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énormément de retour masculin, parce que c’était d’abord un livre sur<br />

eux. Puis celui-ci j’ai reçu aussi beaucoup de retour d’hommes qui<br />

disent « je n’ai jamais pensé à ça » ou « je n’ai jamais pensé que les<br />

femmes se sentaient exclues ». Certains de mes romans sont lus très<br />

largement par des femmes, mais elles les passent aux hommes aussi.<br />

J’ai vu que c’est 70% du lectorat pour des romans et de fiction<br />

sont des lectrices et pour les autres formes de lecture ce sont les<br />

lecteurs qui dominent.<br />

Oui oui ! Je pense aussi que c’est dû au conditionnement. Les<br />

hommes vont plutôt lire des essais ou des récits historiques, quelque<br />

chose de plus intellectuelle ou moins imaginaire et en dehors du<br />

champ des sentiments. Là encore on est dans une partition du féminin<br />

et du masculin qui est totalement arbitraire et construit dans la nature.<br />

Le roman est affecté par un coefficient négatif car ça parle des<br />

sentiments, c’est psychologique donc c’est « pour les femmes ».<br />

Est-ce que vous avez des critiques qui vous ont vraiment touchés<br />

? Même des critiques négatifs ?<br />

Les critiques touchent toujours, même dans les deux sens, si une<br />

critique est bonne, qui est heureusement le cas la plupart du temps, il<br />

y a aussi des critiques très violentes. Parfois, la critique m’apprend<br />

quelque chose concernant la structure de ma pièce et ses défauts.<br />

Avec la relecture quelques années après, on aperçoit une nouvelle<br />

manière de comprendre notre travail. La seule chose que je ne<br />

supporte pas c’est la mauvaise foi qui pointe seulement à un aspect.<br />

Ils le font beaucoup dans la critique journalistique quand ils utilisent<br />

une citation hors du contexte. Je me souviens d’une phrase qui était<br />

dans « Dans ces bras-là » qu’a dit mon personnage, une jeune fille de<br />

quinze ans : « la vérité est dans tout ce qui s’écrit ». Il y avait un<br />

critique qui a fait tout son article sur cette citation. Il disait « bon,<br />

cette Camille Laurens est débile ». Et donc je passais tout l’article<br />

pour celui qui associait une citation d’une fille de quinze ans avec<br />

moi-même.<br />

Quatrième Édition | 13

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