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avec les moyens de la technologie moderne ce n’était pas la
communication par les réseaux sociaux. A chaque époque il
correspond un médium plus spécifique, je pense à Marcel Proust qui
dans son œuvre La recherche du temps perdu met en question le
téléphone à l’époque où il fallait appeler une opératrice et la peur
d’être coupé dans la conversation influençait la relation amoureuse.
Et donc, dans ce roman je m’intéressais à l’internet et en particulier à
Facebook ; ma fille de 22 ans m’a dit que Facebook c’est déjà
dépassé complètement il faut faire un roman sur Instagram ou
Snapchat. Mais bon, là ça se passe sur Facebook sur une femme de
48 ans qui s’appelle Claire Millecam, qui est divorcée, a deux
enfants, et qui est professeur à l’université, donc d’un lieu culturel
assez élevé et qui, pour surveiller son amant, qui s’appelle Joe. Elle
décide de créer un faux profil Facebook pour se transformer en une
belle femme célibataire de 24 ans (la moitié de son âge), en prenant
une photo sur internet. Et c’est sous cette fausse identité qu’elle
décide de discuter avec le meilleur ami de Joe, Chris. Très
rapidement, elle va tomber amoureux de Chris, qui a 36 ans et qui est
photographe. Lui, il va surtout tomber amoureux d’elle, croit-il d’une
fille de 24 ans, pas du tout d’une fille de la véritable Claire. C’est le
point de départ du roman : ils vont commencer à discuter, à chatter
via Facebook et au téléphone. Mais elle, à chaque fois qu’il veut la
rencontrer, elle ne veut pas pour des raisons évidentes.
A partir de là en tant que romancière, je me suis posé la
question que se pose l’écrivain : « qu’est-ce qui se passe après ? » Et
il y avait des quantités de possibilités. Elle pouvait le rencontrer,
parce qu’elle avait trop peur de sa déception et sa colère car elle
n’était pas celle qu’il croyait. Si elle décidait de ne pas le rencontrer
elle devait rompre ? Qu’est-ce qui se passait ? Est-ce que lui, il était
malheureux ? Est-ce qu’il l’oubliait ? Elle, est-ce qu’elle s’en mettait
? Faisait-elle une dépression ? Autre possibilité, elle pourrait décider
de se rencontrer mais sous sa véritable identité. C’est à dire de
s’arranger pour le croiser, par hasard, et puis d’essayer quand même
sous son identité de femme mure d’avoir une histoire avec lui, enfin
qu’il se passe quelque chose. Et puis là, est-ce que l’histoire passait
mieux ? Est-ce que l’histoire passait mal ? Il y avait comme ça des
pistes narratives et des amorces de roman. Plutôt de faire ce que l’on
fait toujours, quand on est romancier c’est à dire de choisir une idée,
j’ai décidé de les raconter toutes. C’est un peu bizarre car, forcément,
Quatrième Édition | 5