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qu'apparaît le personnage de la romancière dans le roman. L’idée
principale c’est que le désir d’écrire est un désir vital, une énergie
créatrice, qui n’est pas très différente, selon moi, de l'énergie
amoureuse. Ce qui fait qu’on a envie de se lever le matin, qu’on est
heureux de se mettre en route, en train c’est à la fois l’amour - aimer,
être aimé - est l'écriture. On va chercher en soi quelque chose qui va
nous porter. Ce que j’appelle le désir c’est assez large comme notion
qui englobe le désir amoureux, le désir érotique et surtout le désir de
vivre à travers la création et l’art. C’est le même flux voir la même
façon d'être en vie. Il y a une psychanalyste qui s’appelle Julia
Kristeva, une grande intellectuelle, qui dit dans l’un de ses livres « il
y a trois façons d'être en vie : être amoureux, être en littérature et
faire une psychanalyse ». Ceux sont les trois éléments fondamentaux
de l’humanisme.
Combien de temps avez-vous mis pour écrire ce livre ? Est-ce que
vous avez besoin de beaucoup de recherches avant d’écrire un
livre ?
C’est toujours assez long, la maturation d’un livre : c’est à dire que je
mets très longtemps à commencer l’écriture. Je passe beaucoup de
temps, même vers 2 ou 3 ans à penser. Je dois trouver une idée.
J’essaie de me raccourcir mais ça peut être très long. C’est une
période de recherche et de préparation pour l’écriture. Quand j’ai
trouvé la forme de mon roman, là ça va plus vite. L’écriture ellemême
peut prendre entre 8 mois et un an. Et donc en tout, d’un
roman à un autre, ça me prend entre 2 ou 3 ans. C’est variable mais
en général c’est la longueur du processus.
Dans votre dernier roman, vous comparez les femmes à des
boîtes de conserves et je veux savoir si vous avez déjà ressenti ça
dans votre vie, en tant que femme ?
Oui. Vous savez moi j’écris beaucoup à partir de ma vie. Certains de
mes livres sont partiellement autobiographiques. D’autres comme
celui-là sont moins spécifiquement autobiographiques — je n’ai
jamais été internée dans un hôpital psychiatrique. Mais c’est toujours
tiré de mon expérience. Je traduis d’abord des expériences et des
sentiments que j’ai d’abord internalisés, éprouvés. C’est toujours mon
Quatrième Édition | 9