merged

are que les gens osent me rendre visite. Je ne suis pas habitué à
accueillir les autres.
—Mais où est-ce-que je m’allonge ? » demanda le Prince
en regardant les collines de déchets bariolés. Il avait peur de se noyer
dans les papiers.
« Peu importe, répondit l’homme. Allonge-toi si tu veux,
ou ne t’allonges pas si tu ne veux pas. Je m’excuse pour la pagaille.
Si je savais que j’allais avoir un visiteur… » L’homme gigantesque
se pencha pour attraper une autre friandise. « Tu en veux ? demandat-il
poliment. Il y en a assez pour nous deux ». Et il commença à
avaler son troisième bonbon.
« Non, merci, le Prince répondit avec respect. Je n’ai pas
très faim. »
L’homme haussa légèrement les épaules. Trouvant un
paquet de pralines rouges, il commença à manger les petits morceaux.
« Et toi, mon petit, dit-il. Tu ne ressembles pas aux autres êtreshumains
que je connais. D’où viens-tu ? Où est ta planète ?
—Oh…elle est bien loin…, soupira-t-il d’une façon
morose. Parfois, je doute que je puisse la revoir…
—Mm…, murmura l’homme énorme en craquant encore
une autre sucrerie. C’est triste ça. Tu sais, continua-t-il avec un
sourire, une chose qui me rend toujours heureux quand je suis triste ?
C’est un petit caramel. Tu en veux ? demanda-t-il en cherchant un
carré.
—Non, merci », dit le Petit Prince, et il regarda l’homme
fourrer le fragment dans sa grande bouche. Et vous ? demanda-t-il.
Vous habitez ici depuis longtemps ?
—Ah, non ! rigola l’homme, son bide trémoussant comme
un pudding. En fait, je viens d’arriver.
—Oh ? Vraiment ?
—Oui, mon bonhomme. Mais dans quelques mois, je crois
que je serai obligé de déménager encore.
—Pourquoi bougez-vous autant ? questionna le Prince. Où
étiez-vous avant ?
—J’étais sur une autre planète, un peu comme celle-ci. »
expliqua-t-il. Le toffee sur sa langue le rendait un peu difficile à
comprendre. « Mais après quelques années, il fallait que je parte…
—Pourquoi ? demanda le petit.
Quatrième Édition | 53