JOURNAL ASMAC No 5 - octobre 2018

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POINT DE MIRE ÉNERGIE Combien d’énergie voulez-vous? Les suppléments nutritionnels dans les boissons, barres énergétiques, comprimés, gels, etc. sont disponibles à grande échelle et leur liste s’allonge d’année en année. Tous ces compléments alimentaires sont censés réduire ou empêcher les carences, mais lesquels apportent effectivement un bénéfice et dans quelles circonstances? Les suppléments nutritionnels présentent des risques, notamment pour les sportifs, car ils pourraient être contaminés avec des substances interdites. Joëlle Flück, Dr ès sc. nat., spécialiste des sciences du sport et de la nutrition Nottwil, directrice de la Swiss Sports Nutrition Society Chaque année, de nouveaux compléments alimentaires sont lancés sur le marché déjà saturé. Il est difficile de garder une vue d’ensemble ou d’évaluer les suppléments nutritionnels en se basant sur les faits. Cet article explique brièvement quels suppléments peuvent apporter un bénéfice dans quelles situations et lesquels il ne vaut mieux pas toucher. De plus, ce texte montre où trouver les informations correspondantes sur l’effet et l’utilisation des suppléments. D’une manière générale, il convient d’utiliser les suppléments avec retenue, avec le concours d’un spécialiste et de façon adaptée à la situation individuelle. Dans ce contexte, il faut toujours garder à l’esprit que les suppléments sont un complément et non une substitution à la nutrition de base. Les suppléments sont classés en quatre catégories (http://www.ssns.ch/ nutrition-du-sport/supplements/guidedes-supplements-nutritionnels/?lang=fr). La classification tient compte des composants des suppléments, de leurs mécanismes d’action et de leur impact sur la santé et les performances sportives. Il est recommandé d’utiliser des suppléments dont l’effet est appuyé par de la littérature fondée sur les preuves et qui sont donc susceptibles d’influer positivement sur la performance ou la récupération dans certaines circonstances. Les quatre catégories sont décrites en détail ci-après. Les suppléments A Les suppléments A sont les compléments alimentaires les plus efficaces. Ils incluent les suppléments qui, dans certaines situations spécifiques du sport, ont leur raison d’être et qui reposent sur une évidence scientifique solide. Cette catégorie comprend différents types de suppléments, p. ex. les aliments pour sportifs tels que bois- (® ronstik/fotolia) 30 VSAO JOURNAL ASMAC N° 5 Octobre 2018
POINT DE MIRE ÉNERGIE sons énergétiques, gels, barres, produits remplaçant les repas et les produits de récupération. Notamment pour les boissons énergétiques, les gels et les barres, on a pu démontrer que les préparations à base de glucides avaient leur raison d’être dans le sport. Pendant de longues séquences d’endurance ou des compétitions, il peut arriver que les réserves de glycogènes soient vides et qu’il faille fournir un apport d’énergie extérieur pour maintenir la performance au même niveau. Il a ainsi pu être démontré que la performance pouvait être fortement améliorée en utilisant, à la place de l’eau, des boissons ou suppléments contenant des glucides pendant une compétition d’endurance. Les suppléments médicaux tels que probiotiques, fer, calcium, vitamine D et produits multivitaminés peuvent aussi être utilisés par les athlètes, notamment lorsque l’on constate une carence ou si un athlète doit guérir une affection gastro-intestinale aiguë. D’autres suppléments de cette catégorie sont décrits comme des suppléments pour la performance et apportent dans certaines catégories de sport avec des profils d’exigences spécifiques (p. ex. durée et intensité de la contrainte, production d’acide lactique, capacité de concentration de l’athlète, etc.) une amélioration des performances par rapport à un placebo. Ces trois suppléments sont le bicarbonate, la caféine et la créatine. Les suppléments B L’utilisation des suppléments B peut être judicieuse, mais l’évidence scientifique dans ce domaine reste insuffisante à l’heure actuelle. Si l’on envisage d’utiliser des suppléments de ce type, il faut procéder de façon individuelle. Actuellement, la bêta-alanine, la carnitine, la glucosamine, l’HMB et le jus de betterave rouge figurent parmi les suppléments B. Pour toutes ces substances, un effet sur la santé, les performances ou la régénération a pu être mis en évidence dans certaines situations. Malgré cela, leur utilisation n’est pas toujours recommandée et doit être évaluée individuellement par un spécialiste de la nutrition du sport. Les suppléments C et D Les suppléments C et D sont des substances dont l’utilisation n’est pas recommandée. D’une part, en raison de l’absence d’évidence scientifique (suppléments C) et, d’autre part, parce qu’ils présentent un risque accru d’être contaminés avec des substances interdites (suppléments D). Par exemple le colostrum, qui ne figure pas sur la liste des substances interdites dans le sport, mais pour lequel on ne sait si ses composants peuvent engendrer un résultat positif au test antidopage en raison de substances interdites. Les suppléments de ces catégories sont en principe tabous pour tous les sportifs! Risques Chaque supplément fabriqué artificiellement peut potentiellement avoir été contaminé avec des substances interdites lors de l’élaboration et de la production. Pour les suppléments que l’on peut commander sur internet, le risque est encore plus important, étant donné que l’on ne dispose d’aucune information sur la qualité de la fabrication et de la production. Ce sont donc des substances que les athlètes ne doivent en aucun cas prendre. Bien qu’il existe aujourd’hui des entreprises qui analysent la pureté des suppléments en y mesurant les impuretés, un examen complet de toutes les substances interdites est hélas très coûteux. C’est pourquoi seule une certaine partie de celles-ci sont contrôlées. Le risque d’utiliser un supplément contaminé peut être considérablement réduit en évitant de commander ces produits sur internet, ou si le processus et la qualité de fabrication sont connus ou encore si l’on recourt à des produits des principaux producteurs d’aliments sportifs suisses qui font tester leurs suppléments quant aux impuretés. Recommandation D’une manière générale, il est recommandé de discuter l’utilisation d’une supplémentation, qu’elle soit indiquée pour des raisons médicales ou sportives, avec un spécialiste de la nutrition du sport. De plus, la supplémentation doit être adaptée au profil d’exigences du sport, afin qu’elle soit efficace. Une supplémentation n’est pas recommandée chez les jeunes athlètes ou les athlètes qui n’ont pas encore pleinement exploité leur potentiel par l’entraînement. Un suivi et conseil individuels sont finalement essentiels pour toute supplémentation. ■ Swiss Sports Nutrition Society La Swiss Sports Nutrition Society (SSNS) est l’association faîtière de tous les spécialistes en nutrition du sport. Elle met à disposition du public toutes les informations relatives au guide des suppléments nutritionnels et des suppléments dans un langage accessible au profane. En tant que membre de la SSNS, on profite notamment de conditions préférentielles pour les congrès et les ateliers ainsi que de mises à jour sur les publications scientifiques relatives à la nutrition du sport. Site web: www.ssns.ch Agence matrimoniale Service Personalisé. Compétent. Sérieux Kathrin Grüneis se réjouira de vous rencontrer. Löwenstrasse 25, 8001 Zürich 044 534 19 50 N° 5 Octobre 2018 VSAO JOURNAL ASMAC 31
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