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les femmes. Parfois, on dit que c’est dans la nature, que les femmes
vieillissent moins bien que les hommes - ceci n’est pas du tout le cas.
Ce traitement des femmes est sociologique, si vous voulez. C’est une
construction sociale qui n’est pas ancré dans la nature. Donc cette
question-là, de la différence d'âge et de traitement des hommes et des
femmes, peut paraître anodine voir pas très importante, mais pour
moi c’était le moyen de réfléchir plus profondément et d’une manière
plus féministe à ce que c’est qu’une femme par rapport à la société.
Cet exemple de l'âge montre qu’une femme, au fond, se caractérise
aux yeux de la plupart des gens par trois qualités : la jeunesse, la
beauté et la capacité de reproduction. Quand elle n’a plus aucun de
ces trois atouts, envers l'âge de 50 ans, c’est un objet qui n’a plus
d'intérêt. Justement ce qu’on oublie c’est que, cette femme est un
sujet : ce n’est pas parce qu’elle ne peut plus avoir d’enfants qu’elle
n’est pas plus importante et plus belle que quand elle était jeune.
C’est toujours un sujet qui est en égalité avec tous les autres sujets
féminins ou masculins et elle a toujours envie de vivre et de continuer
à exister.
Il y a une dimension d’affirmation féministe, de l’égalité
entre les hommes et les femmes, dans tous les domaines, dans ce
livre. La question de l’amour qui va avec cette question-là puisque si
elle existait ça veut dire se retirer de toutes les relations humaines
importantes, et au premier plan, l’amour. Je me suis demandé si
Facebook changeait grand-chose. « Oui et non », c’est la réponse que
je ferais. L’amour de toute façon, qu’on prend des romans du moyenâge,
contemporaines ou bien si on observe notre propre vie, à une
dimension imaginaire. Ça veut dire qu’on idéalise celui ou celle
qu’on aime et on cherche à se montrer sur son meilleur jour. S’il n’y
avait pas beaucoup d’imaginaire, ça serait beaucoup plus compliqué
de tomber amoureux. C’est pour ça aussi que la fin de l’amour, c’est
comme une chute de l’imaginaire - du rêve ou de l’idéalisation - au
monde concrète et prosaïque. Quand la poésie amoureuse est partie,
c’est peut-être la que commence l’amour véritable. Le départ de
l’amour est quand on a dérobé toute l’imagination. Alors, je cite dans
ce livre une phrase du cinéaste Antonioni, et dans un de ses films il y
a une phrase concernant l’amour. Il dit que « l’amour c’est vivre dans
l’imagination de quelqu’un ». Ça me semble très juste et c’est ce qui
arrive à ces personnages. Chacun vit dans l’imagination de l’autre.
C’est une imagination qui est manipulé, qui trompe la réalité. Là,
Quatrième Édition | 7