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JOURNAL ASMAC No 5 - octobre 2018

Energie - Oncologie Médecine pharmaceutique Financement uniforme - oui, mais

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Oncologie
Médecine pharmaceutique
Financement uniforme - oui, mais

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POLITIQUE<br />

POLITIQUE DE LA SANTÉ<br />

EFAS: quatre lettres et beaucoup<br />

de questions<br />

Le financement uniforme des traitements ambulatoires et stationnaires (EFAS) s’est transformé<br />

en thème central de la politique sanitaire suisse. L’<strong>ASMAC</strong> dit oui sur le principe, mais non à<br />

la proposition de la commission du Conseil national. Ce sont notamment la non prise en compte<br />

des aspects médicaux et le renforcement du pouvoir des assureurs qui dérangent.<br />

Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Pour le projet EFAS, on peut effectivement<br />

parler de transformation. Car déjà<br />

lors de la session d’hiver 2009, la conseillère<br />

nationale Ruth Humbel avait déposé<br />

l’initiative parlementaire «Financement<br />

moniste des prestations de soins». La<br />

représentante argovienne du PDC avait<br />

alors argumenté qu’il était «néanmoins<br />

incontestable que des incitations pernicieuses<br />

au cœur de notre système doivent<br />

être attribuées au financement différencié<br />

des domaines ambulatoire et hospitalier».<br />

La marche à suivre était par<br />

contre contestée. Ce n’est donc que maintenant,<br />

neuf ans plus tard, qu’une proposition<br />

pour la mise en œuvre est sur la<br />

table, car entre-temps, toutes les forces<br />

politiques s’accordent à dire qu’il est nécessaire<br />

d’agir dans ce domaine, et tout<br />

de suite.<br />

Une chose est sûre, l’enjeu du financement uniforme des prestations médicales est la redistribution<br />

des deniers publics, alors que beaucoup d’autres questions restent ouvertes.<br />

(® Stockfotos-MG/Fotolia.com)<br />

Déplacer des milliards<br />

La proposition actuelle émane de la Commission<br />

de la sécurité sociale et de la santé<br />

publique du Conseil national (CSSS-N).<br />

C’est de cela qu’il s’agit: aujourd’hui, les<br />

prestations ambulatoires sont entièrement<br />

financées par les assurances-maladie, au<br />

moyen des primes. Le financement des<br />

prestations stationnaires est assuré à 55%<br />

au moins par les cantons et à 45% au plus<br />

par les assureurs. Selon la volonté de la<br />

CSSS-N, les caisses maladie devront désormais<br />

rembourser tous les traitements<br />

ambulatoires et stationnaires, à l’exception<br />

des soins de longue durée. Les cantons<br />

devront, pour leur part, prendre en<br />

charge au moins 25,5% des coûts qui<br />

resteront à la charge des assureurs après<br />

déduction des franchises et des quotesparts<br />

assumées par les assurés. Ce pourcentage,<br />

qui aurait correspondu à une<br />

moyenne annuelle de 7,5 milliards de<br />

francs environ entre 2012 et 2015, est fixé<br />

de telle sorte que le passage à un financement<br />

uniforme soit dans son ensemble<br />

neutre en termes de coûts pour les cantons<br />

et les assureurs. D’après la commission.<br />

Durcissement des positions<br />

Déjà au sein même de la commission, les<br />

avis divergent. 15 membres ont approuvé<br />

le projet, 7 l’ont rejeté. Une minorité de<br />

représentantes du PS propose de ne pas<br />

entrer en matière sur le projet. A ses yeux,<br />

celui-ci engendre de nouvelles incitations<br />

négatives et oblige les cantons à cofinancer<br />

des prestations ambulatoires sans<br />

qu’ils puissent piloter le secteur ambulatoire<br />

ni contrôler les factures. Une autre<br />

minorité, bourgeoise celle-ci, ne veut pas<br />

que l’argent des cantons aille aux assureurs<br />

sur la base des coûts occasionnés,<br />

mais en fonction d’un montant forfaitaire<br />

par assuré; en relation avec la compensation<br />

des risques, cette méthode inciterait<br />

davantage les assureurs à s’engager en<br />

faveur de soins efficients.<br />

La consultation relative au projet de la<br />

commission a duré jusqu’à la mi-septembre.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> a aussi rejoint les voies<br />

critiques, même si elle salue le projet sur le<br />

principe. «A notre avis, l’approvisionnement<br />

en soins de base de la population fait<br />

partie du service public», déclare Patrizia<br />

Kündig, vice-présidente de l’association. De<br />

ce point de vue, le projet de la CSSS-N pré-<br />

N° 5 Octobre <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

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