09.10.2018 Views

JOURNAL ASMAC No 5 - octobre 2018

Energie - Oncologie Médecine pharmaceutique Financement uniforme - oui, mais

Energie -
Oncologie
Médecine pharmaceutique
Financement uniforme - oui, mais

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

cider elle-même. Dans cette situation, il<br />

aurait été utile que quelqu’un me présente<br />

toutes les options professionnelles. Cela<br />

doit se faire à temps, parce qu’au début,<br />

on ne le sait pas encore. Un autre point<br />

négatif que j’ai vécu était les chefs qui<br />

menaient des entretiens d’embauche avec<br />

des candidats pour des postes de médecins-assistant(e)s<br />

sans s’y préparer. L’enseignement<br />

pour les étudiants n’était pas<br />

non plus planifié. Ces aspects n’avaient<br />

aucune importance pour beaucoup de<br />

supérieurs hiérarchiques, eu égard aux<br />

autres thèmes prétendument plus importants<br />

comme la recherche.<br />

Qu’en était-il des horaires<br />

de travail et du travail à temps<br />

partiel?<br />

A l’époque, on travaillait encore par<br />

équipes pendant deux à trois semaines<br />

consécutives. Pour moi, ça ne posait pas<br />

de problème, car j’avais ensuite une semaine<br />

de congé. Mais je sais que d’autres<br />

en ont souffert. Dans le service de chirurgie<br />

cardiovasculaire, il n’y avait que peu<br />

de collaborateurs à temps partiel. Les<br />

hommes étaient majoritaires et nous parlons<br />

de la chirurgie, un domaine où les<br />

journées de travail sont particulièrement<br />

longues. L’opinion dominante était et reste<br />

que celui qui part plus tôt n’est pas un bon<br />

médecin. La situation s’est considérablement<br />

améliorée avec la convention collective<br />

de travail dans le canton de Berne.<br />

Pour un poste à plein temps, ma semaine<br />

dure 46 heures et j’ai droit à 30 jours de<br />

vacances. Actuellement, je travaille à 90%.<br />

La mentalité à la clinique pédiatrique<br />

est-elle un peu différente<br />

de celle des chirurgiens?<br />

C’est vrai, là-bas, il existe depuis un certain<br />

nombre d’années des postes à temps<br />

partiel, aussi pour les cheffes de clinique.<br />

Je me souviens toutefois encore très bien<br />

des grandes discussions lorsque deux médecins-assistantes<br />

voulaient se partager<br />

«Moi, médecin-assistant(e)…»<br />

Dans sa nouvelle série, le Journal <strong>ASMAC</strong> donne la parole<br />

à des médecins-assistant(e)s anciens et contemporains,<br />

avec différentes biographies et de toute la Suisse. L’article<br />

veut dresser une image multidimensionnelle et personnelle<br />

de la formation postgraduée et du parcours professionnel.<br />

Vous souhaitez y participer? Alors adressez-vous<br />

à marti@asmac.ch.<br />

un poste. Et les femmes, lorsqu’elles occupent<br />

une fonction de cadre, ne font de<br />

loin pas toujours preuve de compréhension<br />

pour le besoin de travailler à temps<br />

partiel.<br />

Parlons de l’administration:<br />

deux tiers du temps au bureau,<br />

un tiers au chevet des malades<br />

– une situation que vous<br />

connaissez de par votre quotidien?<br />

Je ne peux pas le chiffrer pour moi. Une<br />

chose est sûre, l’administration ne cesse<br />

de croître. Beaucoup de choses sont saisies<br />

à double voire même à triple, on veut à<br />

tout prix se protéger sur le plan juridique.<br />

Au début de mon parcours, beaucoup de<br />

travaux s’effectuaient encore sur papier,<br />

maintenant la part de l’électronique augmente,<br />

mais on continue d’imprimer les<br />

documents. Les fax qui ont presque partout<br />

disparu restent très prisés. Un autre<br />

point sont les innombrables appels téléphoniques<br />

en raison de l’incompatibilité<br />

des systèmes de saisie des données.<br />

Les patients remarquent-ils les<br />

pertes de temps qui se produisent<br />

derrière les coulisses?<br />

Oui. Les patients attentifs remarquent les<br />

doublons et la communication interne<br />

lacunaire quand cinq personnes en blouse<br />

blanche disent la même chose ou que<br />

deux se contredisent. Le flot administratif<br />

n’est cependant toujours pas considéré<br />

comme le problème le plus urgent dans les<br />

hôpitaux. Il est donc juste que l’<strong>ASMAC</strong><br />

mette le doigt là où le bât blesse avec sa<br />

campagne «Plus de médecine et moins de<br />

bureaucratie!» et tente de remédier à cette<br />

situation.<br />

Bien sûr, on ne peut pas tout changer,<br />

du moins pas tout de suite. Il est d’autant<br />

plus important de reconnaître les pistes<br />

envisageables, notamment lorsque l’on<br />

regarde en arrière et que l’on porte son<br />

regard vers l’avenir sur la future génération<br />

de médecins, et cela en premier<br />

lieu pour soi-même. Dina-Maria Jakob<br />

explique avoir réalisé un peu tard, lorsqu’elle<br />

était médecin-assistante, qu’elle<br />

n’aurait plus jamais la possibilité d’accéder<br />

à autant de domaines différents<br />

de la médecine dans sa vie professionnelle.<br />

Peut-être qu’elle aurait dû davantage<br />

questionner ses interlocuteurs professionnels<br />

pendant son parcours.<br />

Et quel constat principal<br />

tirez-vous en ce qui concerne<br />

la formation postgraduée<br />

en général?<br />

Les médecins qui consacrent toute leur<br />

passion à la médecine et s’engagent en<br />

conséquence dans la formation postgraduée<br />

doivent être reconnus et récompensés.<br />

Ils méritent autant de reconnaissance<br />

que les chercheurs. Et la médecine ne doit<br />

pas oublier que l’homme est au centre des<br />

préoccupations, et cela déjà lors de l’examen<br />

fédéral: aujourd’hui, les examens se<br />

déroulent sur des poupées ou des tablettes,<br />

à mon époque sur de vrais patients. C’est<br />

un point essentiel pour l’empathie. Il faut<br />

accorder plus de poids à la formation<br />

postgraduée, par exemple par le respect de<br />

déroulements et critères clairs. Les médecins-assistant(e)s<br />

devraient aussi apprendre<br />

à se montrer plus critiques, notamment<br />

sur les explications concernant<br />

leurs droits selon la loi sur le travail. De<br />

plus, ils devraient avoir suffisamment de<br />

capacité pour leur apprentissage personnel.<br />

Et je pense à des choses toutes simples<br />

comme la critique constructive et les compliments,<br />

ce qui devrait aller de soi, mais<br />

qui fait souvent grandement défaut entre<br />

le chevet du malade et le bureau.<br />

Ce qui nous amène à la conclusion.<br />

Pourriez-vous terminer<br />

la phrase suivante:<br />

«Moi, médecin-assistante …»?<br />

… j’ai toujours été rapide, directe et<br />

parfois même impertinente – sans réfléchir<br />

à toutes les conséquences de mes<br />

paroles.<br />

■<br />

N° 5 Octobre <strong>2018</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

13

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!