabilité ?<br />

Dans le cadre de ses responsabilités, l’employeur<br />

prend les mesures nécessaires pour<br />

la protection de la sécurité et de la santé<br />

des salariés, y compris les activités de prévention<br />

des risques professionnels (par<br />

exemple des exercices d’évacuation en cas<br />

d’incendie, des simulations d’accident…),<br />

d’informations (par exemple distribution du<br />

guide sécurité de l’Association d’Assurance<br />

Pierrot Schiltz<br />

contre les Accidents ou des consignes de<br />

sécurité propres à l’entreprise…), et de formations<br />

(faire participer les salariés à des<br />

cours spécialisés en matière de sécurité,<br />

de fonctionnement de certaines machines,<br />

de premiers secours...) ainsi que la mise<br />

en place d’une organisation et de moyens<br />

nécessaires (en désignant par exemple une<br />

ou plusieurs personnes chargées des problèmes<br />

de sécurité dans l’entreprise pouvant<br />

disposer d’un certain budget) 3 .<br />

Ainsi le Code du Travail oblige l’employeur<br />

de tout faire pour :<br />

• éviter les risques (interdire par exemple la<br />

consommation d’alcool et de drogues sur le<br />

lieu du travail),<br />

• évaluer les risques qui ne peuvent pas être<br />

1. Article 11(5) de la Constitution / 2.Article L.3<strong>12</strong>-1 du Code du Travail / 3.Article L.3<strong>12</strong>-2 (1) du Code du Travail<br />

16 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>12</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Droit Social // L’avis de l’expert<br />

évités (en dressant et en distribuant aux<br />

travailleurs une liste des risques particuliers<br />

de l’entreprise)<br />

• combattre les risques à la source (en prononçant<br />

par exemple des interdictions tel<br />

que travailler sur un chantier sans casque<br />

ou habits de sécurité, ou encore consommer<br />

de l’alcool sur le lieu du travail),<br />

• adapter le travail à l’homme (en évitant par<br />

exemple des surcharges de travail ou de confier<br />

certains travaux à des salariés sous-qualifiés),<br />

• tenir compte de l’état d’évolution de la<br />

technique (en faisant suivre aux salariés des<br />

formations particulières par rapport aux<br />

machines ou outils de travail qu’ils utilisent)<br />

• remplacer ce qui est dangereux par ce<br />

qui ne l’est pas ou moins (en remplaçant du<br />

vieux matériel par du neuf),<br />

• planifier la prévention (en organisant par<br />

exemple régulièrement des réunions avec les<br />

chefs d’équipe ou responsables à la sécurité),<br />

• prendre des mesures de protection<br />

collective en priorité par rapport à des<br />

mesures individuelles,<br />

• donner des instructions appropriées<br />

aux salariés (tel que les obliger à mettre<br />

leurs habits de sécurité, leur expliquer<br />

avec précision le travail auquel s’attend<br />

le chef d’entreprise...) 4 .<br />

Finalement l’employeur doit prendre toutes<br />

les mesures pour aspirer à améliorer la protection<br />

de la santé physique et psychique<br />

des salariés. C’est en vertu de cette disposition<br />

légale que le chef d’entreprise devra<br />

mettre tout en œuvre pour combattre les<br />

problèmes d’harcèlement moral et sexuel<br />

au sein de son entreprise.<br />

Suivant la taille de l’entreprise, s’occuper<br />

de la santé et de la sécurité de ses<br />

salariés peut s’avérer laborieux. Pour cette<br />

raison, le Code du Travail prévoit que si<br />

les compétences dans l’entreprise sont<br />

insuffisantes pour organiser ces activités<br />

de protection et de prévention, l’employeur<br />

d o i t f a i r e a p p e l à d e s c o m p é t e n c e s<br />

(personnes ou services) extérieures 5 .<br />

« L’EMPLOYEUR EST OBLIGÉ D’ASSURER LA SÉCURITÉ<br />

ET LA SANTÉ DES SALARIÉS<br />

DANS TOUS LES ASPECTS LIÉS AU TRAVAIL »<br />

Cependant, le chef d’entreprise n’est pas<br />

obligé de faire appel à des compétences extérieures<br />

à l’entreprise, mais peut confier ces<br />

activités de protection et de prévention à un<br />

salarié qu’il désigne spécialement à cet effet.<br />

LE TRAVAILLEUR DÉSIGNÉ<br />

Il s’agit d’un ou de plusieurs salariés que<br />

l’employeur désigne pour s’occuper des<br />

activités de protection et des activités de<br />

prévention des risques professionnels de<br />

l’entreprise ou de l’établissement 6 .<br />

Les salariés désignés ne peuvent subir<br />

de préjudice en raison de leur activité de<br />

protection et de leur activité de prévention<br />

des risques professionnels. Ils ne disposent<br />

cependant d’aucune protection spéciale,<br />

contre le licenciement par exemple, à l’image<br />

des délégués à la sécurité qui peuvent être<br />

nommés par la délégation principale ou la<br />

délégation divisionnaire d’une entreprise.<br />

Afin de pouvoir s’acquitter des obligations<br />

qui leur incombent, les salariés désignés<br />

doivent disposer d’un temps approprié<br />

défini par le règlement grand-ducal du 9<br />

juin 2006 sur les travailleurs désignés.<br />

C’est l’article 4 de ce même règlement grandducal<br />

qui définit avec précision les capacités,<br />

qualifications, expérience professionnelle<br />

et formations dont doit bénéficier le salarié<br />

afin de pouvoir être désigné responsable des<br />

problèmes de sécurité et de santé au travail.<br />

Si le travailleur désigné accepte ainsi la<br />

tâche qui lui est confiée par l’employeur, il<br />

en assumera la responsabilité au lieu et à la<br />

place de ce dernier.<br />

Quatre conditions sont cependant nécessaires<br />

avant que le transfert de responsabilités<br />

de l’employeur vers le salarié<br />

désigné soit juridiquement reconnu par<br />

les tribunaux :<br />

01 La délégation des pouvoirs et de l’autorité<br />

de tous les problèmes concernant la santé<br />

et la sécurité au travail de l’employeur vers<br />

le travailleur désigné se fera de préférence<br />

de façon écrite et détaillée par l’employeur<br />

au travailleur désigné. Dans la meilleure des<br />

hypothèses, une job description sera remise<br />

par l’employeur au travailleur désigné<br />

énumérant toutes les activités de protection<br />

et de prévention que l’employeur souhaite<br />

être prises en charge par le salarié désigné.<br />

02 Cette délégation de pouvoir ou transfert de<br />

l’autorité doit être publique et généralement<br />

connue au sein de l’entreprise.<br />

03 Le travailleur ainsi désigné doit avoir<br />

une qualification effective pour assumer<br />

cette fonction et suivre régulièrement des<br />

formations conformément au règlement<br />

grand-ducal du 9 juin 2006.<br />

04 Le travailleur désigné devra être investi<br />

de pouvoirs et de prérogatives de décision<br />

lui permettant d’intervenir en la matière sans<br />

devoir solliciter à chaque reprise l’accord<br />

de l’employeur.<br />

4. Article L.3<strong>12</strong>-2 (2) du Code du Travail / Article L.3<strong>12</strong>-3 du Code du Travail / 5.Article L.3<strong>12</strong>-3 (1) du Code du Travail<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 17


Grand format<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

18 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce


<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

BUSINESS MEDIA<br />

Grand format<br />

GRAND FORMAT<br />

DU CADASTRE<br />

À L’OBSERVATOIRE<br />

DU COMMERCE<br />

En cours de réalisation, le cadastre du commerce est une étape clé de l’initiative Pakt<br />

PRO Commerce lancée par le Ministère de l’Economie, la Chambre de Commerce et<br />

la Confédération luxembourgeoise du commerce. Il a pour but d’offrir, d’ici quelques<br />

mois, une vue précise du paysage commercial actuel au Luxembourg. Grâce à cette<br />

base de données de qualité, qui pourra elle-même être enrichie par une multitude<br />

d’informations externes, les acteurs économiques et politiques, mais aussi les<br />

entreprises, disposeront à l’avenir d’un véritable outil d’aide à la décision pour<br />

accompagner de manière intelligente le développement du commerce de détail, à<br />

l’échelle d’un quartier, d’une ville ou d’une région. Une nécessité absolue à l’heure<br />

où le comportement des consommateurs ne cesse d’évoluer.<br />

TEXTE : MICHAËL PEIFFER<br />

Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce<br />

<strong>CONNECT</strong> - 19


Grand format<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

À l’image de nombreux secteurs d’activité,<br />

le commerce de détail est aujourd’hui<br />

directement impacté par la digitalisation<br />

grandissante de notre société. Les achats<br />

sur Internet sont devenus monnaie courante.<br />

Les consommateurs changent leurs<br />

habitudes. Les centres-villes se vident au<br />

profit d’autres zones plus attractives. Les<br />

commerces indépendants, qui ont souvent<br />

continué à travailler « comme avant »,<br />

voient leur chiffre d’affaires diminuer. La<br />

concurrence s’intensifie. La diminution<br />

du passage dans les rues commerçantes<br />

des villes entraîne des effets négatifs sur<br />

d’autres secteurs, tels que la restauration<br />

et les services. Les communes, par manque<br />

de moyens ou d’outils adaptés, restent souvent<br />

bien démunies pour contrecarrer cette<br />

évolution globale, qui met en danger l’équilibre<br />

économique et social des villes… Or,<br />

pour réussir la création et le développement<br />

d’une activité commerciale dans le monde<br />

actuel, il faut des conditions propices.<br />

Face à ce constat, le Ministère de l’Économie,<br />

la Chambre de Commerce et la Confédération<br />

luxembourgeoise du commerce<br />

(clc), organisation faîtière du commerce<br />

de détail, ont décidé d’agir de concert en<br />

lançant en avril 2016 l’initiative Pakt PRO<br />

Commerce. Toutefois, pour pouvoir mettre<br />

en place des actions concrètes destinées à<br />

redynamiser le commerce de détail en adéquation<br />

avec les besoins de la population<br />

et l’évolution démographique, il manquait<br />

jusqu’ici une base de données précise et<br />

détaillée, un état des lieux permettant de<br />

cartographier l’offre commerciale existante<br />

et son évolution dans le temps. « Ce<br />

cadastre commercial est en cours de réalisation.<br />

Jusque fin décembre, une entreprise<br />

est chargée de récolter les données directement<br />

sur le terrain, explique Philipp Henger,<br />

Gestionnaire de projets au sein de la clc. Les<br />

collaborateurs de cette société sillonnent<br />

les rues du pays pour répertorier chaque<br />

commerce en activité ainsi que les cellules<br />

vides. Pour chaque emplacement, l’idée est<br />

de récolter un maximum d’informations,<br />

connaître la surface de vente, la branche<br />

d’activité, le modèle commercial (indépendant,<br />

filiale, succursale), le type de distribution<br />

(vente physique ou en ligne), etc. »<br />

UNE MULTITUDE DE DONNÉES CROISÉES<br />

À partir de ce relevé complet réalisé à<br />

l’échelle de l’ensemble du pays, ce qui n’avait<br />

jamais été fait jusqu’ici, une base de données<br />

va pouvoir être créée, exploitée et mise<br />

à jour de façon régulière. « Chaque point<br />

de vente renseigné peut ensuite être géolocalisé<br />

sur une carte. On peut définir une<br />

couleur pour chaque branche commerciale,<br />

identifier les locaux non occupés au départ<br />

d’une vue géographique, topographique ou<br />

satellite, poursuit Philippe Henger. L’idée est<br />

d’obtenir toutes ces données au niveau national<br />

et de voir comment ce paysage évolue<br />

à l’avenir. Cela nous permettra de dégager<br />

des tendances, d’analyser plus en détail<br />

des questions complexes comme l’impact<br />

de l’e-commerce par rapport aux surfaces<br />

commerciales existantes. »<br />

Pour permettre une analyse très pointue<br />

des données recueillies sur le terrain, l’outil<br />

informatique choisi par les partenaires<br />

du Pakt PRO Commerce permet d’intégrer<br />

d’autres données externes disponibles, notamment<br />

des données recueillies en temps<br />

20 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce


09.<strong>2018</strong> <strong>12</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

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Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce <strong>CONNECT</strong> - 21


Grand format<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

réel comme les chantiers en cours ou le<br />

taux d’occupation des parkings, mais aussi<br />

d’autres informations socio-économiques<br />

ou démographiques. « De nombreux éléments<br />

peuvent venir enrichir notre base<br />

de données comme le chiffre d’affaires par<br />

commune, inconnu jusqu’ici, le pouvoir<br />

d’achat pour le commerce de détail de la<br />

population par commune, l’affinité pour<br />

Internet des habitants d’une zone, l’évolution<br />

des loyers, les données du marché du<br />

travail, le nombre de nuitées touristiques,<br />

mais aussi des flux comme le comptage<br />

des piétons… Les possibilités sont innombrables<br />

et vont nous permettre de mener<br />

un véritable suivi intelligent du marché »,<br />

précise le conseiller de la clc.<br />

« CE CADASTRE NOUS PERMETTRA<br />

DE DÉGAGER DES TENDANCES,<br />

D’ANALYSER PLUS EN DÉTAIL DES QUESTIONS<br />

COMPLEXES COMME L’IMPACT DE L’E-COMMERCE<br />

PAR RAPPORT AUX SURFACES<br />

COMMERCIALES EXISTANTES » PHILIPPE HENGER, CLC.<br />

20 %<br />

Selon les estimations de la clc,<br />

d’ici à 2021, on assistera à une augmentation<br />

des surfaces commerciales<br />

de l’ordre de 20 % au Luxembourg…<br />

Rien que dans la capitale, les projets<br />

Royal Hamilius et Cloche d’Or représentent<br />

un accroissement considérable<br />

de la surface. Si le Luxembourg<br />

est un marché extrêmement dynamique,<br />

qui continuera à se développer fortement<br />

à l’avenir, les villes et les communes<br />

doivent jouer un rôle actif, car l’enjeu<br />

est de taille : il s’agit d’aménager la ville<br />

de l’avenir comme espace de vie<br />

et de travail pour toutes les générations.<br />

Le cadastre du commerce, en cours<br />

d’élaboration, est là pour les y aider<br />

©Ville de Luxembourg<br />

lument nécessaire pour rendre tangibles<br />

les effets complexes de la numérisation<br />

sur des surfaces commerciales en ville.<br />

Par ailleurs, il n’est possible d’anticiper de<br />

manière fiable les évolutions futures que<br />

si nous disposons d’une connaissance des<br />

structures commerciales actuelles. »<br />

LEADER MONDIAL EN SYSTÈME<br />

D’INFORMATION GÉOGRAPHIQUE<br />

Pour encadrer cette analyse et rendre intelligibles<br />

les données récoltées, il est également<br />

indispensable de s’appuyer sur un<br />

outil technologique adapté. « Pour ce faire,<br />

nous avons choisi la solution ArcGIS de la<br />

société californienne ESRI qui n’est autre<br />

que le leader mondial en Système d’Information<br />

Géographique (SIG/GIS) », précise<br />

Philipp Henger. « Notre plateforme dispose<br />

des capacités les plus étendues pour intégrer<br />

des données spatiales, les analyser, les<br />

exploiter et les utiliser pour communiquer<br />

On le voit, l’analyse du marché doit aller<br />

bien au-delà d’une simple description<br />

de la situation à un moment donné. Pour<br />

comprendre les tendances et les évolutions<br />

du secteur du commerce, il faut régulièrement<br />

évaluer la situation et croiser les<br />

données recueillies avec d’autres sources<br />

d’informations, qui viennent améliorer la<br />

compréhension globale du phénomène en<br />

cours. « Une étude à long terme est absoet<br />

partager l’information, explique Lionel<br />

Bach, distributeur des solutions développées<br />

par ESRI pour la Belgique et le Luxembourg.<br />

L’objectif est d’obtenir une meilleure<br />

connaissance d’un marché donné en y intégrant<br />

différents aspects comme le comportement<br />

de la population environnante. Au<br />

départ d’un mapping, nous permettons à<br />

nos clients de visualiser les choses, d’en tirer<br />

des enseignements précis, pour ensuite<br />

définir les actions à entreprendre. »<br />

Le cadastre du commerce permet ainsi<br />

d’afficher les données de fréquentation,<br />

ainsi que d’autres données de planification<br />

commerciales et géographiques. Un outil<br />

« time-lapse » permet de représenter l’évolution<br />

chronologique de la fréquentation à<br />

certaines périodes précises, par exemple<br />

avant et après la construction d’un centre<br />

commercial en périphérie de la ville. Par<br />

ailleurs, il est possible de définir les zones<br />

22 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>12</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

RETROUVEZ LE MEILLEUR<br />

DES DÎNERS DE CHARLES<br />

AVEC CEUX QUI FONT L’ACTUALITÉ<br />

AU LUXEMBOURG<br />

Ce ne sont pas des histoires,<br />

c’est notre Histoire en « Triple A »<br />

racontée par les femmes et les hommes<br />

qui bâtissent notre présent et peut-être notre futur.<br />

Si ces vérités vous intéressent,<br />

vous serez un des témoins privilégiés<br />

de l’actualité de notre époque.<br />

La compilation coédité avec Agefi Luxembourg est disponible dans les librairies Ernster et K Kiosk<br />

et sur le site d’Agefi Luxembourg www.agefi.lu au prix de 25 euros.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 23<br />

La quatrième de couverture a été réalisée par Chiara Dahlem: www.chiaradahlem.com


Grand format<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

PROMOTION<br />

DES POP-UP STORES<br />

« Dans le cadre<br />

de la revitalisation<br />

du centre-ville de Dudelange,<br />

nous avons sollicité<br />

les propriétaires afin de rendre<br />

possible l’installation de pop-up<br />

stores, confie Dan Biancalana.<br />

Par exemple, un local a été mis<br />

gratuitement à la disposition<br />

de la commune qui l’utilise<br />

pour accueillir une exposition<br />

de jeunes artistes<br />

de la région… »<br />

Dans une logique davantage<br />

commerciale, le cadastre<br />

du commerce pourrait aussi<br />

contenir un registre des locaux<br />

qui peuvent accueillir<br />

des pop-up stores,<br />

et permettre ainsi<br />

à des commerçants de tester<br />

de nouvelles formules,<br />

sans prendre<br />

de risques inutiles.<br />

commerçantes de la commune selon différents<br />

critères (zones potentielles, 1-A, 1-B,<br />

zones secondaires, etc.).<br />

Outre la fréquentation, la diversité des secteurs<br />

représentés, la structure de la surface,<br />

le niveau de présence de filiales, la densité<br />

des boutiques ou les qualités urbanistiques<br />

comptent parmi les critères. Les zones<br />

commerçantes définies peuvent servir de<br />

base pour élaborer de nouveaux PAG et<br />

PAP ou d’éléments faisant partie intégrante<br />

de concepts pour le commerce au détail ou<br />

pour le centre-ville. De tels outils peuvent<br />

largement aider les communes à mieux<br />

comprendre leur situation.<br />

UN OUTIL PRÉDICTIF POUR ANTICIPER<br />

LES CHANGEMENTS À VENIR<br />

La solution s’adresse à une multitude de<br />

clients et ne se cantonne pas au secteur<br />

commercial. « Nous servons une large variété<br />

d’entreprises et de collectivités, dans<br />

les secteurs de la distribution, de l’immobilier,<br />

de l’industrie ou de la logistique. Nous<br />

travaillons par exemple avec la poste afin<br />

d’optimiser les tournées de livraison des<br />

colis sur un territoire donné, nous accompagnons<br />

de grandes enseignes commerciales<br />

dans leur stratégie de croissance, en<br />

termes d’implantation ou de distribution.<br />

Autre exemple, lorsqu’une banque doit<br />

mettre en place un réseau d’agences, elle<br />

a besoin d’étudier leur localisation avec<br />

soin. Combien de personnes vivent à 500<br />

mètres à pied ? Quelles sont les solutions<br />

de parking à proximité ? Notre outil permet<br />

d’analyser une multitude de données<br />

pour obtenir une connaissance approfondie<br />

d’un environnement défini », explique<br />

encore Lionel Bach.<br />

qu’il y a déjà cinq restaurants de ce type<br />

dans le quartier, peut-être devrait-il aller<br />

voir ailleurs… Mais dispose-t-il de la<br />

bonne information ? « La solution peut<br />

aussi être utilisée de façon prédictive. Si<br />

j’ouvre un nouveau restaurant à tel endroit,<br />

quel sera son potentiel de marge compte<br />

tenu d’une multitude de variables ? », précise<br />

Lionel Bach. Autant d’informations qui vont<br />

permettre d’apporter une véritable aide à la<br />

décision pour les commerçants eux-mêmes,<br />

mais aussi pour les communes.<br />

À Dudelange, le bourgmestre Daniel Biancalana<br />

a bien compris l’intérêt de disposer<br />

d’un tel cadastre et de l’usage qui pourra en<br />

« DE TELS OUTILS PEUVENT LARGEMENT<br />

AIDER LES COMMUNES À MIEUX COMPRENDRE<br />

LEUR SITUATION »<br />

être fait à l’avenir. « Depuis un an et demi,<br />

dans la continuité de certains projets d’envergure<br />

destinés à redynamiser le centreville,<br />

nous avons commencé à réaliser un<br />

inventaire des cellules commerciales inoccupées<br />

: dénomination, nombre de mètres<br />

carrés disponibles, identité du propriétaire<br />

et du dernier locataire, dernier loyer demandé,<br />

etc., confie le bourgmestre. L’idée<br />

était de disposer d’une vue globale des<br />

cellules disponibles, de pouvoir contacter<br />

les propriétaires pour connaître leurs intentions,<br />

mais aussi de pouvoir orienter les<br />

commerçants qui frappent à la porte de<br />

l’hôtel de ville. En tant que responsables<br />

politiques, nous avons un rôle d’intermédiaires<br />

à jouer vis-à-vis des propriétaires<br />

et des futurs commerçants. »<br />

Pour donner un exemple simple, si un restaurateur<br />

spécialisé dans la cuisine française<br />

cherche un lieu pour s’implanter et<br />

24 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


PUBLIREPORTAGE<br />

BÉNIÈRE TRAITEUR :<br />

ÉCRIRE VOTRE HISTOIRE<br />

DANS LE CADRE PARFAIT<br />

Depuis 21 ans, Bénière Traiteur s’est imposé dans la Grande Région comme une référence<br />

en matière d’organisation de réceptions et de mariages.<br />

Bien au-delà de vous proposer<br />

une simple prestation clé en main,<br />

Bénière Traiteur vous offre la possibilité<br />

de vivre une expérience totale.<br />

À commencer par l’élaboration<br />

du menu, qui repose sur une alchimie<br />

complexe de saveurs et de savoir-faire.<br />

Mais, surtout, parce qu’un mariage<br />

de rêve ne saurait être exaucé<br />

sans un cadre parfait, Bénière Traiteur<br />

met un point d’honneur à s’entourer<br />

de partenaires prestigieux.<br />

Des sites en exclusivité<br />

Le Château de Puxe sera le cadre parfait<br />

pour une réception digne des plus grands<br />

contes de fées, à la fois intime et grandiose.<br />

À l’intérieur du Château, la salle de<br />

réception vous permettra d’accueillir<br />

70 convives, tandis que le jardin décuplera<br />

les possibles grâce à un chapiteau.<br />

Quant au menu, plusieurs formules sont<br />

possibles afin de répondre parfaitement<br />

à vos attentes.<br />

Envie de noces festives, aux allures<br />

champêtres ? Le Domaine du Moulin vous<br />

permettra d’accueillir 250 invités dans<br />

un cadre convivial et verdoyant. Celui-ci<br />

dispose en outre d’une vaste aire de jeux<br />

pour les enfants, ce qui en fait un lieu<br />

idéal pour tous vos événements familiaux,<br />

et ce d’autant plus grâce à une formule<br />

tout compris.<br />

Des collaborations d’exception<br />

Dernier partenariat en date noué par<br />

Bénière Traiteur, Le Domaine aux Anges,<br />

dans la Meuse, s’offrira lui comme un lieu<br />

haut de gamme pour un mariage de rêve.<br />

Cette ancienne grange atypique et pleine<br />

de charme offrira un cadre idyllique à vos<br />

événements de prestige.<br />

Enfin, soucieux de répondre à toutes<br />

les demandes et à toutes les envies,<br />

et que chaque couple réalise le mariage<br />

de ses rêves. Bénière Traiteur bénéficie<br />

également de plusieurs autres partenariats<br />

au sein de la Grande Région : Le Clos<br />

de Longeville, le Château de Preisch,<br />

le Château de Thillombois, le Château<br />

du Bois d’Arlon, Le Château Saint Sixte,<br />

le Château D’Hattonchatel…<br />

UN SÉRIEUX ATOUT<br />

DANS LA MANCHE<br />

Bénière Traiteur dispose<br />

de son propre service de location,<br />

Party Loc, spécialisé<br />

dans l’organisation de réceptions :<br />

vaisselle tendance, vintage et mobilier.<br />

Envie d’un devis<br />

ou davantage d’informations ?<br />

Découvrez leurs lieux de rêve<br />

en photos, leurs suggestions de menus<br />

et retrouvez toutes les infos pratiques<br />

sur le site www.beniere-traiteur.com<br />

www.beniere-traiteur.com | yann@beniere-traiteur.com |


Grand format<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

MAINTENIR L’ATTRACTIVITÉ<br />

DES CENTRES-VILLES<br />

Sensible à la démarche et limitée par<br />

ses capacités techniques à tenir à jour<br />

un inventaire précis de son offre commerciale,<br />

la ville de Dudelange a immédiatement<br />

compris l’intérêt de participer<br />

concrètement à un projet d’envergure<br />

nationale comme le cadastre du commerce.<br />

« L’outil mis en place par la clc<br />

et ses partenaires ouvre de nouvelles<br />

perspectives, se réjouit Daniel Biancalana.<br />

Nous avions la volonté de mettre<br />

en place une stratégie par rapport au<br />

commerce de proximité, car, pour nous,<br />

il est primordial de maintenir l’attractivité<br />

de notre centre-ville, à la fois pour<br />

le côté convivial et social, mais aussi de<br />

pouvoir les articuler de façon cohérente<br />

avec d’autres projets en périphérie et<br />

dans la région. »<br />

Cette collaboration avec la ville de Dudelange<br />

a déjà permis de roder l’outil. D’autres<br />

communes, comme celle d’Echternach, ont<br />

également émis le souhait de se joindre<br />

activement à l’aventure. « À Echternach, le<br />

projet est d’installer une technologie innovante<br />

de comptage des flux piétons,<br />

reprend Philipp Henger. Notre objectif par<br />

rapport à cela est d’apporter une vision nationale.<br />

Si, à terme, on veut pouvoir comparer<br />

des données, il faut éviter qu’Echternach<br />

établisse un comptage le lundi après-midi<br />

et que d’autres le fassent le samedi matin.<br />

L’objectif est de pouvoir comparer l’attractivité<br />

des centres-villes et des centres commerciaux<br />

sur base de données identiques.<br />

On le voit encore à travers cet exemple, les<br />

données qui peuvent être recueillies grâce<br />

aux innovations technologiques actuelles<br />

sont illimitées. »<br />

Compte tenu de l’immense potentiel<br />

d’innovation (évolution constante de la<br />

technologie SIG, associée à une augmentation<br />

de la disponibilité des données<br />

géographiques), de nouvelles possibilités<br />

d’analyse intéressantes apparaîtront<br />

à l’avenir.<br />

POUR UNE GESTION COMMERCIALE<br />

PROACTIVE<br />

Enfin, le cadastre se veut aussi un outil<br />

de recherche appliquée. Une convention<br />

a notamment été signée avec l’Université<br />

du Luxembourg. « Notre collaboration<br />

porte à la fois sur l’enseignement et la<br />

recherche », explique Tom Becker. « Pour<br />

ma part, je donne notamment un cours<br />

de formation continue en aménagement<br />

du territoire à destination des architectes<br />

et ingénieurs. Nous y abordons<br />

cette problématique de la vente au détail<br />

à Luxembourg. Le cadastre commercial a<br />

aujourd’hui sa place à côté d’autres outils<br />

destinés à favoriser le développement<br />

urbain durable. Il aura notamment toute<br />

son utilité lors de l’établissement de nouveaux<br />

PAG. » En parallèle, l’Institut de<br />

géographie et d’aménagement du territoire<br />

a lui aussi saisi tout l’intérêt du cadastre.<br />

« Nous nous intéressons à l’utilisation<br />

des données du cadastre commercial<br />

dans nos activités d’enseignement et de<br />

recherche au sein du département de<br />

géographie et d’aménagement du territoire,<br />

explique Catherine Jones, Professeur<br />

assistante en géographie digitale<br />

(Université de Luxembourg). « En l’intégrant<br />

à d’autres bases de données, par<br />

exemple data.public.lu, nous pouvons<br />

étudier le développement de modèles<br />

spatiaux autour de l’activité commerciale<br />

locale. Ces modèles peuvent nous guider<br />

vers une meilleure compréhension<br />

de la vitalité et de la viabilité future des<br />

rues commerçantes luxembourgeoises,<br />

et nous espérons qu’ils contribueront à<br />

l’avenir aux décisions de planification et<br />

de conception. »<br />

Une gestion commerciale proactive nécessite<br />

de se doter d’outils aptes à saisir<br />

en permanence les mutations rapides de<br />

l’environnement et déterminer les statu<br />

quo. Le nouveau Cadastre du Commerce,<br />

en cours d’élaboration et combiné avec<br />

d’autres bases de données, formera à l’avenir<br />

le support de toutes les observations<br />

du marché, analyses et autres décisions en<br />

matière de politique de développement au<br />

niveau local, régional et national.<br />

26 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


BUSINESS MEDIA


3 questions à…<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

3 QUESTIONS À…<br />

JERRY KLEIN<br />

Entretien avec Jerry Klein,<br />

Manager at Luxembourg for Shopping GIE - Letzshop.lu<br />

TEXTE : SARAH BRAUN<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

01<br />

MONSIEUR KLEIN,<br />

QUELLES SONT VOS PREMIÈRES<br />

IMPRESSIONS SUITE<br />

AU LANCEMENT DU SITE,<br />

LE 14 SEPTEMBRE DERNIER ?<br />

Nous sommes tous très contents. La fréquentation<br />

du site est très bonne et l’on<br />

enregistre de nouvelles commandes tous<br />

les jours.<br />

Le nombre de visiteurs est en augmentation<br />

constante, de même que les commerçants<br />

intéressés par Letzshop.lu.<br />

De 100 boutiques présentes sur le site<br />

lors du lancement, nous sommes déjà à 149<br />

(l’interview a été finalisée en novembre, ndlr.).<br />

« EN RÉSUMÉ,<br />

NOUS LEUR OFFRONS<br />

UNE SOLUTION<br />

« CLÉ EN MAIN » ! »<br />

02<br />

QUELS SONT LES RAISONS<br />

ET LES AVANTAGES<br />

POUR LES COMMERÇANTS<br />

DE SE LANCER<br />

SUR LETZSHOP.LU ?<br />

Nombreux sont les commerçants à<br />

Luxembourg à avoir envie de passer à la<br />

digitalisation, sans oser sauter le pas. Par<br />

manque de temps ou de connaissance…<br />

Au Luxembourg, seuls 7 % des commerces<br />

ont un site en ligne : nous sommes les derniers<br />

en Europe ! Cette plateforme, calquée<br />

sur ce qui peut se faire en Suisse ou en Allemagne<br />

s’offre donc comme une très belle<br />

opportunité d’avoir leur site de vente en<br />

ligne sans les inconvénients : la question<br />

du paiement, la livraison, les conditions<br />

générales. Nous les accompagnons également<br />

dans la rédaction et la traduction<br />

des textes et pour les photos des produits.<br />

En résumé, nous leur offrons une solution<br />

« clé en main » !<br />

03<br />

QUELLE ÉVOLUTION LE CLIENT<br />

PEUT-IL ATTENDRE À MOYEN<br />

ET LONG TERME ?<br />

Nous sommes à trois semaines seulement<br />

après le lancement, il est peut-être un peu<br />

tôt pour tirer des plans sur la comète (sourire).<br />

Néanmoins, des améliorations sont<br />

au programme, comme la création d’un<br />

identifiant pour faciliter les commandes.<br />

Nous voulons également créer une vitrine<br />

« made in Luxembourg », afin que les<br />

clients aient accès en un seul clic aux produits<br />

luxembourgeois. C’est très important<br />

pour nous, car la réelle valeur ajoutée<br />

de letzshop.lu repose sur la possibilité<br />

d’acheter des produits luxembourgeois<br />

qu’on ne peut trouver ailleurs. À plus long<br />

terme, nous aimerions ouvrir le site à des<br />

prestations de services : letzshop pourrait<br />

vous permettre de booker vos rendez-vous<br />

chez le coiffeur, par exemple. Enfin, il sera<br />

possible dans un futur proche d’acheter<br />

des bons d’achat sur letzshop.lu.<br />

28 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


L’avis de l’expert // Fiscalité<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

LA TAXATION DES CHAUFFEURS<br />

ROUTIERS INTERNATIONAUX<br />

Dans un contexte de transparence fiscale<br />

accrue, l’entreprise luxembourgeoise<br />

qui emploie des chauffeurs routiers résidents<br />

et non-résidents pour travailler<br />

tant au Luxembourg qu’à l’étranger se<br />

voit confrontée à un dédale de règlementations<br />

fiscales internationales. Dès lors,<br />

il lui incombe de maîtriser ces multiples<br />

législations afin d’assurer la conformité<br />

de la paie de ses collaborateurs. Mais<br />

comment mettre en œuvre au quotidien<br />

ces règles complexes ?<br />

TEXTE : NELLY MAZZAROL,<br />

MANAGING DIRECTOR,<br />

PWC LUXEMBOURG<br />

IMAGE :JULIAN BENINI<br />

Nelly Mazzarol<br />

PRINCIPE GÉNÉRAL DE TAXATION<br />

C’est la convention contre la double imposition<br />

conclue entre le pays de résidence du salarié<br />

et le pays d’exercice qui va définir quel pays<br />

emporte le droit à taxation sur les salaires et<br />

comment la double imposition va être évitée.<br />

En principe, un chauffeur routier résidant à<br />

Luxembourg et qui travaille une partie de<br />

son temps hors du territoire reste taxable<br />

au Luxembourg tant qu’il n’excède pas 183<br />

jours par an prestés dans un autre pays.<br />

Cette limite s’apprécie par pays où l’activité<br />

est exercée individuellement (souvent sur<br />

une période de douze mois commençant ou<br />

finissant au cours de l’année fiscale considérée).<br />

Une seconde condition dispose que<br />

le salaire reste à charge de son employeur<br />

à Luxembourg et donc que ce salaire ne<br />

soit pas refacturé, par exemple à une filiale<br />

étrangère établie dans cet autre pays d’exercice,<br />

ce qui basculerait d’office la taxation du<br />

salaire dans le pays de la filiale indépendamment<br />

du nombre de jours travaillés. Si une<br />

de ces conditions n’est pas remplie, seule la<br />

part du salaire relative aux jours travaillés<br />

au Luxembourg y sera taxable, le solde du<br />

salaire devra alors être déclaré et taxé dans<br />

l’autre pays d’exercice.<br />

DES RÈGLES SPÉCIFIQUES QUI RE-<br />

QUIÈRENT UNE ANALYSE<br />

AU CAS PAR CAS<br />

Toutefois, il convient de toujours vérifier<br />

les conventions contre la double imposition<br />

applicable, car il existe parfois des exceptions<br />

ou des règles spécifiques au transport<br />

routier (comme dans la convention belgo-luxembourgeoise<br />

qui accorde le droit de<br />

taxation au pays du siège de direction effective<br />

de l’employeur).<br />

Cependant, l’analyse de ces conventions est<br />

également indispensable si le chauffeur est<br />

non-résident à Luxembourg. En effet, le pays<br />

de résidence a également droit en principe<br />

à la taxation sur la part du salaire pour les<br />

jours prestés dans ce pays. De plus, certaines<br />

conventions déterminent un seuil de tolérance<br />

avant que d’actionner ce droit à la taxation :<br />

ainsi en deçà de 19 jours hors de Luxembourg<br />

pour un résident allemand, 24 jours pour un<br />

résident belge, à terme 29 jours pour le résident<br />

français dans la future convention non<br />

encore applicable à ce jour, aucune fiscalité ne<br />

s’applique dans le pays de résidence.<br />

LES IMPACTS SUR LA PAIE<br />

Dans la plupart des cas, ces situations obligent<br />

les employeurs luxembourgeois à scinder le<br />

salaire en fonction du taux d’activité par pays<br />

afin de ne taxer que la part du salaire qui revient<br />

à Luxembourg et exempter le restant du<br />

salaire. Celui-ci devra faire l’objet d’une déclaration<br />

et taxation dans l’autre pays.<br />

Une autre difficulté d’importance, outre l’analyse<br />

des conventions, réside dans le recueil de<br />

l’information afin de déterminer le taux d’activité<br />

du chauffeur routier dans chaque pays<br />

qui a un droit à taxation. Seule la mise en<br />

place d’une technologie informatisée d’enregistrement<br />

du temps par zone géographique<br />

permettra un traitement automatisé des<br />

heures pour alléger la charge administrative<br />

que représentent ces types de paies. En effet,<br />

comment justifier la répartition du temps de<br />

travail par pays sans un tel outil ?<br />

La bonne gestion des paies dans ce secteur<br />

relève donc du défi quotidien. Elle nécessite<br />

en premier lieu une vérification attentive des<br />

accords fiscaux au cas par cas. Une organisation<br />

rigoureuse doit être mise en place afin<br />

de récolter les données du temps de travail<br />

par pays pour un calcul des paies conformes<br />

à la loi qui s’avère malheureusement austère<br />

face à un secteur en mouvement permanent.<br />

30 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Entrevue Services<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

ARNAQUES : DÉTECTER, Y METTRE FIN<br />

Insertion de coordonnées dans des<br />

guides professionnels électroniques ou<br />

traditionnels, réception de factures proposant<br />

de racheter les noms de domaine<br />

pour leur activité, incitation à souscrire<br />

à une insertion publicitaire gratuite dans<br />

un magazine alors que l’offre devient<br />

payante au bout d’un mois d’essai…<br />

Chaque jour, des chefs d’entreprise sont<br />

la cible de tentatives d’arnaques bien<br />

orchestrées qui représentent un marché<br />

bien juteux.<br />

TEXTE : MICHAËL PEIFFER<br />

Au sein du Benelux, le préjudice des entreprises<br />

prises pour cible est estimé à<br />

plus d’un milliard d’euros par an. Le préjudice<br />

n'est pas limité aux lourds aspects<br />

financiers, car les entreprises perdent<br />

aussi beaucoup de temps et se méfient<br />

davantage les unes des autres dans leurs<br />

relations commerciales. Autre constat, la<br />

majorité des tentatives d'escroquerie sont<br />

transfrontalières (46 %).<br />

« L’arnaque la plus fréquente, et cela dure<br />

depuis de nombreuses années, est l’arnaque<br />

aux annuaires professionnels »,<br />

constate Patrick Wildgen, attaché à la Direction<br />

générale PME, entrepreneuriat et<br />

marché intérieur au sein du Ministère de<br />

l’Économie. « Vous recevez par courrier,<br />

fax ou e-mail un message vous invitant à<br />

vous inscrire à un annuaire ou au registre<br />

des entreprises luxembourgeoises. » On<br />

peut aussi simplement vous demander de<br />

corriger les coordonnées de votre entreprise<br />

en vue d’une mise à jour. On vous<br />

demande de signer le document et de le<br />

renvoyer. Mais, lorsque vous signez ce<br />

document, vous êtes tenu par un contrat<br />

d’une durée de 2 ou 3 ans en général à<br />

des tarifs démesurés. « De plus, le service<br />

rendu est de qualité très médiocre, voire<br />

inexistant. Et cela touche autant les entreprises<br />

que les indépendants, les professions<br />

libérales et même les ASBL », reprend<br />

Patrick Wildgen.<br />

Un autre procédé est également utilisé.<br />

Vous recevez une facture qui laisse supposer<br />

qu’un contrat a déjà été conclu alors<br />

que ce n’est pas le cas. Le paiement de<br />

cette facture implique que vous avez ac-<br />

32 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>12</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Services<br />

« AU PLUS LES ENTREPRISES<br />

SERONT SENSIBILISÉES AU PHÉNOMÈNE,<br />

AU PLUS ELLES FERONT PREUVE<br />

DE VIGILANCE À L’AVENIR »<br />

Au Luxembourg, le Ministère de l’Économie<br />

assure la coordination et l’échange<br />

d’informations avec les chambres professionnelles<br />

et les autres autorités publiques<br />

(Police, Parquet, Commission nationale<br />

pour la protection des données<br />

et les initiatives BeeSecure.lu, Cases.lu<br />

et CERT.lu). « Avant la signature de tout<br />

contrat, le premier conseil est de bien lire<br />

toutes les clauses. Il ne faut jamais signer<br />

un document sans l’avoir lu entièrement,<br />

au préalable, même sous pression téléphonique.<br />

» À l’inverse du consommateur<br />

privé qui peut s’appuyer sur le code<br />

de la consommation pour dénoncer une<br />

pratique commerciale déloyale ou fraudevant<br />

un juge, mais à notre connaissance,<br />

jamais l’arnaqueur n’a eu gain de cause<br />

jusqu’ici. Le message à retenir est de dire<br />

que vous n’êtes pas seul. Il ne faut surtout<br />

pas avoir honte. Parlez-en plutôt autour de<br />

vous. Au plus les entreprises seront sensibilisées<br />

au phénomène, au plus elles feront<br />

preuve de vigilance à l’avenir. »<br />

En présence d’une arnaque ou d’une simple<br />

tentative, il est conseillé de contacter une<br />

organisation représentative comme la<br />

clc, la House of Entrepreneurship, la<br />

Chambre des Métiers ou encore la hotline<br />

du Ministère de l’Économie au 247 84796.<br />

Il est également recommandé aux entreprises<br />

victimes d’introduire une plainte<br />

auprès du Commissariat de Police dans le<br />

ressort de leur siège social et/ou d’introduire<br />

une plainte pour tentative d’escroquerie<br />

auprès du Parquet de Luxembourg<br />

(Cellule de Renseignement Financier). Le<br />

Parquet peut décider d’engager des poursuites<br />

en fonction du nombre de victimes<br />

recensées, du coût des poursuites et de la<br />

traçabilité des personnes en cause.<br />

Safer Internet Forum - BeeSecure.lu<br />

cepté l’offre. Et de même, vous vous retrouvez<br />

tenu par un contrat onéreux de<br />

plusieurs années.<br />

duleuse et dispose également d’un droit<br />

de rétractation, le professionnel ne peut<br />

profiter d’aucune protection particulière.<br />

L’autre conseil à donner est de ne surtout<br />

jamais payer. « Si vous avez signé un<br />

tel contrat par inattention, il faut immédiatement<br />

contester la facture reçue. Les<br />

entreprises qui mettent en place les arnaques<br />

sont très bien organisées et ne reculent<br />

devant rien pour obtenir les sommes<br />

soi-disant dues, allant jusqu’à recourir aux<br />

services d’un huissier de justice, le plus<br />

souvent installé dans un pays frontalier. Or,<br />

il faut savoir qu’une entreprise qui veut récupérer<br />

une dette au Luxembourg doit faire<br />

appel à un huissier luxembourgeois. Si vous<br />

contestez là encore, l’huissier qui outrepasse<br />

ses droits laissera tomber l’affaire. À<br />

l’étranger, certains cas sont même arrivés<br />

LIEN UTILE<br />

En Belgique, la direction générale<br />

de l'Inspection économique<br />

n’hésite pas à publier sur son site web<br />

une liste reprenant une soixantaine<br />

de sociétés malhonnêtes.<br />

« Vu qu’il s’agit souvent des mêmes<br />

sociétés qui opèrent au Luxembourg,<br />

il peut être utile d’y jeter un œil<br />

lorsqu’on reçoit un courrier suspect »,<br />

confie Patrick Wildgen.<br />

https://economie.fgov.be/fr/<br />

themes/entreprises/arnaques-auxentreprises/arnaques-aux-annuaires<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 33


En coulisse Services<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

USER EXPÉRIENCE :<br />

PRENEZ VOTRE CLIENT PAR LA MAIN<br />

Offrir à ses clients ou à ses utilisateurs une expérience positive et le plus haut niveau<br />

de satisfaction de leurs besoins, tel est l’objectif poursuivi par la « User expérience »,<br />

une notion très actuelle à laquelle plus personne ne devrait échapper.<br />

TEXTE : MICHAËL PEIFFER<br />

90<br />

90 % des recherches sur Internet<br />

sont aujourd’hui amorcées<br />

au départ du téléphone.<br />

Si le site consulté n’est pas adapté<br />

à une lecture sur ce type d’appareil,<br />

l’utilisateur passe à autre chose<br />

l’image de ce que font les géants du web<br />

À comme Amazon, les entreprises doivent<br />

aujourd’hui intégrer et développer la notion<br />

de « User expérience », ou expérience client,<br />

dans toutes leurs opérations de marketing<br />

et de vente. Le principe est simple : au plus<br />

votre réactivité commerciale sera élevée, au<br />

plus le client sera fidèle à votre enseigne et<br />

la recommandera à d’autres personnes de<br />

son entourage.<br />

« La notion de « user expérience » (UX)<br />

apparaît dès qu’une interaction se crée entre<br />

un client et une enseigne. L’objectif de la UX<br />

est d’assurer une meilleure prise en charge<br />

des usagers, des clients ou des utilisateurs,<br />

en s’appuyant avant tout sur une bonne<br />

compréhension de leurs besoins. Le but<br />

final est d’atteindre le niveau de satisfaction<br />

maximal, de laisser une empreinte positive<br />

dans l’esprit du client et de l’inciter à<br />

recommencer le processus à l’avenir, qu’il<br />

s’agisse d’un achat ou d’une simple prise<br />

d’information », résume Philippe Lallemand,<br />

Senior Sales Account Manager au sein d’OCI<br />

Luxembourg et consultant Fit4Digital.<br />

Afin de se démarquer de la concurrence<br />

et d’asseoir sa notoriété, toute entreprise<br />

devrait intégrer cette notion de « user<br />

expérience » dans sa stratégie globale. « La<br />

nature a horreur du vide. Si votre entreprise<br />

ou votre organisation, qu’elle soit publique<br />

ou privée, est volontairement absente<br />

de l’univers digital, elle ne le restera pas<br />

longtemps. Que vous le vouliez ou non,<br />

les clients parlent de vous sur Internet et<br />

les réseaux sociaux. Ils construisent votre<br />

réputation, bonne ou mauvaise », précise<br />

le consultant Fit4Digital. Pour assurer<br />

cette présence de façon stratégique, il faut<br />

d’abord se fixer des objectifs prioritaires<br />

en termes de notoriété, de visibilité ou<br />

d’image de marque.<br />

Aujourd’hui, le client à la recherche d’un<br />

produit ou d’un service espère obtenir un<br />

résultat positif en un minimum de temps.<br />

S’il ne trouve pas ce qu’il voulait dans un<br />

délai qu’il juge correct, il change d’enseigne.<br />

Aussi, quand on sait que de plus en plus de<br />

ventes s’effectuent aujourd’hui en ligne, le<br />

manque à gagner prend vite de grandes<br />

proportions si votre entreprise n’a aucune<br />

présence digitale et aucune stratégie en<br />

la matière… « Un simple site vitrine sans<br />

interaction ne suffit pas. Il faut se donner les<br />

moyens, définir un plan d’action et mettre<br />

en place des outils pour se faciliter la vie.<br />

En matière de community management, il<br />

faut proposer une information intéressante,<br />

faire grandir votre audience, répondre<br />

aux sollicitations. Pour assurer votre<br />

référencement naturel sur Google, il faut<br />

que votre site soit bien pensé et contienne<br />

les mots-clés adéquats. Aujourd’hui,<br />

c’est au départ de leur téléphone que les<br />

utilisateurs amorcent le plus souvent leur<br />

recherche », précise Philippe Lallemand. Si<br />

votre site n’est pas adapté à une lecture sur<br />

un petit écran, si son ergonomie n’est pas<br />

intuitive, l’utilisateur passera au résultat<br />

suivant sur Google.<br />

« QUI POSITIONNERAIT<br />

UNE ENSEIGNE LUMINEUSE<br />

BIEN CHÈRE<br />

SUR UNE FAÇADE<br />

QUI N’EST VISIBLE DE PERSONNE ? »<br />

« Pour le dire autrement, avant l’avènement<br />

d’Internet et du smartphone, auriez-vous<br />

positionné une enseigne lumineuse bien<br />

chère sur une façade qui n’est visible de<br />

personne ? », résume notre interlocuteur.<br />

Assurer sa visibilité et offrir une<br />

expérience optimale à l’utilisateur, c’est<br />

lui permettre de trouver l’information<br />

qu’il cherche, et que celle-ci soit<br />

directement exploitable. « On utilise<br />

régulièrement la métaphore du tunnel,<br />

qui veut que l’on prenne quelqu’un par<br />

la main pour l’emmener jusqu’à la sortie<br />

avec un service rendu, en lui ayant donné<br />

un sentiment de satisfaction, à la hauteur<br />

de ses attentes et qui va l’encourager à<br />

vous recommander à d’autres. »<br />

34 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


DES AVOCATS<br />

À VOTRE ÉCOUTE<br />

POUR DES CONSEILS AVISÉS<br />

ET PERSONNALISÉS<br />

20 ANS<br />

D’EXPÉRIENCE<br />

>Droit du travail<br />

> Contentieux / recouvrement<br />

de créances<br />

>Droit immobilier<br />

>Droit de la construction<br />

>Droit des sociétés<br />

>Droit des contrats<br />

>Procédures d’insolvabilité<br />

>Droit de la propriété intellectuelle<br />

21-25 Allée Scheffer L-2520 Luxembourg<br />

Carmen Rimondini | carmen.rimondini@barreau.lu<br />

Frédéric Frabetti | frederic.frabetti@barreau.lu


News Services<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

EMBALLAGES<br />

SACS PLASTIQUES<br />

CE QU’IL FAUT SAVOIR<br />

À partir du 1 er janvier 2019, aucun sac en plastique<br />

(d’une épaisseur supérieure ou égale à 15 microns * )<br />

ne pourra être fourni gratuitement dans les points de vente<br />

de marchandise ou de produits. Tous les sacs en plastique,<br />

qu’ils soient ou non biodégradables, compostables ou oxodégradables,<br />

sont concernés par cette loi (loi entrée en vigueur<br />

le 31 mars 2017, sur les emballages et les déchets d’emballage).<br />

*en sont exclus les sacs en plastique très légers nécessaires<br />

à des fins d’hygiène ou fournis comme emballage primaire<br />

pour les denrées alimentaires en vrac lorsque cela contribue<br />

à prévenir le gaspillage alimentaire.<br />

Plus d’informations sur www.valorlux.lu<br />

DÉCHETS<br />

ECOBOX – UNE COOPÉRATION ENTRE PLUSIEURS ACTEURS<br />

Le nouveau plan national de gestion des déchets et des ressources (PNGDR)<br />

cible la réduction des déchets alimentaires au Luxembourg d’au moins 50 %<br />

jusqu’en 2022. Ces ambitions nécessitent un engagement aussi bien<br />

de la part des ménages privés que de la part de la gastronomie. Le projet<br />

„ECOBOX - Méi laang genéissen“ a été conçu avant tout dans le but de contrer<br />

le gaspillage alimentaire. Le projet a été élaboré à la demande du département<br />

de l’environnement du Ministère du développement durable et développé<br />

par la SuperDrecksKëscht ® en coopération avec l’Horesca. Il permet<br />

aux clients des restaurants, cantines et cafés d’emporter leurs plats<br />

ou restes pour les consommer plus tard.<br />

Plus d’informations sur www.horesca.lu<br />

Pour faciliter au maximum l'élimination des médicaments périmés aux citoyens,<br />

ceux-ci peuvent être remis non seulement dans les centres de recyclage<br />

et dans la collecte mobile de la SuperDrecksKëscht ® , mais également dans les pharmacies.<br />

Le Syndicat des Pharmaciens (SPL * ) assume ainsi volontairement et gratuitement<br />

une tâche importante et apporte une contribution significative en matière de sécurité<br />

et de protection de l'environnement.<br />

En 2017, plus de 36 tonnes de vieux médicaments et <strong>12</strong> tonnes de seringues<br />

et autres stylos à insuline et capteurs de glycémie ont été éliminées et soumises<br />

à un traitement écologiquement rationnel.<br />

*<br />

le SPL est une fédération affiliée à la clc<br />

RECYCLAGE<br />

MÉDICAMENTS PÉRIMÉS – ÉLIMINATION CORRECTE<br />

Plus d’informations sur www.sdk.lu<br />

36 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


À propos de SOS Villages d’Enfants Monde<br />

L’association luxembourgeoise SOS Villages d’Enfants Monde soutient la construction de Villages<br />

d’Enfants SOS et met en place des programmes de renforcement des familles, des programmes<br />

éducatifs et de santé ainsi que des programmes d’aide d’urgence. Offrez un avenir meilleur<br />

aux enfants dans l’un des 134 pays où nous sommes actifs.<br />

Soutenez notre action sur www.sosve.lu ou au 490-430<br />

Avec le généreux soutien de


Société<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

RÉFORMÉE,<br />

L’ITM S’ATTAQUE<br />

À DE NOMBREUX CHANTIERS<br />

Améliorer la prévention pour limiter<br />

les accidents de travail, mieux informer<br />

les salariés, améliorer les conditions<br />

de travail… Voici quelques-unes des<br />

missions assignées à l’Inspection du<br />

Travail et des Mines. Les responsables<br />

de cette institution qui ont connu une<br />

restructuration en 2015 estiment que<br />

de nombreux défis sont encore à relever<br />

dans différents secteurs professionnels<br />

au Luxembourg.<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

Marco Boly et Claude Santini<br />

38 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>12</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA Société<br />

L’Inspection du Travail et des Mines (ITM)<br />

doit aujourd’hui s’adapter à un monde<br />

professionnel dont les règles ont énormément<br />

évolué au cours des dernières années,<br />

sous l’égide de l’Union européenne<br />

notamment, pour mieux correspondre<br />

aux réalités actuelles du monde du travail.<br />

L’institution a dû prendre en compte<br />

cette nouvelle réalité. En interne, d’autre<br />

part, l’organisation et le fonctionnement<br />

de l’ITM ont été considérablement modifiés<br />

depuis sa restructuration entamée en<br />

2015 et qui s’est terminée dernièrement.<br />

Parmi les secteurs les plus sensibles<br />

pour l’ITM, on peut pointer celui de la<br />

construction et celui des transports dans<br />

lequel le détachement de salariés est une<br />

pratique qui prend de plus en plus d’ampleur.<br />

Défini par la directive européenne<br />

du 16 décembre 1996, le statut de travailleur<br />

détaché permet à un employé travaillant<br />

dans un État membre de l'Union<br />

européenne d'être « détaché » pour aller<br />

travailler dans un autre État membre. En<br />

principe, son salaire et ses conditions de<br />

travail dépendent du pays d'accueil alors<br />

que les cotisations sociales sont celles du<br />

pays d'origine. En 2017, ce sont presque<br />

<strong>12</strong>0.000 salariés qui ont été détachés au<br />

Luxembourg dans le respect de cette réglementation<br />

européenne. Cela représente<br />

une augmentation de 46 % par rapport à<br />

2016, et une hausse de 73 % en deux ans.<br />

La pratique du détachement, très encadrée<br />

légalement, implique des démarches administratives<br />

que certains professionnels<br />

jugent assez lourdes, particulièrement dans<br />

le secteur des transports qui est très concerné<br />

par le sujet. Un point de vue que ne partage<br />

toutefois pas Marco Boly, le directeur<br />

de l’ITM. « La plupart des démarches relatives<br />

au détachement peuvent aujourd’hui<br />

être effectuées sur la plateforme électronique<br />

de l’ITM et prochainement à travers<br />

une nouvelle application disponible sur le<br />

site guichet.lu, indique-t-il. Ce logiciel permet<br />

de remplir sa déclaration de détachement<br />

en ligne. Dans le cas où l’entreprise<br />

détachante n’aurait pas effectué toutes les<br />

démarches sur la plateforme électronique,<br />

les certificats ou attestations manquants<br />

suite à un contrôle doivent certes toujours<br />

nous être envoyés par voie postale, mais<br />

cela ne me semble pas constituer une démarche<br />

administrative insurmontable ».<br />

ALLÉGER LES DIRECTIVES<br />

EUROPÉENNES OU PAS ?<br />

Les directives européennes encadrant le<br />

secteur des transports pourraient toutefois<br />

être prochainement allégées, ce qui<br />

faciliterait un peu la vie des responsables<br />

des entreprises étrangères qui détachent<br />

des salariés au Luxembourg et des sociétés<br />

luxembourgeoises qui envoient des<br />

collaborateurs à l’étranger. « Une commission<br />

travaille sur le sujet au niveau européen,<br />

poursuit Marco Boly. Nous attendons<br />

que ses membres livrent leurs conclusions.<br />

Une fois la version finale établie, les textes<br />

pourront être transposés en droit national.<br />

Nous verrons ensuite ce que cela implique<br />

pour nos services. L’ennui, c’est que tous<br />

les pays européens n’ont pas le même avis<br />

sur le sujet ». En effet, les pays de l’Est de<br />

l’Europe sont tous favorables à un assouplissement<br />

légal des règles sur le détachement<br />

leur permettant d’accéder plus facilement<br />

au marché commun tandis que les<br />

États limitrophes du Luxembourg – France,<br />

Allemagne et Belgique – souhaiteraient<br />

accentuer le contrôle sur le travail détaché.<br />

Dès lors, aucune échéance relative à<br />

cet allègement des directives n’a été fixée.<br />

«De notre côté, nous sommes évidemment<br />

partisans d’une harmonisation à l’échelle<br />

européenne. Cela faciliterait grandement<br />

le travail de l’administration, et notamment<br />

les contrôles, explique Marco Boly.<br />

Aujourd’hui, une plateforme électronique –<br />

appelée « Système d’information sur le marché<br />

intérieur » ou IMI – facilite nos rapports<br />

avec nos homologues à l’étranger. Celle-ci<br />

nous permet de demander à nos collègues<br />

européens de mener des contrôles sur leur<br />

territoire lorsque nous avons des suspicions<br />

sur une activité qu’y mène une société<br />

luxembourgeoise. Cela fonctionne évidemment<br />

aussi dans l’autre sens ».<br />

C’est aussi pour protéger au mieux les<br />

droits des salariés détachés et pour ne pas<br />

compliquer outre mesure la tâche de l’ITM<br />

UNE ENQUÊTE POUSSÉE<br />

POUR LES ACCIDENTS<br />

GRAVES OU MORTELS<br />

Le travail mené par l’ITM<br />

sur les accidents de travail graves<br />

ou mortels a un certain coût :<br />

135 millions d’euros par an,<br />

environ 5.000 euros par accident<br />

de travail. Il faut dire qu’un minutieux<br />

travail d’enquête est mené sur chaque<br />

cas. Dès qu’une déclaration d’accident<br />

grave ou mortel parvient à l’ITM,<br />

un inspecteur doit pouvoir se rendre<br />

sur les lieux dans l’heure.<br />

Une permanence est donc assurée 24 h<br />

sur 24 et 7 jours sur 7.<br />

Toutefois, l’inspecteur décide lui-même,<br />

en fonction de la nature de l’accident,<br />

s’il y a lieu de se rendre sur les lieux<br />

et d’enquêter sur l’accident.<br />

Si c’est le cas, l’inspecteur va prendre<br />

des photos sur place ou se servir<br />

de celles de la police, interroger<br />

les témoins, contrôler l’équipement<br />

de travail, compulser les documents<br />

nécessaires, etc.<br />

Au fil de l’enquête, il pourra aussi<br />

faire appel à différents spécialistes<br />

de l’ITM. Un dossier contenant différentes<br />

conclusions et recommandations<br />

à destination de l’entreprise sera constitué.<br />

Un procès-verbal sera également<br />

dressé à l’attention du Parquet.<br />

Il s’agit donc d’un travail de longue<br />

haleine qui mobilise de nombreuses<br />

ressources au sein de l’ITM.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 39


Société<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

« L’HARMONISATION<br />

DES RÉGLEMENTATIONS EUROPÉENNES<br />

EST, SELON NOUS, TOUJOURS PRÉFÉRABLE »<br />

et de ses inspecteurs que l’institution n’est<br />

pas favorable à l’instauration d’une période<br />

de « grâce » qui, dans le cadre d’opérations<br />

de transport international, permettrait de<br />

ne pas appliquer pendant une certaine période<br />

les règles relatives au détachement.<br />

« À chaque fois qu’il faut prendre en compte<br />

des exceptions aux règles établies, ces dérogations<br />

permettent aux entreprises de<br />

contourner les règles protectrices des salariés<br />

détachés. Par ailleurs, nous devons former<br />

nos inspecteurs à cette nouvelle donne,<br />

être attentifs aux différents secteurs d’activité…<br />

Cela complique considérablement<br />

notre tâche. L’harmonisation des réglementations<br />

est donc, selon nous, toujours préférable<br />

», complète le directeur de l’ITM.<br />

Il faut également souligner que les règles<br />

en matière de détachement de salariés sont<br />

actuellement suspendues dans le cadre des<br />

transports transfrontaliers de marchandises<br />

et de personnes, ceci dans l’attente de la<br />

transposition en droit national des dispositions<br />

de la nouvelle directive européenne<br />

en la matière.<br />

4 AXES POUR LA SÉCURITÉ<br />

ET LA SANTÉ AU TRAVAIL<br />

Une des missions principales de l’ITM est<br />

la sécurité et la santé des salariés. Selon<br />

l’institution, cette tâche devrait faire l’objet<br />

d’un plan global défini en collaboration<br />

avec le gouvernement luxembourgeois.<br />

En se dotant d’une stratégie nationale de<br />

sécurité et de santé au travail, le Luxembourg<br />

disposerait en effet d’un outil permettant<br />

d’anticiper l’émergence de risques<br />

nouveaux liés notamment aux innovations<br />

technologiques. Cette stratégie, qui a déjà<br />

été réfléchie par l’ITM, s’articulerait autour<br />

de quatre axes :<br />

01 La promotion d’une culture de prévention,<br />

de sensibilisation, d’information et<br />

de formation en matière de sécurité et<br />

de santé au travail.<br />

02 L’amélioration des conditions et de l’environnement<br />

de travail pour les salariés<br />

dans les entreprises.<br />

03 La réduction des irrégularités en matière<br />

de condition de travail, des maladies professionnelles,<br />

du nombre d’accidents du<br />

travail, ainsi que les coûts qui y sont liés.<br />

04 La valorisation du travail par tous les<br />

acteurs concernés et ceci à tous les niveaux.<br />

L’objectif est de lutter activement<br />

contre la précarité sociale et de sauver<br />

des vies.<br />

Le Luxembourg n’est certes pas le pays d’Europe<br />

dans lequel la situation est la plus critique en ce<br />

qui concerne la sécurité et la santé au travail.<br />

Toutefois, environ 27.000 accidents reconnus<br />

par l’Association d’Assurance Accidents sont encore<br />

dénombrés chaque année sur le territoire.<br />

Ce chiffre est relativement stable depuis 10 ans<br />

alors que la population active a significativement<br />

augmenté au cours des dernières années. Néanmoins,<br />

l’ITM ne se contente évidemment pas de<br />

ce relatif statu quo et souhaiterait voir le nombre<br />

d’accidents de travail enfin diminuer ce qui n’a<br />

pas été le cas entre 2016 et 2017.<br />

L’ITM ne prend cependant pas en charge<br />

l’ensemble des accidents de travail : elle ne<br />

s’occupe que des accidents graves et mortels.<br />

« En 2017, nous avons déploré sept<br />

accidents de travail mortels parmi les 384<br />

accidents graves qui nous ont été rapportés,<br />

précise Marco Boly. La plupart sont<br />

liés à des chutes de hauteur. Évidemment,<br />

un secteur comme la construction est plus<br />

impacté par ces événements dramatiques<br />

qu’un cabinet d’avocats. C’est la raison pour<br />

laquelle nous avons dernièrement multiplié<br />

les actions destinées à mieux contrôler ce<br />

secteur et à diminuer le nombre d’accidents<br />

qui s’y produisent. Ces chiffres montrent en<br />

tout cas qu’il reste encore pas mal de travail<br />

à effectuer en matière de prévention et<br />

de contrôle des conditions de travail. C’est<br />

d’autant plus interpellant que l’économie<br />

luxembourgeoise est très orientée vers le<br />

secteur tertiaire qui, en principe, est moins<br />

exposé aux accidents de travail ». Cette<br />

prise en charge a également un coût qui<br />

s’élève à 135 millions d’euros pour l’année<br />

2017, sachant que chaque accident de travail<br />

coûte environ 5.000 euros.<br />

CRÈCHES :<br />

LES MÊMES RÈGLES POUR TOUS<br />

En matière de sécurité et de santé, les<br />

crèches font également l’objet de contrôles<br />

importants de la part de l’ITM. Sur le terrain,<br />

certains acteurs s’étonnent toutefois<br />

de la différence de traitement qu’ils<br />

auraient vécu en fonction de l’inspecteur<br />

chargé du contrôle. Des accusations<br />

auxquelles Marco Boly a beaucoup de<br />

mal à croire. « Tout d’abord, il faut rappeler<br />

que ce sont des organismes agréés<br />

qui contrôlent dans un premier temps les<br />

crèches, indique le directeur de l’ITM. Sur<br />

base de critères bien définis et invariables,<br />

ceux-ci peuvent émettre des réserves sur<br />

certains établissements. Ce n’est qu’à ce<br />

moment-là que nous intervenons. Nos<br />

inspecteurs ont alors le pouvoir de faire<br />

fermer une crèche qui ferait courir un danger<br />

imminent aux enfants. Toutefois, le<br />

fait que l’inspecteur soit de bonne ou de<br />

mauvaise humeur n’a évidemment aucune<br />

incidence sur notre manière de procéder:<br />

les règles et les critères techniques à respecter<br />

sont bien définis et sont toujours<br />

les mêmes ». L’ITM incite donc toute personne<br />

qui constaterait une telle différence<br />

de traitement à le signaler à ses services.<br />

40 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>12</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA Société<br />

ENCOURAGER LA CRÉATIVITÉ<br />

DANS LE CALCUL DU TEMPS<br />

DE TRAVAIL<br />

En matière d’anachronisme, difficile de ne<br />

pas pointer également l’obligation à laquelle<br />

doivent se soumettre les entreprises de<br />

consigner avec précision les heures de travail<br />

des salariés. À une époque où la flexibilité<br />

des salariés est sur toutes les lèvres, où l’on<br />

incite au télétravail et à une grande mobilité<br />

des salariés, on peut en effet se demander<br />

quel est encore le sens de comptabiliser les<br />

heures de travail de manière si rigoureuse.<br />

« Il est clair que la valeur ajoutée de certains<br />

métiers, comme celui de commercial, est<br />

d’être sur les routes pour vendre ou faire<br />

la promotion d’un produit, reconnaît Marco<br />

Boly. Pour les professions qui, comme cellesci,<br />

requièrent plus de souplesse, nous soutenons<br />

évidemment les solutions créatives<br />

qui permettent de donner au salarié la plus<br />

grande flexibilité possible. En la matière,<br />

certaines sociétés ont déjà mis au point des<br />

systèmes très efficaces. »<br />

DES ÉLECTIONS SOCIALES<br />

(ENFIN) 2.0<br />

Parmi les tâches qui incombent à l’Inspection<br />

du Travail et des Mines, on compte<br />

également la mise à disposition des formulaires<br />

relatifs aux élections sociales. Cellesci<br />

ont lieu tous les cinq ans et permettent<br />

aux salariés d’élire à la fois les membres de<br />

la délégation du personnel dans leur entreprise<br />

et les membres de la Chambre des<br />

salariés, au niveau national. Le prochain<br />

scrutin aura lieu en mars 2019 et – changement<br />

important – un grand nombre d’opérations<br />

pourront à présent être réalisées<br />

en ligne. « Le Règlement Grand-Ducal qui<br />

établit les règles encadrant les élections<br />

sociales a été modifié suite à un avis du<br />

Conseil d’État, commente Claude Santini,<br />

attaché de direction à l’ITM. Aujourd’hui,<br />

cinq démarches liées aux élections sociales<br />

peuvent donc être réalisées en ligne: la déclaration<br />

par rapport à l’avis d’élection,<br />

l’avis de réclamation concernant les listes<br />

électorales, la déclaration des candidatures,<br />

la déclaration des résultats et la déclaration<br />

des fonctions de la délégation du<br />

personnel. Le fait que cette procédure se<br />

déroule aujourd’hui en ligne permettra de<br />

connaître les résultats des élections le jour<br />

même du scrutin. Avant, tout était comptabilisé<br />

manuellement et il fallait attendre<br />

des mois avant de connaître les résultats<br />

finaux. Il devenait un peu ridicule de fonctionner<br />

encore comme cela, considérant<br />

l’utilisation généralisée des technologies<br />

numériques aujourd’hui… »<br />

Toutefois, la comptabilisation des heures reste<br />

un impératif légal auquel doivent se conformer<br />

les sociétés. Il revient à l’ITM de contrôler<br />

le respect de cette obligation. « L’article L.211-<br />

29 du Code du travail requiert en effet que les<br />

entreprises tiennent un registre dans lequel<br />

figurent les heures de début et de fin de travail<br />

de chaque salarié, poursuit Marco Boly. Ceci<br />

est nécessaire pour savoir si le cadre légal de<br />

8 à 10 heures de travail par jour et 48 heures<br />

maximum par semaine est bien respecté.<br />

Sans comptabilisation des heures, il est en<br />

effet impossible de savoir si la loi est respectée<br />

». Par contre, la manière avec laquelle ces<br />

heures sont relevées n’est pas précisée par le<br />

Code du travail. « Chaque entreprise dispose<br />

donc d’une certaine latitude à ce propos : cela<br />

peut être fait par voie électronique – un système<br />

finalement assez simple et qui offre certaines<br />

garanties au dirigeant d’entreprise<br />

– comme de bien d’autres manières. Les<br />

nouvelles technologies, notamment celles<br />

embarquées dans un smartphone, peuvent<br />

à cet égard s’avérer très utiles. »<br />

Dépendante de l’évolution légale, l’ITM<br />

essaye donc d’assumer au mieux son rôle<br />

principal consistant à contrôler le respect<br />

de la loi par les entreprises tout en s’adaptant<br />

aux évolutions du monde du travail.<br />

Et l’équilibre entre ces deux pôles doit être<br />

visée en permanence…<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 41


L’avis de l’expert // Droit des Sociétés<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

LES CONDITIONS GÉNÉRALES DE VENTE :<br />

À QUOI SERVENT-ELLES ?<br />

Les conditions générales de vente (ou<br />

« CGV ») constituent un document écrit<br />

comportant un ensemble de clauses<br />

rédigées et communiquées avant la<br />

conclusion du contrat de vente.<br />

TEXTE : ERWIN SOTIRI / RUBEN MENDES,<br />

ETUDE D’AVOCATS JURISCONSUL<br />

IMAGE : JURISCONSUL<br />

Erwin Sotiri<br />

et Ruben Mendes<br />

Ce document poursuit un triple objectif :<br />

• Définir l’encadrement juridique du contrat<br />

de vente (y compris en ce qui concerne les<br />

caractéristiques essentielles des biens/<br />

services proposés et le traitement de<br />

données à caractère personnel) ;<br />

• Faciliter la connaissance de cet encadrement<br />

à tout (potentiel) client ;<br />

• Établir une base négociable stable pour<br />

toute transaction (achat/vente).<br />

Les conditions générales de vente font partie<br />

intégrante d’un contrat de vente et revêtent<br />

fréquemment la forme d’annexe<br />

contractuelle à celui-ci. S’il est vrai que leur<br />

« existence » est indépendante d’un contrat<br />

de vente précis, puisqu’elles ont vocation à<br />

s’appliquer à plusieurs contrats (d’où le qualificatif<br />

de « générales »), les CGV requièrent<br />

néanmoins un contrat de vente auquel elles<br />

s’appliqueront. Il faut d’abord distinguer si<br />

l’on se trouve dans une situation entre professionnels<br />

ou des consommateurs :<br />

LES CGV ENTRE PROFESSIONNELS<br />

(B2B)<br />

Il y a peu d’interdits légaux pour les contrats<br />

conclus entre professionnels du moment que<br />

ceux-ci aient été pleinement négociés. Il n’est<br />

pas rare, par ailleurs, de rencontrer dans des<br />

conditions générales entre professionnels,<br />

des clauses qui visent à exclure les conditions<br />

générales de l’autre partie. En cas de conflit, il<br />

faudrait alors établir une hiérarchie entre les<br />

CGV du vendeur et de l’acheteur pour pouvoir<br />

établir quelle exclusion prévaut sur l’autre.<br />

Cette large liberté contractuelle est toutefois<br />

limitée par certaines règles générales et minimales<br />

à respecter, dont notamment :<br />

42 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>12</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Droit des Sociétés // L’avis de l’expert<br />

• Éviter les clauses dites « léonines » qui<br />

font dépendre l’exécution d’une obligation<br />

contractuelle à la seule volonté d’une partie ;<br />

• Respecter les dispositions d’ordre public général<br />

et celles relatives à la matière du contrat ;<br />

• Communiquer les CGV sous une forme<br />

qui permet à l’autre partie d’en avoir une<br />

connaissance effective préalable à la conclusion<br />

du contrat ;<br />

• S’assurer de la bonne représentation<br />

et de l’acceptation conforme de chacune<br />

des parties.<br />

LES CGV DESTINÉES<br />

À DES CONSOMMATEURS (B2C)<br />

Quand il s’agit de consommateurs, les termes<br />

et conditions des CGV ne sont en principe pas<br />

négociés, mais constituent le plus souvent un<br />

contrat d’adhésion.<br />

Toutefois, une éventuelle non-acceptation<br />

des CGV emporte également la non-acceptation,<br />

ou la non-validité du contrat de vente,<br />

puisqu’elles renferment les termes et conditions<br />

de celui-ci. En effet, sans l’application<br />

des conditions générales, le contrat de vente<br />

se verra largement dépourvu des règles qui<br />

devraient l’encadrer, y compris celles concernant<br />

les caractéristiques essentielles des<br />

biens/services proposés.<br />

Par ailleurs, eu égard au triple objectif des<br />

CGV (voir ci-avant), la loi consacre une double<br />

condition afin que celles-ci puissent être imposables<br />

au consommateur : le consommateur<br />

doit non seulement être mis en mesure de<br />

les connaître avant la signature du contrat<br />

de vente, mais il doit également pouvoir être<br />

considéré comme les ayant acceptées.<br />

« Être mis en mesure de connaître » les<br />

conditions générales lors de la signature du<br />

contrat ne signifie pas nécessairement que<br />

le consommateur a intégralement et effectivement<br />

validé celles-ci. En effet, le commerçant<br />

n’a pas à se substituer au consommateur<br />

dans les diligences que ce dernier doit entreprendre<br />

afin de connaître les CGV avant signature<br />

du contrat, voire le contraindre à lire<br />

celles-ci ou se porter garant de cette lecture.<br />

Cela signifie simplement que, avant la signature<br />

du contrat, le commerçant doit lui<br />

communiquer un exemplaire de l’intégralité<br />

des clauses des CGV sur un support durable<br />

(écrit). À cet égard, la Cour de justice<br />

« L’ÉTABLISSEMENT DE CONDITIONS GÉNÉ RALES<br />

DE VENTE PERMET AU COMMERÇANT D’AS SURER<br />

SA CONFORMITÉ À L’ÉGARD<br />

DE PLUSIEURS OBLIGATIONS, NOTAMMENT<br />

EN MATIÈRE D’INFOR MATION PRÉCONTRACTUELLE »<br />

de l’Union européenne a déjà tranché dans le<br />

sens qu’un simple renvoi à des conditions générales<br />

disponibles sur un site web, au moyen<br />

d’un lien hypertexte, ne constitue pas un<br />

support durable et par conséquent une communication<br />

valable des CGV.<br />

Hormis quelques rares exceptions, la communication<br />

de conditions générales au dos<br />

d’une facture ou après la signature de la<br />

commande du bien ou service est considérée<br />

comme tardive puisqu’effectuée après<br />

conclusion ou signature du contrat de vente.<br />

Il en est de même lorsque le contrat renvoie à<br />

des CGV qui se trouvent sur un support distant<br />

que le consommateur est invité à consulter<br />

après la conclusion du contrat.<br />

En ce qui concerne ensuite l’acceptation des<br />

CGV, il est vivement recommandé de faire accepter<br />

expressément et/ou spécialement les<br />

CGV. De manière générale, bien qu’il ne soit<br />

pas strictement nécessaire que le consommateur<br />

signe ou paraphe chacune des pages<br />

des CGV, il s’agit souvent d’une bonne pratique<br />

qui assure que le consommateur a été<br />

mis en mesure de connaître les CGV et/ou<br />

qu’il peut alors être considéré comme les<br />

ayant acceptées.<br />

LE CONTENU DES CGV<br />

Précisons enfin que les CGV doivent contenir<br />

un certain nombre d’informations essentielles,<br />

tant sur la vente que sur le commerçant<br />

lui-même : l’identité du commerçant<br />

(ainsi que son adresse et son contact), la description<br />

« de façon claire et compréhensible »<br />

des caractéristiques essentielles des biens/<br />

services proposés, le prix / le mode de calcul<br />

du prix, les délais de paiement, les délais<br />

de livraison, les droits du consommateur et<br />

les délais pour leur exercice (la rétractation,<br />

l’échange, le remboursement, la réclamation,<br />

l’assistance après-vente, la garantie légale et,<br />

le cas échéant, la garantie commerciale).<br />

Depuis 25 mai dernier, avec l’entrée en<br />

vigueur du règlement européen n°2016/679,<br />

dit règlement général sur la protection<br />

des données (RGPD), le commerçant doit<br />

également demander le consentement de<br />

la personne concernée pour le traitement<br />

de données à caractère personnel la<br />

concernant. Cette demande doit être faite<br />

pour une ou plusieurs finalités déterminées<br />

et explicites, sous une forme écrite,<br />

compréhensible et aisément accessible, et<br />

formulée en des termes clairs et simples.<br />

Pour ce faire, le commerçant peut, soit établir<br />

une Politique de confidentialité (privacy policy)<br />

et l’annexer également au contrat de vente,<br />

au même titre que les CGV, soit détailler<br />

au sein des CGV les données personnelles<br />

collectées, les traitements effectués, les délais<br />

de conservation, etc.<br />

En bref, l’établissement de conditions générales<br />

de vente permet au commerçant d’assurer<br />

sa conformité à l’égard de plusieurs<br />

obligations, notamment en matière d’information<br />

précontractuelle. Cependant, leur rédaction<br />

ainsi que leur adaptation continue, en<br />

particulier dans un contexte gravitant autour<br />

de l’Internet et du commerce électronique,<br />

peuvent se révéler des exercices techniques<br />

difficiles requérant un conseil avisé et spécialisé<br />

en la matière.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 43


Entrevue Social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

« NOUS DONNER LES MOYENS<br />

DE METTRE EN ŒUVRE<br />

LA RÉGLEMENTATION »<br />

Les exigences règlementaires imposées<br />

aux acteurs des services d’éducation et<br />

d’accueil pour enfants sont croissantes<br />

et ont un impact direct sur leur gestion<br />

quotidienne. Arthur Carvas, président de la<br />

Fédération Luxembourgeoise des Services<br />

d’Éducation et d’Accueil pour Enfants<br />

(FELSEA), met en lumière les grands défis<br />

auxquels le secteur est confronté.<br />

TEXTE : JEANNE RENAULD<br />

IMAGE : clc<br />

Paul Schmit<br />

QUEL EST LE RÔLE DE LA FELSEA ?<br />

ET QUEL EST<br />

SON FONCTIONNEMENT ?<br />

Le secteur de l’éducation et de l’accueil<br />

d’enfants connaît depuis une dizaine<br />

d’années une mutation profonde et fait<br />

face à de nombreux enjeux. C’est dans ce<br />

contexte que s’est constituée la FELSEA en<br />

2013, à l’initiative de quelques structures<br />

actives dans le domaine. Notre fédération<br />

a beaucoup été portée par notre ancienne<br />

présidente Maria Castrovinci, qui a fait le<br />

choix de se tourner désormais vers d’autres<br />

projets. Pour continuer le travail entamé et<br />

soutenir le secteur de manière efficiente<br />

afin d’en assurer la pérennité, nous avons<br />

décidé de nous structurer davantage, de<br />

nous doter d’un bureau exécutif chargé de<br />

préparer et débattre des thématiques qui<br />

préoccupent le secteur, puis d’y apporter<br />

des solutions. Ces thématiques étant très<br />

vastes – elles touchent à la fois au secteur<br />

pédagogique, sanitaire, financier, juridique,<br />

etc. –, il était nécessaire de les répartir<br />

auprès de plusieurs personnes, selon<br />

leurs compétences.<br />

En croissance constante, la FELSEA regroupe<br />

aujourd’hui 80 membres représentant<br />

160 structures privées et quelque<br />

7.000 places d’accueil, soit près de 65 % du<br />

secteur non-conventionné de l’accueil des<br />

jeunes enfants au Luxembourg.<br />

44 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>12</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Social<br />

QUELS SONT AUJOURD’HUI LES<br />

DÉFIS POUR LES ACTEURS DE L’ÉDU-<br />

CATION ET DE L’ACCUEIL POUR<br />

ENFANTS DANS LE SECTEUR PRIVÉ ?<br />

Depuis l’introduction du chèque-service<br />

accueil en 2009, la réglementation du secteur<br />

a explosé. Désormais, l’État demande<br />

à tous les acteurs du secteur de mettre<br />

en place un dispositif d’assurance qualité,<br />

que nous appuyons. Nous sommes en<br />

effet convaincus que des standards réglementés<br />

sont nécessaires afin d’assurer<br />

un encadrement de qualité à nos enfants.<br />

Néanmoins, nous regrettons de ne pas<br />

disposer de moyens nécessaires pour les<br />

mettre tous en œuvre. Cette assurance<br />

qualité a en effet des répercussions importantes<br />

à bien des égards.<br />

QUELS SONT LES IMPACTS<br />

DE CETTE ASSURANCE QUALITÉ ?<br />

Elle implique par exemple d’engager du<br />

personnel qualifié, ce que nous approuvons<br />

pleinement, la qualité de l’accueil des<br />

enfants étant au cœur de toutes nos démarches.<br />

Les structures d’accueil doivent<br />

notamment pouvoir s’appuyer sur un<br />

collaborateur parlant le luxembourgeois,<br />

engagé 40 heures par semaine. Il s’agit<br />

d’un profil très difficile à recruter. Il en<br />

résulte une véritable course à ce personnel.<br />

Nous éprouvons déjà des difficultés<br />

à engager des personnes qualifiées dans<br />

notre secteur, quelle que soit leur langue.<br />

Le Lycée Technique pour professions<br />

éducatives et sociales de Mersch, qui assure<br />

la formation initiale des éducateurs<br />

à l’échelle nationale, ne suffit pas à alimenter<br />

le marché. Et pour rappel, nous<br />

ne pouvons pas aller chercher ce personnel<br />

ailleurs, car nous nous heurtons, dans<br />

notre domaine, à la non-reconnaissance<br />

de certains diplômes. En ajoutant ce critère<br />

linguistique, la tâche devient donc<br />

encore plus ardue.<br />

Parallèlement, la formation professionnelle<br />

continue pose également question.<br />

L’offre n’est clairement pas suffisante. À<br />

noter que nous avons perdu l’aide de l’État<br />

« NOTRE SECTEUR DISPOSE MAINTENANT<br />

D’UN CADRE LÉGAL FIXE.<br />

DÉSORMAIS, IL FAUT NOUS LAISSER LE TEMPS<br />

DE LE DÉPLOYER »<br />

relative au co-financement des formations<br />

obligatoires. Tous ces éléments contribuent<br />

à augmenter les charges auxquelles<br />

le secteur doit faire face et mettent une<br />

tension importante sur les gestionnaires.<br />

POUR PALLIER CES FRAIS,<br />

LA REVALORISATION DU CHÈQUE-<br />

SERVICE ACCUEIL POURRAIT-ELLE<br />

ÊTRE UNE SOLUTION ?<br />

QUELLE EST VOTRE POSITION<br />

À CE SUJET ?<br />

Depuis 20<strong>12</strong>, la participation financière de<br />

l’État pour le chèque-service accueil est<br />

fixée à 6 euros par heure pour les structures<br />

non conventionnées telles que les nôtres.<br />

Nous pensons en effet que ce montant doit<br />

être indexé, les loyers, la main-d’œuvre, les<br />

consommables ayant eux-mêmes augmenté<br />

et l’assurance qualité entraînant des coûts non<br />

négligeables. Pour l’instant, le supplément<br />

par rapport au chèque-service est supporté<br />

par les parents. C’est une question de viabilité<br />

des structures. Sans cela, beaucoup risquent<br />

de fermer leurs portes.<br />

AFIN DE VARIER L’OFFRE SUR<br />

LE MARCHÉ, LE GOUVERNEMENT<br />

A ÉGALEMENT IMAGINÉ<br />

LE CONCEPT DE « MINI-CRÈCHES »,<br />

UN NOUVEAU MODE D’ACCUEIL<br />

POUR LES ENFANTS QUI SE<br />

CARACTÉRISE PAR SA PETITE<br />

TAILLE (MAXIMUM 11 ENFANTS).<br />

QUEL REGARD PORTEZ-VOUS<br />

SUR CE PROJET ?<br />

Selon la FELSEA, ce règlement a été fait<br />

dans la précipitation. Nous regrettons de<br />

ne pas avoir été impliqués dans son élaboration.<br />

Les contraintes auxquelles sont<br />

soumises ces mini-crèches, notamment<br />

en matière de sécurité et de santé, sont<br />

beaucoup moins lourdes que pour les<br />

structures d’accueil non conventionnées.<br />

Nous craignons qu’il en résulte un marché<br />

à deux vitesses.<br />

AU VU DE CES NOMBREUX ENJEUX,<br />

QUELLES SONT LES ATTENTES<br />

DE LA FELSEA VIS-À-VIS<br />

DU NOUVEAU GOUVERNEMENT ?<br />

Notre secteur dispose maintenant d’un cadre<br />

légal fixe, que les acteurs commencent à<br />

assimiler. Désormais, il faut nous laisser le<br />

temps de le déployer correctement, avant<br />

d’évaluer la situation et éventuellement<br />

d’imposer de nouvelles dispositions ou<br />

d’ajouter de nouvelles règlementations.<br />

Si l’on veut pouvoir développer l’assurance<br />

qualité, il y a une extrême urgence à ouvrir<br />

ou modifier les filières de formation nécessaires,<br />

afin que nous puissions nous appuyer<br />

sur la main-d’œuvre adéquate. Avec<br />

l’État, nous devons identifier les passerelles<br />

possibles entre certaines filières, étudier la<br />

façon dont les cursus peuvent être adaptés<br />

ou en mettre en place de nouveaux afin de<br />

répondre aux besoins de ce secteur prometteur<br />

d’emplois.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 45


En coulisse Social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

LE DÉCHET, RESSOURCE DE DEMAIN<br />

À travers ses initiatives, l’ASBL Ecotrel veille à sensibiliser les acteurs luxembourgeois<br />

à une collecte et à un traitement responsables des déchets d’équipements électriques<br />

et électroniques. Elle entend également faire de ces éléments recyclés ou réparés localement<br />

la matière première de demain.<br />

TEXTE : JEANNE RENAULD<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

Bernard Mottet<br />

U<br />

n peu plus de 6.000 tonnes. C’est la<br />

quantité de déchets issus d’équipements<br />

électriques et électroniques<br />

(DEEE) qui ont été collectés et traités l’an<br />

dernier au Luxembourg. Ils proviennent de<br />

tous ces équipements que nous utilisons<br />

au quotidien : gros et petits appareils électroménagers,<br />

appareils informatiques et de<br />

télécommunication, éclairage, outils, jouets,<br />

etc. Sans nous en rendre compte, plus de<br />

5 millions de nouveaux équipements électriques<br />

et électroniques sont ainsi mis sur<br />

le marché chaque année au Grand-Duché et<br />

chaque ménage en possède plus d’une centaine.<br />

Une fois arrivés en fin de vie, ceux-ci<br />

doivent être pris en charge.<br />

Depuis 2002, des directives européennes ont<br />

en effet rendu obligatoire la collecte et le traitement<br />

des appareils électriques et électroniques.<br />

Proactifs, les acteurs luxembourgeois<br />

se sont dotés dès 2004 d’une structure pouvant<br />

les accompagner dans cette démarche.<br />

« À l’initiative de la clc, 43 sociétés qui importent<br />

ce type d’appareils au Grand-Duché<br />

se sont rassemblées afin de créer l’ASBL<br />

Ecotrel et ainsi apporter une réponse économique<br />

à cette problématique écologique »,<br />

explique Bernard Mottet, directeur d’Ecotrel.<br />

Aujourd’hui, l’ASBL rassemble 732 membres<br />

et prend en charge la collecte et le recyclage<br />

de ces appareils sur tout le territoire, par le<br />

biais de 34 collecteurs professionnels et de 5<br />

prestataires sociaux conventionnés. Les DEEE<br />

ainsi collectés sont traités dans un rayon de<br />

moins de 300 km de Luxembourg.<br />

« TROP DE FUITES<br />

POUR LE MATÉRIEL IT »<br />

Si la majorité des équipements sont aujourd’hui<br />

collectés et recyclés dans le pays, ce<br />

n’est malheureusement pas encore le cas de<br />

tous. Pourtant, dès 2019, le taux de collecte<br />

imposé par la directive européenne va encore<br />

augmenter, pour passer à 65 % des mises sur<br />

le marché. « L’arrivée de l’économie circulaire a<br />

changé la perception des choses. Mais il reste<br />

des efforts à mener, constate Bernard Mottet.<br />

Si nous avons un très bon taux au niveau des<br />

appareils électroménagers, il reste encore trop<br />

de fuites en ce qui concerne le matériel IT utilisé<br />

dans les entreprises. »<br />

Trop souvent, ces déchets partent vers l’étranger,<br />

en Afrique ou en Asie notamment. « En<br />

donnant nos ordinateurs à des organismes qui<br />

les envoient on ne sait où, nous pensons faire<br />

une bonne action, soutenir ces pays du tiersmonde.<br />

Il n’en est rien. Car en réalité, ils seront<br />

tôt ou tard récupérés pour être vendus et ne<br />

seront pas recyclés de manière optimale », explique<br />

le directeur d’Ecotrel. Pour encourager<br />

une collecte et un recyclage de haute qualité, à<br />

un niveau local, l’ASBL travaille au quotidien à<br />

mieux informer et sensibiliser les responsables<br />

des parcs informatiques : CIO, facility manager,<br />

gestionnaires IT, CFO ou autre.<br />

VALORISER LES DÉCHETS<br />

Le produit fini du recyclage constitue la<br />

matière première que nous emploierons<br />

demain. Alors que le Grand-Duché s’est<br />

engagé dans la 3 e révolution industrielle,<br />

caractérisée notamment par une économie<br />

circulaire, Ecotrel ne considère en effet<br />

plus le déchet comme tel, mais davantage<br />

comme une ressource pouvant être réutilisée<br />

et/ou réparée dans un cercle géographique<br />

restreint. Ce 15 novembre a ainsi<br />

été lancé un projet pilote de transformation<br />

d’un recycling center en service center<br />

à Hesperange, Junglinster et Munsbach.<br />

Le concept ? Identifier les équipements qui<br />

peuvent être réutilisés ou réparés pour<br />

ensuite les redistribuer à des utilisateurs<br />

dans le besoin. « Il y a aussi une volonté<br />

de changer les mentalités, en créant du<br />

lien social dans ces parcs », ajoute Bernard<br />

Mottet. En collaboration avec les communes<br />

qui le désirent, Ecotrel a l’ambition<br />

d’étendre ce concept à l’échelle nationale.<br />

Une première en Europe.<br />

BESOIN DE PLUS<br />

D’INFORMATIONS ?<br />

Si votre entreprise dispose d’appareils<br />

en fin de vie, n’hésitez pas à consulter<br />

le site web www.ecotrel.lu<br />

afin d’identifier toutes les solutions<br />

existantes. Vous pouvez également<br />

contacter Ecotrel ou l’action<br />

SuperDrecksKëscht fir Biirger<br />

qui vous orientera dans vos démarches<br />

avec plaisir.<br />

46 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Gastronomie méditerranéenne<br />

Depuis deux générations, Hôtel Olivier, maison familiale<br />

fondée en 1992, régale petits et grands avec sa cuisine<br />

savoureuse et baignée de soleil.<br />

Soucieux de réduire au minimum son impact environnemental,<br />

le chef travaille avec des produits frais de saison<br />

et mitonne ainsi régulièrement de nouvelles suggestions<br />

pour sans cesse surprendre les papilles de ses habitués.<br />

À la carte, on retrouvera des suggestions originales<br />

et des formules variées, pour s’adapter à toutes les envies,<br />

toutes les occasions et tous les budgets. Le cadre, lui aussi,<br />

se métamorphosera pour répondre à vos attentes, avec<br />

ses neuf salles et salons privatifs. Déjeuner d’affaires côté<br />

brasserie, dîner en amoureux dans les petites alcôves ou<br />

vaste terrasse ombragée pour les beaux jours, tout est<br />

possible grâce à toute l’équipe de l’Hôtel Olivier,<br />

toujours aux petits soins pour sa clientèle.<br />

140A, route d’Arlon, Strassen | Tél.: 31 36 66<br />

www.hotel-olivier.com | contact@hotel-olivier.com


News Social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

SANTÉ<br />

CONTRÔLE DE LA PROVENANCE<br />

DES MÉDICAMENTS<br />

L’Union Européenne représente un des plus gros marchés<br />

pour la contrefaçon de médicaments. Afin de garantir la sécurité<br />

du patient, un catalogue de mesures a été introduit<br />

par la Directive 2011/62/EU pour empêcher l’entrée de médicaments<br />

falsifiés dans la chaîne légale de distribution.<br />

Concrètement, à partir du 9 février 2019, les datamatrix figurant<br />

sur les emballages de médicaments devront contenir, en plus<br />

des informations habituelles, un numéro de série spécifique<br />

à la boîte concernée.<br />

Ces numéros de série, apposés par les industriels, devront être<br />

« chargés » par ces derniers sur le hub européen d’authentification<br />

des médicaments. Ce sont ces données qui seront ensuite<br />

versées « en temps réel » dans des bases de données nationales.<br />

Chaque boîte devra ainsi être scannée par les pharmaciens<br />

avant d’être dispensée aux patients.<br />

Plus d’informations sur www.lmvo.lu<br />

DÉCHETS<br />

CAMPAGNE DE SENSIBILISATION CONTRE LE LITTERING<br />

Le littering concerne pour la plupart des petits déchets qui finissent<br />

dans la nature ou simplement par terre. Il entraîne des coûts directs en termes<br />

de nettoyage auprès du secteur public qui sont alors reportés sur les citoyens<br />

via les impôts. Ces coûts sont estimés à 1,2 million d’euros par an<br />

pour le nettoyage le long des routes étatiques par l’Administration des ponts<br />

et chaussées. La campagne de sensibilisation relancée en <strong>2018</strong><br />

par le Ministère du Développement durable et des Infrastructures –<br />

Département de l’environnement cible plus particulièrement les mégots<br />

de cigarettes et les chewing-gums. À noter que la plupart des chewing-gums,<br />

contenant du plastique, ne sont pas biodégradables.<br />

Plus d’informations sur https://aev.gouvernement.lu<br />

ENFANTS<br />

NOUVELLE DEMANDE D’AGRÉMENT<br />

Les services d’éducation et d’accueil (SEA) existants avant l’entrée en vigueur du règlement<br />

grand-ducal du 14 novembre 2013 doivent se conformer aux nouvelles dispositions<br />

du règlement grand-ducal du 21 août <strong>2018</strong> qui vient modifier celui de 2013.<br />

Pour ce faire, ils doivent introduire une nouvelle demande d’agrément SEA<br />

pour le 31 décembre <strong>2018</strong> au plus tard.<br />

Des dérogations par rapport aux dispositions suivantes :<br />

• surface totale nette des locaux de séjour pour jeunes enfants (4m² par enfant)<br />

• taille de l’aire de jeu extérieure (5m² par enfant)<br />

• surface du dortoir (2m² par enfant âgé de 0 à 2 ans)<br />

• espace de stockage pour landaus et poussettes pourront être obtenus<br />

à condition que le requérant en fasse la demande écrite et motivée<br />

pour le 31 décembre <strong>2018</strong> au plus tard.<br />

À noter que ces SEA bénéficient d’une période transitoire jusqu’au 15 juillet 2019<br />

pour obtenir leur nouvel agrément.<br />

48 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Entrevue Digital<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

LE FUTUR DU COMMERCE<br />

DÉPENDRA DU CLIENT<br />

Auteur du livre à succès “The End of<br />

Online Shopping”, l’auteur néerlandais<br />

Wijnand Jongen annonce depuis de<br />

nombreuses années une révolution du<br />

commerce de détail. Selon lui, toutes<br />

les technologies qui nous permettent<br />

d’économiser notre ressource la plus<br />

précieuse – le temps – devraient devenir<br />

incontournables. Sauf dans les secteurs<br />

ou le client décide de… prendre le temps.<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

IMAGE : WIJNAND JONGEN<br />

Wijnand Jongen<br />

AU VU DE L’ÉVOLUTION<br />

DU COMMERCE DE DÉTAIL<br />

DANS LE MONDE, PEUT-ON AFFIR-<br />

MER QUE TOUT COMMERÇANT<br />

DEVRAIT AUJOURD’HUI VENDRE<br />

SES PRODUITS EN LIGNE ?<br />

Je pense que si un commerçant veut<br />

atteindre de nouveaux clients et conserver<br />

ses clients actuels, dont les habitudes sont<br />

en train de changer, il est effectivement<br />

sage de faire du e-commerce. Cela dit,<br />

il ne faut pas pour autant fonctionner<br />

exclusivement avec une boutique en ligne.<br />

Il n’y a en effet rien de mal à travailler<br />

encore avec un magasin physique pour des<br />

produits ou services qui le demandent.<br />

PRÉCISÉMENT, QUELS SONT<br />

LES SERVICES ET PRODUITS<br />

QUI SONT MOINS ADAPTÉS<br />

AU COMMERCE EN LIGNE ?<br />

C’est toute la question ! En ce qui me<br />

concerne, je pense qu’il n’y a pas véritablement<br />

de produit ou de service qu’on<br />

ne puisse vendre en ligne. Toutefois, dans<br />

certains secteurs, il peut être intéressant<br />

de rester physiquement au cœur de sa<br />

communauté. C’est la raison pour laquelle<br />

j’estime qu’il existe toujours un espace<br />

pour le commerce physique. Le mieux<br />

est toutefois d’être présent en ligne, tout<br />

en conservant un espace physique, de<br />

manière à utiliser le meilleur des deux<br />

mondes. La règle de base est toujours la<br />

même : il faut écouter ce que disent ses<br />

propres clients. Si ceux-ci souhaitent<br />

50 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>12</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Digital<br />

« POURQUOI FAUDRAIT-IL ACHETER UN PAQUET<br />

DE 100 VIS LORSQU’ON PEUT IMPRIMER EN 3D<br />

LES DEUX UNITÉS QUI NOUS SUFFISENT ? »<br />

QUE PENSEZ-VOUS DE CES<br />

MAGASINS PHYSIQUES OUVERTS<br />

PAR DES GÉANTS DU WEB<br />

COMME AMAZON OU GOOGLE ?<br />

Il ne faut surtout pas se méprendre à ce sujet.<br />

Amazon, Google, mais aussi Alibaba, par<br />

exemple, n’ouvrent pas des magasins physiques,<br />

en tout cas pas au sens où on les entend<br />

traditionnellement. En réalité, ils sont en<br />

train de réinventer intégralement la manière<br />

dont on fait du commerce. C’est quelque<br />

chose d’entièrement nouveau, qui se veut<br />

plus efficace tout en ayant recours à la proximité<br />

qui est au cœur de la façon traditionnelle<br />

de faire du commerce. Le danger, c’est que<br />

les commerces traditionnels qui n’ont pas ou<br />

peu investi en ligne se disent « nous avions<br />

raison, voyez ce que font aujourd’hui Google<br />

et Amazon ». Ce serait une grosse erreur, car,<br />

je le répète, ce qu’ils mettent en place aujourd’hui<br />

est radicalement nouveau.<br />

pouvoir accéder aux produits via le web,<br />

il faudra tôt ou tard leur donner satisfaction,<br />

sous peine de disparaître.<br />

EST-IL TROP TARD POUR<br />

LES PETITS COMMERÇANTS<br />

QUI N’ONT PAS ENCORE DÉVELOPPÉ<br />

LEUR PRÉSENCE EN LIGNE ?<br />

Tout d’abord, il faut quand même noter que<br />

nous ne sommes pas face à un phénomène<br />

qui vient de nous exploser à la figure. Cela<br />

fait 20 ans que les choses se transforment<br />

dans le commerce de détail. Je pense donc<br />

que beaucoup de commerçants, même de<br />

petite taille, ont déjà développé quelque<br />

chose. À ceux qui se réveillent aujourd’hui,<br />

on a un peu envie de dire : bienvenue dans<br />

le nouveau monde ! Cela dit, je pense que,<br />

pour eux aussi, il reste beaucoup d’opportunités.<br />

On peut encore mettre en place de<br />

petites choses efficaces, sans pour autant<br />

se voir directement en prochain Zalando ou<br />

Amazon. Dans tous les cas, c’est toujours<br />

le client qui guidera le choix d’utiliser ou<br />

non une nouvelle technologie dans un commerce.<br />

En ce sens, le moteur de l’évolution<br />

n’a pas changé depuis des siècles.<br />

IL RESTE DONC DE LA PLACE<br />

POUR LES PETITS<br />

COMMERCES PHYSIQUES ?<br />

Évidemment ! Le fait de pouvoir être en<br />

contact, les yeux dans les yeux, avec un<br />

commerçant, est apprécié par de nombreuses<br />

personnes. Le facteur humain reste<br />

essentiel. Mais cela ne veut pas dire qu’on<br />

ne peut pas intégrer l’un ou l’autre élément<br />

technologique pour améliorer le service offert<br />

au client. On l’a vu avec l’introduction<br />

du paiement électronique, par exemple.<br />

Quel magasin s’en passe aujourd’hui ? Aucun,<br />

et ce pour une raison très simple : ceux<br />

qui ne se sont pas adaptés à cette nouvelle<br />

donne ont disparu.<br />

QUELLES SONT<br />

LES TECHNOLOGIES QUI,<br />

DANS LE COMMERCE DE DÉTAIL,<br />

POURRAIENT ÉMERGER<br />

DANS LES PROCHAINES ANNÉES ?<br />

POURQUOI CES TECHNOLOGIES<br />

EN PARTICULIER ?<br />

Nous ne sommes sans doute qu’au tout début<br />

d’une révolution qui va voir de nombreuses<br />

technologies s’implanter dans nos<br />

commerces. Le choix de ces technologies et<br />

la rapidité avec laquelle elles vont s’implanter<br />

vont dépendre d’une seule chose, à savoir la<br />

manière dont elles pourront nous faire économiser<br />

notre ressource la plus précieuse – le<br />

temps – et faire gagner de l’argent aux commerces<br />

qui l’utilisent. J’ai été particulièrement<br />

marqué par un voyage récent en Chine. Dans<br />

beaucoup de commerces, il n’y a même plus<br />

besoin de passer à la caisse : les achats effectués<br />

sont directement débités lorsqu’on quitte<br />

le magasin. Il me semble que tout le monde<br />

est prêt à économiser ce temps-là, grâce à<br />

une telle technologie. Dans le futur, je pense<br />

que des technologies comme la blockchain, la<br />

réalité augmentée ou virtuelle, l’intelligence<br />

artificielle, la reconnaissance vocale et faciale<br />

ou la robotisation vont avoir un impact majeur<br />

sur le commerce. L’impression 3D également :<br />

pourquoi faudrait-il acheter un paquet de 100<br />

vis lorsqu’on peut imprimer les deux unités qui<br />

nous suffisent ? Encore une fois, ce sont les besoins<br />

du client qui feront la différence…<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 51


En coulisse Digital<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

PERMETTRE AUX PME DE PROFITER<br />

DES OPPORTUNITÉS LIÉES À L’INTERNET<br />

Les 13 et 14 novembre derniers, l’association LU-CIX organisait la cinquième édition des<br />

Luxembourg Internet Days. L’événement rassemble chaque année une grande diversité<br />

d’acteurs de l’Internet pour évoquer les enjeux et opportunités liés à un monde toujours<br />

mieux connecté. L’édition <strong>2018</strong>, plus particulièrement, entendait sensibiliser les organisations<br />

à l’importance de la sécurité et une gestion réfléchie de leur réseau ainsi que de<br />

leur environnement cloud.<br />

Claude Demuth<br />

TEXTE : SÉBASTIEN LAMBOTTE<br />

IMAGE: JULIAN BENINI<br />

19 %<br />

En 2016, moins d’une entreprise<br />

luxembourgeoise sur 5<br />

avait recours à des services cloud.<br />

Ce taux augmente<br />

toutefois rapidement<br />

L<br />

U-CIX a vu le jour en 2009. À l’initiative<br />

de cette association, on trouve plusieurs<br />

acteurs nationaux et internationaux,<br />

actifs dans les secteurs des Télécoms<br />

et des centres de données notamment,<br />

et plus largement des sociétés qui développent<br />

une activité s’appuyant sur l’Internet.<br />

À travers elle, ils entendent adresser<br />

depuis le Luxembourg des problématiques<br />

propres à leur secteur afin de mieux le faire<br />

prospérer. « LU-CIX s’est vue confier deux<br />

grandes missions, assure Claude Demuth,<br />

CEO de l’association. La première est de<br />

gérer un carrefour technique d’échange de<br />

trafic Internet, afin de garantir que le trafic<br />

entre acteurs nationaux reste au Luxembourg<br />

pour une plus grande sécurité. La<br />

deuxième réside dans la promotion du<br />

secteur luxembourgeois à l’international.<br />

Notre rôle est de faire valoir la dynamique<br />

liée au développement de l’Internet au départ<br />

de Luxembourg, vis-à-vis notamment<br />

des acteurs étrangers. »<br />

VITRINE DU SECTEUR<br />

C’est dans le cadre de sa mission de<br />

promotion que, une fois par an, LU-CIX<br />

organise les Luxembourg Internet Days.<br />

Pendant deux journées, l’association<br />

rassemble une grande variété d’acteurs du<br />

secteur de l’Internet au Grand-Duché. « Cet<br />

événement constitue une des principales<br />

vitrines pour le secteur au Luxembourg.<br />

Il a été pensé pour que les acteurs se<br />

rencontrent, mais aussi pour que toutes les<br />

entreprises, de la PME au grand compte,<br />

puissent trouver les réponses à leurs<br />

questions liées à la mise en œuvre de<br />

solutions s’appuyant sur la connectivité,<br />

explique Frédérique Ulrich, Head of Business<br />

Development and Marketing au sein de<br />

LU-CIX. Chaque année, nous concoctons<br />

un programme pour que les experts,<br />

comme les néophytes, puissent mieux<br />

appréhender les enjeux et opportunités liés<br />

à leur digitalisation et au développement de<br />

l’Internet. »<br />

PLUS DE FRONTIÈRE<br />

ENTRE PHYSIQUE ET DIGITAL<br />

À travers la partie « Expo », les visiteurs<br />

peuvent donc aller à la rencontre d’acteurs capables<br />

de les aider à gérer leur connectivité, à<br />

déployer une offre e-commerce, à se mettre<br />

en conformité vis-à-vis du RGDP ou encore<br />

à profiter de solutions cloud adaptées à leurs<br />

besoins propres... La partie conférence, qui<br />

donne la parole à des experts des sujets traités<br />

dans l’édition en cours, permet d’aborder<br />

des enjeux actuels plus spécifiques. « Les deux<br />

thématiques retenues pour l’édition <strong>2018</strong>,<br />

qui s’est tenue les 13 et 14 novembre derniers,<br />

ont été la sécurisation et la surveillance<br />

des réseaux ainsi que la sécurité intrinsèque<br />

du cloud », poursuit Frédérique Ulrich. L’enjeu<br />

n’est pas anodin. « Aujourd’hui, toute activité<br />

économique s’appuie sur Internet, affirme<br />

Claude Demuth. Il n’existe plus de frontière<br />

entre mondes physique et digital. Les entreprises<br />

n’ont pas d’autres choix que d’ouvrir<br />

leurs systèmes, pour rester compétitives et<br />

profiter de nouvelles opportunités. L’adoption<br />

croissante du cloud illustre bien cette évolution<br />

vers des environnements plus distribués ».<br />

GARANTIR LA CONFIANCE<br />

En Europe, en 2016, plus d’une entreprise<br />

sur cinq (21 %) avait recours à des services<br />

informatiques dans le cloud. Au Luxembourg,<br />

19 % des entreprises utilisaient un service<br />

cloud. Ce taux d’adoption a tendance à croître<br />

de 30 à 40 % par an. Le cloud, s’il est porteur<br />

d’opportunités pour l’entreprise, exige<br />

toutefois de bien appréhender les risques et<br />

de veiller à la maîtrise de son environnement<br />

informatique. « Dans ce monde, on ne peut<br />

désormais plus se retrancher derrière des<br />

barrières technologiques de type firewall,<br />

poursuit Claude Demuth. Il faut adopter<br />

d’autres approches pour garantir la protection<br />

des systèmes et des données. Cela passe<br />

notamment par une meilleure surveillance<br />

de l’activité sur le réseau. Pour les acteurs de<br />

l’Internet, l’enjeu est de garantir la confiance<br />

nécessaire à la transformation digitale des<br />

entreprises, de leur permettre de mieux<br />

s’ouvrir au monde avec une réelle maîtrise<br />

des risques, mais aussi des opportunités. »<br />

52 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


PUBLIREPORTAGE


Entrevue Transport<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

DES NAVETTES AUTONOMES<br />

SUR LES ROUTES LUXEMBOURGEOISES<br />

En profitant des évolutions technologiques,<br />

l’Union européenne est invitée à<br />

repenser la mobilité. Dans ce contexte,<br />

l’émergence de la voiture autonome<br />

nous permet de réenvisager considérablement<br />

les pratiques. Et Luxembourg<br />

entend bien se positionner sur ce créneau.<br />

Avec la participation de Sales-<br />

Lentz, un projet pilote de service de<br />

navettes de transport public autonomes<br />

y a vu le jour. Il s’intègre dans le projet<br />

de recherche européen AVENUE, dirigé<br />

par le Professeur Dimitri Konstantas, de<br />

l’Université de Genève.<br />

TEXTE : SÉBASTIEN LAMBOTTE<br />

Dimitri Konstantas<br />

MONSIEUR KONSTANTAS,<br />

POUVEZ-VOUS EXPLIQUER<br />

LES OBJECTIFS POURSUIVIS<br />

PAR LE PROJET EUROPÉEN<br />

AVENUE (AUTONOMOUS VEHICLES<br />

TO EVOLVE TO A NEW URBAN<br />

EXPERIENCE) ?<br />

L’arrivée annoncée des véhicules autonomes<br />

offre de nombreuses opportunités nouvelles<br />

pour l’élaboration d’une meilleure mobilité.<br />

Depuis deux ans, au sein de l’Université de<br />

Genève, nous étudions comment de nouveaux<br />

services peuvent être développés au<br />

départ de cette technologie pour répondre<br />

notamment à des besoins particuliers de<br />

populations restreintes, souvent isolées et<br />

peu mobiles, comme les personnes âgées<br />

ou souffrant d’un handicap. Alors que nous<br />

poursuivions nos recherches, l’Union européenne,<br />

dans le cadre de son programme<br />

Horizon 2020, a lancé un appel à projets visant<br />

à transformer la mobilité urbaine. Nous<br />

avons alors introduit un dossier, qui a été<br />

retenu dans les propositions finales, avec la<br />

volonté d’étudier la possibilité d’intégrer des<br />

véhicules autonomes au cœur de l’offre de<br />

transport public existante, pour satisfaire les<br />

besoins d’un public plus large.<br />

QUELS SONT LES ENJEUX<br />

EN LA MATIÈRE ?<br />

En matière de transport public en ville, on<br />

constate généralement qu’en dehors des<br />

heures de pointe, moment où les lignes sont<br />

bien fréquentées, le service public offert n’est<br />

pas toujours adapté à la demande. Un bus<br />

présente souvent une capacité trop importante<br />

pour le nombre d’utilisateurs. Cela implique<br />

la mobilisation d’un chauffeur, avec un<br />

coût environnemental important. Avec des<br />

navettes autonomes, on peut envisager une<br />

54 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>12</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Transport<br />

« ON PEUT, GRÂCE À LA TECHNOLO GIE,<br />

OPTIMISER LES COÛTS TOUT EN AUGMENTANT<br />

LA QUALITÉ DU SERVICE »<br />

DEUX LIGNES OPÉRÉES<br />

PAR SALES-LENTZ<br />

« Suite à la présentation des navettes<br />

autonomes de NAVYA, il y a deux ans,<br />

nous avons été directement convaincu<br />

que cette technologie pourrait satisfaire<br />

certains besoins en mobilité, explique<br />

Georges Hilbert, Directeur Général<br />

Technique de Sales-Lentz. Elle permet<br />

notamment de couvrir les trajets – first<br />

mile/last mile – entre grands arrêts<br />

train/tram/bus et le lieu domicile ou lieu<br />

de travail. » Aujourd’hui, des navettes<br />

autonomes circulent sur la voie publique<br />

entre la gare Sandweiler à la zone<br />

d’activité Campus Contern. Une autre<br />

ligne, opérée pour le compte de la ville,<br />

dessert les quartiers au départ de la<br />

gare du Pfaffenthal-Kirchberg.<br />

autre organisation de l’offre en transport public,<br />

imaginer un service plus personnalisable.<br />

Une navette peut se mettre en fonction si la<br />

demande se manifeste, et rester inactive si ce<br />

n’est pas le cas. On peut, grâce à la technologie,<br />

optimiser les coûts tout en augmentant la<br />

qualité du service.<br />

QUELS POURRAIENT ÊTRE<br />

LES IMPACTS D’UN TEL SERVICE<br />

SUR LA MOBILITÉ GLOBALE ?<br />

Le déploiement de tels services pourrait inciter<br />

certains utilisateurs à abandonner leur voiture,<br />

mais aussi avoir des impacts sur l’aménagement<br />

du territoire. Si on peut compter<br />

sur la navette autonome, avec des dessertes<br />

efficaces dans les zones périurbaines, certaines<br />

personnes seraient sans doute prêtes<br />

à quitter le centre-ville pour emménager un<br />

peu plus loin.<br />

QUELS SONT LES CONTOURS<br />

DU PROJET AVENUE ? ET COMMENT,<br />

À TRAVERS LA CONTRIBUTION<br />

DE SALES-LENTZ EN TANT<br />

QU’OPÉRATEUR DE TRANSPORT<br />

PUBLIC AU LUXEMBOURG,<br />

SE DÉPLOIE-T-IL AU GRAND-DUCHÉ ?<br />

Si des navettes autonomes circulent déjà dans<br />

certaines villes en Europe, l’objectif du projet<br />

est d’envisager la concrétisation d’un service<br />

commercial au départ de cette technologie,<br />

mais aussi d’identifier les freins à son<br />

développement et émettre les recommandations<br />

qui permettent de les dépasser. L’idée n’est pas<br />

de développer la technologie, mais de valider<br />

sa pertinence commercialement, socialement,<br />

économiquement. Le consortium compte<br />

16 partenaires, des institutions de recherche, des<br />

constructeurs, des administrations, des acteurs<br />

technologiques, mais aussi quatre opérateurs<br />

de transport public parmi lesquels Sales-Lentz<br />

au Luxembourg. Il était intéressant de travailler<br />

avec des opérateurs parce que, demain, ce sont<br />

eux qui seront amenés à déployer ces services.<br />

L’idée est donc d’adapter la technologie à<br />

leurs besoins. Le projet est organisé autour<br />

de quatre cas d’utilisation, testés en Europe,<br />

à Genève, Lyon, Copenhague et Luxembourg.<br />

Au Grand-Duché, Sales-Lentz opère deux<br />

services de navettes autonomes du constructeur<br />

NAVYA: une connexion entre la gare de Sandweiler-Contern<br />

à la zone industrielle de Contern,<br />

pour améliorer la mobilité des personnes qui y<br />

travaillent et une ligne à Luxembourg-ville<br />

pour relier la gare Pfaffenthal à l’ascenseur<br />

panoramique pour aller en ville haute.<br />

QUELS SONT LES DÉFIS<br />

LIÉS AU DÉPLOIEMENT<br />

D’UN TEL SERVICE ?<br />

Comme pour toute chose nouvelle, beaucoup<br />

de questions doivent trouver des réponses.<br />

Et ce projet doit nous y aider. Il faut d’abord<br />

susciter l’adhésion des consommateurs, mais<br />

aussi des personnes qui travaillent pour<br />

les opérateurs. Si des chauffeurs, à terme,<br />

risquent d’être remplacés, de nouvelles professions<br />

vont naître en plus grand nombre :<br />

accompagnateurs, contrôleurs, agents de<br />

surveillance, équipes d’intervention… Il faut<br />

accompagner la reconversion pour garantir<br />

un service supérieur. Il faut aussi veiller à<br />

l’acceptation d’un tel service dans l’espace<br />

public. Une navette autonome ne réagit pas<br />

forcément de la même manière qu’un humain<br />

sur la route. Il y a aussi des adaptations réglementaires<br />

à effectuer, mais aussi des infrastructures<br />

à transformer.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 55


En coulisse Transport<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

UN PREMIER VÉHICULE UTILITAIRE<br />

ÉLECTRIQUE AU LUXEMBOURG<br />

La compagnie de transport Arthur Welter a mis en circulation, au mois de novembre,<br />

le premier véhicule de transport de marchandises électrique du pays de la marque VW.<br />

Une manière d’envisager ce qui pourrait être le futur de ce métier souvent pointé du doigt,<br />

malgré les importants efforts déjà consentis par les transporteurs routiers pour limiter<br />

leurs émissions polluantes.<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

176<br />

Claude Quaring<br />

C’est l’autonomie en kilomètres<br />

du nouveau VW e-Crafter<br />

acquis par la firme Arthur Welter<br />

L<br />

a société civile ainsi que de nombreux<br />

professionnels sont de plus en plus<br />

conscients de l’urgence de transformer<br />

notre manière de nous déplacer, notamment<br />

en ayant recours à la mobilité électrique.<br />

Parmi eux, la société de transport<br />

Arthur Welter vient de faire un grand pas<br />

en avant en mettant en circulation, au mois<br />

de novembre, un premier véhicule électrique<br />

dédié au transport de marchandises.<br />

« Nous avons commandé ce VW e-Crafter<br />

au mois de juillet dernier, explique Claude<br />

Quaring, directeur financier et directeur<br />

des ressources humaines de la société Arthur<br />

Welter. Nous comptons utiliser ce véhicule<br />

pour livrer en ville – à Luxembourg et<br />

Esch – des colis de petite à moyenne taille.<br />

Il s’agit de faire la dernière partie du trajet<br />

de livraison avec la voiture électrique.<br />

Avec l’autonomie de 176 km que garantit le<br />

e-Crafter, nous ne devons même pas recharger<br />

le véhicule à l’extérieur : les trois<br />

bornes installées sur notre site suffisent. »<br />

UN ACHAT QUI NE VISE PAS<br />

LA RENTABILITÉ<br />

Parmi les avantages du véhicule électrique<br />

relevés par Claude Quaring, on peut évoquer<br />

la neutralité en CO 2<br />

, le silence ou<br />

encore le couple offert par le moteur<br />

électrique. « La puissance de ce type de<br />

moteur est immédiatement disponible,<br />

précise Claude Quaring. Cela demande<br />

donc un peu d’habitude et nous sensibilisons<br />

nos chauffeurs à cette réalité avant<br />

leurs premières sorties. »<br />

La rentabilité, elle, n’est pas forcément<br />

au rendez-vous. « Nous le savions avant<br />

même d’acquérir ce e-Crafter, reconnaît<br />

le directeur financier d’Arthur Welter. Avec<br />

un prix d’achat de plus de 70.000 euros,<br />

ce genre d’acquisition est difficile à rentabiliser,<br />

même si l’on économise sur l’entretien<br />

et la consommation... Cela serait<br />

plus intéressant financièrement si l’État<br />

octroyait des subventions pour ce type de<br />

véhicules, ce qui, contrairement à ce qui<br />

se fait dans d’autres pays, n’est pas le cas<br />

actuellement. En Allemagne, des subventions<br />

jusqu’à <strong>12</strong>.000 euros sont prévues<br />

pour l’achat d’un véhicule de moins de<br />

<strong>12</strong> tonnes. Ces primes montent jusqu’à<br />

40.000 euros pour les véhicules de plus<br />

de <strong>12</strong> tonnes. Ce n’est pas étonnant que<br />

l’électrique y rencontre plus de succès. »<br />

BIENTÔT UNE E-GOLF<br />

Malgré tout, la société Arthur Welter ne<br />

compte pas s’arrêter là. Même s’il est prématuré<br />

de parler d’une « flotte » de véhicules<br />

électriques, une e-Golf viendra bientôt rejoindre<br />

le e-Crafter. « Il s’agira cette fois<br />

d’une voiture à destination du personnel, qui<br />

permettra à nos collaborateurs de se rendre<br />

à des manifestations ou chez le client, par<br />

exemple, précise Claude Quaring. Ces deux<br />

achats sont à replacer dans le cadre de notre<br />

stratégie “ lean and green ”. En étant attentifs<br />

à toute une série de choses en interne, nous<br />

sommes parvenus, en cinq ans, à réduire de<br />

20 % nos émissions de CO 2<br />

. »<br />

Ces démarches doivent contribuer à donner<br />

une autre image de l’entreprise, dans un secteur<br />

qui est souvent pointé du doigt comme<br />

étant un gros émetteur de CO 2<br />

. « Pourtant,<br />

sans verser dans le tout électrique, nous achetons<br />

ce qu’il y a de mieux comme véhicules.<br />

La différence d’émissions entre un camion respectant<br />

la toute dernière norme européenne<br />

et un véhicule de la génération précédente<br />

est considérable. Nous n’acquérons que les<br />

camions les plus performants afin de limiter<br />

notre impact sur l’environnement. Je trouve<br />

donc que nous faisons beaucoup d’efforts, si<br />

l’on compare avec d’autres secteurs. » Dans le<br />

viseur de Claude Quaring : « Les grands paquebots<br />

qui font tourner leurs moteurs avec du<br />

fioul lourd. C’est extrêmement polluant ! »<br />

56 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


News Transport<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

DON<br />

LA LAFA “LUXEMBOURG AIRFREIGHT<br />

FORWARDERS ASSOCIATION” FAIT UN DON<br />

À LA « FONDATIOUN KRIIBSKRANK KANNER »<br />

L’ancienne fédération « Luxembourg Airfreight Forwarders<br />

Association » (LAFA), était un groupement d’entreprises<br />

ayant comme activité le transport aérien.<br />

Le 5 octobre <strong>2018</strong>, 4 membres de cette fédération se sont rassemblés<br />

à la « Fondatioun Kriibskrank Kanner » pour remettre un chèque<br />

d’une valeur de 10.000 € afin d’aider la fondation<br />

dans l’accompagnement au quotidien des familles d’enfants<br />

atteints d’un cancer ou d’une maladie rare à danger vital.<br />

Plus d'informations sur www.clc.lu<br />

De gauche à droite : Marc Hansen (Bollore Logistics), Axel Quadt (Schenker Luxembourg),<br />

Théo Weirig (European Logistics Partners), Christian Jacquemin (Yusun Logistics Benelux),<br />

Luc Pauly (Fondation Kriibskrank Kanner)<br />

EUROVIGNETTE<br />

INTRODUCTION DE NOUVEAUX TARIFS EUROVIGNETTE<br />

Les véhicules poids lourds utilisant le réseau autoroutier<br />

luxembourgeois sont soumis à une taxation appelée<br />

Eurovignette. Les tarifs de ce droit d’usage varient selon la<br />

norme EURO des véhicules utilitaires.<br />

Afin de tenir compte de l’évolution technologique et de<br />

respecter le principe du pollueur-payeur, de nouveaux tarifs<br />

vont être introduits.<br />

Ainsi, dans une première étape, les véhicules de la norme<br />

EURO V, largement représentés dans les parcs de véhicules<br />

nationaux et internationaux, payent le même tarif - le plus<br />

bas - que les véhicules EURO VI. À partir du 01 janvier 2020,<br />

le tarif EURO V sera adapté vers le haut pour se situer entre<br />

les tarifs EURO IV et EURO VI.<br />

AUTOMOBILE<br />

NOUVELLE CONCESSION MUZZOLINI<br />

À ESCH/ALZETTE<br />

Le garage Muzzolini, membre de l’ADAL (fédération affiliée à la clc),<br />

a dévoilé sa nouvelle concession BMW sur plus de 9 000 m 2 ,<br />

située dans la zone d’activités « Um Monkeler » à Esch/Alzette.<br />

Ancrée depuis 1965 dans le secteur automobile luxembourgeois,<br />

la famille Muzzolini a construit « Um Monkeler » une concession<br />

de nouvelle génération, une des plus grandes du Grand-Duché.<br />

La nouvelle concession, de par son architecture contemporaine,<br />

introduit le concept de « l’achat événement ».<br />

Face aux exigences de plus en plus pointues de la marque BMW<br />

ces dernières années, la décision de construire une nouvelle concession<br />

s’imposait. Considérant les nouvelles normes d’aménagement<br />

des concessions BMW au niveau international, la décision de construire<br />

une nouvelle concession a été privilégiée par la direction,<br />

au lieu de rénover et agrandir celle exploitée depuis 1991 à Lankhëlz.<br />

58 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Horace, porteur<br />

du syndrome de Williams<br />

avec Emmanuelle Gaume,<br />

marraine de l’association,<br />

animatrice et productrice.<br />

©Andrane de Barry<br />

QUELQUES<br />

GÈNES<br />

EN MOINS,<br />

LA MÊME<br />

ENVIE<br />

D’ÊTRE<br />

AIMÉ.<br />

Le syndrome de Williams<br />

est une maladie génétique rare qui associe<br />

des malformations cardiaques, un retard<br />

de développement et des caractéristiques<br />

comportementales et physiques.<br />

Pour soutenir la recherche autourdeswilliams.org


Les dessous de la clc<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

LA CLC ET VOUS :<br />

TOUS LES AVANTAGES<br />

D’ÊTRE MEMBRE !<br />

son opinion au sein des groupes de travail<br />

organisés par la clc ou des fédérations dont<br />

elle peut être membre afin d’influencer les<br />

tendances législatives de son secteur.<br />

Grâce à l’équipe en place, chaque membre<br />

peut poser ses questions à des conseillers<br />

spécialisés, experts de divers secteurs (voir<br />

notamment notre article dans le précédent<br />

numéro concernant le pôle juridique).<br />

Par ailleurs, chaque membre bénéficie d’un<br />

accès gratuit (ou à tarif très réduit) à tous les<br />

événements organisés par la clc et ses fédérations<br />

membres (clcNetworking, conférences,<br />

formations...), d’une remise sur les formations<br />

clc à la House of Training, d’un abonnement<br />

gratuit au magazine <strong>CONNECT</strong> by clc ainsi<br />

qu’une réduction de 20 % sur les annonces publicitaires<br />

dans celui-ci. Enfin, si vous passez<br />

de la musique dans vos espaces de vente, vous<br />

profiterez de 20 % de réduction également sur<br />

les redevances de droits d’auteurs (SACEM).<br />

Vous connaissez désormais cette rubrique<br />

de notre magazine qui vous permet<br />

de mieux découvrir ce que la clc fait<br />

pour vous.<br />

La clc a pour mission de défendre les<br />

intérêts professionnels, matériels et<br />

moraux de ses membres au niveau<br />

national et international, perfectionner<br />

et professionnaliser les professions,<br />

fournir des services mutualisés et servir<br />

de plateforme d’échange et de rencontre.<br />

À ce titre, elle propose à ses entreprises<br />

membres et fédérations affiliées, une<br />

palette de services adaptés.<br />

TEXTE : MARIE-LAURE MOREAU,<br />

RESPONSABLE COMMUNICATION CLC<br />

MEMBRE CLC :<br />

AU CENTRE DE NOTRE ATTENTION<br />

Nous mettons à la disposition de nos membres<br />

22 personnes pour apporter conseils et accompagnement<br />

dans les dossiers à traiter :<br />

• 4 membres du comité de direction,<br />

• 9 conseillers fédérations,<br />

• 3 conseillers juridiques (dont 1 DPO),<br />

• 1 chargée de communication,<br />

• 3 réceptionnistes et secrétaires<br />

• 2 comptables.<br />

Chaque entreprise membre de la clc peut en<br />

outre choisir d’adhérer à une fédération sectorielle<br />

affiliée à la clc (liste à retrouver sur<br />

www.clc.lu sous la rubrique “membres”).<br />

ENTREPRISE MEMBRE CLC<br />

En tant qu’entreprise des secteurs<br />

commerce, transport ou service, toute entité<br />

peut demander facilement et rapidement<br />

son membership à la clc sur www.clc.lu.<br />

La clc disposant de représentants directs<br />

dans toutes les institutions qui peuvent toucher<br />

les entreprises de ses secteurs (Conseil<br />

de la Consommation, SNCI, CNS, Centre<br />

Commun, Tribunal de Travail, Haut Comité<br />

PME...), chaque entreprise membre pourra<br />

faire valoir ses intérêts par le biais de ces<br />

représentants. Elle peut aussi faire entendre<br />

FÉDÉRATION AFFILIÉE À LA CLC<br />

Toute fédération affiliée à la clc accède à une<br />

multitude de services de base « administratifs »,<br />

compris dans sa cotisation, mais aussi, en supplément,<br />

à des services premium spécialisés en<br />

fonction de ses besoins sectoriels. Les entreprises<br />

membres de la clc également adhérentes<br />

à l’une ou l’autre fédération affiliée bénéficient<br />

donc en plus de ces services spécifiques.<br />

Pour la fédération, il est entendu que la<br />

domiciliation et l’élaboration de statuts, la<br />

comptabilité et la gestion des affiliations, le<br />

secrétariat général, les publications et archivages<br />

légales, l’organisation de réunions et<br />

la rédaction des comptes-rendus font partis<br />

des prestations de base.<br />

Les services premium regroupent notamment<br />

l’accompagnement juridique, le développement<br />

stratégique de fédération, la gestion des<br />

affaires publiques, la veille législative, politique<br />

et réglementaire, mais aussi les conseils en<br />

communication tels que l’organisation d’événements,<br />

la création et l’administration des<br />

réseaux sociaux, le sponsoring ou encore la<br />

création et la gestion du site web (liste non exhaustive<br />

et détails disponibles sur demande).<br />

Vous êtes une entreprise ou une fédération<br />

et souhaitez un complément d’information<br />

pour devenir membre ? N’hésitez pas à nous<br />

contacter par email info@clc.lu ou rendez-vous<br />

sur www.clc.lu<br />

60 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Networking<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>12</strong>.<strong>2018</strong><br />

05.09.<strong>2018</strong><br />

Ramborn :<br />

DES POMMES & DES BULLES<br />

À l’occasion de la troisième édition du clcNetworking, qui s’est déroulée le 5 septembre dernier,<br />

les membres de la clc s’étaient donné rendez-vous à Born, entre les murs de la cidrerie Ramborn.<br />

L’occasion de revenir sur la success-story de cette marque luxembourgeoise.<br />

Trois amis, un voyage en Grande-Bretagne,<br />

une pinte de cidre local et des souvenirs<br />

d’enfance. Il n’en a fallu pas davantage pour<br />

que la société Ramborn voie le jour. Leur<br />

leitmotiv ? Élaborer à partir de fruits issus<br />

des vergers du Grand-Duché, et selon une<br />

recette ancestrale, un cidre de qualité, tout<br />

en conservant une philosophie éthique et<br />

respectueuse de l’environnement. C’est<br />

pourquoi Ramborn travaille avec plus de<br />

100 agriculteurs luxembourgeois, afin<br />

de relancer, entretenir et améliorer les<br />

vergers traditionnels, en payant un juste<br />

prix pour leurs fruits, mais également en<br />

oeuvrant pour planter, chaque année, plus<br />

de 250 arbres et aider les agriculteurs à<br />

entretenir leurs vergers tout en préservant<br />

la nature.<br />

Sur les huit recettes de cidres élaborées<br />

dans leurs ateliers, toutes plus raffinées et<br />

surprenantes les unes que les autres, les<br />

convives ont pu découvrir et déguster leur<br />

best-seller, la recette « Originale », ainsi que<br />

l’étonnant « Perry », un cidre créé à base de<br />

poires, délicat et très gourmand. Prost !<br />

TEXTE : SARAH BRAUN<br />

IMAGES : MARIE DE DECKER<br />

62 - <strong>CONNECT</strong><br />

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<strong>12</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

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64 - <strong>CONNECT</strong><br />

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