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JOURNAL ASMAC No 5 - octobre 2018

Energie - Oncologie Médecine pharmaceutique Financement uniforme - oui, mais

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Oncologie
Médecine pharmaceutique
Financement uniforme - oui, mais

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POINT DE MIRE ÉNERGIE<br />

Du «doping» pour le réseau<br />

électrique<br />

Les énergies renouvelables peuvent amener le réseau électrique à la limite de ses capacités:<br />

les fluctuations de la capacité d’injection des installations éoliennes et centrales photovoltaïques<br />

doivent être continuellement compensées, faute de quoi on risque le blackout. Cependant,<br />

il est aujourd’hui très difficile d’obtenir des concessions pour la construction de centrales<br />

de pompage- turbinage, raison pour laquelle l’EPF Zurich oriente ses recherches sur les systèmes<br />

d’accumulateurs.<br />

André Hillers, docteur ingénieur, Simon Fuchs, ingénieur diplômé, Prof. Jürgen Biela, Institut für Hochleistungselektronik (HPE)<br />

de l’EPF Zurich<br />

Pour atteindre des performances physiques<br />

de pointe, l’homme dispose d’une<br />

cascade complexe de stocks biologiques<br />

d’énergie: l’énergie immédiatement disponible<br />

se trouve dans les cellules musculaires,<br />

sa quantité est toutefois fortement<br />

limitée. A moyen terme, l’organisme<br />

peut faire usage du glycogène et de la<br />

graisse, mais ici aussi, il faut à un moment<br />

donné fournir de la nourriture à<br />

l’organisme pour la transformer en énergie<br />

exploitable. Les plus importantes réserves<br />

se trouvent donc dans le sac à dos,<br />

dans le frigo ou sur les champs de nos<br />

paysans.<br />

Pour l’utilisation de l’énergie électrique<br />

aussi, on dépend d’une cascade d’accumulateurs.<br />

Comme le réseau ne fait que<br />

conduire le courant électrique, il faut<br />

systématiquement produire ce qui est<br />

consommé, et cela au même moment.<br />

L’accumulateur à court terme fonctionne,<br />

même si cela peut paraître curieux, selon<br />

le principe d’un volant d’inertie tel que<br />

nous le connaissons de l’enseignement de<br />

la physique à l’école secondaire. Etant<br />

donné que la plus grande partie de l’énergie<br />

électrique est de nos jours fabriquée<br />

par des grandes turbines, la lumière ne<br />

cesse pas de fonctionner lorsqu’une centrale<br />

nucléaire ou à charbon tombe en<br />

panne. En cas de dérangements, les générateurs<br />

des centrales restantes ralentissent<br />

dans un premier temps. Les exploitants<br />

ont évidemment prévu ce cas, car il<br />

suffit de quelques secondes pour solliciter<br />

des capacités disponibles dans le réseau<br />

et donc pour compenser la consommation<br />

et la production d’énergie. <strong>No</strong>rmalement,<br />

cette régulation est rapide et précise<br />

à tel point que le consommateur ne remarque<br />

rien.<br />

Un avenir avec ou sans<br />

élan<br />

Certes, les cellules photovoltaïques ne possèdent<br />

pas de masse en rotation et ne présentent,<br />

en raison de leurs propriétés aérodynamiques,<br />

un moment d’inertie<br />

seulement limité. A l’Institut pour la<br />

transmission énergétique et haute-tension<br />

(Institut für Energieübertragung und<br />

Hochspannung, EEH) de l’EPF Zurich, on<br />

a calculé qu’un remplacement progressif<br />

des centrales à charbon et nucléaires par<br />

des énergies renouvelables pouvait entraver<br />

le comportement du réseau en cas de<br />

défaillance. Dans cette situation, les systèmes<br />

d’accumulateurs peuvent contribuer<br />

à améliorer la situation. Contrairement<br />

aux centrales hydroélectriques, ils<br />

peuvent mettre à disposition l’énergie accumulée<br />

en l’espace de quelques fractions<br />

de secondes et ainsi fortement contribuer<br />

à la stabilité du réseau [1].<br />

Même si les durées sont différentes, ce<br />

principe est comparable à celui du métabolisme<br />

glucidique et lipidique dans l’organisme<br />

humain: une centrale de pompage-turbinage<br />

peut accumuler beaucoup<br />

d’énergie, mais a besoin d’un certain<br />

temps pour démarrer, un peu comme<br />

pour la combustion des graisses lors d’un<br />

effort physique plus ou moins long. Les<br />

réserves de glycogène dans les muscles et<br />

le foie mettent par contre l’énergie à disposition<br />

immédiate après le début de l’effort,<br />

mais sont relativement vite épuisées<br />

après un entraînement physique intense.<br />

Un accumulateur doit généralement directement<br />

être rempli après emploi.<br />

Une application prometteuse des accumulateurs<br />

dans le réseau électrique est la<br />

mise à disposition d’énergie (régulatrice)<br />

rapidement disponible pour une durée<br />

limitée – l’exploitation du réseau parle<br />

alors de régulation primaire et secondaire.<br />

Un prototype développé par l’entreprise<br />

technologique ABB et mis en service<br />

en 2011 par les services industriels de<br />

Zurich (EWZ) confirme cette hypothèse.<br />

Une étude de cas réalisée sur la base des<br />

données d’exploitation obtenues atteste un<br />

bilan économique positif à un futur système<br />

gradué [2]. Cela revêt une importance<br />

particulière, vu que les conditions<br />

géologiques et régulatrices en Suisse s’opposent<br />

à l’octroi de concessions pour la<br />

construction de nouvelles centrales de<br />

pompage-turbinage. Même si en Suisse<br />

plus de 50% du besoin en énergie est aujourd’hui<br />

couvert par l’énergie hydraulique,<br />

des accumulateurs compétitifs<br />

constituent ici aussi une technologie-clé<br />

pour l’utilisation d’énergies renouvelables.<br />

Une optimisation globale<br />

Un défi important est la connexion de la<br />

batterie au réseau électrique. La chimie<br />

permet à certaines cellules de batterie de<br />

ne mettre à disposition que du courant<br />

continu à faible tension. Les réseaux actuels<br />

opèrent cependant avec le courant<br />

alternatif, dont la tension est généralement<br />

très élevée pour permettre un transport<br />

efficace. Pour intégrer une batterie<br />

dans le réseau, il faut donc convertir le<br />

courant continu en courant alternatif et<br />

fortement augmenter la tension. Un secteur<br />

entier du génie électrique se consacre<br />

à la construction de ces convertisseurs:<br />

l’électronique de puissance.<br />

Comme la quasi-totalité des cas d’application<br />

nécessitent une approche et optimisation<br />

globales, les systèmes pour l’électronique<br />

de puissance peuvent dans leur<br />

32 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N° 5 Octobre <strong>2018</strong>

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